Où est le père
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Où est le père
Où est le père ? L’anthropologue Pascale Jamoulle était l’invitée des personnels de PMI et travailleurs sociaux de la ville pour parler de l’éclipse du père dans les familles monoparentales. p.5 N°1066 1,00 € Du 6 AU 12 JANVIER 2016 Théâtre au comptoir Déchéance des valeurs F rançois Hollande avait commencé son quinquennat en ne livrant pas bataille pour que les étrangers puissent voter aux élections locales alors que son programme réitérait une promesse vieille de plusieurs décennies. Président en fin d’exercice, il fait cette fois-ci le forcing pour que la déchéance de nationalité soit inscrite dans la Constitution. Le contraste entre les deux attitudes est saisissant. Cette déchéance à usage de binationaux coupables de porter atteinte gravement à la Nation est jugée inefficace pour lutter contre le terro- risme par le Premier ministre lui-même. Elle caractérise par contre un sacré coin enfoncé dans le principe fondamental du droit du sol et recueille l’adhésion d’un Front national ravi de voir ses recettes reprises par un président PS. Grand amateur de coups politiciens, François Hollande a semé une telle zizanie à l’intérieur de sa formation politique qu’il cherche désormais à trouver une issue de secours comme – peut-être – une déchéance appliquée à tous les Français coupables de terrorisme. Triste spectacle que cette déchéance des valeurs. Collégiens exclus p.4 Des pongistes plus hauts que prévu p.8 Depuis septembre, l’association Artis Multimedia accompagne des collégiens temporairement renvoyés. Pour que la sanction devienne construction. yann mambert / archives Au coin de la Une yann mambert Jean-Yves Ruf présente « Jachère » au TGP. Une pièce construite comme une symphonie de tranches de vie autour d’un bar. « Impasse des anges » d’Alain Gautré est aussi à l’affiche du CDN. p.12 et 13 48, rue de la Rép’ : PCH seul à reloger les familles p.3 ACTUALITÉS Sapins Renouvelée pour la quatrième année par Plaine Commune, la collecte des sapins est programmée jusqu’au 30 janvier, avec à Saint-Denis sept points de dépôt, place du Caquet, sur l’esplanade de la Tour Pleyel, près de la médiathèque Ulysse à Franc-Moisin, et aux croisements des rues du 19-Mars-1962 et Jean-Pierre Timbaud, des rues Métairie et Henri-Barbusse (place Clovis-Hugues), de l’avenue Wilson et de la rue du Landy, et des boulevards Marcel-Sembat et Jules-Guesde. Dionys’Sel Le réseau dionysien d’échanges sans argent organise son atelier couture, mensuel, samedi 9 janvier de 14 h à 19 h. Il est ouvert à tous, gratuitement, mais les participants sont invités à apporter matériel ou « grignotage ». Rendez-vous suivant, samedi 16, de 14 à 17 h, pour une bourse locale d’échange (BLE), elle aussi accueillie chez Andines (5, rue de la Poterie). Blog : dionyssel.communityforge.net Cercle de silence En solidarité avec les sans-papiers, le 84e Cercle de silence se formera vendredi 8 janvier, de 18 h 30 à 19 h 30, devant l’hôtel de ville, avec le soutien de RESF 93, CPPI, ACO, Pastorale des migrants, Sud Poste 93, CCFD, Secours catholique, EVT, Apeis, Pastorale de Saint-Denis, Mrap, Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers, Mouvement de la paix et LDH Saint-Denis. Parents Au programme de ce début janvier à la Maison des parents, vendredi 8, de 10 h 15 à 11 h, contes « Biberon à la maison » pour parents et bébés Déménagement. Plaine Commune lorgne sur la Région Véhicules brûlés Six véhicules ont été volontairement brûlés dans les rues de Saint-Denis à l’occasion du changement d’année.Trois dans la nuit du 31décembre et trois autres le 1er janvier. Yann MaMBert Ça n’a pas traîné. Sitôt connue la volonté de Valérie Pécresse de quitter les locaux loués dans le huppé 7e arrondissement de Paris pour installer la Région Île-de-France en Seine-Saint-Denis, Plaine Commune a immédiatement saisi la balle au bond. Dans la semaine de Noël, le vice-président Stéphane Peu et le président Patrick Braouezec ont planché sur le dossier pour répondre à cette opportunité porteuse d’une inconnue qui devrait être levée dans les prochains jours : la Région va devoir préciser si elle veut emménager dans des locaux déjà construits ou, au contraire, dans un bâtiment à édifier. Dans l’hypothèse d’une construction, le terrain propriété d’Icade, sur la place du Font-populaire à la Plaine pourrait parfaitement convenir, estiment les deux élus. Il est limitrophe du futur campus Condorcet, un dossier que la nouvelle présidente connaît bien pour l’avoir instruit quand elle était ministre de l’Enseignement supérieur. « Ce terrain, qui fermerait la place avec un bâtiment de bureaux, répond à la double exigence de la Région d’être à la fois peu éloigné du boulevard périphérique et très proche d’une ligne de métro », en l’occurrence la ligne 12, explique M. Peu. D.Sz Porte de Paris. Nouveaux locaux pour PCH Comme chaque mardi matin, c’est jour de permanences connectées au point d’accueil Connexions solidaires, implanté à Saint-Denis au 47, rue Jean-Jaurès depuis fin 2013. Ce programme, imaginé par Emmaüs Connect, s’est donné pour objectif de faire des technologies numériques un levier d’insertion pour les publics les plus précaires plutôt qu’un facteur d’exclusion supplémentaire. Pour relever ce défi, différents ateliers sont proposés à ces bénéficiaires, dont la plupart sont orientés ici par des travailleurs sociaux, pour se familiariser avec un ordinateur, ouvrir un compte mail, naviguer sur Internet. Autant de gestes devenus indispensables dans une société connectée, où de plus en plus de démarches administratives et de recours aux prestations sociales s’effectuent exclusivement en ligne, au mépris d’une fracture numérique pourtant bien réelle. C’est cette initiative des plus salutaires à l’heure où s’accélère la dématérialisation des services publics qu’est venue saluer ce 5 janvier Axelle Lemaire, secrétaire d’État au Numérique, à l’occasion de la signature d’une convention avec Emmaüs Connect visant à accélérer l’autonomie numérique des personnes en situation de précarité. L.M. Internautes et lecteurs du Journal de Saint-Denis, réagissez aux articles sur www.lejsd.com JSD 59 rue de la République, 93200 Saint-Denis ; Fax : 01 55 87 26 88 ; Mail : [email protected] Directeur de la publication Gilles Henique, [email protected] Directeur, directeur de la rédaction Dominique Sanchez : 01 77 35 73 12 ; [email protected] Rédactrice en chef adjointe, secrétaire de rédaction Patricia Da Silva Castro : 01 77 35 73 11, [email protected] Maquettiste Véronique Le Coustumer : 01 77 35 73 07, [email protected] Rédacteurs Benoît Lagarrigue : 01 77 35 73 08, [email protected] ; Marylène Lenfant : 01 77 35 73 06, [email protected] ; Sébastien Banse : 01 77 35 73 09, [email protected] ; Linda Maziz : [email protected] Photographe Yann Mambert : 01 77 35 73 10, [email protected] Pré-presse, édition, impression PSD Diffusion Établissement Petit, 0 1 7 5 3 4 6 9 8 3 , p e t i t . d i s t r i b @ g m a i l . c o m Publicité Martine De Sax, 01 42 43 12 12 Tirage 51 000 ex. (sur papier recyclé). N° de commission paritaire en cours. Abonnement annuel 70 € (chèque à l’ordre de Communiquer à Saint-Denis). PHILIPPE HUSSON Conduite automatique Auto-école. Avant lui, son grand-père et son père tenaient déjà des centres d’apprentissage. Il a suivi la même voie, par goût. Et exerce sa profession à Saint-Denis depuis 1991. PORTRAIT Par Sébastien Banse Photo Yann Mambert « Mon grand-père déjà était du coin, raconte Philippe Husson. Il habitait Épinay. Pendant la guerre, il tenait une épicerie à L’Île-Saint-Denis. C’était un touche-à-tout, il a fait cent mille métiers. Il a notamment eu deux autoécoles. Mon père s’y est mis à son tour. En 1963 il a pris un local à la cité des 4 000, à La Courneuve. On a eu un logement làbas, j’y ai vécu jusqu’en 1975. » Après un diplôme de gestion à l’IUT de Saint-Denis, il monte avec son frère un magasin de meubles à L’Île-SaintDenis. « On en vivait, mais pendant la rénovation du centre-ville, on a été exproprié. » Philippe Husson se tourne alors vers l’auto-école. « Je suis pratiquement né dedans, je mentirais en disant que je n’y avais jamais pensé, mais je ne voulais pas “faire comme papa”. Et puis finalement je me suis aperçu que c’est ce qui m’intéressait vraiment. À partir de là, je ne pouvais pas me l’interdire sous prétexte que mon père l’avait fait avant. » Ce dernier veut lui transmettre son affaire, mais Husson le jeune refuse : « Je voulais être indépendant, n’avoir de compte à rendre qu’à moi-même. » Il ouvre son affaire à Saint-Denis, boulevard Carnot, en 1991. « J’ai fait les travaux tout seul. Au début, j’étais moniteur, secrétaire, gestionnaire… » Son premier client s’appelle Rachid, de Villetaneuse. Le jour où il s’inscrit, un oiseau vient se cogner contre la vitrine de l’auto-école. « Rachid m’a dit : “C’est un signe, tu vas faire fortune” », rigole Philippe Husson. Prophétie ou pas, l’affaire a prospéré. Avec dix salariés, c’est maintenant une des plus anciennes et des plus grosses écoles de conduite de Saint-Denis. « En 25 ans, je pense qu’on a dû former pas loin de 5 000 nouveaux conducteurs. » Ce qui le passionne, c’est la pédagogie. « Il faut s’investir beaucoup, mais les gens nous le rendent, ils sont « En 25 ans, je pense qu’on a dû former pas loin de 5 000 nouveaux conducteurs. » reconnaissants de notre travail quand on se donne à fond. Par exemple, je trouve que les jeunes, depuis quelques années, manquent de motivation et de structure. Il faut les pousser. Souvent ils ne savent pas comment travailler, donc on leur dit que ce n’est p a s d i f f i c i l e , m a i s q u’ i l f a u t u n e méthodologie. » Parmi ses souvenirs les plus forts, il y a des conducteurs handicapés. « J’ai rencontré des personnages fantastiques, qui m’ont donné de belles leçons d e v i e . » P h i l i p p e Hu s s o n a u s s i a connu une épreuve. En 2004, une tumeur au niveau du colon l’a éloigné de l’auto-école pendant une année entière. « J’ai cru que j’allais y passer », dit-il en relevant un pan de sa chemise pour montrer une large cicatrice. « Je me suis dit que je serais guéri quand je rejouerais au tennis. » Le sport, c’est son défouloir. « Jusqu’à 25 ans, j’étais passionné de foot. J’ai arrêté à cause du travail, mais je me suis aperçu que je ne pouvais pas me passer de sport, et je me suis mis au tennis. » Aujourd’hui, il tente de retrouver son classement d’avant la maladie (15/5). Il n’a jamais pensé sérieusement à quitter Saint-Denis. « Je n’ai pas eu fondamentalement de problème avec des candidats. Et puis quelle richesse de côtoyer autant de gens d’univers différents ! Je pense que c’est ce qui me retient ici. En tout