Liaisons - UCL Mons
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Liaison#34 24/08/04 10:32 Page 1 BELGIQUE - BELGIE P.P. 7000 MONS 1 5/526 Liaisons ■ N°34 - Sept. 2004 Editorial 2004-2005,une année académique pleine de nouveautés Enseignement Etudier le journalisme et la communication à Mons Les professeurs ont la bougeotte Recherche Intégrer les fonctions de l’entreprise pour optimaliser les systèmes de production L’intégration européenne des nouveaux pays :le cas polonais Service à l’environnement Des chiffres et du droit Côté étudiants Une vie d’étudiant bien remplie Côté anciens Le bonheur d’un entrepreneur bosseur et créateur De son terroir,faire tout un fromage ! Thème L’enfant,la publicité et le législateur :un ménage à trois impossible à gérer ? Couverture : Travaux pour la création d’une cage d’escalier supplémentaire et d’un nouvel ascenseur dans le bâtiment des cours Liaison#34 23/08/04 14:16 Page 2 Editorial 2004-2005, UNE ANNÉE ACADÉMIQUE PLEINE DE NOUVEAUTÉS En effet, le décret dit de Bologne, en discussion depuis bien longtemps, a été adopté le 31 mars dernier et entre en vigueur dès le 1er septembre 2004. Ce décret « définit l’enseignement supérieur, favorise son intégration à l’espace européen de l’enseignement supérieur et refinance les universités ». 2 Pour les étudiants entrant Le Recteur entouré par Céline Nicolas, Directrice du secrétariat des étudans l’enseignement supédes et Irène Doison (assise) que tous les étudiants connaissent. rieur universitaire, c’en est fini des candidatures – dont Bologne… Ah ! le nom de cette ville itala création datait de 1849 – et des licenlienne est-il souvent revenu à la une de ces instaurées en 1929. l’actualité au cours des deux dernières années. Ils obtiendront maintenant un titre de bachelier (de transition) après 3 années réussies (ou 180 crédits ECTS, la nouvelle norme de référence), qu’ils feront suiLiaisons est le périodique d’information des Facultés vre d’un titre de master, obtenu en 1 ou 2 Universitaires Catholiques de Mons (FUCaM), en colans (au niveau européen, la norme est laboration avec l’Association royale des Licenciés et Ingénieurs commerciaux des FUCaM (ALIFUCaM). de 2 ans). Tiré à 6500 exemplaires, il est publié en janvier, avril, septembre et novembre. Les articles peuvent être reproduits uniquement après autorisation écrite du comité de rédaction, de(s) l’auteur(s). Editeur responsable : Christian Delporte, recteur Rédaction : Christine Massin, Service de communication, Tél. 065 32 33 12, Courriel [email protected] Comité de rédaction : Jean-Luc Depotte, Léon Deprèay, Alfred Diricq, Jacky Ducarroz, Andrée Etienne, Ghislain Lefèbvre, Christine Massin, Annie Mazzon. Adresse : ASBL FUCaM, Chaussée de Binche 151 - B-7000 Mons. Les FUCaM sont membres de l’Académie universitaire ‘Louvain’ Conception graphique : Euro Print Belgique Liaisons est membre de l’Association belge de la presse d’entreprise Les FUCaM ont donc transformé, pour ces nouveaux étudiants, leurs programmes et offriront trois titres de bachelier en sciences de gestion, bachelier ingénieur de gestion et bachelier en sciences politiques, suivis des masters correspondants. En outre, les FUCaM ouvrent un programme de bachelier en sciences humaines et sociales qui, grâce à un partenariat avec le département « Information et Communication » de l’UCL, donnera un accès direct au master en information et communication, en plus de l’accès au master en sciences du travail et au master en gestion des ressources humaines. Pourquoi cette orientation ? Afin de combler une lacune dans l’offre hennuyère d’enseignement supérieur et proposer une formation sérieuse dans FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 un domaine dont l’importance s’accroît sans cesse. Ces changements pour les étudiants s’accompagnent aussi de nouveautés pour les universités. Le décret permet des associations – les académies universitaires – et les FUCaM, les FUNDP, les FUSL et l’UCL se sont regroupées pour constituer l’Académie « Louvain ». Celle-ci est à la fois : • un défi, celui d’associer, en étroite collaboration, des universités de tailles différentes, dans des implantations séparées, dans le respect de l’identité et des spécificités de chaque partenaire ; • une ambition, celle de promouvoir un enseignement et une recherche de qualité reconnue internationalement, attractifs pour les étudiants belges et pour les étudiants étrangers, et de défendre et faire rayonner les valeurs de respect de la personne humaine et d’ouverture, l’attachement à une tradition d’inspiration chrétienne et l’enracinement dans une culture ; • une vision, celle d’un pôle universitaire qui soit un acteur majeur du développement de l’enseignement supérieur en Communauté française de Belgique, et en Europe, et au sein duquel circulent librement les personnes, les idées et les expériences. Ce défi, cette ambition, cette vision, c’est grâce à tout le personnel des FUCaM qu’ils commenceront à être réalisés dès septembre prochain. Bonne rentrée à tous. Nous vous donnons rendez-vous pour la séance solennelle d’ouverture de l’année académique le 11 octobre prochain. Christian Delporte Recteur Liaison#34 23/08/04 14:16 Page 3 Enseignement ETUDIER LE JOURNALISME ET LA COMMUNICATION À MONS Des études universitaires préparant au journalisme et aux métiers de la communication manquaient à l’offre académique présente en Hainaut. En autorisant de nouvelles habilitations, le décret sur l’harmonisation des études supérieures en Communauté française et le regroupement des universités auront permis de combler ce manque. La gestion et les sciences politiques ont désormais une petite sœur ! En effet, dès la rentrée académique 2004-2005, de nouveaux étudiants entreprendront le nouveau programme de bachelier en sciences humaines et sociales, option « information et communication » que les FUCaM ouvrent en partenariat avec l’UCL. Ce baccaulauréat en 3 ans à Mons donnera un accès direct, sans formation complémentaire, au master en 2 ans en information et communication à l’UCL. Le bachelier pourra alors choisir entre la filière “Information et journalisme”, la filière “Médias, culture, éducation” centrée sur la communication pédagogique, culturelle, scientifique, muséale, etc. ou bien la filière “Relations publiques et communication d’organisation”. Il aura également l’opportunité de suivre une filière formant à la recherche en communication (dans l’optique d’un doctorat) ou une autre à l’enseignement (pour obtenir le titre d’agrégé). Le programme de bachelier en sciences humaines et sociales donne également accès automatiquement aux masters en sciences du travail et en gestion des ressources humaines. L’absence d’une formation universitaire dans ce domaine, le développement culturel prometteur de la ville de Mons et plus largement, de toute la province de Hainaut, l’installation de la RTBF à Mons qui s’ajoute aux médias existants nous ont décidé à nous lancer dans l’aventure, a déclaré le Recteur Delporte lors de la présentation à la presse de ce nouveau programme en juin dernier. Notre volonté d’organiser ce nouveau programme a été confortée par l’adhésion immédiate de l’UCL et plus particulièrement, de son département COMU réputé et reconnu internationalement pour la qualité de ses travaux scientifiques, a-til poursuivi. Partageant certes une volonté commune mais aussi des valeurs et des critères identiques en termes d’enseignement, FUCaM et UCL ont mis en commun les moyens nécessaires pour donner à ce programme un « esprit » et une identité à part entière. Pas question pour les deux institutions de sacrifier sur l’autel de l’opportunisme la qualité de la formation de leurs étudiants. Ce programme, « materné » par les enseignants des FUCaM et ceux du département COMU de l’UCL, se caractérise par une formation de qualité dans la discipline information et communication, une formation de base en économie et gestion ainsi qu’en sciences politiques et environnement européen et international. Il se distingue aussi par l’ouverture à la dimension sociologique et culturelle, appropriée dans une ville telle que Mons, capitale culturelle. Pratique gnol - 4 crédits), et ce, tout au long des trois années du programme de bachelier. Le Professeur Philippe Verhaegen, Président du département COMU à l’UCL, a conçu le programme de bachelier « information et communication », en concertation avec la direction des affaires académiques des FUCaM. Il enseignera dès 