cce air france sortie de piste avant le crash

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cce air france sortie de piste avant le crash
Roissy le 18 janvier 2013
CCE AIR FRANCE
SORTIE DE PISTE AVANT LE
CRASH
Un courrier vient d’être envoyé à l’ensemble des salariés Air France par le secrétaire général du CCE, Didier Fauverte,
élu CGT, annonçant la fin imminente du CCE Air France. C’est l’épilogue d’un long gâchis social et financier entamé
en 2007 tout ceci sur fond de rivalités syndicales entre la CGT, la CGC, FO et la CFDT amenés à gérer tour à tour,
parfois même ensemble le CCE (les alliés d’un jour devenant des ennemis du lendemain). Didier Fauverte revient
dans ce courrier longuement sur tout un certain nombre de considérations mais sans être explicite sur l’avenir du
CCE.
Urgences Salariés
Aujourd’hui plusieurs centaines de salariés ont programmé leurs congés 2013 et ceux de leurs enfants sur la base du
programme du CCE. Pour l’UNSA-Aérien AF, priorité doit être donnée en toute clarté à l’information rapide et écrite
aux salariés concernés afin qu’ils puissent s’organiser et bénéficier s’ils le souhaitent d’un remboursement des
sommes déjà versées. La confirmation qu’aucun des engagements que le CCE a pris n’est remis en cause doit leur
être adressée par écrit. Les salariés ne sont en rien responsables de la situation du CCE. Un deuxième courrier de
Didier Fauverte se veut plus rassurant par rapport au respect des réservations de vacances de février et du
printemps. Nous attendons la suite.
Gâchis financier, comment a-t-on pu en arriver là ?
Sans entreprendre un historique long et fastidieux les chiffres parlent d’eux-mêmes :
2007 : - 700 000€ comblés par la trésorerie AF.
2008 : en novembre déficit comblé par une avance de 10M€ sur la subvention AF 2009. Versement volontaire par le
CE-OA de 3,2M€.
2009 : en juin, un emprunt hypothécaire de 6 ,2M€ sur la propriété de Saint Malo ne sera pas suffisant, l’année se
terminera à - 10M€, comblée en novembre et décembre par une avance sur la subvention AF de 2010.
2010 : AF verse la totalité de la subvention (moins les 10M€ d’avance) en janvier, l’année se terminera à - 14,5M€,
comblée en novembre et décembre par deux crédits bancaires (autorisation de découvert) qui devront êtres
remboursés en janvier 2011.
2011 : versement en janvier d’un acompte de 24M€ dont 14,5M€ serviront immédiatement à rembourser le crédit,
le solde (~19M€) devant être versé fin juin.
2012 : Autorisation d’un prêt fiduciaire de 17 M€. Autorisation de report de certaines dettes URSSAF liées aux
charges salariales
A tous ces éléments s’ajoutent une évolution des effectifs du CCE de 50%, une masse salariale non maitrisée alors
que les effectifs de l’entreprise sont chaque année en diminution et un patrimoine mal géré. 80% de la subvention
versée par Air France (dont les salariés ne verront jamais la couleur) sont immédiatement engloutis par les frais de
fonctionnement du CCE.
Quelles réactions face à cette situation ?
Encore une fois une simple chronologie des événements parle d’elle-même
Septembre 2009 : devant le risque d’un dépôt de bilan les élus du CCE mandatent un cabinet d’expertise pour
analyser les frais de fonctionnement, le budget, les dépenses, les ressources et l’évolution des effectifs.
Novembre 2009 : face aux difficultés rencontrées par le cabinet d’expertise pour obtenir toutes les informations et
les documents nécessaires auprès des membres du bureau du CCE les élus du CCE révoquent le bureau du CCE. Un
bureau de transition est mis en place.
12 janvier 2010 : le cabinet d’expertise rend ses conclusions sur la gestion du CCE. Le constat est accablant. Par
exemple, ce sont près de 1500 factures non réglées qui sont retrouvées dans un bureau. L’UNSA-Aérien AF demande
que ces conclusions soient communiquées à l’ensemble des salariés Air France. Cela ne sera jamais fait.
