lettre 63 - Théâtre de l`Odéon
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lettre 63 - Théâtre de l`Odéon
Saison 2006 – 2007 La Lettre de l’Odéon n° 63 L’Affaire de la rue de Lourcine d’EUGÈNE LABICHE avec en lever de rideau «Vingt-Six» de GEORGES COURTELINE mise en scène JÉRÔME DESCHAMPS et MACHA MAKEÏEFF Base 11/19 conception artistique GUY ALLOUCHERIE – MARTINE CENDRE – HOWARD RICHARD mise en scène GUY ALLOUCHERIE L’Affaire de la rue de Lourcine d’EUGÈNE LABICHE mise en scène JÉRÔME DESCHAMPS et MACHA MAKEÏEFF Théâtre de l’Odéon 22 fév. › 31 mars 07 décor et costumes Macha Makeïeff lumière Dominique Bruguière et Roberto Venturi scénographie Cécile Degos musiques Oscar Strauss, André Campra, Pascal Le Pennec, Jérôme Deschamps, Philippe Rouèche arrangements Pascal Le Pennec accessoires Sylvie Châtillon avec, en alternance, Jean-Claude Bolle-Reddat, Lorella Cravotta, Jérôme Deschamps, Luc-Antoine Diquéro, Arno Feffer, Philippe Leygnac, Nicole Monestier, Marie-Christine Orry, Dominique Parent, Pascal Le Pennec, Pascal Ternisien avec en lever de rideau Vingt-Six de Georges Courteline musique Philippe Rouèche accordéon Pascal Le Pennec avec, en alternance, Jérôme Deschamps, Arno Feffer, Dominique Parent et Jean-Claude Bolle-Reddat production Deschamps & Makeïeff, Théâtre de Nîmes et Grand Théâtre du Luxembourg «Où est mon pantalon ?... Tiens ! je suis dedans !» «Une bouffonnerie féroce et charmante […], l’assassinat en belle humeur, quelque chose comme une tragédie jouée par des marionnettes et où les victimes reviendraient en ombres chinoises. […] Quelle scélératesse spirituelle et fine ! Comme [le héros] prend vite son parti du meurtre commis et du meurtre à faire ! Il n’y a pas de degrés pour lui dans le crime. Il y descend quatre à quatre, gaiement, tranquillement, les mains dans les poches. C’est le philosophe de l’assassinat», notait Paul de Saint-Victor dans La Presse le 29 mars 1857. L’Affaire de la rue de Lourcine fut en effet salué dès sa création comme l’un des chefsd’œuvre de Labiche. C’est qu’il s’agit de l’une des plus belles de ces absurdes enquêtes dont l’auteur d’Un chapeau de paille d’Italie a le secret. Qu’on en juge : Monsieur Lenglumé, «homme rangé», tient absolument à prendre part au banquet annuel des anciens élèves de l’institution Labadens, dont il fut «l’un des élèves les plus… médiocres…». Madame s’y est opposée. Qu’importe : simulant une migraine, Lenglumé est allé se coucher, puis a filé à l’anglaise pour rejoindre le restaurant. Seulement voilà – au lendemain de sa soirée entre garçons, lorsqu’il surgit enfin des brumes de l’alcool, Lenglumé ne sait plus trop ce qu’il a pu faire la veille, au point que les détails les plus triviaux prennent un relief étrange (son réveil est à lui seul tout un programme : «Où est mon pantalon ?... Tiens ! je suis dedans !... Voilà qui est particulier !...»). Les recherches Correspondances d'artistes Le samedi 10 mars 07 à 15h au Théâtre de l'Odéon Entrée libre Autour de L’Affaire de la rue de Lourcine qu’il entame alors vont le conduire à découvrir une face de lui-même qu’il ne soupçonnait pas, l’envers obscur de sa quiétude bourgeoise, dangereux, inexploré – et en fin de compte inexistant. Mais l’enquête fera quand même une victime… Comme on le voit, sous ses airs de pochade fantaisiste en 21 scènes, la pièce offre l’un des premiers exemples d’un canevas reposant sur les conséquences d’un épisode amnésique et sur la quête de soi à laquelle un personnage se voit contraint (le cinéma a donné tout récemment de nombreux exemples de ce type d’intrigue). Mais la frénésie introspective de Monsieur Lenglumé (où donc, au fait, Labiche allait-il chercher des noms comme celui-là, qui suggère la combinaison grotesque et un peu poisseuse d’un enrhumé, d’un emplumé et d’un englué ?) n’est pas seulement le prétexte à un feu