2004-2005 sur le campus montois. encore en troisième année. Le programme comporte dès la première année trois cours spécifiques, soit près d’un quart du programme : informatique et multimédia - 4 crédits - , information et communication - 5 crédits - et sémiotique générale - 4 crédits. Ces cours, dispensés par les spécialistes de l’UCL, sont composés d’une partie théorique mais comportent également une partie pratique qui place les étudiants en situation de travail concret dans ces domaines. L’orientation information et communication est présente dès la première année du programme de bachelier, se renforce en deuxième et se marque plus nettement Comme pour la gestion et les sciences politiques, les FUCaM réservent une place importante à l’apprentissage des langues étrangères (anglais - 4 crédits - et néerlandais ou allemand ou espa- Ce programme intégré a été construit par une équipe FUCaM/UCL. Les étudiants de cette orientation seront encadrés de manière spécifique. FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 Une ouverture est faite d’une part à la dimension d’économie et de gestion (7 crédits en première année) et à la dimension des sciences politiques (9 crédits en deuxième année). Ces cours de fondement sont suivis avec les étudiants des orientations de sciences de gestion et politiques. 3 Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 4 Enseignement LES PROFESSEURS ONT LA BOUGEOTTE Les enseignants n’ont pas attendu le décret de Bologne – dont l’un des objectifs est la mobilité des étudiants – pour professer à l’étranger. Tout comme le personnel scientifique, ils sont rodés aux programmes d’échanges qui consistent à exercer son art dans une université étrangère et à accueillir des professeurs invités dans le cadre de leurs cours. Au-delà des enrichissements sur les plans personnel et professionnel que les uns et les autres en retirent, ces va-et-vient confèrent une dimension internationale certaine à l’université, à ses enseignements et à ses recherches. Ainsi, pendant l’année académique 2004-2005, certains professeurs des FUCaM accueilleront à Mons cinq collègues, pour une période de un à trois mois, dans le cadre de missions scientifiques subsidiées par le Fonds national de la recherche scientifique (FNRS). A l’inverse, certains de nos professeurs iront à la rencontre d’auditoires étrangers. 4 Dr. Jim Rappold est professeur en gestion des opérations et de l’information à la School of Business et au College of Engineering de l’université du Wisconsin-Madison. Il a développé une application pédagogique baptisée Nova qu’il utilise dans ses enseignements aux Etats-Unis et en Belgique, à l’UCL et aux FUCaM. Les étudiants perçoivent aussi les bénéfices de ce type d’échanges comme en témoignent les professeurs Fouad Riane des FUCaM et Jim Rappold de l’université du Wisconsin-Madison venu aux FUCaM pour la 4e fois. Dynamique, passionné, travailleur, le professeur Rappold est réputé pour ses méthodes pédagogiques reconnues au sein de son institution, qui lui ont notamment valu les honneurs de l’hebdomadaire économique et financier « Business Week ». Fouad Riane : Le professeur Jim Rappold est intervenu cette année dans le cadre d’un séminaire de gestion orga- FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 nisé en 3e année d’ingéniorat de gestion. Le séminaire est organisé en deux parties : une présentation du cas en mars pendant trois jours par le professeur invité et la présentation des travaux de groupes en mai devant le professeur invité, avec, entre ces deux périodes, une mise au point à distance grâce à la vidéo-conférence. Aujourd’hui accompagné par son assistant, Keenan Yoho, engagé dans une recherche doctorale, Jim développe, depuis douze ans, une étude de cas baptisée Nova, complètement fictive mais introduisant de nombreuses situations rencontrées par l’entreprise. L’intérêt pour le planning logistique et la visibilité des outils développés dans le cadre de Nova m’ont motivé à inviter le professeur Rappold à en faire la démonstration devant les étudiants en dernière année ING. Pour les étudiants, Nova permet de mettre en pratique les acquis fondamentaux, les oblige à une approche transversale finance-marketing-logistique et les aide à affiner leur sens du travail en équipe. Pour moi aussi, il s’agit de partager des expériences et de nouer, voire d’intensifier, des collaborations avec les EtatsUnis. Très concrètement, Jim et moi avons un projet de conférence pour 2006 mais il est prématuré d’en parler davantage. Jim Rappold : Nova est un jeu de rôle construit à partir de cas réels de consultance. Entreprise imaginaire, Nova évolue pourtant dans des conditions bien réelles. Je travaille depuis une dizaine d’années à ce programme que je continue d’enrichir avec de nouveaux éléments scientifiques et avec le feedback que me donnent les participants. L’approche pédagogique est très constructive. Elle permet aux apprentis managers de construire des savoirs et de se construire eux-mêmes. Enseignement pratique, le programme est sympathique, hautement interactif, motivant et particulièrement didactique. Les étudiants retiennent généralement 10% de ce qu’on leur transmet oralement, 50% de ce qu’on leur montre et Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 5 100% de ce qu’ils expérimentent par eux-mêmes. FUCaM Liaisons : Professeur Rappold, que pensez-vous de nos étudiants ? Ce sont de véritables futurs managers ! La deuxième partie du programme en mai est consacrée à la présentation orale en anglais et à l’analyse des résultats des travaux en équipe devant l’auditoire. Je constate que la maîtrise de la langue anglaise s’est sensiblement améliorée au fil des années, signe d’une évidente qualité dans l’enseignement des langues aux FUCaM. Ces étudiants sont tout à fait capables de se présenter devant des décideurs et de s’exprimer dans une langue étrangère. Sur le plan du contenu, les propositions ont du sens, elles sont défendables au niveau de l’entreprise. Ils sont tout à fait prêts à démarrer dans la vie professionnelle et à assumer les responsabilités pour lesquelles ils ont été formés. Ils ont les compétences techniques et linguistiques. Par rapport aux années précédentes, je note aussi une plus grande ouverture au monde extérieur donnée par les voyages à l’étranger. F.L. : Et en comparaison à leurs homologues américains ? Je ne veux ni ne peux comparer les étudiants belges par rapport aux jeunes Américains. Ils sont assez différents de par leurs origines, leur culture. L’environnement de vie et d’étude influence sensiblement leur comportement. Par exemple, les jeunes Belges sont moins habitués à être interpellés par leur prénom, moins enclins à agir de manière interactive avec leurs interlocuteurs et le monde environnant. La société américaine apparaît moins frileuse et encourage les gens à prendre des risques. Par exemple, aux ÉtatsUnis, pour créer une entreprise, c’est simple, il suffit d’un (petit) capital et de trois signatures pour démarrer. C’est évident, l’environnement législatif, politique, culturel, socio-économique … façonne le comportement des individus. C. M. Recherche INTÉGRER LES FONCTIONS DE L’ENTREPRISE POUR OPTIMALISER LES SYSTÈMES DE PRODUCTION Notre société évolue rapidement tant sur les plans économique et social que sur les plans technique et technologique. Cette évolution confère à la fonction OpérationProduction un rôle de toute première importance dans l’entreprise. De plus, la mondialisation donne lieu à une économie et un commerce international où la concurrence est basée sur des produits de haute qualité offerts à des prix compétitifs tout en respectant les délais des clients. Dans ce contexte, la réduction des coûts et l’amélioration de la qualité des produits et du service sont devenues les principales préoccupations des industriels qui cherchent à augmenter les performances de leurs entreprises. En juin dernier, Hamid Allaoui a présenté la soutenance publique de sa thèse réalisée en cotutelle entre les FUCAM et l’Université Pierre et Marie Curie (Paris). Elle est intitulée « Ordonnancement d’un flow shop hybride sous les contraintes de maintenance : Complexité, Algorithmes et Application ». FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 Dans le domaine de la production industrielle, les tendances actuelles indiquent que les systèmes manufacturiers performants doivent s’adapter rapidement aux fluctuations du marché (demandes aléatoires) et