Eglises gothiques d`Alsace

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Eglises gothiques d`Alsace
ÉGLISES GOTHIQUES D'ALSACE
Cette série s'inscrit à la suite de celle consacrée précédemment aux "Églises romanes
d'Alsace", mais, même s'il est important de pouvoir les aborder successivement pour mieux
comprendre l'architecture religieuse médiévale alsacienne, il faut garder à chacun de ces deux
moments son unité et sa spécificité. L'architecture romane, en Alsace, n'est pas la préparation
de l'architecture gothique qui en serait la suite logique, mais chacune de ces deux périodes de
création forme un tout cohérent.
L'architecture est un art de l'espace, dont la photographie ne rend qu'une idée appauvrie: Ce
n'est que par des visites sur le terrain, en allant à la découverte concrète des grandes églises
gothiques alsaciennes, mais aussi de toutes celles qui n'ont pu trouver place ici, que l'on
pourra sensibiliser les élèves à cette partie capitale de notre patrimoine.
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VUE N° 1. - STRASBOURG : CATHÉDRALE NOTRE - DAME, VUE AÉRIENNE
C'est dans ce monument, vers 1225-1240, qu'apparaît brutalement le style gothique dans
l'architecture religieuse en Alsace, avec l'atelier qui construit le croisillon sud du transept ; la
nef sera élevée de 1240 à 1275 environ, mais les travaux de la façade vont s'étaler jusqu'au
XVIe siècle.
VUE N° 2. - STRASBOURG : CATHÉDRALE NOTRE - DAME, VOÛTES DU
CROISILLON SUD DU TRANSEPT
C'est dans cette partie de la construction que se manifeste soudain, à partir de 1225, une
manière tout à fait neuve pour l'Alsace de concevoir l'espace. Une pile centrale permet de
créer quatre voûtes d'ogives. Chacune d'elles se compose à partir d'une structure de base :
deux ogives, arcs disposés diagonalement et se croisant à la clef de la voûte ; deux arcs
doubleaux qui séparent la vote des voûtes voisines ; deux arcs formerets à la rencontre de la
voûte et du mur. Le pilier central est divisé en huit colonnes, autour d'un noyau central,
correspondant aux huit arcs dont il supporte les retombées, et comporte un ensemble
exceptionnel de sculptures qui n'apparaît pas ici.
VUE N° 3. - STRASBOURG : CATHÉDRALE NOTRE - DAME, VUE DE LA NEF
VERS LE CHŒUR
Cette vue permet de comparer la nef gothique aux parties orientales romanes, et l'on voit
aussitôt à la fois comment le chœur se caractérise par sa faible ouverture à la lumière, et
comment les proportions ont changé entre ces deux moments de construction. L'élévation de
la nef, de bas en haut, présente des grandes arcades, qui séparent la nef centrale des bas-côtés,
puis un triforium, étroite galerie de circulation percée dans l'épaisseur du mur, et les fenêtres
hautes.
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VUE N° 4. - STRASBOURG : CATHÉDRALE NOTRE - DAME, VOÛTE D'UNE
TRAVÉE DE LA NEF CENTRALE
La majeure partie du poids de la voûte est supportée par les six arcs qui composent sa
structure, et qui retombent sur quatre piles. L'espace entre deux piles ne joue donc qu'un rôle
limité, et peut être ouvert à la lumière.
VUE N° 5. - STRASBOURG : CATHÉDRALE NOTRE - DAME, ÉLÉVATION D'UNE
TRAVÉE DE LA NEF CENTRALE
On voit ici que l'espace mural a en majeure partie disparu. Les grandes arcades atteignent
presque la corniche qui les surmonte ; au-dessus, que ce soit au niveau du triforium ou des
fenêtres hautes, le mur a été remplacé par les vitraux.
VUE N° 6. - STRASBOURG : CATHÉDRALE NOTRE – DAME, VUE DU BAS-CÔTÉ
SUD VERS LE TRANSEPT
Cette vue du bas - côté sud, prise de l'ouest vers le croisillon du transept, montre à nouveau
l'utilisation de la voûte d'ogives. Les piles qui séparent le bas-côté de la nef centrale ont une
section énorme, et leur division en colonnettes a entre autres pour conséquence de les faire
apparaître bien plus élégantes et moins massives.
