In Nomine… - Et si on rêvait

Transcription

In Nomine… - Et si on rêvait
=/\= USS INDEPENDANCE =/\=
In Nomine…
Episode 1
Par David Patin
Il s’était passé tant de choses ces dernières semaines...
Rox se retourna une fois de plus dans son lit. Il ne cherchait plus à chasser les souvenirs et
les pires pensées qui lui venaient à l’esprit, il ne luttait plus, il ne voulait que retrouver le
sommeil…
Immédiatement après avoir quitté le bureau de l’Amirale, le CO de l’Indépendance avait
ordonné que le vaisseau se lance à la poursuite du Starquest, à la recherche de l’USS
Aurore. Cela faisait maintenant trois jours. L’Indépendance suivait la trace du vaisseau
squandorien, tout autant que celle de l’Aurore. L’Amirale Alyécha avait assigné le USS
Bombardier en renfort, ce dernier avait été docké à bord de l’Indépendance qui filait à travers
l’espace à warp maximum…
Que signifiait ce premier contact avec les squandoriens ? Pourquoi s’en étaient-ils prit à
l’Aurore ? Rox rêvait aux pires des scénarii. Les derniers rapports en provenance de Lys5
n’étaient pas plus rassurants, plusieurs autres vaisseaux de la flotte n’ayant pas donné signe
de vie depuis des jours…
Puis, tout se brouilla dans l’esprit du Commodore Tellan, et enfin, il s’enfonça dans un
sommeil sans faille…
…
La sonnerie du réveil fut aussi douce à entendre qu’un klingon qui récite l’intégralité d’un
recueil de chants de guerre tout en sautant à pieds joints sur vos genoux. Avec un
grognement, sans pouvoir ouvrir les yeux, Rox chercha désespérément la commande qui lui
permettrait de mettre fin à cette agonie. N’arrivant pas à ses fins, le bétazoïde se redressa
brusquement, heurtant violemment l’étagère qu’un quelconque ingénieur au goût déviant
pour l’aménagement d’intérieur fonctionnel avait placé au-dessus de la tête du lit…
« C’est une mauvaise journée » marmonna Rox pour lui-même tandis qu’il massait son cuir
chevelu endolori. Ne s’étant pas rendu compte à quel point il se trouvait près du bord du lit,
le Commodore ne pu réagir à temps lorsque, achevant de s’asseoir, il glissa sur le rebord
des draps, s’effondrant sur le sol…
« Une mauvaise journée… ». Rox en était presque à composer une litanie…
Le dernier espoir du CO de l’Indépendance ne résidait plus à présent que dans le salut d’une
douche reconstituante et dynamisante, aidé en cela par les décoctions de plantes exotiques,
odorantes et rafraîchissantes, que lui avait prescrit le Docteur T’Pak pour sa toilette…
Mais c’était sans compter sur le coin de la commode qui, si l’on avait recueilli le témoignage
de Rox juste après les faits, s’était littéralement jeté sur le petit orteil du pied droit du
Commodore. N’eurent été les cloisons isolantes de l’Indépendance, tout l’équipage aurait pu
profiter du hurlement déchirant qui suivit…
…
« Stardate 56737.0. Journal de bord du Commander-Elite Matolck, Premier Officier à bord de
l’USS Indépendance. Ces foutus squandoriens sont des rapides. Nous n’avons toujours
aucun signe concret de leur présence devant nous, si ce n’est la trace laissée par leur
déplacement supra-luminique, ce qui est, nous l’admettrons, un minimum acceptable vu la
situation. L’équipage du Bombardier est en stand-by pour toute intervention d’urgence, mais
je crois pouvoir affirmer que pour le moment, nous rongeons tous notre frein et nous ne
pouvons qu’être inquiets de ce qui a pu arriver à nos camarades de l’Aurore. »
Matolck termina son enregistrement, peu convaincu par son manque d’inspiration du
moment. Le regard du FO balaya la passerelle. Chaque officier se concentrait sur ses tâches
à accomplir, « un moyen comme un autre de tromper nos angoisses » pensa Matolck.
La porte du turbolift s’ouvrit, laissant le passage au Commodore Tellan et à Zeemia Lioux.
Voyant que le troisième officier à en émerger était l’Enseigne Azri Nex, Matolck ne pu
réprimer un « ouch ! » mental, se disant que le court temps de transport n’avait pas dû être
agréable à vivre, pour le Trill comme pour son CO. Le FO ne pu s’empêcher de noter que
Rox arborait la tête des mauvais jours, la mine fermée et les yeux injectés de sang, et que,
pour une raison inconnue, il boitillait légèrement. Un silence pesant régnait sur la passerelle
depuis l’arrivée du CO. Tous les regards étaient tournés vers lui et l’Enseigne Nex.
Consciente de la gêne environnante, ce fut Zeemia qui rompit la léthargie :
Lioux – Bonjour Monsieur Matolck. Votre quart s’est bien passé ?
Matolck était bien conscient que cet échange de banalités était nécessaire pour rétablir la
communication. Les dernières semaines avaient semé le trouble dans les relations entre
certains officiers du bord.
Matolck – Tout à fait Miss Lioux. Merci de vous inquiéter pour moi. Hum… je pense aller
consulter le Docteur T’Pak pour mon dos, ce siège est une torture !
Zeemia lança un sourire entendu au FO et alla saluer les autres officiers présents sur la
passerelle.
Matolck – Bonjour Commandant. J’espère que vous avez passé une bonne nuit.
La seule réponse qu’il obtint fut un regard noir de Rox et un marmonnement à peine
intelligible : « c’est une mauvaise journée… » N’insistant pas, le FO cédant sa place à son
Commandant. Lorsque le regard de Matolck croisa celui d’Azri, le Trill baissa instantanément
les yeux. La gêne était presque palpable dans l’air.
Matolck – Bonjour Enseigne Nex. Vous allez…
Tellan – Merci Monsieur Matolck. Enseigne Nex… prenez le relais de votre poste.
Nex (d’une voix hésitante) – Commandant…
Tellan – Ce sera tout Monsieur Nex. Au travail.
Le seul refuge de Rox était dans son travail, il le savait. Matolck lui tendit les padds
contenant les derniers rapports des scans effectués pendant la nuit et le CO de
l’Indépendance se plongea dans sa lecture. La présence de Nex sur la passerelle s’effaça
presque de son esprit…
Tellan – Pas grand-chose de neuf…
Matolck – Malheureusement non Commandant. Monsieur Roy ?
Roy – Vers 0700, nous avons détecté sur notre chemin une zone où semblent rassemblées
une quantité importantes de masses métalliques. Ce n’est pas encore confirmé, mais il
pourrait s’agir de vaisseaux.
Tellan – Vraiment ? Des traces énergétiques ?
Roy – Négatif Commandant. Mais cette zone est sur le chemin emprunté par le Starquest et
l’Aurore.
Tellan – Lieutenant Davis, dans combien de temps atteindrons-nous cette zone ?
Davis – 34 minutes Commandant.
Tellan – Bien. Monsieur Matolck, je veux tout le monde sur le pied de guerre. Nous ne
sommes pas encore sûrs des capacités des squandoriens, mais tout ce que nous savons,
c’est qu’ils sont très forts, alors je ne veux pas d’erreurs.
Matolck – A vos ordres.
…
Au travers de la baie vitrée, Fenras contemplait un spectacle assez hallucinant : la zone
dans laquelle l’Indépendance venait d’arriver s’apparentait à un gigantesque cimetière de
vaisseaux. Les types d’appareils ne lui étaient pas familiers, mais la Galaxie d’Yzon était
grande… et l’état de certaines épaves ne laissait que peu de possibilités de savoir à quoi
ressemblaient les vaisseaux à l’origine.
L’acting-Enseigne sursauta au moment où le Bombardier passa juste devant la fenêtre où il
se trouvait. Le vaisseau de combat venait d’être déployé et se dirigeait en avant de
l’Indépendance, vraisemblablement pour servir d’éclaireur.
Palver – On se demande vers quoi on se dirige non ?
Vela – Oh, Lieutenant, vous étiez là ? Effectivement. Je n’ai même pas fini de visiter
l’Indépendance que nous voilà déjà partis en mission. Et les nouvelles ont de quoi être
inquiétantes…
Palver – C’est le moins qu’on puisse dire. Bah ! C’est de cela que sont faites nos vies
d’officiers, mais bon, je me demande bien où est l’équipage de l’Aurore à présent.
Vela – Moi aussi. Mais je suis sûr que nous serons bientôt fixés. En attendant, nous devrions
probablement nous tenir prêts non ?
Palver – Oui. En fait, c’est pour ça que je venais vous chercher. Nous allons passer en…
Alerte jaune. C’est sans doute ce que voulait dire Laskin… le changement de statut venait
justement d’être prononcée par le Commodore Tellan.
…
Tellan – Confirmé Monsieur Roy ?
Roy – Affirmatif. Le transporteur est attaqué par des vaisseaux squandoriens !
Sur l’écran tactique de la passerelle, on pouvait voir un vaisseau marchand de grande taille
et d’origine inconnue tenter de résister aux assauts de plusieurs vaisseaux de forme
pyramidale maintenant un peu trop familière.
Lewis – Ils sont plus petits que le Starquest. Probablement des vaisseaux de patrouille et…
Le TAC de l’Indépendance sursauta…
Matolck – Et ?
Lewis – Et ils se dirigent vers nous à pleine vitesse !!!
Tellan – Alerte rouge !!!
…
T’Pak leva les yeux vers le moniteur indiquant le passage à l’alerte rouge. Avec un stoïcisme
purement vulcain, la CMO rassembla son équipe et administra les consignes de sécurité
traditionnelles dans ce type de situation. Il ne manquait qu’une seule des MO…
Une bordée d’insultes du plus bel effet jaillit des lèvres de Cynthia tandis que le sickbay se
mettait à trembler. L’Indépendance venait d’encaisser une première attaque des
squandoriens et le Lieutenant-Commander Keffer luttait pour sauver le plateau couvert
d’échantillons qu’elle tenait à la main…
Keffer – Si je tombe sur le #%µ$£§ qui nous a tiré dessus, ça va être sa fête !!!
T’Pak – Miss Keffer. Si vous voulez bien vous joindre à nous et vous tenir prête à intervenir
dans le cas où nous aurions des blessés…
Keffer – Je voudrais bien, mais pour le moment j’essaie d’éviter que…
Nouvelle secousse, nouvelle bordée d’insultes. Le plateau que tenait Cynthia et tout son
contenu étaient maintenant éparpillés sur le sol.
…
Le Bombardier filait à la vitesse de l’éclair en esquivant les tirs des vaisseaux pyramidaux.
Le petit vaisseau passa ensuite rapidement en mode de combat, déchargeant une première
rafale de phasers sur la cible la plus proche.
Sur la passerelle de l’Indépendance, le temps n’était plus à l’attentisme…
Tellan – Rapport !
Roy – Dégâts mineurs sur les ponts 24 et 9. Nos boucliers sont à 80%.
Aux yeux de Matolck, son Commandant venait de trouver la meilleure solution de la journée
pour se défouler…
Tellan – Lewis ! Armez nos torpilles quantiques et prenez en cible nos agresseurs !
Lewis – C’est déjà fait Commandant !
Tellan – Alors faites-en des confettis !!! FEU !!!
Trois sphères bleues jaillirent de la proue de l’Indépendance en direction des vaisseaux
squandoriens. Si l’un parvint de justesse à éviter l’attaque, deux de ses « confrères » furent
instantanément pulvérisés sous l’impact des torpilles.
Calé dans son fauteuil, Rox laissa échapper un grognement. « Il reprend du poil de la bête »
pensa Zeemia Lioux.
L’assaut de l’Indépendance avait dispersé les agresseurs et permit au Bombardier de profiter
de la situation pour régler son compte à l’un des vaisseaux ennemis. L’agile vaisseau de
Starfleet était maintenant à la poursuite d’une nouvelle cible qu’il était parvenu à
endommager…
La situation semblait tourner en faveur des nouveaux arrivants… sauf que…
Edelhöf – Commandant ! Je détecte un certain nombre de nouveaux vaisseaux
squandoriens qui se dévoilent !
Nex – Je confirme l’information. Cloaking device. Nous faisons maintenant face à six
assaillants.
Tellan – Et il va y en avoir beaucoup d’autres comme ça ?
La remarque de Rox sonnait comme un reproche directement adressé à Azri. Le bétazoïde
sembla soudainement s’en rendre compte, ce qui augmenta encore son malaise latent en
présence du nouvel Enseigne…
Tellan – Euh… Lieutenant Davis, amenez-nous en position d’escorte à proximité du
transporteur. Monsieur Lewis, feu aux phasers dès que nous serons à portée.
Lewis & Davis – A vos ordres !
Le regard de Rox, malgré lui, croisa alors celui d’Azri, tourné vers le Commandant. Malgré
toute la rigueur militaire qu’avait développé le CO de l’Indépendance pendant ses années de
service au sein de Starfleet, il ne pu que baisser les yeux…
Pendant ce temps, les six vaisseaux squandoriens avaient entamés un étrange ballet spatial,
tournoyant selon des trajectoires de plus en plus proches. La manœuvre suivante apparut
évidente…
Matolck – Ils vont s’assembler… cela correspond aux rapports que nous avons eu sur le
kidnapping de l’Aurore…
Lioux – Raison de plus pour ne pas les laisser faire alors, non ?
Rox allait lancer ses ordres lorsque le signal d’une communication entrante se fit entendre.
Dans un coin de l’écran tactique apparut le visage du Capitaine Real.
Tellan – Capitaine ?