aux perturbations internes (pannes des machines). Les machines doivent pouvoir fabriquer plusieurs types de produits simultanément et de manière efficace. Dans un tel contexte, la planification optimale de la production et le contrôle de ces machines deviennent de plus en plus préoccupants tant pour les investisseurs et producteurs que pour les consommateurs. Dans ces conditions, la détermination 5 Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 6 d’un rythme de production, d’une politique de maintenance des équipements, d’une stratégie de setup et d’une règle d’ordonnancement et d’affectation des produits aux machines qui permet de minimiser les coûts d’opération de ces systèmes est de nos jours un problème essentiel dans le domaine de l’optimisation des systèmes de production. Ainsi l’intégration des différentes fonctions de l’entreprise constitue un élément de réponse fondamental pour atteindre ces objectifs. C’est dans ce contexte que le but primordial de cette recherche doctorale était d’établir une politique d’intégration des deux fonctions : la fonction production représentée par la planification et l’ordonnancement et la fonction maintenance représentée par le préventif et les pannes. Les problèmes classiques d’ordonnancement considèrent que les machines sont toujours disponibles pour exécuter des ordonnancements au plus tôt. Or, dans l’industrie, ceci n’est que très rarement le cas. Les machines peuvent être sujettes à des périodes d’indisponibilité correspondant à des pannes (cas stochastique), ou à des opérations de maintenance préventive (cas déterministe). 6 L’auteur a cherché à optimiser les critères d’ordonnancement tels que le makespan, les retards, les avances et les temps de séjour, sous les contraintes de maintenance dans un flow shop hybride. Cet environnement particulier d’ordonnancement est un modèle générique qui peut être utilisé pour modéliser des systèmes de production composés d’ateliers en série. Il a travaillé sur un modèle dans lequel les caractéristiques des périodes de maintenance sont connues à l’avance ou sont aléatoires. Les dates de début et de fin d’exécution par exemple d’une période de maintenance préventive seront considérées fixées a priori ou avec un certain degré de liberté. Ce genre de problèmes présente en général deux types de complexité, une complexité algorithmique et une complexité structurelle et fonctionnelle. Pour répondre à la complexité algorithmique, nous disposons d’un large éventail de méthodes de recherche opérationnelle. Elles sont regroupées dans deux grandes catégories : les méthodes exactes et les méthodes approchées. Pour les modèles étudiés, l’auteur a utilisé dans la première catégorie la programmation dynamique et le branch and bound. Et dans la deuxième catégorie, d’une part il a utilisé les deux métaheuristiques : le recuit simulé et la recherche tabou, et d’autre part il a proposé des heuristiques tout en calculant leurs performances. Pour répondre à la complexité structurelle et fonctionnelle, il a procédé par modélisation et simulation à l’aide du simulateur RAO (Ressources, Actions, Opérations) dans le but d’évaluer les performances du système de production étudié. Pour résoudre les instances du problème avec la double complexité, l’auteur a proposé un couplage entre l’optimisation et la simulation. CELEBRER LA RECHERCHE Mercredi 29 septembre - 13 heures Dans une société où la recherche est un facteur important de développement, de croissance et de bien-être, il est important de sensibiliser les décideurs et le public aux travaux conduits au sein de l’université. Vous êtes cordialement invités à participer à l’après-midi consacrée aux chercheurs des FUCaM et à leurs travaux, le mercredi 29 septembre dès 13 heures aux Ateliers des Fucam. Ce sera l’occasion pour les chercheurs en parcours doctoral de présenter leurs travaux. Les auteurs présenteront leurs travaux en une vingtaine de minutes, dans un langage accessible à tous et répondront aux questions du public. Un résumé des travaux présentés sera disponible sur demande. Le tout se terminera par un verre de circonstance. PRIX DE THESE AFFI-EURONEXT 2003 Le prix AFFI-EURONEXT a été décerné à Catherine D’Hondt pour sa thèse sur « Les ordres cachés sur Euronext, un compromis stratégique entre liquidité et transparence”, codirigée par le Professeur Rudy De Winne des Facultés Universitaires Catholiques de Mons et le Professeur François-Heude de l’Université de Perpignan (voir FUCaM Liaisons 33, avril 2004). FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 Le jury avait reçu 15 très bonnes thèses et en avait nominé cinq, toutes dans un domaine différent. Après une présentation très pédagogique de ce que sont les “ordres cachés” sur Euronext, l’auteur fait une analyse statistique totalement inédite de ces ordres. Pour ce faire, elle effectue un prodigieux travail : elle reconstitue le carnet d’ordres des 40 actions du CAC-40 pendant 63 séances, soit 13 millions d’ordres ! Cela conduit à deux apports novateurs. D’une part, une comparaison inédite des ordres cachés par rapport aux ordres non cachés. Plus original, car contre-intuitif, est l’analyse du contenu informatif des ordres cachés qui se révèle être inférieur à celui des ordres non cachés. Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 7 Recherche L’INTÉGRATION EUROPÉENNE DES NOUVEAUX PAYS : LE CAS POLONAIS L’objet de la recherche porte sur le diagnostic et l’évaluation du programme de décentralisation polonais mis en place depuis 1999. Elle vise à déterminer la genèse et les conséquences de plusieurs réformes menées au cours d’une période de transition politique et d’intégration européenne dans la perspective de l’élargissement de 2004. En juillet dernier, Florence Terranova obtenait son doctorat en sciences politiques (spécialisation Etudes européennes) à l’Université d’Exeter (Royaume-Uni). Sa recherche doctorale menée sous la direction du Professeur Bogdan Szajkowski et en collaboration avec l’Université de Varsovie est intitulée « Regional Structures in Poland : Reshaping Governance in a Global and European Context ». L’intégralité de cette recherche sera prochainement publiée en Angleterre et fera l’objet de plusieurs articles en français, polonais et anglais. Dans une première partie, la méthodologie choisie permet de resituer la problématique au moyen d’un cadre théorique double : d’une part, la réarticulation de l’Etat européen en transition dans un espace globalisé et son impact sur l’action publique ; d’autre part, les effets de l’européanisation (notamment par le respect des critères de Copenhague et l’ajustement des politiques publiques aux normes européennes) sur les structures nationales de gouvernance. L’étude du cas polonais permet notamment d’appréhender les effets d’entraînement de l’intégration européenne sur les structures politico-administratives. Avec la définition de plusieurs hypothèses de travail, la seconde partie de la recherche consiste à mettre sur pied une méthode d’analyse du changement institutionnel à l’aide de plusieurs indicateurs et de références théoriques sur les modes d’organisation de l’Etat et les choix des structures de gouvernance. L’apparition de nouvelles divisions territoriales telles que les régions et les districts pose en effet la question du rôle joué par celles-ci dans la définition et la mise en oeuvre des politiques publiques. Afin d’appréhender ces questions, plusieurs voyages en Pologne à la rencontre d’acteurs-clé au niveau national et régional furent nécessaires. A partir de questionnaires prédéfinis, ces enquêtes ont permis de récolter et confronter les opinions des concepteurs de la réforme, des nouveaux acteurs régionaux ainsi que des responsables des politiques FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 régionales au sein de l’administration centrale polonaise. Avec une réforme trouvant principalement son origine dans la volonté politique des gouvernements postcommunistes successifs de rompre avec la logique centraliste du passé, la décentralisation polonaise reste cependant un modèle atypique. En l’absence de moyens financiers et de capacité politique suffisants pour définir des orientations propres, les seize nouvelles régions polonaises restent confinées à un rôle d’exécutant. De plus, la présence au niveau régional d’une double structure (Etat central représenté par un préfet et gouvernement régional) complique la lisibilité d’un niveau de pouvoir censé jouer un rôle accru au sein d’un espace européen élargi dans lequel les régions interagissent, dialoguent directement avec Bruxelles et développent de nouveaux partenariats avec les acteurs privés, les entités locales et les autorités centrales. Au terme de plusieurs années de réformes, l’unité de l’Etat polonais n’est pas remise en question. A la décentralisation « par le haut » doit encore correspondre une mobilisation régionale suffisante et organisée, la défense des intérêts des communautés territoriales devant nécessairement passer par le développement d’une identité propre. 