Les bactéries et leurs marqueurs épidémiologiques
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Les bactéries et leurs marqueurs épidémiologiques
Les bactéries et leurs marqueurs épidémiologiques Intérêt et limites TYPAGE BACTERIEN : • DEFINITIONS • INTERETS TYPAGE BACTERIEN • différents niveaux d ’identification d ’une bactérie • niveau d ’identification différent selon l ’objectif : clinique ou épidémiologique DEFINITIONS ESPECE : ensemble de souches ayant des homologies ADN-ADN se traduisant par des % d ’hybridation supérieurs ou égaux à 70% CLONE : groupes d ’isolats issus d ’un ancêtre commun constituant les maillons d ’une chaîne directe de réplication et de transmission d ’hôte à hôte ou de l ’environnement à l ’hôte EPIDEMIE : augmentation de l’incidence d’une pathologie infectieuse dans une zone géographique durant une période donnée MARQUEURS EPIDEMIOLOGIQUES : caractères discriminants permettant de différencier dans une espèce bactérienne les souches d’origine distincte et les clones bactériens TYPAGE BACTERIEN PROUVER LA CLONALITE entre des souches susceptibles d’être liées épidémiologiquement L ’idéal : séquençage, organisation de séquences et comparaison des séquences En pratique : comparaison de profils de bandes d’un échantillonnage du génome Savoir que le degré de similitude entre les souches est fonction: • de l ’espèce étudiée • du marqueur épidémiologique • du cadre spatio-temporel de l ’étude notion d’horloge moléculaire INTERETS DU TYPAGE BACTERIEN & sur le plan du diagnostic individuel • infection chronique : différencier récidive ou réinfection (surtout pour les infections par des gènes opportunistes provenant de réservoir commensal) → ex : ostéite à staphylocoque coagulase – • établir le foyer initial d’une infection disséminée & sur le plan épidémiologique étude de bactéries présentant souvent des caractères communs de résistance aux antibiotiques, ou de pathogénicité • diffusion à échelle locale (service, petite communauté) de bactéries mode de diffusion : différencier accumulation indépendante de cas / diffusion épidémique vecteurs de la diffusion clonale : personnel (manque d’hygiène) et/ou objet contaminé (défaut de stérilisation de cathéters, flacons….) accumulation de cas diffusion épidémique problème d’hygiène générale (mauvaise asepsie lors de gestes, mauvaise stérilisation de matériel…) problème de réservoir de germe (source commune : matériel, personnel ou malade) problème d’une pression de sélection • diffusion de souches étendue à une région, un pays, un continent, voire intercontinentale = surveillance épidémiologique de souches résistantes cause majeure de morbidité et de mortalité → ex : pneumocoque de sensibilité diminuée à la pénicilline (apparition en 1965 et constante augmentation à travers tout le globe) * résistance associée à certains sérotypes (23, 14, 19, 9, 6…) * sérotype insuffisant pour comprendre la diffusion car lien de clonalité possible entre des souches de sérotypes différents (mutation ponctuelle d’un gène de la structure capsulaire) & sur le plan phylogénétique • définition du niveau de similarité entre les clones (pourcentage de similitude) → intérêt pour reconnaître au cours du temps la transmission d’une lignée clonale à travers de nombreux cycles infectieux • détermination de la vitesse d’une horloge moléculaire CHOIX D ’UN MARQUEUR EPIDEMIOLOGIQUE • CRITERES D ’ EVALUATION • MARQUEURS PHENOTYPIQUES • MARQUEURS GENOTYPIQUES CRITERES D’EVALUATION D’UNE METHODE DE TYPAGE & critères de performance • typabilité ou sensibilité proportion de souches attribuées à un type par un système de typage. Elle doit tendre vers 100% T= nombre de souches assignées à un type/ nombre de souches testées • reproductibilité capacité du système de typage à attribuer le même type à une souche testée lors d’essais indépendants. Elle doit tendre vers 95%. R= nombre de souches assignées à un même type lors de tests répétés/ nombre de souches testées → si les tests répétés sont intra-série : reproductibilité intra-série → si les tests répétés sont inter-série : reproductibilité inter-série (important si épidémie étendue) • stabilité