Real – C’est toujours un plaisir de faire les 400 coups avec vous Commodore. A ce sujet, je
vous propose la tactique suivante pour parer à la situation à laquelle nous devons faire
face…
…
L’indépendance corrigea sa trajectoire pour se poster à distance raisonnable de la formation
des vaisseaux squandoriens. Le massif vaisseau de Starfleet entama un dernier virage
devant le mener en position d’attaque.
A bord du vaisseau squandorien en charge de la patrouille, une main à trois doigts passa sur
le visage du premier, glissant le long des contours d’un sourire satisfait. Ces misérables de
Starfleet ne mesuraient pas la puissance face à laquelle ils allaient devoir lutter… avant de
périr.
Mais le sourire d’effaça lorsqu’un élément perturbateur fit parler de lui. Sur l’écran en trois
dimensions, on voyait le USS Bombardier foncer vers la formation pyramidale presque
achevée. Le petit vaisseau allait…
Le « Qua’Pla !!! » du Commander N’Jac, Helm du USS Bombardier aurait pu raisonner à des
parsecs à la ronde lorsque le vaisseau de Starfleet s’engouffra ENTRE les vaisseaux
squandoriens en formation. Agrippé aux accoudoirs de son siège, le Capitaine Real n’eut
qu’un mot à prononcer…
Real – Feu…
Un déluge de feu signa la déroute de la pyramide squandorienne tandis que deux de ses
composants explosaient sous l’attaque du Bombardier. A cet instant précis, l’Indépendance
terminait son virage et fondait à présent sur sa cible, au moment ou le vaisseau du Capitaine
Real s’échappait du torrent de flammes…
Tellan – Quel petit malin ce Mike. Monsieur Lewis…
La rafale de phasers d’abattit sur sa cible, immédiatement suivie d’une bordée de torpilles
qui achevèrent d’expliquer aux squandoriens que s’en prendre à Starfleet ne serait sans
doute pas aussi facile qu’il ne le croyaient.
Seuls deux des vaisseaux squandoriens avaient survécu à cette dernière attaque. Ils prirent
immédiatement un cap de fuite à travers l’espace, activant presque aussitôt leur bouclier
d’invisibilité…
Davis – Nous les suivons Commandant ?
Edelhöf – Commandant, le transporteur réclame notre assistance.
Tellan – Monsieur Davis… rapprochez-nous du transporteur. Que nos équipes de
réparations, ainsi que des équipes médicales se préparent à intervenir…
…
Le vaisseau de transport pansait à présent ses blessures, avec l’aide des équipes de
l’Indépendance. Pendant ce temps, le Bombardier assurait des patrouilles régulières aux
alentours, à toute fin d’éviter les mauvaises surprises.
Les occupants du vaisseau agressé appartenaient à une race lézaroïde appelée les
hiss’iens. Forts reconnaissants de l’aide apportée par les deux navires de Starfleet,
l’équipage hiss’ien avait trouvé un moyen fort à propos de remercier leurs sauveurs…
Real – L’Aurore ? Avec un équipage squandorien ?
Tellan – C’est ce que les hiss’iens affirment. Et nous avons que de bonnes raisons de les
croire.
Real – Ah oui ?
Tellan – Oui, c’est notre seule piste…
Real – Effectivement. Et cela signifie-t-il que l’équipage de l’Aurore…
Tellan – Pour le moment, nous devons nous accrocher à l’idée qu’ils sont à bord du
Starquest. Toujours selon les hiss’iens, le vaisseau squandorien prenait le cap d’une colonie
appelée Jelena Prime. Selon nos informations, il s’agit d’un point de passage pour beaucoup
de transporteurs, contrebandiers, pirates et autres espèces peu recommandables…
Real – J’en connais qui vont bien s’amuser.
Tellan – Je ne sais pas si on peut dire ça. Mais effectivement, nous allons nous mettre en
route vers Jelena Prime. Selon nos nouveaux amis, le Starquest y fera sans doute une étape
pour se ravitailler… sans compter que les hiss’iens ont mentionné la présence d’un marché
aux esclaves…
Le visage de Mike Real se renfrogna à l’écoute des dernières paroles de Rox…
Real – Nous n’avons pas de temps à perdre. Nous nous lançons dès maintenant à la
poursuite de l’Aurore. De la part de tout l’équipage du Bombardier, je vous souhaite bonne
chance Commodore.
Tellan – Merci Capitaine Real. Nos vœux vous accompagnent également. Ici l’USS
Indépendance, terminé.
Rox se laissa aller en arrière dans le fauteuil de son bureau. Au dehors, on pouvait voir le
Bombardier s’élancer en propulsion warp à la recherche de l’USS Aurore… quelques
minutes plus tard, le temps de rappeler l’équipe envoyée sur le vaisseau hiss’ien,
l’Indépendance filait à pleine vitesse vers sa nouvelle destination…
Tellan – Jelena Prime…
…
Keffer – Engagez-vous qu’ils disaient…
Matolck – Keffer…
Keffer – … Vous verrez du pays qu’ils disaient… AH OUAIS ?! Eh ben tout ce que je sais
pour le moment, c’est que, niveau voyage, j’en ai ma claque !!! J’ai froid, j’ai faim, j’ai
sommeil, et puis ça pue ici !!! Alors on y rentre dans cette auberge ?!
Le FO de l’Indépendance laissa échapper un soupir. A ses côtés, outre Miss Keffer, l’actingEnseigne Vela, l’Enseigne Nex et la Commander-Elite Lioux ne quittaient pas des yeux la
porte qui leur faisait face, emmitouflés dans leurs épais manteaux polaires…
Nex – Commander, il fait tout de même environ -42°C. Je ne peux que rejoindre l’opinion de
Miss Keffer : nous devrions entrer et aviser ensuite…
Cela faisait 12 heures que l’Indépendance croisait à proximité de Jelena Prime. Le climat
particulièrement rude de la colonie n’avait rien pour plaire, et c’est exactement ce que
recherchait la population itinérante qui passait dans le secteur. Pas de tourisme, pas de
police, pas d’ennuis… Jelena Prime était le repaire idéal pour tout équipage peu
recommandable à vingt parsecs à la ronde.
L’Indépendance était resté en orbite tandis que Matolck avait assemblé une away team pour
tenter d’aller glaner des informations sur la présence de l’équipage de l’Aurore ou du
Starquest sur la colonie. Le FO et son équipe se retrouvait maintenant devant la porte d’une
auberge, « Le Puit », qui leur avait été recommandée par les autochtones comme le meilleur
endroit pour obtenir de l’information sur tout ce qui se passait sur la colonie. Pour quelques
barres de latinium ou tout autre devise en vigueur dans le coin, on pouvait obtenir presque
tout en ces lieux…
Matolck – On y va… mais surtout, restez groupés !
L’équipe frigorifiée eut l’impression de percuter de plein fouet un mur de chaleur lorsqu’ils
pénétrèrent dans l’auberge. Dégrafant rapidement leurs manteaux, certains d’entre eux
poussèrent un soupir de soulagement. Même Matolck dû reconnaître que ses orteils se
rappelaient enfin à son bon souvenir…
Autour des officiers de Starfleet, habillés en civil pour l’occasion, un décor de roman
d’aventure s’étalait sur une surface impressionnante. En contrebas de la plate-forme jouxtant
la porte, une auberge dans le plus pur style des holovidéos de piraterie spatiale s’offrait à
l’away team. Des créatures de toutes formes et de toute provenance se massaient au bar ou
autour des tables sur certaines desquelles ce qui s’apparentait plus ou moins à des
danseuses déchaînait les instincts les plus bas des clients…
Vela – C’est pas mal en fait ici…
Matolck leva un sourcil presque singulièrement vulcain à l’écoute de la remarque du nouvel
officier de l’Indépendance…
Keffer – J’irai bien commander un bon antigel… bon, on va pas faire un sitting ici non ? On
va finir par paraître louches…
Tandis que la Lieutenant-Commander finissait sa phrase, une créature humanoïde fort peu
vêtue, à la provenance et au genre indéterminables s’était approchée d’un pas aussi
langoureux que possible de Zeemia Lioux. Les fins tentacules qui servaient de « cheveux » à
la créature venaient palpiter à proximité du visage de l’assistante-CNS.
Créature – Alors mon mignon, on est nouveau dans le coin ?
Lioux – MIGNON ?!
…
Sur l’Indépendance, tous les officiers restés à bord avaient pour mission de trouver de
l’information sur Jelena Prime et le passage du Starquest. Le vaisseau squandorien était-il
toujours là, quelque part… difficile à dire…
Rox pensait à son équipe au sol. A quoi devraient-ils faire face en bas ? Le Commodore
avait confiance en ses officiers, mais les rapports préliminaires sur « Le Puit » n’avaient rien
de rassurant… Cependant, une pointe de curiosité torturait le CO de l’Indépendance… il
aurait peut-être dû descendre lui aussi…
Le Commodore releva les yeux vers Pierre. Le barman attendait la commande du CO…
Le hasard voulut que, malgré les milliers de kilomètres qui les séparaient, le CO et le FO de
l’Indépendance furent finalement très proches en cet instant…
Tellan / Matolck – Je vais prendre un whisky…
A suivre…
=/\= USS INDEPENDANCE =/\=
In Nomine…
Episode 2
La vie d’un Trill n’est pas chose facile...
Être soi-même tout en conciliant ses existences passées était le challenge permanent que
tout Trill ayant reçu un symbiote devait relever, à chaque instant de son existence, pour
tenter n’être qu’un, enfin, en paix avec son passé.
Les premiers jours d’Azri à bord de l’Indépendance avaient paru insurmontables au nouvel
officier scientifique. Pourtant, il savait que cette épreuve était inévitable. Resserrant sa prise
sur la taille de la jolie fille qui était collée à lui, le Trill se réconforta mentalement en se disant
qu’il était bon de se retrouver… « en territoire connu ».
S’approchant un peu plus de la table occupée par le zaldan qui se faisait appeler
« Eugène », Azri pu constater que l’imposant personnage faisait honneur aux siens : bien
qu’assis, il était facile de deviner qu’Eugène devait mesurer dans les deux mètres et peser
ses cent vingt kilos… de muscles. Ses traits taillés à la serpe et son regard perçant en faisait
un être attirant, fait confirmé par la présence de nombreuses « admiratrices », à l’origine
indéterminée, autour du zaldan.
Les autres humanoïdes présents autour de la table étaient tout aussi richement vêtus
qu’Eugène. S’il s’agissait de pirates, ceux-là avaient plutôt bien réussis leurs derniers coups.
Azri s’était fait expliqué la règle du seohg par Kaya, la « dame de compagnie » qu’il n’avait
eu aucun mal à convaincre de l’instruire des mœurs locales. Ce jeu avait quelque chose de
fascinant ; par sa simplicité tout d’abord. On jouait avec une main de huit cartes portant des
symboles de valeurs différentes. Quatre cartes retournées au maximum face à son
adversaire, celui qui avait la plus grande valeur visible gagnait. Et puis il y avait les dés… de
forme ovoïde, il fallait en lancer deux à chaque fois qu’arrivait son tour. Les symboles
holographiques qui apparaissaient au-dessus des dés une fois lancés permettaient de mener
plusieurs actions : échanger une ou plusieurs cartes, en prendre une à son adversaire et lui
en donner une, etc… le seohg prenait alors une dimension infiniment plus profonde.
Azri se concentra le plus possible sur la partie en cours pour tenter de saisir le plus vite
possible les principes vitaux d’une partie de seohg…
Eugène lança les dés, un sourire carnassier s’affichant sur son visage, tandis qu’il subtilisait
une carte à l’un des autres joueurs, un humanoïde de petite taille à fourrure qui exprima son
mécontentement par une série de grognements étrange tandis qu’une de ses meilleures
cartes passait dans la main du zaldan, Eugène prenant bien sûr le soin de donner en
échange la carte à la valeur la plus basse de son jeu. Suivit une montée de mise par le
zaldan, forçant deux joueurs à abandonner, faute de fonds. Enfin, royal, Eugène révéla la
quatrième carte qu’il gardait en réserve dans son jeu et le dernier adversaire frappa de rage
sur la table avant de se lever et de s’éloigner sous les sarcasmes du gagnant.
Eugène – Alors R’akam, toujours aussi mauvais perdant ?! Pas étonnant que tes affaires
aillent si mal ! Ahahah !!!
Profitant de l’aubaine, Azri s’était approché de la place vacante. D’un regard suave mais
ferme, il invita Kaya à arrêter les chatouillis coquins qu’elle procurait au Trill depuis quelques
minutes.
Nex – Un joli coup. Mais la tactique utilisée me semble un peu classique, non ? Garder en
main le plus tard possible des cartes de peu de valeur pour les donner à ses adversaires
ensuite. C’est certes audacieux mais, je le maintiens, très classique…
Le visage d’Eugène s’empourpra… reconnaissant sur le visage d’Azri les marques propres à
ceux de son peuple, sa réplique ne se fit pas attendre :
Eugène – Monsieur le tatoué veut jouer ? Pas besoin d’user de cette subtilité désuète et
inutile qui vous caractérise vous et vos semblables… si vous avez de quoi miser, asseyezvous et prenez des cartes !
C’était bien un zaldan.
Avec des gestes étudiés, Azri retira lentement son manteau et le confia à Kaya, prenant
place face à Eugène. Déposant une première mise conséquente sur la table, le Trill sentit
monter en lui cette sensation inimitable que seule l’adrénaline peut apporter…
Eugène – Avant tout, sachez qu’ici on joue gros. Et pas de triche, sinon vous n’aurez pas le
temps de le regretter. Maintenant, pour vous prouver ma bonne volonté, je vous laisse
distribuer la première main, monsieur… Monsieur ?
