La Roque Saint

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La Roque Saint
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Fort & Cité troglodytiques
La
Roque
Saint-Christophe
La visite a commencé il y a 55 000 ans…
Guide de visite
Entre Les Eyzies et Montignac-Lascaux
01- LE FORT / LA FORTERESSE
TROGLODYTE
• Longue de 1 km et haute de
plus de 80 mètres, la Roque SaintChristophe constitue le plus grand
site troglodytique d’Europe.
Vous êtes ici à l’entrée de la forteresse
troglodyte, site stratégique et défensif
aménagé principalement au Moyen Âge.
Elle occupe la partie de la falaise
située entre l’accueil et le tunnel, à
cette époque à l’aplomb de la Vézère.
• Cette entrée unique fait l’objet
d’un système défensif multiple :
passage étroit, passerelle mobile, poste
de sentinelle d’où pierres et autres
projectiles étaient déversés sur les
assaillants.
La porte fortifiée, puis une fosse que
recouvrait un pont basculant, constituaient un dernier piège.
Pourquoi un fort ?
• A la fin du premier millénaire, les attaques des Vikings et des
Normands constituent des menaces
permanentes (prise de Périgueux
en 849).
De plus, la disparition des derniers rois
carolingiens laisse place à la féodalité et
aux guerres entre Seigneurs.
C’est dans ce contexte trouble que,
en 976, l’Evêque Frotaire de
Périgueux décide de la construction de 5 forts défensifs contrô2
lant l’accès aux principales vallées du
Périgord et barrant les voies d’accès
aux envahisseurs : Bassillac, Agonac,
Corgnac, Auberoche et la RoqueSaint-Christophe (alors baptisée
«Rupem Sancti Christophori»).
L’objectif est de verrouiller l’accès de la
rivière navigable aux raids meurtriers
menaçant Brive et Tulle.
• 982 ou 983 : lors d’une première
expédition, les Normands remontent
l’Adour et ravagent Bayonne, Dax,
Bazas et Condom. Ils sont vaincus par
le duc Guillaume Sanche de Gascogne
à la bataille de Taller dans les Landes.
• De 841 jusqu’en 1017, date de
leur dernier raid sur le royaume franc
(Poitou), deux grandes vagues d’invasion Viking auront lieu (841 et 877).
Les batailles avec ces envahisseurs
seront incessantes. Paris sera pris et
repris à 5 reprises.
02 - LA CONSTRUCTION
La paroi constitue le mur du fond et
le plafond des habitations. Elle est
percée de niches où sont ancrées les
poutres de toits supportées à l’avant
par des pieux verticaux.
Au cours du Moyen Âge, les murs sont
en torchis et en bois, puis en pierres
dans la seconde moitié de la période.
Plus haut dans la paroi, des saignées
horizontales (larmiers) sont utilisées
pour canaliser les eaux de pluie.
• 841 : une flotte Viking remonte la
Seine et pille Rouen.
• 844 : les Vikings remontent la
Garonne. Agen est prise. Ils atteignent
Toulouse.
• 848 : Ils s’emparent de Bordeaux
et de Périgueux un an plus tard.
• 911 : Charles le Simple signe
un Traité qui concède des territoires
autour de la Basse Seine.
C’est la naissance de la «Normandie».
Désormais installés durablement, les
Normands vont mener de nombreux
raids de conquêtes notamment dans
le sud-ouest.
• 939 : expulsion des Vikings de la
Bretagne.
La Roque Saint-Christophe • Guide de visite 2014
• 987 : fin de la dynastie carolingienne avec la mort de Louis V.
03 - L’ÉTABLE
Cet abri fut occupé dès la préhistoire, il y a 20 000 ans. Des fouilles
ont mis au jour des silex taillés de
cette époque. Par la suite, cet espace a été retaillé et transformé en
étable. Sur le pourtour, 15 anneaux
creusés dans la roche, probablement
pour y attacher du bétail. En cas de
conflit, on monte des animaux plus
importants. Cela permet de les mettre
à l’abri et d’avoir également de la
nourriture fraîche.
04 - L’ABATTOIR
Cette première pièce est un abattoir. Il
est pourvu d’un étal taillé dans la paroi,
emplacement où l’on découpait la viande.
