Rapport PROCET - Phase 1
Transcription
Rapport PROCET - Phase 1
CENTRE DE RECHERCHE SUR LES MAMMIFERES MARINS LA ROCHELLE Bilan des observations faites sur les navires pélagiques français partenaires des programmes PROCET et PETRACET Etude du contexte des captures et résultats des tests sur les dispositifs dissuasifs acoustiques (pingers) Pascale FOSSECAVE et Laurent SOULIER (IMA Bayonne) Olivier VAN CANNEYT et Vincent RIDOUX (CRMM La Rochelle) Février 2007 Avec la participation : CLPMEM de La Turballe Et le soutien financier : CLPMEM de Bayonne REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier l’ensemble des personnes et des partenaires du comité de pilotage qui ont participé à cette expérimentation pour leur implication. Un grand merci, à Mrs. Georges HEMERY du Muséum National d’Histoire Naturelle, Iker CASTEGE du Centre de la Mer côte basque, ainsi qu’à Mrs. Willy DABIN et Jérôme SPITZ du Centre de Recherche sur les Mammifères Marins de La Rochelle, pour leur aide notamment dans le traitement des données statistiques. Enfin, un merci tout particulier à tous les patrons et équipages des chalutiers pélagiques des ports de Lorient, La Turballe, de Saint-GillesCroix-de-Vie, de Saint-Jean-de-Luz et d’Hendaye, pour leur disponibilité et leur participation active à cette étude. SOMMAIRE I. Contexte I.1. La limitation des captures accidentelles de cétacés : un engagement des professionnels I.2. La limitation des captures accidentelles : une des quatre préoccupations environnementales de la pêche I.3. La limitation des captures accidentelles : un besoin de données scientifiques complémentaires II. Présentation du programme PROCET II.1. Les dates-clés II. 2. Objectifs de PROCET et lien avec les autres programmes européens III. Organisation du programme : III. 1. Moyens humains III.1.1. Ports, patrons et leurs représentants III.1.2. Observateurs III.1.3. Structures techniques et scientifiques III.1.4. Administrations III.1.5. Financeurs III. 2. Matériel : les pingers III.2.1. Définition III.2.2. Les modèles testés III.2.3. Mise en place du matériel acoustique III. 3. Protocole III.3.1. Récolte des données III.3.2. Effort d’observation III.3.3. Test des pingers III.3.4. Répartition des pingers par port III.3.5. Méthode d’analyse des données IV. Résultats IV.1. Effort d’observation IV.2. Analyse descriptive du phénomène de captures accidentelles de cétacés IV.2.1 Nombre de traits capturant et nombre de captures accidentelles IV.2.2. Répartition des traits capturant par pêcherie IV.2.3. Répartition temporelle des traits capturant IV.2.4. Répartition géographique des traits capturant IV.3. Composition des captures accidentelles IV.3.1. Les espèces rencontrées IV.3.2. Sex-ratio IV.3.3. Distribution des classes d’âge IV.3.4. Autres prélèvements et autres analyses pour le dauphin commun IV.4. Effet pinger ? V. Conclusion V. 1. Des pingers inefficaces V. 2. Un faible nombre de captures accidentelles V. 3. Des travaux complémentaires à mener I. Contexte I.1. La limitation des captures accidentelles de cétacés : un engagement des professionnels Les professionnels travaillant au chalut pélagique dans le golfe de Gascogne décident en 2002, dans une démarche volontaire, de s'organiser et de s'équiper pour tenter de limiter les captures accidentelles de petits cétacés. Dès la fin de l'année 2002, suite à la présentation du Centre de Recherche sur les Mammifères Marins (CRMM) de La Rochelle des problèmes de conservation qui touchent les populations de petits cétacés en Manche et dans le golfe de Gascogne, les professionnels élaborent un projet visant à limiter les captures accidentelles de mammifères marins et à estimer plus objectivement les captures de leur fait. Lors d'une réunion organisée le 13 janvier 2003 à Ciboure par le CLPMEM de Bayonne, les professionnels (CLPMEM de Bayonne, de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et de La Turballe) font appel aux compétences techniques et scientifiques de plusieurs structures situées en Aquitaine : l'Institut des Milieux Aquatiques (IMA), le Musée de la Mer de Biarritz et le Groupe d'Etude de la Faune Marine Atlantique (GEFMA), afin de mettre en place un plan d'action. Ils s'accordent à : - - - Tester sur leurs chaluts des répulsifs acoustiques (pingers) déjà commercialisés pour les filets maillants afin de limiter les captures accidentelles ; Signaler toute capture accidentelle au moyen de fiches mises à leur disposition par l'Institut des Milieux Aquatiques (organisme technique mandaté par les professionnels dans cette démarche) ; Marquer les cétacés capturés avant leur remise à l'eau à l’aide de scellés plastiques ; (3 animaux ont été bagués) ; Collaborer au Réseau National d'Echouage (RNE) par la présence des professionnels lors des constats d'échouage d’animaux sur le littoral ; Embarquer des observateurs à bord des navires afin d'établir un bilan des captures accidentelles. Cette initiative volontaire menée pendant l’année 2003 est à l’origine du programme professionnel PROCET. I.2. La limitation des captures accidentelles : une des quatre préoccupations environnementales de la pêche Le lien étroit entre environnement marin et activités de pêche est aujourd’hui une évidence. Pourtant l’environnement n’a pas toujours fait l’objet d’une attention particulière. Actuellement, la prise en compte de l’environnement dans les activités de pêche devient une priorité et l’enjeu primordial du secteur des pêches. D'une activité au départ uniquement tournée vers l'exploitation d'une ressource naturelle, la pêche s’exerce à présent en tenant compte de l’environnement et du niveau de la ressource. L'étude du code européen de bonnes pratiques pour une pêche durable et responsable (Commission Européenne, 2004) et du code de conduite pour une pêche responsable de la FAO (FAO, 1995) révèle que les principales préoccupations environnementales de la pêche sont : - Eviter la surpêche ; - Limiter les prises accessoires ; - Limiter les prises accidentelles ; - Minimiser les effets collatéraux (déchets, pollution…). Chacune de ces préoccupations correspond à un phénomène complexe dont les connaissances scientifiques ne sont que partielles. Il n'existe donc pas de méthode simple pour les mettre en œuvre. Un changement stratégique nécessaire s’opère concernant ces quatre priorités environnementales tant au niveau de la politique commune des pêches que des professionnels. Les professionnels s’impliquent dans de nombreux programmes concernant notamment la gestion et l’amélioration des techniques de pêche, comme le programme ASCGG (Amélioration de la Sélectivité des Chaluts dans le Golfe de Gascogne - CNPMEM), le programme OCIPESCA (Observatoire Scientifique des Pêches Artisanales - AGLIA), le programme Sélectivité Langoustine (AGLIA). Au niveau international, ces préoccupations sont l’objet de nombreuses conférences. Ainsi la Conférence internationale sur la pêche responsable (mai 1992) à Cancùn (Mexique) et la conférence de Rio « environnement et développement » donnent un support politique à l’amélioration de la gestion des pêcheries aussi bien qu’à l’utilisation durable des ressources marines. Au niveau européen, la dimension environnementale est intégrée dans la politique commune de la pêche. Le règlement (CE) N°2371/2002 du conseil du 20 décembre 2002 porte sur la conservation et à l'exploitation durable des ressources halieutiques dans le cadre de la politique commune de la pêche. Concernant plus particulièrement les cétacés, deux textes sont à ce jour en vigueur. Le premier est la Directive « Habitat » 92/43/CEE et 97/62/CEE (Annexe IV), 1992, qui instaure une protection stricte de tous les cétacés, l’annexe II, prévoyant la création de Zones Spéciales de Conservation (ZSC), pour deux espèces d’intérêt communautaire : le marsouin commun (Phocoena phocoena) et le grand dauphin (Tursiops truncatus). Le second, qui a été adopté pendant la réalisation du programme PROCET, est le règlement du 26 avril 2004 visant à réduire les captures accidentelles dans les engins de pêche de cétacés tels que les dauphins et les marsouins (Règlement CE n°812/2004). Ce règlement fait suite à la proposition de règlement du conseil COM (2003) 451 final. Il renforce les mesures de la Directive « Habitat » de 1992. Ce règlement s’appuie sur trois types de mesures : - - Le premier type a pour objectif d’interdire progressivement les filets maillants dérivants dans la Baltique ; Le second type rend obligatoire l’utilisation de dispositifs acoustiques sur les filets fixes dans l’ensemble des eaux communautaires (à partir de juin 2005 en mer du Nord et en mer Baltique, à partir de janvier 2006 en mer Celtique et en Manche occidentale et à partir de 2007 en Manche orientale). Seuls les navires de petites tailles (longueur < à 12 m) ne seront pas concernés par cette mesure ; Le troisième type vise à assurer un suivi des prises accidentelles de cétacés par des programmes d'observations obligatoires. Les États membres doivent concevoir des programmes d'observation à bord, afin de contrôler les prises accidentelles de cétacés dans les pêcheries identifiées comme présentant un risque élevé (chaluts pélagiques et filets maillants). Pour les navires de moins de 15 mètres, à bord desquels le programme d'observation ne peut être appliqué pour des raisons de sécurité ou pour d'autres motifs, les États membres doivent établir d'autres méthodes de contrôle indépendant en mer. Ainsi la thématique de la limitation des captures accidentelles de cétacés s’inscrit dans le schéma général d’intégration des exigences environnementales dans la gestion des activités de pêches. Pourtant cette problématique revêt un caractère particulier. En effet, l’interaction entre pêcheries et mammifères marins n’est pas une relation simple proies/prédateurs, les cétacés ne faisant pas l’objet d’une exploitation. Les interactions sont indirectes, par le biais de relations compétitives complexes : - interactions biologiques : consommation de ressources similaires ou, au moins, liées dans le fonctionnement des écosystèmes ; interactions opérationnelles : lors des opérations de pêche, interaction réalisée au détriment des deux partenaires, destruction du matériel de pêche, perte de la pêche pour les pêcheurs et risque de mortalité pour les cétacés. De plus, la problématique des captures accidentelles de dauphins n’est pas uniquement une préoccupation scientifique de conservation et préservation des stocks de cétacés. Elle a également une portée médiatique. En effet, le dauphin plus qu’un maillon de l’écosystème est devenu un véritable symbole populaire. Ainsi l’intérêt et l’engagement de différentes structures sont de plus en plus importants : ONG environnementalistes, associations de défense des cétacés ou de techniques de pêche particulière. Les actions médiatiques prenant à témoin la sensibilité du grand public se multiplient. Depuis 2004, Greenpeace a entrepris une action d’envergure visant à obtenir l’interdiction du chalutage pélagique au motif des prises accidentelles de dauphins. Leurs actions se sont entre autre traduites par des actions en mer pour empêcher les navires de travailler et par le dépôt de cadavres de dauphins devant certains ministères. La limitation des captures accidentelles de dauphins est donc l’objet d’une part d’un questionnement scientifique tendant à évaluer l’impact de celles-ci sur la population de cétacés et d’autre part d’un débat passionné pour la protection non plus de l’espèce mais de chaque dauphin individuellement. I.4. La limitation des captures accidentelles : un besoin de données scientifiques complémentaires Différentes études et recherches sont menées depuis une vingtaine d’années visant à connaître les conditions de captures accidentelles, à comprendre ce phénomène et à en évaluer l’impact. Les études réalisées jusqu’à ce jour ne permettent pas d’estimer de manière fiable le taux de mortalité dû aux captures accidentelles par les navires de pêche. L’impact de ces captures accidentelles sur la population de cétacés reste peu documenté. Les différents rapports scientifiques disponibles sur ce sujet (Fertl et Leatherwood, 1997 ; Morizur, 1995 ; Morizur, 1999 ; Northridge, 1984 ; Tregenza, 1999) recensent des informations qualitatives sur les captures accidentelles. Ils indiquent donc que des interactions opérationnelles ont été observées dans les filets maillants dérivants et les filets de fond calés, les sennes coulissantes et les chaluts pélagiques. Le programme BIOECO (1995) montrait que les captures accidentelles de delphinidés dans le golfe de Gascogne étaient apparues dans quatre pêcheries pélagiques (pêcherie hollandaise de chinchard, pêcherie française de thon, pêcherie française de merlu, pêcherie française de bar). Northridge indique que les captures accidentelles dans les chaluts pélagiques sont très variables, certaines pêcheries enregistrent des taux élevés, alors que d’autres présentent un taux de capture faible voire nul. Il est probable que les facteurs tels que la dimension de l’ouverture, la vitesse et la durée du chalutage, ainsi que le comportement de chasse des dauphins autour des engins et chevauchement ponctuel entre zones de pêche et zone de répartition des petits cétacés soient à l’origine de cette variabilité dans les taux de captures accidentelles (Northridge, 1991). Parallèlement, le RNE (réseau d’échouage national) enregistre les échouages de cétacés sur les côtes françaises. A partir de 1988, des mortalités épisodiques massives de petits delphinidés sont apparues de manière récurrente dans les séries d’échouages. Ces échouages multiples observés sur la côte atlantique française s’étendent également au sud-ouest des îles britanniques. Sur la côte atlantique française, certaines années enregistrent des effectifs élevés : en 1989, 790 échouages ont été recensés, 480 en 1991, 740 en 1997, 550 en 1999 et 670 pour l’année 2000. Ces pics d’échouages sont hivernaux (de janvier à mars) et concernent majoritairement le dauphin commun. L’hypothèse émise par les scientifiques est que la composante majeure de ces mortalités serait la capture accidentelle dans un engin de pêche (Van Canneyt et al. 2002). Partant de ces différents constats, les professionnels ont décidé de poursuivre l’initiative de 2003, de rechercher un répulsif acoustique efficace pour éloigner les dauphins des chaluts. Les différents partenaires travaillent donc à la mise en place d’un programme pour valider scientifiquement l’efficacité des dispositifs. Le programme PROCET est ainsi contractualisé fin 2003. II. Présentation du programme PROCET II.1. Les dates clés 14 JANVIER 2004 : - Les professionnels présentent au directeur de la Direction des Pêches Maritimes et de l’Aquaculture (DPMA), M. SORAIN, ainsi qu’aux scientifiques de l’IFREMER et du CRMM leur démarche volontaire initiée en 2003 et montrent leur implication dans ce dossier sensible ; - Ils veulent limiter les captures accidentelles. Pour atteindre cet objectif, ils demandent le soutien de la DPMA mais aussi le soutien des chercheurs de l’IFREMER, afin de mettre en place une vraie démarche