Le silence se fit tandis que les regards se posaient sur le nouvel arrivant. Le regard froid, l’air
impassible, Azri toisa son adversaire pendant quelques secondes sans dire un mot,
déclenchant l’effet attendu : un rictus de malaise se peignit sur le visage d’Eugène, tandis
que le public assemblé autour des joueurs restait impressionné par la confiance en soi qui
émanait du Trill…
Nex – Mon nom est… Nex… Azri Nex.
…
La frêle navette de transport se faufilait entre les vaisseaux de toute taille occupant l’orbite
de Jelena Prime. Le système de camouflage du runabout était suffisamment efficace pour
que le véhicule de Starfleet passe totalement inaperçu. Aux commandes, Davis et Lewis
pouvaient travailler en toute tranquillité…
Lewis – Eh bien… avec autant de vaisseaux qui croisent dans le coin, nos recherches ne
vont pas être simples. Isoler précisément la signature d’un vaisseau relève de l’exploit.
Davis – L’exploit fait partie de ce qu’on nous demande au sein de Starfleet, non ? Hauts les
cœurs Monsieur Lewis ! Nous devrions nous considérer heureux de ne pas rester enfermés
sur l’Indépendance. Et puis personnellement, je dois bien avouer que manœuvrer au milieu
de tous ces vaisseaux a quelque chose de stimulant…
Lewis – Votre petit cœur de Helm bat plus fort dès qu’il s’agit de faire du slalom, c’est ça
Lieutenant ? Héhé, vous devez être servi alors… bon, mettons-nous au travail…
Sur l’Indépendance, les officiers Roy, Palver, Visao et Edelhöf avaient passés plusieurs
heures à éplucher les données recueillies lors du combat contre les squandoriens…
Edelhöf – Lorsque l’on compare la volumétrie de munitions, parle là de torpilles et de tirs de
phasers, qu’il nous a fallu utiliser contre ces vaisseaux, avec les dégâts obtenus, il en ressort
qu’ils ont une résistance bien supérieure à la moyenne de ce que nous avons rencontré
jusqu’alors dans la Galaxie d’Yzon.
Palver – Je veux bien vous croire, mais il n’empêche qu’on leur a collé une sacrée raclée !!!
Edelhöf – C’est indéniable, je vous l’accorde… avec un vaisseau de classe Indépendance,
nous avons collé une raclée à des vaisseaux… de la taille d’un runabout. Et pour ce faire,
nous avons dû utiliser à peu près autant de puissance de feu que pour affronter des warbirds
romuliens.
Laskin se renfrogna à la dernière remarque de l’officier scientifique…
Palver – Ouais, alors quoi ? Est-ce que ça veut dire qu’ils sont trop forts pour nous ?
Roy – Pas nécessairement. Mais cela veut surtout dire qu’on risque de ne pas s’amuser si
on croise le Starquest…
Pendant que les autres devisaient sur la puissance de feu et les combats contre les
squandoriens, le Commander Roy avait hérité de la tâche, ingrate dirons-nous, de trier les
communications émises au sein de l’auberge « le Puit » où se trouvait l’équipe au sol. Grâce
à un relais fourni par l’Enseigne Donut présent dans l’auberge depuis la demande de renfort
de Matolck, Roy pouvait comptabiliser le nombre de commandes à distance de boissons, les
transactions bancaires en cours et mêmes les messages coquins échangés par certains
clients… rien de très passionnant somme toute. Le Commander se dit que leur enquête ne
progresserait sans doute pas grâce à ces données, mais il fallait être vigilant dans tous les
cas… Avec un soupir, il se replongea donc dans ses recherches…
A ses côtés, le débat continuait…
Visao – Il y a un point intéressant qui ressort néanmoins de l’étude des tactiques de combat
des squandoriens : ils démontrent une confiance aveugle en leur technologie, ce qui les
expose à des revers de fortunes tels que celui dont ils ont été victimes avec la manœuvre du
Bombardier…
Roy – Reste donc à espérer qu’ils n’apprennent pas trop vite de leurs erreurs…
Pendant ce temps, à quelques milliers de kilomètres de la position actuelle de
l’Indépendance, le runabout camouflé de Lewis et Davis continuait lui aussi ses
investigations.
Davis – En fait… je dois bien avouer que je commence à me lasser…
Lewis – Ouais, ça fait un moment qu’on tourne en rond. Et… une seconde… j’ai quelque
chose…
Davis – Quoi donc ?
Lewis – Visiblement une trace tachyonique laissée par une masse importante en
déplacement. On tient peut-être notre vaisseau cloaké !
Davis – Enfin un peu d’action… cap ?
Lewis – 210, mark 193. Je relaie ces informations à l’Indépendance.
Le runabout piqua du nez pour se diriger vers les nouvelles coordonnées…
…
Matolck se laissa faire, forçant le trait jusqu’à émettre un petit rire niais du plus bel effet. La
fille sur ses genoux, une humanoïde à la peau verdâtre et aux charmes plus qu’apétissants,
était en train d’amener le FO de l’Indépendance à reconsidérer complètement l’opinion qu’il
avait des missions au sol… la fille amenait entre ses lèvres des morceaux de fruits sucrés
qu’elle donnait à manger à Matolck au moyen de long baisers langoureux. Une autre dame
de compagnie à la peau couverte d’écailles argentée, massait tendrement les épaules du
bienheureux, tandis qu’une troisième massait les pieds d’un FO impliqué à fond dans son
enquête…
Jetant un regard de côté, Matolck surprit Keffer en train de le dévisager. Nul doute que la
jeune femme avait réglé sa mémoire sur « enregistrement » et qu’elle ne manquerait pas de
réutiliser ce qu’elle voyait en d’autres circonstances…
La méthode était loin d’être conventionnelle, mais elle avait déjà porté ses fruits : Matolck
avait appris que de nombreux équipages convoyaient des esclaves vers Jelena Prime.
Accéder au marché permettant d’en faire l’acquisition nécessitait de nombreux contacts dans
la mafia locale, mais Matolck ne doutait pas qu’il fut possible d’obtenir un passe-droit…
Entre deux becquées fruitées, le FO de l’Indépendance continuait de poser ses questions…
Matolck – Mais dites-moi… *Euh… c’est quoi son nom déjà ?*… très chère, puis-je vous
poser une autre question ?
Fille – Très chère ? Moi ? Tout dépend de la qualité du service rendu…
Matolck – Euh… ce n’est pas ce que je voulais dire… Talila ? *Croisons les doigts…*
Talila – Alors de quoi voulais-tu parler mon chou ?
Matolck - *YES !* Euh… eh bien, je me demandais… les squandoriens prennent-ils part au
commerce des esclaves ?
Une moue de dégoût apparut sur le visage de la fille…
Talila – Les squandoriens ? Evidemment ! Ils en sont même les premiers consommateurs…
il faut dire qu’il ne sont pas bons à grand-chose, physiquement parlant…
Matolck – De quoi parlons-nous ?
Talila – Ils n’ont que trois doigts, alors autant dire que les travaux manuels, ce n’est pas
vraiment leur truc. C’est pour ça qu’ils sont bons clients au marché aux esclaves. Mais ils
compensent ce défaut par une perversité sans égale… les filles, ici au « Puit » sont bien
traitées par le personnel et les clients… en règle général. Mais il y a régulièrement des
problèmes avec les squandoriens…
Cette dernière information ne manqua pas de rappeler à Matolck que l’équipage de l’Aurore
était actuellement aux mains de ces pervers…
A quelques mètres de là, la partie de seohg entre Eugène et Azri avait attiré de plus en plus
de spectateurs. Plus aucun autre adversaire n’avait souhaité se mesurer à eux, et c’était un
véritable duel qui se jouait à présent entre les deux hommes…
Azri s’était rendu compte que perdre ou gagner lui permettait d’obtenir de précieuses
informations auprès d’Eugène. Le zaldan acceptait de répondre aux questions du Trill
lorsque ce dernier le battait, et gagner rendait Eugène très bavard…
L’officier scientifique de l’Indépendance avait donc appris qu’Eugène organisait effectivement
des « réunions avec des investisseurs désireux de se procurer de la main d’œuvre bon
marché… ouais, bon, des esclaves quoi ! Essayez pas de m’avoir avec votre subtilité sans
intérêt !!! ».
Eugène organisait également le transport desdits esclaves. Une question brûlait maintenant
les lèvres d’Azri. Il ne voulait pas brusquer les choses, mais le temps pressait pour
l’équipage de l’Aurore…
C’était au tour du Trill de jouer. Saisissant les dés, il les lança ostensiblement vers son
adversaire. Face à Eugène et sous les « Ooooh » de l’assistance apparut une combinaison
de symboles indiquant qu’Azri pouvait à présent réordonner comme il le souhait ses cartes
face visible et invisible. C’était donc le moment de conclure l’assaut en cours.
L’avantage de l’agressivité naturelle des zaldans était qu’Azri était certain qu’Eugène
suivrait, par défi, la mise qu’il venait de mettre en jeu. Abattant ses quatre cartes, le Trill
déclencha l’hystérie parmi les spectateurs… Furieux, Eugène jeta ses cartes devant Azri…
Nex – Allons, vous ne devriez pas vous énerver ainsi…
Eugène – De quoi tu te mêles… « tatoué » ?! Je veux ma revanche !
Nex – Mmm… eh bien, je dois avouer que je suis un peu fatigué. Le voyage jusqu’ici fut
long, et j’ai encore beaucoup d’affaires à régler sur cette planète. Peut-être vaudrait-il mieux
que nous en restions là.
Eugène – Et puis quoi encore ?! Hors de question !
« Bingo » pensa Azri, préparant sa réplique suivante…
Azri – Je veux bien faire un effort pour un joueur de votre qualité. Et puis vous êtes
quelqu’un de bonne compagnie. Mais au fait, j’ai entendu parlé d’un vaisseau squandorien
qui avait croisé dans les parages dernièrement. Il transportait une cargaison que je
jugerais… intéressante.
Le zaldan éclata d’un rire tonitruant…
Eugène – Autant dire carrément son nom ! Le Starquest ! Tout le monde connaît le vaisseau
impérial par ici ! Et effectivement, il transportait toute une cargaison d’esclaves lorsqu’il est
arrivé ici… mais les squandoriens ne sont pas vendeurs de ce type de marchandises !
Uniquement acheteurs… Allons, à moi de distribuer les cartes !
Azri jura intérieurement. Il avait obtenu de nouvelles informations, mais pas tout ce qui lui
fallait. Combien de temps allait durer ce petit jeu ? Son regard se porta sur Eugène, qui
tapait sur le terminal portatif posé sur la table la mise qu’il comptait jouer ce tour-ci. Le
zaldan mit plus de temps que d’habitude, ce que le Trill attribua au fait que son adversaire
voulait obtenir de la machine une étude statistique de ses chances de victoire.
Pressant une commande rendant opaque l’écran du terminal, Eugène le tourna et le poussa
d’un doigt vers Azri pour qu’il entre lui aussi sa mise. Le Trill activa l’écran, mais au lieu
d’une somme, c’est un message qui s’affichait face à lui…
« Les Trills criminels, surtout s’ils portent des symbiotes, Monsieur Nex, sont
impitoyablement pourchassés par leur peuple et la commission symbiotique. QUI ÊTESVOUS ? »
Azri se concentra pour masquer sa nervosité soudaine. Relevant les yeux, il constata
malheureusement qu’Eugène n’était pas dupe… indiquant sa mise, le Trill se concentra alors
sur ses cartes.
Pendant ce temps, Zeemia Lioux avait l’impression de se trouver au beau milieu d’un vaste
réseau d’information locale. Il n’avait fallu que peu de temps à la jeune femme pour établir
des liens avec les fixers et comprendre que c’était par eux que passait tout information
sensible, minimisant ainsi le risque de voir des communications électroniques interceptées.
S’infiltrant dans ce réseau en prétendant être une des leurs, Zeemia s’était vu confiée
quelques messages à transmettre d’une table à l’autre, ce qui lui avait même permis, au
contraire de ses camarades de la mission au sol, d’augmenter la somme d’argent qu’elle
avait en sa possession et ce grâce aux commissions versées par les expéditeurs et
destinataires des différents messages.
Se rapprochant des officiers Vela et Kabal, Zeemia leur expliqua rapidement la dernière
information qu’elle venait d’intercepter…
Lioux – Les squandoriens utilisent régulièrement un même hangar de stockage lors de leurs
passages dans cette zone. Dock onze ! Soyez prudents !
D’un signe de la tête, les deux hommes acquiescèrent avant de se mettre en route vers le
lieu indiqué…
Fatiguée par son activité incessante, Zeemia se rapprocha du bar pour demander un
rafraîchissement. Près d’elle, Cynthia Keffer continuait de discuter avec le barman, Hash.
Lioux se rapprocha de l’officier scientifique et fit mine de trinquer avec elle, entama une
discrète conversation à voix basse…
Lioux – Les squandoriens semblent mouillés dans toutes les sales affaires de ce secteur…
Keffer – Ouais, c’est ce qu’il m’a semblé également… mauvais pour nous…
…
Tellan – Puisque je vous dis qu’il faut absolument que je parle à l’Administrateur Quézoc.
Secrétaire – L’Administrateur Quézoc n’est pas disponible pour le moment. Souhaitez-vous
laisser un message ?
Furieux, le CO coupa la communication. Voilà près de 3 heures qu’il essayait de contacter
l’Administration de Jelena Prime. La face de la planète où se trouvait à présent
l’Indépendance était en plein jour, ce qui signifiait que, normalement, il y aurait dû avoir
quelqu’un pour répondre à son appel. Mais l’Administration semblait bien être la seule vraie
constante de l’univers…
Tellan – C’est pas possible… +Tap+ Tellan à Klemp…
Quelque part à la surface de Jelena Prime, l’officier scientifique ferengi avait trouvé le moyen
d’accéder à un node de communication du système d’information de l’Administration. Klemp
s’était caché dans une coursive de service et avait usé de ses talents pour pirater le
système : « le plan B » comme l’aurait appelé Rox.