d’artifice vaudevillesque. Elle donne aussi à Labiche l’occasion d’exercer son sens aigu du portrait satirique, aux dépens d’un bourgeois qui en vient à se reconnaître – et à s’accepter – dans la peau d’un tueur, avant de s’envisager récidiviste… Une comédie hilarante qui est aussi un hommage volontairement naïf et presque enfantin à l’énormité comique, mise en scène avec tendresse par Makeïeff et Deschamps (lequel, en complément de programme, interprète lui-même (en alternance) la victime d’un autre trou de mémoire, dans un lever de rideau insensé signé Georges Courteline). Lecture publique de textes inédits d’Anne-Marie Garat et François Salvaing, écrits «en correspondance avec L’Affaire de la rue de Lourcine, par Carole Bergen et Valérie Delbore (de l'association Les Mots Parleurs), suivie d'une rencontre avec les deux auteurs, Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, animée par Maria Maïlat. L’Odéon, la Maison des Écrivains et les Mots Parleurs organisent ensemble cette confrontation créative – commentaire, contrepoint ou conversation – entre une œuvre théâtrale et deux auteurs contemporains, à qui il est demandé de composer un texte provoqué par leur lecture d'une œuvre de la programmation de l'Odéon. Renseignements et réservations au 01 44 85 40 33 ou [email protected] Base 11/19 conception artistique GUY ALLOUCHERIE – MARTINE CENDRE – HOWARD RICHARD mise en scène GUY ALLOUCHERIE Ateliers Berthier 8 › 31 mars 07 dramaturgie et conception sonore Martine Cendre chorégraphie Howard Richard scénographie Guy Alloucherie, Frantz Loustalot collaboration plastique Flora Loyau conception technique et éclairages Frantz Loustalot réalisation vidéo Jérémie Bernaert avec Lionel About, Guy Alloucherie, Frédéric Arsenault, Mathilde Arsenault-Van Volsem, Frédéric Barette, Camille Blanc, Blancaluz Capella, Martine Cendre, Didier Cousin, Alexandre Fray, Manuelle Haeringer, Dorothée Lamy, Marie Letellier, Rafael Moraes ´ production Compagnie Hendrick Van Der Zee en coproduction avec Culture Commune – Scène nationale du Bassin minier du Pas-de-Calais –, La Comédie de Béthune – Centre dramatique national du Nord-Pas-de-Calais –, Le Fanal – Scène nationale de Saint-Nazaire –, L’Odéon-Théâtre de l’Europe, Le Théâtre de Cavaillon – Scène nationale –, Le Théâtre des Salins – Scène nationale de Martigues –, avec l’aide à la création cirque de la DMDTS Depuis dix ans, au cœur de la région Nord-Pas-de-Calais dont il est originaire, Guy Alloucherie creuse un sillon théâtral très singulier. Au sein du Ballatum Théâtre, qu’il avait cofondé avec Éric Lacascade, il avait d’abord signé ou cosigné des mises en scène de théâtre contemporain, puis d’œuvres du grand répertoire. Après une quinzaine d’années, le travail du Ballatum vaut à ses deux metteurs en scène d’être nommés en 1997 à la tête du Centre dramatique national de Caen. Mais presque aussitôt, Alloucherie choisit de suivre une autre voie : plutôt que de se fixer à un port d’attache, il regagne le large en fondant sa propre compagnie, Hendrick Van Der Zee (HVDZ). Vers la même époque, Alloucherie découvre le monde du cirque, et cette rencontre achève de transformer sa pratique théâtrale. Pour Alloucherie, le métissage des arts, la circulation sans frontières des genres et des langages scéniques sont «quelque chose de vital». Danse, acrobatie, improvisation, effets vidéo composent des spectacles qu’il revient au public d’interpréter activement. Cette diversité des moyens est mise au service d’un mode d’enquête et d’engagement social. Les membres de la compagnie HVDZ sont en effet, depuis 1998, artistes associés à Culture Commune – Scène nationale du Bassin minier du Pas-de-Calais. Dès 1999, HVDZ présente un premier travail mené avec d’anciens mineurs, Les Étoiles du nord. L’intérêt d’Alloucherie pour la culture populaire et ouvrière, sa