dans tous les coins

Transcription

dans tous les coins
Verger
Coings
dans tous les coins !
Vous aimez les bons fruits autant que les belles fleurs ? Vous
n’avez plus à choisir, le cognassier, qu’il soit de la famille des
Cydonia ou des Chaenomeles, vous offre les deux !
Texte : Alain Pontoppidan
I
l y a deux sortes de cognassiers. Les
fruitiers “ordinaires”, grands pourvoyeurs de confitures et de pâte de
coings. Et il y a ceux qui sont là pour
“faire joli”, les ornementaux, représentés
par le cognassier du Japon, mais qui fructifient aussi. Mélangeons les genres, histoire de profiter du meilleur de chacun.
BONNES
ADRESSES
- Pépinière Delay,
à Vienne (38),
tél. 04 74 85 25 65,
pepinieres-delay.com
- Pépinière
Patrick Nicolas
à Meudon (92),
tél. 01 45 34 09 27,
www.patricknicolas.fr
- Pépinière
la Feuillade
à Genolhac (30),
tél. 04 66 61 15 92,
www.lafeuillade.com
CYDONIA, CLASSIQUE ET BEAU
Le cognassier “ordinaire”, Cydonia
oblonga, est un grand arbuste aux rameaux enchevêtrés, originaire des régions tempérées du Caucase et d’Iran.
Les feuilles sont grandes, veloutées, un
peu gaufrées ; les grandes fleurs solitaires, blanches à rose pâle, apparaissent
en mai comme de grosses étoiles sur le
feuillage vert franc. N’est-il pas ainsi le
plus gracieux des arbres du verger ? Les
fruits sont couverts d’un duvet (on dit
qu’ils sont tomenteux), qu’ils perdent à
l’automne pour prendre une belle couleur
jaune dorée. Il ne sont consommables
que cuits, en gelée ou en confiture. Car,
malgré leur parfum entêtant, ils ne sont
pas encore assez mûrs ! Dans les pays à
climat chaud, Grèce ou Portugal, ils peuvent perdre presque toute astringence, et
être mangés crus.
Le cognassier s’adapte à des sols très
variés, avec une préférence pour les terrains argilo siliceux : il supporte le calcaire jusqu’à 8-10 %. Il se conduit en buisson, la forme la plus proche de sa forme
naturelle, ou en tige avec un seul tronc.
La taille, facultative, se limitera à une
légère éclaircie, si le sécateur vous démange trop. On le multiplie facilement
par bouture, ou par repiquage des rejets
pour les arbres poussant en touffe. Les
arbres-tiges sont en général greffés sur
cognassier commun – mais les fans de la
greffe peuvent aussi l’essayer sur sorbier
des oiseleurs (sol calcaire humide) ou sur
aubépine (sol calcaire et sec).
Pour ce qui est des maladies, le cognassier est sensible à l’entomosporiose, qui
se manifeste par des taches brunes apparaissant sur les feuilles au moment de la
LE SCANFF & MAYER/BIOSPHOTO
floraison et causant leur chute prématurée. Traitez au départ de la végétation à
la bouillie bordelaise (15 g/l) ; puis après
floraison avec de l’oxychlorure de cuivre
à 7g/l ou de la décoction de prêle à 10 %
+ 2 g/l de bouillie bordelaise. A l’automne,
ramassez et détruisez les feuilles mortes
(compost ou brûlage).
La moniliose apparaît au début de la maturation de fruits, sous forme de taches
de pourriture marron se propageant en
cercles concentriques. Cueillez et éliminez les fruits atteints, traitez à la décoc-
tion de prêle à 10 %, deux fois à huit jours
d’intervalle.
Cueillez les fruits bien jaunes, quand le
duvet se détache facilement.
A L’EST, DES FLORAUX
Il existe aussi des cognassiers sur lesquels on a rarement l’occasion de voir
beaucoup de fruits. Ce sont les Chaenomeles : ces arbustes épineux aux petites
feuilles glabres finement dentées, qui se
couvrent à la fin de l’hiver d’une multitude de bouquets de fleurs chatoyantes,
A l’automne, les
fruits de Cydonia
perdent leur fin duvet
et prennent une
couleur jaune dorée.
L’heure des pâtes et
des gelées de coings
va bientôt sonner !
Les 4 Saisons 196 | 47
Verger
NOM
Cydonia oblonga ’Bourgeault’
C. oblonga ’Champion’
C. oblonga ’de Vranja’
C. oblonga ’Portugal’
C. oblonga ’Kuganskaya’
Le cognassier du
Japon (Chaenomeles
japonica) donne,
entre février et
avril, une floraison
rouge vif.