capacité d’un système de typage de reconnaître la relation clonale de souches dérivées in vitro ou in vivo d’une souche ancestrale commune, en dépit des variations phénotypiques ou génotypiques qui peuvent survenir au cours de la conservation et de la réplication au laboratoire ou au cours de la dissémination clonale dans l’environnement (important si épidémie à cadre spatio-temporel étendu et si forte plasticité génomique de l’espèce à typer) • pouvoir discriminant ou spécificité probabilité moyenne qu’un système de typage attribue un type différent à deux souches non reliées, choisies au hasard, au sein d’un taxon donné Il doit être > à 95% (risque maximal toléré de 5% de classer de manière incorrecte des isolats non liés épidémiologiquement dans le même type) • concordance épidémiologique probabilité moyenne de classer dans le même type les isolats provenant d’une épidémie monoclonale dépend du pouvoir agrégatif et hiérarchisant de la technique (capacité de faire des groupes de parenté, d’établir un niveau de parenté) & critères de praticabilité • flexibilité • rapidité • facilité d’emploi : coûts, équipements, simplicité de la technique, nombre d’échantillon exploitables •facilité d’interprétation • standardisation MARQUEURS PHENOTYPIQUES MARQUEURS BIOTYPE PRINCIPES AVANTAGES INCONVENIENTS - Détection du profil morphologique, bioc himique (auxanogramme…) - Antibiogramme - facile - automatisé et couplé au système d’identification (API …) - facile - automatisé - signal d’alerte dans l’apparition d’un phénotype multirésistant - peu discriminant - peu reproductible car pouvant être influencé par facteurs techniques ou environnementaux - peu discriminant - variabilité génétique de la résistance aux antibiotiques, présence de plasmides - pression de sélection - système souvent expertisé conduisant à une homogénéisation des phénotypes de résistance SEROTYPE - Détection de la présence de déterminants bactériens - facile - rapide - standardisé pour certaines bactéries (Salmonella, E.coli, méningoccoque…) LYSOTYPE - Sensibilité d’une souche à un panel de phages (résistance ou lyse) - utilisable pour subdiviser les sérotypes ou typer les souches non sérotypables BACTERIOCINOTYPE - méthode basée sur la sensibilité de certaines souches (pousse inhibée) vis-à-vis de substances (bactériocines) élaborées par d’autres souches bactériennes - variations dans la structure des protéines bactériennes détectée par électrophorèse - séparation des protéines cellulaires par électrophorèse et révélation par leur substrat spécifique : électromorphes ; distinction des différents allèles codant pour une m ême enzyme - peu couteuse - technique standardisée pour certaines bactéries - antisérums coûteux ou non commercialisés - toutes les souches ne sont pas sérotypables - faible pouvoir discriminant - instabilité des déterminants antigéniques : recombinaison - technique lourde - approvisionnement difficile en phages actifs et souches témoins - manque de standardisation - faible reproductibilité - technique lourde - faible pouvoir dicriminant ANTIBIOTYPE ELECTROPHORESE DES PROTEINES ANALYSE DES ISOENZYMES : MULTILOCAR ENZYME TYP ING - applicables à toutes les bactéries - marqueur fiable capable de détecter une mutation à l’intérieur du gène de structure d’une enzyme (profil électrophorétique différent, ou activité fonctionelle différente) - marqueur peu soumis à la pression de sélection - peu discriminant - interprétation difficile en raison du grand nombre de bandes - technique lourde - problème de standardisation MARQUEURS PHENOTYPIQUES (2) • Marqueurs phénotypes peu à peu abandonnés car : pouvoir discriminant et reproductibilité médiocres faible stabilité : subissent une variation adaptative due à la sélection naturelle faible typabilité :existe un grand nombre de souches non typables (dites phénotypiquement nulles) variations observées qualitatives et ne permettant pas d ’évaluer le degré de parenté entre souches avènement des marqueurs génotypiques plus discriminants, plus reproductibles MARQUEURS GENOTYPIQUES • METHODES DE TYPAGE PAR RESTRICTION DE L ’ADN • METHODES DE TYPAGE PAR AMPLIFICATION