cas, si un jour je pars, ce ne sera pas à cause de ma clientèle. » Compte séparé obligatoire depuis la loi ALUR Collecte Nouveau rendez-vous mensuel, la rubrique Côté copro est proposée par l’ARC, Association des responsables de copropriété, qui tient par ailleurs une permanence hebdomadaire à la Maison de la vie associative. En matière de copropriété, c’est la disposition phare issue de la loi ALUR : le compte bancaire séparé sans dérogation possible pour les copropriétés de plus de 15 lots, et ce conformément à l’article 18 de la loi du 10juillet 1965 (1). Pour les copropriétés de plus de 15 lots, le syndic doit mettre à disposition du conseil syndical une copie des relevés périodiques du compte séparé. Pour celles de moins de 15 lots, il doit transmettre au président du conseil syndical une copie des relevés périodiques du sous-compte bancaire. Vérifier que la copropriété dispose d’un compte bancaire séparé est une difficulté pour les conseillers syndicaux. En effet, on a pu constater des simulacres de comptes bancaires séparés alors qu’ils étaient rattachés au compte du syndic. Il faut donc contrôler la convention d’ouverture de compte bancaire et vérifier que le titulaire est le seul syndicat de copropriétaires. Le nom du syndic ne doit en aucun cas y figurer. (1) Extrait : « Le syndic doit ouvrir, dans l’établissement bancaire qu’il choisit, un compte séparé au nom du syndicat […] Toutefois, lorsque le syndicat comporte au plus 15 lots […], l’assemblée générale peut, à la majorité de l’article 25 et, le cas échéant, de l’article 25-1, dispenser le syndic. Le syndic effectue sur ce sous-compte, sans délai, les versements des sommes et valeurs appartenant au syndicat et y reporte les dépenses effectuées pour son compte. Le syndic transmet au président du conseil syndical une copie des relevés périodiques bancaires du sous-compte, dès réception de ceux-ci. » Le 48 rue de la Rép’ attend toujours Le projet d’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France et condamnés pour terrorisme annoncé par François Hollande «est contraire aux valeurs de la gauche,et promeut celles de la droite raciste,qui fait du rejet de l’autre l’un de ses fondements», estime Didier Paillard dans une déclaration. Pour le maire, «une peine d’indignité nationale pour tous ceux qui,quelle que soit leur modalité d’accès à la nationalité française, prennent les armes contre leur pays serait bien plus juste». Il appelle à signer la pétition diffusée sur le site www.nousnece deronspas.org. «De la galette pour la ville des rois morts et du peuple vivant !», c’est ce que proposent des Dionysien(ne)s et plusieurs associations (Nuage, MRAP, Plaine de femmes, Bonnets d’âne…). Samedi 9janvier, 15 h 30, à l’angle des rues de la République et du Corbillon. Le principe est simple : chacun apporte sa galette et la partage «pour couper avec ce climat postattentats auquel a succédé un climat de haine traduit entre autres par les résultats électoraux». Côté copro Sciences POP invite à débattre, mardi 19 janvier, de « la gauche et l’Union Européenne » avec Sylvain Laurens, sociologue à l’EHESS et Cédric Durand, économiste à l’Université Paris 13. À la librairie Folies d’encre (14, place du Caquet), à 19 h. Déclaration du maire Galette de la Rep’ d.r. Numérique. Coup de pouce de l’État à Emmaüs Connect Yann MaMbert Foire en progrès Changement d’adresse pour Plaine Commune Habitat. L’office public intercommunal a pris ses quartiers début décembre à la Porte de Paris, au 5 bis, rue Danielle-Casanova en se portant acquéreur auprès de Bouygues immobilier d’un immeuble R+5 de près de 8 000 mètres carrés. Une opportunité que PCH attendait depuis plusieurs années. Et pour cause. Depuis sa création en 2005, cet organisme était locataire de son siège social situé au 32-38 boulevard Jules-Guesde, dans des locaux coûteux, vétustes, peu fonctionnels, non accessibles aux personnes à mobilité réduite et surtout trop étroits pour regrouper sur un même site l’ensemble des équipes dites « support », soit près de 200 salariés sur 450. C’est désormais le cas avec ce nouveau bâtiment où ont pu être centralisés ces différents services, les organes de direction et d’administration de PCH, mais aussi les salariés des deux autres structures qui œuvrent à ses côtés, la CAPS, pour le développement de l’accession à la propriété, et BâtiPlaine, qui assure une assistance à maîtrise d’ouvrage sur le volet construction. « Avec ce projet, il s’agit d’être au plus proche du quotidien des 17 500 familles logées par PCH », estime Sébastien Longin, directeur général de PCH. La localisation du nouveau siège social à la Porte de Paris est en effet présentée comme un lieu idéal sur le plan géographique, étant située sur une zone centrale du territoire et dans un quartier en pleine mutation. L.M. jusqu’à 15 mois, (sur inscription), de 14 h à 16 h, échanges avec une éducatrice de jeunes enfants sur l’accompagnement de l’autonomie des bambins. Samedi 9, de 13 h 30 à 15 h 30, rencontre à propos des « Parents d’adolescents » avec un psychologue et un professionnel de l’éducation. Au 29, rue Gabriel-Péri. Tél. : 01 49 33 68 55. En vue de ses prochaines maraudes auprès des sans-abri, la Protection civile de Saint-Denis organise une collecte de denrées non périssables, aliments et produits d’hygiène, vendredi 8 janvier, de 11 h à 18 h, devant l’hypermarché Carrefour, place du Caquet. Saint-Denis en Bretagne Dans son numéro de janvier2016, Bretagne Magazine retrace la grande histoire des Bretons en région parisienne, et consacre un article à SaintDenis, où les Bretons étaient «tellement nombreux autrefois que Saint-Denis était surnommée“l’autre capitale de la Bretagne”.Nous sommes allés à la rencontre de leurs descendants,toujours aussi actifs !» JMB À noter cette semaine 31 250 visiteurs ! La Foire des savoir-faire solidaires 2015 a connu du 11 au 22 décembre une belle affluence, en augmentation de 55 % par rapport à 2014. « Et il y eut 20 % de paquets cadeaux réalisés en plus », se réjouit Adeline Lévêque, du service du développement local de Plaine Commune. Autre motif de satisfaction pour les organisateurs (Ville, Plaine Commune et Artefact 93), l’implication de structures telles que le 6b, la Briche ou le Stac. B.L. 3 ACTUALITÉS La semaine du 6 janvier 2016 Le 23 décembre, devant la cellule d’aide aux victimes des attentats au ministère des Affaires étrangères. Immeuble de l’assaut. Toujours pas de relogement pour la majorité des 43 ménages sinistrés du 18 novembre, ni de reconnaissance de statut de victime… meure aux abonnés absents et semble rester sourde aux revendications de ces habitants qui se sont constitués en association pour défendre leurs intérêts. La préfecture ne répond pas « On a envoyé des demandes d’audience, mais on n’a eu aucun retour. On a aussi demandé à participer aux réunions de suivi sur le relogement, mais là aussi, pas de réponse », dénonce N’Goran Ahoua, porte-parole du collectif. « Si ce n’est pas du mépris, ça y ressemble beaucoup », tance Marie Huiban de l’association Droit au logement (DAL). Et ce n’est pas l’accueil réservé à la vingtaine d’habitants rassemblés le 23 décembre devant la cellule d’aide aux victimes des attentats installée au ministère des Affaires étrangères qui va la contredire. « Cette manifestation, c’était pour appuyer nos demandes de relogement, pour obtenir la régularisation de nos voisins sans-papiers et pour que soit reconnu notre statut de victime. Tout ce qu’on a eu, c’est une fin de non-recevoir », rapporte N’Goran Ahoua. « Le ministère nous a appelé à nous tourner vers la préfecture de la SeineSaint-Denis, sauf que celle-ci ne répond à aucune de nos sollicitations, ajoute la militante du DAL. Alors, comment on fait ? » « Toujours rien. » « Pas d’évolution. » « Rien de neuf. » À mesure que les jours passent, les conversations avec les anciens habitants du 48, rue de la République se suivent et se ressemblent. Les situations des 43 ménages sinistrés de l’assaut du 18novembre sont au point mort, sans autres avancées que les 14 propositions de relogement formulées par Plaine Commune Habitat déjà évoquées dans notre édition du 16 décembre. Pour ces quelques familles au moins, les choses progressent, certaines ayant déjà pu récupérer l’intégralité de leurs affaires et pris possession de leur nouvel appartement. Mais pour les autres en revanche, rien n’a bougé. La plupart des 91 personnes concernées sont toujours hébergées à l’hôtel ou en résidence sociale et leur avenir suspendu à d’hypothétiques promesses de relogement que les services de l’État n’ont pas l’air pressés de concrétiser. La préfecture de- Linda Maziz 2 N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 Les 6 commerces et les 38 logements situés au 48, rue de la Rép’ sont toujours condamnés. La Ville a pris un arrêté de péril imminent qui concerne l’intégralité de cette résidence. Loin de se laisser abattre, les habitants et leurs soutiens travaillent à la prochaine mobilisation. Le lieu reste à déterminer, mais le rendez-vous est déjà fixé à la date anniversaire du 18 janvier, deux mois pile après l’assaut qui a privé tous ces gens de leur logement. Et en particulier les occupants du bâtiment C, celui-là même où les terroristes étaient planqués, qui n’ont toujours pas pu accéder à leurs papiers et affaires personnelles, cet escalier étant toujours placé sous scellés, pour une durée indéterminée. Mais dans leur ensemble, les six commerces et les trente-huit logements situés à cette adresse ont tous été mis entre parenthèses. Suite aux dégâts provoqués par l’intervention du Raid et conformément au rapport de l’expert judiciaire, la Ville a pris un arrêté de péril imminent qui concerne l’intégralité de cette résidence. Procédure qu’a tenté de contester le syndic de cet immeuble auprès du tribunal administratif, mais sans succès. « La ville va se substituer à la copropriété pour effectuer les travaux correspondants à cette mise en péril », explique Stéphane Peu, maire adjoint à l’urbanisme. Mais ces travaux de sécurisation ne permettront pas aux propriétaires de retrouver la jouissance de leurs appartements, ni de rendre le lieu habitable, car ils ne résoudront en rien les problèmes de vétusté et d’insalubrité relevés. « Là, deux solutions. Soit la copropriété peut lever des fonds pour remettre l’immeuble en état de fonctionnement, soit on constate une impossibilité de réaliser ces travaux et, dans ce cas, on s’orientera vers une procédure d’appropriation publique. » Linda Maziz 4 N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 ACTUALITÉS À noter cette semaine FOCUS La semaine du 6 janvier 2016 Après Charlie La brasserie Le Pavillon (54, rue Gabriel-Péri) reçoit samedi 9 janvier à 15 h 30 Djemila Benhabib, auteure