Construction et réhabilitation de puits villageois en Guinée
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Construction et réhabilitation de puits villageois en Guinée
Construction et réhabilitation de puits villageois en Guinée-Bissau Organisation: SWISSAID Pays: Guinée-Bissau Début: Fin: Ville / Pays: Village Remarques: Bénéficiaires: 28630 personnes Rapport sur le projet [1 MB] Brève description / gestion prévue: Améliorer l'approvisionnement en eau potable et la gestion des infrastructures dans 170 villages de la région de Oio et Cacheu. Réhabilitation de 30 anciens puits, fonçage de 45 nouveaux puits, formation aux techniques de gestion et d'entretien des infrastructures, formation et sensibilisation à l'utilisation rationnelle de l'eau potable et à l'hygiène. 30 de ces puits seront munis de pompe de type "India". 26'630 villageois disposent d'eau potable et appliquent des principes hygiéniques, techniques et économiques pour l'entretien de 75 puits. Informations concernant la zone visée: La Guinée-Bissau fait partie des cinq pays les plus pauvres de la planète (175e rang sur 177 pays - source HDI, Nations Unies). Selon le ministre bissau-guinéen des ressources naturelles et de l'environnement, près de 60% de la population rurale n'a pas accès à l'eau potable. La baisse de la pluviométrie et l'absence d'investissements étatiques provoquent le tarissement des puits et poussent la majorité des ruraux à consommer de l'eau insalubre. Dans la région de Oio et Cacheu, à la frontière avec le Sénégal, s'ajoute l'augmentation de la population due à la venue de réfugiés fuyant le conflit en Casamance. Les maladies liées à la consommation d'eau impropre sont fréquentes et affectent notamment les enfants. Groupe cible Nombre total de bénéficiaires Adduction d'eau: 28630 personnes Contribution à la réalisation de l'OMD eau / assainissement "Droit à l'eau" env. 28630 Personnes bénéficieront d'un approvisionnement sûr en eau potable. Lutte contre la pauvreté env. 70 % des bénéficiaires vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les installations sanitaires sont très coûteuses et la densité démographique est faible, raison pour laquelle le projet ne prévoit pas de latrines. L eau des puits est aussi utilisée par des groupements de femmes pour cultiver des légumes durant la saison sèche. Une production diversifiée permet une alimentation familiale plus équilibrée. En outre, certains produits, comme l oignon ou la tomate, se vendent à bon prix et génèrent des revenus complémentaires. Par ailleurs, le projet crée quelques emplois pour les jeunes ruraux en formant une brigade de 12 puisatiers, capables de construire et de réparer des puits et qui offriront leurs services dans la région. Institutions publiques Eau potable: 28630 nombre approx. d'usagers Parmi les 75 villages où seront construits ou réhabilités des puits se trouvent 33 cases de santé, 3 dispensaires et environ 24 écoles communautaires profitant aux villages alentour. Aspects qualitatifs Conception du projet Le projet est l initiative de la fédération paysanne KAFO. L investissement en eau potable répond à la priorité exprimée par les délégations des villages membres de KAFO lors d une tournée d évaluation des besoins. Le choix des villages a été proposé par les associations membres de KAFO dans ses différentes régions de couverture, en fonction des nécessités les plus pressantes et du degré de participation des villages à d autres initiatives de développement local. Les éléments du projet n émanant pas des populations villageoises sont les modalités d entretien et de gestion financière des puits. Celles-ci sont des conditions posées par KAFO et tirées des expériences antérieures avec des puits villageois. Données techniques du projet Le projet prévoit un puits collectif par village sélectionné. L eau est captée à une profondeur moyenne de 22 mètres. Les puits dits «améliorés» comprennent des buses filtrantes, ont un diamètre de 2 mètres et sont munis d une margelle et d un massif central d un rayon de 3 mètres. L exhaure se fait au moyen d un système de poulie ou de pompes de type "India" pour 30 puits. Pour des raisons d hygiène, le périmètre est clôturé et l infrastructure prévoit un canal d évacuation de l eau en dehors du périmètre, notamment pour abreuver les animaux. Les 75 puits seront munis d'un système de filtrage pour la purification des eaux insalubres. Pour assurer l'approvisionnement en eau dans les ménages, 1500 "canaris à robinet", des récipients traditionnels à base d'argile munis de robinet seront fabriqués et distribués. Des projets complémentaires de récupération des rizières de mangroves contribuent à limiter la salinisation des eaux. Relations hommes-femmes La fédération d'associations paysannes KAFO, présidée par une femme, compte deux tiers de membres féminins. Les femmes ont été décisives dans le choix des villages les plus nécessiteux parmi les plus de 700 que couvre la fédération. L'emplacement des puits est décidé par le groupement des femmes des villages. Les hommes participent aux travaux de creusage, cuvage, fonçage et de transport des matériaux. Les responsabilités concernant la gestion des puits sont réparties entre les femmes, chargées des aspects économiques et liés à l'usage, et les hommes sont responsables de l'entretien technique des puits. Dans une perspective "genre", la production de légumes implique l aide de jeunes adolescents prêtant main-forte à leurs mères. Des formations