scientifique qui permettrait de connaître l’efficacité des répulsifs à cétacés. Le test de différents répulsifs permettrait éventuellement de déterminer quel modèle actuellement sur le marché apporterait les meilleurs résultats ; - L’IFREMER présente les objectifs du programme européen PETRACET et montre la nécessaire implication des professionnels. Le but de PETRACET étant d’évaluer les captures accidentelles générées par les chalutiers pélagiques de la flottille communautaire, l’IFREMER est en charge d’évaluer l’impact de la flottille française particulièrement en Manche et dans le golfe de Gascogne. Pour ce faire, les scientifiques de l’IFREMER ont besoin de l’accord des professionnels pour l’embarquement d’observateurs ; - Le directeur de la DPMA incite les différents acteurs de ce sujet sensible à travailler de concert ; Conclusion : La collaboration entre les professionnels et les scientifiques est admise par tous. La mise en place d’une méthode de validation des pingers sera conjointe. C’est le point de départ des deux programmes : PROCET et PETRACET sont liés et complémentaires. Le programme National PROCET est en partie financé par la DPMA via le CNPMEM, PETRACET fonctionne avec le soutien de financements communautaires. 6 FEVRIER 2004 : - Les professionnels confirment leur participation active aux programmes européens et leur volonté de collaboration ; ils acceptent d’embarquer des observateurs à leur bord ; - Les chercheurs de l’IFREMER acceptent de soutenir les professionnels dans leur démarche et par conséquent décident de travailler de concert avec les pêcheurs et les organismes techniques (IMA) en charge du suivi des actions déjà mises en œuvre depuis 2003 (installation des pingers, marquage des animaux capturés accidentellement…) afin de mettre en place un protocole de validation du test des pingers ; - Création d’un comité de pilotage associant la DPMA, le CNPMEM, les CLPMEM de Bayonne, de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et de La Turballe, l’IFREMER, le CRMM, l’IMA, le bureau d’étude YLAHE, l’AGLIA ainsi que le SMIDAP. AVRIL / JUIN 2004 : - Mise en place des conventions liant les différents partenaires de ces programmes ; - Finalisation des protocoles scientifiques d’évaluation des captures accidentelles et de validation des différents systèmes répulsifs qui seront testés ; - Collaboration concernant l’analyse des données récoltées et définitions des destinataires de l’information issue des observations ; - Organisation des embarquements à bord des chalutiers pélagiques français (formation des observateurs prévue en juin et début des observations pour la campagne de thon en août 2004). JUILLET 2004 / SEPTEMBRE 2005 : Lancement des campagnes d’observation à bord des chalutiers pélagiques. II. 2. PROCET : Objectifs et Collaboration avec les programmes européens Objectif : Le programme PROCET (PROtection des CETacés) consiste à améliorer et valider l’utilisation de dispositifs sélectifs et en premier lieu, à évaluer l’efficacité des répulsifs acoustiques (pingers) placés sur les chaluts pélagiques à l’initiative des professionnels. Ce programme d’une durée de 18 mois a été contractualisé en novembre 2003 et la campagne d’observation se déroule entre juillet 2004 et avril 2005. Il prévoit de tester l’efficacité de 3 modèles de pingers disponibles sur le marché. Afin d’obtenir des données comparatives, l’effort d’observation doit donc être ventilé équitablement sur des opérations de pêche avec et sans pingers, réalisées dans les mêmes conditions (navire, engin de pêche, zone de pêche, espèce cible, période de la journée). Les données sont collectées par des observateurs du bureau d'étude YLAHE. PROCET : Un programme professionnel dans la problématique générale sur les captures accidentelles de dauphins et l’impact sur les populations PROCET est un programme professionnel maillon de la recherche en faveur de la limitation des captures accidentelles et de la compréhension du phénomène de captures accidentelles. Ce programme est couplé à un programme européen PETRACET PElagic TRAwls and CETaceans. Le programme PETRACET (PElagic TRAwls and CETaceans) est proposé et financé par la Commission Européenne (Direction Générale de la Pêche, appel d’offre fish/2003/09) sur les conseils du Subgroup on Fishery and Environment (SGFEN) et du Comité Scientifique, Technique et Economique des Pêches (CSTEP). Le programme doit permettre la mise en place d'un schéma de surveillance des captures accidentelles de cétacés dans les pêcheries européennes à travers le déploiement d'observateurs embarqués. De même, l'étude vise à collecter des données qui participeront à terme à l'évaluation de l'impact des chaluts pélagiques sur les populations de cétacés dans le golfe de Gascogne, la Manche et la Mer Celtique. La coordination technique et administrative du programme à l'échelle européenne est assurée par un bureau d'étude basé en Angleterre, Mac Alister Elliot and Partners Ltd (MEP), et la coordination scientifique par le Sea Mammal Research Unit (St Andrews, Ecosse) en la personne du Dr Simon Northridge (durée du programme 18 mois). Les deux objectifs sont les suivants : - estimation des captures accidentelles par unité d’effort ; collecte des données qui contribueront à l’étude sur la distribution et les abondances relatives des cétacés par observation des zones prospectées lors des marées. Dans le but de mutualiser les moyens financiers et de gagner en efficacité, la récolte de données des deux programme PROCET et PETRACET est gérée par le même comité de pilotage et le même bureau d’étude. On observe que les organismes investis dans le programme PETRACET sont également impliqués dans un autre programme de recherche européen : NECESSITY. Un volet de ce programme porte sur les prises accidentelles de cétacés dans les pêcheries européennes au chalut pélagique. Celui-ci a pour objectif de définir des engins et des pratiques de pêche pour réduire les prises d'espèces non ciblées et les rejets ainsi que de collecter et analyser des données au niveau national sur les captures accidentelles de cétacés. Dans ce cadre, 4 pingers seront testés ainsi qu'un système de “barrière anti-dauphins“, soit un panneau de grandes mailles (1600 mm) positionné en travers du chalut au niveau de la jonction des grandes mailles de 4m et des mailles de 800mm. Finalement des tests valideront ou infirmeront l'hypothèse que les prises accidentelles de cétacés ont lieu lors du virage. A cela s'ajoute un quatrième projet SCAN qui a pour objectif d'évaluer les stocks de dauphins communs. Des interactions ont commencé à se mettre en place avec les projets menés au niveau national, PETRACET et PROCET. Les résultats réalisés dans le cadre de NECESSITY, en particulier sur les dispositifs acoustiques ou sélectifs seront communiqués aux professionnels en fonction de l'avancement des travaux, pour éventuellement orienter les essais qui seront menés sur les navires professionnels dans le cadre de PROCET. III. Organisation du programme : A l’issue de la concertation entre les professionnels, leurs représentants et les structures scientifiques et techniques, il est décidé que le CNPMEM prenne en charge l’exécution du programme et s’appuie sur le réseau des comités locaux. Il est assisté des compétences de ses partenaires pour les différentes phases du programme. Le CNPMEM met en place un comité de pilotage, chargé de : - favoriser la transmission des informations du programme entre acteurs ; décider des actions à mener ; décider des orientations à prendre