A droite l’évier, les canalisations et, dans
le sol, les deux bassins qui recevaient le
sang et les viscères des animaux.
05 - LE SÉCHOIR
L’observation de cet espace laisse
penser à une utilisation en tant que
séchoir, ou éventuellement en tant que
fumoir pour conservation.
Les denrées sont suspendues au plafond
par les anneaux. Un conduit à faible
tirage évacue les fumées du foyer.
06 - LE COFFRE-FORT
Ce placard / coffre-fort daté du 12ème
siècle est taillé à même la paroi. On remarque des renfoncements latéraux,
ainsi que les traces d’étagères et du
système de fermeture. Une porte épaisse
en bois ou en fer était tenue par des gonds
et fermée par un système de verrou.
07 - LE PAS DU MIROIR
Le tunnel que vous allez traverser a été
creusé dans les années 1970 afin de
faciliter la visite du site.
Selon la légende, avant la création de la
route au 19ème siècle, de cet endroit on
pouvait voir son propre reflet dans les
eaux de la Vézère, 40 mètres plus bas.
D’où son nom de «Pas du Miroir».
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08 - LE VILLAGE / LA CITÉ
TROGLODYTIQUE
• Voici la cité.
Cet abri naturel s’étend sur plus
de 300 mètres. Il est considéré
comme le plus grand abri aérien
d’Europe. Cette grande terrasse est
remaniée par l’homme au Moyen Âge
pour l’agrandir, l’approfondir et y
aménager habitations, église, étables,
carrières de pierres…
A partir du moyen âge, ce village,
placé sous la protection du fort, pouvait abriter environ un millier de
personnes.
Village d’occupation permanente
• Des centaines de maisons, plus
ou moins creusées, plus ou moins
construites, occupent alors les cinq
terrasses de la falaise.
En dessous, vous pouvez voir deux
autres étages ainsi que des escaliers de
communication.
Le village est composé de maisons classiques, d’habitats troglodytes, d’encorbellements, d’escaliers d’accès entre
terrasses… Différents espaces d’implantation sont attribués selon l’appartenance
sociale de l’époque.
On y retrouve les mêmes aménagements que dans le fort :
- niches de poutres,
- encoches, bassins,
- placards,
- canalisations,
- anneaux.
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09 - L’ÉGLISE / NAISSANCE DE LA
PENSÉE RELIGIEUSE
Dans cet espace où le sol, les murs et
le plafond ont été entièrement retaillés,
se situe l’emplacement d’une des
églises de La Roque Saint-Christophe.
Remarquez les croix gravées, les fonts
baptismaux et les 6 tombes orientées
Sud-Est / Nord-Ouest. Vers l’extérieur,
dans une demie-voûte, un clocher a
été taillé dans la roche.
10 - MACHINES / LE CHANTIER
MÉDIÉVAL
Arts mécaniques
Vous êtes ici dans une zone consacrée
à un chantier médiéval. Les machines
présentées sont des reconstitutions
réalisées selon les techniques des
bâtisseurs du Moyen Âge. Elles
ne se trouvent pas à un emplacement
historique ; par exemple le treuil de
puits : la Vézère n’a jamais baigné la
cité au cours de son occupation et la
terrasse était entièrement bâtie.
Pendant l’antiquité, les Grecs et les
Romains étaient déjà fort avancés
dans les arts mécaniques.
En Occident, le Moyen Âge représente une grande époque d’inventions
techniques militaires et civiles.
De grands chantiers
C’est une époque de grands chantiers :
de 1050 à 1350 sont construites
80 cathédrales et des milliers
d’églises.
La Roque Saint-Christophe • Guide de visite 2014
Ces constructions nécessitent des techniques de traçage, de mesurage, de
levage et d’échafaudage. Parmi les
machineries employées, nous trouvons
des engins propres à monter ou transporter des fardeaux, des grues, des
chèvres, des treuils, des machines
hydrauliques, des presses...
Œuvriers et œuvrières
Le chantier médiéval ne repose ni sur
l’esclavage, ni sur les travaux forcés.
Le travail est compensé par le troc, les
échanges de services ou des salaires.
