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D O S S I E R S S T et m i l ie u de v ie Les personnes hébergées et leur milieu de vie : mythes et réalités L’ASSTSAS participe depuis longtemps à Joc elyn e D u bé a s s ts as divers projets d’amélioration des milieux de vie en CHSLD. En modifiant l’approche auprès des résidents, en développant des stratégies différentes, en amélio rant la dispensation des soins, on s’assure de mainte nir les résidents à leur niveau d’autonomie optimal, de réduire les réactions d’agressivité et de limiter la désorientation. Des impacts sur la SST De là à dire que tout cela se traduit forcément par une amélioration de la santé et de la sécurité du travail (SST), il n’y a qu’un pas ! En effet, un résident plus autonome requiert moins Changer les façons de faire d’effort de la part du per signifie changer la manière de sonnel. De même, un rési voir les personnes âgées. dent moins agressif risque moins de frapper son intervenant. Quant à celui qui est mieux orienté, il demeure en mesure de vaquer de façon plus autonome à ses activités. Changer les façons de faire signi fie changer la manière de voir les personnes âgées, de modifier les perceptions et même les certitudes face aux anciennes stratégies. Nous vous proposons un quiz pour mettre à l’épreuve vos con naissances sur les personnes âgées. Les réponses révèlent aussi l’impact possible sur la santé et la sécurité du personnel. Testez vos connaissances 1.Il est normal que les personnes souffrant d’un déficit cognitif perdent du poids lorsqu’elles vivent en CHSLD. Illustration © Rémy Simard 2.Il est incontournable de changer la culotte d’incontinence des résidents plusieurs fois par nuit afin de prévenir les plaies. 3.Le personnel soignant doit tout décider pour un résident déclaré inapte. 4.En CHSLD, 50 % des résidents présentent des signes de dépression. 5.La qualité et la quantité de sommeil diminuent avec l’âge. 6.Poser les gestes à la place d’un résident qui en a encore les capacités peut avoir d’importantes conséquences sur son autonomie. 7.La perte d’une capacité n’est pas toujours irréversible. 8.La perte de masse musculaire est souvent causée par l’inactivité. 24 – OBJECTIF PRÉVENTION – VOL. 34, NO 2, 2011 VRAI FAUX D O S S I E R S S T et m i l ie u de v ie Vérifiez vos réponses 1.FAUX – À moins d’une maladie systémique ou d’une condition bien précise, le simple fait de souffrir d’un trouble cognitif ne peut expliquer la perte de poids. Le cas échéant, il faut analyser les raisons de cette perte pondérale : qualité/température de la nourriture, stimulation/distraction durant le repas, niveau d’activité physique, etc. Rappelons qu’une personne dénutrie, qu’elle soit âgée ou non, devient plus vulnérable aux maladies et requiert davantage de soins, donc plus d’effort du personnel. 2.FAUX – Il existe maintenant des produits très performants qui per mettent de limiter les changements de culotte, surtout la nuit, afin de favo riser un meilleur sommeil. D’autre part, les causes de plaies sont multiples (hydratation, changement de position, médication, etc.). Il importe d’évaluer chaque situation dans sa globalité. Une réduction de la fréquence des changements de culotte durant la nuit en optant pour une nouvelle stratégie (produit plus adéquat, moment mieux approprié, etc.) réduit les efforts physiques du personnel ainsi que les risques d’agression. Nous ne préconisons pas de ne plus changer les ré sidents la nuit, mais bien de modifier la façon de procéder afin de préserver Il est primordial d’encourager les la qualité de leur sommeil résidents à accomplir le maximum En effet, en dormant bien, de tâches eux-mêmes, même si les résidents sont plus cela peut prendre plus de temps. susceptibles d’être plus coopératifs au réveil. 3.FAUX – La personne déclarée inapte n’a plus les capacités cognitives pour prendre des décisions au plan légal. Elle est toutefois en mesure, dans bien des occasions, de manifester son accord ou son désaccord face à des situations de la vie courante comme le choix d’un vêtement, le refus de manger tel aliment ou, encore, le consentement aux changements de cu lotte la nuit. La reconnaissance de sa capacité à décider de ce qui la con cerne doit donc être encouragée en tout temps. Ainsi, l’administration préalable d’un questionnaire sur les préférences du résident permet d’avoir, en tout temps, des réponses quant à ses choix, surtout quand vient le temps de poser un geste qui risque de le réveiller. En cas d’inaptitude, on peut aussi avoir recours au représentant légal du résident. Rappelons que le désaccord d’une personne inapte se manifeste souvent par un coup de poing, une gifle ou autre réaction agressive, ce que nous voulons éviter à tout prix au personnel. 4.VRAI – Étonnamment, près de 50 % des résidents en CHSLD présentent un ou plusieurs signes de dépression1 : perte d’appétit, diffi cultés de sommeil, tristesse, etc. Il importe donc de poser les bons diag nostics afin de déterminer les bons traitements. Des résidents moins déprimés sont des personnes plus actives et plus autonomes. 5.VRAI – En effet, il est reconnu qu’en vieillissant, on dort moins bien et moins longtemps. Il est donc important, voire essentiel, de tout mettre en œuvre pour ne pas perturber davantage le sommeil des résidents. Ainsi, un changement de culotte aux deux heures la nuit, va à l’encontre de cette logique. En plus de ne pas réagir avec agressivité, le résident qui a mieux dormi offre une meilleure collabo ration au lever et participe davan tage à ses soins. Un autre gain pour le personnel et le résident. 6.VRAI – On finit par perdre les fonctions qu’on n’utilise pas ! Il est donc primordial d’encourager les résidents à accomplir le maximum de tâches eux-mêmes, même si cela peut prendre plus de temps. C’est le maintien de leur autonomie qui en dépend. Un résident plus auto nome, qui se déplace ou mange seul, est davantage en mesure de participer à ses soins, ce qui se traduit forcément par une réduc tion des efforts pour les soignants. 7.VRAI – En effet, il est possible d’aider une personne à récupérer des fonctions en la stimulant, en modifiant la médication, en identi fiant des stratégies compensatoires, etc. Il faut poursuivre les efforts en ce sens, même si les progrès sem blent parfois longs à se manifester. 8.VRAI – C’est souvent davan tage l’absence d’activité et non la maladie qui entraîne une perte de masse musculaire. Les muscles non utilisés tendent à fondre, d’où l’im portance de bouger tous les jours. • R é f é re n c es 1. INSTITUT CANADIEN D’INFORMATION SUR LA SANTÉ. « La dépression chez les personnes âgées dans les établissements de soins en hébergement », Analyse en bref, mai 2010 (www.icis.ca). Le site Internet de l’ASSTSAS offre un dossier thématique sur l’Approche relationnelle de soins. Vous y trouverez les publications éditées par l’ASSTSAS, les formations ainsi que des liens utiles (www.asstsas.qc. ca, rubrique Dossiers thématiques, voir Agressions/ violence). OBJECTIF PRÉVENTION – VOL. 34, NO 2, 2011 – 25