PRSMARTINIQUE 2011-2016

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PRSMARTINIQUE 2011-2016
PROJET RÉGIONAL DE SANTÉ
PRS MARTINIQUE
2011-2016
SYNTHESE
Siège
Centre d’Affaires « AGORA »
ZAC de l’Etang Z’Abricot – Pointe des Grives
B.P. 656 - 97263 FORT DE FRANCE CEDEX
Standard : 05.96.39.42.43 – Fax 05.96.60.60.12
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SOMMAIRE
Edito -La lettre du Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé
1. La définition réglementaire du PRS ..................................................................................................... 5
2. un long Processus d’élaboration rigoureux participatif et partagé .................................................... 5
3.
2.1
Les travaux du SROMS – 1 comité de pilotage (COPIL) et 7 Groupes ...................................... 7
2.2
Les travaux du SRP (Un COPIL et 4 Groupes) .......................................................................... 8
2.3
Les travaux SROS ................................................................................................................... 10
Le PRS s’articule autour de quatre axes majeurs .......................................................................... 12
3.1 – Axe 1 Transformation de l’offre hospitalière dans le cadre d’un nouveau projet médical
de territoire (PMT) pour une meilleure efficience hospitalière ......................................................... 14
3.1.1 Fusion des Institutions et des Equipes pour devenir le CHU de la Martinique .................... 14
3.1.2 L’adaptation de l’offre de soins des hôpitaux de proximité ................................................ 17
3.1.3 L’organisation régionale de la Permanence Des Soins dans les établissements (PDSES) .... 18
3.1.4 Pour la psychiatrie et la santé mentale ............................................................................... 18
3.1.5 La réorganisation des laboratoires ....................................................................................... 20
3.2 – Axe 2 – Structurer une offre de premier recours pour organiser les parcours de santé ........ 21
3.3 – Axe 3. – Intégrer l’offre médicosociale dans la logique de parcours de santé pour
accompagner de manière pluridisciplinaire les situations de perte d’autonomie, tout au long de la
vie ...................................................................................................................................................... 25
3.4 – Axe 4. – Développer une véritable culture de la prévention et de la promotion de la santé et
renforcer la coordination de l’ensemble des politiques..................................................................... 30
3.4.1 La promotion de la santé et l’éducation à la santé .............................................................. 31
3.4.2 La prévention sélective des risques...................................................................................... 32
B°/ La lutte contre le surpoids et l’obésité..................................................................................... 33
C°/ la prévention des addictions .................................................................................................... 33
3.4.3 Promouvoir la santé environnementale .............................................................................. 33
3.4.4 Le volet VAGUSAN et les coordinations ............................................................................... 35
3.4.5 L’animation territoriale condition préalable au succès de la politique de santé ................. 36
3.4.6 Les politiques Publiques ....................................................................................................... 37
4.
Politique d’investissement et contraintes économiques ............................................................. 38
5.
La démographie médicale et la formation des professionnels de santé ...................................... 39
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Editorial Le Projet Régional de Santé définit, à travers le Plan Stratégique Régional de Santé (PSRS), les
grandes orientations de la Politique de Santé que l’ARS met en place pour répondre à son ambition
d’améliorer la santé de notre population. Ce projet définit également dans trois schémas - Schéma
de Prévention, Schéma d’organisation de l’offre de soins et Schéma d’organisation Médico-social - la
déclinaison opérationnelle de cette politique pour les cinq prochaines années.
Si notre région peut être considérée comme bénéficiant d’un bon niveau global de santé et d’offre de
soins ainsi qu’en témoigne l’allongement chez nous de l’espérance de vie, on constate néanmoins
que certains indicateurs tels que ceux de la mortalité infantile et de la mortalité périnatale sont à des
niveaux très inquiétants. Ils enregistrent en effet des taux deux à trois fois supérieurs à ceux de la
métropole. Il en est de même pour les maladies cardio-vasculaires, l’Hypertension artérielle et le
diabète dont la prévalence est le double de la moyenne nationale. Nous pouvons également déplorer
que l’obésité devienne un véritable fléau dans notre région, comme pourraient aussi l’être les
maladies sexuellement transmissibles si des mesures urgentes n’étaient prises pour les combattre.
Il faut également souligner que le PRS porte une attention particulière à la Santé Mentale. La
réorganisation de la filière psychiatrique y occupe une place très importante à côté du grand projet
de réorganisation de notre système hospitalier et de la fusion des trois principaux établissements
pour la construction du CHU Martinique
Dans notre Région la Démocratie Sanitaire dispose aujourd’hui des moyens de s’exprimer. En effet
l’ARS a installé dans les délais impartis toutes les instances chargées de l’animer et leur a donné
toute la place qui leur revient. Elles peuvent d’ores et déjà apporter leur contribution à tous les
projets mis en œuvre pour l’amélioration du fonctionnement de notre système de santé. Leurs avis
et leurs suggestions ont été largement intégrés dans les réponses aux défis de plus en plus aigus que
nous devons relever sur la prise en charge de pathologies de plus en plus complexes, sur le
vieillissement de la population sur la situation des personnes handicapées, sur la nécessité de réduire
les inégalités de santé ainsi que sur l’organisation d’une offre de soins de qualité au service de la
population. Cette dernière doit bénéficier, au même titre que la population nationale de la même
qualité de prise en charge, des techniques médicales les plus avancées et de tous les progrès dans le
domaine thérapeutique
Nous vivons dans une région très inégalitaire frappée par des difficultés spécifiques : taux de
chômage, précarité, habitat insalubre. Tous ces déterminants sociaux ou économiques ont un impact
extrêmement important sur la santé et il faut aujourd’hui faire qu’aucun Martiniquais ne soit exclu
du système. L’égalité d’accès aux soins des plus défavorisés est donc une priorité pour l’ARS.
Notre région connaît également des risques environnementaux qui ne sont pas sans effet sur la santé
(séismes, cyclones, raz de marée, etc.)
Notre PRS rappelle que l’état de santé des personnes repose pour une grande part, sur des
déterminants sociaux extérieurs au système de soins et de prévention qui dépendent aussi d’autres
politiques publiques qui ne relèvent pas de la compétence de l’ARS. Mais la loi HPST confie à l’ARS la
mission de coordination de l’ensemble des politiques ayant un impact sur la santé. C’est pourquoi, il
lui revient de définir et d’organiser le cadre dans lequel va se développer le dialogue et la
concertation de qualité, nous avons invité les acteurs externes et les autorités publiques à devenir
nécessaire à l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de santé adaptées aux préoccupations
notre région. C’est ainsi que Lors de l’élaboration du PRS, un large consensus s’est dégagé autour de
la lutte contre la précarité et contre les inégalités sociales, facteurs favorisant l’inégalité devant la
santé.
Nous avons préconisé une organisation territoriale qui peut permettre à la Martinique d’être
innovante dans l’organisation d’un parcours de santé intégré, et des filières de soins adaptées au
cadre territorial de leur implantation. Les prises en charge doivent être cohérentes et coordonnées
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Le travail en réseau entre les hôpitaux de proximité, PDS, EHPAD et Professionnels de Santé doit être
une réalité sur le terrain. Pour cela l’ARS compte s’appuyer sur les atouts de notre région :
- Les hôpitaux de proximité prêts à relever avec nous le défi ;
- Les professionnels de santé libéraux qui depuis l’installation de l’ARS ont montré leur motivation
et leur engagement ;
- Les élus qui se sont impliqués dès le départ ;
- Les institutionnels, qui nous accompagnent et nous apportent l’appui de leurs compétences
multiples
Les schémas que comporte le projet traitent de la restructuration des établissements et des réseaux
de santé afin de répondre également au problème des urgences et de la permanence des soins. Il
s’agit là de mettre en place une couverture médicale graduée et bien répartie sur tout le territoire
en renforçant la médecine de proximité par la création de structures placées au plus près des
malades : Maisons de Santé Pluri professionnelles, Maisons Médicales de Garde, Centres de
Référence Pluridisciplinaires Périnataux de Proximité…
Quant aux mesures du schéma Régional de l’Organisation Médico Sociale, elles visent à :
- renforcer le dispositif d’aide aux aidants, afin d’accompagner la préférence pour le domicile et
l’autonomie (formation, amélioration de l’accueil dans les Etablissements d’Hébergement pour
Personnes Agées Dépendantes) ;
- prêter une attention particulière à la prévention des phénomènes de maltraitance, qu’elle se
produise en hébergement, à l’hôpital ou au domicile ;
- Inciter à la formation des responsables d’associations d’usagers, et à la formation des usagers à
leurs droits individuels.
La population est au centre de nos préoccupations. Notre PRS est donc porteur de mesures visant à
l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, et à l’amélioration des relations avec les
usagers. A cet égard, des actions seront menées en collaboration avec la Commission Régionale de la
Santé et de l’Autonomie et le collectif des associations d’usagers.
Il est prévu d’inscrire ces engagements dans les Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens des
établissements, et dans les Contrats Locaux de Santé qui seront signés avec les communes
Il faut enfin rendre hommage à tous ceux qui ont su porter leur contribution à l’élaboration de ce
Projet Régional de Santé. Nous disposons des compétences, de la volonté et de l’engagement
nécessaires pour rendre concrètes ces propositions et relever ensemble le défi de la construction de
cette nouvelle organisation qui améliorera la qualité et l’efficience de notre système de santé.
Christian Ursulet
Directeur Général
Agence Régional e de la Santé en Martinique
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Le projet régional de santé (PRS) s'inscrit dans les orientations de la politique nationale de santé et
se conforme aux dispositions financières prévues par les LF et LFSS (article L1434-1 du code de la
santé publique - CSP). Son contenu et sa structure sont précisés par le décret du 18 mai 2010 (art.
R1434-1 et suivants du CSP). Le PRS définit « les objectifs pluriannuels des actions que mène l’agence
régionale de santé dans ses domaines de compétences, ainsi que les mesures tendant à les
atteindre».
1. La définition réglementaire du PRS
Le PRS est composé du plan stratégique régional de santé (PSRS), des 3 schémas régionaux et de
leurs programmes d’application. Le schéma suivant illustre sa complexité et sa composition
réglementaire qui correspond à l’élargissement des compétences de l’agence régionale de santé
(ARS).
2. un long Processus d’élaboration rigoureux participatif et partagé
Le PRS de la Martinique a été conçu en partenariat avec tous les acteurs concernés par la santé après
un long processus de concertation dans le cadre d’une démarche participative qui s’est déroulée sur
une période de 14 mois et qui a impliqué plus d’une centaine de personnes dans des groupes de
travail pour réaliser les différentes phases.
Les priorités régionales et les objectifs généraux ont été arrêtés dans le plan stratégique régional de
santé (PSRS) sur la base d’un diagnostic régional partagé couvrant 5 domaines stratégiques :
- Handicap et Vieillissement
- Risques Sanitaires
- Périnatalité et petite enfance
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-
Maladies Chroniques (hors vieillissement)
Santé Mentale
Rappel des 15 priorités du PSRS
5 Domaines
Stratégiques
Récapitulatif des Priorités
PSRS – Martinique
2011-2015
1 - Handicap &
Vieillissement
1. Améliorer et développer les conditions de prise en charge des personnes âgées en tenant compte de
l’évolution démographique de la Martinique
2. Renforcer l’autonomie de la personne en situation de handicap en complétant et en diversifiant
l’offre et les modalités de prise en charge
3. Assurer la couverture des besoins médico sociaux sur les quatre territoires de proximité
2 - Risques Sanitaires
4. Gérer et anticiper les risques infectieux, notamment épidémiques et émergents
5. Diminuer l’impact sanitaire lié aux risques majeurs
6. Gérer les conséquences des pollutions et créer un cadre de vie favorable à la santé
3 - Périnatalité
7. Agir sur les indicateurs régionaux défavorables de mortalité périnatale, de naissance prématurée et
d'IVG
8. Développer une politique de dépistage et de suivi des enfants à risque de handicap
9. Piloter, coordonner et évaluer régionalement la politique de périnatalité
4 - Maladies
Chroniques
10. Développer des stratégies de Promotion de la Santé, de Prévention primaire et de dépistage des
principales affections à forte prévalence régionale
11. Réorganiser un parcours de santé gradué et coordonné pour la prise en charge des maladies
chroniques
12. Améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques
5 - Santé Mentale
13. Améliorer et développer le dispositif de prise en charge dans le champ de la santé mentale
14. Inscrire la santé mentale dans les objectifs de promotion de la santé pour faire évoluer les
représentations et les pratiques
15. Renforcer les droits des malades et de leurs familles
En décembre 2011, suite à plusieurs mois de travaux de groupes animés par les équipes de l’ARS et
auxquels ont été conviés des professionnels et acteurs de la santé en Martinique, le PSRS a été
décliné en trois schémas régionaux : schéma de prévention (SRP), schéma d’organisation des soins
couvrant l’offre de soins ambulatoire et hospitalière (SROS) et schéma d’organisation médicosociale
(SROMS).
