mode de dissimulation/ procédé

Pays demandeur : Suisse
Date de publication : 13 octobre 2015
MODE OPERATOIRE
Type (s) d’infraction :
Importation illégale de châles en shahtoosh en Suisse
Date(s) de l’infraction : De 2013 à 2015
Lieu(x) de l’infraction : Divers postes-frontières en Suisse
Pays de l’infraction :
Suisse
Circonstances de
l’infraction :
Les châles en shahtoosh sont fabriqués avec la laine de l’antilope du Tibet
(Pantholops hodgsonii), une espèce inscrite à l’annexe I de la Convention sur le
commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d'extinction (CITES).
Au cours des deux années écoulées, des actions ciblées ont été mises en œuvre
pour détecter les importations illégales de châles en shahtoosh et identifier ces
derniers à l’aide d’un examen microscopique (mis au point par le U.S. Fish and
Wildlife Service Forensics Laboratory - laboratoire de police scientifique du Service
de la faune aquatique et terrestre des États-Unis). Le grand nombre de saisies a
permis de dégager de nouvelles tendances concernant les méthodes de
production et de contrebande, qui montrent une évolution inquiétante du
commerce du shahtoosh.
Description du mode
opératoire : objet/
dispositif/mode de
dissimulation/procédé
Nous pensons que dans les années 1990, époque où le shahtoosh était vendu
assez librement, les châles étaient composés de laine de shahtoosh pratiquement
pure. Leur qualité et leur prix élevé l’attestaient clairement. Les récentes saisies
ont révélé un changement notable dans la qualité, l’aspect et le prix au détail de
ces châles. Aujourd’hui, nous sommes souvent confrontés à des mélanges, avec un
pourcentage parfois très faible de laine de shahtoosh et très élevé de laine de
cachemire. Ce changement d’aspect et de qualité a entraîné une baisse du prix au
détail. Un châle coûte aujourd’hui entre 500 et 2 000 francs suisses (pour 5 000 à
20 000 francs suisses à la fin des années 1990). Cela complique d’autant la tâche
des services chargés de l’application de la loi en matière de reconnaissance et
d’identification des châles en shahtoosh. En raison de ces prix relativement bas, le
produit est devenu accessible à un public plus large que la seule « clientèle de
luxe ».
En outre, nous avons confisqué des châles très modernes, portant des motifs
« occidentalisés », voire des imprimés, qui tranchent avec l’idée générale selon
laquelle un châle en shahtoosh doit avoir un aspect typique et traditionnel (avec
ou sans broderie). Ces changements ont une incidence directe sur le profil du
consommateur, l’aspect des châles et leur identification.
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INTERPOL For official use only
CHÂLES EN SHAHTOOSH MÉLANGÉS COMPORTANT DES MOTIFS MODERNES OCCIDENTALISÉS
MODES DE DISSIMULATION :
Les châles ont été saisis aux points d’entrée sur les personnes qui les importaient,
dans des bagages personnels, et dans des colis. Il se peut qu’ils soient dissimulés au
milieu d’un chargement de châles en cachemire légaux. Il se pourrait que la
dissimulation de châles en shahtoosh au milieu d’autres châles légaux soit une
pratique courante dans les magasins de cachemire. Dans un cas, dans un salon en
Suisse, un vendeur de châles en cachemire dissimulait le « shahtoosh » plus
apprécié dans une valise placée sous le comptoir.
Nous avons également découvert des châles sur lesquels de fausses étiquettes
« 100 % pashmina » étaient lâchement cousues.
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CHÂLES PORTANT DE FAUSSES ÉTIQUETTES
« PASHMINA »
LÂCHEMENT
COUSUES
(L’EXAMEN SCIENTIFIQUE AYANT RÉVÉLÉ
QU’IL S’AGISSAIT DE SHAHTOOSH)
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RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES :
Les antilopes du Tibet sont braconnées sur le plateau du Tibet (Chine), et la laine de shahtoosh est
transportée clandestinement vers la région montagneuse du Cachemire, transitant parfois par le Népal.
Contrairement à certaines affirmations, nous savons aujourd’hui que l’antilope du Tibet doit être tuée pour
que la laine de shahtoosh puisse être prélevée. La mise à mort de l’antilope du Tibet est interdite dans tous
ses pays d’origine.
Les châles en shahtoosh sont tissés au Cachemire (Inde). Ils sont ensuite vendus en Inde ou exportés en tant
qu’articles de luxe vers les marchés des États-Unis, de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Asie. Les principaux
pays de transit ou de consommation sont les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l’Italie,
l’Allemagne, les Émirats arabes unis et le Koweït. Les produits en shahtoosh proviennent initialement de
l’Inde. Toutefois, puisqu’ils sont distribués à d’autres pays en vue de leur revente, la réexportation de
shahtoosh peut se faire à partir de n’importe quel autre pays.
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