DES GENES METHODES DE TYPAGE PAR RESTRICTION DE L ’ADN - électrophorèse en champ pulsé - ribotypage - AFLP ou IRS-PCR MACRORESTRICTION ELECTROPHORESE EN CHAMP PULSE (ECP) ou (PFGE) • technique de caractérisation moléculaire qui compare le matériel génétique (ADN chromosomique) d ’une même espèce • Technique la plus utilisée actuellement (technique de référence) - grande résolution - pouvoir discriminant supérieur à celui des autres marqueurs - applicable à de nombreuses espèces bactériennes - très bonne reproductibilité ELECTROPHORESE EN CHAMP PULSE (ECP) (PFGE) PRINCIPE DE LA TECHNIQUE (1) • isolement des souches, cultures • intégration des bactéries dans des blocs d ’agarose (« plug ») • lyse in situ des bactéries • digestion par endonucléase(s) de restriction avec un faible nombre de site de coupure = macrorestriction • séparation des fragments d ’ADN (10 à 800 kb) par electrophorèse en champ pulsé profils de restriction = pulsotypes • analyse des pulsotypes par logiciel dendrogrammes ELECTROPHORESE EN CHAMP PULSE: PRINCIPE DE LA TECHNIQUE (2) Profils de macrorestriction (SmaI) de l'ADN total de SARM Profils de macrorestriction (DraI) de l'ADN total de P. aeruginosa ELECTROPHORESE EN CHAMP PULSE Analyse des profils Comparaison des profils : logiciel GelCompar® - Comparaison des courbes densitométriques coefficient de corrélation de Pearson - Calcul de la similitude entre 2 profils coefficient de Dice (position des bandes) Comparaison inter-gels : standard référence - Staphylococcus aureus NCTC 8325 (ECP) - ADN 1 Kb Ladder (PCR, PCR-SSCP) Construction du dendrogramme - Algorithme de regroupement hiérarchique UPGMA Bases méthodologiques Changements sur le fragment de 400 kb Aucun Fragments résultants (kb) 400 250 & 150 600 450 350 A B C D E kb 600 500 Gain de Perte de 1 site de restriction * 400 gel ECP Insertion Délétion région de 50 kb 200 * 100 * * * 75 Nb de différences 0 3 3 2 2 Bases méthodologiques Critéres d'interprétation des variations du profil de macrorestriction Nombre de modifications génétiques entre deux souches Nombre de fragments de différence Interprétation épidémiologique 0 0 Souches clonales semblables 1 2-3 Souches clonales très proches 2 4-6 Souches non clonales proches 3 7 Souches différentes ELECTROPHORESE EN CHAMP PULSE: Exemple de dendrogramme de Legionella Évaluation de l'enzyme la mieux adaptée pour le typage de Streptococcus agalactiae par ECP Introduction fréquence des SB isolés des prélèvements à visée diagnostique suivi épidémiologique ECP avec SmaI : peu de fragments autres enzymes Matériel et méthodes Souches collectées : période de 3 mois Génotypage par ECP : SmaI, ApaI, KspI Analyse en gels combinés pour augmenter le pouvoir discriminant S. agalactiae : évaluation de l'enzyme la mieux adaptée pour l'ECP Résultats Incidence des colonisations/infections plus élevée Obstétrique RR = 6,14 (4,44 – 8,50) p <10-7 Diabétologie RR = 4,39 (1,95 – 9,90) p = 0,03 Hépatologie RR = 3,25 (1,44 – 7,34) p = 0,012 Génotypage • SmaI : moins de fragments que les 2 autres enzymes pouvoir discriminant le plus faible • ApaI : ne type pas toutes les souches, profils avec des "smears" • KspI : typabilité de 100 % • Discordances entre les résultats obtenus avec les 3 enzymes : Classement des isolats dans des clones par 2 et/ou les 3 Ez S. agalactiae : évaluation de l'enzyme la mieux adaptée pour l'ECP Dendrogramme du % de similitude obtenu en gels combinés % de similitude 40 50 60 70 80 90 100 SmaI ApaI KspI Clones A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10 A11 B1 B2 B3 B4 B5 B6 B7 B8 B9 C1 C2 C3 C4 C5 C6 D1 D2 S. agalactiae : évaluation de l'enzyme la mieux adaptée pour l'ECP Conclusion SmaI largement utilisée dans la littérature KspI paraît la mieux adaptée pour le génotypage par ECP Typabilité et indice discriminant élevés Nombre de fragments généré optimal pour une définition fiable du clone S. agalactiae : évaluation de l'enzyme la mieux adaptée pour l'ECP ELECTROPHORESE EN CHAMP PULSE: AVANTAGES : • pouvoir discriminant important • grande résolution, bonne reproductibilité intra-laboratoire • applicable à un grand nombre d ’espèces MAIS: • technique longue : 4 à 5 jours en moyenne ( 5j en moyenne/12 souches) • technique coûteuse: appareillage,logiciel, réactifs et temps • technique délicate, manuelle, nécessitant du personnel qualifié • résultats obtenus non standardisés (comparaison de profils limitées à des souches isolées dans le même temps et au sein d’un même laboratoire LE RIBOTYPAGE: Analyse RFLP par Southern-blot de l ’ADN • étude de l’identification basée sur le polymorphisme des fragments de restriction de l ’ADN codant pour les ARNr • ADN codant pour les ARNr (opérons) : structure stable, conservée dans le temps nombre variable d’opérons selon les bactéries (1à 11) hybridation avec sonde « universelle » : ARN16s et 23s d ’E.coli • profil obtenu caractéristique d’une espèce ( taxonomie) ou variations intra-espèces ( épidémiologie) LE RIBOTYPAGE: Analyse RFLP par Southern-blot de l ’ADN PRINCIPE DE LA TECHNIQUE (1) • Isolement des bactéries, culture • digestion par endonucléase(s) de restriction possédant de fréquents sites de coupure • migration électrophorétique nombreuses bandes (0,5 à 50 kb) • transfert du gel sur filtre (nitrocellulose ou nylon) = principe du Southern • hybridation de l ’ADN par sondes nucléiques : ARN16s/23s E.coli RIBOTYPAGE PRINCIPE (2) SOUCHES EXTRACTION RIBOTYPES ADN DIGESTION HYBRIDATION AVEC UNE SONDE MARQUEE (ARN* 16s ou 23s E.coli) ELECTROPHORESE TRANSFERT SUR MEMBRANE RIBOTYPAGE AVANTAGES : • technique automatisable (Riboprinter®,Qualicon®) donc plus rapide (32 ribotypes/j) • technique reproductible et standardisée (résultats comparables entre laboratoires) • marqueur taxonomique et épidémiologique MAIS: • procédure complexe et longue si manuelle • pouvoir discriminant plus faible que PFGE, ribotype caractéristique d’espèce uniquement pour certaines bactéries • recombinaisons possibles entre opérons instabilité des ribotypes (problème pour le diagnostic d’espèces mais pas pour l’épidémiologie : vitesse d’horloge moléculaire faible) • problème de standardisation notamment au niveau technique AFLP (amplified fragment length polymorphism) et IRS-PCR (infrequent restriction site-PCR) méthode combinant : profil de restriction et PCR restriction de l’ADN génomique par une ER à fréquence de coupure élevée et une ER à fréquence de coupure faible ligation d’adaptateurs (oligonucléotides doubles brins) aux extrémités des fragments de restriction PCR avec sélections d’amorces complémentaires des adaptateurs + 1 base → amplification sélective des fragments de restriction définis par les 2 sites de restriction différents → bonne lisibilité (surtout pour IRS PCR : choix d’adaptateurs qui limitent le nombre de bandes par rapport à l’AFLP) séparation sur gel d’agarose ou polyacrylamide → avantages • bonne reproductibilité (due à l’utilisation de sites de restriction) • bonne discrimination (proche du champ pulsé) • très flexible : utilisé pour le groupe [Mycobacterium avium, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus] pour lequel on utilise les mêmes enzymes de restriction, les même adaptateurs et les mêmes amorces et Legionella pneumophila • facile, rapide (1à 2 jours), et technique ne nécessitant pas de matériel particulier (contrairement au champ pulsé) → inconvénients • cher • pas de standardisation concernant l’interprétation des profils (contrairement à la technique PFGE) méthodes d’amplification de gènes RAPD ou AP-PCR rep-PCR MLST RAPD (random amplified polymorphic DNA) AP-PCR (arbitrary primed PCR) unique amorce de séquence courte (plus longue pour l’AP-PCR) s’hybridant sur tout le génome de manière inconnue à l’opérateur en condition de faible stringence à 35 degrés comparaison des profils obtenus sur gel → avantages : • technique rapide • pouvoir de discrimination moyen améliorée par l’utilisation couplée de 3 amorces de type différent : la technique dite alors standard est très discriminante • méthode flexible (possible pour plusieurs espèces bactériennes) → inconvénients • manque de standardisation de la technique (pas de critères d’interprétation véritablement définis) • mauvaise reproductibilité inter-série et inter-laboratoire (amorçage au hasard des