Klemp – Oui Commodore ?
Tellan – Que donnent vos investigations ?
Klemp – Rien de bien convaincant. Tout du moins en ce qui concerne l’information brute. De
la paperasse, de la paperasse, et encore de la paperasse. Essentiellement des formalités
douanières.
Tellan – Et quoi d’autre ?
Klemp – C’est là que ça devient plus intéressant : lorsque l’on regarde ce qui se cache
derrière les droits d’accès à ce réseau, vers qui vont les informations, etc… on retrouve
toujours des codes étranges. Et d’après les données de communication que nous avons
recueillies pendant notre combat contre les squandoriens, je crois pouvoir affirmer qu’il s’agit
d’un code très similaire…
Tellan – Les squandoriens ? Dans l’Administration ? Mais alors…
…
Hash – En fait, je ne crois pas qu’il y ait une seule chose sur cette planète qui ne soit pas
contrôlée par l’un ou l’autre des acteurs de la pègre locale.
Une fois mis en confiance, le barman pouvait d’avérer loquace, et Keffer était douée à ce
petit jeu. Hash lui avait expliqué en gros le mode de fonctionnement des seigneurs de la
mafia locale, mais il restait un élément à mettre à jour…
Keffer – Je comprends bien ce que tu veux me dire… mais qui tire les ficelles ? Qui est
derrière tout ça ? Tu m’as dit que tout était sous contrôle, mais que les mafieux étaient des
pantins… alors qui ?
Hash – Qui ?! Mais je pensais que tu vais compris ça depuis longtemps… les squandoriens
bien sûr.
Cynthia eut l’impression de se réveiller d’une longue torpeur, et de se retrouver un milieu
d’un nid de guêpes…
Keffer – Bon sang ! C’est pas vrai… Keffer à Vela… Keffer à Vela… répondez !!!
Pas de réponse…
…
Le premier tir avait surpris Davis et Lewis, mais maintenant, les deux officiers faisaient tout
pour éviter les suivants et mettre de la distance entre eux et leurs assaillants.
Lewis – Runabout Rhône à Indépendance, nous sommes attaqués !
Deux vaisseaux de taille comparable à celle du runabout étaient lancés à la poursuite de ce
qui ressemblait toujours à un vaisseau de transport.
Davis – Leur premier tir nous a surpris et nous perdons de la puissance… perte d’énergie
généralisée… c’est pas bon…
Comme pour faire écho aux paroles du Helm, une nouvelle secousse ébranla le vaisseau.
Une console à sa gauche explosa dans une gerbe d’étincelle…
La voix du Commodore Tellan retentit dans le haut-parleur…
Tellan – Rhône, spécifiez la nature de l’attaque.
Lewis – Des vaisseaux pirates apparemment. Je ne sais pas pourquoi ils s’en prennent à
nous. Nous avions retrouvé la trace approximative du Starquest… et ils nous ont attaqué !
…
Les officiers Kabal et Vela avaient réussi à s’introduire subrepticement dans le hangar
principal du dock onze. A part une faible activité nocturne, des dockers pressés d’aller
dépenser leur paie au « Puit » et des drones de surveillance faciles à contourner, rien n’était
venu entraver la progression des deux hommes.
Le hangar en lui-même était assez gigantesque. « Sans doute capable de recevoir un
vaisseau de la taille du Starquest » pensa Fenras. Cela ne rendait pas plus facile
l’exploration du lieu en raison des distances à parcourir. L’obscurité ambiante ne faisait rien
pour arranger les choses, les deux officiers se déplaçant à tâtons, aidés pas leurs tricorders.
Kabal – Je détecte une source d’énergie activée au centre du hangar, à environ trois cent
mètres… mais… on dirait…
L’officier n’eut pas le temps de finir sa phrase… un rayon d’énergie vint le faucher et il
s’effondra sur le sol, une blessure profonde à l’épaule. Fenras dégaina aussitôt son arme…
puis la lumière fut.
Tout le hangar s’éclaira soudain, sous la forte lumière de grands projecteurs. En son centre,
on pouvait voir un vaisseau de forme pyramidale.
A quelques mètres face à Fenras, quatre individus lui faisaient face, armés. Il était
impossible de les distinguer clairement car ils s’étaient placés près des projecteurs.
Fenras prit alors l’initiative la plus logique en la situation présente : il bondit sur le côté,
faisant rouler avec lui le corps de Kabal à l’abri d’une caisse, tandis qu’une décharge
d’énergie frappait le sol à l’endroit où il se trouvait l’instant d’avant.
Vela - +Tap+ Enseigne Vela à Indépendance ! Deux à téléporter ! Energie !
Mais rien ne se produisit…
« Brouillage » pensa aussitôt le jeune Enseigne en jurant. Puis une voix de stentor prit la
parole…
Inconnu – Il est inutile d’espérer vous en sortir… rendez-vous et vous serez épargné.
…
Eugène passa encore un moment à « faire ses calculs » sur le terminal. Malgré toute
l’application du zaldan sur cette partie, Nex venait de le battre à nouveau.
Le Trill était aux aguets. Il savait qu’Eugène avait des doutes sur l’individu en face de lui,
mais Azri n’arrivait pas à les interpréter correctement.
La fille arriva aux côtés d’Eugène avec une démarche langoureuse. Ses « vêtements »
autant qu’on puisse les appeler ainsi, ne cachaient pas grand-chose de son anatomie. A dire
vrai, elle était superbe. Ses mains commencèrent à courir sur les épaules du zaldan,
apparemment habitué à ce type d’égards. Puis elle se pencha à son oreille et susurra
quelques mots qui firent immédiatement changer l’expression sur le visage d’Eugène.
Azri se contracta, conscient que quelque chose clochait…
Mais le mal était déjà fait. S’éloignant à nouveau, la fille avait laissé, de sa main à trois
doigts, la marque d’une griffe sur la joue d’Eugène. Portant une main à sa blessure, le
zaldan regarda le sang sur sa main avec un air effaré. Il était à présent terriblement pâle.
Levant les yeux vers Azri, il laissa échapper quelques mots en poussant le bloc de données
vers son adversaire…
Eugène – Ne croyez pas avoir gagné… vous me devez toujours… une revanche… Misez…
A ce moment, trois choses bien précises se produisirent : le visage d’Eugène, sans vie,
heurta la table de jeu, des tirs de phasers partirent de plusieurs endroits dans « Le Puit » et
Hash le barman, fit signe à Keffer de se baisser tandis qu’il sortait son énorme sulfateuse de
sous le bar…
Hash – Cours pour ta vie maintenant mon amie !!!
A suivre…
=/\= USS INDEPENDANCE =/\=
In Nomine…
Episode 3
Fenras entendait les bruits de pas se rapprocher. Ou étaient-ce les battements de son
cœur ?
Par une série de gestes mécaniques qu’il avait appris à l’Académie, l’acting-Enseigne avait
récupéré le phaser de Kabal, toujours inconscient, et avait paramétré le chargeur pour en
faire une grenade à retardement. Toujours à l’abri derrière la caisse de matériel, l’andorrien
se retourna et, d’un revers du bras, expédia le projectile dans la direction estimée où
devaient se trouver ses adversaires.
Une demi seconde qui parut une éternité à Fenras passa, puis une détonation puissante se
produisit et l’officier de Starfleet entendit clairement un des squandoriens hurler… des débris
retombèrent de son côté de la caisse. La curiosité poussait Fenras à essayer de savoir si
ses ennemis étaient toujours en vie, mais la raison lui rappela qu’il devait sortir de ce hangar
et préserver la vie de Kabal. Réglant son phaser sur puissance maximale, il pointa le mur
près de lui…
…
Le Rhône acheva une grande courbe le replaçant sur une trajectoire pointant droit sur Jelena
Prime. Aux commandes, Davis déployait des trésors d’habileté pour tenter d’éviter les tirs
ennemis. L’état actuel du Runabout ne faisait rien pour lui faciliter la tâche…
Lewis – Boucliers à 30% et en baisse.
Davis – T’aurais pas de bonnes nouvelles aussi ?
Lewis – Attend, je cherche… non ! Là j’ai rien !
Karl laissa échapper un grognement tandis qu’un nouveau tir frappait le Rhône. De
nouveaux voyants passèrent au rouge sur la console de commande.
Lewis – Hum… ça devient de plus en plus délicat là…
Comme pour répondre au TAC de l’Indépendance, un signal d’alarme s’activa tandis qu’un
panneau mural explosait derrière les deux officiers.
Lewis – Nous avons un incendie !
Davis – Eh bien ça te dérangerait de t’en occuper ? J’ai comme une urgence à gérer moi
aussi… nous allons bientôt rentrer dans l’atmosphère.
Lewis – Au moins, on devrait avoir un peu la paix…
Davis – Je n’en serais pas si sûr à ta place. Vu la trajectoire prise par nos poursuivants, ça
n’a pas l’air de leur faire peur. J’ai bien peur qu’ils disposent de moteurs atmosphériques.
Pestant, Lewis se leva précipitamment pour aller chercher un extincteur…
…
Un pan de mur éclata sous le tir de Fenras. Le mur semblait malheureusement plus résistant
qu’il en donnait l’impression. Quelques secondes seulement s’étaient écoulé, mais l’actingEnseigne savait que c’était déjà trop… il se prépara à tirer de nouveau sur le mur, mais…
La silhouette avait jailli par-dessus une caisse située à environ dix mètres devant Fenras.
L’andorrien eut à peine le temps d’ajuster sa cible et de tirer, le squandorien s’effondrant, la
décharge d’énergie du phaser l’ayant pratiquement coupé en deux. Mais l’officier de Starfleet
n’eut pas le temps de célébrer cet événement, un coup de pied faisant sauter l’arme qu’il
tenait dans la main… un squandorien ayant sans doute réchappé à l’explosion de la grenade
artisanale avait surgi aux côtés de Fenras qui voyait son phaser s’élever dans les airs sous
l’impact du coup… tandis qu’un autre assaillant, ayant apparemment grimpé par-dessus la
caisse protégeant l’acting-Enseigne s’apprêtait à fondre sur sa cible…
La panique et l’adrénaline se mêlèrent dans l’esprit de Fenras Vela. Réagissant à une
situation désespérée, il s’abandonna à ses réflexes…
(Ralenti à la Matrix ;) HP : Vance, c’est cadeau rien que pour toi ;)))
S’élevant d’un bond dans les airs, Fenras fit pivoter sa hanche pour venir expédier un coup
de pied dans le plexus du squandorien qui venait de le désarmer. Sous l’impact, l’assaillant
fut projeté en arrière, se renversant par-dessus la barrière de la passerelle et allant s’écraser
plusieurs dizaines de mètres plus bas.
L’adversaire se trouvant maintenant derrière l’acting-Enseigne avait sortir une sorte de long
couteau courbé qu’il s’apprêtait à plonger entre les omoplates de sa victime, mais Fenras, se
retournant à demi, saisi d’une main dans son dos son phaser qui retombait. Un éclair. Puis le
squandorien carbonisé retomba contre le mur.
Le temps parut revenir à son cours normal…
Vela – Wow ! J’ai vraiment fait ça ?!
Toujours pas le temps de célébrer la victoire… un curieux ronronnement se faisait
maintenant entendre dans le hangar… se tournant vers le vaisseau en forme de pyramide,
Fenras s’aperçut que plusieurs signaux lumineux étaient apparus à la surface de la coque.
Un curieux symbole en forme de triangle, pointe en bas, agrémenté de curieux signes au
trois pointes apparut soudain, éclatant, sur la coque du vaisseau squandorien. Le sol se mit
à vibrer de plus en plus fortement…
Vela – C’est pas vrai… et m…
…
Quelque part en orbite, à des centaines de kilomètres à la verticale du dock 11,
l’Indépendance ajustait sa cible…
Edelhöf – Commandant, une source d’énergie importante se manifeste dans le hangar que
nous ciblons.
Tellan – Précisez…
Edelhöf – J’aimerais bien mais le champ de brouillage est trop dense… je pense que c’est
cette source d’énergie elle-même qui l’émet.
Tellan – Alors nous tenons notre cible pour éliminer ce brouillage. Lieutenant Actarus, tenezvous prêt à…
Edelhöf – Monsieur ! Le Rhône approche de la zone, il est toujours poursuivi !
Frôlant les immeubles, sous une furieuse tempête de neige, le Runabout et son équipage
tentait tant bien que mal de conserver leur trajectoire. Les poursuivants semblaient avoir
freiné le rythme de leurs attaques, le risque de toucher des bâtiments devant être à présent
trop grand.
Lewis – Alors, on va sans sortir non ? Non ?
Davis – Je préfère ne pas me prononcer, on est presque en train de planer… tenons-nous
prêt pour une téléportation d’urgence si ça tourne mal… et attrape-moi un manteau ! Il fait 50°C dehors !!!
Le Rhône était maintenant presque arrivé aux abords des docks. Au lointain, on pouvait voir
une lueur provenant du hangar numéro onze, filtrant au travers des rares fenêtres…
Le Runabout continuait cependant à perdre de la vitesse et ne devait son salut qu’à l’audace
de son pilote. L’un des vaisseaux pirates avait pris le temps d’ajuster sa cible, évitant tout
risque de tirer sur des bâtiments habités. Au dessus des docks, le risque était minime…
Encore quelques instants et le vaisseau de Starfleet serait réduit en poussière…
Sauf qu’un éclair déchira le ciel et vint s’abattre sur le vaisseau pirate, le faisant éclater
presque instantanément. Les quelques débris restant s’écrasèrent sur les toits des hangars.
Sentant tourner le vent, l’autre poursuivant décrocha aussitôt.