à l’issue du programme ; valider le manuel de l’observateur ; viser et accepter le rapport final ; décider de la diffusion à donner des informations qu’il recueille. Présidé par Xavier TIMBO, patron pêcheur de La Turballe, le comité de pilotage PROCET est composé de représentants des comités locaux de Lorient, La Turballe, Saint Gilles Croix de Vie et Bayonne, de PROMA, des scientifiques d’IFREMER, du CRMM, de l’IMA (observatoire AGLIA), de la Direction des Pêches (Ministère de l’Agriculture et de la Pêche) et de la Direction de la Nature et des Paysages (Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable). le bureau d’étude chargé de réaliser la récolte de données fait partie du comité de pilotage à titre temporaire, il n’est pas amené à décider de la suite des actions à mener. Un groupe technique issu du comité de pilotage, composé des partenaires scientifiques, a la charge d’écrire le protocole scientifique et de rédiger les rapports d’étape transmis au comité de pilotage. Le programme est prévu initialement pour une durée de 14 mois (de juillet 2004 à septembre 2005). III. 1. Moyens humains III.1.1. Ports, patrons et leurs représentants Si le programme PROCET est réalisé au bénéfice de la flottille pélagique française dans son ensemble, soit 211 navires français en 2005 selon le fichier Flotte de la Direction des Pêches, les principaux navires et professionnels impliqués dans le programme sont issus des ports de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, La Turballe et Saint-Jean-de-Luz. Le port de La Turballe, avec 28 unités armées au pélagique est le premier port pélagique de la façade atlantique et rassemble 13,3% de la flottille nationale. Deuxième, le port voisin de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, abrite quant à lui 22 unités pélagiques dans le quartier des Sables d’Olonne. Enfin, les ports de la Côte Basque (Saint-Jean-de-Luz et Hendaye) accueillent la troisième flottille pélagique de la façade atlantique avec 12 unités (données 2005). L'activité pélagique est principalement le fait de navires travaillant seuls : sur les 211 navires français travaillant au chalut pélagique, 133 travaillent seuls et 78 l’utilisent en bœuf (un chalut pour deux navires). Cette de pêche au chalut pélagique tous métiers confondus présente une diversité importante, tant en tonnage qu’en espèces et en zones de pêche Ainsi, en 2003, 56 espèces différentes ont été capturées au chalut pélagique. Les captures en tonnages se réalisent principalement sur dix espèces dont l'anchois, le thon germon, le thon rouge, le merlu ou le bar. Les captures effectuées par les navires pélagiques s'étendent du golfe de Gascogne jusqu'à la Manche. La particularité principale de la flottille pélagique atlantique réside donc dans le fait que les campagnes de pêche sont bien distinctes tant au niveau géographique que temporel. Leur activité est saisonnière (cf. figure 1). 1800000 1600000 1400000 captures en kg 1200000 1000000 800000 600000 400000 maquereau commun anchois sardine germon chinchard commun bar thon rouge griset mulet merlu 200000 0 J F M A M J J A S O N D Figure 1 : Saisonnalité des principales pêcheries pélagiques de la façade Atlantique en 2003 (Source : IMA) Les comités locaux impliqués dans le programme ainsi que PROMA constituent de réels relais locaux, assurant la transmission des informations aux patrons et l’organisation des embarquements. Ils permettent de faire remonter au comité de pilotage le degré d’implication des patrons, leurs attentes et observations. III.1.2. Observateurs La société YLAHE est l’organisme prestataire de services retenu par le CNPMEM pour récolter des données. Elle se charge de recruter et de former des observateurs d’après le cahier des charges défini par le comité de pilotage. Elle assure la saisie des données et leur transmission au CNPMEM. Les partenaires du programme mettent à disposition, dans la mesure de leurs possibilités, un endroit pour accueillir les observateurs et du matériel afin qu’ils puissent entrer les données sous format informatique. III.1.3. Structures techniques et scientifiques L’Association Grand Littoral Atlantique (AGLIA) favorise la liaison entre les partenaires professionnels et met à disposition l’expertise technique qu’elle a au sein de l’observatoire des pêches du golfe de Gascogne piloté par l’Institut des Milieux Aquatiques de Biarritz (IMA). L’IMA collabore au sein du comité de pilotage et apporte son expertise technique et scientifique sur les pingers. Il participe au dépouillement et à l’analyse des données. Il favorise les contacts sur le terrain au vu de son expérience acquise auprès des professionnels. L’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER) assiste le CNPMEM dans la rédaction du protocole scientifique et guide le Comité de pilotage dans ses choix techniques sur le matériel. Il peut adapter le logiciel prévu pour PETRACET à PROCET. Il participe au groupe technique. Le Centre de Recherche de Mammifères Marins de La Rochelle (CRMM) assiste le CNPMEM dans la rédaction du protocole scientifique et apporte au Comité de pilotage sa connaissance sur les mammifères marins. Il a en charge le dépouillement et l’analyse d’une partie des données du programme. Il participe au groupe technique et aide à la formation des observateurs sur le point qui concerne particulièrement les prélèvements et la manipulation des mammifères marins. Le Syndicat Mixte de développement de l’aquaculture et de la Pêche en Pays de Loire (SMIDAP) collabore apporte son expertise technique et scientifique. Il favorise les contacts sur le terrain au vu de son expérience acquise auprès des professionnels et facilite les relations avec la Région Pays de Loire. III.1.4. Administrations Par leur participation au comité de pilotage, la Direction des pêches et la Direction de la Nature et des Paysages permettent de confronter les orientations du programme avec la réglementation européenne en vigueur ou en préparation. Elles peuvent également informer la Commission européenne de l’existence du projet. Le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) Etel, qui dépend de la Direction des Affaires Maritimes et des Gens de Mer, facilite l’embarquement des observateurs à bord des navires, en établissant la liste globale des bateaux participant à PROCET. III.1.5. Financeurs Le projet, d’un montant prévisionnel de 141 000 € TTC, bénéficie d’un apport par les professionnels, pour 14.5% du budget, d’une subvention de la Direction des Pêches à hauteur de 35.5% et d’une aide européenne IFOP (Instrument Financier d’Orientation de la Pêche) à hauteur de 50%. Un programme est monté en parallèle de PROCET, NECECET PRO, entre les professionnels et l’IFREMER. Il a pour but de réaliser des essais de dispositifs d’échappement de dauphins dans les chaluts pélagiques, dans le cadre du programme européen NECESSITY. Les deux programmes ont en commun l’objectif général de diminution des captures accidentelles de dauphins par la pêcherie au chalut pélagique, par des méthodes différentes. Une mise en commun des personnes impliquées, des savoirs acquis, du matériel est opérée. Les financements sont issus de la Région Pays de Loire, de l’Ifremer et des comités locaux de La Turballe et Saint Gilles. III. 2. Matériel : les pingers III.2.1. Définition Un pinger est un répulsif acoustique. L’appareil émet des signaux sonores dans l’eau qui, selon l’amplitude et la modulation de fréquence, vont provoquer un changement de comportement de l’animal. Les paramètres à prendre en compte pour