du livre Après Charlie publié aux éditions H&O et sous-titré Laïques de tous les pays, mobilisez-vous ! Préfacé par Boualem Sansal, l’ouvrage tire les enseignements des attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre et en pointe les responsabilités. Vœux d’APCV Pour ses vœux de nouvel an, l’association APCV invite à un « pot de l’amitié », qui sera l’occasion d’un échange sur son projet de Cultures en fête du quartier Franc-Moisin/BelAir/Stade-de-France. Samedi 16 janvier à 15 h, à la Maison des associations (111, rue Danielle-Casanova). Entrée libre sur inscription. Tél. : 06 99 48 69 92 ou 06 20 34 00 36. Transmission La figure manquante Amap Court-Circuit, l’Amap de la Dionyversité, débutera le 13mars une nouvelle saison de six mois avec ses fournisseurs habituels, maraîchers et boulangers. Le prix du panier hebdomadaire est inchangé, 10€ pour cinq légumes et fruits. Inscriptions le jeudi, de 19 h à 21 h, au local du 4, place Paul-Langevin. SébaStien banSe « Dans de nombreux foyers, Collège Fabien. Depuis septembre, l’action de l’association Artis Multimedia a pris un nouvel élan en étant officiellement inscrite dans le cadre du dispositif d’accompagnement des collégiens temporairement exclus. cains ou ceux de la citoyenneté. Autant de thématiques que l’association a justement la charge de travailler avec ces élèves qui ont tous été mis à la porte de leur établissement scolaire pour des durées de trois à huit jours. L’un d’eux a été sanctionné pour avoir « bousculé un prof ». Un autre a lancé un caillou sur un surveillant, « mais ce n’était pas fait exprès ». Un autre encore a frappé une camarade de classe parce qu’elle avait insulté sa famille. Thomas, élève de 5 au collège Fabien, pioche une nouvelle carte et lit à haute voix : « Un e n f a n t p e u t - i l v e n i r à l ’ é c o l e , r é p o n s e A , a ve c u n e arme, ou réponse B, avec une bombe lacrymogène ? » Les quatre autres joueurs, collégiens comme lui, s’accordent sur la deuxième proposition, mais c’était évidemment un piège. « Ni l’un ni l’autre », lâche Amel Bensaidane, chargée de projet contre le décrochage scolaire au sein de l’association Artis Multimedia, qui profite de cette devinette pour échanger avec les jeunes et les faire cogiter sur le sens de cet interdit. C’est d’ailleurs tout l’intérêt éducatif du jeu de société Place de la Loi, où chaque question posée sert de prétexte pour engager la discussion sur les règles de vie à l’école, les principes républie « Les amener à changer leur comportement » yann mambert « Lors de leur prise en charge ici, on revient sur la faute qu’ils ont commise, les raisons et les conséquences de leurs actes. On e s s a i e d e l e u r f a i re p re n d re conscience de la gravité de leur geste, pour les amener à changer leur comportement », explique Rachida Hamdan, directrice de cette association de quartier, dont les locaux sont tout proches du collège Fabien. Tout a commencé il y a trois ans, lorsqu’elle s’est étonnée de voir des ados traîner dans le quar tier à des heures où ils avaient normalement cours. « Quand j’ai appris qu’il s’agissait d’élèves exclus, il m’a paru évident de proposer de les accueillir ici, plutôt que de les voir Le collège transmet à l’association une fiche de liaison précisant le travail à réaliser par l’élève lors de son exclusion afin qu’il puisse réintégrer les cours sans avoir pris de retard dans sa scolarité. à la rue, seuls et livrés à euxmêmes, avec tous les risques que l’on connaît en termes de décrochage scolaire. » Un partenariat se met en place avec le collège Fabien pour organiser de manière informelle cette prise en charge par l’association. Depuis septembre dernier, cette action a pris un nouvel élan en étant officiellement inscrite dans le cadre du dispositif d’accompagnement des collégiens temporairement exclus (ACTE) mis en place depuis 2008 par le Conseil départemental. « On bénéficie désormais d’un agrément qui nous place comme structure référente sur ce dispositif pour les collèges Degeyter, Fabien et Triolet. » Depuis la rentrée, l’association a ainsi accueilli une vingtaine d’élèves en provenance de ces trois établissements. « Pour la plupart, il s’agit d’un simple accident de parcours, souvent en lien avec une crise d’adolescence, remarque Rachida Hamdan. Ils sont dans un comportement un peu rebelle, un peu violent, mais ils ont surtout besoin d’un soutien et d’une écoute pour passer ce cap un peu difficile.» Permettre à l’élève de repartir sur de nouvelles bases, c’est tout l’intérêt d’une telle prise en charge qui derrière la rupture de scolarité apparente permet en réalité de conserver une certaine continuité pédagogique. « Cette sanction, c’est un message que l’on envoie à l’élève pour lui signifier qu’il a été trop loin, souligne Aurélie Journée, la principale du collège Fabien. C’est une mesure éducative dont l’objectif est bien évidemment qu’il puisse réintégrer sa classe dans les meilleures conditions possibles. » Linda Maziz Patrick Braouezec, président de Plaine Commune, a été nommé chevalier de la Légion d’honneur lors de la dernière promotion civile de l’année 2015. Victimes Le Conseil représentatif des Français d’Outre-mer en Seine-Saint-Denis (Crefom 93) convie à une messe anniversaire en basilique Saint-Denis en mémoire de Clarissa JeanPhilippe, policière municipale assassinée le 8janvier lors de la vague d’attentats de 2015. Dimanche 10janvier à 10 h, où sera aussi rendu hommage à toutes les victimes du terrorisme. Patricia Da Silva caStro L’exclusion positive Légion d’honneur La Ville de Saint-Denis a lancé cette année un dispositif baptisé « engagement étudiant solidaire ». L’initiative permet à des étudiants dionysiens de toucher une aide financière pour les soutenir dans leurs projets d’études en échange de leur implication dans la vie associative locale. Une commission d’attribution s’est réunie, mercredi 2 décembre 2015, et elle a décerné 50 bourses d’un montant de 2 000 euros. L’aide est versée en deux fois (un versement par semestre) à des étudiants résidant à Saint-Denis inscrits en deuxième ou troisième année d’un cursus supérieur (université, IUT, BTS, prépa). Une cérémonie a eu lieu mardi 15 décembre, à la mairie, dans la salle de la Résistance, en présence des étudiants bénéficiaires et des associations qui les ont accueillis. « Nous avons reçu beaucoup de candidatures, et nous n’avons eu aucune peine à trouver 50 projets dignes d’être retenus », a déclaré Vincent Huet, maire adjoint à la vie étudiante, l’éducation populaire et l’enseignement supérieur. « Les associations portent avec nous ce projet, et elles seront sollicitées à nouveau pour l’améliorer encore. » Parmi cette première promotion, on trouve 29 femmes et 21 hommes, qui ont entre 17 et 44 ans. Plus de 40 % d’entre eux sont déjà boursiers de l’enseignement supérieur, et 20% exercent une activité salariée parallèlement à leurs études. S.B. Familles monoparentales Les pères précaires cherchent leur place Enquête. L’anthropologue Pascale Jamoulle était l’invitée de l’Atelier ville santé pour partager avec des professionnels son expérience dans une cité belge : un territoire de pauvreté, comparable à Saint-Denis, où les pères sont éclipsés. Vœux Hanotin Le député Mathieu Hanotin présente ses vœux aux Dionysiens autour d’une «galette conviviale». Samedi 9janvier, 16 h 30, salle de la Légion d’Hhnneur. Kengo Kuma L’architecte de la gare Pleyel du Grand Paris Express, attendue fin 2023, sera aussi le concepteur du stade des JO de Tokyo en 2020. Un ouvrage de 60 000 places. Ce choix, sur proposition du Conseil japonais du sport, a été annoncé fin décembre. Habitat durable Pour le bâtiment en bois, composé de 12 logements sociaux, qu’elle livrait en février dernier dans le quartier Cristino-Garcia, l’association Solidarités nouvelles pour le logement s’est vue décerner l’une des «Clés de l’habitat durable», remises par le Conseil départemental de SeineSaint-Denis et le CAUE 93. Les deux autres lauréats de cette édition 2015 ont été l’OPH93 pour un programme à La Courneuve, et Bondy Habitat. Homme. Le système d’aide sociale privilégie le maillon mère-enfant. Pour une femme, en bénéficier éjecte de ce fait la figure paternelle – disqualifiée socialement car sans ressources – de la cellule familiale. Passerelle inondée Dimanche 3 janvier, la passerelle entre le boulevard Sembat et le parvis de la Gare était infranchissable. La pluie s’y était accumulée, côté Gare, et la flaque était devenue trop large pour être franchie. La plupart des piétons ont rebroussé chemin pour emprunter le pont suivant, quitte à rater leur train. D’autres ont escaladé la rambarde du pont pour traverser au sec. Dangereux. S.B. Insee. Saint-Denis à plus de 110 000 habitants Saint-Denis, qui reste la ville la plus peuplée du département devant Montreuil, a une nouvelle fois gagné des habitants (+1 072) entre 2015 et 2016. L’Insee, qui vient de publier ses données le 1er janvier, estime à 110 480 (+0,98 %) la population dionysienne légale. L’essor démographique est également constaté pour la SeineSaint-Denis puisque le département compte 1 565 222 personnes (+13 483) et sur la totalité des neuf villes de Plaine Commune. L’agglomération totalise désormais 417 541 habitants contre 414 806 en 2015. Outre Saint-Denis, Aubervilliers (+0,52 %), Stains (+0,61 %), Pierrefitte (+1,97 %) et La Courneuve (+2,06 %) sont à la hausse. À l’inverse, Épinay (-0,53 %) et Villetaneuse (-0,43 %) enregistrent une légère baisse quand Saint-Ouen et L’Île-Saint-Denis sont stables. D.Sz L es mères isolées représentent à SaintDenis près d’une famille sur trois. La proportion est la même dans la cité de logements sociaux où Pascale Jamoulle, anthropologue, a mené l’enquête. Elle en a tiré un livre, Les hommes sur le fil, où elle décortique les ressorts de cette monoparentalité. Ce territoire de pauvreté, d’où s’éclipsent les pères, est situé en Belgique. Les professionnelles de l’Atelier ville santé (AVS) n’en ont pas moins reconnu ce qu’elles observent elles-mêmes à Saint-Denis. Voilà pourquoi elles avaient invité la chercheuse belge à une rencontre le 8 décembre avec leurs collègues, personnels de PMI (Protection maternelle et infantile) et travailleurs sociaux de la ville. L’idée étant d’élargir à l’ensemble de ces professions les réflexions engagées par une dizaine d’entre eux dans un groupe de travail créé en septembre. Il est animé par Christine Davoudian, une médecin de PMI, spécialisée en gynécologie, connue pour ses livres et films sur les mères sans papiers, ni logis. « On a tendance à héroïser les femmes, remarque-t-elle : “Elles ont traversé les frontières, et assument seules leurs enfants. Qu’est-ce qu’elles sont fortes !” Elles sont seules. Jusqu’à