Actarus – Cible détruite Commandant.
Tellan – Bien, revenez à la cible primaire et faites feu Lieutenant.
Actarus – A vos ordres. Phaaaaaaaaaaaaaasers !!!
Les membres de l’équipage de l’Indépendance avaient beau être habitués aux traditions
propres au monde d’origine du Lieutenant Actarus, cette manie de beugler à haute voix le
nom des armes qu’il utilisait était parfois déstabilisante.
…
Fenras vit le corps du squandorien près de lui disparaître dans un halo de téléportation qui
ne rappelait en rien la technologie utilisée par Starfleet. « Je suis le prochain » pensa
l’acting-Enseigne…
Pourtant, ce qu’il attendait ne se produisit pas. Dans un fracas assourdissant, un rayon de
lumière s’abattit sur le vaisseau pyramidal, faisant grésiller ses boucliers. Fenras n’avait
jamais vu l’impact d’un phaser d’aussi près, mais n’en demandait pas tant. Par réflexe,
l’officier de la sécurité se couvrit les yeux avec les mains pour éviter d’être aveuglé.
L’instant suivant, le mur qu’il avait désespérément tenté de faire sauter éclata tandis que
plusieurs commandos venaient se placer en couverture autour de Kabal et Vela. La voix de
Matolck se fit entendre au travers du fracas assourdissant des moteurs du vaisseau
squandorien.
Matolck – On les récupère et on file d’ici !!! Equipe 1 à équipe 2 ! Nex ! On remonte !!!
Indépendance, ramenez-nous !!!
…
Roy – On arrive pas à les téléporter Commodore !
Tellan – Quoi ?!
Roy – Le champ de brouillage généré par le vaisseau que nous avons découvert dans le
hangar est étendu sur plusieurs dizaines de mètres autour de lui. Nous ne pouvons donc pas
téléporter les nôtres… il faudrait nous rapprocher et…
Tellan – On a pas le temps ! Ouvrez-moi un canal de communication avec…
…
Surgissant au-dessus du hangar numéro onze, le Rhône se stabilisa avec peine, battu par
les vents violents et handicapé par les avaries techniques dues au combat.
Davis – Tu sais ce que tu as à faire !
S’activant sur sa console de commande, Zachary activa le téléporteur et remonta à bord
Kabal et Vela, ce dernier totalement abasourdi par ce qui lui arrivait. Puis ce fut au tour de
deux commandos, puis deux autres, puis Nex et Qur’Ghan, puis deux autres… le TAC de
l’Indépendance travaillait aussi vite que le peu d’énergie restant au Runabout le lui
permettait…
Pendant ce temps, Karl faisait son possible pour permettre au Rhône de reprendre de
l’altitude, tout en restant suffisamment bas pour déjouer par sa proximité le champ de
brouillage squandorien. Dans l’intercom, Matolck hurlait ses ordres en dépit du bruit…
Soudain, un élément de la coque du vaisseau squandorien, face au Rhône, s’illumina de
plus en plus intensément…
Davis – Ils vont tirer ! Ils vont…
Un éclair. Et puis plus rien…
…
Azri pris une grande bouffée d’air, tentant de reprendre ses esprits. Le Lieutenant Palver
aida le trill à se relever tandis que d’autres officiers aidaient les rescapés à quitter la salle de
téléportation.
Nex – Qu’est-ce que… qu’est-ce qui s’est passé ?
Palver – Nous avons réussi à vous téléporter à bord juste avant que le vaisseau squandorien
n’ouvre le feu. Tout le monde est sain et sauf.
Nex – Mais… et le champ de brouillage ?
Ingénieur – Comme nous l’avions anticipé, la pyramide squandorienne a dû abaisser
l’intensité du champ de brouillage pour pouvoir utiliser ses armes. Nous avons donc pu en
profiter. De plus, nous avons réussi une belle téléportation dissociée puisque vous êtes ici et
que le Rhône… du moins ce qu’il en reste, est au shuttle bay.
Nex – Du joli travail… c’était moins une. Mais… nous nous connaissons.
Ingénieur – Je ne crois pas Monsieur. Je suis l’acting-Enseigne Krikr Bruznek. J’ai embarqué
juste avant le début de cette mission.
Nex – Alors bienvenue à bord Monsieur Bruznek, et je le répète, c’était du bon boulot.
Matolck – Une seconde ! Et si les squandoriens n’avaient pas eu besoin d’abaisser le champ
de brouillage ?!
Bruznek – Vous ne voulez pas savoir Commander. Vraiment.
Visiblement peu enclin à rire de la situation, le FO se releva et se dirigea d’un pas résolu
vers la passerelle…
…
L’Indépendance était parvenu à ramener à bord rapidement l’équipe au sol pris dans une
bataille de saloon vraisemblablement déclenchée intentionnellement au « Puit » après
l’assassinat d’un zaldan connu sous le nom d’Eugène qui devait en savoir un peu trop au
goût des squandoriens.
Rapidement équipée pour le combat, deux équipes menées respectivement par Matolck et
Nex étaient redescendues pour porter secours à l’acting-Enseigne Vela porté disparu…
l’intervention s’était révélée plus que nécessaire au vu de la découverte faite par l’équipage
de l’Indépendance : un navire squandorien.
Les portes du turbolift s’ouvrirent sur Matolck qui réajusta son uniforme avant se présenter
face à son CO.
Matolck – Commander-Elite Matolck au rapport Monsieur !
Tellan – Heureux de vous revoir parmi nous Monsieur Matolck !
Matolck – Avons-nous des nouvelles du vaisseau squandorien ?
Tellan – Malheureusement non, il a décollé juste après « vous avoir raté ». Il a activé son
bouclier l’invisibilité presque aussitôt. Nous essayons néanmoins de traquer sa position.
Mais nous sommes confrontés à présent à d’autres difficultés…
Matolck – Pardon ?!
Comme pour faire écho au commandant de l’Indépendance, le vaisseau fut secoué par
l’impact d’une torpille à photon sur ses boucliers.
Matolck – Qu’est-ce que…
Keffer – Alors, ça vous étonne ? Même si cette planète est pourrie jusqu’à l’os par la mafia et
les squandoriens, je vous rappelle que nous avons ouvert le feu sur un bâtiment civil là en
bas ! Alors aussi corrompus que soient les fonctionnaires de Jelena Prime, ils se sont
souvenus qu’ils avaient des forces de l’ordre ! Et ils sont bien décidés à en faire usage !
Matolck – Miss Keffer, pendant un instant, quand j’étais en bas, j’ai failli regretter de ne
pouvoir à nouveau avoir ces charmantes petites discussions avec vous…
Tellan – La paix vous deux ! Nous avons d’autres chats à fouetter !
Keffer – Ah ouais ?! Et on va faire quoi alors ? Tirer dans le tas ?
Le CNS de l’Indépendance jugea que c’était le meilleur moment pour intervenir.
Visao – Je doute que ce soit là une réponse adéquate à fournir à nos opposants. Mais je
suis sûr que Miss Keffer sous-entendait cela dans sa remarque.
Lioux – De plus, nous avons grâce au bricolage arrangé par Klemp que l’Administration de
Jelena Prime a lancé un mandat d’arrêt contre nous.
Matolck – Mais c’est incroyable ! Ce sont les squandoriens qui…
Lioux – Certes, mais n’oublions pas que les squandoriens sont sans doute derrière le
moindre des faits et gestes de l’Administration de ce secteur.
Tellan – Vos recommandations Monsieur Visao ?
Visao – Si je puis me permettre Commodore : filer d’ici au plus vite ! Nous ne risquons que
d’aggraver notre situation en restant près de Jelena Prime, et un combat est sans doute ce
que nous devons le plus éviter. Sans compter que nous devons garder à l’esprit que notre
objectif est de retrouver l’équipage de l’Aurore…
Tellan – Nous disposons grâce à Messieurs Lewis et Davis de données partielles devant
nous permettre de retrouver la direction prise par le Starquest. Mettons-nous en chemin…
…
Il fallut plusieurs heures à l’Indépendance pour semer ses poursuivants. Cependant, le
système de défenses de Jelena Prime n’était pas ce qui se faisait de plus performant et le
vaisseau de Starfleet n’avait eu qu’à pousser un peu ses moteurs pour sortir sans encombre
du secteur.
Rox avait rédigé un rapport conséquent sur les activités squandoriennes sur Jelena Prime,
rapport qui serait transmis au plus vite à l’Amirale Alyécha pour informer le reste de la flotte
des dangers de ce secteur et du risque qu’il soit une base avancée des squandoriens.
Les senseurs de l’Indépendance balayaient sans relâche l’espace autour du vaisseau pour
parer à toute éventualité et éviter de se faire surprendre par un possible vaisseau cloaké
squandorien. Mais pour le moment, tout était calme… ou du moins le paraissait. En effet,
une activité particulière régnait au sickbay…
Cynthia jeta ses gants d’examen au sol…
Keffer – Je refuse !
T’Pak – Miss Keffer, vous savez que je réprouve ce type d’attitude. Je suppose que je ne me
suis pas fait comprendre clairement, ce qui expliquerait votre attitude. Nous allons effectuer
cette autopsie. Cela est nécessaire pour nous permettre de progresser dans la connaissance
des squandoriens.
Cynthia considéra le corps du zaldan posé sur la table d’opération.
Keffer – Ce type, même si c’était sans doute un criminel, est un zaldan, un citoyen de la
Fédération. Cela n’évoque rien pour vous ?
T’Pak – Je comprends tout à fait votre réaction à présent Keffer. En effet, nous devrions
disposer de plus d’information et d’autorisation sur ce patient pour pouvoir l’autopsier en
temps normal. Mais vous en conviendrez, nous ne vivons pas à proprement parler des
heures normales ces derniers temps.
Keffer – Quand bien même ! Il est hors de question que je touche à ce type ! Moi aussi j’ai
des principes !
La Chef-Infirmière conclut sa tirade en quittant le sickbay sur le champ. T’Pak considéra la
réaction de la jeune femme et en prit note pour son prochain rapport. Reprenant le cours de
son activité, la CMO prépara les instruments nécessaires à l’autopsie d’Eugène.
…
Tellan – Empoisonnement ?
T’Pak – Je vous le confirme. Mais la méthode employée est plutôt originale.
Tellan – Je vous demande pardon Commander ?
T’Pak – Les traces de fluides relevés sur la plaie faite à la joue de mon patient ne s’avèrent
pas directement toxique. Il ne s’agit donc pas d’un poison qui lui a été administré lorsqu’il a
été griffé. J’ai effectué un certain nombre de tests sanguins et il apparaît que le poison en
tant que tel se trouvait déjà dans le corps du sujet.
Tellan – Ce qui signifie ?
T’Pak – Que cette plaie à la joue a servi à inoculer au sujet une sorte de catalyseur
déclenchant les effets du poison. La structure moléculaire de ce dernier me semble encore
obscure et je souhaiterais passer plus de temps à l’analyser. De plus, je ne peux aujourd’hui
être catégorique sur la manière dont la victime avait été contaminée.
Tellan – Vous voulez dire ?
Le Commodore échangea un regard inquiet avec sa CMO…
T’Pak – Je veux dire que je ne suis même pas en mesure de vous dire combien de temps
avant de recevoir le catalyseur cet Eugène avait reçu le poison. Nous ne connaissons pas
plus le vecteur de contamination. Aussi, je souhaiterais pratiquer des tests sur tous les
membres de l’équipe envoyée à la surface de Jelena Prime.
…
La nouvelle annoncée par le docteur T’Pak n’avait rien fait pour rassurer Rox. Lorsqu’il
regagna la passerelle, ses pensées étaient perdues dans un vaste flot d’incertitude. Après
tout, ils ne savaient même pas précisément vers où ils allaient. Le chemin estimé de la trace
du Starquest croisait plusieurs systèmes différents et une difficile période de recherche
s’annonçait s’il fallait les passer tous au peigne fin un par un.
La porte s’ouvrit sur la passerelle, et presque instantanément, un Matolck fébrile vint à la
rencontre de son commandant…
Matolck – Commandant ! Nous recevons un message !!!
Tellan – Un message ?
Matolck – En audio seulement, la qualité est très mauvaise mais on comprend tout de même
quelques bribes.
Tellan – Sur haut-parleurs !
Accompagné de grésillements assez forts, le fameux message se fit entendre :
« 980201-A a été pris. FO et CNS OK mais retenus, les autres MIA. Approchez avec
extrême prudence. »
Tellan – Ouvrez une fréquence pour répondre : « Ici USS Indépendance, sommes à votre
recherche. Pouvez-vous préciser votre position ? »
Roy – Message transmis Commodore.
Plusieurs minutes passèrent, mais aucune réponse ne parvint… cependant, cette nouvelle
apportait enfin du « grain à moudre » à l’équipage de l’Indépendance.
Nex – Il semblerait que la communication ait été coupée. L’émetteur utilisé ne devant pas
être très puissant, nous pouvons supposer que notre interlocuteur n’a pas réussi à soutenir
la communication.
Davis – Néanmoins, nous sommes en mesure de trianguler la position d’origine de ce
message. En nous aidant des coordonnées liées à la trace tachyonnique des squandoriens,
on obtient les coordonnées d’une planète bien précise !
Matolck – Une excellente nouvelle ! Commandant ?
Tellan – Monsieur Davis, mettez le cap sur cette planète, warp maximum ! Engage !
…
Quelques heures plus tard, l’Indépendance arrivait à proximité d’une planète où semblait
régner un climat tropical des plus intenses. « ça nous changera de Jelena Prime » avait
déclaré le Lieutenant-Commander Keffer. D’autres bonnes nouvelles étaient à suivre.
