Animer un collectif SSI

Transcription

Animer un collectif SSI
Animer un collectif SSI
Fiche réalisée en 2015 à partir du guide d’Aradel « Créer et animer des réseaux »
Un collectif fonctionne comme un réseau, il est composé de membres entretenant
des relations diverses entre eux, il vise des objectifs et est doté de modes de
fonctionnements. Chaque membre a ses propres enjeux. Tout le problème est de
faire converger au moins une partie des enjeux des membres avec l’enjeu global du
collectif.
Un collectif SSI vise en général trois objectifs :
-
Mettre en cohérence les actions menées dans le cadre de la SSI sur un
territoire donné (coordination)
Donner plus d’ampleur et de visibilité aux actions menées, pouvoir
développer de nouvelles actions (mutualisation)
Renforcer les acteurs par l’échange de compétences (renforcement)
Principes généraux
Un collectif est fondé sur le principe de l’entraide et de la confiance. Chaque
membre a intérêt à s’investir dans le collectif et à épauler les autres car il sait que les
autres membres du collectif l’épauleront un jour. Un membre qui profiterait du
collectif sans jamais contribuer sera rapidement marginalisé.
Un collectif fonctionne d’autant mieux que des liens en tous sens et de toutes
natures se développent entre les membres. Liens de convivialité, d’entraide même
en dehors du projet SSI, doivent être encouragés.
Le collectif ne doit pas uniquement servir à coordonner les actions des membres
dans le cadre d’une édition de la SSI. Des temps doivent être prévus pour permettre
à chacun de s’exprimer, de prendre du recul sur les activités ou le fonctionnement
du collectif, dans un souci d’apprentissage et d’ouverture.
Un collectif est implanté sur un territoire, qui correspond à l’espace couvert par ses
membres. La qualité et la densité des liens établis entre les membres du collectif et
les autres acteurs du territoire conditionnent le succès des actions du collectif.
Le collectif doit favoriser l’arrivée de nouveaux membres porteurs de pratiques ou de
visions différentes, à condition de ne pas perdre de vue les orientations générales du
projet et de ne pas déstabiliser le collectif.
L’animation du collectif doit être partagée et ne pas reposer sur une seule personne,
car celle-ci risque de s’épuiser, ou d’entrer dans une position de domination, ce qui
aurait un effet démobilisant.
Le fonctionnement du collectif
Une bonne conduite des réunions facilite le bon fonctionnement du collectif et
entretient donc la motivation de ses membres :
-
Pas de réunion sans ordre du jour
Pas de réunion sans une personne chargée de l’animer
Pas de réunion sans une personne chargée de la prise de notes
Une réunion doit commencer et finir à l’heure, quitte à en re-convoquer une
autre pour traiter les points restants
Un compte-rendu doit être partagé à tous les membres
La participation au collectif étant basée sur l’engagement volontaire, la convivialité
est une dimension très importante. La convivialité est faite d’abord de petites
marques d’attention : appeler les personnes par leur prénom, se rappeler les
questions abordées précédemment par chacun, remercier pour les contributions
particulières, répondre à toutes les demandes, être attentif au cadre des rencontres,
informer régulièrement, tout en sachant faire preuve de discrétion pour ne pas
mettre les personnes en situation désagréable.
Le collectif doit faire régulièrement un bilan sur l’atteinte des objectifs communs
identifiés à l’avance.
Lorsqu’un manque ou une inhomogénéité trop forte des compétences est identifiée,
des temps de formation peuvent être mis en place, en s’appuyant notamment sur
les personnes ressources internes au collectif.
Les outils utiles :
-
La mise à la disposition de tous d’une base de données des noms, contacts et
domaine de compétence des membres
La mise en place d’une liste de discussion par mail
Création d’un espace en ligne pour le stockage mutualisé des documents ou
pour du travail collaboratif
L’animation du collectif
Animer un collectif consiste à :
- donner envie aux membres actuels de contribuer au collectif
- s’assurer d’une bonne répartition des tâches au sein du collectif
- aller chercher de nouvelles structures ou individus pouvant contribuer au collectif
- gérer les dysfonctionnements, tenir à l’écart les membres qui freinent les initiatives
Souvent la personne qui a été à l’initiative de la création du collectif se trouve
chargée de l’animation du collectif. Dans d’autre cas, il s’agit d’une personne
salariée dont une partie du temps de travail est dédiée à cette fonction. Le fait que
les personnes référentes soit bénévoles ou salariées détermine largement la forme
que prendra l’animation des collectifs.