juger de l’efficacité du pinger sont notamment l’espèce en question, la distance entre le répulsif et l’animal, la portée du signal. La recherche sur la réaction des animaux face aux pingers est encore en cours. Néanmoins, la Commission européenne impose leur utilisation. Il est donc décidé de tester les modèles de pingers disponibles sur le marché au moment de l’expérimentation. III.2.2. Les modèles testés Sont retenus les modèles suivants : - Aquamark 200® (Aquatec Subsea) ; FMDP 2000® (Fumunda) ; Hight Impact Black Saver® (Savewave). Ils différent tous par leurs caractéristiques, c’est pourquoi il a été décidé de tous les comparer dans les conditions réelles de travail d’une paire de chalutiers pélagiques, et ce, durant toutes les campagnes de pêche de ces unités. Figure 2 : Pinger "FUMUNDA – FMDP 2000" (Photo : P.FOSSECAVE - IMA Bayonne) Le modèle FMDP 2000® est le plus ancien, c’est aussi le moins puissant avec 135 dB. Son absence de fréquence harmonique, sa fréquence unique (10 kHz) et surtout son « bip » à intervalle identique et régulier (1 bip toutes les 4 secondes) le différencient des deux autres modèles testés. Le modèle Aquamark 200® et le modèle Hight Impact Black Saver® utilisent tous les deux les hautes fréquences harmoniques, ce qui leur permet de fonctionner sur une large bande de fréquence proche de celle des dauphins, qui s’étend de 20 à plus de 150 kHz. Ainsi, ces pingers couvrent respectivement une bande de fréquence allant de 20 à 150 kHz pour Aquamark 200® et une bande de fréquence de 30 à 160 kHz pour le Hight Impact Black Saver®. Leurs bips sont aussi d’une durée variable avec des intervalles aléatoires de 4 à 30 secondes. Le modèle Hight Impact Black Saver® est le plus puissant des pingers testés durant le protocole PROCET, avec 155 dB. Figure 3 : Les pingers "Aquamark 200" (en haut) et "Black Saver Savewave" (en bas) (Photos : Aquatec Subsea, Savewave et P.FOSSECAVE – IMA Bayonne) III.2.3. Mise en place du matériel acoustique Durant la phase de test, la mise en place des pingers (nombre et position) sur le train de pêche a été réalisée selon les recommandations des fournisseurs. Haute fréquence harmonique Fréquence : 20-150 Khz AQUAMARK 200 AQUATEC SUBSEA Puissance :145 dB Intervalle entre 2 signaux : 4-30 secondes (aléatoire) Haute fréquence harmonique Fréquence : 10 Khz FUMUNDA FMDP-2000 Puissance :132 dB Intervalle entre 2 signaux : 4 secondes Haute fréquence harmonique Fréquence : 30-160 Khz DOLFIN SAVER SAVEWAVE Puissance :155 dB Intervalle entre 2 signaux : 4-30 secondes (aléatoire) Figure 4 : Rappel des caractéristiques des différents pingers testés dans le cadre de PROCET et leur localisation sur le train de pêche (Source : IMA d’après CHAUSSADE, 1988 et fabricants de pingers III. 3. Protocole Un protocole scientifique d’observation et de validation des pingers est mis en place conjointement entre les scientifiques de l’IFREMER et les représentants professionnels (avec l’aide de leurs structures techniques). Il est calqué sur le protocole de PETRACET. Afin de valider l’approche d’utilisation des pingers, il est prévu que 50 % des traits soient réalisés avec le(s) pinger(s) en action et 50 % sans, et ce dans des conditions semblables. Afin d’assurer une ventilation équitable des trois modèles de pinger par pêcheries, les ports de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, La Turballe et Bayonne disposent chacun d’un type de pingers. Il est aussi prévu de répartir équitablement les observateurs dans chacun de ces ports. Contrairement à PETRACET, l’observateur a la responsabilité durant l’expérimentation PROCET du suivi de l’échantillonnage et donc de la décision de mise en œuvre ou non des pingers. Dans un souci de collecte de données comparatives, il est important de respecter l’ordre de la séquence (test T, puis blanc B) dans la série de traits à réaliser dans les mêmes conditions : test 1 – blanc – test 2 – blanc – test 3 – etc… Le protocole prévoit un minimum de 2/3 des traits à échantillonner par marée. III.3.1. Récolte des données Les données statistiques analysées dans ce rapport sont issues des observations faites lors des embarquements PROCET et PETRACET. Elles ont été recueillies grâce aux formulaires de saisie1 remplis par les observateurs embarqués à bord des navires pélagiques entre le mois de juillet 2004 et le mois de septembre 2005. Ces données statistiques permettent donc de décrire le contexte des captures accidentelles sur totalité des marées observées. L’effort d’observation réalisé a permis d’apporter des éléments de réponse concernant le volume et la composition des captures accidentelles, leur répartition dans le temps et l’espace, les pêcheries concernées, et l’influence de certains facteurs tels que l’état de la mer, la durée des traits et la vitesse de chalutage. Enfin les données collectées ont permis d’évaluer l’efficacité des pingers. Il est important de préciser qu’aucune extrapolation des données recueillies n’a été faite pour l’analyse des captures accidentelles présentées dans ce rapport. III.3.2. Effort d’observation Les pêcheries de bar se situent principalement en Manche Ouest et sur le plateau continental dans le Golfe de Gascogne. Les pêcheries des grands pélagiques (les thonidés) sont situés plus au large et dans les zones d'eau profonde (au delà de l'isobathe de 200 mètres pour le thon germon ou à proximité du Gouf de Capbreton pour le thon rouge). Les petits pélagiques, comme l'anchois, sont quant à eux capturés en majorité à l'embouchure de la Gironde. Ainsi, l’effort d’observation prévu pour les deux programmes PETRACET et PROCET correspondait totalement à l’activité des navires pélagiques. 1 Cf. Manuel de l’observateur en annexe 1. Près de 80 navires volontaires des quatre régions de la façade atlantique sont concernés par cette problématique de limitation des captures accidentelles de cétacés. Le programme touche la majorité (90%) des navires pélagiques français travaillant en bœuf. L’effort d’observation se déploie en fonction du protocole élaboré entre les partenaires du comité de pilotage, de façon plus ou moins intense selon la saisonnalité et les pêcheries. III.3.3. Test des pingers - Pêcherie au Bar Les traits ont une durée moyenne de 6 heures, de nuit comme de jour, ce qui représente une moyenne de 4 traits par 24 heures. La durée moyenne d’une marée est de 5 jours. Il est nécessaire d’assurer une alternance (TBTB) durant la marée et de respecter la série jour (TBTBTB) sur une même période de la journée (sens de la flèche, tableaux 1 et 2). Tableau 1 : Série de tests sur le bar Période : T0 T+ 6 h ..... Jour C Test Blanc Jour D Blanc Test Jour E Test Blanc Jour F Blanc Test ..... T+ 12 h T + 18 h Test Blanc Test Blanc Blanc Test Blanc Test En cas de problème sur un ou plusieurs traits, la série doit rester identique (TBTB). Exemple : Tableau 2 : Série de tests sur le bar (avec nul) Période : T0 T+ 6 h T+ 12 h ..... Jour C Test Blanc Test Jour D Nul Test Blanc Jour E Blanc Blanc Nul Jour F Test Test Test ..... T + 18 h Blanc Test Blanc Test - Pêcherie à l’Anchois La durée moyenne des traits est de 1 à 2 heures. Les opérations de pêche ont lieu principalement de jour (excepté de septembre à novembre), soit une moyenne de 6 traits par jour environ. La durée moyenne de la marée est de 1 à 2 journées. Pour l’anchois de janvier – mars (dit de printemps), les années 2003-2004 ont vu les captures baisser de manière importante et la saison raccourcie à moins de un mois. La pêche s’effectue de jour et plutôt au fond. En juin – juillet, la