Roy – Commodore, nous détectons des installations en surface de la planète. Elles sont
protégées par un bouclier énergétique. Il se pourrait bien que nous ayons trouvé ce que
nous cherchons…
Tellan – Dans combien de temps arriverons-nous aux abords de cette planète ?
Davis – 21 minutes Commandant. Quels sont vos ordres ?
A suivre…
=/\= USS INDEPENDANCE =/\=
In Nomine…
Episode 4
Installé dans le calme de son bureau, Rox se concentra…
Fermant les yeux, le CO de l’Indépendance rassemble ses capacités psychiques pour tenter
d’établir le contact avec Linxes de l’équipage de l’Aurore. Au bout de quelques instants, le
bétazoïde commença à percevoir une présence, quelque chose de diffue mais concret, un
mélange d’émotions qu’il avait du mal à identifier…
Pendant ce temps, sur la passerelle, Matolck dirigeait les opérations pour mettre en pratique
le plan qui avait été adopté pour approcher la planète.
Matolck – Monsieur Nex ?
Nex – Nos senseurs ont repéré un astéroïde de taille correcte dans la ceinture proche de la
quatrième planète.
Matolck – Bien, Monsieur Davis, vous allez nous en approcher et nous placer en position
pour que Monsieur Lewis puisse modifier sa trajectoire et l’envoyer vers la planète. Nous
nous placerons ensuite en poursuite pour le faire sauter à proximité des signaux que nous
avons détectés.
David – A vos ordres !
Le Helm fit courir ses doigts sur les commandes de pilotage et l’Indépendance modifia son
cap. Quelques instants plus tard, le massif vaisseau était en approche de la ceinture
d’astéroïdes.
…
Matolck – Alors Commodore ?
Tellan – Rien de concluant. La distance peut jouer, et nous pouvons avoir affaire à des
défenses psychiques que nous ne connaissons pas. Mais le résultat est le même :
impossible d’établir le contact avec Linxes. Cependant…
Matolck – Oui ?
Tellan – J’ai eu l’impression de ressentir tout de même quelque chose. Comme une sorte
d’agitation. Il m’est avis que nos collègues de l’Aurore ne sont pas inactifs là en bas…
Matolck – Je ne doutais pas de ce fait…
…
Keffer – Le module beta…
Visao – Détendez-vous Miss Keffer…
Se détendre, Cynthia aurait bien voulu. Mais les paroles du CNS de l’Indépendance
semblaient tout à fait hors de propos en la circonstance.
Keffer – Sur le module beta… avec Matolck !
Ces derniers mots s’étaient étranglés dans la gorge de la MO. Enfermés dans l’un des
turbolifts qui menaient au module concerné, les deux officiers étaient partagés dans leurs
sentiments : Visao avait hâte de sortir de l’ascenseur pour faire asseoir Cynthia et parler
avec elle. Keffer aurait voulu ne pas être montée du tout dans cet ascenseur…
Sur la passerelle du module alpha, le Commodore Tellan présidait à la manœuvre tandis que
l’Indépendance se séparait. Peu après, les trois modules volaient en formation, à la
poursuite d’une masse rocheuse de plusieurs centaines de tonnes lancée à plusieurs
dizaines de kilomètres à la seconde dans l’espace.
Tellan – L’équipe au sol est prête à partir ?
Lewis – Affirmatif Monsieur.
Zachary se disait qu’il aurait bien voulu faire partie de cette équipe. « Un beau cadeau
d’anniversaire » pensait le TAC de l’Indépendance. D’un autre côté, le jeune homme ne
pouvait que reconnaître que sa position actuelle à bord de l’Indépendance était sans nul
doute bien plus à l’abri d’un danger immédiat, donnée fondamentale pour espérer connaître
d’autres anniversaire dans l’avenir… un sourire se dessina sur ses lèvres à cette pensée.
Lioux – Alors Monsieur Lewis ? On rêvasse ?
Lewis – Un peu Miss. Vous savez, c’est mon…
Lioux – Anniversaire. Oui, ne vous en faites pas, nous y avons pensé. Mais nous devrons
attendre un moment plus propice pour le fêter.
Lewis – J’imagine.
Lioux – Et puis je suis sûr que l’équipe au sol vous ramènera un petit souvenir de sa balade
en guise de cadeau.
Lewis – J’espère bien !
Tellan – En attendant cela, nous avons encore beaucoup de travail. Alpha à beta. Monsieur
Matolck, préparez-vous à faire partir l’away team.
…
Matolck – … et voyez si vous pouvez faire quelque chose pour éviter qu’elle grogne…
Visao – A vos ordres, je vais voir ce que je peux faire.
L’air résigné, le CNS s’en retourna vers le poste occupée par Cynthia. L’agressivité qui se
dégageait de la MO donnait effectivement l’impression d’un certain grognement…
Matolck – Nous vous recevons Commandant. L’équipe est prête pour le lancement. Nous
attendons votre ordre.
Installés à bord d’une navette, les officiers Roy, Davis, Vela, Palver, Donut et Q’Tip
attendaient leur heure. Devant eux, la porte ouverte du hangar laissait voir la planète qui
était leur destination. Les officiers étaient un peu déçus de ne pouvoir tester l’Argo embarqué
à bord de l’Indépendance, mais il leur fallait un véhicule plus grand pour mener à bien leur
mission…
Vela - … et s’il y a un système de défense orbital, un vrai ? Et que notre petite manœuvre
avec l’astéroïde de suffit pas ?
Palver – ça va bien se passer…
Vela - … et si on arrive pas à trouver un moyen de passer le bouclier qui empêche les
téléportations là en bas ?
Roy – On procédera différemment. Ça va bien se passer…
Vela - … et si…
Davis – Non mais c’est pas un peu fini non ?! J’essaie de me concentrer moi !
Vela – Désolé si je suis un peu anxieux. C’est que… ma dernière expérience au sol n’a pas
vraiment été des plus reposantes.
Roy – C’est notre lot à tous lorsqu’on porte cet uniforme Enseigne.
Vela – Je crois que je suis en train de le réaliser oui… Mais dites-moi Lieutenant Davis, c’est
quoi cette histoire de concentration ?
Davis – Euh…
Roy – Eh bien notre pilote doit effectuer un certain nombre d’exercice pour se préparer à un
vol qui peut devenir périlleux et qui, de toutes manières, doit être mené avec toute la rigueur
possible en une telle situation. Nous parlons donc d’exercices de relaxation, relevant
essentiellement de la pratique respiratoire.
Prenant une grande inspiration puis soufflant en plissant les lèvres, Karl confirma, si besoin
est, les dires du Commander Roy.
Davis – Oui, c’est essentiel.
Vela – Ah bon. Et, ça fait partie du protocole propre à toute mission au sol ?
Davis – Absolument.
Palver – Définitivement.
Roy – Sans l’ombre d’un doute. D’ailleurs, notre départ étant imminent, je suggère que nous
fassions silence pour que Monsieur Davis puisse achever de « se concentrer ».
Vela – Je comprends. Je me tais.
Levant les yeux vers Denis, Karl lui fit un signe de la tête indiquant clairement qu’il était
reconnaissant au Commander d’avoir mis un terme aux questions Fenras. Denis répondit
d’un hochement de la tête avec un sourire, puis reporta son attention sur la porte ouverte du
hangar.
…
Pendant que le Lieutenant Davis travaillait sa respiration, le module delta s’était positionné
en tête d’escadrille pour ouvrir le feu sur l’astéroïde.
T’Pak – Paré à faire feu.
Nex – Torpilles parées. Nous attendons l’ordre.
Installé devant la console d’ingénieur, l’Enseigne Bruznek suivait attentivement tout ce qui se
passait. Pour lui aussi c’était une sorte de baptême du feu.
Bruznek – Cible en position dans 5 secondes… 4… 3… 2… 1…
Avec un calme impénétrable dont seul les vulcains sont capables, la Commander T’Pak
donna l’ordre attendu…
T’Pak – Feu.
Deux torpilles à photons s’échappèrent de l’avant du module pour partir à la poursuite de
l’astéroïde approchant maintenant l’orbite de la planète. La masse rocheuse éclata sous
l’impact qui suivi, des milliers de fragments se dispersant aux alentours.
L’instant d’après, des impacts sur des masses métalliques cloakées étaient clairement
visibles. Une explosion eut même lieu en orbite. Puis, trois formes indistinctes prirent corps
lorsque leur bouclier d’invisibilité se désactiva. Des satellites de défenses équipés d’armes à
énergie commencèrent à ouvrir le feu sur les fragments de météorites…
Matolck – Une riche idée cette manœuvre. Au moins, on est fixés sur les capacités de
défenses de cette planète.
Toujours à bougonner dans son coin, Cynthia n’allait pas rater cette occasion de placer une
remarque :
Keffer – Riche idée… capacités de défense… parce que vous pensez que faire sauter un
gros caillou près de cette µ$£%# planète va nous suffire ?!
Visao – Du calme Miss Keffer.
Matolck – Du calme Miss Keffer.
…
Soudain, sur la passerelle du module alpha se produisit un événement inattendu…
Lewis – Nous recevons une transmission audio de la surface Commodore !
Tellan – Quoi ?! Sur haut-parleur !
Heksevel – USS Indépendance, ici le Commander Heksevel. Me recevez-vous?
Tellan - Ici le Commodore Tellan de l’Indépendance. Nous vous recevons!
La voix du CO de l’Indépendance fit soupirer de soulagement tout le monde dans le centre
de contrôle principal.
Heksevel – Ça fait du bien d’entendre une voix amicale.
Tellan - Est-ce que les autres officiers du Aurore sont avec vous?
Heksevel – Nous sommes un petit groupe seulement. Le reste est à la surface, dont une
partie en train de prendre d’assaut le port d’amarrage dans le but de prendre possession
d’un vaisseau pour évacuer les civils et les blessés.
Tellan - Où vous trouvez-vous?
Heksevel – Mon équipe est dans le centre de contrôle principal du complexe et les autres
sont à l’extérieur. L’équipe du Fleet-Captain Shlack est au port d’amarrage, mais je ne sais
pas où ont été emmenés les civils et les blessés.
Tellan - Avez-vous accès à quoi que ce soit pour nous aider dans votre récupération?
Heksevel – Nous pouvons contrôler plusieurs systèmes d’où nous sommes. La pièce où l’on
se trouve est l’équivalent d’une passerelle sur un vaisseau, donc nous pourrons sûrement
vous faciliter les choses.
Tellan - Excellent. Savez-vous dans quel état sont les défenses squandorienne?
Heksevel – Pour ce que nous savons des défenses, il semble qu’une grande majorité du
contingent de gardes ait été neutralisée ou éliminée. Nous savons qu’il y a des défenses
automatisées, mais aucune idée de ce en quoi elles consistent, n’en ayant pas rencontrées
jusqu’à maintenant.
Tellan - C’est noté. Signalez à l’équipe au port d’amarrage que nous nous tiendrons prêts à
les recevoir à bord et que nous envoyons une navette pour aller récupérer votre équipe.
Heksevel – Compris. Heksevel terminé.
…
Présentement, la navette pilotée par Karl suivait un fragment de belle taille provenant de
l’astéroïde. L’instant d’après, ce dernier éclatait sous le feu de l’un des satellites, obligeant le
pilote à slalomer entre les fragments pour retrouver une position avantageuse dans un cap
toujours pointé vers la surface de la planète.
Roy – Il n’est pas passé loin celui-là.
Le Commander parlait avec un calme olympien, attitude qui avait tendance à déclencher
chez Fenras à la fois admiration et panique…
Vela - *Gloups !* On est bientôt arrivés ?
Davis – Un peu de patience les enfants, papa double…
Vela – Il a dit quoi là ?!
Roy – Jargon de pilote. Ne cherchez pas à comprendre Enseigne et restez calme.
L’attention de Denis fut soudain captée par un signal en provenance de sa console.
Roy – Nos senseurs détecte un vaisseau en approche en provenance de la planète…
Vela – Quoi ?! C’est gros comment ? C’est armé ? Ça en a après nous ?!
Hormis Karl qui devait se concentrer sur ses manœuvres, tous les autres officiers présents
se tournèrent en même temps vers Fenras avec le même air excédé peint sur le visage.
Vela – Ok, ok, je me tais…
…
Soudain, Rox perçut quelque chose de très net se former dans son esprit…
Tellan - *Linxes ?!*
Linxes - *Oui ?!*
Le Commandant de l’Indépendance se leva brusquement pour crier ses ordres…
Tellan – En avant toute ! Nous devons nous positionner pour couvrir l’arrivée d’un vaisseau
transportant des membres de l’équipage de l’Aurore !
Les officiers présents sur la passerelle se retournèrent brusquement vers leur Commandant,
mais tous se concentrèrent à nouveau sur leurs tâches l’instant d’après.
Toujours en formation serrée, les trois modules de l’Indépendance se mirent en position
d’interception…
Les rescapés de l’Aurore, de leur côté, avaient maintenant à faire face à une inattendue
concentration de météorites sur leur chemin, ce qui ne facilitait pas le pilotage d’un engin
dont ils ne comprenaient pas encore toutes les subtilités.
Doenitz – Hey ! C’était quoi ça ?!
McLoydy – Quoi ?
Doenitz – On vient de croiser un truc, je crois que c’était une navette de Starfleet !
Shlack – Vous êtes sûr que ce n’était pas « un morceau de météorite ressemblant à une
navette » ?
Doenitz – Ce que j’en sais moi, je ne sais même pas me servir correctement des senseurs
de cet engin.
La navette à la forme singulière de prisme aplati avait réussi à rejoindre l’espace sans
encombre. Pour tous ses passagers, cela représentait déjà le plus grand soulagement qu’ils
avaient connu ces dernières semaines. Mais leurs ennuis ne s’arrêtaient malheureusement
pas là…
Tellan – Feu !