ce qu’elles finissent par dire que le père est là, mais qu’il ne vit pas avec elle. » C’est en intervenant auprès de Médecins du monde que le Dr Davoudian a observé la souffrance de ces pères à la rue, sans titre de séjour. Et dont l’existence même est escamotée par l’insti- tution. « Le système d’aide sociale privilégie le maillon mère-enfant, explique-t-elle. Elle ne peut pas rentrer dans un foyer maternel en ayant un homme à son côté. C’est aussi manifeste pour les propositions d’hébergements par le 115. Avec la priorité qui lui est donnée pour l’allocation de parents isolés et pour l’attribution d’un logement social, les noms des pères disparaissent même des boîtes aux lettres. Et au moindre conflit, ils peuvent être éjectés. » Sans filet de sécurité. Suspect de violences conjugales Au cadre réglementaire se superpose celui d’une culture, où l’homme, sans logement, est d’autant plus « fragilisé » qu’il est sans ressources. « Il n’est pourvoyeur de rien. Ce sont des pères disqualifiés socialement. Ils ont perdu tout repère. Et b a i g n e n t e u x a u s s i d a n s l’idée que tout est du côté de la mère avec l’enfant. Alors ils vont lâcher prise », englués dans la honte. Quand des professionnels, notamment en PMI, se plaignent de ne pas voir les pères, « fait-on tout pour les voir ?, rétorque Christine Davoudian. On est tellement marqué dans ce département par la question de la violence conju- Marylène lenfant Dans les locaux de l’association, autour du jeu de société éducatif Place de la Loi. Aide municipale. Les 50 étudiants solidaires à l’honneur SébaStien banSe yann mambert Crèche Picou La crèche associative Jardin Picou organise une réunion d’information mardi 12 janvier à 18 h 15 au 2 impasse Picou, pour les parents dionysiens intéressés par une place dans cette structure à partir de septembre 2016. Mail : contact@ jardin-picou.fr 5 gale – la détecter est une nos priorités dans les consultations prénatales – qu’on est entravé par une série de représentations qui font de lui un suspect. S’il ne l’est pas, c’est un violent qui s’ignore et qui le sera un jour. Or 90 % d’entre eux ne le sont pas. » « Aller le chercher du côté de la fierté » E l l e s i g n a l e e n c o re p o u r preuve de cette suspicion généralisée que les seules affiches aux murs des PMI « où l’on voit des hommes sont les unes sur la transmission du sida, les autres contre les violences conjugales ». Rien sur la p a t e r n i t é h e u re u s e d’ u n homme avec son bébé. Et s’il est bien présent, le doute s’insinue sur sa volonté de « c o n t r ô l e » . Si c e t t e m i s e à l’écart peut flatter le sentiment « Dans les milieux précaires, cinq ans après le divorce, 80 % des hommes ne voient plus leur enfant », a pointé Christine Davoudian (à droite) ici au côté Pascale Jamoulle. « de toute puissance féminine qui apparaît dans cette période de périnatalité », la grossesse « n’est pas qu’une affaire de femme », insiste le Dr Davoudian. Le parti pris de la plupart des professionnels est pour elle « contre-productif ». Surtout pour l’enfant. « Dans les milieux précaires, cinq ans après le divorce, 80 % des hommes ne voient plus leur enfant. On a pensé pendant des années que l’institution allait exercer cette fonction paternelle. On s’est planté. » Et à l’adolescence, « ils peuvent en nourrir une vraie rancœur ». Le père en difficulté, « il faut aller le chercher du côté de la fierté », le valoriser sur d’autre registre que la dominance et de l’autorité. Celui de la « tendresse. C’est très important pour les enfants », conclut le Dr Davoudian. Marylène Lenfant il y a maintenant une ou deux générations que les pères n’assument pas leurs enfants. Le lien d’attachement, la responsabilité paternelle ne se transmettent plus. » C’est ce que Pascale Jamoulle appelle encore « le vide de la fonction du père ». L’anthropologue a observé ce « système en spirale » en Belgique auprès de « l’ancien monde ouvrier » autant que des pères immigrés, arrachés à leur lignage familial et à ses traditions. Le phénomène a surtout été analysé dans les sociétés afro-américaines, aux États-Unis et aux Antilles, comme un héritage de la période de l’esclavage. L’esclave n’étant pas autorisé à fonder une famille. Taoufik Adohane a lui aussi étudié cette désaffiliation paternelle, mais à l’aune de la mère en exil, une figure familière à ce psychologue clinicien en PMI à Franc-Moisin. Ce sont souvent « des mères qui n’ont pas eu accès à leur propre père », relève-t-il pour en cer ner l es conséquences sur l’enfant. Troubles de l’affect, sentiment d’insécurité, c’est un enfant que dès ses premières manifestations d’autonomie, la mère « a du mal à contenir ». Pascale Jemoulle parle également de ces enfants sans père qui « n’apprennent plus les limites de la vie en société ». Des enfants tyrans qui occupent une place qui n’est pas la leur, celle de « l’homme de la maison ». Pour autant, Taoufik Adohane veut croire aux vertus du « père social », substitut institutionnel de la figure paternelle. Norbert Giuliani, lui, s’y emploie tous les jours. Il est le directeur de l’AVVEJ (Association vers la vie pour l’éducation des jeunes), qui accueille dans ses locaux du boulevard MarcelSembat une vingtaine d’adolescents, en placement judiciaire ou administratif. Pendant deux à cinq ans, « ils sont dans un cadre éducatif où le rôle du père se joue au travers d’ateliers de médiation artistique, culturelle et sportive ». M.L. 32,5 C’est le pourcentage des familles monoparentales parmi les familles avec enfants à Saint-Denis. La proportion dépasse 40% dans des quartiers comme Cosmonautes, Sémard et Saint-Rémy. 2 203 C’est le nombre d’allocataires du RSA, déclarées sans conjoint qui vivent seules avec un à trois enfants. Soit 33,4% des allocataires. Parmi elles, 155 avec au moins quatre enfants. N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 Impasse des Anges au TGP, dimanche 17 janvier à 16 h ; inscriptions à partir du 8 janvier, participation 9 €. Portage de livres, CD et DVD, service proposé par la médiathèque et ouvert à tous, à Croizat (10, avenue Romain-Rolland) vendredi 8 janvier de 11 h à 12 h. Les conseils citoyens sont en place 85 ans a u (1) Décompte détaillé sur www.lejsd.com et des ordres de la chevalerie à Paris (2, rue de la Légion-d’honneur Paris 7e, parvis du musée d’Orsay) mardi 2 février. Départ Midi Santé Prochaine rencontre : «La Protection maternelle et infantile : zoom sur la protection de l’enfance», avec Geneviève Bioka etVéronique Lamy, responsables de PMI à SaintDenis. Salle du conseil municipal de la mairie, mardi 12janvier (12 h14 h). Contact : maison [email protected] ou 01 42 43 80 55. Borne 21 Un groupe d’étudiants en sociologie de Paris 8 avec leurs professeurs, la MSH Paris-Nord, la compagnie Jolie Môme et l’association Mémoire vivante de la Plaine inaugureront, samedi 9janvier à 17 h 30, une 21e borne du parcours historique de Saint-Denis aux abords de la MSH. Auparavant, à partir de 13 h à la Belle Étoile (14, rue Saint-Just), rendez-vous pour une après-midi ateliers, projection de films. La soirée se poursuivra autour d’un repas. Infos sur facebook, la mystérieuse borne 21 ; infos et/ou inscription pour le repas [email protected] Courrier des lecteurs Réponse de M. Ribay à un habitant désabusé. Dans le JSD n° 1063 du 2 décembre, un néo Dionysien se plaignait du cadre de vie dans son quartier des bords de Seine. L’élu en charge de Pleyel-Confluence lui répond. Nous publions ci-dessous le début de ce courrier, à retrouver dans son intégralité sur www.lejsd.com dans la rubrique services. Vous avez récemment manifesté votre mécontentement dans le Journal de SaintDenis quant à l’environnement et au cadre de vie de votre quartier. Face aux difficultés multiples que vous évoquez dans cet article, la Ville réagit et se mobilise. Je partage tout comme vous l’exigence d’un service public de sécurité renforcée sur Saint-Denis. Cette exigence a conduit la Municipalité à mener avec les Dionysiens une mobilisation pour exiger des effectifs supplémentaires d’agents de la police nationale. Eut égard au nombre d’habitants, il manque aujourd’hui 200 policiers à Saint-Denis. Les engagements pris autour de la zone de sécurité prioritaire ne sont pas à la hauteur, l’État n’assumant pas son rôle de garant de l’égalité républicaine. Les effectifs étant insuffisants pour remplir toutes ses missions, les forces de la police nationale disponibles sont concentrées sur les problèmes de délinquance, de trafics de stupéfiants, de vols, de recels, dans les rues Riant, Auguste-Delaune, Violletle-Duc. Ce travail de fond a permis environ 5 interpellations par jour en moyenne pour vols avec violence ou participation à des trafics dans le quartier de la gare… M. Duprey élu surprise au Grand Paris Jeudi 17 décembre 2015. La séance largement occupée par les indemnités des élus a aussi consacré l’élection, avec D. Paillard et P. Braouezec, d’un conseiller municipal d’opposition pour la Métropole du Grand Paris. nombre aux fonctions électives, l’impartialité des élus en prévenant les risques de corruption, la possibilité de disposer du temps nécessaire à l’exercice des mandats». Il évoque les indemnités de Florence Haye et Bally Bagayoko. En clair, explique M. Paillard, ils ont fait le choix de revenus communaux plus bas en 2014 (respectivement 1 527 € et 1 957 €) parce que le Département leur versait des émoluments. Battus aux dernières élections, la proposition est qu’ils reviennent à des revenus plus hauts (respectivement 3 183 € et 4 477 €) en tant qu’adjoint au maire. Dans le débat, plusieurs conseillers contestent l’approche générale. Pour le PSG, groupe de la majorité, Bertrand Godefroy explique les raisons du vote contre : « Nous n’acceptons pas l’augmentation de l’enveloppe des indemnités. » Autre membre de la majorité, Philippe Caro (PCF) qui s’était abstenu en juin vote également contre. Pour lui, «la portée symbolique de notre décision est infiniment supérieure aux sommes engagées ». Corentin Duprey, qui avait orchestré le coup de théâtre de juin, condamne « l’indécence » de la proposition et cite Montreuil en exemple : « La municipalité exprimés doivent se porter sur la liste Front de gauche et 12 voix sur l’opposition. Sauf que, le dépouillement donne 41-14. Corentin Duprey est élu à la Métropole du Grand Paris dont l’installation effective se fera le 22 janvier (1). Saint-Denis aura donc trois hommes et zéro femme pour la représenter dans cette instance : Didier Paillard, Patrick Braouezec et Corentin Duprey. « La portée symbolique de notre décision » Les élus avaient un ultime rendez-vous en 2015. Avant les fêtes, le conseil se réunissait pour aborder deux affaires. L’une, sur les indemnités des élus, promettait d’être houleuse et le fut. L’autre, sur la Métropole du Grand Paris, se présentait comme une formalité mais déboucha sur l’inattendu. Saint-Denis, de par sa taille, est l’une des rares villes de la Métropole à devoir élire trois représentants. Fruit de négociations au sein des différentes composantes de la municipalité, Didier Paillard, Patrick Braouezec et Fabienne Soulas forment le trio de la majorité. Face à lui, le PS présente Corentin Duprey, Maud Lelièvre et Adrien Delacroix. Sur le papier, le match est joué d’avance. 