3 - F - Les chariots de feu

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3 - F - Les chariots de feu
LES CHARIOTS DE FEU
Hugh HUDSON (1981)
4 Oscars : meilleur scénario original, meilleure musique (composée par
Vangelis), meilleurs costumes, et meilleur film.
BAFTA du meilleur film
Golden Globe Award : meilleur film étranger
Harold Abrahams : Ben Cross
Eric Liddell : Ian Charleson
Sam Mussabini : Ian Holm
Synopsis :
1919. Harold Abrahams gagne la course de Cambridge, tandis que dans les
Highlands Eric Liddell, meilleur ailier de rugby d’Ecosse, commence à participer
avec succès à des courses à pied.
Harold est juif et court pour combattre l’antisémitisme dont il se sent victime. Eric
est le fils d’un missionnaire écossais et court pour la gloire de Dieu.
Tous deux s’entraînent pour participer aux J.O. de Paris de 1924. Harold doit faire
appel à un entraîneur pour perfectionner se technique, ce qui lui attire les foudres
de l’université et le contraint à dissimuler jusqu’au bout la présence de Sam
Mussabini. Quant à Eric, son entraînement intensif le contraint à négliger sa
pratique religieuse.
A Paris, Abrahams gagne le 100 mètres. Eric, qui a refusé de courir les
éliminatoires de cette course un dimanche, concourt finalement sur le 400 mètres
qu’il remporte. Tous deux reviennent au Royaume-Uni en héros.
Les grands thèmes
1. LES MOTIVATIONS DES SPORTIFS
La foi. Eric, au début, utilise ses victoires sportives comme des armes de
persuasion, dans une perspective prosélyte. Cependant, il perçoit aussi la présence
de Dieu dans le don qu’il possède (« Quand je cours, je sens Son plaisir. ») Il
repousse ses limites physiques et spirituelles par le sport.
Eric
Dieu
don
foi
victoires
autrui
Une revanche contre l’antisémitisme. Harold, fils d’un immigrant juif
lithuanien, se sent discriminé. De fait, les réflexions du portier de Cambridge
(« Avec ce patronyme, on ne le verra pas souvent à l’office. ») ou des directeurs
(« Il est toujours sur la défensive, et arrogant, comme ceux de son peuple »,
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« Votre sémite », etc.) prouvent que le jeune homme est bel et bien stigmatisé du
fait de son origine.
Par conséquent, Harold place dans la victoire sportive un enjeu identitaire et un
besoin de reconnaissance sociale. Pour lui, « réussir est une obligation ».
Harold
Réparation identitaire
mépris
antisémitisme
Image sociale positive
catégorisation
judéité
Sport = défense
Prouver qu’il est anglais
Dépassement de soi et quête de perfection. Le film montre plusieurs scènes
d’entraînements intensifs. Ce dernier prend une telle place qu’Eric néglige sa
pratique religieuse ; il doit même demander à sa sœur, à l’approche des J.O., de
prendre en charge la communauté. Harold fait appel à un entraîneur personnel pour
passer à un stade de performance supérieur, après que Liddell l’ait vaincu. Pendant
un temps, il met sa relation avec la femme qu’il aime entre parenthèses. En fin de
parcours, les athlètes se coupent presque du monde. Dans les deux cas,
l’investissement est extrêmement important.
2. L’ETHIQUE
Le fair play. Les compétiteurs se souhaitent bonne chance, se serrent la main.
Le jeune Lord Andrew Lindsey laisse sa place au 400 mètres à Liddell, quand celuici refuse de courir le dimanche. A l’inverse, le film montre une tricherie (un coureur
pousse Liddell pendant une course et le fait tomber).
L’éthique sportive. À une époque où l'amateurisme est prôné par-dessus tout
en athlétisme, Abrahams est en avance sur son temps dans sa vision
"professionnelle" de la préparation sportive : il engage Sam Mussabini six mois
avant les J.O. pour l’entraîner (historiquement, Abrahams a été le premier amateur
britannique à payer pour bénéficier d'un entraînement personnalisé).