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Ces schémas régionaux seront suivis début 2012 par des programmes régionaux: le PRAPS
(programme régional d’accès à la prévention et aux soins), le PRGDR (programme régional de gestion
du risque), le PRIAC (programme interdépartemental d’accompagnement des handicaps et de la
perte d’autonomie) et le programme télémédecine. Pour décliner les actions des programmes, des
Contrats Locaux de Santé seront initiés par l’ARS.
2.1 Les travaux du SROMS - 1 comité de pilotage (COPIL) et 7 Groupes
Le COPIL d’élaboration du SROMS a installé et cadré 7 groupes thématiques composés de
personnalités du domaine, co-pilotés par des membres ou partenaires de l’ARS et/ou les cadres de la
DDOMS.
Ces 7 thèmes correspondaient aux 7 objectifs généraux des 3 priorités du domaine Handicap et
vieillissement du PSRS.
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Comité de pilotage
(COPIL) –
Les 7 Groupes thématiques
- 3 réunions par groupe
Schéma médicosocial
S1
COPIL
1ère réunion
Lancement du COPIL
(équipe ARS + 7 référents
+ partenaires externes à
l’ARS)
1ère Réunion
2ème Réunion
Groupes
thé
thématiques
3ème Réunion
- Améliorer le maintien à domicile
- Développer les prises en charge spécifiques
(Alzheimer…)
- Inciter et accompagner à la qualité de la prise en charge
- Améliorer l’intégration des personnes en situation de
handicap
- Adapter l’organisation des établissements et services
aux réalités spécifiques des handicaps
COPIL
2ème réunion
Cadrage COPIL Restitution par les
référents des résultats des
travaux des groupes
thématiques
- Poursuivre la mise en œuvre du plan de développement
médico-social arrêté par l’ARS
- Renforcer les partenariats avec les collectivités et les
autres acteurs autour d’un parcours de santé
Partage du diagnostic
Objectifs opé
opérationnels
Objectifs Opé
Opérationnels
• vérifier les évolutions de
l’offre
• Améliorer et rendre plus
efficientes les organisations
•les leviers d’
d’action,
Calendrier de ré
réalisation
•Coû
Coût
•Indicateurs de suivi
Deux réunions du COPIL SROMS ont accompagné ces travaux, l’une afin de valider ou recadrer les
travaux engagés par chacun des groupes, la dernière permettant de valider les déclinaisons des
objectifs généraux, architecture du schéma.
2.2 Les travaux du SRP (Un COPIL et 4 Groupes)
Un comité de pilotage s’est réuni à plusieurs reprises, soit en formation restreinte (équipe
prévention de l’ARS, IREPS Martinique, OSM) pour suivre régulièrement et rédiger le SRP, soit en
formation élargie avec les membres des groupes de travail, lors du lancement de la démarche et la
validation du projet final. Quatre groupes de travail ont également été mis en place.
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Groupes Prévention et Promotion de la santé (PPS)
Schéma Régional De Prévention (SRP)
COPIL SRP
Pour les 4 groupes volet Promotion, Prévention Santé (PPS)
COPIL
1ère
1
4 Groupes
Thé
Thématiques
Promotion et Education de la santé
réunion COPIL
Lancement
Prévention sélective de certaines maladies
Dépistage et vaccination
Education thérapeutique,
Prévention au bénéfice des patients et de leur
entourage
COPIL
Accompagnement psychologique, médico-social et
social, réinsertion sociale, aidants et retour à
domicile
2ème réunion COPIL
Restitution des résultats
des travaux des 4 groupes
Après le 28 juin
Lors de l’élaboration du SRP, les membres de la Commission de coordination des politiques de
prévention et ceux de la commission de prévention spécialisée de la CRSA ont été consultés.
Les travaux du volet VAGUSAN du SRP
Le volet VAGUSAN de Martinique a été élaboré par un groupe projet constitué de plusieurs membres
de l’équipe de l’ARS de la Martinique, et de la Cire Antilles Guyane.
Ont également été sollicités des partenaires à la Préfecture de Martinique ainsi que les membres de
la plateforme de veille et d’alerte de l’ARS de Martinique. Le VAGUSAN a également été soumis à des
instances de validation : Commission spécialisée prévention de la CRSA de Martinique, et
Commission de coordination prévention.
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2.3 Les travaux SROS
Les travaux du SROS ont été lancés le 15 juillet 2011. Des points d’information ont été faits avec la
Commission Spécialisée de l’offre sur l’avancement des travaux, qui a rempli ainsi une fonction de
Comité de Pilotage. 3 réunions de présentations et d’échanges autour des premières propositions du
SROS ont lieu. En parallèle, un comité technique a été monté en interne à l’ARS regroupant les
référents sur les 17 activités de soins hospitaliers devant être prévus au SROS , ainsi que sur le volet
ambulatoire.
Il faut noter que les axes d’un Projet de coopérations et complémentarités du champ Médecine,
Chirurgie, Obstétrique étaient déjà en réflexion avant la mise en place de l’ARS. Ils avaient pour base
les propositions d’orientations stratégiques faites par le groupe « coopération » piloté par le CHU
en juin 2008. Une Commission régionale de Concertation avait été mise en place en 2008 en vue
d’établir un consensus régional concernant l’organisation des coopérations et complémentarités
entre les 3 établissements publics CHU – CH Lamentin – CH Trinité. Elle regroupait des élus, des
représentants des collectivités territoriales, des usagers, des fédérations, de l’UAG, des
institutionnels (DSDS, CGSS, DRSM), des communautés hospitalières (directions, médecins, soignants,
syndicats), soit une soixantaine de membres.
L’ARS a engagé dès son ouverture en avril 2010 les démarches de planification issues de la loi HPST.
Elle a défini par une lettre du 16 juillet 2010 des objectifs ambitieux pour la préparation du Projet
Médical de Territoire. Il s’agissait de restructurer l’offre de soins hospitalière publique en faisant
aboutir le projet de fusion des trois principaux hôpitaux, regroupés dans la création d’un nouvel
établissement, le « CHU de Martinique », de repositionner les hôpitaux de proximité dans des filières
avec le CHU, de restructurer la PDS et les urgences pré-hospitalières, et de moderniser la prise en
charge en psychiatrie.
En suite de la CRC en fin 2010, l’organisation suivante a été mise en place par le DG de l’ARS pour
l’élaboration du PMTM :
-
un comité stratégique placé sous sa présidence comprenant l’équipe de l’ARS et les
directeurs et présidents de CME du CHU de Fort de France et des CH du Lamentin et de
Trinité qui se réunit en tant que de besoin ;
-
un Comité de Direction (CODIR) comprenant le directeur délégué à la coordination des
soins et de l’efficience et le conseiller médical de l’ARS, les directeurs, les présidents de
CME et les directeurs fonctionnels des 3 mêmes établissements, un directeur et deux
présidents de CME représentants des établissements « périphériques » qui constitue
l’organe décisionnel1 ; il se réunit une fois par mois sous la coordination et l’animation du
directeur général adjoint et du président de la CME du CHU de Fort de France ;
-
un Comité de Pilotage (COPIL) animé par le président de la CME du CHU de Fort de France,
regroupant les représentants des 3 mêmes établissements et chargé de préparer les
décisions du CODIR à partir des travaux menés par 16 groupes de travail.
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Un consultant, chargé de rédiger un pré projet médical du futur CHU, de fournir un livrable sur
les fonctions transversales telles que le système d’information et la maquette économique et
financière du futur établissement, présent en Martinique une semaine par mois participe au
COPIL. Ce dernier assure une « interface quotidienne » entre les groupes de travail et le
consultant.
Dispositif de travail
Points réguliers d’avancement
Orientations CRC et information
CRSA
Niveau institutionnel
- Directeurs
établissements
-
Veille au respect des orientations
stratégiques, assure la rapidité des
prises de décision et le portage des
décisions
Présidents CME
2 représentants ARS
2 rep. hôpitaux du sud
Cellule de pilotage
Niveau opérationnel
Cellule projet qui organise le partage
des informations, consolide les
travaux et analyses, porte le cadre
méthodologique
- 1 Directeur
- 1 PCME
- 1 DSSI
- 1 Cadre sup.
Niveau thématique
Groupe e
travail 1
Groupe de
travail 2
Groupe de
travail 3
Groupe de
travail 4
Groupe de
travail 5
Groupe de
travail 6
Groupe de
travail 7
Groupe de
travail 7
Groupe de
travail 9, …..
Groupes de travail
(5-12 personnes par
groupe)
Groupes de travail qui structurent
les réflexions, élaborent des
analyses, et portent des
propositions spécifiques.
A côté de cette démarche, de multiples actions de communication, de rencontres et d’échanges ont
été menés auprès des autres acteurs du système de santé, notamment l’Assurance Maladie,
l’hospitalisation privée et les professionnels libéraux.
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3. Le PRS s’articule autour de quatre axes majeurs
Le PRS de la Martinique n’est pas une juxtaposition des schémas régionaux mais l’outil stratégique
unifié de la politique régionale de santé et fait à ce titre référence au modèle de santé
pluridimensionnel préconisé au niveau national. Le PRS doit privilégier trois priorités :
- Améliorer l’espérance de vie en bonne santé ;
- Promouvoir l’égalité devant la santé ;
- Développer un système de santé accessible et efficient.
Le PRS de la Martinique s’est donc fixé comme objectif global d’améliorer l’accessibilité de la
population à l’ensemble du système de santé sur les territoires de proximité afin d’intégrer le
martiniquais tout au long de sa vie dans une réelle démarche de parcours de santé. Contrairement
aux schémas précédents qui privilégiaient le « curatif et les soins » au détriment de la prévention et
la promotion de la santé, le fil conducteur du PRS de la Martinique et de ses trois schémas régionaux
est de faciliter la coordination de tous les intervenants tout au long de la vie des individus afin de
protéger et améliorer leur santé et leur autonomie.
Le projet régional de santé (PRS) de la Martinique représente une rupture avec les schémas
précédents et repose principalement sur quatre axes majeurs autour desquels s’articulent des
transformations profondes des organisations existantes pour faire évoluer l’ensemble du système
de santé vers une meilleure accessibilité et efficience :
1. Une transformation de l’offre hospitalière dans le cadre d’un nouveau projet médical de la
région pour la rendre plus efficiente en intégrant le soin comme une étape dans le parcours
de santé du martiniquais. Cet axe est au cœur du SROS mais concerne également les deux
autres schémas ;
2. Une transformation dans l’accessibilité à l’ensemble du système par le renforcement et la
structuration d’une offre de premier recours graduée et coordonnée au niveau des 4
territoires de proximité pour couvrir un champ large allant de la sécurité sanitaire et la
prévention jusqu’au médicosocial en passant par les soins ambulatoires et hospitaliers. Cet
axe est transversal aux trois schémas ;
3. Une transformation de l’offre médicosociale pour l’intégrer dans la même logique de
parcours de santé coordonnés avec la prévention et les soins au niveau de chaque territoire
de proximité. Cet axe est le fil conducteur du SROMS mais converge également avec les deux
autres schémas ;
4. Une transformation des comportements et des habitudes par le développement d’une
véritable culture de prévention et promotion de la santé et une meilleure coordination de
l’ensemble des politiques publiques ayant un impact sur l’état de santé, cet axe situe le SRP
en amont des deux autres schémas et en transversalité par rapport à tous les partenaires
externes à l’ARS concernés par la santé des Martiniquais.
La mise en œuvre opérationnelle, et les retombés de l’ensemble de ses transformations, se
prolongeront probablement au-delà des cinq années prévues dans les textes réglementaires.
La gouvernance d’un tel projet nécessite une maitrise des trois dimensions du changement : la
dimension rationnelle avec l’élaboration de projets faisables, réalistes et réalisables, une
dimension émotionnelle qui survient dans tous les projets de transformation et qui nécessite une
communication intense et un accompagnement humain quasi individuel pour ne laisser personne
au bord de la route, et une dimension politique pour obtenir les investissements nécessaires
dans un environnement économique contraignant au niveau national.