43 voix sur 55 suffrages Après pareil hors-d’œuvre surprise, le plat de résistance… Les indemnités des élus reviennent pour la seconde fois sur le tapis après cette folle nuit de l’été 2015 où la séance avait dû s’interrompre à 4 h du matin, sans vote faute de quorum. Cette fois, ce 17décembre, les élus votent pour actualiser leurs indemnités. Le maximum légal autorisé est fixé pour Saint-Denis à 82 145,80 € mensuels bruts. La proposition présentée par Didier Paillard et finalement approuvée (33 votes pour, 21 votes contre) s’élève à 81 192,99 € (2). Le maire défend ce choix en rappelant que « les indemnités sont un gage de démocratie qui garantissent l’accès du plus grand Plaine Commune Le conseil municipal lors de sa séance du 17 décembre a élu les conseillers territoriaux pour l’établissement public territorial Plaine Commune, communément appelé « territoire ». La loi détermine le nombre total de conseillers et l’a fixé à 22 pour notre ville au lieu de 16 précédemment. Six nouveaux conseillers de Saint-Denis vont donc siéger à Plaine Commune : Essaïd Zemouri (EELV), Adeline Assogba (PSG), Laurent Russier (FdG), Béatrice Geyres (EELV), Hakim Rebiha (FdG), Marion Oderda (PS). Corentin Duprey au moment du vote. Dionysiens et le montant des indemnités, Vincent Huet et Laurent Russier épluchent le bilan du gouvernement socialiste : «Il faut de la décence quand on évoque la misère qu’on provoque.» Avant de lâcher : « Nous n’avons pas eu dans nos rangs Jérôme Cahuzac et Thomas Thévenoud.» rouge-verte-rose a fait le choix de n’utiliser que 83 % de son enveloppe maximale quand vous nous proposez d’en utiliser 98 %.» Le groupe EELV vote le rapport. Essaïd Zemouri fait valoir que, si le mandat électif ne doit pas servir à s’enrichir, « les élus ne doivent pas non plus se saigner ». Bally Bagayoko estime que «l’immoral aurait été de toucher l’intégralité du cumul conseil général et conseil municipal ». Corentin Duprey ayant mis en parallèle le salaire médian des Dominique Sanchez (1) Lors de cette installation, nous reviendrons sur le fonctionnement de la MGP. (2) Le détail des indemnités est en ligne sur www.lejsd.com service des collectivités UNE AUTHENTIQUE ENTREPRISE DIONYSIENNE Didier Paillard (maire) « Je suis dubitatif sur les conditions de création de la Métropole du Grand Paris. Pour le moment, c’est une coquille vide en charge de compétences essentielles. » Stéphane Peu (maj-FdG) « Nous avons été des pionniers aux côtés de Bertrand Delanoë et son adjoint Pierre Mansat pour penser une nouvelle relation avec Paris. » Vincent Huet (maj-FdG) Sur le financement de la vidéoprotection : « Éric Ciotti a déclaré que SaintDenis n’était pas vraiment la France. J’espère que le gouvernement ne le pense pas aussi. » Slimane Rabahallah (maj-PSG) « Neuf policiers municipaux ont été recrutés. Le recrutement continue pour atteindre les dix-huit fonctionnaires, comme nous nous y sommes engagés. » Bally Bagayoko (maj-FdG) « Le président de la République dit que la France est en guerre. Alors, il aurait été bien que l’État fasse un geste pour une ville comme la nôtre frappée par les attentats. » Aucune voix contre le PLU 69, rue de la Briche 93200 Saint-Denis Tél. 01 48 20 15 00 Fax 01 48 20 50 12 E-mail : [email protected] V R D • T E R R A S S E M E N T • A S S A I N I S S E M E N T • VO I R I E • P AVA G E • R E V Ê T E M E N T S • M A Ç O N N E R I E • B É T O N A R M É • D É M O L I T I O N Jeudi 10 décembre 2015. Si le groupe d’opposition PS s’est abstenu lors du vote, le Plan local d’urbanisme a été adopté sans encombre après l’enquête publique et l’examen du commissaire enquêteur. Le Plan local d’urbanisme (PLU) est le document mis en place par la loi SRU du 13 décembre 2000 qui « établit l’ensemble des règles régissant la destination générale des sols et les possibilités de construction sur les parcelles privées ». Avant son adoption par les conseillers (le groupe d’opposition PS s’est abstenu), le PLU qui a cheminé depuis 2010 comprend trois orientations essentielles : développer la centralité de Saint-Denis dans le nord francilien en faisant de la requalification du Grand centre-ville une priorité ; réaffirmer les choix d’une ville populaire, de métissage social et culturel ; anticiper les défis environnementaux dans les choix d’aménagement. Cette épine dorsale examinée au conseil du 20 novembre 2014 n’a pas été revisitée par les conseillers le 10 décembre 2015. Ils ont pris connaissance du rapport très technique remis le 30septembre 2015 par le commissaire enquêteur qui a donné un avis favorable en faisant neuf réserves et onze recommandations. Dans la discussion, Corentin Duprey (opp-PS) dit partager un « certain nombre de propositions politiques » comme la priorité donnée au centre-ville qu’il convient de transformer en «pôle rayonnant et attractif pour tous les quartiers» en facilitant son accès par des dessertes de transport. C’est à propos de la Plaine qu’il se montre le plus critique en estimant que le quartier est constitué d’« îlots hyper spécialisés » de logements d’un côté, d’activités de l’autre. Cécile Ranguin (maj-EELV) insiste pour que « la densité ne se traduise pas par la construction de logements de grande hauteur », se « félicite du plan de déplacement et de stationnement des vélos », mais regrette une mauvaise répartition dans la ville des parcs et jardins. Sa collègue de groupe, Zaïa Bou- 7 Décisions au conseil Dominique Sanchez des sept quartiers de la ville, un conseil citoyen a été mis en place avec la désignation de 30 conseillers, habitants et « acteurs » associatifs et économiques. Créé par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine de 2014, le conseil citoyen « a pour but d’offrir aux habitants des quartiers prioritaires une nouvelle instance pour participer à la vie de la cité », explique ce soir-là Michel Ribay à la trentaine de personnes réunies à l’école Anatole-France. À la différence de la démarche de démocratie partici- seuls 7 ont donné leur accord. C’est aussi le nombre des représentants d’associations, amicales de locataires ou conseils syndicaux du collège des acteurs, également complété par des habitants. Si les acteurs ont été un peu plus nombreux dans les autres quartiers, la participation dans l’ensemble a été à peine supérieure (1). Moindre à Joliot-Curie/Lamaze/ Cosmonaute, elle a culminé en centre-ville avec 14 postulants pour les acteurs et jusqu’à 287 pour les habitants volontaires. Les personnes sur la touche ont été inscrites sur des listes complémentaires pour parer aux défections. Après approbation de leur liste par le préfet, les 210 conseillers seront réunis au grand complet le 22janvier. Ils étaient 695 à se porter candidats. M.L. Musée de la Légion d’honneur Dominique Sanchez Le 15 décembre, dans chacun pative, à présent essoufflée, poursuit l’élu délégué au quartier Pleyel-Confluence, « il s’agit d’une structure autonome qui décide de son ordre du jour, de son fonctionnement. Elle peut dialoguer avec la collectivité, et l’interpeller. Elle sera associée aux comités de pilotage politiques qui définissent les orientations sur les questions d’aménagement et le devenir de la ville ». Établie ce soir-là, la liste des participants se compose de trois collèges, à parité hommesfemmes, de dix membres chacun, dont trois jeunes (de 16 à 25 ans). Pour celui des habitants volontaires, ils étaient ici 42 à postuler. Trois d’entre d’eux ont rejoint pour le compléter le collège des habitants tirés au sort sur les listes électorales et sur celle de la CAF, afin d’étendre la participation citoyenne. Sur les 500 ainsi sollicités, à 14 h 30, à la Maison des seniors (6 rue des Boucheries. Inscriptions au 01 49 33 68 34. à 13 h. Inscriptions à partir du 8 janvier. Participation 6 €. Écoutez lire lecture à voix haute Et puis Paulette… d’après le roman de Barbara Constantine, avec la médiathèque à Croizat (10, avenue Romain-Rolland) vendredi 8 janvier à 15 h. Entré libre. Séances de décembre 2015 Yann mambert Nouveauté. Chacun des sept quartiers possède désormais cette structure autonome composée de 30 conseillers. Faites vos jeux ! mercredi 6 janvier AU CONSEIL Yann mambert Le rendez-vous des retraités La semaine du 6 janvier 2016 Dominique Sanchez ACTUALITÉS Dominique Sanchez 6 N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 Vidéoprotection « La mise en place de la vidéoprotection et les propositions de conventionnement » ont fait l’objet d’un rapport présenté par Slimane Rabahallah le 10 décembre 2015. 41 caméras seront implantées en 2016 dont 29 au printemps dans les quartiers Centre-ville, Gare et Franc-Moisin et 12 à l’automne 2016 dans les quartiers Pleyel, RomainRoland, Stalingrad, Lamaze et Plaine. Le coût total de ces 41 caméras d’élève à 992 169 euros HT. Déjà examiné le 25 juin 2015, le débat a cette fois-ci essentiellement porté sur le financement de ce dispositif. La Ville demande à l’État d’obtenir un financement à hauteur de 70 % « qui se justifie d’autant plus au regard des derniers événements graves qui se sont déroulés sur le territoire communal ». Le rapport a été voté (40 pour, 4 contre, 9 abstentions). Lire sur www.lejsd.com un compte rendu plus détaillé sur le sujet. Pass tourisme La basilique, le Stade de France, la Cité du cinéma, le musée d’art et d’histoire et l’Office du tourisme intercommunal s’associent pour créer une dynamique entre elles. L’opération approuvée par le conseil municipal du 10 décembre 2015 est concrétisée en une proposition commerciale avantageuse pour les visiteurs : pour un billet acheté plein tarif dans un site, le tarif réduit est appliqué dans les autres. Cette offre est valable jusqu’au 31 décembre 2016. Collecte sélective ghilas, voit dans ce PLU «une prise en compte écologique respectée qui fait évoluer notre ville et protège mieux notre cadre de vie » quand Stéphane Privé (maj-PSG) pointe la nécessité d’« avoir un habitat qui garantit la diversité sociale et de ne pas renoncer à la construction de logements sociaux ». Hervé Borie (opp-PS) se dit «préoccupé de ne pas voir de réservation foncière pour des équipements» culturels ou sportifs. En conclusion, Stéphane Peu explique que « si le PLU est si peu contesté c’est parce que la