BIG BROTHER EN CLASSE RÉSISTERA-T

BIG BROTHER EN CLASSE RÉSISTERA-T-IL AU TEMPS QUI PASSE ?
« 1984 », la célèbre œuvre de George Orwell, constitue-t-elle un outil de réflexion en 2011 ?
Cet ouvrage, datant de 1948, doit-il encore être travaillé avec les élèves du 3ème degré ? Dès le
début de l'année, nos professeurs de français et d'anglais nous ont parlé de ce roman comme d’une
référence incontournable. Ils nous ont annoncé que nous aurions l'opportunité au cours de l'année
de lire le roman en anglais et de voir une adaptation théâtrale en français. Mais les adolescents
sont-il sensibles au thème principal ? Apprécient-ils le rythme de la narration ? Cette histoire ne
constitue-t-elle pas un moyen de percevoir la force de l'imaginaire ? N'est-elle pas un véritable
moyen de sensibiliser aux risques du totalitarisme, réalité qui semble si loin de nous ?
De prime abord, le sujet traité n'est pas très emballant. Nous sommes en 1984 et nous
faisons la connaissance de Winston Smith qui vit dans un régime totalitaire dirigé par Big Brother.
Ce n'est ni le type de lecture, ni le genre théâtral vers lequel les jeunes se tournent spontanément.
De plus, dans le livre, on trouve beaucoup de descriptions. Si la pièce de théâtre apporte une
dimension plus actuelle par le biais de personnages contemporains, le rythme reste lent, avec de
longs et nombreux monologues.
Malgré cela, il me semble intéressant que les élèves continuent à être confrontés à cette
œuvre, car elle montre combien l'imagination peut rencontrer la réalité : Orwell peut d'ailleurs être
qualifié de visionnaire. En effet, dans son roman rédigé en 1948, l'auteur décrit l'utilisation de
télécrans : caméras de surveillance permettant à Big Brother de contrôler les faits et gestes de la
population. En réalité, ce n'est que bien après la parution de ce livre qu'apparaissaient les
ordinateurs et les caméras de surveillance...
Enfin, l'étude de ce classique nous permet d'aborder le thème du totalitarisme. Orwell nous
montre comment sont traités ceux qui se rebellent contre le chef et nous amène à une réflexion plus
profonde. Certains jeunes pourraient penser que ce système politique relève du passé, alors que,
de nos jours, son ombre plane sur nombre de pays. Il s'agit donc d'une œuvre très actuelle, malgré
ses plus de 60 ans.
En conclusion, bien que l'histoire ne déchaîne pas les passions chez les adolescents, je
trouve que l'école doit continuer à étudier cet ouvrage dans lequel réalité et fiction se mêlent. Et
même si les élèves ne devaient retenir de l'étude de « 1984 » que les dangers du totalitarisme, le jeu
en vaudrait la chandelle !
Mesdames et Messieurs les professeurs, n'hésitez pas : malgré les réticences de vos élèves,
continuez à inviter Big Brother en classe !
Corentin Gangi (5G)