Chaenomeles speciosa ’Umbilicata’
Ch. x superba ’Ernest Finken’
Ch. x superba ’Crimson and Gold’
Ch. japonica ’Cido’
CARACTERISTIQUES
Coings sont assez petits, bien parfumés. Arbre peu vigoureux, au
port étalé, ce qui facilite la récolte. Maturité de fin septembre à
début octobre.
Gros fruits à chair juteuse et tendre, donnant une gelée claire
et parfumée. Vigueur moyenne. Maturité de mi-octobre à début
novembre.
Enormes fruits côtelés, jusqu’à 1 kg, bien parfumés. Vigueur
forte. Maturité à la mi-octobre.
Fruits assez petits à chair craquante et très parfumée. Floraison
précoce, sensible aux gelées. Vigueur moyenne. Maturité
courant octobre
Fruits tendres et parfumés, arrivant à totale maturité dans la
moitié sud de la France, consommables crus. Vigueur moyenne.
Maturité octobre-novembre.
Vigoureux, port étalé, gros fruits jaune verts à l’automne.
Vigoureux, port érigé, épineux, très fructifère.
Port étalé, intéressant pour son abondante fructification.
Port étalé, épineux, gros fruits jaunes teintés de rouge.
Le “x” dans le nom latin signifie qu’on a affaire à un hybride.
La jungle des hybrides !
Les horticulteurs ont depuis longtemps
pratiqué l’hybridation pour améliorer la
floraison des Chaenomeles, à tel point
qu’il devient difficile de s’y retrouver.
En dehors des types botaniques cités
plus haut, qui vous donneront à la
fois des fleurs et des fruits, certains
cultivars horticoles sont réputés pour
l’abondance de leur fructification.
Alors, prêts à tenter l’aventure de
l’ornemental fruitier ? Vous pourrez
alors faire la plus originale des pâtes
de coings, en mélangeant fruits
de Chaenomeles et de Cydonia
D. BEVAN/BIOSPHOTO
sont autostériles. Ce n’est qu’en présence
d’un pollinisateur qu’ils développeront
leurs fruits à l’épiderme lisse et brillant,
à la chair dure et parfumés, susceptibles
de faire eux aussi de délicieuses gelées
de coings.
Comme ces fruitiers orientaux sont d’un
autre genre botanique que ceux de chez
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M. WINWOOD - M. HUGHES-JONES/BIOSPHOTO
nous, on les appelle, faute de mieux,
cognassiers à fleurs. Ils poussent dans
pratiquement tous les types de sols et se
multiplient par boutures ou séparation de
rejets. Ils ne sont pas sujets aux maladies
qui affectent notre Cydonia et la taille
est là aussi facultative.
Le cognassier de Cathay, Chaenomeles
cathayensis, est le plus fertile. Cet arbuste de 3 à 4 m de haut, au port raide,
aux puissantes épines courtes, produit
en abondance des fruits ronds allongés,
vert à jaune rougeâtre. Ses feuilles blanc
rosé sont pointues, très finement dentées
et caduques. Rustique, il préfère les terrains frais et argileux. Plantez au moins
deux variétés différentes pour une bonne
pollinisation.
Dans son pays d’origine, le cognassier du
Japon, Ch. japonica, est un arbrisseau
de 1 à 1,50 m de haut qui pousse au bord
des lacs et des cours d’eau entre 1 000 et
2 000 m d’altitude. Sa croissance est rapide, son feuillage enchevêtré et bardé de
longues épines effilées. Les fleurs écarlates, brillantes, apparaissent sur le vieux
bois à la fin de l’hiver. Ses petits fruits, de
couleur jaune vert un peu bronzé à maturité, sont bien ronds et font de délicieuses
confitures acidulées.
Le cognassier splendide, Ch. speciosa,
originaire lui aussi du Japon, est un arbuste épineux, de 3 à 4 m de haut, à la floraison hivernale allant du rouge écarlate
au blanc pur. Les fruits sont petits, jaunes
verts, à maturité tardive. Il supporte bien
l’ombre et la sécheresse : l’arbuste idéal
pour situations délicates.
Les cognassiers
ornementaux
donnent aussi des
fruits, comestibles en
gelée (à gauche). Et
les fleurs solitaires
du cognassier à fruits
(ci-dessus) n’ont
rien à envier à celles
des ornementaux !
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