association multiple

Les questions de type
« association multiple »
© G. Scallon (1996)
NATURE
La tâche ou question à association multiple consiste à présenter à l’élève deux listes
d’éléments et ce, en deux colonnes distinctes. La tâche de l’élève consiste alors à apparier
(associer) chaque élément d’une liste à l’un des éléments de l’autre liste. Ce type de tâche
s’appelle aussi « appariement », « pairage » (ou matching, chez les auteurs américains).
STRUCTURE
La question à association multiple peut être considérée comme étant le regroupement
de plusieurs questions à choix de réponse ayant, à peu de choses près, le même ensemble
de choix proposés. Voici un exemple, avec un questionnaire portant sur le choix d’une
œuvre musicale à associer à des compositeurs. À chaque question posée, l’élève doit cocher la bonne réponse :
1.- Jean-Sébastien Bach :
a) Le Carnaval romain
b) La Traviata
c) Concertos brandebourgeois
d) L'enfant et les sortilèges
❑
❑
❑
❑
2.- Hector Berlioz :
a) Le Carnaval romain
b) Rhapsodies hongroises
c) Offrande musicale
d) Poème symphonique
❑
❑
❑
❑
3.- Maurice Ravel :
a) Années de pèlerinage
b) Symphonie fantastique
c) Othello
d) Boléro
❑
❑
❑
❑
4.- Claude Debussy :
a) Aïda
b) Prélude à l'après-midi d'un faune
c) Le Lac des cygnes
d) Parsifal
❑
❑
❑
❑
etc.
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Voici la version « association multiple » du même questionnaire sur les œuvres
musicales:
Directives à l’élève:
Ci-dessous, à gauche, une liste de compositeurs et, à droite, une liste
d’œuvres musicales. Écris la lettre correspondant à l’œuvre qui appartient à chaque compositeur dans l’espace approprié < [__] >.
1.- Jean-Sébastien Bach
[___]
2.- Hector Berlioz
[___]
3.- Maurice Ravel
[___]
4.- Claude Debussy
[___]
A- Le Carnaval romain
B- Le Lac des cygnes
C- La Traviata
D- Rhapsodies hongroises
E- Prélude à l’après-midi d’un faune
F- Boléro
G- Concertos brandebourgeois
Dans cet exemple de tâche, la liste des œuvres musicales constitue un choix de réponses commun aux quatre questions posées au regard des compositeurs qui ont été retenus. La liste a été conçue pour éviter que deux œuvres soient associées au même compositeur. On remarquera que la liste de gauche contient les questions posées: c’est ce qu’on
appelle la liste principale.
NIVEAU D’OBJECTIF
Puisqu’elles sont des regroupements de questions à choix de réponse, les tâches à
association multiple visent habituellement le même niveau d’objectif, à savoir, celui de la
reconnaissance. L’élève n’a pas à évoquer chaque élément à associer à une question
posée. Il lui suffit de le reconnaître (parce que l’ayant déjà vu, en principe). Dans une
grande majorité de cas, les éléments à traiter sont du domaine des connaissances: terminologie, événements de nature historique, découvertes, noms de personnages, parties
d’un tout structuré (système digestif, composantes d’un moteur à explosion, etc.).
Le groupement thématique de plusieurs questions ayant un bassin commun de choix
de réponse facilite l’explicitation d’un seul objectif opérationnel, ce qui ne peut
pas être le cas avec des questions à choix de réponse habituellement isolées les unes des
autres dans un examen. Dans l’énoncé d’objectif, le verbe d’action sera ASSOCIER.
Le contenu et le contexte seront évoqués en précisant la nature de chacune des listes
d’éléments. Pour poursuivre l’exemple des œuvres musicales, on obtient l’énoncé
d’objectif suivant:
Parmi plusieurs œuvres musicales proposées, ASSOCIER chacune d’elles à un compositeur donné.
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NOTE: Dans cet énoncé d’objectif, les qualificatifs «proposées» et «donné»
sont explicités pour s’assurer que deux listes sont fournies à l’élève.
Cependant, l’association multiple peut se prêter à l’observation d’habiletés de
nature conceptuelle. Par exemple, le concept de métaphore peut être visé avec plusieurs questions à choix de réponse, séparées les unes des autres, dans lesquelles il faut
choisir, parmi plusieurs phrases, celle qui est un exemple de métaphore. Le concept de
métonymie se prête également à la même modalité de question. Ainsi en est-il de plusieurs autres concepts comme celui d’opposition, ou celui d’antonomase. Toutes ces étiquettes se rapportent à des figures de mots (ou figures de style). Au lieu de les traiter séparément en sous-tests distincts, on peut grouper ces figures de mots dans une tâche à association multiple. Une première liste d’éléments serait constituée de phrases variées.