consultation a été bien menée en amont». D.Sz Dans le cadre de l’Agenda 21 dionysien, la Ville s’est engagée à maîtriser la production et l’élimination de ses déchets d’administration. Après la mise en place du tri dans tous les groupes scolaires entre 2010 et 2013, l’extension du dispositif doit s’étendre aux autres équipements. En 2016, les équipements municipaux sont concernés dans les quartiers suivants : Floréal, Allende, Mutuelle ; FrancMoisin, Bel-Air, Stade-deFrance ; Joliot-Curie, Lamaze, Cosmonautes ; Plaine ; Grand centre-ville. N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 SPORTS Athlétisme Saint-Denis Émotion Samedi 9 janvier, championnats régionaux de marche en salle FFA à Eaubonne (95). Dimanche 10 janvier, championnats départementaux de cross FFA au Blanc-Mesnil (93). Handball La Dionysienne Pré-nationale Samedi 9 janvier, à 20 h 30 au gymnase Maurice-Baquet, La Dionysienne/Red Star Club de Champigny. Football féminin RC, bilan avant la reprise Football Le Sdus prépare sa rentrée D2 Senior DSR L e s j o u e u s e s du Ra cing Saint-Denis vont rechausser les crampons et reprendre le chemin de la D2. Septièmes au classement, les Dionysiennes sont à une place de la zone de maintien. Et malgré les revers subis en première partie de saison, les filles d’Éric Akoun ont pu se re- construire mentalement, assure leur coach : « L’année dernière on gagnait tout, admet Éric, satisfait du chemin parcouru. Mais aujourd’hui on est à notre place, en plein apprentissage. On a le niveau D2 même si on est amateur. » Le 17 janvier, le Racing Saint-Denis se déplacera à Metz, actuellement dauphin de la poule. M.Lo Randonnée pédestre YANN MAMBERT / ARCHIVES Résultats Les deux joueurs principaux du Sdus TT, Mehdi Bouloussa (en photo) et Lubomir Jancarik, sont en constante progression. Tennis de table Les ambitions inattendues du Sdus Deux exploits et une série de sept succès. Autant dire que l’équipe masculine du Sdus tennis de table a pu réveillonner avec le sourire. Après avoir disposé d’Argentan fin novembre (0-4), les Dionysiens ont conclu 2015 par une performance majuscule à Villeneuve (2-4) le 18 décembre dernier. Deux succès capitaux à l’extérieur entrecoupés de victoires solides à La Raquette face à Bruille (4-2) et Neuves-Maisons (4-1), qui propulsent à mi-saison les coéquipiers de Mehdi Bouloussa en deuxième place du classement, dans le sillage du favori Roanne toujours invaincu. Une situation favorable qui dépasse les objectifs initialement fixés. « Sans vouloir faire du Guy Roux, je me satisfais avant tout que le maintien soit acquis », t e m p è re l e p r é s i d e n t Je a n Claude Molet. Après deux défaites en ouverture de saison, les Messieurs n’ont connu que la victoire et ne devraient plus être concer nés par d’éventuelles problématiques de bas de tableau. Pour autant, le chemin vers la Pro A est encore long. « On pourrait presque regretter nos deux premières défaites quand on voit ce dont on a été capable par la suite. Mais même en terminant deuxièmes, ce qui n’est pas acquis, il y aurait un match de barrage à disputer contre le 9 e de Pro A. Donc rien n’est joué et la montée sera très difficile. » Toujours est-il que l’équipe peut se permettre de regarder devant elle dès le mois de janvier, ce qui n’avait guère été le cas l’an dernier. Cette saison, la progression constante des deux joueurs principaux, Lubomir Jancarik et Mehdi Bouloussa, l’expérience du briscard Sébastien Jover et la touche de jeunesse apportée par Nolan Givone, qui en dé- cembre a gagné son tout premier match en Pro B, sont les ingrédients d’une recette qui marche. « Lubomir est impérial depuis le début de saison, il assume clairement son rôle de numéro un dans l’équipe. Quant à Mehdi, il monte en puissance après un début de saison un peu léger » confir me Sébastien, l’entraîneur-joueur. « On a les clefs en main pour faire une très belle deuxième partie de saison, mais jouer la montée sera t r è s dur, les deux prochains matches, contre Nice et Roanne, vont être déterminants. » Les filles brillent en alternance La montée à l’étage supérieur ne devrait cependant pas concerner l’équipe féminine. À ÉCLAIRAGE « Nous recherchons des partenaires » Si le classement des messieurs à mi-parcours incite à l’optimisme autant qu’à la prudence, les bons résultats de ce début de saison montrent que Saint-Denis a les capacités pour jouer dans la cour des grands. La montée en Pro A ne semble pas être à l’ordre du jour mais si l’équipe poursuit sa progression le sujet pourrait finir par arriver sur le tapis. D’où la nécessité d’anticiper. « On va tâcher de conserver nos joueurs dans un premier temps, puis de donner les moyens à l’équipe d’envisager la Pro A. Nous voulons faire en sorte que nos joueurs n’aillent pas la découvrir ailleurs, confie Jean-Claude Molet. Nous sommes en train de rechercher des partenaires afin de donner au club les moyens de ses ambitions. Notre investissement auprès des jeunes va aussi en ce sens. Nous pensons à l’avenir.» C.R. la trêve, les Dionysiennes pointent en 5e position, avec un seul succès pour deux défaites et trois matches nuls. Un parcours en dents de scie qui préfigure une deuxième partie de saison plutôt paisible. « Elles ont été capables de bons résultats à l’extérieur mais aussi de perdre à domicile quand on ne s’y attendait pas, comme lors du dernier match (défaite 2-4 face à Jo u é - l e s - To u r s à L a R a q u e t t e ) » , c o m m e n t e Je a n Claude Molet. Renforcées par l’arrivée de la Serbe Monika Molnar dont le rendement est positif, les coéquipières d’Audrey Mattennet ont encore la fâcheuse manie de briller en alternance. « L’équipe est plus complète mais, à l’image de la saison dernière, on n’arrive toujours pas à avoir chaque fille à son niveau en même temps. Mais il ne manque pas grandchose pour assurer notre objectif qui est le maintien en Pro B. » Quoiqu’il arrive, 2016 s’annonce déjà comme une bonne année pour les pongistes du Sdus. Corentin Rocher Athlétisme Saint-Denis Émotion Meeting des Hauts-de-Seine à Eaubonne (95) Hermance Abouke (SEF) 3e de la finale du 60 m haies en 9”52. Sarah Bikindou (SEF) 3e de la finale du 60 m en 7”95. Jahni Joisin (CAF) 3e en finale du 400 m en 67”43. Clarisse Lema (CAF) 2e en finale du 200 m en 27”43. Whitney Tie (CAF) 1re de la finale du 60 m en 7”69. Josué Bagea (CAM) 1er de la finale du 60 m haies en 8”47. Cedrick Alexandre (SEM) 1er de la finale du saut en longueur avec 6 m 22. Abdoulaye Dembele (SEM) 2e de la finale du 400 m en 49”83. Logan Goth (ESM) 2e de la finale du 200 m en 23”64 et 3e du 400 m en 54”14. Almamy Hilal, 1er de la finale du 400 m en 51”13 et 2e du 200 m en 22”95. Christelle Tie (ESF) 1re de sa finale du 60 m en 8”31. Souleymane Keita (ESM) 2e de sa finale du 200 m en 24”05, 3e de sa finale du 60 m en 7”62 et 4e du concours de saut à la perche avec 3 m 10. Youssouf Konate (SEM) 1er de sa finale du 60 m en 7”55. Youri Panzo (ESM) 3e de sa finale du 60 m en 7”53. Edwin Mambole (ESM) 4e du concours du saut en longueur avec 6 m 59 et 5e du concours du triple saut avec 13 m 53. Ludovic Sanchez (JUM) 2e de sa finale du 60 m en 7”48. Kévin Sylvestre (SEM) 2e du concours du triple saut avec 14 m 49. Cedric Traore-Lamine (SEM) 3e de la finale du 60 m haies en 8”39. Résultats et infos dans le JSD et lejsd.com Amis correspondants et responsables d’activités sportives, les résultats, annonces et infos concernant vos clubs doivent nous parvenir le lundi avant midi pour être insérés dans l’édition du mercredi de notre journal et sur le site Internet dès le lundi (www.lejsd.com). Par mail : [email protected] par téléphone : 01 77 35 73 05, ou par fax : 01 55 87 26 88. AlExANdRE RABIA / ARCHIVES Les Verts Sentiers Dimanche 10 janvier, Parc de Saint-Cloud - Chaville 19 km, dénivelé 250 m, forêt de FaussesReposes. Contact, Nicole Pericard au 06 04 06 45 38. Rendez-vous à 8 h métro Porte-de-Paris pour prendre le métro à 8 h 10 jusqu’à gare Saint-Lazare, puis le train L SILS direction Saint-Nom-la-Bretèche à 8 h 47. Tarif : aller zone 1 à 3, 7,25 €, retour : 3,55 € ou 1 Mobilis à 9,30 €. 9 Football Un Dionysien en 16es de finale Coupe de France Depuis le banc de touche, le Dionysien Jessy Rodrigues a vu ses coéquipiers du FC ChamblyThelle se qualifier pour les 16es de finale de la Coupe de France face au Stade de Reims. Évoluant en Nationale, Chambly s’est imposé 4 buts à 1 samedi dernier contre Reims, équipe de Ligue 1. M.Lo Le moral est au beau fixe pour les joueurs du Sdus. Les Dionysiens ont achevé la mi-saison en senior DSR sur une note douce. Saint-Denis caracole à la première place de sa poule avec 31 points, devançant l’équipe 3 du PSG. Le Sdus truste depuis le début du championnat les premières places. Cependant, comme le confiait le coach Lacina Karamoko en décembre, Handball La Dionysienne croit au maintien Alors que le championnat reprendra samedi 9 janvier pour La Dionysienne, Krimo, le coach, fait le bilan. « On a eu des résultats mitigés en première partie de saison, explique-t-il. L’objectif de maintien est réalisable, mais par rapport à 2015 ce sera plus compliqué car, en face, les équipes ont renforcé leurs effectifs contrairement à nous. » Actuellement septième en pré-Nationale avec 14 points et un match en retard, La Dionysienne compte sur le mois de janvier pour se remettre sur les rails. Prenant en exemple la rencontre début décembre face à Torcy, où Saint-Denis s’est incliné de peu face à un effectif évoluant habituellement en Nationale, Krimo se dit confiant quant à la suite de la compétition. À noter que les Dionysiens ont bien fini l’année 2015 en s’imposant 32 à 24 face au Blanc-Mesnil, l’un des favoris pour la montée. Mercredi 6 janvier, Saint-Denis jouera Villemomble en Coupe du 93 avant de recevoir Champigny samedi soir à Maurice-Baquet. M.Lo même si le maintien en DSR est presque assuré, il va falloir garder le cap. Pour se préparer à une deuxième phase de championnat longue et tortueuse, les Dionysiens vont affronter en l’espace de quatre jours deux adversaires sérieux : Issy-les-Moulineaux, premier de sa poule en DSR, et l’AF Bobigny, actuellement en Division d’Honneur. La première rencontre se déroulera mercredi 6 janvier et la seconde dimanche 10 janvier. M.Lo Rugby Demba Bamba à Marcoussis Pro C’est une aventure sportive pleine d’espoir qu’a vécue Demba Bamba. Ce jeune joueur formé au Sdus et qui évolue actuellement au sein du CA BriveCorrèze dans l’équipe Crabos (junior), a été retenu pour un stage préparatoire de l’équipe de France des moins de 18 ans. Sous la houlette de l’ancien coach dionysien Pierre Etienne Coudert, devenu responsable au sein du centre de formation du d.R. Calendrier Mi-saison. Deuxième de Pro B, l’équipe masculine s’est installée dans le wagon des prétendants à la montée. Quant aux filles, elles devraient se maintenir sans encombre. SPORTS Tous les résultats sur www.lejsd.com YANN MAMBERT / ARCHIVES 8 club corrézien, Demba a pu participer du 3 au 6 janvier à ce stage au prestigieux centre national de rugby à Marcoussis. Son club formateur dionysien salue cette « belle ascension » et se dit « fier » du jeune Demba. M.Lo Cultures N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 11 La semaine du 6 au 12 janvier 2016 Agenda et les 1ers dimanches du mois). 