sondes) • difficulté de lecture et d’interprétation (bandes d’intensité faible : mauvaise hybridation de l’amorce) * méthode intéressante à visée épidémiologique limitée dans le temps et l’espace * exploitation intra-laboratoire préférable la rep-PCR : inter-repeat element PCR typing REP-PCR (repetitive extragenic palindrome PCR) ERIC-PCR (enterobacterial repetitive intragenic consensus PCR) * hybridation d’amorces ciblées sur des séquences courtes répétées,spécifiques d’un genre bactérien conservées et dispersées sur le génome non codantes, transcrites * amorces définies et hybridées dans des conditions de forte stringence séparation électrophorétique des fragments amplifiés (ADN entre 2 éléments répétés adjacents séparés au maximum de 5 kb) comparaison des profils → avantages • technique rapide, simple et peu cher par rapport au champ pulsé • bon pouvoir de discrimination (< champ pulsé, car moins de bandes) • technique flexible (possible pour plusieurs genres bactériens : entérobactéries, pyocyanique par la séquence ERIC, staphylocoque par la séquence d’insertion IS 256….) • meilleure reproductibilité inter-série que la RAPD (applicable aux grandes et petites séries) • lecture de profils plus simple que la RAPD → inconvénients • reproductibilité inter-laboratoire médiocre (manque de standardisation technique et d’interprétation), mais meilleure que la RAPD * méthode intéressante à visée épidémiologique limitée dans le temps et l’espace * exploitation intra-laboratoire préférable, mais exploitation inter-laboratoire possible Remarque frontière parfois floue entre la rep-PCR et la RAPD exemple : typage du pyocyanique l’utilisation d’amorces ERIC spécifique des entérobactéries utilisée en condition de faible stringence permet la reconnaissance par ces amorces de séquences répétées sur le génome du pyocyanique : c’est de la RAPD • le séquençage multi-locus Multi Locus Sequence Typing = MLST * nouvelle approche moléculaire, dérivée de l’électrophorèse des isoenzymes MLEE (multi-locus enzyme electrophoresis) * basée sur le séquençage de gènes de ménage :« house keeping genes » (gènes important pour le métabolisme d’une bactérie) → utilisation de gènes stable dans le temps (taux de mutation faible) dont les allèles sont caractéristiques de clones d’espèce • extraction ADN • amplification de 5 à 10 gènes d’environ 500 pb chacun (attention : gènes non liés) * 5 pour Legionella : rpoB, asd, acn (codant des enzymes) et mip, momps (codant pour des protéines de membrane externe) soit 5 PCR * 7 pour le staphylocoque aureus soit 7 PCR • purification et contrôle des amplifiats sur gel d’agarose 7 souches taille 500 pb 5 gènes (legionelle) • séquençage Séquenceur automatique 96 capillaires megaBACE1000 Amershampharmacia/Molecular Dynamics 1 obtention des séquences et/ou des chromatogrammes par e-mail ou sur CD-ROM • analyse de séquences de gène identification de l’allèle correspondant à la séquence grâce à une librairie disponible sur le site www.MLST.net / obtention d’un numéro de séquence identification du profil allélique (ou Sequence Type ST) à partir des différents numéros de séquence (banque de donnée) comparaison du profil allélique (nbre gènes x 500 pb) des différentes souches évaluation de la distance génétique entre les souches = phylogénie logiciel (utilisant la méthode Neighbor joining) permettant la construction d’un arbre = dendrogramme → avantages • bonne reproductibilité intra-laboratoire, inter-laboratoire • données précises (séquençage de gènes) résultats définitifs et interchangeables • performance avec de nombreux pathogènes (Neisseria meningitidis, Streptococcus pneumoniae, SARM, entérocoques…) • absence de problème de lecture et d’interprétation (le séquençage remplace la photo du gel) méthode excellente pour des études macroépidémiologiques (nationales, intra-continentales, voire inter-continentales) et phylogénétiques (par analogie avec la technique MLEE) : formation d’une biothèque Intérêt particulier pour le suivi des clones de SARM à l’échelle mondiale inconvénients • coût • problème du choix percutant des gènes à séquencer en fonction du pouvoir discriminant désiré • les microdélétions présentes en dehors des séquences étudiées ne sont pas mises en évidence → inconvénients • coût • problème du choix percutant des gènes à séquencer en fonction du pouvoir discriminant désiré • les microdélétions présentes en dehors des séquences étudiées ne sont pas mises en évidence Stratégie de choix d'une méthode Critères de choix d'une méthode en fonction des objectifs en fonction des performances des différents systèmes de typage Détermination de combinaison de différents marqueurs épidémiologiques Démarche épidémiologique classique Système d'alerte ou de première intention simple Exploration plus fine par un système discriminant Conclusion méthodes d’épidémiologie moléculaire un système de typage doit être validé vis-à-vis d’un écosystème et des circonstances dans lesquelles il sera utilisé Il doit être suffisamment discriminant mais aussi suffisamment agrégatif techniques très spécialisées • souvent, manque de standardisation : procédures, matériel, assurance qualité, critères d’interprétation (sauf pour la technique MLST) • critères d’interprétation du degré de similitude entre deux souches relatifs au but de l’étude : investigation locale ou étendue, turn over de la bactérie, marqueurs étudiés optimisation des capacités de typage par association des techniques importance de la bactériologie standard : il faut des souches! Applications Épidémiologie de Pseudomonas aeruginosa En service de réanimation adulte Utilité de l’ECP 0 nov-99 oct-99 sept-99 août-99 juil-99 juin-99 mai-99 avr-99 mars-99 févr-99 janv-99 déc-98 nov-98 oct-98 sept-98 août-98 juil-98 juin-98 mai-98 avr-98 mars-98 févr-98 janv-98 déc-97 nov-97 10 oct-97 sept-97 août-97 juil-97 juin-97 mai-97 12 Nombre de patients colonisés par P.aeruginosa dans le service de Réa Chir Nombre de patients colonisés par P.aeruginosa Nombre de patients colonisés par le clone épidémique 8 6 4 2 3009 patients admis en réanimation A l’admission 2887 patients négatifs 122 patients positifs 28 patients colonisés/infectés Pendant l’hospitalisation 351 patients positifs 283 patients porteurs 185 patients porteurs 94 patients porteurs 68 patients colonisés/ infectés 98 patients colonisés/infectés 76 patients porteurs 18 patients colonisés/ infectés Partie visible : 185 patients colonisés/infectés Partie immergée : 377 patients porteurs Place des prélèvements à visée épidémiologique Comparaison par champ pulsé : Souche « épidémiologique » Et souche clinique chez le même patient Chez les 116 patients ayant présenté un prélèvement épidémiologique positif avant le prélèvement clinique 104/116 : même pulsotype Sensibilité, spécificité et valeurs prédictives Performances : Sensibilité 53,6% Spécificité 90,3% Valeur prédictive positive 27,6% Valeur prédictive négative 96,6% PE permettent d’identifier précocement plus de 50% des patients qui développeront une Infection à P.a. durant leur hospitalisation et avec une certitude de plus de 90% Amélioration de la prise en charge thérapeutique: Précocité de l’adaptation impact sur la mortalité Meilleur usage des anti-P.a. impact écologique Classification des infections Sans prélèvements à visée épidémiologique : classification basée sur le délai d’acquisition 28 infections importées 116 infections nosocomiales « attribuables » - 28 (24,1%) infections précoces (< 5 jours en réa) - 88 (75,9%) infections tardives Avec prélèvements à visée épidémiologique et typage : classification basée sur le caractère endogène ou exogène de la bactérie 104 patients parmi les 116 étaient porteurs 44 (42,3%) clone sporadique : infections endogènes 60 (57,7%) clone micro-épidémique ou épidémique : infections exogènes Pour maîtriser le risque il faut identifier l’iceberg dans son entier Applications Place de l’environnement La technique d'électrophorèse en champ pulsé est-elle un outil valable pour identifier comme nosocomiales des infections à Legionella pneumophila ? Objectifs Génotyper par ECP toutes les souches de L. pneumophila isolées • Dans les réseaux d'eau du CHUB et d'autres hôpitaux de Franche-Comté • Dans l'environnement extra-hospitalier • 2 ans Les comparer aux souches isolées chez les patients atteints d'infections pulmonaires Cas nosocomiaux ? Cas de légionellose • Nosocomial certain : le patient a séjourné à l'hôpital au cours des 10 jours précédant les signes cliniques • Nosocomial probable : le patient a séjourné au moins un jour dans les 10 j précédant les signes cliniques La technique d'ECP est-elle un outil valable pour identifier comme nosocomiales des infections à Legionella pneumophila ? 