21 janvier 2010 : les élus du CCE mettent en place un nouveau bureau du CCE. Devant l’urgence de la situation
l’UNSA-Aérien Air France accepte de faire partie de ce bureau mais avec les exigences suivantes : la mise en œuvre
d’un plan de sauvetage dans un délai d’ 1 mois avec des engagements formels sur le mode de fonctionnement, une
évaluation du patrimoine pour une mise en vente rapide, la mise en œuvre d’un plan de départ volontaire et d’un
comité de surveillance.
Septembre 2010 : devant l’immobilisme voire l’attentisme suicidaire des autres membres du bureau et en l’absence
de véritables décisions (à part continuer à emprunter de grosses sommes à des taux importants) l’UNSA-Aérien AF
démissionne du bureau du CCE.
Septembre 2010 - mars 2011 : rien ne bouge. C’est la campagne électorale pour les élections CE/CCE de mars 2011
et il faut surtout que tout aille bien. Les élus qui ont des mandats espèrent les conserver lors des élections donc pas
de bilan. Interdiction de prendre des mesures impopulaires et interdit de toucher au patrimoine !! Pendant ce temps
les comptes du CCE continuent à sombrer.
Mars 2011 : les élus du mandat précédent sont, pour la plupart réélus. Un nouveau bureau se met en place mais la
situation reste inchangée. On prend les mêmes et on recommence.
Juillet 2011 : les CE qui gèrent des restaurants tirent la sonnette d’alarme. Ils n’auront pas assez d’argent pour
garder les restaurants ouverts jusqu’à la fin de l’année. Les élus du CCE décident d’isoler ces sommes pour qu’elles
n’aillent pas se perdre dans le trou du CCE. Le CCE fini par mettre en vente une partie du patrimoine (19 propriétés).
Enfin !! Un an et demi après la demande de l’UNSA-Aérien AF, une partie sera vendue à 50 % de sa valeur car le
marché s’est écroulé.
Juillet 2012 : le bureau met enfin ou plutôt essaie de mettre en place un PDV pour les salariés du CCE mais il est trop
tard, la situation a continué de se dégrader. Le bureau tente de réagir en empruntant 12,5 millions d’euros pour
financer ce PDV. Mais 3 mois plus tard il manque encore 4,5 millions d’euros.
Janvier 2013 : les élus du CCE jettent l’éponge et la mise en cessation de paiement est proche.
Et maintenant ?
Il est un peu tôt pour mesurer réellement les conséquences d’une mise en cessation de paiement. L’UNSA-Aérien AF
n’a pas la prétention de détenir la solution. Pour autant, nous ne pouvons nous résigner à une disparition du CCE
avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir, tant pour les salariés Air France que pour l’emploi des salariés
du CCE. Les organisations syndicales aux affaires continuent, par voie de presse, à se renvoyer les responsabilités,
contribuant encore un peu plus à dégrader l’image de la compagnie ; ce n’est pas acceptable. Il faut en finir avec les
clivages syndicaux et catégoriels. Les élus et le bureau sont là pour assumer des responsabilités politiques et sociales
au seul service des salariés Air France et de personne d’autre.
Conclusion
L’UNSA-Aérien AF demande pour 2012-13 la création d’une Année zéro afin de permettre :
- L’apurement de la dette et des comptes du CCE sur la base d’une vente de tout ou partie des actifs
(propriétés, centre de vacances, matériels …).
- La réduction de la masse salariale au travers d’un plan de départs volontaires.
- Redémarrage du CCE en 2014 et, en application de la loi, mise en place d’une normalisation des flux pour les
CE qui le souhaiterons. A l’instar du CE.OA, versement de la subvention d’entreprise directement aux CE
concernés, qui reverseront au CCE la part de solidarité et la part mutualisée afin d’assurer le fonctionnement
des vacances jeunes et familles destinées à l’ensemble des salariés de la compagnie.
Les bonnes idées ne sont le monopole de personne et doivent servir les intérêts de tous.
L’UNSA-Aérien AIR FRANCE
UNSA Aérien Air France, 1 rue de la Haye, Le Dôme, BP 10958, Tremblay en France, 95733, ROISSY CDG Cedex
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