Fiche professeur_doc3_et_4
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Fiche professeur_doc3_et_4
Fiche professeur doc. 3 et doc. 4 Après avoir visionné les photos du doc.3 a et b (projetées à l’aide d’un vidéo-projecteur ou du rétroprojecteur) et avoir lu et observé les documents 4 a et b , les élèves remplissent un questionnaire préalablement préparé par le professeur. (tâche à réaliser en autonomie, 15 min.) Pour l’étude du document humoristique 4b, il est indispensable de fournir aux élèves la traduction portugaise du texte en néerlandais qui l’accompagne (« Com a NATO, para uma África branca ») ainsi que l’explication du mot Luns écrit sur le soleil (Luns était le nom du secrétaire-général de l’O.T.A.N. entre 1971 et 1984, lequel était hollandais). A l’aide du tableau ci-dessous, les élèves doivent trouver les thèmes et le lexique caractéristiques de la guérilla et de la contre-guérilla. Les éléments inscrits sur le tableau ont pour but de faciliter les échanges à l’oral. Au lieu de proposer une correction du tableau, le professeur peut demander aux élèves de caractériser le type de guerre et de justifier leur position avec des éléments contenus dans les documents. Le tableau rempli pourrait être à peu près le suivant (celui-ci peut varier en fonction des analyses des élèves). Temas : Elementos característicos A guerrilha , « os terroristas » A contra-guerrilha, o exército português Uma guerra de pequenas dimensões Grupo de guerrilheiros angolanos de pé (movimento ?) à volta de 2 soldados portugueses capturados, e mortos ( ?) um acampamento dos guerrilheiros (roça a arder) e captura de 3 elementos (« terroristas » ?) por soldados portugueses Armas ligeiras : metralhadora (G3), catanas, uniformes de camuflagem Tipo de armamentos, Armas ligeiras: metralhadoras « fardas » (Kalachnikov), catanas, homens vestidos à civil (camisolas) , « sem uniforme » ou farda específica Tipo de táctica Emboscadas às patrulhas militar (deduções) portuguesas nas « picadas », minagem dos caminhos, ataques a quartéis portugueses (factor surpresa), captura de « reféns » (combatentes forçados ?) Apoios Países comunistas (fornecedores de (internacionais) armas, munições) ; apoios de movimentos de esquerda nos países ocidentais (ex.Holanda : propaganda anti-colonialista : denúncia do apoio da NATO a Portugal, massacres de populações indígenas ) Copyright Emilangues Patrulhas pelo “mato”, “picadas” guarda das infrastructuras, protecção à população civil (colonos), ataques surpresa aos acampamentos e grupos de guerrilheiros (comandos) Apoios discretos dos governos dos países ocidentais no âmbito da NATO (Portugal membro fundador) : fornecimento de armamento, veículos, etc. Fiche professeur bis : connaissances supplémentaires (autres précisions à l’attention du professeur) : L'armement des guérillas monte en puissance au fur et à mesure que le temps passe, par exemple les guérilléros du P.A.I.G.C. disposent de missiles sol-air vers 1970, ce qui a rendu l'aviation portugaise inopérante. A propos des actions menées par l'armée portugaise, il peut être intéressant de montrer (photo 3b) qu’elles ne sont pas tactiquement statiques face à la guérilla ; d'ailleurs, l’armée portugaise a adopté très vite (inspirée et instruite par des militaires français avec l'expérience de la guerre d'Algérie) une tactique comparable à celle de la guérilla : commandos « lâchés » dans la forêt pour surprendre les guérilleros dans leurs campements (opérations de contreguérilla). L'armée portugaise a utilisé aussi certaines méthodes inspirées de la guerre d'Algérie ou bien de celles des Américains au Vietnam, à savoir : le recours à la terreur et à la torture pour obtenir des renseignements (tâches confiées aux agents de la P.I.D.E.), regroupements obligatoires des populations autochtones dans des villages surveillés par l'armée ("aldeamentos") Quelques données sur l'effort de guerre et le bilan de la guerre côté portugais: Tout d'abord, entre 1961 et 1974 ce sont 900 000 soldats portugais qui ont été mobilisés (environ 2 ans de service dans les colonies, 2 ans de "classes" au Portugal ). Vers 1973, d'après l'historien Ian Beckett, il y avait environ 140 000 soldats affectés aux colonies répartis de la manière suivante: Guinée-Bissau : 27 000, Angola : 55 000, Mozambique : 60 000. Ces données signifient un effort considérable pour le Portugal : toute une génération de jeunes dans les années 60 et début 70 fortement marquée par la guerre (quasiment tous y sont passés, sauf ceux qui désertaient à l'étranger, surtout en direction de la France). En conséquence, l'effort financier était gigantesque : à peu près 30 à 40% du budget de l'Etat vers 1970 consacrés aux achats (discrets) d'armement, véhicules, hélicoptères, avions, pièces détachées auprès de pays de l'O.T.A.N. (à la France: camions Berliet, hélicoptères Alouette ; à la R.F.A.: camions de transport de troupes Unimog, Mercedes-Benz ; aux U.S.A., fusilsmitrailleurs G3, etc.). Les efforts de l'armée portugaise ont en partie réussi, puisque de très vastes zones des territoires africains surtout en Angola et au Mozambique (totalisant 2 millions de Km2) ne connaissaient pas d'actions "terroristes", les villes où se trouvaient la plupart des colons (blancs) vivaient tranquilles. Le régime a pu par l'intermédiaire de sa police politique faire assassiner 2 chefs des guérillas à l'étranger : Edouard Mondlane du Frelimo en 1969 et Amilcar Cabral en 1973. En revanche, en Guinée-Bissau l'armée portugaise a délaissé de nombreuses positions à l'intérieur : retraites vers les villes littorales, ce qui fait que la guérilla du P.A.I.G.C. en 19701973 contrôlait entre 2/3 et la moitié du territoire ; l’armée portugaise semble-t-il n’a voulu s’impliquer davantage dans ce « théâtre » de guerre, d’autant que l’ennemi y était assez coriace. Parallèlement à la guerre, le régime du « Estado Novo » a beaucoup investi surtout en Angola et au Mozambique dans les infrastructures civiles : construction de routes, ports maritimes, chemins de fer, écoles, lycées, hôpitaux, mise en place d'universités à Luanda et à Lourenço Marques (actuellement Maputo), construction de l'énorme barrage hydroélectrique Cabora Bassa sur le Zambèze, etc. (paradoxalement la grande phase de développement des colonies correspond à la période de guerre). Le nombre de colons a plus que doublé pendant la guerre. Copyright Emilangues Le bilan de la guerre pour le Portugal : 8 290 morts (Angola : 3 258, Guinée : 2070, Mozambique : 2 967) dont environ la moitié au combat, l'autre moitié lors d'accidents divers ; le total des blessés est évalué à 30 000 (dont 13 000 avec des handicaps graves et permanents) ; on évalue à 140 000 ex-soldats souffrant du "stress de guerre". Conclusion : la guerre coloniale a considérablement "miné" le régime, elle est l'une des principales causes de son effondrement : ce sont des militaires mécontents de la politique coloniale suivie (l’impasse de la guerre) qui mettent un terme au régime par un coup d'Etat le 25 Avril 1974. Celui-ci permet la démocratisation du pays et les négociations avec les mouvements de libération africains qui aboutissent à la décolonisation en 1975 (voir approfondissement). Copyright Emilangues