réflexion militante sur la position de l’artiste au sein de la société, n’ont cessé de s’approfondir depuis : en témoignent des étapes telles que Les Sublimes (2003), La Tournée des Grands ducs (2004) ou enfin Les Veillées (2005). Acrobates, combattants Faire un spectacle à partir du site 11/19 (ancien site minier où est installée la compagnie), c’est raconter ce qu’on y fait et ce qui nous y a amenés et tout... C’est un lieu très marqué, un lieu de présence ouvrière. Il faut savoir que notre implantation à Loos-en-Gohelle a considérablement et en profondeur transformé les objectifs de nos actions. C’est raconter cette histoire extraordinaire, ce vaste site industriel transformé en centre d’art, de culture, de rencontres des publics et d’artistes… C’est parler d’un combat, d’une volonté de créer ensemble de nouvelles formes d’art, en lien avec les populations des cités ouvrières au centre desquelles se trouve le 11/19. «Pour changer le monde» comme dirait Marx, et «changer la vie» comme dirait Rimbaud. Base 11/19, c’est d’abord un nouveau spectacle de cirque. Un spectacle de cirque, danse, théâtre, vidéo. Une accumulation de matériaux : textes, musiques, sons, improvisations, solos, duos, chorus, images, techniques de cirque. De ces matériaux naîtra au fur et à mesure de la recherche un spectacle, une histoire particulière… Celle d’un groupe d’artistes installés dans une friche industrielle. Pas une histoire, mille histoires. Base 11/19, comme un temps de répétition, de travail en train de se faire, un travail en évolution… Un cirque avec sa mélancolie, ses tragédies, ses techniques, ses fulgurances. Les artistes prennent à bras le corps l’histoire du 11/19, la portent à bout de bras, la mettent en jeu dans l’imbrication des corps, le dépassement, l’épuisement, pour la conjurer, être à sa hauteur, la défier et se l’accaparer. De toute façon, on ne pourra pas tout dire et comme toujours on n’en sortira pas indemnes. Mais il faut en être digne. Une façon de s’obliger au dépassement. Cette fois, c’est sûr, on dépassera les limites. Pour ne pas en rester là. L’acrobatie, la danse, le spectacle, pour transformer ses faiblesses, ses handicaps en valeur ajoutée. Dans Base 11/19, il sera question de Culture Ouvrière et de luttes. Il y sera question de se battre. Il y sera question de danger. C’est pour parler de tout ça qu’on fera l’acrobate, qu’on mêlera danse, théâtre et vidéo. D’ailleurs, ça n’est pas nouveau, on fait ça tout le temps, on ne fait plus rien aujourd’hui qui ne prenne en compte le réel. Guy Alloucherie, nov. 2005 Le 9ème Printemps des Poètes Théâtre de l’Odéon le lundi 5 mars 07 à 19h, Soirée «Lettera Amorosa» En première partie, Léonie Simaga, Robin Renucci, Laurent Terzieff, Charles Berling diront des extraits du Cantique des cantiques ou de grands poèmes d’amour de Jean Genet, Paul Eluard, Louise Labé, Guillaume Apollinaire. La deuxième partie de la soirée sera consacrée à la lecture en différentes langues de poèmes de René Char, par de grands poètes étrangers, tels Adonis, Giuseppe Conte… Le film de Jérôme Prieur René Char, nom de guerre Alexandre sera diffusé en avant-première de la soirée Thema programmée le 9 mars sur Arte. Entrée libre dans la limite des places disponibles Carte Blanche à Georges Lavaudant : Baudelaire, l’œil moderne Musée du Louvre le vendredi 2 février 07 à partir de 19h30 Rez-de-chaussée de l’Aile Sully, rez-de-chaussée et 1er étage de l’Aile Denon Baudelaire, paraît-il, ne passait jamais devant le Louvre sans y entrer ne serait-ce qu'un instant. À ses yeux, l’art se doit d'avoir partie liée avec la modernité. Qu'est-ce qu'une beauté «moderne» ? À partir d'extraits d’œuvres diverses, Georges Lavaudant compose une brève anthologie personnelle où acteurs, danseurs et musiciens font entendre la voix de Baudelaire au plus près de tableaux ayant nourri