La Folie de la nuit Le vent souffle, souffle sur les fleurs d`eau qui
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La Folie de la nuit Le vent souffle, souffle sur les fleurs d`eau qui
La Folie de la nuit Le vent souffle, souffle sur les fleurs d'eau qui déplient leurs corolles dans la petite lumière de l'aube. Une légère brume se dissipe et le soleil apparaît derrière la colline, nimbant la prairie d'une douce lumière. Il est temps pour moi de me retirer et avec moi tous les animaux nocturnes. Les dernières ombres disparaissent sous les chauds rayons du soleil. J'attends, j'attends. Enfin, l'astre qui remplace le soleil quand l'obscurité vient se montre. Les hiboux s'éveillent, la lune monte, haute avec les étoiles. Mon royaume s'éveille enfin. Soudainement des bruits de pas se font entendre et la lumière d'une torche s'allume. Des hommes! Comment osent-ils bafouer le silence qui régnait il y a une minute? Impuissante, je ne peux que les regarder agir quand une idée germe dans mon esprit. Je demande à la lune de masquer son éclat et aux bruits de la forêt de se taire. La torche s'éteint enfin. - Nom de nom, dit une voix rugueuse. Ma lumière s'est éteinte. - Tant pis, rentrons, dit une autre voix. - Où êtes-vous? Demande une troisième voix. - Je viens te chercher, répond la voix rugueuse - C'est un vrai labyrinthe de ténèbres ici. - Que se passe-t-il ? Je sens quelque chose contre ma jambe. - Prend garde ! L'homme grimpa à un arbre de peur de ce qui pourrait lui frôler la jambe. - Je suis trempé ! - Aaah ! La personne qui venait de crier ne fit plus un bruit. Du haut de son arbre, son ami l'appela avec celui qui c'était plaint d'être trempé mais pas de réponse. Contente, je m'aperçois du lever du jour et je pars en vitesse laissant les trois hommes découvrirent alors le lieu où ils sont. Le premier est enfoncé dans la boue jusqu'à la taille, le second est perché au sommet d'un arbre plus grand qu'il ne l'imaginait et le troisième est tombé dans un terrier. Quand le jour passe et que je reviens, je les entends de nouveau. Ils sont revenus ! Je décide de leur jouer un nouveau tour. Ils dressent une tente et, une fois qu'ils sont rentrés dedans, j'ordonne aux bruits de la forêt de se faire inquiétants. Je vois la tente trembler et je les imagine morts de peur. Le jour vient, je pars. Quand je reviens, ils sont toujours dans leur tente. Ils commencent à m'exaspérer. Ils veulent jouer ? Alors on va jouer. Que le vent décroche leur tente ! La tente envolée, les trois hommes apparaissent vêtus de d'étranges pagnes venant d'un royaume oublié. Ils s'enfuient en courant mais reviennent le soir suivant. Chaque nuit je leur joue un tour qu'ils doivent sentir passer mais chaque matin ils reviennent malgré tous mes efforts ! Je décide un jour de prendre un risque énorme en dépit de toutes les règles pour les ridiculiser mais je m'attarde trop longtemps. L'aube me surprend et je pousse un cri de douleur. Soudain l'obscurité de mon royaume, sous l'emprise de la lumière, se retrouve collée au sol. La surface du sol est plongée dans l'ombre mais les rayons du soleil sont partout. Le marché qui m'accorde l'obscurité et qui accorde au jour la lumière est rompu. Je disparais, anéantie mais j'ai le temps de voir l'apparence des trois hommes. Enfin, quand je dis les trois hommes, je me trompe. Stupéfaite je m'aperçois que les personnes que je prenais pour des humains ne sont autres que des créatures du monde imaginaire, des elfes ! Ils sont venus prendre possession du monde neutre ! Je ne les laisserai pas faire. Mais à cause de la lumière je ne suis qu'une ombre sans pouvoir. Et quand l'heure où je peux me montrer arrivera, je resterai piégée sous cette forme, et le jour restera pour s'emparer de mon royaume. Je décide alors d'aller chercher de l'aide chez une amie à moi, la Chouette aux bois dormeurs. Je vais trouver son arbre et entre sans me gêner, elle dort sans doute à cette heure avancée de la journée. Je lui chuchote à l'oreille le hurlement de la lune pour l'éveiller. D'un sursaut, elle se redresse et se prépare à hululer avant de voir la lueur du jour au pas de sa porte. « comment se fait-il que la lune m'appelle en plein jour ? - c'est moi, dis-je en sortant de l'ombre. - Nuit ? Mais que fais-tu là, pourquoi m'as-tu réveillé et comment se fait-il que tu aies l'air si faible ? » Me souvenant qu'au moment du drame elle venait de se coucher et n'avait pas eu connaissance de ma faute, je lui expliquai tout. Je lui demandai de me créer un portail vers le monde imaginaire pour empêcher les elfes de venir envahir le monde neutre. Utilisant ses pouvoirs elle m'envoya au royaume des elfes. Quand j’arrivai, ma jumelle de ce monde, nuivers, étendait ses tentacules ombreuses dans l'obscurité et je me sentis renaître. Le serment du jour et de la nuit n'était pas brisé ici ! Mais ma jumelle et moi n'étions pas en de bons termes quand nous nous étions quittées et elle ne serait certainement pas contente de savoir que j'étais venue dans son royaume. Je me mis à chercher les elfes et attrapa l'un de ceux qui m'avait nargué. Il sursauta avant de me reconnaître puis je vidai l'air de ses poumons et il s'évanouit. Utilisant le pouvoir de la Chouette au bois dormeur je m’apprêtai à repartir. « - STOP ! Je me retournai et me vis, moi, avant ma déchéance. Ma jumelle ! - Tu ne devrais pas être là, me cracha-t-elle au visage. Tu as beau être ma jumelle je vais devoir te TUER ! Non, je vais t'expliquer, attends ! » La lumière sombre luisant dans ses mains me prévint qu'elle allait me jeter un sort. Les forces invoquées filèrent vers moi et je n’eus pas le temps de bouger. Non, un rayon de lumière fila de derrière moi jusqu'au sort qu'il pulvérisa. Me retournant d'un bloc j'aperçus mon sauveur providentiel, l'elfe que j'avais ramené c'était réveillé et tirait des flèches de lumière ! Il sortit alors une flûte de sa poche. Il avait eu ma sœur par surprise mais il n'avait plus aucune chance de l'emporter à présent et il le savait très bien. Il se mit à jouer un air et nuivers prit un air effrayé. L'air qui appelait le jour ! Elle eut une seconde de distraction et j'en profitai pour retourner dans mon monde avec l'elfe. Il se mit à tout m'expliquer. J'appris ainsi que ses amis et lui ne voulaient pas conquérir mon monde mais trouver une arme pour remettre nuivers à sa place car le serment avais été aussi rompu de leur côté sauf que c'était jouri (le jour) qui en avait été victime. Grâce à moi ils ont découvert que l'hymne du soleil pouvait refaire venir le jour et pour me remercier ils ont joué l'hymne de la lune qui m'a fait récupérer mes pouvoirs. Il est maintenant reparti dans son monde et le vent souffle, souffle sur les fleurs d'eau qui déplient leurs corolles dans la petite lumière de l'aube. Une légère brume se dissipe et le soleil apparaît derrière la colline, nimbant la prairie d'une douce lumière. Il est temps pour moi de me retirer mais pas définitivement, heureusement.