7 Thème L’ENFANT, LA PUBLICITÉ ET LE LÉGISLA UN MÉNAGE À TROIS IMPOSSIBLE À G De plus en plus de pays européens imposent des mesures de contrôle de la publicité TV à destination des enfants. Que disent les études scientifiques de l’efficacité de telles mesures ? 8 Depuis de nombreuses années, le sujet « L’influence de la publicité sur les enfants » alimente bon nombre de débats où s’affrontent d’une part l’industrie publicitaire et d’autre part certaines associations de parents, de défense des consommateurs. Les tout premiers débats ont vu le jour « outre-atlantique » à la fin des années septante reposant sur le postulat un peu simpliste que la publicité est par définition « injuste » lorsqu’elle s’adresse aux enfants, ceux-ci ne disposant pas de toutes les capacités cognitives pour comprendre son intention persuasive. Les résultats de nombreuses études menées aux Etats-Unis et en Europe montrent néanmoins qu’il faut se garder de tirer des conclusions trop hâtives en la matière. Pourtant ce sujet est de manière récurrente à l’ordre du jour, comme ce fut le cas lorsque la Suède profita de sa présidence de l’Union européenne pour proposer une interdiction totale dans l’espace européen de la publicité à destination des enfants. Si la position de la Suède n’a pas été suivie car jugée trop radicale, elle eut certaines conséquences. Ainsi, en Belgique, le législateur a décidé d’intervenir et faisant suite à certaines mesures déjà prises dans les pays nordiques, la règle dite « des 5 minutes » a été instaurée. En clair, toute publicité est interdite 5 minutes avant, 5 minutes après et bien évidemment pendant tout programme destiné aux enfants1. Cette interdiction repose sur la croyance du législateur en une efficacité réelle des publicités dans ce contexte. Cette croyance non fondée sur des résultats d’études scientifiques était essentiellement basée sur une certaine logique, un certain bon sens non mis à l’épreuve des faits. Dans le même ordre d’idées, d’aucuns avancent que les publicités destinées aux enfants mettant en exergue des situations FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 de consommation en groupes d’enfants sont plus efficaces que celles où on ne verrait qu’un enfant seul consommant le même produit. L’influence des pairs dans un contexte d’exécution publicitaire est-elle démontrée afin d’appuyer ceux qui pensent interdire ce type de publicité ? Ici aussi les études scientifiques n’étaient pas à la base de ces intentions. Pourtant, en Finlande, de telles publicités sont interdites. On le voit, les études scientifiques sont plus que jamais nécessaires et c’est dans ce contexte que depuis janvier 1995, Christian Derbaix et Claude Pecheux au sein du LABACC (LABoratoire d’Analyse du Comportement du Consommateur fondé le 1er février 1992) se sont penchés sur diverses problématiques concernant la publicité et les enfants, au travers d’une démarche scientifique basée sur des enquêtes et expérimentations réalisées auprès d’enfants de 8 à 12 ans2. L’interrogation de ces enfants s’est effectuée à l’aide d’outils (questionnaires, échelles de mesure) spécialement mis au point pour cette population spécifique, mise au point consacrée par cinq publications. Les résultats de ces travaux confirment tout d’abord l’influence de la publicité (du moins à court terme3) et mettent en lumière l’impact très significatif de l’évaluation de l’annonce par l’enfant (une évaluation de nature essentiellement affective) sur son évaluation de la marque présentée dans l’annonce et sur son comportement vis-à-vis de cette marque (des intentions de demande de la marque et des choix de marque plus fréquents étant observés chez ceux qui ont aimé l’annonce). Rien de très surprenant jusque-là, surtout en situation d’exposition à une marque nouvelle où la seule source d’information sur la marque provient de l’annonce publicitaire ! Là où les résultats divergent par rapport à ce qui a été observé chez les adultes est qu’il apparaît que les enfants ne semblaient pas traiter ce qui est dit dans l’annonce (les arguments sur le produit). En d’autres mots, pour juger l’annonce et la marque, les enfants se basent sur les éléments exécutionnels de l’annonce (ce qui s’y passe, ce qu’on y voit, les personnages, la musique, le décor, etc.) mais pas sur les informations directes concernant la marque, le produit présenté ! Cela suggère par conséquent que les débats sur la vulnérabilité de l’enfant à la publicité en raison de son incapacité à fournir une contre-argumentation ne sont sans doute pas pertinents puisque l’enfant ne traite pas les arguments d’une annonce (certes l’enfant n’a peut-être pas les capacités de contre-argumenter, mais de toute façon, il n’est pas persuadé par les arguments et il ne base aucunement son appréciation de l’annonce sur les arguments). Par contre, d’un point de vue réglementation du contenu publicitaire, cela suggère un contrôle d’éléments exécutionnels et spécialement ceux qui seraient trop forts car ils exploiteraient l’affectivité sur base de laquelle réagit l’enfant lorsqu’il voit une annonce publicitaire. Par exemple et en caricaturant, si on montre dans une publicité un jouet qui vole (alors que ce n’est pas vrai) cela peut être dangereux car l’enfant risque de le croire (même si on lui donne des arguments plus réalistes sur le produit). ATEUR : GÉRER ? Plus tard, au contact du produit, il sera déçu quand il se rendra compte que le jouet ne vole pas. En résumé, dans une annonce pour enfants, ce qui est montré est plus important que ce qui est dit/écrit. Sur base de ces résultats, des problématiques plus particulières de contenu et de placement publicitaire sont étudiées au LABACC. L’objectif principal de ces travaux étant de fournir des résultats scientifiques robustes permettant d’alimenter les discussions sur le contrôle de la publicité et donc de proposer des réglementations efficaces. Si nous revenons aux deux types de contrôle de la publicité mentionnés au début de cet article, les travaux menés pas Christian Derbaix et Claude Pecheux au LABACC apportent des éléments de réponse. En ce qui concerne la règle « des 5 minutes » appliquée en Belgique, les résultats d’expérimentation récentes (menées en collaboration avec Ingrid Poncin du LABACC) conduisent à mettre en doute sa réelle utilité. En effet, en comparant l’efficacité d’une même annonce insérée dans trois programmes différents : un programme apprécié des enfants (les Simpsons) et deux programmes « regardés en famille » -n’étant par conséquent pas sujets à la règle des 5 minutes- (Star Academy et le journal télévisé, deux programmes respectivement apprécié et non apprécié), des résultats très instructifs sont obtenus. En effet, ce qui semble clair est que le facteur important pour déterminer l’efficacité d’une annonce n’est pas la cible du programme la précédant (à savoir, programme pour enfants ou programme familial) mais plutôt le fait que l’enfant apprécie ou pas le programme. En clair, une même annonce4 est plus efficace (en termes d’appréciation de cette annonce par les enfants) lorsque celle-ci suit le journal télévisé (programme non apprécié) que lorsqu’elle suit les Simpsons ou Star Academy (aucune différence n’étant observée entre ces deux programmes). Pourtant, la règle des « 5 minutes » conduit à interdire les publicités pour enfants 5 minutes avant ou après les Simpsons mais pas Star Academy ni le journal télévisé …. Le journal télévisé, programme familial par excellence (nombreuses FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 sont les familles où les enfants sont dans la pièce lors du JT et peuvent donc avoir une attention même passive vis-à-vis de la télévision) serait un « bon » contexte pour des publicités dans la mesure où celles-ci semblent particulièrement « contraster » par rapport à leur contexte. Nos observations pendant les expérimentations