sa méditation. Delacroix et Ingres trouvent place, entre autres, dans cette promenade esthétique témoignant du goût et de l'intelligence aiguë d'un grand poète qui fut aussi un grand critique. Entrée 6€ – Réservations au 01 44 85 40 39 ou [email protected] L’Odéon pratique Renseignements par téléphone au 01 44 85 40 40 du lundi au samedi de 11h à 18h30 Toute correspondance est à adresser à : Odéon –Théâtre de l’Europe 2 rue Corneille, 75006 Paris Contacts › Abonnement individuel, Abonnement individuel moins de 30 ans, Carte Odéon : 01 44 85 40 38 / [email protected] › Groupes d'amis, associations, comités d’entreprise : 01 44 85 40 37 / [email protected] › Groupes scolaires, universitaires, associations d’étudiants : 01 44 85 40 39 / [email protected] Location (tout public, toutes représentations) › Par téléphone : au 01 44 85 40 40 du lun. au sam. de 11h à 18h30 › Par internet : theatre-odeon.fr › Au guichet du Théâtre de l’Odéon de 11h à 18h Bar et Libraire Au bar du Théâtre de l’Odéon et des Ateliers Berthier, à partir de 18h30, Trendy’s vous propose une restauration rapide ainsi qu’une sélection de vins des Caves Legrand. La librairie de l’Odéon est également à votre disposition avant et après les représentations, ainsi que pendant les entractes. L’Affaire de la rue de Lourcine er Ouverture de la location le jeudi 1 février 07 › Tarif : 30€ – 22€ – 12€ – 7,50€ (séries 1, 2, 3, 4) › Guichet de la représentation ouvert 2h avant le spectacle › Représentations : Théâtre de l’Odéon du jeudi 22 février au samedi 31 mars 07 du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h, relâche le lundi Théâtre de l’Odéon Entrée du public : Place de l’Odéon Paris 6e Métro : Odéon / RER : Luxembourg Bus : 63, 87, 86, 70, 96, 58. Ateliers Berthier Entrée du public : 20m après le 8 Bd Berthier Paris 17e Métro : Porte de Clichy (ligne 13 / sortie av. de Clichy Bd Berthier – côté Campanile) RER : Porte de Clichy (RER C) - Bus : PC, 54, 74. Internet Visitez régulièrement notre site internet (www.theatre-odeon.fr). Une mise à jour fréquente vous donne une information complète sur l’activité du Théâtre. La billetterie en ligne (en partenariat avec theatreonline.fr et fnac.fr) vous permet de réserver vos places depuis votre domicile. Inscrivez-vous également à notre newsletter et accédez à toutes nos informations, aux «dernières minutes» et aux avantages réservés à ses abonnés. Pour les malentendants, des casques à amplification sont disponibles gratuitement à toutes les représentations. Salles accessibles aux personnes à mobilité réduite ; nous prévenir impérativement. Pour les déficients visuels, des casques diffusant une description simultanée et un programme en braille ou en gros caractères sont mis gratuitement à disposition durant les représentations de l’Affaire de la rue de Lourcine, mardi 6 mars à 20h et dimanche 11 mars à 15h. Dispositif réalisé en collaboration avec l’association Accès Culture. Contactez-nous au 01 44 85 40 37 ou [email protected] Base 11/19 Ouverture de la location le jeudi 15 février 07 › Tarif : de 13€ à 26€ (série unique) › Guichet de la représentation ouvert 2 heures avant le spectacle › Représentations : Ateliers Berthier du jeudi 8 mars au samedi 31 mars 07 du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h, relâche le lundi relâches exceptionnelles les dimanches 18 et 25 mars 07 L’Affaire de la rue de Lourcine couverture : © Pascal Victor, autres photos © Marc Enguerand / Base 11/19 © Christophe Raynaud de Lage / Carte Blanche à Georges Lavaudant : Baudelaire, l’œil moderne © Musée du Louvre / Etienne Revault / Licence d'entrepreneur de spectacles 7502184 / 7502185 Cette soirée sera l’occasion d’inaugurer le 9ème Printemps des Poètes, mais aussi de célébrer l’année commémorative consacrée à René Char, dont on fêtera en 2007 le centenaire de la naissance.