En rire et en pleurer... ou sortir du piège

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En rire et en pleurer... ou sortir du piège
En rire et en pleurer... ou sortir du piège ?
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23 mars 2014, premier tour des élections municipales
En rire et en pleurer... ou sortir
du piège ?
- Vie politique -
Date de mise en ligne : samedi 11 janvier 2014
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En rire et en pleurer... ou sortir du piège ?
La vie politique Française est de plus en plus inquiétante et incompréhensible. L'affaire
Dieudonné en est un exemple illustratif qui malheureusement n'est que la confirmation d'une
tendance lourde. L'émiettement de la société en groupes d'intérêts, communautés, réseaux, le
délitement de l'état républicain qui ressemble de plus en plus à la France d'avant 1789 des
cités et des provinces, la disparition de tout projet politique d'ensemble argumenté, au profit
des coups médiatiques, des alliances de tout bord, tout pousse au repli individualiste, à la
débrouille avec les "amis" qu'on peut désormais "acheter" sur les réseaux sociaux...
Le résultat est que beaucoup s'y perdent... Comment s'y retrouver en effet quand Marine Le Pen, Olivier
Besancennot et Jack Lang sont d'accord pour défendre la "liberté d'expression" de Dieudonné ? Que penser d'un
gouvernement qui agit en justice à deux mois d'élections alors que les discours fascisants de ce faux humoriste
s'étalent parmi d'autres depuis des années ? Que penser de ce "maitre Collard" passé de la gauche à l'extrême
droite et faisant appel à la cour Européenne contre cette interdiction alors que son parti est supposé dénoncer
l'Europe !
Le fascisme nait toujours des désespérances sociales
L'expérience historique des communistes est claire. A chaque époque de crise, le fascisme apparait sur fonds de
désespérance sociale. Il répond à une réalité que les peuples perçoivent dans leur tripes, il n'y a plus de "progrès
pour tous" possible, et c'est donc chacun pour soi, dans ce monde où les plus riches font la loi, les politiques
économiques et monétaires, et les thèmes médiatiques. Quand des luttes sociales suffisamment fortes n'ouvrent pas
une perspective pour affronter un système de plus en plus injuste, pour imposer des solutions collectives, si les
oligarchies dirigeantes ne sont pas mises en cause par des peuples unis, alors c'est la guerre des clans, des
communautés, des origines, des régions... et à la fin, c'est la guerre tout court !
On sait que le richissime Warren Buffet, un des plus grands spéculateurs US et donc un des plus grands "mécènes"
de la planète disait avant la crise de 2008 "la lutte de classe existe, et c'est la mienne, celle des riches, qui est en
train de la gagner"... Que dirait-il en 2013 ! C'est là qu'est la source de la dérive fasciste qui s'exprime un peu partout
dans les scores de l'extrême-droite, dans l'apparition d'organisations populaires ouvertement racistes, antisémites
(donc aussi anti-musulmans...) comme les "identitaires", "égalité et réconciliation"... qui organisent les bases sociales
de nouvelles jeunesses brunes, de nouvelles milices...
Le fascisme né de la violence de la crise balaie toutes les anciennes attaches politiques et peut "retourner" des gens
de toute opinion et de toute histoire personnelle... même avec une histoire "anti-FN". Des jeunes de banlieue qui
conspuaient Le Pen en 2002 peuvent se retrouver par dérive de la juste cause palestinienne, proche d'une
extrême-droite encore plus raciste. Et les mafias et réseaux de trafics en tout genre sentent l'aubaine de la
désespérance et de la violence et s'infiltrent partout où ils peuvent !
C'est pourquoi il n'est pas possible de rire aux "blagues" de Dieudonné qui après avoir été candidat contre Le Pen à
Dreux, a fait le choix il y a quelques années de devenir l'amuseur public du FN, de l'antisémitisme, de la famille Le
Pen et du révisionnisme, de populariser ce geste de la quenelle dont beaucoup ne connaissent pas l'origine dans le
film "Docteur Folamour" dont le héros pour ne pas laisser son bras droit faire par réflexe le salut nazi est obligé de le
bloquer avec son bras gauche...
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En rire et en pleurer... ou sortir du piège ?
Mais s'il ne faut pas en rire, pas question non plus de se contenter d'en pleurer et de se lamenter sur ce monde
incompréhensible et dangereux. Car tout ce qui pousse au repli individualiste favorise au contraire cette dérive
fasciste qui conduit parfois un peuple à se jeter majoritairement dans les bras de "sauveurs" qui leur paraissent être
les seuls "anti-systèmes".
Vénissieux a l'expérience de l'extrême droite et peut y
répondre !
Personne ne sait finalement si le fasciste Gabriac qui a tenté de s'inscrire pour les élections à Vénissieux sera
finalement sur une liste avec son collègue Benedetti. On peut constater que le FN n'annonce toujours pas de liste, et
donc laisse la place d'un côté à l'UMP et de l'autre aux identitaires.