pêche se fait en surface et de jour. De septembre à novembre, elle se pratique de jour au fond et de nuit en surface. Toutes ces périodes doivent être observées en assurant une couverture minimale de 2/3 des traits par marée (tableaux 3 et 4). Tableau 3: Période : ..... Jour C Jour D ..... Série de tests sur l’anchois (traits de jour) T0 T + 1h ......... T + 6h Test Blanc Blanc Test Blanc Test ......... ......... Tableau 4 : Série de tests sur l’anchois (traits de nuit) Période : T0 T + 1h ......... ..... Nuit C Test Blanc ......... Nuit D Blanc Test ......... ..... T + 6h Blanc Test - Pêcherie au Thon Les 2 traits d’une durée moyenne de 6 heures ont lieu durant la nuit, il faut donc 2 nuits pour avoir une séquence complète sur la même période (TB, tableau 5) pour chaque trait le but de l’échantillonnage présenté est de neutraliser les effets calendrier : période de la nuit et date. Dans cette pêcherie tous les traits doivent être observés. Tableau 5 : Série de tests sur le thon Période : 1 2 ..... nuit E Test Blanc nuit F Blanc Test nuit G Test Blanc nuit H Blanc Test ..... III.3.4. Répartition des pingers par port Pour permettre le test simultané des trois modèles de pingers, chaque modèle a été attribué à un port. Ainsi, les navires ont respectivement été équipés du modèle Aquamark 200® à La Turballe, Fumunda FMDP 2000® à Saint-GillesCroix-de-Vie et du modèle Savewave Hight Impact Black Saver ® à Saint-Jeande-Luz. III.3.5. Méthode d’analyse des données Un certain nombre de tests statistiques sont effectués afin de déterminer la significativité des informations présentées dans ce rapport. Le test du χ² (khi deux ou khi carré) est retenu pour évaluer l’efficacité des pingers. En effet, le Khi deux est un des tests les plus employés en statistique parce qu’il permet de valider des hypothèses concernant une propriété concrète d’un ensemble de données statistiques. Ainsi, dans le cas de PROCET, en comparant les traits sans pinger et les traits avec pinger, le test du Khi deux permet de déterminer si les pingers sont efficaces ou non. Les tests effectués permettent aussi d’évaluer cette efficacité des pingers selon différents paramètres : - les différents modèles de pinger ; les pêcheries. Afin d'estimer la robustesse des résultats, des intervalles de confiance à 95% sont évalués par bootstrap en ré-échantillonnant 1000 fois, avec replacement du jeu de données des traits observés. IV. RESULTATS IV.1. Effort d’observation GRAPHIQUE A INSERER 13 observateurs se sont succédés sur près de 40 navires volontaires dans le cadre des programmes PROCET et PETRACET, permettant l’observation de 1 314 opérations de pêche (traits) entre juillet 2004 et septembre 2005 (14 mois) durant 246 jours de mer. Le protocole d’observation a été élaboré par le comité de pilotage en collaboration avec les experts de l’IFREMER. La répartition des observations par pêcherie est la suivante : Germon 13% Chinchard 2% Divers 1% Anchois 44% Bar 40% Figure 5: Répartition de l'effort d'observation par pêcherie (Source : Base PETRACET et PROCET) La pêcherie du bar est celle qui comporte le plus grand nombre d’observations. La répartition mensuelle du nombre de traits observés est la suivante : 250 Nb de traits observés 200 150 100 50 0 juil- août- sept- oct- nov- déc- janv- févr- ma avr- mai- juin04 04 04 04 04 04 05 05 rs-05 05 05 05 juil- août- sept05 05 05 Figure 6: Répartition mensuelle de l'effort d'observation (Source : Base PROCET et PETRACET) IV.2. Analyse descriptive du phénomène de captures accidentelles de cétacés IV.2.1 Nombre de traits capturants et nombre de captures accidentelles 1314 traits ont été observés pendant 14 mois sur les différents métiers au chalut pélagique (anchois, bar, thon chinchard). 1270 traits n’ont pas généré de captures accidentelles de cétacés. Ainsi sur la totalité de l’étude, 97% des traits ne sont pas concernés par le phénomène de captures accidentelles de cétacés. 42 traits soit 3% des traits observés en 14 mois ont entraîné des captures accidentelles de cétacés. Ces 42 traits ont capturé accidentellement 180 individus. nbre de traits ayant généré des captures accidentelles nbre de traits n'ayant pas généré des captures accidentelles 3% 97% Figure 7 : Proportion des traits ayant généré ou non des captures accidentelles IV.2.2. Répartition des traits capturants par pêcherie Aucun trait sur les 568 observés n’a entraîné de captures accidentelles dans la pêcherie de l’anchois quelle que soit la période ou la zone de pêche. Sur les 527 traits observés dans la pêcherie de bar, 35 ont capturés accidentellement un ou plusieurs cétacés. Sur les 173 traits observés dans la pêcherie de thon germon, 6 ont capturés un ou plusieurs cétacés. Aucun trait observé dans la pêcherie de chinchard n’a capturé accidentellement de cétacés. nbre de traits observés 600 nbre de traits ayant générés des captures 568 527 Nbre de traits observés 500 400 300 200 173 100 35 6 0 27 0 17 1 0 anchois bar germon chinchard divers Figure 8: Les captures accidentelles par pêcherie (Source : Base PROCET et PETRACET) Ainsi 92% des captures accidentelles observées ont eu lieu lors des traits ciblant le bar (figure 8). IV.2.3. Répartition temporelle des traits capturants Les différents métiers exercés par la flottille pélagique étant saisonniers, la répartition temporelle à l’échelle du mois des traits capturants suit les saisons de pêche. Ainsi la période hivernale pendant laquelle les professionnels ciblent le bar comptabilise le plus de traits capturants. Lors de l’étude, la majorité des traits capturant ont été réalisés en février. Les mois de juin et octobre-novembre sont des périodes où les professionnels exercent principalement la pêche de l’anchois. Aucune capture accidentelle n’a été observée. Les mois de juillet – août – septembre correspondent à la saison de pêche du thon germon, peu de captures accidentelles ont été observées. Nb de traits non capturant Obs Nb de traits capturant no v04 DE C 04 JA N 05 FE V 05 M AR S 05 JU IN 05 04 04 O CT T SE P JU JU IL IL 04 04 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 Figure 9 : Répartition mensuelle des traits capturants ou non sur la pêcherie d’anchois (Source : Base PROCET et PETRACET) Nb de traits capturant Nb de traits non capturant obs 200 180 nbre de traits 160 140 120 100 80 60 40 20 0 DEC 04 JAN 05 FEV 05 MAR 05 AVR 05 MAI 05 Figure 10 : Répartition mensuelle des traits capturants ou non sur la pêcherie de bar (Source : Base PROCET et PETRACET) GRAPHIQUE A INSERER Figure 11 : Répartition mensuelle des traits capturants ou non sur la pêcherie de thon (Source : Base PROCET et PETRACET) Lorsqu’on étudie la répartition temporelle des traits capturant à l’échelle de la journée, on constate que les accidents de captures de cétacés sont fortement concentrés sur de très courtes périodes. Ainsi sur les 22 traits capturants observés en février, 11 se sont produits en l’espace de 3 jours dans une même zone. Ce seul évènement correspond en fait à plus de 51 % du nombre de captures accidentelles survenu sur l’ensemble du programme. Ce pic de captures n’a été observé qu’une fois, pendant une période extrêmement courte de 3 jours, sur l’ensemble des 14 mois d’observations. Les captures accidentelles apparaissent comme un phénomène très ponctuel. Nb de traits capturant nb de traits non capt obs 45 40 nombre de traits 35 30 25 20 15 10 5 0h 00 -0 1h 00 2h 01 -3 h0 0 4h 01 -5 h0 0 6h 01 -7 h0 0 8h 01 -9 h0 10 0 h0 111 12 h0 0 h0 113 h0 14 0 h0 115 h0 16 0 h0 117 18 h0 0 h0 119 h0 20 0 h0 121 22 h0 0 h0 123 