Schéma illustrant les 4 axes et les 3 dimensions du PRS
ARS Martinique
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De la Martinique
DIMENSION RATIONNELLE
•Projets ré
réalistes et ré
réalisables
•Efficience et qualité
qualité
(SRP)
(SROS)
Amont 3 sché
schémas
Tous les publics
Axe 4
Axe 1
Développer une vé
véritable culture de
pré
prévention et de promotion de la santé
santé et
renforcer la coordination de l’l’ensemble des
politiques
Amé
Améliorer l’l’efficience de l’l’offre hospitaliè
hospitalière
•Projet mé
médical de territoire (PMT)
PRS
Martinique
(SROMS)
Axe 3
(Commun
3 sché
schémas)
Axe 2
Inté
Intégrer l’l’offre mé
médicosociale dans les
parcours de santé
santé au côté
côté de l’l’offre de soins
et des actions de pré
prévention
Renforcer et structurer l’l’offre de premier
recours pour fluidifier les parcours de santé
santé
au niveau des 4 territoires
DIMENSION HUMAINE
DIMENSION POLITIQUE
Gérer l’é
motion et la crainte du
l’émotion
changement par
•Communication, formation…
formation…
Inté
Intégrer dans le projet la Forte
contrainte financiè
financière
La mise en œuvre des ces axes nécessite également de poursuivre la politique
d’investissements et de trouver des solutions novatrices pour les problèmes de la
démographie médicale et paramédicale. Ces deux aspects seront également traités
dans ce document de synthèse.
ARS Martinique
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3.1 - Axe 1 Transformation de l’offre hospitalière dans le cadre d’un nouveau projet médical
de territoire (PMT) pour une meilleure efficience hospitalière
Le nouveau PMT de la Martinique constitue une transformation en profondeur de son système de
santé et repose essentiellement sur :
a) La réorganisation de l’offre de soins hospitalière des trois établissements MCO dans
le cadre d’une fusion des Institutions et des Equipes pour devenir le CHU de la
Martinique ;
b) L’adaptation de l’offre de soins des hôpitaux de proximité pour s’intégrer dans les
filières de soins coordonnées par le CHU et pour remplir des missions d’expertise au
sein de leur territoire d’implantation ;
c) L’organisation régionale de la Permanence Des Soins dans les établissements de
santé (PDSES) ;
d) La mise en réseau coordonné de l’ensemble des professionnels et opérateurs en
santé mentale pour adapter l’offre aux besoins croissants de la population ;
e) La réorganisation des laboratoires d’analyses médicales.
3.1.1 Fusion des Institutions et des Equipes pour devenir le CHU de la Martinique
Peuplée de moins de 400 000 habitants, et dotée d’une offre de soins hospitalière MCO dominée par
le secteur public et concentrée dans trois établissements, il était d’abord logique puis possible, grâce
à deux ans de concertation, de concevoir un projet de fusion de ces trois établissements pour
constituer le noyau dur du projet médical de territoire (PMT) sur lequel reposera tout le système
d’hospitalisation publique. Cette réorganisation profonde et d’envergure des trois établissements a
pour objectif principal d’améliorer l’efficience, la qualité et la sécurité de l’offre hospitalière publique
et permettrait in fine de réduire progressivement les fortes tensions budgétaires et la dégradation
financière des trois principaux hôpitaux de la Martinique.
Dans sa nouvelle configuration, le CHU de la Martinique développera les alternatives à
l’hospitalisation complète et tout particulièrement la chirurgie anesthésie ambulatoire, éliminera sur
ses trois sites les doublons pour optimiser l’utilisation de ses ressources en chirurgie, en obstétrique
et en plateaux techniques. Le CHU pourra ainsi améliorer ses performances techniques et l’efficience
de son offre pour libérer des marges financières nécessaires à son développement.
Le CHU doit combler le retard notable du secteur public dans le développement de la chirurgie
anesthésie ambulatoire. Le graphique suivant qui figure dans les annexes du SROS illustre l’ampleur
de ce retard.
Anses
ARS Martinique
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Taux global de chirurgie réalisée en ambulatoire sur le total de la chirurgie
Par type d’établissement
Il est évident que la nouvelle organisation des activités sur les trois sites du CHU de la Martinique
permettra de développer la Chirurgie ambulatoire à Mangot Vulcin pour les activités d’urologie,
d’ORL de stomatologie et d’ophtalmologie. Pour réussir son projet, le CHU doit initier toutes les
actions de coopération avec les professionnels externes au niveau des territoires pour inscrire la
chirurgie ambulatoire dans les parcours et les filières de soins notamment pour les enfants et les
personnes âgées. Il faudrait également initier les actions pour garantir la continuité et la permanence
des soins après la sortie des patients.
L’élimination des doublons sur les trois sites, sans compromettre l’accès et la qualité des soins, est
bien engagée avec deux conséquences l’arrêt de la chirurgie sur le site de Trinité qui enregistrait
d’une manière constante et prolongée une activité en dessous du seuil des 1500 interventions, le
site de Trinité conservant son activité de médecine et sa maternité.
Le site de Mangot Vulcin réorganise son plateau technique de chirurgie pour développer la chirurgie
anesthésie ambulatoire. La maternité du site Mangot Vulcin, quant à elle, est transférée au site
Pierre Zobda Quitman optimisant ainsi son plateau technique de naissance, de réanimation
néonatale et pédiatrique.
Le CHU devrait également initier et formaliser les coopérations avec les autres établissements et
avec les professionnels dans les territoires de proximité pour réduire les délais d’attente et
d’orientation en aval de l’hospitalisation et des passages aux urgences et éviter les hospitalisations
inappropriées ou injustifiées. Il pourra ainsi se centrer plus sur ses missions régionales et
interrégionales de soins de haute technologie, d’enseignement et de recherche.
En médecine, il faut rappeler que deux sur les trois sites MCO publics enregistrent un indice de
performance des DMS élevé ce qui les pénalise financièrement depuis l’instauration de la T2A. Le
graphique suivant extrait du diagnostic du SROS illustre bien la situation.
ARS Martinique
Synthèse du PRS
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Indices de performance de la DMS de médecine en Martinique
L’hospitalisation en chirurgie connaît les mêmes faiblesses d’allongement des durées de séjour qui
est souvent attribué à l’insuffisance de l’offre en SSR.
Indices de performance de la DMS de chirurgie en Martinique
Dans un souci d'efficience et d’amélioration de la qualité des prises en charge, le CHU dans sa
nouvelle configuration réorganisera ses propres structures SSR existantes ou à créer dans un seul
pôle implanté de préférence sur le site du Lamentin.
Dans son nouveau projet, les coopérations devraient être non seulement formalisées mais évaluées
périodiquement.
La carte suivante illustre cette dynamique de coopération et l’articulation des projets SSR du Nord et
du Sud de la Martinique avec la nouvelle configuration du CHU de la Martinique.
ARS Martinique
Synthèse du PRS
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Projet Médical TERRITOIRE DE SANTE (PMT) – MARTINIQUE
Une dynamique de coopération hôpitaux publics
Nord Caraïbe 23 796 hab.
Nord Atlantique - 86 704 hab.
CHU de la Martinique (3 sites)
Noyau dur régional
- Développer la chirurgie
ambulatoire
- Éliminer les doublons
- Assurer la permanence des soins
(PDSES)
- Organiser les filières de soins
--….
ESPACE NORD/ Centre
SSR Aval CHU
-Mission régionale
- Carbet
- Mission proximité
- Lorrain/Basse Pointe
- et St Pierre
Centre - 167 961hab.
Légende
ESPACE SUD/Centre– mission
proximité Aval CHU
SSR Sud/Centre/Nord
Projet médical Médecine/SSR 5 établissements
Sud et Centre
•( Saint Joseph, Saint Esprit, Trois Ilets, Le
Marin, Le François)
•Les 5 EHPAD des 5 hôpitaux + EHPAD Anses
d' Arlet
Établissements MCO
SSR liés au MCO
Établissements privés
Sud - 119 269 hab.
Maisons de Retraite
USLD
Euro Conseil Santé - 2011
3.1.2 L’adaptation de l’offre de soins des hôpitaux de proximité
Ces hôpitaux représentent un double atout pour la Martinique. D’une part ils sont indispensables à la
réussite de la réorganisation du CHU qui doit s’appuyer sur leurs lits SSR pour améliorer l’efficience
de son offre. D’autre part, ces hôpitaux de proximité peuvent contribuer activement au
développement d’une offre de premier recours. L’ARS les accompagnera afin de devenir acteurs dans
les réseaux de santé, facilitateurs vers l’hospitalisation à domicile, un tremplin du retour à domicile à
l’issue d’une hospitalisation en MCO et collaborateurs dans l’amélioration de l’urgence préhospitalière.
L’ARS encourage tout précisément ces établissements à :
- s’inscrire et participer dans des filières régionales de soins coordonnées à partir du
CHU, avec l’adaptation de leurs moyens techniques et matériels ;
- Remplir un rôle à la fois d’expertise et de recours pour leur territoire de proximité
et/ou pour l’ensemble du territoire régional, ainsi que de structuration de l’offre de
premier recours notamment dans les zones démographiquement fragiles, et au
bénéfice des personnes âgées ;
- Devenir un recours possible dans le cadre des hébergements transitoires de
handicaps lourds ou pour les personnes âgées dépendantes ou démentes en
proximité des familles, afin de développer de la réadaptation fonctionnelle ;
- s’impliquer dans l’ensemble des actions de santé sur leur territoire de proximité
(prévention, programmes d’éducation thérapeutique, consultations avancées,
accueil de malades relevant de la psychiatrie, permanence des soins,
accompagnement médico-social, gestion de crises sanitaires…).
ARS Martinique
Synthèse du PRS
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Devant la complexité de ces nouvelles missions, les hôpitaux de proximité seront amenés à
mutualiser leurs encadrements et les fonctions logistiques autour d’un projet médical intégré dans
lequel les modalités de coopération sont clairement formalisées.
3.1.3 L’organisation régionale de la Permanence Des Soins dans les établissements (PDSES)
Le CHU de la Martinique qui devient le seul établissement MCO public devrait optimiser également
l’organisation de l’accueil des urgences et de la permanence des soins pour l’ensemble des activités
de soins qui la requièrent. Il s’agit de garantir un accès permanent aux soins à l’échelle de la région,
la nuit, le week-end et les jours fériés selon les disciplines concernées.
3.1.4 Pour la psychiatrie et la santé mentale
Le nouveau SROS 2011-2016 vise une organisation territoriale de l'offre de soins psychiatrique
intégrée aux autres dispositifs de santé, dans les quatre territoires de proximité et préconise une
refonte du dispositif de prise en charge hospitalière de psychiatrie et santé mentale, mettant en
réseau le CHU, l’EPDSM (Colson/Mangot Vulcin), la clinique Saint-Paul, le recours aux hôpitaux
périphériques pour des activités de proximité, avec implantation de petites unités articulées aux
CMP, dans une logique de parcours de soins, centré davantage sur les besoins des patients que sur
les structures, permettant ainsi l’arrêt des activités sanitaires sur le site de Balata.
La mise en service en 2012 des activités psychiatriques du CHS de Colson dans la cité hospitalière de
Mangot Vulcin sera un temps fort de la mise en œuvre de cette refonte.
Ce travail en réseau facilitera le décloisonnement et la coordination des prises en charge
(gouvernance de la politique régionale de santé mentale, Communauté Hospitalière de Territoire,
Hôpitaux de proximité, établissements professionnels libéraux, Médecin généraliste, médico- social)
et permettra de renforcer l’offre de premier recours et la prévention pour lutter contre les inégalités
de santé et garantir la continuité et l’accessibilité aux soins.
Cette nouvelle organisation territoriale permettrait d’assurer la prise en charge ambulatoire en
amont et en aval de l’hospitalisation, avec une structuration des CMP, acteurs pivots dans l’accès
aux soins de proximité (élargissement des amplitudes horaires d’accueil, recours possibles aux
médecins généralistes, …)
La déclinaison des priorités du PSRS en objectifs opérationnels s’articule autour de la réorganisation
des urgences, la mise en place de filières de soins, le développement de psychiatrie universitaire et
3.1.4.1 Les urgences
Il est important de réorganiser le dispositif régional d’accueil, de traitement et d’orientation des
urgences psychiatriques par la restructuration de l’U72 comme lieu d’accueil unique au CHU afin
de faciliter un accueil spécifique hors des murs de l’hôpital psychiatrique, d’établir les projets de
soins personnalisés pour éviter les hospitalisations injustifiées sur les secteurs et améliorer l’accueil
et de la prise en charge des familles.