Mais Vénissieux n'est pas Lyon ! Cette ville belle et rebelle peut sans doute nous donner une clé pour sortir du piège
et refuser de rire et de pleurer devant la montée du fascisme.
Avec André Gerin, nous avons déjà fait l'expérience d'une bataille longue contre le Front National, qui avait bousculé
la ville en 1995 en approchant les 30%. A partir d'une enquête qualitative de la SOFRES qui avait surpris sur les
raisons de ce vote, le député-maire avait engagé une vraie bataille avec les habitants pour prendre à bras le corps la
question de la sécurité publique, de la solidarité, de la place de la religion dans la république laïque... Et le résultat
est qu'à Vénissieux plus qu'ailleurs, le FN a fortement reculé jusqu'à 11% en 2008.
Or depuis, les vénissians ne peuvent que constater que malgré la crise, le chômage, la pauvreté, la ville continue à
développer ses services à tous les habitants, aux enfants des écoles, aux retraités des résidences, aux jeunes à la
recherche d'emplois, aux étudiants qui peuvent aller à la Doua en moins de 30 minutes... Le développement permis
par la proximité de Lyon et les infrastructures de transport... se fait en continuant d'assurer la solidarité avec la
bataille contre les expulsions, les nombreuses actions sociales pour les plus pauvres, mais aussi en faisant
bénéficier tous les vénissians de tarifs avantageux, en permettant à chacun de trouver un logement de qualité,
diversifié, dans tous les quartiers...
La bataille pour la sécurité continue avec rigueur et détermination. Bien sûr, tout le monde le sait, il n'y a pas de
solutions miracles. Les trafics progressent dans les quartiers car ils progressent partout dans la société, on le voit sur
la viande, la pharmacie ! Ils progressent même dans les règles européennes qui organisent le trafic de travailleurs, et
au coeur même de ces grands dirigeants de la Finance comme on le voit dans ce film choc de Scorcese, le loup de
Wall Street qui mêle traders, drogue et prostitution !
Au niveau de la ville, donc, bien sûr, des points noirs qui exaspèrent les riverains sont toujours là. Mais le travail de
la police nationale en coordination avec la mairie, donne des résultats. Des réseaux de trafics ont été démantelés, et
depuis la création des ZSP, avec l'aide des douanes et du fisc, ce sont les "biens mal acquis" qui sont frappés.
Certains qui pensaient vivre bien cachés des revenus de trafics se retrouvent en justice... Et le nombre de voiture
brulées, symbole de l'insécurité de nos quartiers, est en très forte réduction !
Bref, comme je l'écrivais dans l'article précédent
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dans un monde où on a parfois l'impression que "tout fout l'camp"... que les dirigeants économiques et
politiques courent derrière la crise, les dettes, les guerres... avec toujours plus d'austérité pour tous, chacun
peut constater que la ville de Vénissieux est bien gérée, qu'elle réussit ses projets même dans les difficultés,
qu'elle assure à tous ses quartiers un cadre de vie de qualité...
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En rire et en pleurer... ou sortir du piège ?
Vénissieux est une ville bien gérée par une majorité
solide
C'est pourquoi nous avons tous une occasion de sortir du piège entre fascisme et résignation au système. On risque
de battre des records de nombre de listes aux élections municipales, alors que tout indique que l'abstention sera très
forte. L'agglomération Lyonnaise n'est pas en reste avec la multiplication de listes "dissidentes" un peu partout. Le
PS se retrouve ainsi divisé à Lyon, Rillieux, Bron, Décines... sur des questions de personne, puisque tout ceux qui
seront élus se retrouveront ensuite avec Gérard Collomb pour la métropole...
A Vénissieux, il semble que le parti socialiste va décider de partir seul et de refuser le large rassemblement que
propose Michèle Picard. On ne sait pas ce qui justifierait cette décision, sachant que le PS a participé pendant 6 ans
à la direction de la ville, que le bilan diffusé par Michèle Picard fait bien sûr état du travail des adjoints socialistes, et
que le projet pour continuer à développer une ville équilibrée entre logement, emploi et nature peut et doit
rassembler la grande majorité des vénissians.
Nous verrons bien... L'important est de montrer à la droite et à son extrême que Vénissieux porte un projet pour les
vénissians et la ville qui permet de combattre les divisions entre communautés, origines, situations sociales,
générations, quartiers et donc qui permet de combattre dans le quotidien tous les racismes, de tisser des liens de
solidarité, de voisinage, de fraternité pour résister à cette dérive d'une société infernale.
Oui, le titre de la liste conduite par Michèle Picard est bien trouvé... "Rassembler les Vénissians pour tenir le cap à
gauche"
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