Une seconde liste présenterait, en énumération, toutes les figures de mots visées. La tâche serait donc d’associer chaque phrase simple à une figure de mot. L’objectif opérationnel visé pourrait alors s’énoncer comme suit:
Parmi plusieurs figures de mots, associer celle qui est illustrée par une phrase donnée.
On remarquera que cette mise en commun de plusieurs questions offrant un même
« bassin » de choix de réponse, permet d’atteindre un niveau d’objectif bien supérieur à
ce qu’on obtient avec des questions à choix de réponse isolées les unes des autres et souvent sans rapport les unes aux autres dans un examen. Avec une tâche à association multiple, plusieurs éléments sont placés en compétition.
PRINCIPES DE
RÉDACTION
La qualité d’une question à association multiple dépend du soin qu’on a apporté à sa
préparation. C’est une question d’ordre purement technique mais aussi d’ordre logique.
1- L’HOMOGÉNÉITÉ
Les éléments de la liste principale, de même que les choix proposés,
doivent être HOMOGÈNES entre eux.
La meilleure façon de s’en assurer est de donner une étiquette commune aux éléments de la liste principale et une étiquette commune aux choix proposés. La difficulté de
créer cette étiquette commune, dans un cas comme dans l’autre, provient habituellement
de leur hétérogénéité.
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EXEMPLE DE QUESTION FAUTIVE:
On demande à l’élève d’écrire, pour chaque élément de la colonne de gauche,
la lettre correspondant au personnage auquel cet élément est associé.
a. Jacques Cartier
b. George Washington
___1. Le Paradis perdu
c. John Milton
___2. La découverte du Canada
d. Louis XIV
___3. Les lois de l’attraction universelle
e. Isaac Newton
___4. La Joconde
f. Jean-Sébastien Bach
g. Léonard de Vinci
___5. Le Clavecin bien tempéré
h. Francis Bacon
Il est difficile de donner un nom approprié (étiquette) aux éléments de la liste de
gauche. Le vice fondamental de ce type de faute est de permettre à l’élève (faible ou ignorant) d’augmenter la probabilité d’obtenir des bonnes réponses au hasard, puisqu’il peut
éliminer des pairages que l’hétérogénéité rend manifestement impossibles.
2- LISTES DE MÊME TAILLE ET
ASSOCIATIONS EXCLUSIVES
Il faut éviter de proposer deux listes ayant même nombre d’éléments
avec, en plus, une correspondance un à un et exclusive.
S’il y a autant de questions que de choix proposés dans la seconde liste et que chacun des choix n’est utilisé qu’une seule fois, nous avons affaire à ce type de situation fautive. Voici un exemple qu’il vous suffit de compléter pour saisir la nature du problème:
Dans la parenthèse qui accompagne chaque nom de ville (à gauche), écrivez
la lettre correspondant au cours d’eau qui est situé près de cette ville ou qui
la traverse.
1.
2.
3.
4.
5.
Le Caire
Paris
Nouvelle Orléans
Québec
Maribor
(
(
(
(
(
)
)
)
)
)
a. Seine
b. Saint-Laurent
c. Mississipi
d. Drave
e. Nil
Vous devez savoir maintenant, par déduction, que la DRAVE est associée à la ville
de MARIBOR (Yougoslavie). Lorsque chaque élément de la liste de droite peut être utilisé plus d’une fois (ce qui est impossible ici), le problème est résolu.
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3- BUT DE L’ASSOCIATION DEMANDÉE
Le principe ou le but de l’association doit être précisé.
Très souvent, la personne qui a rédigé la tâche à association multiple suppose tout
simplement que tout est clair, que c’est évident. Ce n’est pas toujours le cas, comme le
démontre cet exemple fautif :
On demande d’associer chaque personnage à l’un des pays énumérés à
droite. Écrivez, à la gauche du nom de chaque personnage, le chiffre correspondant au pays que vous voulez désigner.
___a. James Cook
___b. Christophe Colomb
___c. Jacques Cartier
___d. Diogo Cam
1. Canada
2. Angleterre
3. Portugal
4. France
5. Italie
6. Amérique du Sud
REMARQUE: pays découvert ? pays d’origine? pays visité?
4- DES CONSIGNES PRÉCISES...
Les directives adressées à l’élève doivent préciser...
a) ce que chaque colonne (ou liste) représente;
b) de quelle façon il ou elle doit écrire sa réponse;
c) combien de fois chaque élément de la liste de choix proposés peut être utilisé (une seule fois ou plus d’une fois: il
faut le spécifier);
d) que certains choix peuvent ne pas être utilisés? (il faut le
spécifier également) .
Ces directives ne sont pas superflues. Toute négligence à les spécifier peut créer de
l’ambiguïté et amener les élèves à demander des précisions additionnelles, de toute façon.
Il ne faut pas oublier que la personne qui évalue est en situation de communication
et que tout examen est un discours d’un type particulier qui a son style propre et ses exigences. C’est une question de validité mais aussi une question d’éthique.