3.1.4.2 Les Filières psychiatriques
L’un des principaux objectifs est de compléter le dispositif d’hospitalisation complète et
d’alternatives à l’hospitalisation pour couvrir les besoins non couverts de la population par la mise en
place des filières de soins psychiatriques spécialisées notamment pour coordonner la prise en
charge des enfants et des adolescents, pour les suicidants, pour les troubles psychiatriques de la
ARS Martinique
Synthèse du PRS
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personne âgée, ainsi que du patient psychiatrique vieillissant. Le SROS accorde une attention
particulière à la filière de la prise en charge des détenus et des addictions. Le SROS a donc préconisé
les actions suivantes :
- de disposer d’ une offre de soins de la crise psychiatrique accessible et non stigmatisante par la
création d’une Unité de 10 à 15 lits pour la prise en charge de Crise Psychiatrique des
adolescents de 15 à18ans (UCPA) et de leurs familles comportant : information, diagnostic, prise
en charge de l’épisode aigu, prévention et orientation précoce vers la filière de soins adaptée à la
situation clinique). Une coordination avec les différents intervenants du champ médical et social ;
- D’organiser d’une manière transversale l’accueil et de la prise en charge des patients suicidants
en conformation avec les recommandations émises par l’HAS ;
- De réaliser une unité de 20 lits d’hospitalisation pour la prise en charge des troubles anxiodépressifs au CHU (UAD) ;
- De créer une filière de soins spécifique dédiée à l’accueil et à la prise en charge des premiers
épisodes psychotiques ;
- De rationaliser et organiser des filières de soins en psycho-gériatrie et géronto-psychiatrie, et
axées sur les sujets en état de précarité ;
- De rationaliser et organiser une filière de soin spécifique dédiée à la prise en charge des détenus
avec la mise en place d’une instance de coordination pour assurer la continuité des soins pour
les patients libérables. Le SROS préconise d’adapter les propositions de prises en charges
thérapeutiques à la mesure judiciaire dont le patient fait l’objet : contrôle judiciaire, injonction
thérapeutique, obligation de soins. Le SROS recommande également la prise en charge des
addictions en prison par le renforcement de la collaboration avec les autres dispositifs,
notamment de la filière médico-psycho-sociale et addictologique à la sortie de prison ;
- D’organiser en filière complète, allant de la prévention à la réinsertion sociale, la prise en charge
des addictions, le SROS préconise de :
o Planifier un maillage territorial suffisant des structures d’addictologie à partir d’un
schéma régional d’addictologie coordonné, renforcer les moyens des Centres de Soins
d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) ambulatoires et avec
hébergement ;
o Créer de lits de court séjour addictologique (MCO) et de lits de comorbidité, de
développer une activité de consultation addictologique au CHU ;
o Impliquer les médecins généralistes notamment en valorisant leur activité en
matière d'addictologie et améliorer la culture addictologique dans les services
non spécialisés en addictologie, mais qui voient beaucoup de personnes
présentant des conduites addictives.
3.1.4.3 Renforcer la Psychiatrie universitaire du CHU
Il s’agit du développement de savoir-faire inédits, de programmes de recherche et de mission
d’enseignements. Et tout particulièrement :
- La mise en place de modules de formation spécifiques pour les professionnels médicaux et para
médicaux en adéquation avec leurs activités : tutorat pour les infirmiers débutant leur exercice
en psychiatrie, inclure les EHPAD dans les plans de formation annuelle ;
- La création de cellules de recherche épidémiologique et clinique en psychiatrie, et d’un mastère
de recherche en psychiatrie ;
- La création d’un centre de référence du psycho traumatisme s’articulant autour d’un centre de
consultation régional pour la prévention, le diagnostic et la prise charge des pathologies en
coordination avec les autres structures impliquées (CUMP, urgences, secteurs adultes et
pédopsychiatriques) mais aussi pour la formation des personnels soignants et l’établissement de
projets de recherche. Il s’agit d’éviter les conséquences dramatiques éventuelles d’une
exposition à un événement à potentiel traumatique (accidents de la voie publique, agressions
physiques, agressions sexuelles, catastrophes naturelles…) : addictions, conduites suicidaires,
syndrome de stress post-traumatique, pathologie somatique, etc.
ARS Martinique
Synthèse du PRS
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Parmi les actions, on note la mise à disposition des différents partenaires un numéro vert pour toute
demande d’information voire des consultations via télétransmission.
L’objectif général est de développer une offre de soins, d’enseignement et de recherche complète en
créant une structure de niveau 3 au CHU.
3.1.4.4 Articuler l’EPDSM avec le CHU
Cet objectif repose sur :
- la mise en place d’un dossier patient unique informatisé en cohérence avec les outils et/ou les
projets existants en la matière dans les secteurs de soins « somatiques » et dans les autres
secteurs de soins psychiatriques ;
- la formalisation des coopérations à travers une CHT, des GCS.
3.1.5 La réorganisation des laboratoires
Les petits laboratoires doivent impérativement s’engager d’ici 3 ans dans une démarche
d’accréditation au risque de se voir contraint d’arrêter leur activité. Or, la Martinique compte 26
laboratoires privés dont 9 implantés dans la ville de Fort-de-France. Ces laboratoires de ville
réalisent quasiment le double des examens effectués par les 5 laboratoires des hôpitaux publics.
Actuellement la coopération (transfert d’analyses entre les laboratoires hospitaliers) est quasiment
inexistante.
Le SROS propose donc une réorganisation régionale pour :
a) Anticiper la nécessaire fermeture des 2 laboratoires (CH de Saint Esprit et CH du Carbet) dont
l’activité ne permettra pas une accréditation même partielle en 2013 et proposer la création
en leur lieu et place de centres de tri et de prélèvement ;
b) Créer un laboratoire unique multi sites (site de Zobda Quitman, site de Mangot Vulcin et site
de Trinité) pour le futur CHU de la Martinique avec urgence et routine assurées sur chaque
site et des pôles individualisés pour les examens spécialisés.
ARS Martinique
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3.2 - Axe 2 - Structurer une offre de premier recours pour organiser les parcours de santé
C’est un projet complexe qui nécessite une coordination intense entre un très grand nombre
d’intervenants au niveau des territoires de proximité.
Les trois schémas régionaux ont inscrit d’une manière prioritaire dans leurs objectifs opérationnels la
structuration progressive d’une offre de premier recours au niveau des territoires de proximité pour
garantir à chaque martiniquais un parcours adapté à ses besoins allant de la promotion de la santé et
la prévention, jusqu’aux services médico-sociaux en passant par les soins.
L’harmonisation, la lisibilité du système, la transversalité et la fluidité de la réponse pour l’usager
sont des objectifs d’amélioration que l’ARS compte soutenir autour de parcours précis adaptés à
chaque situation : soins non programmés, périnatalité, grossesse et petite enfance, personnes âgées,
maladies chroniques.
Le schéma de prévention consacre son axe 4 à l’animation territoriale de la prévention et promotion
de la santé. Quel que soit le parcours à structurer cette animation est une approche essentielle pour
faire émerger de réelles dynamiques locales et associer véritablement sur le terrain les partenaires
de l’ARS et la population.
La Martinique dispose de plusieurs atouts pour ancrer le développement de l’offre de premier
recours autour des parcours de santé : les 13 réseaux de santé, le réseau hospitalier de SSR dont 7
hôpitaux doivent développer le SSR gériatrique polyvalent et des missions de premier recours, les
infirmières et les sages femmes libérales. La carte suivante illustre la bonne distribution de ces
hôpitaux sur les territoires de proximité et leur vocation. .
ARS Martinique
Synthèse du PRS
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Mais en dehors du territoire Centre, les trois autres territoires de proximité souffrent du retard
important dans le développement de l’hospitalisation à domicile et de l’insuffisance de médecins
spécialistes installés.
Le développement de l’hospitalisation à domicile (HAD) en aval des services d’hospitalisation au
niveau des territoires de proximité stagne alors que les besoins augmentent et que le choix de
recevoir les soins à domicile est l’un des sept droits fondamentaux des usagers.
Evolution du nombre de journées d’hospitalisation à domicile entre 2007 et 2010
En 2005, une montée en charge était prévue pour atteindre 60 places en 2010. Cet objectif n’a pas
été atteint alors que les besoins sont croissants. Le SROS-PRS préconise le développement de l’HAD
pour couvrir les territoires de proximité.
Par ailleurs, il est évident que le déficit en médecins généralistes et spécialistes pénalise
l’organisation des parcours de santé au niveau des territoires de proximité. Il faut rappeler que :
- 5 communes du Nord, n’ont aucun médecin généraliste,
- 20 communes dont 15 également au Nord ne comptent aucun spécialiste
- Seule la commune de Schœlcher a un taux de spécialiste proche de la moyenne nationale
- Les 13 autres communes ont un taux de 3 à 6 fois inférieur à la moyenne nationale.
ARS Martinique
Synthèse du PRS
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Euro Conseil Santé – 2011
Pour pallier la faible présence des praticiens dans les territoires de proximité, l’ARS compte mettre à
la disposition de tous les professionnels concernés par le premier recours les leviers dont il dispose
pour les encourager à s’installer dans les territoires de proximité. Parmi ces leviers on peut citer
l’appui à la formation initiale et continue, l’aide à l’installation, le soutien à la qualité des pratiques, la
promotion des coopérations entre professionnels, etc.
La plateforme d’appui aux professionnels de santé (PAPS) permettra de mettre en œuvre des
actions diversifiées afin de faciliter l’exercice des professionnels de santé dans les zones fragiles.
L’ARS encouragera également la création dans les zones fragiles de Maisons de Santé
Pluriprofessionnelles (MSP) qui devront disposer d’une large amplitude horaire d’ouverture et
d’accueil et devrait participer à terme à la permanence des soins ambulatoires.
ARS Martinique
Synthèse du PRS
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Le développement de consultations avancées permettra un parcours de soins du patient mieux
coordonné, une réponse en soins de proximité rapide et adaptée au profil de la population
territoriale notamment les personnes en situation de précarité, de handicap et les personnes âgées.
Enfin, le programme de télémédecine doit également proposer des solutions de consultations à
distance.
Le rôle du médecin traitant dans la coordination, rappelé par la loi HPST est majeur, mais en
pratique, il ne peut à lui seul en assumer toutes les tâches : diagnostiquer, traiter, suivre, éduquer,
orienter, coordonner, dépister, prévenir, appliquer les recommandations, synthétiser l’information,
assurer la permanence des Soins, et la formation.
Le schéma de prévention reconnaît que l’un des enjeux des transformations en cours est de
mobiliser les professionnels de premier recours autour de la prévention afin d’ancrer les pratiques
cliniques préventives et la transmission de messages de promotion de la santé. Or ces pratiques
préventives et les messages de promotion de santé sont chronophages.
L’ARS favorisera dans les zones fragiles, les coopérations entre les professionnels de santé via les
protocoles de coopération régulant les délégations de tâches en conformité avec les protocoles de
l’HAS.
En Martinique, comme dans certaines régions en France, l’indisponibilité des médecins généralistes
impose que l’ensemble des acteurs de l’offre de santé évoluent pour renforcer leur capacité à
accompagner les parcours de santé. Cela impose aussi que de nouveaux métiers dédiés à cette
fonction soient aujourd’hui promus, c’est la recommandation du récent rapport Hénart relatif aux
métiers de niveau intermédiaire de professionnels praticiens de santé formés spécialement pour
effectuer certains actes jusqu’à présent réservés aux médecins.
Dans ce contexte, le rôle des 13 réseaux est primordial. Ils font l’objet d’un soutien financier dans
un cadre budgétaire contraint et devraient recentrer leur organisation pour intégrer un nouveau
modèle économique de financement, basé sur des référentiels de dépenses éligibles. L’ARS
encouragera les réseaux qui favoriseront dans leur projet une meilleure territorialisation et la
transversalité de leurs actions pour couvrir les champs de prévention, de soins,
et
d’accompagnement médico-social. Dans cette optique, une plate forme de soutien aux réseaux sera
mise en place afin d’optimiser la transversalité, et initier la culture d’évaluation et la démarche
qualité. A ce titre, les réseaux devront obligatoirement adhérer au GCS-SIS.
La mise en place d’outils informatique pour favoriser les échanges et la coordination entre les
acteurs multiples est indispensable. La mise en place effective de la plateforme régionale de santé
informatisée est un élément important du travail en filière de soins et en réseau.
Le déploiement du Dossier Médical Personnel est une priorité qui sera effectif dans le cadre du
Dossier Patient Personnalisé Régional (DPPR). Sa mise en place renforcera le lien entre les
établissements de soins (hôpitaux, cliniques, SSR), les structures médico-sociales (FAM, MAS,
EHPAD…), les réseaux de santé, les alternatives à l’hospitalisation (HAD), les SSIAD, soins coordonnés
ambulatoires, Centre de santé…) et les professionnels de la ville.
Ces outils de communication et de partage de la transmission d’informations entre professionnels
permettent notamment d’éviter des doublons dans certaines actions (exemple : partager une
évaluation d’une personne âgée) et facilitent la continuité des soins et de l’accompagnement
(exemple : transmission rapide ou accès direct aux comptes-rendus d’hospitalisation et principaux
examens réalisés). Il faut souligner que ces données appartiennent à la personne et non aux
professionnels et que l’exploitation statistique doit se faire sous l’égide de l’ARS pour améliorer en
permanence la qualité de la coordination.