Les personnes chargées de l’animation tirent leur légitimité du collectif lui-même : si
elles remplissent mal leur rôle, les membres du collectif risquent de protester ou de se
désengager progressivement.
Les activités des personnes chargées de l’animation :
-
S’assurer de la bonne circulation de l’information
Répartir les tâches
Fédérer autour d’intérêts communs
Favoriser les échanges et la convivialité
Représenter le réseau
Les personnes chargées de l’animation doivent à la fois impulser une dynamique,
contribuer aux activités, garantir le respect des principes et de l’esprit du collectif, et
en même temps elles doivent veiller à ce que les membres ne se reposent pas sur
elles et puissent établir des contacts et mener des actions sans elles. Les animateurs
doivent montrer l’exemple en s’assurant que les membres suivent.
Le collectif fonctionnera d’autant mieux si tous ses membres sentent que leur point
de vue et leurs besoins sont entendus, en un mot, si le collectif est géré de façon
démocratique.
Deux dérives à éviter :
-
La dérive autoritaire : on n’a pas le choix, il faut faire ceci
La prise en charge totale : je m’en occupe c’est plus simple
Pour que le collectif fonctionne bien, ses membres ne doivent pas être dans une
position d’attente vis-à-vis des animateurs. Il importe que les personnes chargées de
l’animation sachent se positionner comme facilitatrices de l’entraide et pas toujours
comme aidantes. Un collectif ne peut pas être tenu à bout de bras par une seule
personne, quelles que soient ses qualités et ses compétences.
Compétences nécessaires aux animateurs de collectifs :
-
Savoir faire faire
Faire confiance
Montrer l’exemple
Admettre ses limites
Admettre les limites de l’autre
Etre à l’écoute
Susciter les idées
Avoir l’esprit de synthèse
Savoir reformuler les remarques de façon constructive
Connaitre les outils de communication
-
Etre réactif, tout en maintenant une vision à moyen terme
Les délégations de responsabilité à d’autres membres du collectif, pour assurer des
tâches de gestion ou de représentation du collectif, peuvent être attribuées de
façon temporaire ou permanente.
La prévention des conflits
Chaque membre du collectif ayant ses enjeux propres, il peut arriver que ces enjeux
perturbent le fonctionnement du collectif. Pour éviter cela, il importe :
-
D’identifier au plus tôt les personnes qui constituent un risque d’interférences
De comprendre leurs intérêts propres et de vérifier en quoi ils sont susceptibles
de converger ou de diverger avec les intérêts du collectif
D’identifier les facteurs d’influence qui pourraient conduire les « personnes à
risque » à agir dans le sens du collectif ou du moins pas contre lui
D’éviter que les animateurs du collectif ne se mettent systématiquement en
avant en cas de conflit
La formalisation du collectif
Pour permettre l’inscription du collectif dans la durée et pour lui permettre de
survivre aux changements de personnes, il peut s’avérer utile de formaliser son
fonctionnement. Cela peut prendre la forme d’une « charte de fonctionnement »,
d’une procédure d’adhésion, voire la création d’une association propre.
La transmission de l’animation
Même si des efforts sont faits pour partager la fonction d’animation et pour que
celle-ci ne repose pas sur une seule personne, la plupart du temps il existe tout de
même une personne « référente », celle qui anime les principales réunions, qui rédige
les dossiers de financements… Il est vital pour un collectif de préparer la transmission
de cette fonction et de ne pas attendre d’être devant le fait accompli pour penser
la relève. Au bout d’une dizaine d’années il n’est d’ailleurs pas sain de conserver la
même personne à cette fonction.