montrent en effet que les enfants, puisqu’ils n’aiment pas le JT, semblent « soulagés » lorsque des annonces suivent ce programme qu’ils n’aiment pas. Ce contraste conduirait à une plus grande attention portée aux annonces par les enfants lorsqu’elles suivent un programme que ceux-ci n’aiment pas et donc à une efficacité accrue des annonces placées dans ce type de contexte. La deuxième préoccupation actuelle du LABACC en matière de contrôle de la publicité destinée aux enfants concerne l’impact de la présence de pairs (d’amis) dans une annonce et l’influence potentielle sur des enfants exposés à de telles annonces (projet de recherche mené en collaboration avec Corinne Gyssels). Rappelons que certains pays nordiques interdisent de telles situations représentées dans des publicités. Un numéro récent de la revue « Sciences Humaines » consacré à l’enfant soulignait d’ailleurs l’importance des groupes de pairs dans l’épanouissement social, émotionnel et cognitif de l’enfant (comme l’ont montré de nombreux spécialistes du développement de l’enfant), les enfants ne parvenant pas à s’intégrer dans des groupes seraient plus susceptibles de développer plus tard des problèmes de santé physique et mentale. Des annonces présentant des groupes d’amis seraient donc plus efficaces que les autres en termes de désir du produit (la logique sous-tendant un tel argument est que les enfants vont craindre d’être exclus de leur groupe d’amis s’ils ne possèdent pas le produit) ? Les résultats récents de deux expérimentations menées au LABACC n’accréditent pourtant pas cette thèse. Comparant différentes versions d’une annonce présentant soit un enfant seul, soit un groupe d’amis, nous n’obtenons pas de différences significatives. En clair, la version de l’annonce présentant le groupe d’enfants n’induit pas une appréciation plus positive et un plus grand désir du produit qu’une version strictement équivalente de cette annonce (pour la même marque) pré- sentant un enfant seul. Il convient toutefois de noter que de nouvelles expérimentations vont être réalisées dans lesquelles des produits « ostentatoires » vont être utilisés (c’est en effet pour ce type de produits que les chances de voir un impact des pairs sont les plus fortes). De même, le comportement même des pairs dans l’annonce (sont-ils passifs ou réactifs) mérite de plus amples investigations. On le constate, les sujets de recherche sur l’enfant et la publicité ne manquent pas et les études scientifiques en la matière ne sont pas légion. Comme on le voit, la question de la publicité ciblant les enfants est complexe. Une interdiction totale n’est certainement pas la meilleure solution et ce pour deux raisons. Tout d’abord, parce que les enfants seraient de toute façon exposés à de multiples autres stimuli publicitaires ; ensuite et surtout parce qu’il semble y avoir un effet positif d’une plus grande exposition à la publicité TV en terme de compréhension de l’intention persuasive (en clair, plus l’enfant est exposé à des annonces publicitaires, au mieux il comprend les mécanismes publicitaires). Quant à la question de savoir s’il faut légiférer, les résultats de nos recherches suggèrent que si un contrôle est introduit, il devrait se faire tant sur le contenu (et spécialement les éléments d’exécution) que sur le placement des annonces publicitaires, à condition de bien identifier les « placements » posant problème. Ce n’est pas le cas de la règle dite des « 5 minutes » qui ne porte que sur les programmes pour enfants alors que les résultats de nos expérimentations montrent que ce sont plutôt des programmes familiaux qui posent problème. De plus, quelle est l’utilité de légiférer en Belgique sur le placement publicitaire si nos voisins ne le font pas ? Il est acquis que les enfants belges sont des grands « consommateurs » de chaînes françaises, or en France, aucune réglementation n’existe en matière de publicité destinée aux enfants. Donc, se focaliser sur cette règle des « 5 minutes » nous éloigne sans doute des vrais problèmes liés à la publicité lorsque celle-ci s’adresse aux enfants. Pour conclure, permettons-nous d’émettre un souhait : quelle que soit la mesure envisagée, il nous semble déterminant que son application soit précédée d’études scientifiques en étayant son bien-fondé. Christian DERBAIX, professeur ordinaire Claude PECHEUX, chargée de cours 1 Notons que la définition des “programmes pour enfants” de même que la tranche d’âge concernée par une telle mesure sont assez floues. 2 Environ 6000 enfants ont été interrogés à ce jour. 3 Dans la mesure où il est très difficile d’évaluer l’impact à long terme de la Publicité (cette source d’information étant alors « en concurrence » avec de nombreuses autres sources). 4 Les expérimentations ont été menées en comparant une même annonce diffusée dans différents programmes (contextes). 9 Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 10 Côté étudiants UNE VIE D’ÉTUDIANT BIEN REMPLIE A coté des études à proprement parler et des soirées tardives, certains étudiants sont engagés dans les structures de gestion de l’université ou sont actifs au sein de différents comités. Par goût mais aussi par nécessité, car de plus en plus sur le marché du travail, la valorisation d’activités extraacadémiques constitue indéniablement un plus au moment du recrutement. Lors d’entretiens d’embauche, beaucoup de questions tournent autour de l’expérience extra-académique. Or, devant l’intervieweur, il est trop tard pour s’en inventer une. Aux FUCaM, les opportunités sont multiples et encouragées par le rectorat. Qu’on se le dise ! Salué par une standing ovation lors de la récente Assemblée générale du CEFUC, Olivier Lemay (1er à gauche), aujourd’hui ancien président du CEFUC, considère la présidence comme une reconnaissance car le poste est attribué après des élections auxquelles participent tous les étudiants. 10 Pour l’étudiant, adhérer à l’une de ces associations est, parallèlement à la vie académique, une occasion d’exprimer sa créativité, sa solidarité ainsi que son dynamisme dans une multitude d’activités. Elles constituent aussi une expérience de la gestion et de la démocratie enrichissante pour les adhérents et les membres élus des comités. A l’heure où elle est imposée par décret, la participation étudiante est une tradition aux FUCaM : les étudiants sont considérés, depuis longtemps, comme partenaires dans les processus décisionnels. Leurs représentants groupés en un Conseil des étudiants siègent dans les organes de gestion des FUCaM pour relayer auprès des autorités la position de la communauté étudiante sur tous les aspects de l’organisation de l’institution et informer leurs membres des décisions arrêtées. J’ai eu la chance d’être administrateur pendant deux ans et il est évident que cette expérience est extrêmement enrichissante, raconte Olivier Lemay, président du CEFUC1 et du Conseil des étudiants pour l’année 2003-2004. Assister à FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 ces réunions, c’est une application en temps réel de beaucoup de cours. Dès lors, c’est très efficace pour compléter une formation plus ‘théorique’. Ensuite, on assiste à des débats d’une certaine importance et on réalise toute la difficulté, par exemple, de la détermination et mise en place d’une stratégie. Quoique, on fait plus qu’assister, on participe, puisque aux FUCaM, les étudiants sont totalement intégrés dans le processus de décision. Ceci nous responsabilise et nous fait prendre conscience de l’importance des débats. De plus, représenter les étudiants nous amène à écouter au maximum leurs desiderata et problèmes. Enfin, défendre un point de vue, ça permet aussi de réfléchir aux problèmes d’argumentation du point de vue soulevé. Pour l’avenir professionnel, tout ceci s’avère à coup sûr très utile. L’expérience d’une prise de décision, d’une défense d’avis, d’une analyse de documents et de préparation de réunions sont autant de choses qui reviennent très souvent, je pense, dans le milieu professionnel. Anne-Sophie Massart, étudiante siégeant aussi au Conseil d’Administration, renchérit : on apprend aussi à fonctionner dans une logique d’intérêt général. Il faut pouvoir faire valoir le point de vue de l’ensemble des étudiants, baptisés ou non, dans la mesure où il se concilie avec le bien de l’institution. On apprend à faire la part des choses entre son propre avis, la position d’un groupe et l’intérêt de la collectivité. Pierre-Emmanuel