h0 0 0 Figure 12 : Répartition horaire des captures accidentelles sur la pêcherie de bar, sur la base de l’heure de virage (Source : Base PROCET et PETRACET) D’après cette répartition par heure de virage des traits observés ayant généré ou non des captures accidentelles, il apparaît difficile de conclure même si une tranche horaire semble la plus critique. IV.2.4 Répartition géographique des traits capturants La localisation des captures accidentelles de cétacés observées lors la campagne sur les navires pélagiques nous permet de mettre en évidence plusieurs points. Tout d’abord, les captures ont été observées aussi bien en Manche que dans le golfe de Gascogne. Des captures ont été faites dans les différents secteurs du Golfe de Gascogne. Pendant l’année d’observation, les captures ont été moins nombreuses en Manche que dans le Golfe de Gascogne. Près des ¾ des traits ayant généré des captures accidentelles de dauphins ont été faits dans deux zones, le secteur sud-ouest du Finistère et large Gironde (29 traits sur les 40 au total ayant généré des captures). Figure 13 : Localisation des traits observés durant les programmes PROCET et PETRACET (Cartographie P.FOSSECAVE – IMA, 2006) IV.3. Composition des captures accidentelles IV.3.1. Les espèces rencontrées Les 3 espèces rencontrées sont des delphinidés connus pour leur fréquentation sur les zones de pêches. Le dauphin commun (Delphinus delphis) est de loin l’espèce la plus concernée, 100% dans la pêcherie du germon et 97,6 % dans celle du bar. Dans cette dernière, 2 autres espèces ont été observées : le dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba, 3 individus, 1,8 %) et le dauphin de Risso (Grampus griseus, 1 individu). Les mortalités par capture accidentelle peuvent affecter un ou plusieurs segments d’une population en raison des ségrégations sexuelle ou de classe d’âge, ou des différences de comportement, d’alimentation et d’habitat. Nous proposons ici de nous intéresser aux paramètres bio-démographiques du dauphin commun et de tenter de mettre en évidence si des segments de la population seraient plus concernés que d’autres. Ces données sont indispensables pour mieux évaluer l'impact de cette mortalité sur la population. Pour cela, nous avons analysé le sexe ratio, l’âge et le statut reproducteur des individus pour lesquels des prélèvements ont été réalisés à bord des navires. IV.3.2. Sex-ratio Le sex-ratio observé est déséquilibré, avec un plus grand nombre de femelles observées (57 %) que de mâles (43 %). Le nombre d’individus sexés par rapport au nombre total de captures est faible (37 %), les observateurs n’avaient le plus souvent pas les possibilités de bien examiner les animaux (notamment lors des captures multiples en raison d’une place limitée sur le pont). L’échantillonnage des individus sexés n’était donc pas contrôlé et il est très difficile de discuter pour le moment ce résultat. De même l’échantillonnage est trop faible pour tenter une stratification par pêcherie ou par zone de pêche (spatiale). IV.3.3. Distribution des classes d’âge A ce jour 38 individus sur les 48 ayant fait l’objet d’un prélèvement de dent ont été analysés, les résultats sont présentés dans les figures 14 et 15. Les âges ainsi obtenus ont été rassemblés en 4 classes permettant de discriminer 4 catégories d’individus : Les individus âgés de 2 ans ou moins : immatures allaités ; Les individus âgés de 3 à 6 ans : immatures émancipés ou sub-adultes ; Les individus âgés de 7 à 10 : matures pour les femelles et en cours d ‘accession à la maturité pour les mâles ; Les individus âgés de plus de 10 ans : reproducteurs. 15 50 9 40 % n inidvidus 60 12 30 6 20 3 10 0 0 <1 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 âge (année) Figure 14 : Distribution des âges (n=38) catégories reproducteur) <=2 3à 6 7 à 10 >10 Class es d'âge (année) Figure 15 : Distribution des d’individu (état Malgré l’échantillonnage faible par rapport au nombre total de captures (22 % d’individus âgés), la distribution des classes d’âge révèle une tendance marquée à une prédominance d’individus âgés de 3 à 6 ans, soit une catégorie nettement plus touchée qualifiée de groupe d’immatures émancipés ou sub-adultes. Cette tendance avait déjà était mise en évidence sur les dauphins communs retrouvés échoués avec des traces de capture lors des pics de mortalité hivernaux. Nous mettons en évidence que cette classe semble plus touchée dans les captures accidentelles. Inversement, les classes des adultes reproducteurs et des immatures allaités (jeunes accompagnant les adultes) sont sous représentées dans les captures accidentelles par rapport à la composition d’une population dite « normale ». IV.3.4. Autres prélèvements et autres analyses pour le dauphin commun Lors des embarquements, d’autres prélèvements ont été réalisés, notamment des tissus (muscle/rein/foie) permettant d’évaluer les concentrations de certains polluants comme les métaux. Les concentrations pour deux métaux, le mercure et le cadmium, ont été analysées sur 34 individus. Les niveaux obtenus sont relativement faibles (<60 ppm de poids frais (PF) pour le mercure et <5 ppm PF pour le cadmium) et significativement inférieures aux seuils de toxicité (100 à 400 ppm PF pour le mercure et 60 ppm PF pour le cadmium). Enfin, les estomacs ont été prélevés pour 34 individus. Les contenus stomacaux ont été analysés. Ils révèlent que le bol alimentaire est le même que celui des bars de la même zone. Le détail des analyses sera disponible dans les résultats du programme européen NECESSITY. IV.4. Effet pinger ? Le protocole mis en place repose sur la comparaison de traits avec un chalut équipé d’un pinger à des traits avec un chalut sans pinger, dits traits « blancs », le tout en s’assurant de l’alternance des répulsifs dans le temps et dans l’espace. Il était donc prévu de réaliser 50% des tests avec pinger et 50% sans. Or, étant donné les conditions de mer et surtout la répartition des jours de mer entre PROCET et PETRACET, 269 traits (20%) ont été effectués avec pinger et 1046 sans. Tableau 6 : Synthèse des captures selon l’équipement en systèmes répulsifs dont traits % des traits Nb de traits générant des générant des Nb de obs captures captures captures Sans pinger Avec pinger Aquamark Fumunda Savewave 1046 30 2,8% 120 269 10 3,7% 60 161 89 19 4 4 2 2,5% 4,5% 10,5% 20 35 5 Sur 1046 traits réalisés sans pinger, 30 ont généré des captures accidentelles de cétacés et sur les 269 traits réalisés avec un pinger 10 ont généré des captures accidentelles. Ainsi, on constate que les pourcentages de traits ayant généré des captures avec et sans pinger sont proches : 2,8 et 3,7%. En outre, la part des traits ayant généré des captures est différente selon le modèle de pinger testé : Ainsi dans l’échantillon des traits avec pingers, le pourcentage des traits générant des captures semble plus élevé avec le modèle Savewave. Un test statistique est nécessaire pour affiner ces constatations. Vu les données disponibles, le test du χ² permet de tester l’efficacité des pingers en comparant les traits selon qu’ils sont équipés ou non de système répulsif. Par contre, il ne permettra pas de comparer les trois pingers entre eux. Seul le modèle Aquamark est comparé aux autres. De même, les calculs de probabilités de capture sont réalisés pour la pêcherie de bar uniquement. Tableau 7 : Résultats du test statistique χ² Comparaison Valeur χ² Tous pingers / toutes pêcheries 0,523 Pas de pinger / toutes pêcheries Pinger Aquamark 200® / toutes 0,075 pêcheries Pas de pinger / toutes pêcheries