VUE N° 7. - STRASBOURG : CATHÉDRALE NOTRE - DAME, ARCS - BOUTANTS
DU CÔTÉ SUD
Cette élévation montre comment l'aspect extérieur reflète la division interne du monument. La
division en travées apparaît avec évidence. Mais surtout, ce sont les arcs-boutants qui donnent
un rythme à l'ensemble. C'est entre autres l'utilisation simultanée, rationnelle et systématique
de l'arc brisé, de la voûte d'ogives et de l'arc-boutant, qui caractérise le style gothique tel qu'il
est mis au point aux XIIe et XIIIe siècles, et tel qu'il est repris à la Cathédrale de Strasbourg.
VUE N° 8. - STRASBOURG : CATHÉDRALE NOTRE - DAME,
CENTRALE DE LA FAÇADE OCCIDENTALE
PARTIE
La façade occidentale de ce monument est le résultat d'une longue histoire et l'aboutissement
d'une série de chantiers successifs. Elle est divisée, par de puissants contreforts, en trois
parties correspondant aux trois nefs, et le portail central est surmonté d'une rose.
VUE N° 9. - COLMAR COLLÉGIALE SAINT - MARTIN, VUE DE LA NEF VERS LE
CHŒUR
Élevée vers 1270, cette nef n'offre que deux étages dans son élévation : grandes arcades et
fenêtres hautes. L'absence de triforium, ainsi que le vaste espace de mur nu qui subsiste audessus des grandes arcades, et la pile massive, sont autant de différences par rapport à la
Cathédrale de Strasbourg. Ce prestigieux monument n'a pas été copié autant qu'on aurait pu
s'y attendre, et les architectes alsaciens cherchent d'autres formules.
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VUE N° 10. - NEUWILLER-LES-SAVERNE : ÉGLISE SAINTS PIERRE ET PAUL.
VUE DE LA NEF VERS LE CHŒUR
Le chœur, visible au fond, et la première travée orientale de la nef, datent de la campagne de
construction échelonnée entre 1190 et 1220. Vers 1250-1260, un autre architecte a continué
l'église vers l'ouest.
VUE N° 11. - WISSEMBOURG : ÉGLISE SAINTS PIERRE ET PAUL, CHEVET
Cette église fut essentiellement bâtie à la fin du XIIIe siècle et achevée au début du siècle
suivant. Le chevet, c'est-àdire les parties orientales (chœur et transept) vues de l'extérieur, est
particulièrement équilibré ; et à l'articulation du transept, du chœur et de la nef, une puissante
tour de croisée, octogonale, est surmontée par une flèche.
VUE N° 12. - WISSEMBOURG : ÉGLISE SAINTS PIERRE ET PAUL, VUE DE LA
NEF VERS LE CHŒUR
Cette nef confirme l'observation déjà faite du refus de copier le modèle strasbourgeois. Il n'y a
pas de triforium, et au-dessus des grandes arcades un niveau aveugle paraît comme le
prolongement des fenêtres hautes.
VUE N° 13. - ROUFFACH : ÉGLISE NOTRE - DAME, FAÇADE OCCIDENTALE
Cette église présente des parties de différentes périodes, et la façade a été commencée à la fin
du XIIIe, mais ses travaux ont continué aux XIVe et XVe siècles. Ce n'est que de la fin du
XIXe siècle que datent la tour nord et la partie supérieure de la tour sud.
VUE N° 14. - NIEDERHASLACH : COLLÉGIALE SAINT - FLORENT, FAÇADE
OCCIDENTALE
La décision de rebâtir cet édifice avait été prise en 1274 et suivie d'exécution, mais un
incendie, en 1287, détruit les constructions nouvelles sauf le chœur, qui date donc de la fin du
XIIIe siècle. De 1300 à 1365 environ, on édifie la nef et les bas-côtés, puis la façade vers
1320-1330.
VUE N° 15. - NIEDERHASLACH : COLLÉGIALE SAINT - FLORENT, VUE DE LA
NEF VERS LE CHŒUR
On voit ici les trois travées orientales de la nef, qui communiquent avec le bas-côté par les
grandes arcades, puis les deux parties du chœur : trois travées aussi larges que la nef centrale
et dont la partie inférieure est occupée par les stalles des chanoines, puis une partie plus
étroite et plus sombre.
VUE N° 16. - SÉLESTAT : ÉGLISE SAINT - GEORGES, FAÇADE SUD DU MASSIF
OCCIDENTAL
La nef et le transept de cette église, édifiés entre 1225 et 1250, sont associés à un chœur
reconstruit au début du XVe siècle. À l'ouest, le massif occidental, qui déborde largement,
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dans le plan, par rapport à la nef, n'a été entrepris que vers 1315, et les travaux ont duré tout
au long du XIVe siècle.