Losfeld, représentant des étudiants en horaire décalé au Conseil d’Administration, n’hésite pas à comparer son expérience à un cours supplémentaire auquel il a eu la chance d’assister. Nous pourrions l’appeler “gestion d’entreprise” à raison de 60 heures par an, ce n’est pas négligeable. Les séances du Conseil m’ont suscité énormément de questions sur les rouages de celui-ci. Parmi toutes ces questions, beaucoup ont eu des réponses directes, d’autres indirectes lors des conversations avec les collègues du Conseil. Préparation et gestion de réunions, jeux de pouvoir, fusion d’entreprises, gestion d’une université, interprétation des lois, répercussions de manœuvre du monde politique, traité de Bologne, création de statuts …autant de matières qui en constitueraient le programme. Anne-Sophie et PierreEmmanuel déplorent tous deux la trop courte durée de leur mandat. Un an, c’est très court pour bien comprendre le fonctionnement des structures, se sensibiliser à sa responsabilité d’administrateur, s’affirmer devant les autorités et aussi, décoder la complexité des matières traitées. Au cours de l’année écoulée, les étudiants ont été amenés à s’ex1 Le CEFUC (Cercle des étudiants des FUCaM) s’investit dans une foule de domaines aussi divers que les manifestations sportives, les activités culturelles, la rédaction d’un journal estudiantin et des opérations caritatives qui permettent de récolter des fonds pour les démunis. Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 11 primer sur des projets futurs d’un grand intérêt pour eux comme la création d’une école de gestion et à remodeler le règlement électoral pour se conformer au nouveau décret sur la participation étudiante. Heureusement, nous avons pu compter sur l’expérience d’Olivier dont c’était le deuxième mandat au Conseil d’Administration. Les étudiants qui ont occupé des postes dans les associations d’étudiants présentes sur le campus tirent un bilan assez semblable. L’AIESEC 2 m’a tout d’abord donné l’opportunité de développer mon leadership, chose qui est très valorisée par le monde de l’entreprise et les institutions publiques, constate Michael Leroy, président 2003-2004, heureux d’avoir contribué à la croissance de l’association dans la mesure où le nombre de stagiaires envoyés à l’étranger a progressé et où l’association a accueilli un stagiaire étranger sur le campus — chose qui n’était plus arrivée depuis bien longtemps. D’autre part, j’ai pu me familiariser avec quelques instruments indispensables tels que la négociation de contrats, l’organisation d’événements et la gestion d’un groupe d’étudiants d’une trentaine de personnes. L’accomplissement de la mission de l’AIESEC m’a aussi permis de rencontrer bon nombre de responsables d’entreprises locales, nationales et internationales. Nicolas Meuret, nouveau président du CEFUC pour l’année 2004-2005, entend bien poursuivre l’œuvre de son prédécesseur : promouvoir l’image du comité culturel, de son folklore et des étudiants et faire valoir l’intérêt des étudiants actuels et des générations futures dans un contexte de mutation du paysage académique en Communauté française. Dès la rentrée, le CEFUC sera fort occupé à adapter les statuts de l’ASBL aux nouveaux impératifs réglementaires. Je m’attacherai aussi à créer davantage de synergies entres les différents postes du comité ainsi qu’avec les autres cer- cles étudiants sur le campus, tout en insistant sur une certaine « rigueur universitaire » dans l’organisation des différentes activités. Saluant le travail de ses deux prédécesseurs qui ont réussi en peu de temps à relancer l’association, la nouvelle présidente de l’AIESEC, Julie Vonck, aura à cœur de poursuivre sur la voie tracée. Le plus important à apporter cette année à l’AIESEC serait d’augmenter le nombre de membres actifs et de promouvoir nos différentes activités sur le campus afin de permettre aux autres étudiants des FUCaM de découvrir davantage nos Erasmus ainsi que les ouvrir à d’autres cultures. C. M. 2 Plus grande association d’étudiants au monde, l’AIESEC (Association internationale des étudiants en sciences écono-miques et commerciales) est active sur plus de 800 campus universitaires dans 80 pays. L’objectif principal consiste à aider les étudiants à combler le fossé entre la vie estudian-tine et le monde professionnel par le biais de programmes d’échanges internationaux, de conseils au recrutement et d’activités et conférences spécifiques. POUR TOUS LES GOUTS Les possibilités pour les étudiants de s’impliquer dans des activités extra-académiques sont multiples sur le campus. Aux côtés du Conseil des étudiants et de l’AIESEC ci-dessus, coexistent d’autres groupements d’étudiants qui se sont fixés des objectifs spécifiques. L’Amicale des étudiants étrangers aux FUCaM (AMEEFUC) assure l’accueil et l’intégration des nouveaux étudiants étrangers en Belgique et sur le campus. De création plus récente en décembre 2002, la FUCaM Junior Consulting (FJC) est une société de consultance mise en place par des étudiants des FUCaM. Constituée en ASBL, elle est active dans le conseil aux entreprises, réalise des études de faisabilité, enquêtes d’image et de notoriété, crée et gère des sites internet … En décembre 2003, à l’initiative d’une poignée d’étudiants de l’université, le Comité Humanitaire des FUCaM a vu le jour. Ce mouvement vise, via différentes activités principale- FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 ment de nature sociale ou culturelle, à récolter des fonds pour permettre à un certain nombre d’étudiants de partir en projet humanitaire durant les vacances d’été. Un premier groupe partira début septembre au Burkina Faso pour apprécier les opportunités d’aide à la gestion d’une savonnerie. Un autre groupe intéressé par les affaires européennes partira cette année au Québec pour assister à la Simulation de Parlement Européen (SPECQUE). Constituant la seule délégation d’étudiants belges à cette manifestation, les participants enrichis par cette expérience forte s’efforcent de partager leur expérience avec leurs condisciples. D’autres initiatives plus ponctuelles voient le jour sur le campus à la faveur de circonstances favorables. C’est ainsi que pendant l’année académique 2002-2003, un groupe associant étudiants et membres du personnel ont réalisé un moyen métrage présenté à la presse et au public en septembre 2003. Tous ces projets sont gérés dans les règles de l’art. Un Conseil d’Administration ou un comité d’accompagnement constitué d’étudiants, avec le soutien de membres du personnel, administre ces associations dans le respect de la législation et de l’intérêt de tous. Ils constituent une plate-forme intéressante pour ceux et celles qui ne veulent pas attendre la fin de leur cursus avant de se frotter à la pratique des réalités professionnelles. Pour l’étudiant, ils constituent une source d’épanouissement certaine. Pour l’université, ils traduisent un dynamisme et une curiosité que probablement, les enseignants ont su suggérer et encourager. Et pour ceux et celles qui hésitent à s’engager dans des structures aussi lourdes, participer au spectacle annuel organisé par l’ensemble des FUCaM au profit du Télévie constitue aussi une expérience inoubliable et généreuse ! 11 Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 12 Service à l’environnement DES CHIFFRES ET DU DROIT Former les professionnels du conseil à penser ensemble des solutions globales aux problèmes juridiques et fiscaux qui se posent aux entreprises, tel est le défi relevé par le Cefiad – Centre de formations interprofessionnel affaires et droit – créé il y a tout juste un an aux Ateliers des FUCaM. Rencontre avec son enthousiaste responsable scientifique, Patrick Jaillot. cherchant, par exemple, à optimaliser une situation fiscale, on produit souvent une série d’effets secondaires qu’il faut pouvoir anticiper et maîtriser. Faire en sorte que les spécialistes du chiffre (réviseurs d’entreprises, experts comptables et fiscaux) et ceux du droit (avocats, notaires, juristes d’entreprises) « planchent » ensemble sur des cas d’interactions, proposent des solutions globales et constituent des réseaux. Telle était – et est toujours, bien sûr ! – notre ambition. 