de l`esclavage a la vie d`artiste
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de l`esclavage a la vie d`artiste
DE L’ESCLAVAGE A LA VIE D’ARTISTE Jeune esclave cubain vendu à un marchand espagnol, Rafael arrive en Europe à l’âge de dix ans. Il n’a pour seul bagage que les gestes qu’il a appris quand il était enfant en regardant les esclaves noirs qui dansaient sur le port de la Havane. En 1886, après avoir été valet de ferme, groom, ou encore mineur, il est engagé par Tony Glice, célèbre clown anglais. Arrivé à Paris, il est chargé de lui apporter les instruments sur la piste. Rafael se fait remarquer et il fait rire le public par sa couleur de peau et par sa gestuelle. A cette époque, la plupart des Français(es) n’ont encore jamais vu de noirs. Quelques entrepreneurs de spectacle exploitent la curiosité du public. On se moque de lui. On le surnomme « Chocolat », on l’aura deviné, du fait de sa couleur de peau. Rafael serre les dents et transforme ce qui est un handicap social en atout. Puisqu’il fait rire, il deviendra clown. Et ça marche ! Quand il danse, les spectateurs le comparent à un singe, mais en même temps ils sont fascinés : cette façon de danser est une réelle découverte pour eux. Deux ans après son arrivée à Paris, il triomphe dans un registre inédit pour les clowns avec le spectacle de pantomime nautique « La noce de Chocolat ». Rafael est devenu le clown Chocolat. Chocolat, compose au fil des numéros un personnage emblématique de souffre-douleur, martyrisé par son partenaire Footit. Si Rafael se distingue par sa couleur de peau, c’est grâce à ses talents de danseur et d’imitateur qu’il deviendra la première vedette de la Belle Époque.