ARS Martinique
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La sécurisation des parcours de soins non programmés est une priorité, elle signifie que toutes les
demandes de soins non programmés obtiennent une réponse adaptée en termes de prise en charge
ou d’orientation.
Le SROS-PRS de la Martinique incite à réviser le cahier des charges de la permanence des soins
ambulatoires (PDSA) pour favoriser une approche trans-professionnelle et trans-institutionnelle afin
de concentrer le moyens sur les trois territoires de proximité où seront implantées les trois
nouvelles Maisons Médicales de Garde (MMG) qui seront situées de préférence à proximité
immédiate des établissements de santé de proximité.
Dans la nouvelle organisation l’articulation entre l’offre de soins en ville au niveau des territoires et
les urgences sera primordiale.
Le SROS-PRS préconise également de mettre en place une coordination du suivi prénatal de la
femme enceinte et post-natal de la mère et du nouveau-né lorsqu’une prise en charge médicosociale est nécessaire par le redéploiement de moyens hospitaliers vers des Centres Périnataux
Pluridisciplinaires de Proximité implantés au Marin, au Lorrain, à St Pierre et dont les liens
fonctionnels avec le réseau périnatal et la PMI devront faire l’objet d’une convention.
D’une manière générale, le renforcement de l’offre de premier recours ne peut être efficient sans le
concours de la composante médicosociale des prises en charge.
3.3 - Axe 3. – Intégrer l’offre médicosociale dans la logique de parcours de santé pour
accompagner de manière pluridisciplinaire les situations de perte d’autonomie, tout au long
de la vie
« Assurer la couverture des besoins médico sociaux sur les quatre territoires de proximité » est une
priorité du domaine handicap et vieillissement dont l’un des objectifs généraux est de « renforcer les
partenariats avec les collectivités et les autres acteurs autour d’un parcours de santé ».
Adapter le système de santé régional au défi du vieillissement mais également du handicap est l’un
des objectifs majeurs du PSRS.
Ces objectifs, partagés par les professionnels de santé du territoire et la Conférence régionale de
Santé et de l’Autonomie, ont conduit ainsi à la définition des 3 priorités retenues :
1. Améliorer et développer les conditions de prise en charge des personnes âgées en tenant
compte de l’évolution démographique de la Martinique mais également des souhaits de
rester à domicile
2. Renforcer l’autonomie de la personne en situation de handicap en complétant et en
diversifiant l’offre et les modalités de prise en charge
3. Assurer la couverture des besoins médico sociaux sur les quatre territoires de proximité
Il convient donc tout d’abord de rappeler brièvement les éléments clés du diagnostic détaillé dans le
domaine stratégique handicap et vieillissement du PSRS : un retard en structures médicosociales, un
rythme accéléré du vieillissement avec des besoins croissants, un risque élevé de développer un
handicap du fait de la forte prévalence de l’hypertension artérielle et du diabète.
A ceci s’ajoute un contexte socioéconomique défavorable.
ARS Martinique
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Le retard en structures médicosociales induit des hospitalisations injustifiées au CHU et dans les
établissements de SSR
-
-
Un très faible taux en structures d’accueil d’hébergement complet d'équipement pour
personnes âgées par rapport à la Métropole, moins de la moitié de la moyenne nationale et
un retard dans la réalisation des lits autorisés ;
En 2010, 1128 lits d’EHPAD étaient autorisés mais non installés, ce retard touche les 4
territoires de proximité.
Le SROS de son côté, observe une Insuffisance :
o
o
de coordination avec le SSR ; les établissements SSR spécialisés dans la prise en
charge des affections de la personne âgée polypathologique dépendante ou à risque
de dépendance sont insuffisamment structurés pour remplir leur mission et
fonctionner en réseau coordonné et lisible au niveau régional. A ceci s’ajoute les
difficultés pour trouver des kinésithérapeutes acceptant de travailler à l’hôpital
public ;
des prises en charge à temps partiel.
Par ailleurs, le SROS souligne que trois des cinq hôpitaux de proximité du Sud sont vétustes et ne
disposent que de plateaux techniques réduits et/ou insuffisamment équipés. Il est également
rappelé la diminution de 60 lits des capacités des USLD suite à la réforme alors que le vieillissement
de la population s’accentue.
A ce retard, se rajoute un phénomène de vieillissement plus rapide qu’en métropole
Selon les projections de l’INSEE, en 2030 la Martinique serait au 5ème rang des régions les plus âgées
après le Limousin, le Poitou-Charentes, l’Auvergne et la Bourgogne.
Au niveau du département, on estime à 7 500 personnes le nombre de personnes atteintes de la
maladie d’Alzheimer et troubles apparentés. Sur la population de plus de 75 ans, près d’une
personne sur 5 vivant à domicile et 3 personnes sur 4, vivant en institution, sont atteintes de la
maladie d’Alzheimer ou d’un trouble apparenté.
Un risque élevé de développer un handicap
Il faut encore une fois rappeler que le diabète et l’hypertension artérielle ont une forte prévalence en
Martinique et figurent parmi les affections de longue durée les plus fréquentes.
- L’hypertension artérielle sévère est la première cause d'admission en affection de longue
durée (ALD) avec 25 % du total des ALD. La prévalence de l’hypertension artérielle dans la
population de 16 ans et plus est de 22 % ;
- La prévalence du diabète de l’ordre de 6,5 % est deux fois plus élevée que la moyenne
nationale ;
- Avec le vieillissement ces affections entrainent des complications conduisant à des situations
de handicap, des atteintes des capacités cognitives et des phénomènes de décompensation ;
- Hypertension artérielle et diabète expliquent en partie la forte prévalence de l’insuffisance
rénale deux fois plus importante qu’au niveau national et expliquent également le nombre
croissant de nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) qui sont passés de 581 en
1998 à plus de 700 cas par an actuellement.
Une part significative et croissante de la population âgée dispose de revenus modestes
En 2003, une personne sur cinq âgée entre 60 et 74 ans, et une personne sur deux âgée de plus de 75
ans étaient bénéficiaires du minimum vieillesse. En 2007, les ménages âgés de plus de 60 ans,
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disposaient de revenus inférieurs à ceux de la moyenne française avec une précarité en
augmentation depuis 2003.
Il faut noter que 85,5% des bénéficiaires vivent à domicile à la Martinique contre 61% en France.
Convergence du SROMS et SROS
Face à ce vieillissement de la population et la progression du nombre de personnes très
dépendantes, le SROMS et le SROS confirment la même stratégie en complément du programme de
réalisation des structures d’hébergement :
le maintien à domicile qui est un souhait largement exprimé, tant par les personnes en
situation de handicap que par les personnes en perte d’autonomie liée à l’âge ;
le développement de prises en charge spécifiques notamment pour la maladie d’Alzheimer ;
la bonne coordination de la filière personnes âgées pour que la personne se trouve au bon
moment dans la structure la plus appropriée : en gériatrie, en SSR, à domicile ou en EHPAD…
Pour combler les déficits, le SROMS préconise un axe important en termes d’investissement et de
réalisation dans la durée. Il s’agit de la mise en œuvre du plan de rattrapage des équipements et de
l’adaptation de l’offre en la diversifiant et en améliorant le service par des créations spécifiques à
certaines pathologies ou affections :
- Créer des places d’Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes ;
- Créer des places de répit complémentaires au maintien à domicile ;
- Développer des plateformes d’accompagnement et de répit (mesure 1B du plan Alzheimer) ;
- Accompagner la création de Maison pour l’Autonomie et l’Intégration des malades
d’Alzheimer (MAIA) ;
- Favoriser la création d’une unité cognitivo-comportementale ;
- Installer les Pôles d’Activités et de Soins Adaptés (PASA) et l’Unité d’Hébergement Renforcé ;
- Développer les places d’accueil complémentaires à l’hospitalisation complète.
En parallèle des créations, la priorité est la mise en place de filières gériatriques complètes à partir
du CHU de la Martinique. Le SROMS et le SROS à travers le volet médecine gériatrique et SSR
gériatrique concourent aux mêmes objectifs pour faire évoluer l’offre vers des projets de vie
individualisés qui garantissent une continuité des prises en charge dans une logique de parcours de
santé. Or, la complexité du parcours de la personne âgée ou en situation de handicap tient en partie
à la diversité des acteurs mobilisés et au cloisonnement de leurs interventions.
L’un des objectifs opérationnels du SROMS est de s’assurer de l’opérationnalité des parcours de
santé coordonnés tant pour les personnes âgées que pour les personnes en situation d’handicap.
Pour assurer l’opérationnalité, il s’agit en premier lieu de mettre en regard l’offre afin de disposer
d’informations très qualitatives permettant d’orienter les décisions en matière de planification.
A titre d’exemple, le recensement doit inclure les établissements de santé, les établissements
médicosociaux, les dispositifs d’information et de coordination (CLIC, réseaux), les services de soins
infirmiers à domicile (SIAD), les services à la personne, les Services d’aides à domicile (SAD), les
professionnels de santé libéraux (médecins, infirmières, kinésithérapeutes, psychologues…), sans
oublier les Associations d’aidants, les bénévoles, les CCAS, la CGSS et Service Médical, le Conseil
Général, la MDPH, la Médecine du Travail et la Mutualité.
La carte suivante est un recensement partiel qui illustre la complexité de l’exercice.
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Euro Conseil Santé – 2011
Il est essentiel de Sécuriser l’articulation entre les acteurs mobilisés auprès de la personne âgée. La
fluidité du parcours de santé de la personne âgée suppose l’implication et la coopération organisée
des principaux acteurs que sont l’hôpital, les professionnels de santé libéraux et le conseil général.
Pour les filières gériatriques complètes, le SROS préconise de :
Favoriser le développement des coopérations (notamment pour les établissements qui ont
les durées de séjour les plus longues) avec l’HAD, les SSIAD, et les structures médico-sociales
pour faciliter l’orientation vers ces structures ou le retour à domicile afin d’assurer une
bonne articulation avec le réseau gérontologique et l’HAD qui est un partenaire naturel de la
filière susceptible de prendre le relais à la suite des hospitalisations conventionnelles
(formalisation des conventions) ;
Travailler sur les sorties des USLD vers les EHPAD (convention) et le domicile
(rapprochement avec les services d’accompagnement à domicile, travail avec les familles…)
mais également réaliser une nouvelle coupe transversale dans les USLD et les EHPAD pour
actualiser les données qui ont sous-tendues la réforme de 2008 ;
Mettre en place des équipes mobiles spécialisées pour effectuer les évaluations dans les
établissements de santé où elles n’existent pas et dans les EHPAD afin de garantir le
dépistage précoce mais également pour une intervention dès l’entrée aux urgences auprès
des patients à risque de perte d’autonomie et d’hospitalisation prolongée.
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La place du SSR doit être renforcée dans ce dispositif, le SROS préconise de :
Continuer à développer la coordination et l’inscription des SSR dans les filières de soins par le
CHU de la Martinique ;
Développer l’hospitalisation à temps partiel en substitution à l’hospitalisation à temps
complet ;
inciter les hôpitaux de proximité en Martinique à s’impliquer au niveau du territoire de leur
implantation afin d’accompagner les personnes en perte d’autonomie dans leur parcours de
santé.
Dans ce parcours, la prévention spécifique doit être amplifiées (dénutrition, dépistage des
démences, escarres…), il faudrait également généraliser la diffusion de la culture gériatrique en
institution (centres hospitaliers et hôpitaux de proximité) sur les thématiques suivantes :
maladies chroniques, surpoids/obésité.
Améliorer la qualité de vie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap atteintes
de maladies chroniques, ayant un caractère durable et évolutif qui engendrent des incapacités
personnelles, familiales et socio professionnelles, constitue un véritable défi pour le système de
santé.
Le SRP dans son axe 3 sur les parcours de santé attire l’attention sur le repérage précoce de ses
personnes qui permettrait de faciliter leur accès à un parcours de santé pour réduire les inégalités
de santé liées aux effets prépondérant des déterminants sociaux et économiques mais également
de prendre en compte le contexte psychosocial, social, professionnel et environnemental.
Dans la gestion de la maladie, l’aidant professionnel ou familial est un acteur incontournable. Pour
l’aidant familial Il s’agit de les identifier, de recenser leurs besoins, de les former, de les reconnaître
dans leur rôle et de leur apporter aussi des solutions de répit. L’Agence Régionale de Santé, dans la
mise en œuvre de ces objectifs qui, pour la plupart ne relèvent pas directement de sa compétence,
joue un rôle essentiel dans la coordination des nombreux partenaires, institutionnels ou associatifs
qui concourent à la prise en charge des patients.
Enfin il est important de rappeler que l’ensemble de ces transformations s’intègre à la fois dans une
logique de parcours de santé mais également d’efficience.
