Le Conservatoire du Littoral, une protection sans frontières

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Le Conservatoire du Littoral, une protection sans frontières
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPEENNES
N° 30 – novembre 2010
Le Conservatoire du Littoral, une protection sans frontières
Depuis 35 ans, le Conservatoire du
Littoral administre, protège et met en
valeur les espaces littoraux les plus
remarquables et les plus menacés du
territoire français métropolitain et de
l’Outre-mer. Les experts de cet important
établissement public français interviennent
également à l’étranger, notamment dans le
cadre de partenariats avec les autorités
locales.
Grâce à l’action du Conservatoire du
Littoral, nous pouvons profiter de centaines de
kilomètres de plages sauvages et de sentiers
Embouchure de l’Oyapock
© Mathieu ENTRAYGUES
côtiers préservés. De la pointe du Raz, en
Bretagne, au cap Corse, sur tous les rivages de France, le Conservatoire du Littoral, depuis 35 ans,
acquiert des terrains pour les soustraire à la pression de l’urbanisation. Cet important organisme public
français est propriétaire de 80 000 hectares, et étend sa protection juridique à 138 000 hectares répartis
sur 1 200 kilomètres de côte.
Un autre volet de l’activité du Conservatoire du Littoral est en plein développement : l’Outremer. Des projets de protection et de valorisation des sites sont mis en œuvre depuis vingt ans dans les
quatre départements d’Outre-mer et à Mayotte. Le maintien d’une représentation locale du
Conservatoire a été confirmé cette année, dans chacune des huit régions ultramarines concernées.
«Pour les Caraïbes, l’Union européenne apporte un concours financier régulier», indique Marc
Duncombe, délégué à l’Outre-mer. «En Guyane se développe un partenariat avec des institutions
brésiliennes. Dans l’estuaire de l’Oyapock, par exemple, nous préparons une gestion coordonnée de
sites brésiliens et guyanais, avec des opérations de suivi scientifique, de surveillance, de formation et
un volet qui concerne le patrimoine culturel».
Les territoires français des Antilles, de Saint-Martin, de Saint-Barthélemy, de Saint-Pierre-etMiquelon, de Mayotte et de La Réunion présentent une biodiversité exceptionnelle : milieux
coralliens, mangroves, forêts sèches… «Dans ces régions très contrastées, nous menons des
interventions originales en fonction des spécificités statutaires, paysagères et environnementales»,
explique Marc Duncombe. Dans le Pacifique, en Polynésie française, un programme ambitieux de
restauration des écosystèmes et de reconquête des espaces naturels et des accès à la mer et au lagon,
est également à l’étude.
DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DU PORTE-PAROLAT
SOUS DIRECTION DE LA COMMUNICATION
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPEENNES
Le Conservatoire du Littoral agit aussi à l’étranger, notamment à la demande de pays
souhaitant se doter de moyens de protection. A cet égard, la prise en compte de la situation locale et la
recherche d’un consensus sont très importants. «Nous devons intégrer les populations locales à notre
réflexion et leur prouver que notre action est efficace et économiquement rentable. Notre force de
conviction nous permet d’emporter l’adhésion des plus récalcitrants !» sourit Fabrice Bernard,
délégué à l’International.
De nombreux pays méditerranéens ont engagé un partenariat avec le Conservatoire du Littoral.
Dès 1994, la Tunisie a ainsi créée une agence de protection et d’aménagement du littoral. «Nous avons
travaillé aux côtés du ministère de l’Environnement tunisien à la rédaction des textes législatifs, au
choix d’un statut, à la recherche de financements. Les projets pilotes se sont enchaînés : préservation
de zones humides côtières, comptage des poissons autour d’une île avant la mise en place d’une
protection... S’agissant de politiques sur le long terme, cette relation est particulièrement
intéressante», souligne Fabrice Bernard. En 2002, l’Algérie a également créé un Commissariat
national du littoral avec l’appui du Conservatoire du Littoral. Avec le Haut-Commissariat des Eaux et
Forêts du Maroc, les experts français effectue le suivi de la population d’oiseaux rares qui débouchera
sur un plan de gestion du site. Avec le gouvernement libyen, les reponsables du Conservatoire cherche
à optimiser l’administration des institutions publiques. Cette coopération comprend un volet technique,
dans le parc du Kouf, où est menée une réflexion sur le suivi de la biodiversité et les actions de
préservation à mettre en oeuvre. Un projet est par ailleurs en cours d’élaboration sur l’île de Socotra,
au Yémen, avec le soutien du Fonds français pour l’Environnement mondial (FFEM).
Les îles sont d’ailleurs au cœur des préoccupations actuelles du Conservatoire du Littoral qui,
en collaboration avec les pays méditerranéens et la Ville de Marseille, se penche sur les quelques 15
000 îlots que comptent la Méditerranée. Des administrateurs et des scientifiques de tous secteurs y
mènent des actions concrètes. Par un comptage homologué, une équipe composée de chercheurs
espagnols, tunisiens, libyens, marocains et français vient ainsi de découvrir qu’une île tunisienne
abritait 95 % de la population d’une espèce d’oiseaux rares ! «Ce sont des mondes oubliés qui
contiennent pourtant des paysages et des espèces qu’on ne trouve nulle part ailleurs», fait valoir
Fabrice Bernard.
Sylvie Thomas
DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DU PORTE-PAROLAT
SOUS DIRECTION DE LA COMMUNICATION

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