12 Patrick Jaillot, expert comptable et conseiller fiscal. Président de l’Union hennuyère des professionnels de la comptabilité. Membre de la commission de stage du Conseil national de l’Institut des experts comptables (IEC). Responsable scientifique du Cefiad. FUCaM Liaisons : Quelle a été la genèse de ce projet ? Patrick Jaillot : Tout a commencé il y a une dizaine d’années au sein de l’unité Droit des affaires des FUCaM, pilotée par le professeur Jean-Louis Kruseman (lequel prend cette année une retraite bien méritée, n.d.l.r.). L’idée était de mettre en avant la place du droit des affaires comme outil de gestion de l’entreprise. Avec le temps, au fil des conférences organisées, on s’est rendu compte que le public le plus intéressé était davantage celui des professionnels du conseil que celui des entrepreneurs eux-mêmes ; d’où l’idée du Cefiad. F.L. : Vous insistez sur sa dimension interprofessionnelle. P.J. : Elle est au cœur même du projet. C’est assez simple à comprendre : en FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 F.L. : Ce qui oblige chacun à sortir de son pré carré. Un projet, dès lors, peut-être un rien « subversif »… ? P.J. : Les professions libérales sont souvent constituées en milieux assez traditionalistes, c’est vrai. Mais il y avait déjà depuis plusieurs années une prise de conscience de la nécessité de ces réseaux. La réalité du monde de l’entreprise évolue à un tel rythme… F.L. : Peut-on parler de nouvelles professions ? P.J. : De nouvelles façons de travailler, en tout cas. Les entreprises, et en particulier les PME et TPE (très petites entreprises, n.d.l.r.), ont un besoin évident de spécialistes qui les accompagnent depuis leur création et dans toutes les étapes de leur développement. Les responsables d’aujourd’hui formulent de moins en moins des demandes segmentées mais posent leurs questions en termes de besoin global. Il faut pouvoir y répondre. F.L. : Très concrètement, comment se présente le programme de formations que vous proposez ? P.J. : Il s’agit d’un mastère en conseil de gestion réparti sur deux années de 150 heures chacune. La première année présente un double tronc : la spécialisation « droit des affaires », destinée aux juristes, et la spécialisation « fiscalité », destinée aux économistes. D’un côté comme de l’autre il s’agit d’une série de modules pointus dispensés par des spécialistes de renom. Après un examen portant sur l’ensemble des matières suivies, la deuxième année se présente sous la forme d’un tronc commun qui associe les mêmes juristes et économistes. C’est là aussi une des originalités de ce programme : d’ordinaire les formations vont vers plus de spécialisation, tandis qu’ici on renforce chaque groupe dans sa spécificité pour ensuite fondre les publics dans une démarche de réflexion et de travail en commun. Ajoutons aussi que, pour optimaliser les interactions, nous avons choisi de limiter les groupes à 35 participants. F.L. : A la lumière de l’expérience de cette première année peut-on mieux cerner le type de public que touche ce programme ? P.J. : Deux profils types : d’une part, le professionnel qui veut acquérir une connaissance technique globale de haut niveau et, d’autre part, celui qui souhaite réactualiser ses connaissances dans un domaine bien précis. (A noter d’ailleurs que certains participants ne s’inscrivent pas à l’ensemble Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 13 du programme mais seulement à l’un ou l’autre module qui les intéresse. C’est une opportunité que nous avons tenu à offrir - dans les limites des possibilités d’inscription, bien entendu.) Il s’agit d’hommes et de femmes soit fraîchement sortis des études, soit de professionnels déjà confirmés. Quant à notre aire de recrutement, elle dépasse de loin les limites du seul Hainaut… F.L. : Les perspectives pour cette nouvelle année académique ? P.J. : Excellentes, si on se réfère à l’année écoulée ! (Pour la petite histoire, l’an dernier, dès l’annonce de la mise en place de la filière « fiscalité », au bout de 5 jours, nous affichions complet…). Plus concrètement, dans l’immédiat, il y a la parution d’un CDrom reprenant le contenu des enseignements : il s’agit, à partir d’un index, de pouvoir appréhender les matières de manière transversale, de mettre les éléments des différents cours en connexion. F.L. : Toujours cette idée de « maillage »… P.J. : « Maillage », « interactions », « réseaux »… : autant de mots-clefs du monde d’aujourd’hui. Propos recueillis par J.-L. D. Pour plus d’informations concernant le Cefiad et les programmes de formation : Ateliers des FUCaM, rue des Sœurs noires 2, 7000 Mons, 065/35 33 88, [email protected], www.fucam.ac.be Côté anciens LE BONHEUR D’UN ENTREPRENEUR BOSSEUR ET CRÉATEUR Le zoning de Zaventem est peut-être un modèle du genre : plan de situation à l’entrée, numérotation reprise sur chaque entreprise. Il est donc aisé de trouver EASI (Enterprise Application Services Integration), la société de Christian Castelain. municateur et ravageur du boss, Christian Castelain. S’il n’était cravaté comme l’est un manager du 3e millénaire, on le prendrait volontiers avec sa coupe de cheveux à la brosse pour un marathonien ... du travail ! « Dans les premières années, quand on crée son entreprise, on ne dort pas, on travaille », confie-t-il. Christian Castelain : Dans les premières années, quand on crée son entreprise, on ne dort pas, on travaille ! Immeuble high-tech, dont le silence propice à la recherche de la meilleure solution de gestion d’une entreprise, est émaillé de temps à autre par le rire com- FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 FUCaM Liaisons : En quelle année avezvous créé EASI ? Christian Castelain : Je suis sorti des FUCaM en 1986 avec un diplôme d’ingénieur commercial et de gestion. Après mon service militaire, en 1988, je suis entré chez IBM pour visiter les petites et moyennes entreprises et j’y suis resté jusqu’en 1993. Cette annéelà, je suis passé chez IBS, un éditeur suédois de package, qui cherchait à se développer sur Bruxelles et la Wallonie. En 1999, avec Salvatore Curaba, à la fois gradué en informatique et ancien joueur au Sporting de Charleroi, nous avons décidé de créer notre entreprise, que nous dénommons EASI. On y met 620 000 euros de fonds propres : pour qu’une politique de développement à long terme soit forte, il faut être très vite indépendant et autonome. Nous mettons au point notre premier produit, ERP (EASI Business Solution), une solution de gestion performante, complète et intégrée. Nous attaquons ensuite le marché des sociétés qui cherchent des solutions pragmatiques à leurs problèmes de gestion. 13 Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 14 F.L. : Après 5 ans d’existence, vous venez de recevoir une reconnaissance internationale ! C.C. : Après un audit très rigoureux, EASI a décroché la certification internationale Q*FOR. Evalué sur une dizaine de critères, EASI a obtenu un score de 89% en formation et 93% en activités de conseil. Cette reconnaissance traduit notre professionnalisme, la qualité continue de nos prestations, ainsi que le haut degré de satisfaction de nos clients. F.L. : Comment se présente votre clientèle ? C.C. : Pratiquement, 30% de nos clients sont des entreprises de grande envergure comme les banques et caisses d’épargne de l’Etat luxembourgeois, Scania, Spadel, IDELUX, Belgique Loisirs, les AMP… ; 30 % sont des moyennes entreprises avec un département informatique et 30 % sont des petites entreprises qui n’ont pas de département informatique. 