Les banques face à la crise de confiance.Source

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Les banques face à la crise de confiance.Source
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Les banques face à la crise de confiance.Source La Vie Financière
24-08-2007
La méfiance du marché à l'égard des valeurs bancaires n'a pas disparu cette semaine. En France, le secteur accuse
une baisse de l'ordre de 20 % par rapport à son plus-haut des trois derniers mois.
Le recul des indices boursiers de l'ordre de 10 % est peu de chose à côté de la crise que traverse le marché du crédit.
Les conséquences pour les banques ne sont pas à prendre à la légère. L'injection de liquidités par les banques centrales
s'est poursuivie cette semaine. Ce recul traduit la difficulté pour certains établissements de trouver des sources de
refinancement de leur crédit via la titrisation de leurs portefeuilles de prêts ou auprès d'autres établissements
bancaires.
Les banques allemandes, dont les bilans sont suspectés de porter une partie des crédits subprimes américains, ont
été les premières touchées. IKB début août puis, cette semaine, la Landesbank de Saxe ont reçu des perfusions de
liquidités qui se chiffrent en dizaines de milliards d'euros. Mardi 21 août, la Banque d'Angleterre est intervenue pour
dépanner Barclays et, le même jour, la quatrième banque britannique, HBOS, devait voler au secours de son véhicule
Grampian Funding, premier vendeur européen d'actifs titrisés (37 milliards d'euros en cours), incapable de trouver des
fonds sur le marché pour financer ses actifs. HBOS, premier prêteur immobilier britannique, pourrait devoir porter dans
son bilan les risques liés aux actifs titrisés de son véhicule, et les pertes latentes éventuelles qui vont avec. Mercredi,
la rumeur rapportait que la première banque néerlandaise ABN Amro serait bientôt dans un cas de figure comparable,
malgré les démentis.
Les professionnels n'hésitent plus à parler d'une grave crise de liquidités. Les actionnaires en trouveront-ils la trace dans
les prochaines publications des banques ?
Manque de transparence
Si l'on s'en tient aux seules pertes vraiment tangibles, qui, selon les analystes de Crédit agricole, sont estimées à 150
milliards de dollars (112 milliards d'euros), l'ardoise n'est pas de nature à mettre en péril le système bancaire. Il suffirait
d'une seule année de bénéfice des trente premières banques européennes pour effacer les pertes. Le problème est
que personne ne souhaite voir ces pertes surgir dans ses comptes et qu'on ne sait plus très bien aujourd'hui où se
trouve le risque sur les fameux crédits. La méfiance du marché s'est étendue non seulement aux subprimes, mais à
tous les titres issus d'actifs titrisés, qu'ils incluent ou non une dose de ce poison (lire encadré). Dans le doute, les
acheteurs d'actifs titrisés (les ABS ou leurs dérivés) ont donc pour la plupart gelé leurs achats. Et comme on a
commencé à le voir au Canada, puis en Grande-Bretagne, les véhicules de titrisation sont en panne.
« Pour l'instant, la baisse des titres des banques repose sur l'hypothèse qu'elles vont perdre environ 15 % des revenus
de leur activité de banque de financement et d'investissement », explique Jean-Pierre Lambert, analyste chez KBW.
Une cote mal taillée qui ne correspond à aucun calcul exact.
La première question qui se pose est d'abord celle de la perte des revenus issus des activités de titrisation proprement
dite. Natixis, spécialiste aux Etats-Unis via Ixis, avec près de 550 millions d'euros de produit net bancaire sur ce
segment d'activité, est la banque française la plus concernée. Suivent les autres banques françaises, qui ont encaissé
entre 200 et 300 millions, selon KBW.
Risques pour les actionnaires
Autre activité touchée : la gestion pour compte de tiers. Ainsi, la Société générale gère, essentiellement via sa filiale
américaine TCW, 66 milliards de dollars de CDO (des obligations émises en face d'actifs titrisés assortis de garanties).
La banque ne porterait pas le risque lié à la non-liquidité actuelle de ces titres, mais les revenus futurs de TCW devraient
être affectés. Natixis serait également très impliquée aux Etats-Unis via sa filiale de gestion Loomis Sayles, dont
certains fonds auraient été exposés à hauteur de 8,6 milliards de dollars au 30 juin, selon KBW. Pour l'instant, la banque
ne confirme pas ces chiffres.
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On l'a vu avec l'affaire des fonds de trésorerie dynamiques, gelés par BNP Paribas (30 % de subprimes), les banques
françaises ont aussi, via certaines sicav, fait courir des risques importants à leurs clients en France. D'après
EuroPerformance, les fonds visés qui contiennent des ABS auraient connu des retraits massifs en juillet et en août. On
ne sait pas pour l'instant si, comme l'a fait Axa, les banques ont assuré elles-mêmes la liquidité de ces sicav ; si c'est
le cas, elles compteraient maintenant dans leur bilan des titres difficiles à céder avec les risques de pertes de valeur que
cela comporte.
Et si la crise devait durer, les banques qui utilisent la titrisation de leurs créances pour se refinancer devraient soit
trouver d'autres moyens, soit conserver les crédits à leur bilan. Avec les effets induits que l'on redoute aujourd'hui : des
crédits plus rares, donc plus chers, et sans doute des besoins en capitaux plus importants. Un retour dans le cercle
vertueux, certes, mais qui n'augurerait rien de bon à court terme pour l'actionnaire
Nous conseillons la prudence sur le secteur. A l'exception de Natixis (au-dessous de 15 euros), qui a confirmé sa
prévision de bénéfice pour 2007 et ne vaut plus qu'une fois son actif net
Titrisation
Pour refinancer une partie de leurs crédits, les banques en ont fait des paquets confiés à des véhicules de titrisation qui
ont émis des titres en contrepartie, lesquels titres, appelés ABS - Asset Back Securities -, ont été revendus sur les
marchés financiers à des investisseurs. L'objectif pour la banque était de faire plus de crédits et de diversifier ses
risques. Mais dans ces paquets de créances titrisées, les spécialistes ont saupoudré un peu de crédit immobilier très
risqué, les fameux subprimes, plus difficiles à placer mais plus rémunérateurs. D'où la suspicion qui touche aujourd'hui
tout le secteur des ABS.
Un été meurtrier
Juillet
Le 30 Sauvetage du prêteur allemand IKB, victime de son exposition aux subprimes américains : son actionnaire KFW
débloque plus de 8 milliards d'euros.
Août
Le 6 Après la faillite, le 2 avril, de la firme californienne New Century Financial, naufrage d' American Home Mortgage,
dixième prêteur immobilier aux Etats-Unis (7 000 employés).
Le 9 Suspension du remboursement de trois sicav de BNP Paribas composées de titres adossés à des portefeuilles de
créances, notamment hypothécaires.
Le 18 Sauvetage de la Landesbank de Saxe, victime de ses investissements aux Etats-Unis. Une ligne de crédit de 17,3
milliards d'euros est débloquée.
Le 20 Fermeture de GreenPoint Mortgage (1 900 personnes), filiale de crédit immobilier de l'américain Capital One
Financial. Au total, la crise du subprime a déjà coûté leur emploi à 33 000 personnes du secteur du crédit.
Les banques françaises dont les prévisions de bénéfices n'ont pas été révisées à la baisse figurent maintenant parmi
les grandes banques européennes les moins chères. Et tout particulièrement Natixis et Crédit agricole. On notera en
revanche que la solidité financière de Dexia et Natixis, mesurée en termes de fonds propres, est supérieure à celle de
leurs compatriotes.
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Marie-Jeanne Pasquette
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