de Valeur de P P= 0,469 P= 0,784 Conclusion Pas de différence significative Pas de différence significative Tous pingers / pêcherie du bar Pas de pinger / pêcherie du bar 0,837 P= 0,360 Pas de différence significative Avec P le degré de signification, le test étant effectué avec un niveau de risque d'erreur à 5% La valeur de P indique le pourcentage de chance de se tromper en affirmant que les différences observées dans le tableau sont significatives. Ainsi, P=0,469 indique que l’on a 46,9 % de chance de se tromper en affirmant que les différences de captures accidentelles observées avec pinger (tout type confondu) et sans pinger sont significatives. D’après le tableau 7, il n’y a pas de différence significative entre : - - les probabilités de capture accidentelle de cétacés sur un trait équipé et un trait non équipé de pinger toute pêcherie confondue ; les probabilités de capture accidentelle de cétacés sur un trait équipé d’un pinger Aquamark et un trait non équipé de pinger toute pêcherie confondue ; les probabilités de capture accidentelle de cétacés sur un trait équipé et un trait non équipé de pinger pour la pêcherie de bar. En d’autres termes, dans le cadre de notre étude, il apparaît que la présence des pingers testés n’a pas d’effet significatif sur la diminution des captures accidentelles pour les espèces de mammifères rencontrés dans les pêcheries étudiées. V. Conclusion Le programme PROCET est avant tout un programme innovant. Pour la première fois, les professionnels ont choisi d’étudier de manière volontaire le phénomène de captures accidentelles de cétacés. Ils ont initié cette démarche menée en collaboration avec les acteurs scientifiques compétents. En parallèle ils ont participé activement aux travaux du programme européen PETRACET. Un effort d’observation extrêmement important a été développé et 246 jours de mer ont pu être réalisés. Au total 1314 opérations de pêche ont ainsi pu être étudiées. Cette étude présente les avantages et les inconvénients d’une étude préliminaire. Les protocoles scientifiques n’ont pas toujours pu être respectés aussi rigoureusement que l’exigent les traitements statistiques. Les résultats doivent donc être exploités avec précaution. V.1. Inefficacité des pingers testé Un traitement statistique du type « Khi deux » est utilisé pour comparer les traits réalisés avec et sans pinger. Il permet de constater que les probabilités de capture accidentelle de cétacés lors d’un trait équipé ou non de pinger ne sont pas significativement différentes. Ainsi, dans le cadre du programme PROCET, il apparaît que la présence d’un des pingers disponibles sur le marché sur un chalut pélagique n’a pas d’effet sur le phénomène de capture accidentelle pour les espèces rencontrées par les flottilles étudiées. On ne peut donc pas parler d’ « effet pinger », contrairement aux objectifs du programme. Quelles peuvent être alors les raisons de l’inefficacité des pingers ? On peut notamment s’interroger sur les points suivants : - même s’ils sont commercialisés pour être utilisés sur des chaluts pélagiques, les modèles de pinger testés ont été développés d’abord pour des engins de pêche passifs (filets calés). De plus, le Fumunda FMDP 2000® et l’Aquamark 200® sont plutôt destinés à éloigner les marsouins communs et non les dauphins, dont la sensibilité sensorielle est différente. Ainsi l’utilisation de ces pingers n’est pas transposable à a pêche pélagique ; - la question du bon fonctionnement du matériel peut être écartée, étant donné que chaque pinger était sous la responsabilité d’un observateur qui devait veiller à sa charge et signaler tout problème d’ordre technique ; - il est possible que la position du pinger sur le chalut ne soit pas optimale. Cependant, elle répond aux indications des constructeurs de répulsifs ; - il est possible que la puissance des pingers ne soit pas optimale. Toutefois, cette caractéristique est imposée dans le règlement (CE) n° 812/2004 ; - une fois les essais et les calculs effectués, il est possible de réfléchir sur les voies d’optimisation du protocole, notamment en ce qui concerne le nombre de traits à effectuer. Ainsi, lors de la campagne PROCET, on estime que plus de 3000 traits auraient été nécessaires pour valider l’efficacité des pingers en considérant les trois flottilles (cf. figure 16) ; Figure 16 : Evaluation du nombre de traits nécessaires à la bonne expérimentation des systèmes acoustiques dissuasifs - des tests conséquents, en laboratoire comme en situation réelle, auraient pu être mis en place par les constructeurs avant commercialisation ; Etant donné les résultats obtenus, il n’est pas envisageable que la flottille pélagique du golfe adopte l’un des modèles de pingers testés. Les répulsifs doivent être améliorés et seuls les modèles pour lesquels l’efficacité sera prouvée pourra convaincre la profession. V. 2. Un faible nombre d’accidents de pêche Il ressort des résultats que les captures accidentelles de cétacés semblent très variables d’une pêcherie à l’autre. Il s’agit d’un phénomène à la fois très ponctuel dans le temps et dans l’espace. Seuls 3% des traits observés en 14 mois ont entraîné des captures accidentelles de cétacés. Evaluer le nombre de captures accidentelles causées par la flottille pélagique golfe et déterminer les conditions de capture ne sont pas la vocation programme PROCET, mais du programme PETRACET. Aussi ce rapport présente-t-il pas de commentaires concernant l’extrapolation des résultats du du ne du programme à l’ensemble des pêcheries pélagiques du golfe, ni de données sur la temporalité et la localisation géographique des captures. Les différents laboratoires impliqués dans le comité de pilotage de PROCET travaillent par ailleurs sur la production d’informations scientifiques fiables nécessaires pour l’estimation des effets de ces captures sur les populations de dauphins et sur la réduction de ces captures. L’extrapolation des données d’observation collectées sur la plupart des pêcheries pélagiques européennes est en cours dans le projet PETRACET. Les résultats de SCAN II seront connus fin 2006. La structure des populations de dauphins communs et les circonstances environnementales et comportementales qui déterminent les épisodes de captures accidentelles sont également des éléments déterminants à étudier. V. 3. Des travaux complémentaires à mener Seuls des dispositifs dont l’efficacité aura été démontrée pourront être adoptés par la profession. Les pêcheurs continuent donc à travailler sur la construction de nouveaux modèles spécialement conçus pour les chalutiers pélagiques. Ainsi parmi les constructeurs de répulsifs acoustiques, la société IXTrawl a établi une convention de partenariat avec l’IFREMER pour la mise au point du pinger CETASAVER®. En parallèle des recherches menées dans le domaine de l’acoustique, le programme NECESSITY étudie des dispositifs d’échappement de dauphins à intégrer dans les engins de pêche. Les professionnels souhaitent donc que le test de nouveaux pingers et de dispositifs d’échappement puissent faire l’objet d’un second programme sous l’égide du comité de pilotage de PROCET : « PROCET 2 ». En effet, les professionnels restent vigilants quant aux avancées technologiques, afin de pouvoir tester, en accord avec leurs partenaires, tout dispositif visant à limiter les captures accidentelles, et continuer ainsi à participer activement aux projets de la Commission Européenne dans ce domaine. A l’avenir, c’est globalement la dynamique participative de la profession qu’il faut poursuivre et soutenir.