sont prévues pour les membres des comités de gestion des puits villageois, où les femmes sont majoritaires. La formation de puisatiers d une durée de deux mois ne concerne toutefois que des jeunes hommes. Les activités de sensibilisation aux principes d utilisation rationnelle de l eau et d hygiène concernent les deux sexes, mais se dirigeront en priorité vers les femmes en tant qu utilisatrices principales des puits et éducatrices des enfants. L'équipe d'encadrement technique est mixte. Assainissement / gestion de l'eau Les précautions d hygiène et d utilisation rationnelle de l eau feront l objet d activités de sensibilisation par l équipe technique d encadrement. Au-delà, des émissions spécifiques seront diffusées par la radio locale la plus écoutée, où interviendront notamment des professionnels de la santé. Le comité est chargé de la propreté autour du puits, de la désinfection des eaux, de la gestion des équipements d exhaure (pompe et poulie), de l entretien et de la maintenance. Mise en réseau En tant que membres de la fédération paysanne KAFO, les populations des villages participent, à des degrés d implication divers, aux initiatives de développement locales suivantes : récupération de rizières salées, gestion communautaire des forêts, administration de banques céréalières, transformation et commercialisation de produits locaux. Les paysannes et paysans les plus actifs participent à ce titre à des visites d échange avec d autres organisations et à des formations techniques. La fédération paysanne KAFO est en train d élaborer une politique d eau pour engager l administration étatique à investir dans le cadre du programme de réduction de la pauvreté du gouvernement. Exploitation / entretien Organisation de l'exploitation Cf. "Formation" Formation Pour chaque puits, un comité de gestion (quatre femmes, trois hommes, dont un adolescent) sera mis en place par les populations bénéficiaires. Le comité est chargé de la propreté autour du puits, de la désinfection des eaux, de la gestion des équipements d exhaure (pompes et poulies), de l entretien et de la maintenance ainsi que de la gestion de caisses hydrauliques villageoises destinées aux réparations et à l'entretien régulier des infrastructures. La formation de ces comités se fera avant tout de manière pratique, au moyen de visites d expérience auprès de villages gérant des puits depuis plusieurs années. Ces visites seront accompagnées par les agents de l équipe technique, afin de compléter les formations. Financement de l'exploitation Les coûts occasionnés par les travaux d entretien et de réparation des installations doivent être couverts par une caisse mise en place à cet effet. Chaque famille (du village même ou d'un village voisin) utilisant l eau du puits doit verser une cotisation au comité. Par ailleurs, un pourcentage des ventes de légumes est à verser dans la caisse. La cotisation initiale des familles bénéficiaires est une condition pour commencer les travaux de construction ou de réhabilitation de puits dans un village. Jusqu'à présent, les caisses hydrauliques villageoises installées n'ont eu à financer que des travaux de réparation mineurs. L'organisation locale cherche à engager progressivement les autorités pour qu'elles investissent dans les infrastructures. Potentialités / risques La disponibilité en eau potable en quantité et en qualité suffisantes élargit le potentiel de développement des villages. Sur les plans démographique et sanitaire, elle favorise le maintien des populations résidentes et réfugiées et est susceptible de réduire fortement la prévalence de maladies liées à l'eau impropre, surtout chez des enfants. Economiquement, elle permet de diversifier la production agricole durant la saison sèche. Le risque majeur concerne les caisses hydrauliques. Si les cotisations ne sont pas systématiques, les réhabilitations ponctuelles des installations ne pourront pas être couvertes financièrement. Un autre risque est celui d une surexploitation des puits pour le maraîchage durant la saison sèche. Il appartient à l encadrement technique du projet de mener une sensibilisation spécifique à ce sujet. Les activités de sensibilisation à ces deux risques, sur place et à la radio, viseront à impliquer des personnes respectées. Un suivi de l état des caisses et de l ampleur de l activité maraîchère sera assuré par les secrétaires de zones de la fédération KAFO. De manière complémentaire, la création de la brigade de puisatiers de la région permettra de réparer les installations à des coûts inférieurs à ceux exigés par les entreprises venant de la capitale. Coût du projet Coût total CHF 711'415 Budget détaillé du projet Projektkosten: CHF 633604 Aufwand für Begleitung/Controlling: CHF 77811 Modules du projet pas d'indications Coût par bénéficiaire pas d'indications Participation locale La participation locale se présente sous forme de main-d uvre non qualifiée pour le transport des matériaux (sable, pierre, ciment), l aide à la construction, l hébergement et l alimentation des ouvriers qualifiés. Sur la base des expériences des phases précédentes, l'équivalent finacier de la participation locale est estimée à 7'500 par puits. Le total pour les 75 puits se monte à 562'500 CHF. Cette main-d' uvre est la contrepartie locale du projet et n est pas intégrée dans le calcul du budget requis. Montant total CHF 694'404.- CHF 60'800.- (contribution financière de la fédération paysanne KAFO) = CHF 633'604.