Amiante, la tour Montparnasse sur la sellette Limitation du recours

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Amiante, la tour Montparnasse sur la sellette Limitation du recours
Brèves d’actualités
La présence d’amiante dans la
construction de la tour Montparnasse pose à nouveau la question
de son avenir. Va-t-on vers une décision de désamiantage de type Jussieu dont le coût réel aujourd’hui
10 fois supérieurs aux estimations,
ne cesse de croître ? La question est
délicate à plusieurs titres. D’une part
parce que nous pouvons douter de
la capacité des entreprises du BTP à
affronter dans des bonnes conditions
de sécurité sanitaire un chantier de
désamiantage de cette dimension et
d’autre part parce qu’en cette époque
de vaches maigres, l’opportunité de
telles dépenses ne saurait être exclue
du débat.
Mais la santé des personnes qui
vivent et travaillent dans la tour
inquiète les responsables publics et
privés. Principe de précaution oblige,
des entreprises comme Amundi et
un établissement public comme le
conseil régional d’Ile-de-France ont
quitté les lieux. En effet les relevés
des mesures de l’air ont indiqué la
présence de 2 fibres par litre d’air, le
seuil réglementaire étant de 5 fibres
maximum par litre. Mais cet
indicateur ne saurait suffire.
La catastrophique gestion du
risque dans les années 80/90
est dans toutes les mémoires.
Si l’on reprend le principe de
précaution, celui-ci demande
de viser d’autres solutions
que celle d’un chantier pharaonique, par ailleurs source
de risques élevés pour les travailleurs. Nous rappellerons
que lorsque la prévention à
la source est impossible, on
doit penser confinement. n
Photo Carles Tomás Martí via Flickr (licence Creative Commons)
Amiante, la tour Montparnasse sur la sellette
Limitation du recours aux produits phytosanitaires
Selon la MSA (Mutualité sociale agricole),1
personne sur 5 qui pulvérise ou applique un produit
phytosanitaire (insecticides, herbicides, fongicides,
etc.) affirme avoir développé des symptômes lors
de l’utilisation de produits phytosanitaires. Maux
de tête, nausées, irritations. Parmi les symptômes
signalés on recense notamment des troubles ORL,
ophtalmologiques et respiratoires, des lésions de
la peau, des troubles digestifs, des maux de tête ou
des troubles neurologiques (maux de tête, etc.).Le
sujet est particulièrement inquiétant pour la santé
au travail et la santé publique en raison des graves
pathologies qui couvent sous les discussions sans fin.
D’où l’intérêt avec lequel on doit accueillir l’adoption
par le Parlement, le 23 janvier, d’une loi qui interdit en France les produits phytosanitaires dans les
espaces verts publics à partir de 2020 et dans les jardins particuliers à compter de 2022. Le Parlement
est particulièrement sensible à la question puisque le
groupe d’études de l’Assemblée sur la santé et l’environnement organisait un colloque sur le thème « Pesticides, santé et biodiversité », tandis qu’était rendu
public, au Sénat, un appel signé par 1 200 médecins
exerçant leur droit d’alerte contre les risques posés
par ces molécules.
Cependant, les délais fixés pour l’interdiction
indiquent la difficulté de la démarche. Nous espèrerons donc que le sens de la responsabilité conduira
tout naturellement à un abandon de ces traitements
chimiques si dangereux. D’autres voies sont connues
et ouvertes. n
Inondations en Île-de-France, des prévisions pessimistes
76 Préventique - N° 133 - Janvier-février 2014
Photo Olibac via Flickr (licence Creative Commons)
* Cf.« Les inondations en France »,
dossier du no 75 de Préventique
Sécurité (mai-juin 2004).
Une inondation majeurede la Seine pourrait affecter
5 millions de citoyens de la métropole francilienne et
causer jusque 30 milliards d’euros de dommages directs.
C’est ce qu’indi­que une étude présentée aux autorités françaises, le vendredi
24 janvier 2014, réalisée à la demande
des responsables publics d’Île-de-France.
La croissance, l’emploi et les finances
publiques seraient fortement affectés.
La métropole francilienne est fortement
exposée au risque d’une inondation par
débordement de grande ampleur de la
Seine, telle que celle qui s’est produite en
1910*. Une crue majeure, au cœur de la
plus importante métropole économique
d’Europe­continentale, pourrait causer­des
dégâts considérables.
Dans le cas le plus extrême, une inondation de la Seine impacterait directement­et
indirectement de nombreuses­entreprises­,
« avec des conséquences économiques, humaines et sociales
significatives ». Elle pourrait aussi « perturber le fonctionnement de l’État et des institutions ainsi que l’ensemble des
infrastructures et réseaux critiques qui irriguent quotidiennement la métropole francilienne ». La distribution de l’électricité pourrait être largement affectée avec près d’un quart
des infrastructures de transformation électrique inondées
ou coupées préventivement, de même que les transports
publics, avec notamment près de 140 km du réseau de
métro fermés préventivement sur 250 km, et l’alimentation­
en eau potable.
Les récentes inondations en Europe ou celles liées à
la tempête Sandy à New York en 2012, ont démontré
l’impact dévastateur que de tels événements pouvaient
avoir aujourd’hui sur le fonctionnement des infrastructures, le bien-être des citoyens et l’économie des grands
ensembles urbains. Bien que le sujet ait fait l’objet de
multiples plans d’action et d’exercices, son ampleur est
telle qu’il est heureux que les pouvoirs publics continuent­
à l’aborder avec l’inquiétude nécessaire.
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