En effet, le SROMS a identifié un bon nombre d’objectifs opérationnels pour optimiser et rendre plus
efficientes et performantes les prises en charge. Ces objectifs ciblent aussi bien les moyens humains,
et financiers que les organisations.
Les réponses en silo de notre système de protection sociale sont par ailleurs inscrites dans le droit,
de même que l’organisation des secteurs sanitaire, médico-social et social avec les freins juridiques
comme la non fongibilité entre les différentes enveloppes financières. Ces interfaces seront
coordonnées par l’ARS pour éviter la rupture dans les parcours de santé des personnes vulnérables.
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3.4 - Axe 4. – Développer une véritable culture de la prévention et de la promotion de la santé et
renforcer la coordination de l’ensemble des politiques
La promotion de la santé de l'ensemble de la population est une priorité du PRS. Le schéma régional
de prévention (SRP) insiste également sur la nécessité d’animer au niveau de chaque territoire de
santé de proximité la mise en œuvre des orientations permettant d'améliorer, dans chaque territoire
de santé, l'offre de services dans le domaine de la prévention individuelle et collective.
Le volet relatif à la veille, l’alerte et la gestion des urgences sanitaires (VAGUSAN) du SRP s’inscrit
dans un continuum prévention – alerte – gestion des situations d’urgence. Il s’articule autour d’une
réflexion segmentée en trois temps avant, pendant et après l’urgence. Elle est construite en lien
étroit avec les autres départements ministériels, les collectivités et les autres schémas territoriaux
notamment avec le renforcement de la gestion des alertes qui implique une articulation entre la
Guadeloupe et la Martinique, voire la Guyane.
La prévention a pour but d’éviter et de réduire le nombre et la gravité des principales maladies et des
principaux traumatismes, et les souffrances qui en résultent. Une grande partie du schéma régional
de prévention (SRP) est consacrée à la prévention sélective de certaines maladies ou de certains
risques chez des personnes exposées incluant les actions de vaccination et de dépistage. La
prévention au bénéfice des patients et de leur entourage, notamment à travers le développement
de l'éducation thérapeutique constitue également une priorité du SRP.
Le SRP décline en détail la mise en œuvre opérationnelle des programmes ou actions de prévention
des priorités du Plan stratégique régional de santé (PSRS) couvrant :
-
Surpoids et obésité
Périnatalité
Addictions
Santé et environnement
Vaccination
Dépistage
Education thérapeutique
Pour chacune de ses priorités ont été clairement identifiés les enjeux, les déclinaisons
opérationnelles, les leviers, les points de vigilance, les partenaires et les populations cibles ainsi que
les résultats attendus dans les cinq prochaines années.
Autour de ses priorités régionales, les 3 axes précédents du PRS mettent l’accent sur la nécessité de
renforcer les modalités de coopération des acteurs de l'offre sanitaire, sociale et médico-sociale
dans le cadre des parcours de santé. Au niveau de l’offre du premier recours il a été également
évoqué la nécessité de développer des métiers et des formations nécessaires à l'amélioration de la
qualité des actions de prévention.
C’est pourquoi le SRP préconise de renforcer les coopérations entre les institutions sanitaires et les
professionnels de premier recours en :
- Inscrivant la Prévention et la Promotion de la Santé dans les CPOM des établissements de
soins et médico-sociaux, des réseaux de santé, des Maisons de Santé Pluri professionnelles et
du Centre de Santé au travers de plans d’actions adaptés aux spécificités du territoire ;
- Favorisant l’implication des professionnels libéraux (médecins, infirmiers, sages femmes, …)
dans la prévention ;
- Accompagnant les pharmaciens dans leurs interventions possibles en prévention (EPS, ETP,
contrôle des vaccinations, …) ;
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-
Sensibilisant à la Prévention et Promotion de la Santé dans les formations initiales et
continues des professionnels de santé, notamment dans le cadre de la mise en place de
l’Institut de Formation aux Métiers de la Santé ;
Afin d’illustrer la complexité des coordinations nécessaires, cet axe du PRS reprendra de manière
synthétique quatre de ses priorités : la maîtrise de la fécondité, la lutte contre le surpoids, l’obésité
et la lutte contre les addictions ainsi que la santé environnement. Rappelons que ces priorités
figurent dans l’enquête récente auprès des référents territoriaux qui les reconnaissent comme des
préoccupations au niveau de leurs territoires.
Le dernier aspect évoqué dans cet axe du PRS, concerne le volet sur l’organisation des activités de
veille, d'alerte et de gestion des urgences sanitaires (VAGUSAN), en lien avec les autorités, les
services ministériels et les agences compétentes.
3.4.1 La promotion de la santé et l’éducation à la santé
Le PRS de la Martinique prend en compte l’évolution du concept de la « santé » qui n’est pas
seulement l'absence de maladie mais surtout un état global de « bien être total» physique, social et
mental de la personne.
Pour l’ARS de la Martinique, s'occuper de l'accès à la santé ne se limite pas au développement de
l’offre de soins pour lutter contre les maladies, mais aussi de définir clairement les stratégies de la
promotion de la santé, l’objectif général est de permettre à chacun de réaliser pleinement son
potentiel de santé dans le but d’améliorer la santé des individus en particulier et de la population.
C’est dans cette optique que le SRP de la Martinique a été conçu comme une stratégie d’organisation
de la prévention à long terme, sur une période qui excédera probablement les 5 années
réglementaires prévues par la loi HPST. Le SRP ne se limite pas aux seules actions susceptibles d’être
financées sur la modeste dotation actuellement dédiée en majeure partie par l’Etat et l’Assurance
Maladie mais identifie un champ plus large d’actions qui pourraient être financées dans le cadre des
CPOM ARS/Etablissements de santé, ou par des moyens spécifiques.
Dans cette nouvelle démarche de Projet Régional de « Santé » le schéma régional de prévention
(SRP) avec ses deux volets prévention promotion de la santé (PPS) et organisation des activités de
veille, d'alerte et de gestion des urgences sanitaires (VAGUSAN), occupe une position centrale et
transversale par rapport aux deux autres schémas.
Comme le souligne le SRP, il s’agit d'instaurer un environnement physique et social propice, de
faciliter les choix des citoyens en faveur de leur santé, et de combler l'écart de santé entre les
personnes défavorisées et les autres.
Dans ce nouveau contexte privilégiant l’approche santé publique sur l’approche curative, le SRP est
une opportunité de construire en Martinique une culture de la promotion de la santé permettant de
fédérer les institutionnels au niveau régional et dans les territoires de proximité autour des mêmes
valeurs favorisant la promotion de la santé comme le processus qui confère aux populations les
moyens d’assurer un plus grand contrôle sur les multiples déterminants de leur santé.
L’action de plaidoyer en faveur de la promotion de la santé doit être portée en transversalité par les
instances de coordination (CCP, CRSA) et avec les quatre comités de pilotage des territoires. L’ARS
de la Martinique a affiché dès son arrivée sa volonté de coordonner les politiques pour la santé et
développer la promotion de la santé afin de protéger et améliorer l'état de santé de tous les
martiniquais.
Le SRP souligne l’importance de l’éducation à la santé (EPS) comme un moyen essentiel dans le
développement de l’offre en prévention et promotion de la santé, elle doit être déclinée à tous les
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niveaux : niveau scolaire, milieux spécifiques (personnes handicapées, milieu de travail)…,
l’accompagnement doit toucher les quatre territoires avec des relais communautaires.
Pour créer une dynamique éducative avec une réelle responsabilisation individuelle vis à vis du
« capital-santé » de chacun, les actions développées dans le SRP visent à développer tant les
aptitudes individuelles et collectives que l’action communautaire. La finalité au terme des cinq
années est de disposer d’un réseau dense de personnes compétentes en EPS, tous secteurs
confondus (santé, environnement, social, éducatif, …).
Les réflexions menées dans le cadre du plan stratégique régional de santé (PSRS) ont permis de dégager les
priorités sur ce champ :
la gestion par chaque martiniquais de sa sexualité pour limiter les grossesses précoces et les IVG,
la connaissance des maladies chroniques pour mieux les éviter et se soigner,
les représentations autour de la santé mentale pour mieux détecter, ne pas stigmatiser et bien se faire
prendre en charge,
la préparation aux risques majeurs,
l’éducation à la santé environnementale pour gérer son environnement et son cadre de vie.
3.4.2 La prévention sélective des risques
Trois priorités méritent d’être rappelées à cause des interfaces à coordonner avec les partenaires
externes à l’ARS : la maîtrise de la fécondité, la lutte contre le surpoids et l’obésité et la lutte contre
les addictions.
A°/ la maîtrise de la fécondité
Depuis 2000, 1 conception sur 3 se termine, en Martinique, par une IVG. Sur la période 2004‐2009,
ce sont ente 179 et 250 jeunes filles mineures qui ont été concernées, chaque année, par une IVG,
soit 8 à 10% des IVG, deux fois plus qu’en métropole.
La fréquence des interruptions de grossesses, notamment chez des femmes jeunes, met en évidence
la fréquence de grossesses non désirées ou mettant la jeune femme en situation de détresse. Par
conséquent, il importe de développer la prévention dans ce domaine en donnant aussi tôt que
possible aux jeunes les moyens de maîtriser leur fécondité.
Le SRP préconise de Promouvoir l’éducation à la sexualité dans et en dehors de l’école et d’améliorer
l’offre de contraception disponible et gratuite pour les mineures dans les centres de planification
familiale et en dehors de ceux-ci.
Pour y parvenir, l’ARS compte :
- Établir un partenariat actif et conventionnel avec le conseil général qui gère des centres de
PMI et de planification familiale,
- Impliquer la CGSS sur le remboursement de la contraception aux jeunes adultes,
- Faire participer la Santé Scolaire, les sages femmes et les pharmacies d’officine dans la
disponibilité et la gratuité de la contraception (dont la contraception d’urgence).
Il faut souligner que la mise en œuvre d’un véritable plan d’éducation sexuelle à l’école nécessite
l’accord du Rectorat, et que le partenariat des pharmacies d’officine doit faire l’objet de contacts
personnalisés sur chaque territoire par les animateurs territoriaux. Enfin la communication grand
public doit être cohérente et coordonnée.
Le SRP préconise également de mener des études rétrospectives et prospectives sur les freins à la
contraception en Martinique en partenariat avec les organismes compétents en Sociologie
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B°/ La lutte contre le surpoids et l’obésité
Elle représente un enjeu majeur de la politique de santé publique en Martinique où près d’1 enfant
sur 4 et plus d’1 adulte sur 2 est en surpoids ou obèse, la prévalence de l’obésité continue de croître
surtout chez les femmes et les enfants.
La lutte contre le surpoids et l’obésité fera ainsi l’objet d’un programme régional transversal et
intersectoriel piloté par l’ARS impliquant des partenariats avec :
l’Education nationale (Rectorat) et réseaux des Comités d’Education à la Santé et la
Citoyenneté
les secteurs du sport (DJSCS) et de l’alimentation (DAAF) …
les structures hospitalières et/ou médico-sociales, les réseaux de santé et les professionnels
de premier recours seront également impliquées dans ces actions afin d’améliorer la prise en
charge des enfants et adultes en situation de surpoids et d’obésité, en particulier chez les
plus précaires et vulnérables, mais également les femmes enceintes et les enfants.
C°/ la prévention des addictions
La politique de lutte contre les addictions doit avoir une approche globale et intersectorielle tant les
secteurs sociaux, économiques que la santé sont concernés. Au sein de l’ARS, il convient de définir
des stratégies transversales permettant de garantir un continuum dans la prise en charge des usagers
de substances psychoactives. La prévention, les soins, l’accompagnement médico-social et le social
sont intrinsèquement liés lorsqu’il s’agit d’addictions.
L’ARS pilotera un programme régional transversal et intersectoriel intégrant à la fois les orientations
en addictologie des autres schémas d’organisation de l’ARS (offre de soin et offre médico-sociale)
mais également celles des autres politiques publiques.
Les mesures présentées ici sont consacrées plus particulièrement au domaine de la prévention et
promotion de la santé.
Le SRP insiste sur la coordination entre tous les acteurs afin de :
o Elaborer un partenariat avec les acteurs clés (DJSCS, Rectorat, Préfecture/MILDT, services
de la Justice dont pénitentiaire…) pour développer des priorités communes en matière
de promotion de la santé et de prévention. Une attention particulière au développement
d’une offre de prévention en milieu scolaire équitablement répartie sur le territoire et
répondant aux besoins observés ;
o Mettre en cohérence les orientations de l’ARS avec les mesures du plan MILDT et rendre
visible ces dernières
o Impulser et accompagner une dynamique de promotion de la santé et de prévention
auprès :
des acteurs du social, notamment dans le domaine de la réinsertion des usagers de
produits psycho-actifs et plus particulièrement des anciens détenus, en lien avec la
DJSCS
- des collectivités territoriales et locales autour de la prévention des addictions
o Impliquer les structures hospitalières et/ou médico-sociales dans des actions de
promotion de la santé et prévention médicalisée (ex : ETP/CSAPA).