Le personnel est composé d’œuvriers et
œuvrières. Les femmes sont nombreuses
et exercent les métiers «d’ysmagières
(sculpture), maçonnes, mortelières,
peintres, plâtrières… Elles sont engagées sous leur nom de jeune fille de
façon à ce que leur salaire leur échoie
directement. Les enfants commencent
tôt, l’apprentissage dure de 7 à 9 ans
selon les métiers.
Reconstitution des machines :
Société «Recherche-conseil-pédagogie en
techniques médiévales de construction»,
pilotée par P. Waringo, maître artisan
charpentier.
11- LE TREUIL DE PUITS
Ce type de treuil est utilisé pour le
relevage de charges telles que l’eau ou
le minerai. Ces charges sont hissées grâce
à un axe entraîné par des manivelles. Le
levage est alternatif : quand une charge
monte, l’autre descend (principe du
«diabolo»). L’eau se purifie dans un
«citerneau» rempli de graviers et de
charbon, pour être ensuite utilisée par les
habitants.
12 – LA FORGE
Il s’agit ici de la reconstitution d’une
forge, indispensable dans une cité
médiévale.
Le forgeron fabrique aussi bien les
armes du seigneur et des soldats, que
les outils des paysans ou des artisans.
Difficile à produire, le fer coûte cher ; on
répare plusieurs fois les outils jusqu’à ce
qu’ils soient inutilisables.
13 - LE TREUIL À TAMBOUR
Le «treuil à tambour» ou «cage à
écureuil», permet de lever de lourdes
charges. Le «moteur» est constitué de
la cage dans laquelle marchent un ou
plusieurs individus. Leur poids génère
l’énergie permettant d’enrouler la corde
de hallage autour d’un moyeu.
Ce treuil permet de soulever 7 fois son
propre poids.
14 – LE TREUIL HORIZONTAL
Déjà utilisé à l’époque romaine, le treuil
horizontal permet le relevage de charges
de 150 kg sans effort. La longueur de
l’axe entraîné par des manivelles à ses
extrémités en fait sa particularité.
Sur le côté, on remarque la présence
d’un cliquet permettant le blocage du
levage.
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15 - L’ÉCHAFAUDAGE
Élément incontournable de l’art des
bâtisseurs, l’échafaudage est indispensable pour se déplacer. Des écoperches
sont dressées et liées ensemble par des
cordages. La plate-forme sur laquelle
avancent les œuvriers est composée
d’un treillis de branches.
16 - LA CARRIÈRE
Gigantesque carrière, la Roque StChristophe permettait à ses habitants de
trouver facilement la matière première
de leurs habitations.
Des saignées sont creusées dans le
rocher. Des coins en bois enfoncés dans
ces saignées sont arrosés, se dilatent et
font éclater la pierre.
Selon le principe du creusé/construit,
on évide le rocher, et grâce aux pierres
extraites, on construit des murs en
façade.
17 – LA GRUE À BALANCIER
La grue à balancier permet de
déplacer des charges par pivotement
latéral à 360°. On fixe une charge d’un
côté et un contrepoids de l’autre.
Des cordes sont placées à chaque
extrémité du bras : d’un côté on tire
pour soulever le bras et de l’autre on
dirige la manœuvre.
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18 - LE CABESTAN
Le «treuil vertical» ou «cabestan» permet
de déplacer des charges. Sur le tambour
à axe vertical, on insère des bras de
leviers que poussent plusieurs hommes
et autour duquel s’enroule un cordage.
Il en résulte une force de traction suffisante pour déplacer plusieurs centaines
de kilogrammes.
19 – LE GRAND ESCALIER
Il s’agit du plus grand escalier
monolithique d’Europe.
32 marches permettent d’accéder à
la cinquième terrasse sur laquelle des
emplacements d’armes de jet («pierrière»)
ont été découverts.
Ces machines défendaient la forteresse en
envoyant des projectiles sur les assaillants.
20 - LES ARMES / DE LA
PRÉHISTOIRE AU MOYEN ÂGE
Le terme «arme» recouvre une très
grande variété d’engins qui n’a cessé
de s’accroître depuis les temps les plus
anciens : pierres, galets de rivière, os et
bois de renne,sagaies, propulseurs, arcs
et flèches.