14 F.L. : Vous nous avez déclaré tout de go « Quand on crée son entreprise, on ne dort pas, on travaille ». Vous étiez un étudiant – bosseur aux FUCaM ? C.C. : Je n’étais pas un étudiant – modèle. Je reconnais avoir bien profité de la vie de student. Mais, j’ai appris à travailler intensément sur des périodes très courtes. Soit je guindaillais à 100 %, soit je travaillais à 100%, et j’ai obtenu mon diplôme dans le temps normal de 5 ans. Mais, j’ai toujours su durant mes études que je serais du type « entrepreneur ». J’ai toujours senti que j’avais cela en moi. F.L. : Quel souvenir gardez-vous des FUCaM au point de vue des études ? C.C. : De mon temps, début des années 80, j’estimais que les FUCaM n’étaient pas assez ouvertes aux entreprises. Cela a beaucoup changé puisque depuis un certain temps il y a cette journée « Entreprises », à laquelle je participe d’ailleurs ! D’autre part, EASI accueille des étudiants des FUCaM pour leur stage – cette année ce sont Sébastien Roupin et Cédric Carnoy – et la plupart sont engagés à la fin de leurs FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 F.L. : Et les Régionales ! études. J’ai ainsi pour le moment 8 collaborateurs qui viennent des FUCaM. C.C. : Vous touchez là une corde sensible. Les régionales, c’est hyperimportant ! Originaire de Dottignies, j’ai été trésorier de la Frontalière et ensuite son président. Cela m’a permis de me positionner, de me tester, de rendre service ! Sans la Régionale, je ne serais jamais allé au CEFUC. Ce que je retiens surtout des FUCaM, c’est la possibilité que l’on nous donnait de nous développer pleinement dans des activités extra-études. C’est assez unique ! Ce qu’il manquait à l’époque, c’étaient des initiatives en avance sur leur temps ! Alfred Diricq F.L. : Votre côté « entrepreneurcréateur » viendrait plutôt de la vie sur le campus en dehors des études ? C.C. : Tout à fait ! L’une des plus grandes richesses des FUCaM, c’est que l’on nous permettait de nous ouvrir à l’extrauniversitaire. Je fus durant deux ans le responsable de la commission des fêtes au sein du CEFUC. Quand j’allais trouver M. Lhoas, recteur de l’époque, pour lui soumettre un projet, il était toujours le premier à en remettre une couche, à pousser plus loin le concept et la réalisation. Mon grand regret à l’heure d’aujourd’hui concerne les baptêmes : c’est une période unique, mais je crois que les comités qui ont suivi n’ont pas su les faire coller à la réalité d’aujourd’hui. Le folklore est un point fort, qui malheureusement a quasi disparu ! E A S I, NOTRE QUALITÉ AU SERVICE DE VOTRE PERFORMANCE Activités : Chiffres : - Le logiciel de gestion intégrée (EASI Business Solution) ERP - le développement de solutions sur mesure : DEVELOPMENT PROJECT - l’infrastructure technique : INFRASTRUCTURE PROJECT - les formations : TRAINING - 3 sites : Zaventem - Liège Luxembourg - 4 actionnaires actifs - 50 collaborateurs - 350 clients - un chiffre d’affaires annuel de 10000000 euros - aucune dette financière Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 15 Côté anciens DE SON TERROIR, FAIRE TOUT UN FROMAGE ! Alors que certains revendiquent leurs origines, Freddy Constant, quant à lui, préfère le slogan « Chimay, une bière que la terre nous envie ». En effet, Freddy est né à Chimay, fut élève au collège Saint –Joseph de Chimay, et depuis 1991, a quasi revêtu la bure du cistercien, puisqu’il occupe des responsabilités importantes à la Fromagerie des bons Pères et à Discobeer, la société de distribution urbi et orbi de la trappiste ADS, dite trappiste de Chimay. Freddy Constant : Si j’ai un conseil à donner aux étudiants qui entrent en première année, c’est de s’impliquer dans l’organisation d’activités. On y apprend un tas de choses concrètes. FUCaM Liaisons : Pensiez-vous, quand vous avez quitté les FUCaM en 1980 avec votre diplôme d’ingénieur commercial et de gestion en poche, revenir un jour à Chimay, professionnellement parlant ? Freddy Constant : En réalité, mon rêve d’ado était de devenir ingénieur des eaux et forêts, profession que j’aurais voulu bien sûr exercer dans ma région natale. Mais, déjà en 1975, le secteur était bouché. Alors, je me suis dit « Pourquoi pas ingénieur commercial, des études qui ouvrent des portes à pas mal de jobs ? ». Mais il m’a fallu attendre 11 ans pour revenir sur mes terres. F.L. : Sitôt votre diplôme en poche en juin 1980, vous pariez avec votre meilleur ami de décrocher un job pour le 15 août. Le 15 août 1980, vous entrez tous deux chez RUF-KINZEL pour faire de la programmation … F.C. : Après quelques mois, je suis alors passé aux ACEC pour m’occuper d’analyse. Je pensais n’y rester que 3 ou 4 mois, j’y suis resté jusqu’en 1985. Ce n’est qu’en 1987 que je suis entré dans le secteur agro-alimentaire à la charcute- FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004 rie « Le Gaulois » à Jemappes. En 1991, cette entreprise de 20 personnes a été reprise par « Chimay Salaisons » et je suis alors arrivé au zoning de Baileux. J’étais revenu à la maison. F.L. : Après vos études secondaires au collège Saint-Joseph et l’abandon de votre rêve d’être un homme des bois, vous souhaitez devenir ingénieur commercial. Pourquoi les FUCaM ? F.C. : D’abord, j’avais quelques copains chimaciens, anciens du collège, qui y étaient. Ils m’ont vanté l’ambiance due surtout à la taille humaine du campus. Enfin Chimay-Mons, ce n’est pas Vienne – Péking en Orient-Express ! F.L. : Venant d’un pays de bûcherons, étiez-vous « bûcheur » ou guindailleur ? F.C. : J’étais entre les deux, parce que je n’avais pas l’endurance de mon pote Tonio pour la guindaille. Cela ne veut pas dire que je ne me suis pas impliqué dans des activités estudiantines. Que du contraire ! Si je n’ai jamais été togé, je n’en fus pas moins président de la Régionale « ChimaLux ». Au foot, nous étions d’ailleurs imbattables. On écrasait tout le monde ! Si j’ai un conseil à donner aux étudiants qui entrent en première année, c’est de s’impliquer dans l’organisation d’activités. On y apprend un tas de choses concrètes : aussi bien à gérer un budget en dehors des grandes théories comptables et financières, que gérer des relations humaines. F.L. : Mais vous avez obtenu votre diplôme dans le temps normal, c’est-à-dire en 5 ans. Vos études vous ont –elles aidé dans les différents postes exercés depuis 1980 ? F.C. : Si, en informatique, on n’était pas mal formé – la preuve en est que de 1980 à 1987, j’ai fait de la programmation et de l’analyse – en gestion, au contraire, on n’était pas prêt à lancer sa PME ou à diriger. De toutes façons, en gestion, on utilise rarement les grandes théories économétriques : comme pour la plupart des professions, c’est sur le tas que l’on apprend le plus. F.L. : Après bientôt 25 ans de sortie des FUCaM, quel souvenir en gardez-vous ? F.C : Pour moi, les FUCaM restent une grande famille. On a là quelque chose au cœur d’indicible, d’attachement réel, qui se manifeste quand on se retrouve à l’assemblée générale des anciens ou au Lapin perdu de La Frontalière. La preuve est que nous relançons La Chimacienne avec des potes comme Dubuc, Guerin, Vereecke, Bouillot. Les FUCaM, c’est un attachement à la fois intellectuel pour ce que l’on y a reçu, mais aussi sentimental vis-à-vis des poteaux avec qui l’on a vécu un tas de trucs ! Alfred Diricq 15 Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 16 We create the future INVITATION A TOUS Professeurs, membres du personnel, étudiants, anciens étudiants, amis et amies des FUCaM, ne manquez pas les grands événements de la rentrée ! Y Séance solennelle d’ouverture de l’année académique lundi 11 octobre 2004 à 17 heures Après la concélébration eucharistique par Monseigneur Guy Harpigny à 15h30, le recteur Christian Delporte dressera le bilan de l’année écoulée et tracera les perspectives d’avenir de l’institution. Dans sa leçon inaugurale intitulée « Mobilité des marchandises demain ? Défi pour la Wallonie aujourd’hui », le professeur Bart Jourquin investiguera les pistes sur lesquelles acteurs, opérateurs et législateur devront se positionner. Réservation avant le 4 octobre auprès de Madame Yvonne Willame (Tél. 065 32 33 18 – Fax 065 32 33 05 – courriel : [email protected]) Y Assemblée générale de l’ALIFUCaM samedi 16 octobre 2004 à 18 heures Après la célébration de la messe, le président de l’ALIFUCaM présentera le rapport d’activités et les comptes pour l’année écoulée et esquissera le programme des activités pour 2005. La séance académique sera suivie par l’apéritif. Le repas sera servi à partir de 20 h 30, au cours duquel les jubilaires de 1999,1994,1984,1979,1961,1954 et toutes les années antérieures seront fêtés et les nouveaux membres, élus. Soirée dansante au bar des étudiants Droit de participation au repas 35 € pour les cotisants ; 40 € pour les autres. Réservation avant le 8 octobre auprès de Madame Annie MAZZON (Tél. 065 32 33 19 - 32 33 15 – Fax 065 32 34 38 – courriel : [email protected]) Y Grand Bal de la Consule samedi 20 novembre 2004 dès 20 heures 30 Comme chaque année, à l’automne, le Cercle des étudiants des FUCaM (CEFUC) organisera le Grand Bal de la Consule dont les bénéfices seront intégralement redistribués à l’ASBL « Comme les autres » qui a pour but de venir en aide aux personnes handicapées. L’orchestre Blue Berry’s en grande formation animera la soirée dans les salons. La discothèque se tiendra au foyer des étudiants de 20h30 à l’aube. Droit de participation : 8 € pour les membres et 13 € pour les non-membres. Réservation avant le 19 novembre auprès de Nicolas Meuret, président du CEFUC ([email protected]) Adresse du jour : Chaussée de Binche 151, 7000 Mons