Sylvie Germain
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Sylvie Germain
DÉJEUNER LITTÉRAIRE par Yann Kerlau Sylvie Germain © Bruno Levy Fille de Jérôme Bosch et romancière d’exception Couronné par six prix littéraires, le premier roman de Sylvie Germain, Le Livre des Nuits (Gallimard, 1984) annonçait déjà la couleur : l’entrée, dans le sérail de la littérature, d’une romancière à part entière. Magnus, son vingt-cinquième roman (Albin Michel, 2005) lui vaudra le Goncourt des Lycéens, la plaçant durant des mois en tête des ventes d’un inoubliable best-seller. l’on croise et dont on sait, d’emblée, qu’ils laisseront dans notre mémoire la trace indélébile de leurs blessures et de leurs espoirs. L de ces succès à répétition ne ressort en rien d’une recette mais tient à la puissance d’une œuvre inclassable. D’un roman à l’autre, un fil magique soustend les textes de Sylvie Germain qui, tous, emportent le lecteur loin de lui-même. À la minéralité de son écriture s’ajoute une qualité de lumière qui incendie l’ensemble de son œuvre littéraire. Nulle complaisance dans ses descriptions de lieux ou d’êtres que a raison Dès les premières pages de son dernier livre, À la table des hommes (Albin Michel, janvier 2016), un vent singulier bouscule nos certitudes. Qui est cet enfant que l’on surnomme Babel, privé de langage et ne connaissant de l’univers que ses sons et ses odeurs ? S’agit-il d’un conte philosophique ou débutons-nous le premier tome d’une histoire à clés, comme Murakami l’avait fait avec sa trilogie 1Q84 ? S’il est impossible de le dire, on rêve déjà d’une suite à ce roman d’un Kaspar Hauser contemporain, nourri de racines et d’humus allant à la découverte d’un monde – le nôtre – dont il ne connaît pas les clés. Pas un temps mort dans ce récit tellurique, pas de répit non plus pour le lecteur qui, heureux, retrouve sans y prendre garde le timbre qui l’avait séduit dans Chanson des mal-aimants (Gallimard, 2002), puis broyé de chagrin avec Le Monde sans vous (Albin Michel, 2011). primitif et violent où, entre rêves et désillusions, chacun se bat à mains nues. Dans un registre aussi haut en couleur que celui des maîtres flamands, la musique narrative de Sylvie Germain scande nos effrois et la fascination que tout homme ressent devant la survenance de l’inconnu. Qui faut-il craindre ? Babel le marginal ou ceux qui le regardent, le persécutent ou s’accommodent tant bien que mal d’un être “né au seuil de l’adolescence, nu de corps, de mémoire et d’esprit” ? Chez tous ses personnages, une constante : l’instinct de survie au milieu d’un univers Tous les événements de L’Eventail sur www.eventail.be Sylvie Germain, invité de notre prochain déjeuner littéraire Le déjeuner littéraire est fixé au jeudi 2 juin. Il se déroulera au Cercle Royal Gaulois Artistique et Littéraire (5 rue de la Loi, à Bruxelles). Élue le 25 mai 2013 à l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, Sylvie Germain sera interviewée par Yann Kerlau, écrivain et conférencier. L’auteure dédicacera son dernier roman À la table des hommes à l’issue du déjeuner-débat. MODALITÉS ET INSCRIPTIONS : Le lunch se déroulera de 12 h à 14 h 15. Les lecteurs s’inscriront via l’adresse [email protected] et recevront une confirmation d’inscription. Participation par personne : 55 € ttc. ART & CULTURE | 59