1, rue de la Légiond’honneur Tél. : 01 49 21 14 87 Musée d’art et d’histoire Les Grandes robes royales de Lamyne M. L’artiste styliste Lamyne M. expose ses grandes robes créées en lien avec les gisants de la nécropole. Une œuvre magnifique, qui fait écho au monument et à la ville de SaintDenis, où il vit et travaille. Jusqu’au 30 avril, de 10 h à 17 h 15, dimanche de 12 h à 17 h 15. Tarifs : 8,50 et 6,50 € (gratuit pour les moins de 18 ans 22 bis, rue Gabriel-Péri Tél. : 01 42 43 05 10 Exposition de bois gravés Toujours en lien avec les commémorations de la Grande Guerre, le musée propose une exposition de 16 images sur bois gravés réalisées par André Deslignères lorsqu’il était au front. Jusqu’au 30 juin. Éluard/Picasso Le musée présente des œuvres illustrant la relation entre les deux artistes et leurs pop folk afro porté par une voix chaude et soul et une forte présence scénique. Vendredi 8 janvier à 20 h. Entrée gratuite. liens avec les cercles artistiques et littéraires d’avant-garde. Jusqu’au 30 juin. Conférence L’association Dionyversité propose une conférence-débat avec Laurent Bihl sur une expérience de coopérative autogérée en Ukraine aujourd’hui. Dimanche 10 janvier à 15 h. Entrée libre. Le Basilic 2, rue de la Boulangerie Concert L’association Dionysos présente Betty Seymour, auteure compositrice interprète qui propose un univers Université Paris 8 2, rue de la Liberté Exposition Conférences Office de tourisme L’Office de tourisme présente une exposition de photographies sur le street art intitulée Graff it is 93 ? – L’art résiste à SaintDenis. Les photos réalisées sur le territoire de Plaine Commune sont signées Willy Vainqueur et l’association Graff’Art. Ils y représentent différentes techniques de street art et de graff. B.L. Jusqu’au 1er mars. 1, rue de la République. Entrée libre. Tél. : 01 55 870 870. willy vainqueur / détail Basilique Saint-Denis La Dionyversité propose un cycle de conférences sur le thème de la cartographie participative. Un projet de carte collaborative sera réalisé par les participants de cette formation qui comprendra une approche théorique et un apprentissage pratique. Du lundi 11 au samedi 16 janvier, du lundi au vendredi de 15 h à 21 h et le samedi de 9 h à 18 h. Inscriptions par courriel à dionyversité@orange.fr Médiathèque Gulliver 7, rue du Plouich Tél. : 01 71 86 34 60 Spectacle La compagnie Arzapar présente son spectacle Graine de clou. Vendredi 8 janvier à 14 h. Entrée libre. Médiathèque Don Quichotte 120, avenue Wilson Tél. : 01 55 93 48 70 Projection La médiathèque du quartier Plaine propose la projection du film Le Sel de la terre, de Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado. Samedi 9 janvier à 16 h. Entrée libre. Flamenco art et mémoire Atelier L’association Flamenco art et mémoire propose un atelier mensuel de percussion flamenca cajun et palmas pour adultes et enfants un dimanche par mois à l’Espace jeunesse PériLangevin (1, rue CharlesBaudelaire). Prochaine séance dimanche 10 janvier de 10 h à 13 h. Inscription à flamenco.art.memoire @gmail.com Cinéma 8 rue du Mondial-1998. Tarif plein 10,40€ (adulte); Tarifs réduits*: 4€ (–14 ans); 8,60 € (étudiants, lycéens, collégiens); 8,80€ (+de 60 ans); +2€ pour les séances en 3D et +1€ pour l’achat des lunettes 3D. Tarif Imagine R du lundi au jeudi: 6,50€, Imagine R du vendredi au dimanche: 7,50€. Matin avant 12h: 7,40€. Carte 39,50€(5 places valable tous les jours partout en France pendant 3 mois; maximum 3 places par séance). Info: 0892 696696 code #193/ 0,34€/mn. * Sur présentation d’un justificatif. Les 8 salopards VF, 2 h 47, int. – 12 ans TLJ : 13 h 45, 17 h 15, 20 h 45 + dim : 10 h 30. Star Wars : le réveil de la force VF, 2 h 16 TLJ : 13 h 40, 15 h 30, 21 h, 22 h + dim : 10 h 45 ; en relief (3D) : TLJ : 14 h 15, 17 h, 18 h 15, 19 h 45 + dim : 11 h 30. Snoopy et les peanuts le film VF, 1 h 28 mer, sam : 13 h 30, 14 h, 16 h, 18 h ; jeu, ven, lun, mar : 13 h 30, 16 h, 18 h ; dim : 10 h 30, 12 h 20, 13 h 30, 14 h 10, 16 h 05, 18 h. Bajirao Mastani VOSTF, 2 h 36 TLJ : 15 h 55, 19 h, 21 h 20 + dim : 10 h 35. Thanga magan VOSTF, 2 h 02 TLJ : 13 h 25, 16 h 25, 18 h 50 + dim : 10 h 55. The big short : le casse du siècle VF, 2 h 10 TLJ : 13 h 50, 16 h 30, 19 h 10, 21 h 50 + dim : 11 h. Babysitting 2 VF, 1 h 32 TLJ : 13 h 45 (sauf dim), 15 h 45, 17 h 45, 20 h, 22 h 30 + dim : 11 h 15, 13 h 40. Strictly criminal VF, 2 h 02, int. – 12 ans mer, sam, dim : 19 h 55, 22 h 10 ; jeu, ven, lun, mar : 13 h 30, 19 h 55, 22 h 10. Qui a tué Ali Ziri ? Le voyage d’Arlo VF, 1 h 34 TLJ : 13 h 30 (sauf dim), 17 h 30, 22 h 20 + dim : 13 h 15 ; en relief (3D) : TLJ (sauf dim) : 15 h 30 ; dim : 10 h 45, 15 h 20. Hunger gamesla révolte : partie 2 VF, 2 h 16 TLJ : 22 h ; en relief (3D) : TLJ : 19 h 30. L’Écran Place du Caquet. Répondeurprogramme: 0149336677. Site: www.lecranstdenis.org Tarifs: 7€, 6€(réduit), 4, 50€(abonnés), 4€ (–14 ans), 3,50€ (films «f»). Star Wars de J.J. Abrams, ÉtatsUnis, 2015, 2 h 16, VF & VOSTF, 2D & 3D mer : 16 h (VF), 20 h 15 ; ven : 14 h 15 (VF), 17 h 45, 20 h 30 ; sam : 14 h (VF), 18 h 15 20 h 45 ; dim : 16 h 30 (VF) ; lun : 17 h 45 (VF), 20 h 30 ; mar : 20 h 30 (3D). Les soirées de l’Écran La première rencontre de l’année 2016, vendredi 8 janvier à 20 h 45, est consacrée à un documentaire. Il s’agit de Qui a tué Ali Ziri, de Luc Decaster, qui sera présent à l’Écran. Son film revient sur le décès d’Ali Ziri, âgé de 69 ans, à la suite de son interpellation par la police en juin 2009 lors d’un contrôle routier à Argenteuil. L’enquête avait conclu à un arrêt cardiaque mais une contreexpertise révélera vingt-sept hématomes sur son corps… À travers son film, Luc Decaster interroge la justice française et son fonctionnement. B.L. Norte - La fin de l’histoire Le film de la semaine Joaquin, un homme bon, à la vie simple, est injustement emprisonné pour meurtre. Alors que le véritable assassin est toujours en liberté, Joaquin commence à trouver la vie en prison un peu plus supportable, lorsque lui arrive quelque chose d’étrange et de mystérieux… Norte, inspiré de Dostoïevski, est le premier film de Lav Diaz à sortir en salles en France. Sa vision est une expérience puissante et inoubliable, « mêlant amour de son pays, amour du cinéma et fable politique », relève Jean-Pierre Rehm, du FID Marseille. Nous souhaitons mettre l’accent sur ce film hors norme en ce début d’année (en raison de son exceptionnelle durée, 4 h 10, il ne sera projeté qu’une fois cette semaine, dimanche 10 janvier à 16 h 45), car il arrive que des expériences singulières changent quelque peu notre vision de la vie et de nos rapports aux autres. Norte, film plein d’amour et de générosité, nous offre cette occasion. Alors, prenez un peu de votre temps, dimanche prochain, et venez le découvrir… C.H. Une projection cette semaine, une autre la semaine prochaine. Au royaume des singes de Mark Linfield et Alastair Fothergill, États-Unis, 2014, 1 h 21, VF, documentaire mer : 14 h 15, 18 h 30 ; ven : 12 h 15 ; sam : 16 h 30 ; dim : 14 h 45 ; lun : 14 h ; Béliers d.r. Gaumont de Grimur Hakonarson, Islande, 2015, 1 h 33, VOSTF mer : 14 h ; ven : 12 h, 16 h 45 ; sam : 14 h 15 ; lun : 21 h. Au-delà des montagnes de Jia Zhang-ke, Chine/France/Japon, 2015, 2 h 06, VOSTF mer : 15 h 45, 20 h 45 ; ven : 18 h 30 ; sam : 18 h 45 ; lun : 13 h 45, 18 h 45 ; mar : 18 h, 21 h. Le dernier jour d’Yitzhak Rabin d’Amos Gitaï, Israël, 2015, 2 h 30, VOSTF mer : 18 h ; ven : 14 h ; sam : 16 h, 21 h ; Suivez-nous sur www.lejsd.com sur Facebook et sur Twitter ! dim : 14 h ; lun : 16 h ; mar : 18 h 15. Qui a tué Ali Ziri ? de Luc Decaster, France, 2015, 1 h 31, documentaire, lire ci-dessus ven : 20 h 45 (+ rencontre). Norte - La fin de l’histoire de Lav Diaz, Philippines, 2013, 4 h 10, VOSTF, lire ci-contre dim : 16 h 45. N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 CULTURES Didier Castino primé C’est le 16 décembre au TGP que le prix Eugène Dabit du roman populiste, désormais ancré dans Plaine Commune, fut remis à Didier Castino pour son livre Après le silence, publié aux éditions Liana Levi. « C’est un ouvrage qui traite d’un monde en train de disparaître, souvent négligé en littérature », a salué Michel Quint, le président du jury. Visiblement ému, Didier Castino a confié que le sujet de son roman venait de loin. « J’avais la volonté de parler de la relation père fils. Et je suis parti de la vague d’accidents du travail qui a endeuillé le sud de la France en 1974 : en six mois, il y en a eu 219 ! Et tou- Yann mamberT Le metteur en scène, en référence à « L’Enfer » de Dante, a déployé trois niveaux : le bar, qui a dû en connaître des verres, le dessous, comme un cœur qui bat, et le dessus, domaine des oiseaux. éditions Liana Levi (224 p., 18 €). ble a toujours sa place, comme une partition de jazz : il y a le canevas et les chemins que l’on peut emprunter. La structure du spectacle se déroule autour de l’apparition d’un inconnu, venu d’ailleurs, un intrus. Il ne comprend d’abord pas bien les lois du bar… Il y a la tenancière, qui attend quelqu’un parti qui ne revient pas, la jeune fille qui parle espagnol, dont la beauté crée de la tension, le pilier qui ne bouge pas de place, celui qui va de l’un à l’autre… Le metteur en scène a également inclus du son (la radio, une cuve que l’on sonde…) et de la vidéo, comme des visions intérieures, des virgule entre les scènes. Ou plutôt les cercles, en référence à L’Enfer de Dante. Lesquels se déploient ici sur trois niveaux : le bar, un vrai bar, ave c sa pati ne, qui a dû en connaître des verres, le dessous, comme un cœur qui bat, et le dessus, domaine des oiseaux. Enfer, purgatoire, Eden. Benoît Lagarrigue Jachère du 7 au 23 janvier au TGP (59, boulevard Jules-Guesde, salle Roger-Blin), du lundi au samedi à 20 h, dimanche à 15 h 30, relâche le mardi. Durée : 1 h 45. Tarifs : de 6 à 23 €. Réservations : 01 48 13 70 00 ; www.theatregerardphilipe.com Fantasmagories et sortilèges Soixante Adada Tristan Felix, née au Sénégal, est autant poète que dessinatrice, photographe, marionnettiste, conteuse, clown… Une manière pour elle de décliner la poésie sous de multiples formes. Fondatrice du Petit Théâtre des Pendus, elle présente du 8 au 31 janvier au Soixante Adada Enfantômes !, une exposition constituée d’une centaine de dessins, gravures, peintures, collages, pho- tos, poèmes et autres fantasmagories. Elle a invité avec elle deux autres créatrices, l’artiste peintre Nélida Médina et Laure Missir, poète et auteure de collages. La soirée de vernissage, vendredi 8 janvier à 19 h, sera l’occasion de voir le Petit Théâtre des Pendus et autres sortilèges musicaux avec Marité Grisenti, Tristan Felix et Yann Bertrand. B.L. Enfantômes ! 