- Partenaire et controlling Situation institutionnelle Le partenaire sur place est la fédération paysanne KAFO. Formée à partir de neuf associations régionales (associations des agriculteurs et agricultrices, des pêcheurs, des apiculteurs, de la médecine traditionnelle, des éleveurs, des fruiticulteurs, des artisans, des femmes et des jeunes), elle a été fondée en 1997. KAFO totalise quelque 17 000 membres issus de plus de 700 villages des régions de Cacheu et d'Oio, au nord du pays. Deux tiers des membres sont des femmes. Une assemblée générale élit tous les trois ans les membres du conseil d administration et les directions des associations membres. KAFO dispose d un centre de formation et de concertation près du village de Djalicunda, Oio. Alors que les dirigeants de KAFO travaillent à titre bénévole, une équipe de 10 techniciens ruraux professionnels encadre les initiatives de développement des associations de KAFO et gère la formation. Cette équipe bénéficie d une structure administrative. SWISSAID finance des activités concrètes de développement de KAFO, alors qu'ICCO (organisation néerlandaise) couvre les salaires des techniciens, les équipements et les frais de fonctionnement du centre de formation. Expertise dans le domaine hydraulique : les associations membres de KAFO et l équipe de techniciens ruraux encadrent des travaux d infrastructures hydrauliques villageoises depuis 1995. Dans le cadre de ce projet, des experts de l organisation non gouvernementale italienne LVIA assurent une supervision et forment les 12 puisatiers de KAFO pendant deux mois. LVIA a été fondée en 1966 et s est spécialisée dans le fonçage de puits améliorés ainsi que dans les forages hydrauliques et les techniques d exhaure de l eau. SWISSAID a une longue expérience dans le suivi de projets d eau potable et d irrigation dans neuf pays en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Dans le cadre de la Guinée-Bissau, SWISSAID soutient des projets impliquant l accès à l eau potable en collaboration directe avec des organisations villageoises depuis 1993. Controlling Dans sa conception, le projet naît d une initiative locale. La coordination des travaux est assumée par une organisation possédant une assise locale forte, ce qui favorise une bonne appropriation des travaux par les populations locales. Des accords de coopération seront signés avec tous les acteurs impliqués, précisant les résultats à atteindre et les délais concomitants. Le plan de travail général sera établi en tenant compte des disponibilités des villageois et de la saison des pluies. La qualité des travaux et de l encadrement technique sera supervisée par une organisation spécialisée en la matière. Plus généralement, l accompagnement des opérations répondra à un suivi à trois niveaux : celui de l encadrement direct par la fédération KAFO, celui de l organisation spécialisée en installations hydrauliques LVIA et les visites de terrain effectuées par l équipe de SWISSAID en Guinée-Bissau. Le déblocage des fonds se fera en tranches et par chèques bancaires. Tout nouveau déblocage est conditionné par un rapport tant financier que narratif d exécution ainsi que par la signature de plusieurs représentants de l organisation partenaire. Afin de favoriser la transparence au niveau local, SWISSAID veille que les présentations des dépenses par les comités responsables au sein des villages se fassent publiquement. Evaluation indépendante du projet par un expert d'Aguasan Pertinence du projet Il est de bon sens d encourager le forage et la réhabilitation de puits de 20 mètres de profondeur dans une zone rurale pauvre, dans une zone géographique qui n est pas désertique mais qui peut être marquée par les saisons sèches. La qualité des réalisations est bonne. Adéquation des objectifs du projet Rien à signaler Mise en oeuvre L existence et la mise à contribution du groupement KAFO des petits cultivateurs est sans doute une grande chance pour l appropriation locale des infrastructures par la population, d une part en tant que structure locale déjà existante et d autre part en tant que groupe professionnel intéressé concernés par la pérennité de l accès à l eau. On remarque de plus que KAFO participe au financièrement à l investissement. Résultats escomptés Les résultats escomptés sont très bons et la pérennité du projet semble assurée par le comité de gestion qui va gérer un fond et s occuper de la maintenance. Potentialités et risques Une évaluation plus précise concernant l assainissement permettrait de confirmer l absence de risque sanitaire. Toutefois en présence d une nappe à 20 mètres de fond, la diffusion dans la nappe phréatique de germes fécaux peut être considérée comme très peu risquée, et le travail d éduction à l hygiène envisagé comme un outil adapté. La participation de KAFO en est un bon élément de sécurisation de la gestion financière de l exploitation des puits. Relation entre input et output pas d'indications Remarques pas d'indications Recommandations Une évaluation des opérations similaires mises en permettre de mesurer les résultats atteints. Deuxième avis Pierre-Henri Dodane www.sandec.ch Phone: +41 (0)44 823 53 94 Fax: +41 (0)44 823 53 99 EAWAG - SANDEC Überlandstrasse 133 - P.O. Box 611 8600 Dübendorf Switzerland uvre récemment dans la même zone pourrait peut être Contact Personne que les communes intéressées peuvent contacter: Organisation: Nom: Fonction: Courriel: Téléphone: SWISSAID Pierre Kistler Desk Officer [email protected] +41 31 350 53 56