3.4.3 Promouvoir la santé environnementale
L’ambition des politiques qu’il y a lieu de mettre en place est « de faire émerger un champ de la
promotion de la santé environnementale qui soit suffisamment délimité pour qu’il ne se confonde
pas avec la santé ou la promotion de la santé (tel que défini par l’OMS) et suffisamment dynamique
pour qu’il puisse intégrer des approches positives comme la promotion de la qualité de vie.
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Les interventions en santé environnementale sont actuellement essentiellement centrées sur des
constats scientifiques et épidémiologiques ce qui a permis de faire reculer les grands fléaux sanitaires
(maladies hydriques, vectorielles…) et de gérer des pollutions de grandes ampleurs (chlordécone).
En Martinique comme au niveau national, la santé environnementale, vue sous l’angle actuel met
donc les scientifiques et les experts au cœur des interventions et de la résolution des problèmes
alors même que les populations souhaitent s’impliquer dans les débats les plus complexes et
participer aux décisions comme l’a montré « le dossier chlordécone »
Il est donc nécessaire d’opérer un déplacement des interventions vers des « processus permettant
aux institutions, aux individus ou à leurs organisations de mieux contrôler l’impact de leur
environnement sur leur santé ». Selon l’OMS, 25 à 35 % de la charge mondiale de morbidité peut
être attribuée à des facteurs de risques environnementaux. Même si on ne dispose pas de chiffres
précis pour la Martinique, les activités de promotion de la santé environnementale restent à
construire et à développer. Il n’existe pas à l’heure actuelle de démarches structurées permettant
d’éclairer les choix (politiques, aménagement) du point de vue de leur impact sur la santé et d’en
tenir compte.
Le SRP rappelle clairement les enjeux et les objectifs opérationnels pour enfin résumer les résultats
attendus sur cinq années à savoir :
Prise en compte effective des problèmes de santé environnementale dans les documents
d’urbanisme et les projets communaux ;
Existence de programmes de formation en santé environnementale déclinés dans différents
cursus : santé, universitaire, scolaire, CNFPT… ;
Existence de plans de prévention sur les pathologies liées à l’environnement considérées
comme prioritaires (dengue, leptospirose, risques auditifs…) ;
Un réseau d’opérateur opérationnel.
Dans ce domaine la coordination avec les autres politiques est essentielle pour souligner sa
complexité il est rappelé brièvement les différents intervenants à coordonner :
-
Les producteurs de données scientifiques et de surveillance de l’environnement comme : Les
agences et services de l’état (CIRE, DEAL, DIECTE), les établissements publics d’enseignement, les
organismes de recherche (CIRAD, CEMAGREF, INRA, INSERM, UAG…), les associations de
recherche : Madininair, centres antipoison et de toxicovigilance en cours de création, ORS
(observatoire Régional de la Santé), les associations indépendantes, les ONG.
-
Les acteurs de la protection de l’environnement intégrant des enjeux sanitaires comme les
associations : Association Médicale pour la Sauvegarde de l’Environnement et de la Santé –
Martinique, associations de protection de l’environnement.
Le SRP détaille également les acteurs de l’éducation à l’environnement et les acteurs de la santé et
de l’éducation pour la santé
Outre les acteurs « spécialisés » du domaine de l’éducation, de nombreux professionnels comme les
enseignants, les infirmières scolaires, les animateurs sont susceptibles de mener des actions autour
de la santé environnementale.
Les associations, L’ASEVE (Association des responsables des Services compétents en Environnement
et en Développement Durable des collectivités territoriales), les associations de consommateurs, les
associations d’usagers, les associations de patients / de malades, les associations de riverains,
d’habitants.
Les acteurs de l’aménagement, communes, communautés d’agglomération, communauté de
communes, syndicats intercommunaux, bureaux d’études, entreprises privées.
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Le SRP souligne clairement que cette complexité des intervenants implique un travail patient
d’harmonisation des repères et stratégies d’interventions pour le partage d’une culture commune
afin de contribuer à un meilleur développement de la politique de santé publique de la Martinique.
En effet, si la définition des politiques repose sur le parcours de vie et sur la prise en compte des
déterminants de santé, les interventions doivent être le résultat d’une coordination intersectorielle
effective.
3.4.4 Le volet VAGUSAN et les coordinations
La Martinique est régulièrement confrontée ou soumise à des menaces importantes, qu’elles soient
liées à des évènements naturels, épidémiques voire sociaux et qui peuvent conduire à une
désorganisation du système de santé (rupture d’approvisionnement en matériels, fluide, insuffisance
de personnels), des ruptures dans l’approvisionnement des produits de première nécessité (eau,
aliments, énergie, produits de santé) voire engendrent un afflux massif ou prolongé de victimes.
Il faut rappeler les principaux risques :
- une ile volcanique et sismique, soumise au risque de cyclone majeur,
- un climat tropical favorable au développement de maladies vectorielles et le carrefour de
nombreux échanges de biens et de personnes propices à la propagation rapide d’épidémies ;
- la Martinique est située à proximité d’iles voisines, qui, soumises à des risques analogues,
pourraient voir leur système de santé débordé et demander l’assistance rapide de la
Martinique (séisme à Haïti en 2010) ;
- Son caractère insulaire la rend vulnérable, puisque tout déploiement de moyens
supplémentaires pour répondre à une urgence sanitaire est tributaire des renforts venant de
métropole ou d’iles voisines, représentant des délais et des coûts parfois importants et une
logistique complexe.
Ainsi, plus que dans la plupart des régions de métropole, la Martinique doit, par la force des choses,
développer l’anticipation, la préparation, la détection et la gestion des urgences sanitaires.
L’élaboration du document de cadrage traitant des modalités de surveillance, d’alerte et de gestion
des urgences sanitaire (VAGUSAN) est donc essentiel et le PRAGSUS (programme régional d’alerte et
de gestion des situations d’urgence) élaboré à la suite de la loi de santé publique d’aout 2004 en
constitue le premier pan.
Le volet relatif à la veille, l’alerte et la gestion des urgences sanitaires (VAGUSAN) s’inscrit dans un
continuum prévention – alerte – gestion des situations d’urgence. Il est construit en lien étroit avec
les autres départements ministériels, les collectivités et les autres schémas territoriaux notamment
avec le renforcement de la gestion des alertes qui implique une articulation entre la Guadeloupe et la
Martinique, voire la Guyane.
Le volet VAGUSAN donne une visibilité sur l’organisation de la gestion des alertes sanitaires en région
et les articulations entre les acteurs impliqués et ce dans tous les domaines concernant la veille et la
sécurité sanitaire mais également la communication d’urgence.
Rappel du fil conducteur du volet VAGUSAN du SRP qui s’articule autour de trois axes :
1. Renforcer la préparation avant l’urgence en connaissant mieux la nature des évènements, en
anticipant et en développant le signalement, et en faisant des exercices
2. Réagir vite et efficacement pendant l’urgence, en détectant de façon précoce les
évènements porteurs d’urgence sanitaire, en développant des réseaux de surveillance, en
évaluant les signaux sanitaires, leur ampleur et calibrer une réponse adaptée, en lançant
rapidement l’alerte, en organisant les messages, les circuits de diffusion, en prévoyant des
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stratégies de communication et en gérant de façon coordonnée et proportionnée la réponse
sans compromettre la capacité à gérer les autres situations
3. Evaluer et prévenir, après l’urgence, en tirant les enseignements des urgences, en
organisant des retours d’expérience, publier des bilans, partager la connaissance, en
évaluant l’efficacité des actions, en adaptant les organisations, les procédures, les outils et
en agissant sur les déterminants à l’origine de l’alerte : développer la prévention, adapter les
outils de contrôle, de mesure, réglementer
3.4.5 L’animation territoriale condition préalable au succès de la politique de santé
Le SRP préconise pour organiser l’animation et le pilotage territorial de proximité de la PPS une série
d’actions :
 En lien avec les autres Directions de l’ARS :
o Participer à la mise en place, des instances de pilotage territorial,
o Participer à l’élaboration et la mise en place de la stratégie d’organisation et des
outils spécifiques à l’animation territoriale,
 Participer à la finalisation et la validation, avec l’ensemble des partenaires, dans un Vademecum, les modalités de fonctionnement de l’animation et de la coordination locales, les
financements et les procédures entre les différents niveaux : régional, territorial et
communal ;
 Impliquer les partenaires de chaque territoire de proximité, dans la déclinaison des priorités
territoriales, en matière de PPS, consignées dans un Plan Territorial de Santé, outil de
programmation transversale de l’ARS ;
 Assurer dans le prolongement des PTS, un maillage territorial optimal via les contrats locaux
de Santé avec les collectivités locales ;
 Structurer le réseau des référents de Prévention, relais de la Prévention et Promotion de la
Santé dans les territoires de proximité et les territoires d’actions ou de projets.
Selon l’enquête auprès des référents territoriaux, les acteurs de santé sont peu présents sur leur
territoire pour réaliser des actions de prévention, ils pensent toutefois que les acteurs les plus à
même de mener des actions de prévention sur leur territoire sont les CCAS, les associations et les
réseaux de santé. Enfin, la majorité (2/3) des référents territoriaux pense que l’aménagement de leur
territoire crée des conditions de vie favorables à la santé des habitants.
Il est clair que l’ARS jouera un rôle central de coordination et ce, quel que soit l’axe du PRS à mettre
en œuvre.
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3.4.6 Les politiques Publiques
Seront évoquées ici principalement la santé en milieu scolaire et les coopérations avec l’éducation
nationale et la lutte contre les exclusions et la politique de la ville. Les autres politiques ayant un
impact sur la santé ont été évoquées précédemment notamment dans le volet promotion
prévention de la santé et dans le volet VAGUSAN du schéma de prévention.
La santé en milieu scolaire
Une convention a été signée avec l’Éducation Nationale (Recteur d’Académie) pour :
- Les mises à disposition des personnels de l’Éducation Nationale (EN), lesquels seront répartis au
sein des territoires de proximité ;
- L’organisation, au sein de l’ARS, de stage au profit des stagiaires de l’EN ;
- Le développement de l’expertise dans le domaine de la formation initiale et continue ;
- L’accompagnement des enfants handicapés ou porteurs de maladies chroniques.
Compte-tenu de la part importante des Maladies Chroniques dans les problèmes de santé que
connaissent la population martiniquaise, les partenaires admettent que l’ETP pourrait permettre
d’améliorer l’efficacité des soins et de réduire la fréquence et la gravité des complications.
C’est dans ce cadre, que l’ARS et l’UAG (Université Antilles Guyane) ont signé une convention
confirmant la volonté de développer ensemble une offre universitaire des formations en Éducation
Thérapeutique du patient au sein de l’Institut de formation continue au Pôle Universitaire de
Martinique, au bénéfice des Professionnels de Santé, intitulée « Diplôme Universitaire de la
Promotion de la Santé et de l’ETP ».
La lutte conte les exclusions et la politique de la ville
L’ARS a participé à plusieurs rencontres dans le cadre de l’Atelier Santé Ville sur 14 quartiers
prioritaires de Fort de France et du Lamentin afin de faciliter la coordination des acteurs et des
actions en lien avec la santé sur un territoire dans le cadre d’une démarche visant à favoriser
l'association des habitants et des professionnels aux choix réalisés et aux décisions prises.
Cet atelier doit aboutir à une articulation dynamique entre la politique de la ville et la politique de
santé publique, pour lutter contre les inégalités sociales en matière de santé définie par l’ARS qui a la
volonté d’accompagner et de s’impliquer dans l’action sur le terrain pour :
- identifier les besoins spécifiques des publics en difficulté et les déterminants de l'état de santé
liés aux conditions de vie ;
- mettre en place les programmes et actions, sur la base d’un diagnostic partagé et d’une réflexion
dynamique et concertée.
De même, des contrats locaux de santé sont en cours d’élaboration avec d’autres collectivités
territoriales portant sur la promotion.
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Pour la mise en œuvre des axes du PRS, l’ARS compte accompagner ces coordinations et
coopérations à tous les niveaux :
- Coordination au sein de l’ARS pour la mise en cohérence de l’organisation territoriale de la
prévention, des soins hospitaliers et ambulatoires et des prises en charge médico-sociales ;
- Coordination entre les institutions et les professionnels au niveau des territoires de
proximité pour la mise en place des parcours de santé ;
- et coordination hors ARS avec de nombreux partenaires porteurs de politiques publiques
ayant un impact en faveur de la santé et tout particulièrement dans les domaines de : la
santé en milieu scolaire et la politique d’éducation, la santé environnementale, la santé au
travail, la PMI et la protection de l’enfance, la politique de la ville, la cohésion sociale, la
sécurité routière, l’action sociale des départements, des organismes de protection sociale et
des services de l’Etat, la politique de logement, la politique de l’emploi, etc.
