Croisement d`âmes
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Christ'in Croisement d'âmes Publié sur Scribay le 06/12/2016 Croisement d'âmes À propos de l'auteur N'ayons pas peur de reconnaître une belle réalisation, un travail dignement accompli ou un succès légitime, sans jamais oublier que nous n'étions pas seul dans sa réalisation. Paul affirme : "Je puis tout…par celui qui me fortifie" (Phil. 4.13) Licence Tous droits réservés L'œuvre ne peut être distribuée, modifiée ou exploitée sans autorisation de l'auteur. Croisement d'âmes Chapitre 1 Chapitre 1 Depuis l’annonce de la rupture, Henri n’était plus que l’ombre de lui-même. Comparable à un homme brisé et en sursis, il errait comme une âme en peine en attendant la délivrance. Cet après-midi du 15 septembre 1970, il cogitait dans sa chambre. Allongé dans son lit, il élaborait un plan d’autodestruction, car depuis le matin il était l’heureux détenteur d’un badge professionnel qui lui ouvrait tous les accès de l’hôpital et faciliterait son suicide. C’était en rejoignant le self d’un pas traînant, à 11 h 47 très précisément, qu’Henri avait marché sur le badge perdu par un soignant en plein milieu du couloir. Quelle ne fut pas la surprise d’Henri de découvrir un tel trésor ! Quelle ne fut pas sa joie ! Enfin, « joie » toute relative pour un homme suicidaire. Donc, quel ne fut pas son étonnement d’avoir trouvé ce badge qu’il ramassa à la hâte et fourra dans sa poche de robe de chambre. Avec un tel sésame, Henri pourrait naviguer dans le bâtiment et trouver l’endroit idéal pour raccourcir ses jours. Sans perdre de temps, il avait consacré le reste de sa journée à la préparation de son plan. Il avait commencé par aller à la pêche aux renseignements. Et entre deux prises de médicaments, il avait cuisiné Marie-Sophie l’infirmière de jour. Il l’aimait bien Marie-Sophie. La petite trentaine, c’était une jeune femme vive, souriante et très causante. Tout son contraire. Pour la mettre en confiance, il lui avait dit qu’il se sentait moralement beaucoup mieux et qu’il aimerait bien discuter cinq minutes avec elle. Ravie de dialoguer avec cet homme connu pour être un ours mal-léché qui ne parlait à personne, Marie-Sophie avait accepté de prendre du temps pour lui. L’air faussement jovial, Henri lui avait dit s’intéresser à l’historique et à l’architecture de l’hôpital. Marie-Sophie s’était soumise de bonne grâce à son interrogatoire. Au milieu de questions ordinaires, il lui avait demandé la date de construction du bâtiment, quelques détails sur la configuration et le nombre d’étages. Avec un grand sourire, la jeune femme avait dit que l’hôpital possédait quatre étages, que c’était un ancien château du XVIIIème siècle réhabilité en centre de soins en 1943, que les nazis avaient investi le lieu de 1940 à 1941, qu’il y avait très exactement quarantedeux pièces et un immense sous-sol. Malgré son cerveau ankylosé par les cachets, Henri réfléchissait. Il se disait qu’à moins que les souterrains ne soient une zone d’activité intense, ce serait assurément le meilleur endroit pour mourir tranquille et ne pas être dérangé. Dans cette optique, Henri avait tenté d’en savoir plus. Malheureusement, l’infirmière n’avait aucune idée 3 Croisement d'âmes de ce qui se tramait dans le sous-sol. Henri était frustré. Il lui fallait des éléments supplémentaires pour mener à bien son projet. 4