L’éthique. Ce point est abordé via le personnage d’Eric, qui refuse
expressément de transgresser l’interdit du repos dominical en courant les
éliminatoires du 100 mètres un dimanche. Il passe ce jour à l’église écossaise de
Paris. Dans la réalité, sachant bien avant les épreuves qu'il ne pourrait pas disputer
cette course, il s'est entraîné pendant plusieurs mois pour disputer les 200 et 400
mètres – disciplines qui n’étaient pourtant pas sa spécialité. Il a obtenu une
médaille d'or au 400 m et une médaille de bronze au 200 m. Dans le film, cette
attitude le met en péril vis-à-vis des organisateurs mais elle est respectée, voire
admirée par les autres athlètes. Son concurrent Nord-Américain Jackson Scholz lui
envoie même un mot d’encouragement avant la course.
Le sport de haut niveau engageant tout l’individu, le message du film est qu’il faut
permettre aux compétiteurs de s’engager entièrement, avec leur personnalité et
leurs valeurs.
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3. LES JEUX OLYMPIQUES
La compétition sportive la plus prestigieuse représente un fort enjeu pour les
nations qui y participent, en termes d’identité nationale : délégations, hymnes,
drapeaux et autres symboles sont omniprésents.
Il s’agit de défis et combats pacifiques, la violence étant canalisée par athlètes
interposés (ce qui est d’autant plus intéressant dans le film que les J.O. de Paris se
déroulent six ans après la fin de la Première Guerre Mondiale). Les vainqueurs sont
idolâtrés.
En 1924, l’événement est déjà couvert par les médias (actualités au cinéma,
journaux, radio, etc.). (voir ci-dessous)
Le temps collectif. L’événement rassemble des milliers de personnes de pays
différents, animées de la même passion pour le sport.
4. LES JO DE PARIS EN 19241
Pour ses adieux aux Jeux, le baron Pierre de Coubertin milita en faveur de la
capitale française, qui organisa ainsi ses deuxièmes Jeux après ceux de 1900. La
devise olympique de Coubertin empruntée à l'abbé Henri Didon : Citius, Altius,
Fortius (« plus vite, plus haut, plus fort ») est introduite à cette occasion, ainsi que
le rituel du lever des trois drapeaux lors de la cérémonie de clôture. En 1924, 44
nations et 3 089 athlètes (dont 135 femmes) prirent part à 126 épreuves dans 17
sports.
Le village olympique
La décision de confier au Comité d'organisation des Jeux le logement des
délégations fut prise en 1923. La ville de Colombes accueille donc le premier village
olympique du genre, constitué de baraquements en bois. Les athlètes ont à
disposition un bureau de change, un salon de coiffure, un bureau de poste, un
kiosque à journaux, un service de blanchissage et un service de garde des objets
de valeur. Trois repas par jour sont offerts. Les Britanniques acceptent les
conditions offertes à condition d'avoir droit à un cuisinier britannique. Les NordAméricains préfèrent s'installer dans le parc du château de Rocquencourt.
Le stade olympique
Pariant sur les vertus du « Grand Paris », le comité d'organisation opte pour le
choix de bâtir le stade olympique à Colombes et non au parc des Princes ou au
stade Pershing, autres sites candidats.
Nations participantes
L'Équateur, l'Irlande, la Lituanie, les Philippines et l'Uruguay participent pour la
première fois. La Lettonie et la Pologne étaient déjà présentes lors des Jeux d'hiver
à Chamonix, mais il s'agit de leur première participation aux Jeux d'été.
Médias
Environ sept cents journalistes sont présents à Paris pour suivre les compétitions.
Pour la première fois, des épreuves olympiques sont commentées en direct à la
radio grâce à l'arrivée de la TSF. Afin de mieux suivre les exploits sportifs, le
journaliste Edmond Dehorter se place dans la nacelle d'un ballon survolant les
différents sites olympiques.
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