Les invisibles de Belo Monte _ « une arme d`appel à la

Les invisibles de Belo Monte : « une arme d’appel à la connaissance »
08/12/14 17:25
Les invisibles de Belo Monte : « une arme d’appel à la connaissance »
FESTIVAL DU FILM NATURE ET DE L'ENVIRONNEMENT 2013
Rédigé par Yannick SOURISSEAU - Le 21/11/2013 - 11:07 / modifié le 25/11/2013 - 12:18
Avec la construction du barrage hydroélectrique de Belo Monte, la forêt amazonienne est en train de vivre l’une des
plus grandes catastrophes écologiques. Ce mardi soir, le Festival du Film Nature à Murs-Erigné (49) a donné la
parole à un réalisateur humaniste, François-Xavier Pelletier, lequel s’est fixé pour objectif de défendre par l’image le
territoire concerné et ceux qui l’habitent.
Un "invisible" montrant une plante rare qui disparaitra lorsque la forêt sera rasée. (Photo Production)
D
epuis des années, les plus éminents écologistes dénoncent les dangers qui pèsent sur l’un des derniers
territoires naturels que compte la planète : la forêt amazonienne. Mais le pire est en cours avec la construction
du barrage hydroélectrique très controversé de Belo Monte sur la rivière tumultueuse de Xingu au Brésil.
D'une puissance de 11 233 mégawatts, ce barrage sera le troisième plus grand du monde avec celui des Trois
Gorges en Chine et celui d'Itaipu entre le Brésil et le Paraguay.
Avec la construction de ce barrage dont l’objectif n’est pas vraiment de produire de l’électricité, mais d’en «
surfacturer les coûts pour faire gagner des sommes colossales aux entreprises et à l’État brésilien corrompu »,
dénonce le réalisateur François-Xavier Pelletier, ce ne sont pas moins de 1500 km² de forêts qui vont être détruits sur
près 6 millions de km² au total avant la déforestation.
Le plus grave c’est que cette partie de forêt qui regorge de plantes médicinales rares et d’une faune remarquable, est
habitée par des peuplades indigènes, au total près de 7000, qui se nourrissent essentiellement de la chasse et de la
pêche.
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Une fois le barrage construit, l’assèchement qu’il va entrainer va faire disparaître les poissons, principale ressource
alimentaire des habitants de la région concernée. Outre les espaces animales lourdement menacées, ce sont près de
40 000 indiens que l’état a prévu de déplacer et d’installer ailleurs dans de véritables bidonvilles inadaptés à leur
mode de vie ancestral.
« D’un paradis, l’État brésilien va faire un enfer »
« Déjà les ouvriers du chantier se
font attaquer par des anacondas et
des félins qui ne trouvent plus de
nourriture. Parmi les indigènes,
expropriés ou contraints à
déménager par manque de
ressources locales, les suicides se
multiplient », rapporte FrançoisXavier Pelletier, lequel s’est fixé
pour objectif de donner la parole à
ces « invisibles », ces laissés pour
compte en dénonçant des vérités
qui dérangent.
Autant le dire de suite, FrançoisXavier Pelletier, naturaliste,
ethnologue, écrivain et surtout
réalisateur de films documentaires
n’est pas le bienvenu sur place.
Plusieurs fois menacé et
emprisonné, le réalisateur, soutenu
Les réalisateurs, François-Xavier Pelletier et Catherine Lacroix-Pelletier
par sa compagne - la productrice,
répondant aux questions du public
réalisatrice Catherine LacroixPelletier -, poursuit sa quête, par l’image, contre vents et marées. « D’un paradis, l’État Brésilien va faire un véritable
enfer », poursuit le réalisateur qui prend désormais fait et cause pour les populations locales, dénonçant même le très
médiatique Raoni Metuktire, chef de la tribu des Kayapos, « également corrompu, puisqu’il a touché de l'argent de
Norte Energia (NDLR : Consortium responsable de l'usine hydro-électrique de Belo Monte) ». Selon le réalisateur «
des villages indiens ont même été créés de toute pièce pour chasser les indiens en place ».
« Nos films sont faits pour comprendre. Ce sont de véritables armes d’appel à la connaissance », commente
Catherine Lacroix-Pelletier. « C’est un appel là la résistance contre la construction de ce barrage ». En guerre
(cinématographique) contre la compagnie Norte Énergia et l’État brésilien, le couple entend bien sensibiliser l’opinion
publique en diffusant largement leur film, le plus dur étant de convaincre les chaines TV de vouloir s’associer à leur
combat en le diffusant. « Nous devons tout faire pour arrêter ce massacre », concluent les réalisateurs.
Les propos tenus par le réalisateur François-Xavier Pelletier, notamment à l’égard du Cacique (chef) Raoni Metuktire,
sont contestés par l’association Planète Amazone qui relaie en France et dans d'autres pays ses actions. « Nous
sommes scandalisés par l'attitude du couple Pelletier qui se dit militant de la lutte contre Belo Monte », déclare GertPeter Bruch le président de Planète Amazone « Rappelons que le Cacique Raoni est un opposant historique au
barrage de Belo Monte depuis plus de 25 ans et qu'il a fortement contribué, en 1989 et avec l'aide du chanteur Sting
et du leader Kayapo Paiakan, à faire échouer la première mouture du projet ». (voir commentaire ci-après)
LES TAGS : Amazonie, écologie, environnement, Festival film nature, François-Xavier Pelletier, indiens, Murs Erigné
Yannick SOURISSEAU
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Source :
http://www.angersmag.info
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