Elwyne Frédéricks, au service du satellite
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Elwyne Frédéricks, au service du satellite
Des métiers Elwyne Frédéricks, au service du satellite Sur la base, on sait recevoir. Hôte de marque s’il en est, le satellite est l’objet de toutes les attentions pendant son transit à l’Ensemble de Préparation des Charges Utiles (EPCU). Chargé de coordonner les activités de support nécessaires aux équipes satellites pour sa préparation, le Responsable Moyen Charge Utile (RMCU) Elwyne Frédéricks nous introduit au cœur même des lieux où le satellite s’apprête pour le grand soir. ier, Elwyne dépêchait au profit du client satellite une équipe pour ouvrir les portes du hall propre où doit être stockée la charge utile. Aujourd’hui, entre deux coups de téléphone et une réunion, le voici reparti en quête du moyen de tester la résistance à la chaleur d’une nacelle élévatrice… Autant que sa polyvalence, la disponibilité du RMCU impressionne. Et pour cause : chargé de coordonner l’ensemble des moyens support matériels et humains fournis pour les opérations de préparation, de validation et de remplissage du satellite, l’ingénieur est à l’entière disposition des équipes clients satellites, de l’arrivée de la charge utile à Rochambeau jusqu’à son transfert au Bâtiment d’Assemblage Final : « Pour préparer, déplacer, tester, ou alimenter un satellite, les équipes clients s’appuient sur nos infrastructures et nos systèmes d’alimentation en gaz, en climatisation, en énergie, sans oublier nos équipements de levage et outillages divers. Ma première mission est de coordonner la mise à disposition de tous ces moyens, ainsi que les ressources humaines associées. Or, si ces besoins logistiques peuvent souvent être anticipés lors de la préparation de la campagne, je dois rester à l’écoute des demandes qui surviennent au quotidien et proposer des solutions techniques. » Un dévouement tout naturel pour le jeune ingénieur, passionné depuis l’enfance par le spatial: « A sept ans, je regardais déjà les lancements depuis ma fenêtre. Pour moi, c’était mythique ! Mon poste, je l’ai conquis de haute lutte. H 8 / LATITUDE 5 / N°86 / OCTOBRE 2009 Quand on quitte la Guyane avec un CAP/BEP en électrotechnique, on n’imagine même pas y revenir un jour en tant qu’ingénieur RMCU. J’ai énormément travaillé dans le but d’entrer à l’INSA de Toulouse et obtenir un master en parallèle. Le jour où j’ai postulé au CNES, je n’y croyais presque plus : je touchais mon rêve du doigt. A l’entretien, j’ai joué ma vie. J’ai joué, et j’ai gagné ! J’en ai encore des frissons. » Cinq campagnes après son embauche, le désir de satisfaire le client est resté intact. Mais l’expérience lui a appris comment concilier ses attentes et les contraintes du CSG en termes de sauvegarde et de sécurité du travail. « Sous la responsabilité du DDO, je dois toujours m’assurer de la faisabilité des demandes, vérifier qu’elles soient réalisées dans le respect de nos règles. La maîtrise des aspects sécurité dans les EPCU fait partie de mon travail. Il faut rester vigilant sur le déroulement des opérations à risque, notamment celles nécessitant la manipulation d’ergols », précise-t-il. Véritable relais entre les besoins du client et les règles en vigueur sur la base, le RMCU se doit de faire preuve de diplomatie autant que d’organisation. Un point que le sympathique Elwyne aborde sereinement : « En fait, plus la campagne est délicate, plus on apprend. Sur la campagne W2M, j’ai dû beaucoup dialoguer avec les clients indiens, parfois réticents à livrer des informations sur leur satellite. A présent, je sais comment leur faire comprendre que nous recueillons des renseignements dans leur intérêt avant tout. Au fil des campagnes, j’ai appris à gérer les échanges avec les clients internationaux – en anglais, s’il vous plaît ! En fonction des cultures et façons de travailler, je m’adapte. Mais quand je dois annoncer qu’une demande particulière est incompatible avec nos règles de sauvegarde, j’affiche toujours mon plus beau sourire… » Au vu des liens amicaux qu’Elwyne a tissés avec les clients indiens ou japonais dont il a été l’interface privilégiée, nul doute : la méthode fonctionne ! 4 Par Sarah Druet-Lamy