VUE N° 17. – HAGUENAU : ÉGLISE SAINT-NICOLAS, VUE DE LA NEF VERS LE
CHŒUR
La construction de cette église débuta par le chœur vers la fin du XIIIe siècle. La nef fut
élevée en plusieurs campagnes échelonnées du début du XIVe au début du XVe siècle.
L'élévation de la nef, à deux niveaux, grandes arcades et fenêtres hautes, séparés par un large
espace de mur nu, est elle aussi très différente de la Cathédrale de Strasbourg.
VUE N° 18. – STRASBOURG : ÉGLISE SAINT-PIERRE-LE –JEUNE, VUE DE LA
NEF VERS LE CHŒUR
On voit ici la nef, du début du XIVe siècle, et le chœur, construit à la fin du XIIIe siècle,
profond et allongé. Le jubé, clôture qui permettait de dissimuler le chœur aux yeux des
fidèles, date du XIVe siècle. La façade ouest de ce jubé est recouverte de peintures du début
du XVIIe siècle, montrant les Évangélistes, et il est surmonté par des orgues établies en 1780
par Jean-André Silbermann.
VUE N° 19. – COLMAR : ÉGLISE DES DOMINICAINS, VUE AÉRIENNE DEPUIS LE
SUD-EST
Cette vue révèle la volonté de simplification caractéristique de l'architecture des Ordres
Mendiants, surtout Dominicains et Franciscains, en Alsace. Une seule toiture couvre sans
interruption la nef centrale et le chœur. Seul un clocheton, de la taille juste suffisante à sa
fonction, rajoute une ponctuation discrète, et il n'y a pas d'arcs boutants.
VUE N° 20. - COLMAR : ÉGLISE DES DOMINICAINS, LES NEFS ET LE CHŒUR
DEPUIS LE BAS-CÔTÉ SUD
Cette vue révèle l'admirable unité de l'espace intérieur qui caractérise ce monument. Les trois
nefs sont de hauteur inégale, mais cette différence est très faible. La liaison entre les bas-côtés
et la nef centrale est accentuée par le caractère particulier des supports : simples colonnes dont
l'aspect ascensionnel n'est arrêté par aucun chapiteau, puisque les arcs y pénètrent
directement.
VUE N° 21. – STRASBOURG : ÉGLISE SAINT-THOMAS, VUE GÉNÉRALE DES
VOÛTES
Les cinq nefs de cette église, élevées en plusieurs campagnes aux XIIIe et XIVe siècles, ont la
même hauteur, ce qui crée une "église-halle" Cette architecture est très différente des
Dominicains de Colmar, mais manifeste la même recherche d'une unification de l'espace
intérieur la lumière et l'espace circulent librement entre les différentes nefs qui composent
presque un volume unique.
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VUE N° 22. - THANN
DEPUIS LE SUD
: COLLÉGIALE SAINT - THIÉBAUD,
VUE GÉNÉRALE
Cet édifice exceptionnel, véritable joyau, a été construit entre 1307 et 1516, et est le meilleur
exemple de l'architecture du "gothique tardif", en Alsace. La ligne horizontale de la toiture de
la nef est suivie par celle, plus haute, du chœur. Aucun transept ne s'interpose entre ces deux
parties.
VUE N° 23. - THANN : COLLÉGIALE SAINT - THIÉBAUD, VUE DES VOÛTES,
VERS LE CHŒUR
Les voûtes d'ogives sont devenues complexes, et n'offrent plus la structure claire de deux
ogives bandées diagonalement, telles qu'elles apparaissent dans les monuments antérieurs. Au
contraire, les arcs de la voûte semblent se multiplier de manière illogique.
VUE N° 24. - THANN : COLLÉGIALE SAINT - THIÉBAUD, VUE DES VOÛTES DU
BAS-CÔTÉ NORD, VERS L'EST
L'image extraordinaire de ce bas-côté caractérise parfaitement le "gothique tardif", et les
formes compliquées que prend souvent l'architecture de la fin du Moyen - Âge. La clarté et
l'articulation en éléments nettement lisibles sont abandonnées au profit d'un foisonnement de
lignes et de volumes.
Commentaire rédigé par Christian Heck
Ce dossier est la réédition numérique d'un document initialement publié en 1981 sous la
forme d'une pochette de 24 diapositives accompagnées d'un livret.
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