60, rue G.-Péri, ouvert du mardi au dimanche de 15 h à 19 h. www.60adada.org « Le sexe est le miroir de la vie. Mais l’hédonisme est devenu publicitaire et ce qui a été libérateur il y a quelques décennies a été dévoyé. Le sexe est devenu une valeur marchande, l’étendard de la vente. Cette déviance, entre publicité et pornographie, marque le triomphe du capitalisme. » Alain Gautré ne mâche pas ses mots. Il est l’auteur et le metteur en scène de la pièce Impasse des anges, présentée au TGP du 7 au 23 janvier. Et ses personnages, qu’il montre dans différentes re- lations exclusivement sexuelles, ne les mâchent pas plus. Les mots sont crus, on y appelle un chat un chat, et les situations aussi. Bref, on l’aura compris, c’est une pièce sur le sexe (elle est d’ailleurs déconseillée aux moins de 16 ans). « La manière dont on fait l’amour raconte beaucoup de choses sur les rapports humains », affirme-t-il. « J’écris des comédies noires… » Alain Gautré n’est pas né de la dernière pluie. Homme de théâtre prolifique (il a écrit pas moins de trente-deux pièces), il est taxé d’auteur politique. « J’ai voulu composer une sorte de comédie humaine de la Ve République. J’ai beaucoup écrit sur la société française, sur la droite ordinaire, sur la droite extrême, sur ce qu’est être communiste après la chute du Mur, Impasse des anges, pièce d’Alain Gautré, présentée du 7 au 23 janvier salle Mehmet-Ulusoy. sur les écolos abusifs… » Et, donc, sur le sexe. Impasse des anges a été créé en 2010 et est repr is avec la même équipe et les mêmes acteurs. « Si le texte est parfaitement explicite, la mise en scène, que j’avais en tête en écrivant la pièce, mets à distance les mots et les situations. L’acte sexuel n’est jamais montré et il n’y a aucune nudité sur le plateau. Les acteurs sont assis sur des chaises, face au public, et ne se touchent ni ne se regardent jamais », prévient-il, en insistant sur la dimension de comédie de sa pièce. « C’est ma griffe, j’ écris des comédies noires… » Ses personnages reflètent les souffrances de la société et Impasse des anges (dont, rappelons-le, on ne connaît pas le sexe…) évoque les relations humaines à travers l’acte sexuel, ici ritualisé. « Ce que je veux, c’est mettre à distance pour mieux révéler », dit-il encore. B.L. Impasse des anges du 7 au 23 janvier au TGP (59, boulevard Jules-Guesde, salle Mehmet-Ulusoy), du lundi au samedi à 20 h 30, sauf le dimanche à 16 h, relâche le mardi. Durée : 1 h 40. Spectacle déconseillé aux moins de 16 ans. Tarifs : de 6 à 23 €. Réservations : 01 48 13 70 00 ; www.theatregerardphilipe.com Joël lumien TrisTan Felix Ces trois spectacles ont pour point commun de se situer dans des bars. « Ce sont des lieux que l’on ne fréquente pas que pour boire. Si on reste longtemps, on voit bien qu’il y a des règles, ceux qui restent et ceux qui passent, des places attribuées, une manière particulière de prendre la parole, un d e s r a re s e n d r o i t s o ù l ’ o n s’adresse à un inconnu. Un bar, c’est une tranche de société. » Jean-Yves Ruf pourrait en parler des heures, de ces lieux où l’on se retrouve, où les rêves Yann mamberT Jachère : état d’une terre labourable qu’on laisse temporairement reposer en ne lui faisant porter aucune récolte. « Ça veut aussi dire laisser à la marge, à l’abandon. J’aime ce mot », annonce Jean-Yves Ruf pour expliquer le titre de son nouveau spectacle, présenté du 7 au 23 janvier au TGP. De lui, on avait vu ici en avril 2015 sa magnifique mise en scène des Trois sœurs, de Tchekhov. Av e c Ja c h è re , i l re v i e n t e n quelque sorte à ses premières amours. Après une formation littéraire et musicale, il intègre l’École du TNS à Strasbourg où, avec trois camarades, il doit présenter un spectacle. « On ne voulait pas monter un texte et n o u s n e s a v i o n s p a s é c r i re . Alors, nous sommes allés sur le terrain de l’improvisation. Il fallait un œil extérieur, ce fut moi et c’est comme ça que je suis L’apparition d’un inconnu… Après le silence de Didier Castino, Il arrive seul en scène, avec à ses côtés tout un tas d’objets hétéroclites avec lesquels il devient magicien. André Minvielle, « vocalchimiste » comme il aime à se définir, sait ce que jouer veut dire : avec les mots, les sons, les langues, les objets. Il invente en permanence une poésie rieuse, convoque Prévert, Nougaro, Perrone, et surtout enchante le public de ce premier Jazz club de 2016, lundi 4 janvier. Plaisir ! B.L. Spectacle Le sexe et des anges TGP. Alain Gautré, auteur et metteur en scène de la pièce « Impasse des anges », évoque les relations humaines par le prisme de leur manière de faire l’amour. Avec crudité et distance. Jazz club Spectacle Brèves histoires de bar émergent, où le temps passe d i f f é re m m e n t . E n j a c h è re, mais quand même révélateur d’un monde. L’écriture du spectacle s’est élaborée à partir d’improvisations, les personnages se sont construits à partir de ce que Jean-Yves Ruf a vu de ses acteurs, et de ce qu’il projette en eux. « Je leur ai aussi dit d’aller voir dans les livres : Homère, Mitriadis, Bove, la Bible… Le spectacle s’est construit au fil des répétitions. Je note tout et c’est à partir de ce matériau que j’écris, avec une variation d’intensité qui tient de la structure musicale. C’est plus une composition, une symphonie de petites histoires, qu’une seule histoire racontée. » À partir de cette somme née de ces improvisations, JeanYves Ruf a écrit une partition à l’intérieur de laquelle le possi- jours avec la même caractéristique : privilégier la rentabilité à la sécurité et à la santé des ouvriers. » Ce silence du titre, c’est donc celui s’abat le 16 juillet 1974, à la mort de Louis Catella, écrasé par la chute d’un moule. Le roman est constitué d’un double monologue : celui du père, qui s’adresse à son plus jeune fils, et celui du fils, qui parle à son père. À travers le temps qui passe défile un monde qui agonise, un changement d’époque, un bouleversement de société. B.L. Minvielle enchanteur Jachère, la nouvelle pièce de Jean-Yves Ruf, présentée du 7 au 23 janvier salle Roger-Blin. venu à la mise en scène. C’était ma voie », raconte-t-il. Il y eut ensuite Chaux vive, puis Silures, dans la même veine. Et, aujourd’hui, Jachère. benoîT lagarrigue Prix Eugène Dabit du roman populiste TGP. Jean-Yves Ruf a écrit « Jachère » à partir des improvisations de ses acteurs. Cela donne une symphonie de tranches de vie, ayant pour décor un débit de boissons. CULTURES Plus d’images sur www.lejsd.com 13 Yann MaMbert 12 MAINTENANCE INSTALLATIONS THERMIQUES • MAITRISE ET GESTION DE L’ENERGIE AGENCE MISSENARD IMMEUBLE ORIX – 16 AVENUE JEAN JAURES – 94604 CHOISY LE ROI CEDEX TEL : 01.45.15.30.50 – FAX : 01.58.42.52.90 N°1066 DU 6 AU 12 JANVIER 2016 SERVICES Plus de services sur www.lejsd.com 15 NUMÉROS UTILES : MAIRIE place Victor-Hugo, 01 49 33 66 66, www.ville-saint-denis.fr ; PLAINE COMMUNE 21, avenue Jules-Rimet, 01 55 93 55 55, www.plainecommune.fr ; HÔPITAL 01 42 35 61 40 ; SAMU 15 ; COMMISSARIAT 17 ou 01 49 71 80 00 ; PO L I CE MUNICIPALE 01 49 33 63 06, 28 bd J ule s -G ue s de (lundi a u v e ndre di 9 h/12 h e t 13 h/17 h) ; POMPIERS 18 ou 01 48 13 85 28 ; CENT RE ANT IPOISON 01 40 05 48 48 ; SIDA INFO SERVICE (24 h/24 h) : 08 00 84 08 00; DROGUES ALCOOL TABAC INFO SERVICE (24 h/24 h) 0 800 23 13 13 ; ALCOOLIQUES ANONYMES (24 h/24 h) 0820 32 68 83 ; MAISON DE LA JUSTICE ET DU DROIT 01 55 84 05 30 ; ALLO AGGLO ! (propreté, voirie, éclairage public, circulation, espaces verts, assainissement) 0 800 074 904 (appel gratuit) ; OFFICE DE TOURISME 1, rue de la République, 01 55 87 08 70 ; TAXIS Église neuve : 01 48 20 00 00 Porte de Paris 01 48 20 02 82 ; DÉPANNAGE SOIR ET WEEK-END EDF 0 810 333 192 GDF 0 810 433 192 EAU ; LA POSTE 3631 ; MÉDECINS DE GARDE SUR Tél. : 15 ; PHARMACIES DE GARDE dimanche 10 janvier : pharmacie de la Promenade, Taibi L’Hacene, 5 promenade de la Basilique, SAINT-DENIS, 01 48 27 11 20 ; pharmacie Hodonou, Hodonou Hérvé, 58 avenue Louis-Bordes, STAINS, 01 48 26 62 60. Renseignements sur les gardes des médecins et pharmaciens : appelez le commissariat au 01 49 71 80 00. Maman sérieuse et expérimentée cherche enfants à garder ou à accompagner à l’école. 06 99 29 52 99. MERCREDI 6JANVIER piémontaise, filet de lieu sauce basquaise, poêlée forestière, emmental, île flottante. JEUDI 7JANVIER mâche, poulet rôti, purée de petits pois, tomme blanche, oreillons d’abricot au sirop. VENDREDI 8JANVIER salade de blé à la provençale, sauté de bœuf aux olives, carottes Vichy, yaourt nature (BIO), fruit. LUNDI 11JANVIER champignons à la grecque, saumon à l’oseille, jardinière de légumes, gouda, muffin. MARDI 12JANVIER carottes râpées à l’orange, sauté de veau sauce chasseur, pâtes tricolores au râpé, Cœur cendré, fruit issu de l’agriculture raisonnée. MERCREDI 13JANVIER courgettes râpées vinaigrette, poisson meunière, riz à la sauce tomate, fromage blanc au coulis de fruits rouges, Paillotine. JEUDI 14JANVIER crêpes au fromage, tranche de rôti de dinde froid, gratin de chou-fleur, tomme noire, litchis. La viande de bœuf proposée dans les plats est d’origine française, animaux nés, élevés et abattus en France. La direction de la restauration se réserve le droit de modifier le menu à tout moment en raison des fluctuations des marchés et des effectifs. Journaliste expérimenté cherche travail dans un journal, apte aux déplacements sur tout le territoire national et possède permis de conduire. 06 50 12 43 29. Cherche quelques heures de ménage, de repassage et aide à la personne âgée. 07 53 05 76 49. Maman disponible pour gardes d’enfant la journée, le soir et les week-ends. 06 84 71 01 92. Assistante maternelle agréée dispose d’une place libre, dynamique et expérimenté, dans une maison sans animaux et non fumeur. 06 69 49 38 67. Femme sérieuse, avec expérience, cherche à garder des enfants à son domicile, en semaine et le weekend. 06 59 96 59 34. Femme sérieuse avec expérience cherche gardes d’enfants, semaine, week-end et soirée ; cherche aussi des heures de ménage. 06 18 16 13 89. Homme, bricoleur cherche emploi dans tous travaux de rénovation (peinture, plomberie, électricité, revêtements de sol et petits dépannages). 06 64 39 33 36. 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