4.
4. Politique d’investissement et contraintes économiques
L’ARS maintiendra une politique d’investissement dynamique visant à donner à la Martinique les
équipements lourds et les infrastructures qui lui sont nécessaires, et la mise en sécurité au regard
des risques naturels.
Le CHU de la Martinique aura un parc immobilier moderne et performant avec des installations
neuves pour la FME inauguré en 2009, le site de Mangot-Vulcin inauguré en 2011, le plateau
technique de PZQ en cours de construction.
L’hôpital de proximité du François a été reconstruit sur un autre site, et sera bientôt opérationnel.
Le site de Trinité sinistré par le tremblement de terre doit être reconstruit. Les hôpitaux de
proximité de Saint Esprit, les Trois Ilets et Saint Joseph sont également à reconstruire.
Il faut souligner que près de 60% des dépenses de santé sont réalisées par les établissements de
soins, la part des établissements publics représente plus de 80% de ces dépenses, les dépenses liées
aux secteurs médico-social et privés restent marginales, avec chacun environ 10% des dépenses en
établissement.
Le contexte de fortes tensions budgétaires, de dégradation de la situation financière des
établissements de santé doublée du surendettement de certains hôpitaux publics à la veille de
projets d’investissement d’envergure, va imposer des choix stratégiques incontournables sur la base
de la soutenabilité financière des projets et notamment ceux dont la T2A soit en mesure de
financer. Il est clair que le maintien d'unités sous-utilisées, peu performantes, induira des situations
récurrentes de crise. Il est donc indispensable de rationaliser l'offre et les organisations pour gagner
en qualité, sécurité et efficience.
L’ARS assurera un cadrage très précis et contraignant des projets en terme de dimensionnement
technique, tout en restant en parfaite adéquation avec les besoins de santé du territoire.
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5. La démographie médicale et la formation des professionnels de santé
L’un des principaux freins à la réalisation des axes du PRS, est l’évolution démographique des
médecins et certaines professions de santé.
La situation est certes également préoccupante au niveau national, en 2030, la France aura à peine
retrouvé le même nombre de médecins qu’en 2000. En métropole ce sont seulement certains
secteurs infra-régionaux qui sont sous médicalisés dans les régions, alors qu’en Martinique, la
situation est plus alarmante puisqu’elle touche toute la région avec ces 4 territoires.
Comme évoqué dans l’axe 2, le taux, de spécialistes dans les communes de la Martinique, est de 3 à
6 fois inférieur à la moyenne nationale selon la spécialité ; la densité des généralistes et des
chirurgiens dentistes sont également plus faible, respectivement 84 et 37, contre 111 et 61 en
France métropolitaine. Cette difficulté a conduit à recourir de façon importante à des médecins
étrangers, dont l’activité ne pourra être pérennisée que dans les conditions prévues par la
réglementation. Ce déficit peut fragiliser le fonctionnement des établissements de soins. Les
établissements doivent donc développer leur politique d’attractivité.
Par ailleurs, les formations paramédicales existantes actuellement en Martinique ont été reconduites
en 2010 après consultation obligatoire du président du Conseil Régional qui reste le partenaire
incontournable dans le cadre de la mise en œuvre du Schéma de Formations Sanitaires et Sociales.
L’ARS étant concernée sur le secteur sanitaire, il est prévu de bâtir en collaboration étroite avec les
autres directions générales des ARS de la Guadeloupe et de la Guyane un projet commun de
formations sur les métiers de la santé au regard des besoins dans les différents métiers à l’horizon
2020.
En outre, le Comité Interministériel de l’Outre-mer réuni par le président de la république, le 6
novembre 2009 a décliné plusieurs mesures spécifiques dans le domaine de la santé,
complémentaires de celles contenues dans le Plan Santé Outre-mer. L’une de ces mesures consiste
en la création d’un Institut de Formation aux métiers de la santé aux Antilles-Guyane. Le SROS
détaille la liste des besoins.
Tous les partenaires approuvent cette orientation (Conseils Régionaux, Rectorats, Université, les
CHU, les centres de formations). Le développement également de quelques formations spécifiques
s’impose : intervenants secouristes en situation de catastrophe, éducateurs spécialisés, moniteurs
éducateurs, aides médicaux-psychologiques, éducateurs de jeunes enfants, et formations en santé
publique pour l’ensemble des auxiliaires médicaux.
*************
L’élaboration du PRS a été l’occasion de renforcer la Démocratie Sanitaire dans le cadre
d’une large concertation avec l’ensemble des acteurs de la santé, avec les responsables politiques
et avec les représentants des usagers. C’est avec eux que nous allons conduire la mise en œuvre du
projet régional de santé.
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ABREVIATIONS
Abréviation Définition
AAH
Allocation adulte Handicapé
ADUAM
Agence D’Urbanisme et d’Aménagement de la Martinique
ALD
AMD
AMREC
Affection de longue durée
Association des mamans diabétiques
Association Martiniquaise pour la Recherche Épidémiologique en Cancérologie
ANAH
Agence Nationale de l'Habitat
APA
Allocation Personnalisée d’Autonomie
ARS
agence Régionale de Santé
ARS
Agence Régionale de Santé
ARS
AS
ASH
AT/MP
ATIR
AUDIPOG
Agence régionale de santé
Aide soignant
Agent de service hospitalier
Accident du travail/ Maladie professionnelle
Association pour le traitement de l’insuffisance rénale
Association des Utilisateurs de Dossiers Informatisés en Pédiatrie, Obstétrique et Gynécologie
AVC
Accident vasculaire cérébral
CAF
Caisse d'Allocation Familiale
CAFS
CAMSP
CATTP
Centre d’accueil familial spécialisé
Centre d’action médico-sociale précoce
Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel
CCAS
CDAG
CEPOM
CGSS
Centre communal d’action sociale
Centre de dépistage anonyme et gratuit
Contrats Pluriannuels d'Objectifs et de Moyens
Caisse générale de sécurité sociale
CGSSM
CH
CHCST
CHL
Caisse générale de sécurité sociale Martinique
Centre hospitalier
Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail
Centre hospitalier du Lamentin
CHRS
Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale
CHU
Centre Hospitalier Universitaire
CHU
CID
CIRE
CLCC
Centre hospitalo-universitaire
Centre Intégré de Drépanocytose
Cellule interrégionale d’épidémiologie
Centre de Lutte Contre le Cancer
CLIN
Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales
CMP
Centre Médico-psychologique
CMPP
CNAMTS
Centre médico-psycho-pédagogique
Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés
COMBI
communication for a behavioural impact
COREVIH
CREPS
DAS
Coordination régionale de lutte contre le VIH
Comité régional d’éducation pour la santé
Diagnostic associé significatif
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Abréviation
Définition
DDE
Direction Départementale de l'Équipement
DFA
Département Français d'Amérique
DFA
DIECCTE
Département français d’outremer
Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation du travail et de l’emploi
DIREN
Direction Régionale de l'Environnement
DOM
DP
Département d’outremer
Diagnostic principal
DPVSS
Direction de la prévention, de la veille et de la sécurité sanitaire
DREES
EER
EFS
EHPAD
Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques
Épuration extra rénale
Établissement français du sang
Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes
EMUP
équipe mobile des urgences psychiatriques
ENNS
EPHAD
Étude nutrition santé
Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
EPO
Érythropoïétine
EPRUS
Établissement de Préparation et de réponse aux urgences sanitaires
EPSM
Établissement public de Santé Mentale
ES
Éducateur Social
ESAT
ESCAL
ETEER
ETP
FAM
FNAIR
FNORS
GRSP
HAD
HAS
HCSP
HDJ
HPST
HPV
HTA
IEM
IMC
IME
InCA
INHAPAG
INPES
InVS
IRC
IRCT
Établissements et services d’aide par le travail
Enquête sur la santé et les comportements alimentaires
Établissement de traitement par épuration extra rénale
Équivalent temps plein
Foyers d’accueil médicalisé
Fédération nationale d'aide aux insuffisants rénaux
Fédération nationale des observatoires régionaux de santé
Groupement régional de santé publique
Hospitalisation à domicile
Haute autorité de santé
Haut conseil de la santé publique
Hospitalisation de jour
La loi “Hôpital, patients, santé, territoires”
Papillomavirus humain
Hypertension artérielle
Établissement pour déficients moteurs
Indice de masse corporelle
Institut médico-éducatif
Institut du cancer
Incidence de l’Hypertension Artérielle dans la Population Active Antillo-Guyanaise
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
Institut de veille sanitaire
Insuffisance rénale chronique
Insuffisance rénale chronique terminale
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Abréviation
IRDES
IREPS
ISAAC
IST
Définition
Institut de recherche et de documentation en économie de la santé
Instance régionale en éducation et promotion de la santé
International Study of Asthma and Allergies in Childhood
Infection sexuellement transmissible
ITEP
Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique
IVG
Interruption Volontaire de Grossesse
MAIA
Maison pour l’Autonomie et l’Intégration des malades d’Alzheimer
Maisons d’accueil spécialisé
Établissement Médecine, Chirurgie, Obstétrique
Maladie cardio-vasculaire
Maison de la femme, de la mère et de l’enfant
MAS
MCO
MCV
MFME
MMG
NRBC
Maison Médicale de Garde
Nucléaire, Radiologique, Bactériologique, Chimique, Explosif
ODE
Office de l'Eau de La Martinique
OMS
Organisation Mondiale de la Santé
ORSEC
Organisation de la Réponse de Sécurité Civile
OSM
Observatoire de la santé de Martinique
PASA
Pôles d’Activités et de Soins Adaptés
Prestation compensatrice de Handicap
Praticien hospitalier
PCH
PH
PMI
Protection Maternelle Infantile
PMSI
Programme de médicalisation des systèmes d'information
PNB
PNNS
PNSE
PODIUM
PPS
Produit national brut
Programme national nutrition santé
Plan National Santé Environnement
Prévalence de l’Obésité, de sa Diversité et de son Image UltraMarine (enquête)
Plan Personnalisé de Santé
PRAGSUS
Plan relatif à l’alerte et la gestion des situations d’urgence sanitaire
PRS
Projet Régional de Santé
PRSP
Programme régional de santé publique
PSAGE
plan de surveillance d’alerte et de gestion de l’épidémie
PSM (1 ou 2) poste sanitaire mobile
PSRS
Plan stratégique Régional de Santé
PSRS
PVVIH
PZQ
Plan Stratégique Régional de Santé
Personne vivant avec le VIH
Pierre Zobda Quitman
Réseau d'Alerte, d'Investigation et de Surveillance des Infections Nosocomiales développée par le
CLIN
RAISIN
REPPOM
Réseau de prévention et de prise en charge de l'obésité en Martinique
RHI
Résorption de l'Habitat Insalubre
RIN
Registre Informatisé des Naissances
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Abréviation
Définition
RSI
Régime Social des Indépendants
SA
Semaine d'Aménorrhée (durée gestation en semaine)
SAAAIS
Service d’aide à l’acquisition de l’autonomie et à l’intégration scolaire
SAFEP
SEES
SESAD
SESSAD
SESSD
Service d’accompagnement familial et d’éducation précoce,
Section d’éducation et d’enseignement spécialisé
Service d'éducation et de soins à domicile,
Service d’éducation spéciale et de soins à domicile
Service d’éducation et de soins spécialisés à domicile
SICSM
Syndicat Intercommunal du Sud et du Centre de la Martinique
SIDA
SISS
Syndrome d’immunodéficience acquise
Service d’intégration scolaire et sociale des autistes
SMPR
Service Médico-psychologique régionaux
SMUR
Service Mobile d'Urgence et de Réanimation
SROS
SROMS
Schéma régional d’organisation des soins
Schéma régional d’organisation médicosociale
SRP
Schéma régional de prévention
SSAD
Service de soins et d’aide à domicile
SSEFIS
Service de soutien à l’éducation familiale et à l’intégration scolaire
SSIAD
SSR
STEER
TRAG
Services de Soins Infirmiers à Domicile
Soins de Suite et de Rééducation
Société de Traitement par Épuration Extra Rénale
Transplantation Rénale Antilles Guyane
UAD
Unité pour troubles anxio-dépressifs
UCPA
Unité de Crise Psychiatrique des adolescents
Unité de consultation et de soins ambulatoires
Unité fonctionnelle
veille, l’alerte et la gestion des urgences sanitaires
Virus de l’immunodéficience humaine
UCSA
UF
Vagusan
VIH
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