Un satellite de défense éclata sous les assauts du module alpha… il en restait deux encore
en mesure de tirer sur les rescapés…
« S’ils reçoivent un coup, ils sont perdus… » pensa Zeemia Lioux tandis qu’aux côtés de
Lewis elle suivait la progression de la navette sur les senseurs…
T’Pak – Feu
Deux torpilles vinrent frapper un autre satellite.
Bruznek – Cible détruite.
Nex – Cible suivante en acquisition.
Les tirs combinés des modules alpha et delta mirent fin à l’existence du troisième satellite de
défense…
Le Commodore Tellan poussa un soupir de soulagement tandis qu’il voyait le vaisseau des
rescapés sortir de l’espace occupé par les fragments de météorites pour venir à leur
rencontre. Mais ce soupir se retrouva bloqué dans la gorge du commandant de
l’Indépendance lorsqu’une alarme indiqua qu’un nouveau satellite abaissait son bouclier
d’invisibilité…
Tellan – Nom de…
Le nouveau venu était apparu juste derrière le vaisseau en provenance de la surface. Ses
mécanismes de visée se verrouillèrent aussitôt sur sa cible.
Marco64 – C’est quoi toutes ces alarmes ?!
McLoydy – Si je le savais… c’est comme si…
Le visage de l’officier blémit…
McLoydy – Comme si nous étions pris pour cible…
Le temps parut s’arrêter pour tous les officiers présents à un parsec à la ronde. Cet instant
d’effroi fut interrompu par une torpille quantique tirée en direction du vaisseau de sauvetage.
Le frôlant, l’engin de mort alla pulvériser le satellite de défense sur le point de tirer sur sa
cible.
Sur la passerelle du module beta, une voix sinistre reprit sa lente litanie tandis que sa
propriétaire s’éloignait de la console tactique…
Keffer – Je vous l’avais dit qu’il fallait se méfier… on ne m’écoute jamais… %µ$£# de
système de défense… faites un peu attention…
…
Après avoir croisé le vaisseau inconnu qui quittait le sol et après avoir eu confirmation de
leur identité par l’Indépendance, la navette continua sa descente dans l’atmosphère de la
planète. La quasi-totalité de celle-ci était recouverte d’une jungle tropicale très dense.
Localiser le complexe minier fut donc une partie de plaisir compte tenu le défrichement qui
fut nécessaire à l’établissement de la mine et des bâtiments qui y sont rattachés.
Roy – Nous sommes en approche du complexe.
Davis – Je vais nous faire voler autour pour que nous puissions tester si les boucliers sont
encore opérationnels.
Roy – Procédez.
La navette se mit à tourner au-dessus du complexe et une série de tirs de phasers vinrent se
frapper au bouclier qui était toujours actif autour du complexe.
Palver – C'est pas vrai...
Vela – Quoi? Quoi?
Davis – Le bouclier est encore actif.
Roy – Ouvrez une communication avec le Commander Heksevel.
Vela – Canal ouvert.
Roy - Commander Roy au Commander Heksevel.
Heksevel - Je vous écoute, Commander.
Roy - Nous avons un problème technique. Un bouclier protège le complexe minier et nous
ne pouvons le pénétrer. Avez-vous accès à ses contrôles d’où vous êtes?
Heksevel - Je vais vérifier…
Alors qu’ils attendaient une réponse, une série de bruits se firent entendre.
Heksevel - Retenez-le!!!… *tirs d’armes*… attention!!!… *crépitements*…
Puis plus rien…
...
Dans le centre de contrôle, tout s’était passé très vite. Le technicien squandorien qui avait
gentiment coopéré depuis le début s’était soudain retourné contre l’équipe d’Eira. Il s’était
levé, avait pris l’arme de SHould en la poussant et avait fait feu dans le centre de contrôle.
Les projectiles vinrent frapper plusieurs consoles dont celle où Heksevel travaillait. Arek, Jay
et Bob eurent le réflexe immédiat de tirer dans le garde qui fut criblé d’une multitude de
projectiles et qui s’effondra sur le sol. Mais les dégâts étaient déjà faits…
Eira gisait sur le sol, fumant encore des décharges qu’elle reçu de sa console de travail
quand celle-ci fut transpercée par les tirs du technicien. Ses mains étaient sévèrement
brûlées et elle était maintenant inconsciente…
…
Lewis – Commodore ? J’ai une mauvaise nouvelle, et une très mauvaise nouvelle…
Tellan – Ce doit être la période qui veut ça. Allez-y…
Lewis – Je détecte un certain nombre de vaisseaux en approche de ce secteur. Leur
signature semble confirmer que ce sont des squandoriens… ils seront à proximité dans
environ 30 minutes…
Tellan – Et l’autre nouvelle ?
Lewis – Nous avons perdu le contact avec la Commander Heksevel…
A suivre…
=/\= USS INDEPENDANCE =/\=
In Nomine…
Finale
Dans la navette, les choses étaient devenues claires sur un point : ils ne pourraient pas
compter sur l’équipe d’Heksevel pour passer le bouclier.
Roy – Bon… on doit trouver un moyen de passer ce bouclier. Je suis ouvert aux
suggestions.
Davis – On pourrait toujours utiliser le rayon tracteur pour laisser tomber des rochers ou des
arbres sur le bouclier pour essayer de le surcharger.
Roy – Ça demandera beaucoup trop d’énergie.
Davis – On peut tirer dans le tas?
Roy – Nos phasers ne sont pas assez puissants pour faire baisser suffisamment le bouclier.
Ça nous prendrait beaucoup trop de temps.
Vela – Est-ce que…
Roy – Pas maintenant, Monsieur Vela…
Vela – Mais…
Davis – On a pas le temps de répondre aux questions ni de vous rassurer!
Décidément, on n’écoute que trop rarement les nouveaux…
Vela – Communiquez avec le vaisseau squandorien volé par l’équipage du Aurore et
demandez-leur la fréquence de leurs boucliers car ils ont visiblement la même que celle du
bouclier autour du complexe car ils ont dû passer à travers s’ils sont maintenant en orbite!
Non mais!
Il avait un point que personne ne pouvait lui enlever. La simplicité de la solution au problème
était si évidente qu’ils avaient tous passé à côté.
Roy – Communiquez avec le vaisseau squandorien contrôlé par l’équipe du Aurore.
Vela – Canal ouvert.
Roy – Ici le Commander Roy à bord de la navette chargée de récupérer l’équipe du
Commander Heksevel. Me recevez-vous?
Shlack - Ici le Fleet-Captain Shlack. Nous sommes un peu occupés ici alors j’espère que ça
ne sera pas trop long.
Roy – Non. Nous avons simplement besoin de la fréquence de vos boucliers pour pouvoir
passer le bouclier qui protège le complexe.
Shlack - Nous vous transmettons l’information à l’instant. Shlack terminé
Vela – Nous avons la fréquence de leurs boucliers.
Roy – Ajustez la fréquence de nos boucliers pour correspondre à la leur et préparez-vous à
passer à l’intérieur du bouclier pour aller récupérer l’équipe.
…
Rox suivait avec attention l’évolution de la mission au sol, mais ne pouvait détacher son
regard des relevés des senseurs qui confirmaient l’approche de la flotte squandorienne.
Tellan – Combien de temps Monsieur Lewis ?
Lewis – 27 minutes Commodore.
La tension était lisible dans la voix de l’officier tactique. Manifestement, s’ils se basaient sur
l’analyse de leur dernière rencontre avec les squandoriens, espérer faire face à une telle
flotte était totalement illusoire. Cela ne faisait rien pour contribuer au calme de Zachary.
Lioux – Vous devriez vous détendre un peu.
Lewis – J’aimerais bien. Mais comme c’est parti, ça va être difficile vous ne croyez pas ?
Lioux – La position d’attente n’est pas la plus agréable, mais nous devons nous assurer que
nous faisons le maximum pour nos camarades à la surface, et que nous serons prêts à les
évacuer rapidement…
…
Immédiatement, Sonja était allée chercher une trousse de premiers soins et l’avait apportée
à proximité d’Eira. Un officier médical qui les accompagnait depuis leur séparation d’avec les
autres s’occupa de soigner sommairement les brûlures de la Somirienne.
Arek – Est-ce qu’elle va s’en sortir?
Le médecin continua son travail sans même regarder le Chef de la Sécurité.
Norris – Oui. Elle est inconsciente pour le moment et a des brûlures sévères aux deux
mains. Elle risque de se réveiller sous le choc, littéralement, mais sinon ça devrait aller.
Arek – On peut la transporter?
Norris – Oui, sans problème.
Arek – Parfait. Monsieur Mareh, vous transporterez le Commander Heksevel.
Li – Pour aller où?
Arek – Sur le toit. C’est encore le meilleur endroit pour que l’équipe de la navette puisse
nous repérer facilement. Miss SHould, vous allez ramasser toute la documentation que Miss
Heksevel a réussi à télécharger. Miss Li, faites un inventaire rapide de tout ce que nous
avons comme matériel. Jay, Bob, assurez-vous que tout ce beau monde ici présent ne nous
suivrons pas une fois que nous serons sortis.
Tous se mirent immédiatement à la tâche et tous furent rapidement prêts à quitter le centre
de contrôle principal. Arek partit en tête avec quelques officiers de sécurité, suivi de près par
les autres. Jay et Bob fermaient la marche.
Au premier élévateur qu’ils virent, ils y montèrent tous et Arek appuya sur les touches en
destination du point le plus élevé du complexe. Ils passèrent plusieurs niveaux avant de
s’arrêter à ce qui semblait être l’étage le plus haut du complexe. L’étage en soi était plus
petit que les autres et ils n’eurent pas de difficulté à trouver un accès pour le toit. Ce qui était
le plus inquiétant, c’était qu’ils n’avaient pas rencontré aucun garde squandorien pendant
leur trajet.
Cette crainte fut la raison pour laquelle Arek passa en tête dans l’échelle menant au toit. Il
leva la trappe lentement et jeta un coup d’œil à l’extérieur… Rien… Il n’y avait aucune
sentinelle de surveillance sur le toit. Il ouvrit donc la trappe complètement et sortit, faisant
signe aux autres de monter. Quand un des officiers de sécurité fut monté pour le couvrir,
juste au cas, Arek se pencha au-dessus de la trappe alors que Mareh lui tendait le corps
toujours inanimé d’Heksevel. La Somirienne fut hissée sur le toit et les autres purent
finalement respirer l’air pur qu’ils n’avaient pas eu le luxe de respirer depuis qu’ils étaient
dans le complexe minier…
…
Vela – Fréquence des boucliers ajustée.
Roy – Allez-y.
La navette s’approcha du bouclier du complexe et commença à passer au travers.
Vela – Ouais! Ça marche!
Roy – Ne criez pas victoire trop vite, Monsieur Vela…
En effet, les paroles de l’officier aux opérations étaient fondées. Dès que la navette avait
traversé le bouclier du complexe, des sections du sol s’étaient ouvertes pour laisser sortir
des canonnières automatisées.
Davis – Accrochez-vous, on va valser!
Le navigateur se mit à pianoter comme un déchaîné sur sa console pour éviter les tirs qui
venaient du sol.
Roy – Changez la fréquence des boucliers, vite!!!
Vela – C’est fait!
Roy – Qu’est-ce qui a pu déclencher ce système de défenses?
Vela – Je serais porté à croire que c’est la composition de notre coque. Étant donné que
l’équipe à bord du vaisseau squandorien volé n’a pas fait mention d’un tel système de
défense, il est facilement concevable que la composition de la coque du vaisseau a quelque
chose à y voir. Probablement que le bouclier est fait pour reconnaître la signature du
Phoenixium et que si un vaisseau…
Davis – On a compris! Faudrait peut-être se concentrer à neutraliser ces trucs avant qu’on
se fasse descendre!
Des tirs de phasers furent donnés en réplique aux tirs des cannonières. Lors de cette série
de tirs, deux des multiples tourelles de défense furent détruites.
Roy – J’ai localisé l’équipe du Commander Heksevel! Ils sont sur le toit du complexe
principal!
Davis – On y va!
…
Matolck – Ils sont passés.
Visao – Cela ne met pas un terme à nos ennuis. Loin de là.
Matolck – En de telles circonstances, je pense que nous devrions nous estimer heureux du
moindre progrès que nous faisons.
Une telle occasion était trop belle pour que Keffer n’en profite pas.
Keffer – Un aveu d’échec ?
Le FO de l’Indépendance dévisagea l’officier médical et leva un sourcil typiquement vulcain.
Matolck – Non. Un encouragement.
Keffer – Ben voyons…
Matolck – Miss Keffer, nos petites joutes verbales sont autant de moments stimulants pour
l’intellect de chacun de nous deux. Néanmoins, je vous demanderais de mettre cela de côté
pour quelques temps… disons le temps que nous sortions d’ici en un seul morceau.
Visiblement déçue, la MO s’en retourna en grommelant vers la console qu’elle occupait sur
la passerelle du module Bêta.
Matolck – Allons bon… voilà qu’elle re-grogne… Monsieur Visao ?
Visao – Oui, oui… je m’en occupe…
…
Pendant ce temps, le Commodore Tellan, constatant que la navette avait réussi à passer au
travers du bouclier de la base squandorienne, avait ordonné que le vaisseau squandorien
contenant les rescapés rejoigne le module Delta de l’Indépendance. Le Fleet-Captain Shlack
avait aussitôt confirmé la manœuvre.
Quelques instants plus tard, la navette squandorienne était en sécurité, et l’équipage de
l’Indépendance réceptionnait les rescapés.
Doenitz – Je ne sais pas pour vous, mais je n’aurais jamais cru ressentir autant de plaisir à
poser à nouveau le pied sur un de nos vaisseaux… c’est encore mieux qu’un retour à la
maison !