La préhistoire
Les lances, bâtons ou perches, manipulés
quasi quotidiennement par les groupes
préhistoriques, sont de jeunes pousses
fraîches coupées sur pied, puis fabriquées
à l’aide d’outils en pierre ou en matières
dures animales.
La Roque Saint-Christophe • Guide de visite 2014
La petite taille de certaines pointes en
silex du Gravettien pourrait indiquer que
l’arc existe depuis au moins 25 000 ans.
Ces pointes ont pu aussi être lancées par
des propulseurs.
Antiquité et Moyen Âge
Au cours de l’Antiquité puis du Moyen
Âge, sont apparues arbalètes, arme de
jet, épées, piques, poignards, massues,
haches, fléaux, hallebardes...
Il en est de même pour les systèmes
défensifs : sentinelles, fosses, ponts
basculants, fossés, grilles...
- Cavalerie, en l’an 1000 avant JésusChrist
- La poudre à canon au 7ème siècle en
Europe
- L’arbalète vers l’an 900
- Au Moyen Âge, la grande lance du
chevalier, le grand arc et les armes à feu
- Les bombardes en 1345
- Vers le milieu du 15ème siècle, les fusils
à mèche (mousquet)
La pièce où vous vous trouvez
présente des armes caractéristiques :
- Armes de jet : arc, arbalète, pierres,
galets de rivière, fronde.
- Armes de combat rapproché : épée,
pique, poignard, massue, hache, fléau,
hallebarde.
- Protections : casque, cotte de maille,
bouclier.
- Outils agricoles et instruments de
pêche servant souvent aussi d’armes de
combat.
21 - LA CUISINE / LA CUISINE AU
MOYEN ÂGE
Cette reconstitution d’une cuisine
médiévale donne une idée de l’occupation du site vers l’an mille :
- un foyer dont le tirage est assuré
par le courant d’air entre les failles du
plafond et le fond de la pièce.
- un évier taillé prolongé d’une
canalisation pour les eaux usées.
- des placards et des anneaux
taillés dans la roche.
On ne mange pas de la même façon
selon que l’on soit paysan ou seigneur.
• Les viandes
Les nobles consomment poulardes, oies,
pintades, canards, hérons, cygnes, ainsi
que les gros gibiers comme le sanglier
ou le cerf. Les paysans se nourrissent
de lièvres, lapins de garenne, perdrix,
pigeons, bécasses, cailles, merles,
grives…
La viande la plus courante est le porc et
ses dérivés de charcuterie.
• Les épices
Les épices sont utilisées pour leurs vertus
médicinales : le gingembre, la cannelle,
le clou de girofle, le safran, la muscade,
la cardamome.
• Les fruits et légumes
Les nobles apprécient les fruits provenant de leurs vergers. Les légumes sont
de trois sortes : les racines (carottes,
navets, betteraves, salsifis), les féculents
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(pois, haricots, fèves), et les légumes
verts (choux, salades, bettes, cardons,
épinards).
• Œufs, fromage et lait
Les produits laitiers sont consommés
sous forme de fromages.
Les œufs sont consommés lors des jours
maigres.
• Les boissons
L’eau potable est rare. On lui préfère le
vin et la bière, notamment la cervoise.
• Le pain
Le pain est au cœur de l’alimentation
médiévale.
Les habitants des villes aiment le pain
blanc de pur froment.
Le pain des pauvres est «complet»
(à base de farine contenant le son).
23 - L’HOMME DE NÉANDERTAL
Lors de la découverte des premiers
fossiles humains au 19ème siècle, l’idée
d’un homme archaïque ayant vécu
avant le déluge biblique se heurte à la
tradition religieuse. Néandertal est alors
représenté comme une créature aux
allures simiesques. Il faudra attendre
la seconde partie du 20ème siècle pour
voir évoluer l’image de Néandertal
qui manifestait de grandes capacités
intellectuelles et des préoccupations
métaphysiques.
22 - L’ÂGE DU BRONZE
Une sépulture de l’âge du bronze
(1 000 ans avant notre ère) a été
découverte au pied de la falaise.
Deux squelettes (un adulte et un
adolescent) ont été déposés sur un lit de
cendres.
Il s’agit probablement d’un ossuaire, ou
sépulture secondaire dans laquelle ont
été rassemblés ces ossements.
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