2 4 5 NCTC 8325 3 Philadelphie 1 Paris Legionella pneumophila : profils ECP (SfiI) kpb 673,7 208 175 135 117 80 36 La technique d'ECP est-elle un outil valable pour identifier comme nosocomiales des infections à Legionella pneumophila ? Résultats : génotypage par ECP (SfiI) Souches environnementales (réseau d'eau hospitalier) • 5 génotypes majeurs identifiés au CHUB (n° 1 à n° 5) - 4 sur le site de l'hôpital St Jacques (n° 1 à 4) 1 génotype commun (n° 4) - 2 sur le site de l'hôpital Jean Minjoz (n° 4 et 5) sur les 2 sites (rés ) • Le génotype n° 5 identifié aussi à Montbéliard, Belfort et Vesoul • Le profil de la souche épi de Paris Belfort, Montbéliard et Vesoul jamais à Besançon Souches cliniques • Génotype majeur n° 1 (St Jacques) : 2 cas nosocomiaux groupés • Autre génotype majeur n° 6 : 3 isolats d'infections communautaires non reliées. Rencontré également dans l'eau du réseau de l'hôpital de Vesoul • 1 patient infecté par une souche génotype n° 12 eau piscine Besançon La technique d'ECP est-elle un outil valable pour identifier comme nosocomiales des infections à Legionella pneumophila ? Les problèmes Souches épidémiques à large répartition géographique Clone ‘Paris’ : cas clinique de répartition nationale Clone ‘Los Angeles’ : cas clinique de répartition mondiale - Clones plus virulents ? - Ou - Clones plus largement distribués ? Durée d’incubation potentiellement supérieure à 10 jours (20 jours dans certains cas) Nosocomial ou communautaire : de nombreux cas difficiles à classer !!! Conclusion Les résultats du génotypage par ECP des souches cliniques comparées aux souches de l'environnement hospitalier doivent être interprétés avec prudence La technique de typage moléculaire doit être couplée à une étude des données épidémiologiques afin d'être certain que les critères les plus rigoureux sont appliqués pour déterminer si le réservoir environnemental de l'hôpital est la source de la contamination de 1 ou de plusieurs patients La technique d'ECP est-elle un outil valable pour identifier comme nosocomiales des infections à Legionella pneumophila ? MLST et Staphylococcus aureus résistant à la méticilline Historique des SASM/SARM • Avant 1950 : hautement pathogène (mortalité des bactériémies 80%, Arch Int Med 1941;68:851-75) • 1950 : Diffusion de la pénicillinase + (souches hospitalières, puis communautaires) • 1960 : émergence résistance à la méticilline à l’hôpital • 1970 : épidémique (1ère épidémie en 1963) • 1980 : multi-résistant • 1990 : multi-sensible • 2000 : communautaire, résistance à la vancomycine Processus évolutif des SARM • Temps zéro de l’évolution des SARM – acquisition de gène mecA de 2.1 kb (code une transpeptidase, PBP2A) – inclus dans une cassette (jusqu’à 60 kb) : SCCmec • Emergence et diffusion d’un nombre limité de clones pandémiques Epidémiologie de SARM Evenement génétique Diffusion clonale Australie, Inde, Turquie UK Diffusion Diffusion Australie Irlande USA Chine UK Danemark Diversification sous pression de selection EMRSA 15 EMRSA 1 UK France Suisse EMRSA 1..16 GISA Japon VRSA USA Diffusion? UK Espagne, Grèce Allemagne, France Italie USA... USA 1961 1ère souche UK 1968 1ère épidémie USA 1970 Nelle souche épidémique EMRSA 1 1980 Nelle souche épidémique EMRSA 15 1991 1997 2002 Identification de clones pandémiques Clonal type spa type MLST ST SSCme c agr type Archaic MBQBLO 3-3-1-1/12-4-4-16 250/247 I 1 Iberian MBQBLO 3-3-1-1/12-4-4-16 250/247 IA 1 Clone V MBQBLO 3-3-1-1-4-4-3 8 IV 1 Brazilian KAOMQ 2-3-1-1-4-4-3/30 239/241 IIIA 1 Hungarian KAOMQ 2-3-1-1-4-4-3 239 III 1 NY/Japan DMGMK 1-4-1-4-12-1-10 5 II 2 Pediatric DMGMK 1-4-1-4-12-1-10 5 IV 2 E-MRSA 15 7-6-1-5-8-8-6 22 IV 1 E-MRSA 16 2-2-2-2-3-3-2 36 II 3 MLST, SARM, France