Linxes – * C’est clair ! Mais il me semble que nous ne sommes pas encore tirés d’affaire,
non ? *
McLoydy – Vu ce que nous savons des squandoriens à ce jour, on peut affirmer que non.
Ces types sont des vicieux… et tant qu’on aura pas laissé quelques années-lumière entre
nous et eux, je ne serai pas complètement rassuré.
Le Commander T’Pak avait laissé la passerelle sous la responsabilité de Nex pour pouvoir
venir à la rencontre des membres de l’équipage de l’Aurore accompagnée d’une équipe
médicale.
T’Pak – Je suis heureuse de vous voir Fleet-Captain Shlack.
Shlack – Plaisir partagé Commander.
T’Pak – Nous allons prendre soin des blessés. Si vous voulez bien vous rendre sur la
passerelle, je suis sûre que votre présence sera appréciée.
Marco64 – Vous n’aurez rien contre le fait que je me joigne à vous ?
Shlack considéra Marco toujours juché sur le dos de Linxes…
Shlack – Cela ne me semble pas spécialement, indiqué… mais je doute de pouvoir vous en
dissuader néanmoins. En route !
…
Tous les tirs des canonnières eurent tôt fait d’attirer l’attention de tout le monde. Ils
constatèrent rapidement que les tirs étaient dirigés dans une direction et virent par la même
occasion la navette qui venait dans leur direction.
Arek – Tirez sur les tourelles!
Tout le monde qui était en mesure de tirer s’était placé stratégiquement et faisaient feu du
mieux qu’ils le pouvaient pour tenter de détruire les canonnières. Arek espérait que ça
donnerait une assez bonne couverture pour que la navette puisse venir se poser le temps de
l’embarquement.
La navette fit quelques manœuvres acrobatiques avant d’être capable de trouver un angle
moins dangereux pour faire son approche. Avant même qu’elle ne soit complètement posée,
Roy avait ouvert le sas arrière et tout le monde monta à bord rapidement. Ils étaient très
coincés, mais leur mécontentement au niveau du confort était amplement battu par le
contentement de quitter cet endroit.
Roy – Tout le monde est là?
Arek – Oui!
Roy – Parfait! Monsieur Davis, sortez-nous d’ici au plus vite!!!
Davis – C’est comme si c’était fait! Vela, j’ai besoin qu’on remette la fréquence des boucliers
à celle du bouclier du complexe!
Vela – C’est déjà fait!
Davis – Accrochez-vous derrière, on décolle!
À toute vitesse, la navette fédérée fila en direction de l’orbite de la planète. Le soulagement
d’être enfin sortis de l’atmosphère de cette planète infernale souleva un grand poids sur la
conscience des occupants de la navette.
…
Lewis – Ils sortent de l’atmosphère ! Les voilà !
Rox se leva d’un bond, comme pour s’approcher de l’écran principal et vérifier l’information
que venait de lui fournir son officier tactique.
Tellan – Parfait ! Nous devons les récupérer le plus vite possible et filer d’ici !!! Ouvrez une
fréquence de communication. Module Alpha à module Bêta. Monsieur Matolck ?
Matolck – Oui Commodore ?
Tellan – Nous ne pouvons être sûrs que le chemin que va emprunter la navette soit
totalement sécurisé. Vous avez ordre de les couvrir. Nous partirons dès que vous les aurez
récupérés.
Matolck – A vos ordres. Nous nous mettons en chemin !
…
Shlack – Rapport !!!
Nex – Boucliers à 62%. Chute d’énergie dans les systèmes de propulsion.
Les officiers présents sur la passerelle du module Delta s’accrochaient à ce qu’il pouvait
tandis que le vaisseau était secoué par l’impact de l’attaque surprise dont il venait d’être la
victime.
Marco64 – Comment a-t-on pu le manquer celui-là ?
Bruznek – Nos efforts en matière de scans tachyoniques étaient focalisés sur l’orbite de la
planète pour déjouer les défenses cloakées. On ne peut pas regarder dans toutes les
directions à la fois !
L’ingénieur regrettait ce fait tandis que son regard ne pouvait se détacher de l’écran tactique.
Un croiseur pyramidal squandorien était apparu quelques instants plus tôt à quelques
kilomètres de la poupe du module Delta. Il était maintenant sous le feu du module Alpha de
l’Indépendance, mais ne semblait guère se soucier de ces assauts. De puissants faisceaux
d’énergie venaient frapper régulièrement les boucliers du vaisseau à bord duquel se
trouvaient à présent les rescapés.
Tellan – On en est où ?
Lewis – On ne peut pas dire qu’on leur ait fait très mal… ils parviennent même à rediriger
une partie de leurs attaques vers nous.
Comme pour confirmer les dires de l’officier tactique, la passerelle vibra violemment sous
l’impact d’un tir squandorien.
Tellan – Comme si on en avait pas assez comme ça… avec la flotte qui nous arrive dessus,
ça commence à faire du monde dans le secteur non ?
Lioux – Ne m’en parlez pas. Ils ont décidé de s’installer tous dans le coin et… pas de
chance, on est là ?!
…
En un moment où l’Indépendance aurait bien eu besoin de toute sa puissance de feu, le
module Bêta ne pouvait malheureusement pas se détacher de sa mission. Comme l’avait
craint Matolck, ils n’en avaient pas fini avec les défenses orbitales de la planète. Une torpille
quantique venait de faire exploser un nouveau satellite qui achevait de se dévoiler…
De son côté, le Lieutenant Davis déployait des trésors de pilotage pour tenter de ramener
ses passagers à bon port. Un impact fit dangereusement tanguer la frêle navette tandis que
le navigateur faisait son possible pour reprendre son cap.
Tous les voyants passèrent au rouge…
Roy – C’est pas bon…
Davis – Pas bon du tout si vous voulez mon avis… on est pas encore rendus…
Vela – Nos boucliers nous ont lâchés ! Encore un tir direct et…
Une nouvelle explosion se produisit à quelques kilomètres de la navette tandis qu’un autre
satellite se désintégrait sous le feu du module Bêta.
Matolck – Alors ?!
Keffer – Ils y sont presque… encore quelques instants…
Matolck – Nous n’avons plus le temps ! Nous sommes pris entre deux feux et la flotte
squandorienne arrive…
Keffer – Et j’y peux quoi moi ?! Faites donc le FO et sortez nous de là !
Ce fut à Matolck de grogner…
Matolck – Helm ! En avance rapide vers la navette, nous allons leur gagner du temps ! On
continue de tirer sur les satellites dès qu’ils se dévoilent… nous allons leur fournir une
nouvelle cible…
Keffer – Et vive les Commanders masochistes…
…
Nex – Boucliers à 20% !
McLoydy – Il serait peut-être temps de leur dire « pouce » et de parlementer, non ?
Shlack – Je ne sais pas pourquoi, mais je pense qu’ils manquent d’humour ces
squandoriens…
Pourtant, les tirs avaient brusquement cessé… tous se demandaient ce que cela signifiait.
Sous leurs yeux, le croiseur squandorien avait entamé une manœuvre de séparation en
plusieurs modules, une sorte de filet énergétique se formant entre les différentes sections.
« Séparations ? Bandes de copieurs ! » pensa Cynthia Keffer…
Les yeux du Fleet-Captain Shlack s’écarquillèrent tandis qu’il reconnaissait la manœuvre qui
avait permis la capture de l’Aurore.
Shlack – Nous devons les éviter ! Ce filet énergétique peut incapaciter nos systèmes !
Nex – Quoi ?!
Depuis le module Alpha, Rox observait la même scène tandis que la riposte à l’attaque
squandorienne continuait. Le Commodore avait l’impression que son cerveau tournait à
plein régime. Pourtant, il aurait voulu pouvoir penser encore plus vite dans une situation
pareille.
Lewis – Commodore ! Si on tient compte de ce que nous avons constaté lors de notre
première rencontre avec les squandoriens…
« Ils font trop confiance en leur supériorité technologique ». Un nouveau plan de bataille se
forma dans l’esprit du CO de l’Indépendance.
Coordonnant leurs efforts, les modules Alpha et Delta recentrèrent leur riposte sur la partie
des sections de la pyramide squandorienne mise à jour au moment de la séparation.
Nex – Leurs boucliers tiennent toujours…
Shlack – Le Commodore Tellan doit avoir raison. Nous devons concentrer nos tirs à cet
endroit…
L’instant d’après, une première torpille franchissait les boucliers affaiblis des squandoriens
prêts à fondre sur le module Delta, endommageant gravement l’une des sections
pyramidales.
Le filet d’énergie se disloqua brusquement, en même temps que le reste des boucliers du
croiseur. Le module Delta se retrouvait maintenant dans une position idéale.
Shlack – Feu !
Au même instant, le module Alpha lançait une attaque précise sur l’une des sections du
croiseur, bientôt rejoint dans son assaut par le module Bêta.
Tellan – Matolck ?!
Matolck – On les a Commodore ! On nettoie le coin et on s’en va !
Tellan – Heureux d’entendre ça ! En avant !
La contre-attaque de l’Indépendance avait visiblement pris de court les squandoriens et,
alors que deux sections du croiseur étaient maintenant hors de combat, les parties restantes
organisaient leur repli.
T’Pak – Oserais-je suggérer que nous ne restions pas ici ? La flotte squandorienne sera là
d’ici 4 minutes. Nous pouvons encore leur échapper.
Shlack – Une suggestion avisée Commander. Logique et survie peuvent décidément faire
bon ménage…
…
Rox laissa errer son regard vers la baie vitrée qui offrait depuis son bureau une superbe vue
de l’espace défilant à grande vitesse au passage de l’Indépendance. En face de lui, le FleetCaptain Shlack consultait le dernier rapport de situation du vaisseau.
Cela faisait 24 heures que l’Indépendance avait pris le chemin de Lys5. Il faudrait encore 5
jours pour rejoindre la station.
Un plan strict de scans avait été organisé pour éviter la mauvaise surprise de se découvrir
poursuivis par les squandoriens. Mais pour le moment, aucune alerte n’était venue troubler
ces quelques instants de repos bien mérités par les deux équipages réunis.
Shlack – Et maintenant ?
Tellan – Nous devons rallier Lys5 au plus vite. J’ai un mauvais pressentiment…
Shlack – Une impression que j’ai malheureusement moi aussi. Que donne l’étude de la
navette squandorienne ?
Tellan – Pas grand-chose pour le moment. Mais nous avons besoin de temps pour obtenir
des informations pertinentes.
Le CO de l’Indépendance alla se servir un whisky, toujours perdu dans ses pensées… le
tintement des glaçons sur le verre le fit même sursauter tandis qu’il revenait à la réalité…
Tellan – Une seule chose est sûre… nous sommes certainement loin d’en avoir fini avec les
squandoriens.
Sur ces paroles qui ne rassuraient pas leur conscience, l’Indépendance continua sa route
vers Lys 5.
…
Les réparations d’usage avaient eu lieu, les recherches sur le vaisseau squandorien
continuaient avec très peu de découvertes malgré tous les tests et les compétences des
deux équipages réunis. Les blessés avaient été soignés, les anciens esclaves avaient été
reçus avec beaucoup d’attention et avaient été placés dans plus de confort qu’ils n’avaient
pu rêver depuis longtemps.
À l’infirmerie principale, les cas les plus sérieux avaient été pris en main avec la plus grande
attention. Shlack avait finalement fait soigner adéquatement la blessure par projectile de son
épaule.
Aussi, on avait travaillé des heures pour greffer une jambe artificielle à Marco et celui-ci
récupérait bien de la longue opération. Il allait devoir s’habituer à son nouveau membre, ce
qui allait prendre un certain temps. Mais le Chef Ingénieur du Aurore était plus qu’heureux
d’avoir retrouvé son aptitude à marcher sans devoir se fier aux autres.
Dans un autre coin de l’infirmerie, Heksevel avait repris conscience mais avait été gardée
sous observation le temps de soigner complètement ses brûlures et pour s’assurer que son
système nerveux n’avait pas été endommagé par la décharge électrique.
…
Les retrouvailles avaient été heureuses pour plusieurs personnes. Maintenant qu’ils
n’avaient pas la pression de sauver leurs vies, tous avaient le temps de retrouver leurs amis
et leurs êtres chers. Mais ce fut également lors de ces moment que la perte de plusieurs
avait été officialisée à la grande peine de tous.
Thomas avait reçu la liste officielle des pertes. Certes, il ne connaissait pas personnellement
tous les officiers qui servaient sous son commandement, mais plusieurs noms tels Anthony
Jax qui apparaissaient sur la liste des défunts lui avait massacré le moral. Il y avait quelques
personnes portées disparues comme Billy Hendrix que personne n’avait vu et qui n’avait pas
été noté parmis les survivants.
…
Du repos avait été accordé à tout le monde pour le temps du retour vers Lys 5, mais
plusieurs avaient décidé de mettre la main à la pâte pour se rendre utile. Que ce soit aux
réparations ou aux analyses du vaisseau squandorien, la coopération entre les deux
équipages était sensationnelle.
La Conseillère SHould avait apporté toute la documentation téléchargée dans le centre de
contrôle principal au Commander Heksevel. Privilège de FO ayant été mentionné à ce sujet,
la tâche de remettre les informations aux autorités allait être celle de la Somirienne. Elle
avait été libérée de l’infirmerie après quelques jours et avait pris un temps de repos avant de
se mettre au travail pour classer toutes les informations qui avaient été téléchargées,
question d’en rendre l’analyse plus facile par la suite.
…
Quand l’annonce de la proximité de Lys 5 fut mentionnée, un souffle de réconfort s’était fait
sentir à travers tout le vaisseau. Les ordres d’amarrage avaient été données et
l’Indépendance se placa pour être en orbite autour de la station…

Documents pareils