Des légendes au musée
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Des légendes au musée
Haguenau Wissembourg Q LUNDI 23 MAI 2016 24 HAGUENAU Nuit européenne des musées Qui a tué Richard Meyer ? Samedi, à l’occasion de la Nuit des musées, le public était invité à mener l’enquête au sein des trois musées de la ville afin de faire toute la lumière sur le meurtre de Richard Meyer, archéologue retrouvé mort au pied de l’escalier du Musée historique. M ais qui donc a tué Richard Meyer, archéologue de grande renommée, retrouvé mort au pied de l’escalier du Musée historique samedi 14 mai à 21 h 30 ? Alicia RestorTout, la restauratrice ? Joséphine TrouveTout, la chercheuse ? Valentin VoitTout, l’assistant de Richard Meyer ? Cassandre DirigeTout, directrice des trois musées ? Julie ConstateTout, assistante de la directrice ? Ou Alexandra VoyageBeaucoup, la spécialiste des bagages ? Autant de suspects répartis dans les trois musées de la ville, historique, alsacien et du bagage, que les détectives d’une nuit ont dû cuisiner pour lever le voile sur cette sordide affaire. « Pourquoi Richard Meyer, archéologue, avait une carte de police ? » Athéna, Alexandre et leur maman, Laure, cherchent des éléments auprès du fantôme de Xavier Nessel. PHOTOS DNA - F. K. Première étape pour les enquêteurs d’une nuit : relever un à un les indices de la scène du crime. Et ils étaient nombreux, samedi soir, à se prêter au jeu proposé par la Ville de Haguenau et la société Jeux en Alsace, dans le cadre de la 12e Nuit européenne des musées. Une façon, pour le personnel – réquisitionné aux côtés de comédiens professionnels –, de s’impliquer activement dans cette manifestation nocturne, et pour le public, de découvrir ou redécouvrir les musées de la ville de façon ludique. C’est le cas d’Athéna, d’Alexandre et de leur maman, Laure, bien décidés à trouver le nom du meurtrier. Livret en mains, ils notent scrupuleusement le moindre indice pouvant faire avancer l’enquête. Première étape dans le hall du Musée historique, lieu du crime. Le corps de la victime, tracé à la craie, est entouré d’indices : des débris de vase, une tasse, un billet, du sang, des empreintes et une carte de police appartenant à… Richard Meyer. « Mais pourquoi avait-il une carte de police alors qu’il était archéologue ? » se demande Laure. Étouffé par des knacks Suivant la liste des témoins à interroger, la petite famille glane des indices auprès de l’assistant de la victime, de la chercheuse, de la restauratrice et des trois fantômes parmi lesquels Xavier Nessel, complet noir, chapeau haut de forme, grande moustache, et très bavard : « Joséphine et sa collègue ne s’entendaient pas, elles se crêpaient souvent le chignon. Comme je suis un peu noctambule, je passe mon temps à errer de droite à gauche et m’amuse à lire les journaux », raconte-t-il en indiquant deux articles, l’un de 1904 titré « Le Bretzel rouge a encore frappé ! », l’autre de 2014, « Il meurt étouffé par des knacks ! » « Puisque vous étiez ici le jour du meurtre, vous avez sûrement entendu quelque chose ? », questionne la maman pendant que les enfants se plongent dans la lecture des articles. « Oui, à 17 h 45, j’ai entendu un gros boum, comme un bruit de vaisselle brisée. Je suis allé voir, il y avait quelqu’un à terre et je suis parti », répond Xavier Nessel. Membre de la mafia Au fil des deux heures d’enquête, aidés par les journalistes du « Canard enchanté », les participants découvriront que Richard Meyer est mort tué par un vase, tombé des mains de Joséphine alors qu’elle se disputait avec Alicia. L’archéologue enquêtait sur le gang des Bretzels rouges pour venger la mort de son frère assassiné dans une boucherie… Les détectives hors pair auront également découvert que la directrice est en fait membre de la mafia italienne et est impliquée dans différents trafics, et qu’Alexandra est la sœur rejetée de la famille de Cassandre, entrée dans le gang pour enquêter sur sa sœur et la faire tomber. Quel que soit le niveau de l’enquête atteint, les participants recevaient en toute fin de parcours, un document « top secret » dévoilant toute la vérité sur l’affaire. Un autre mystère, relevé par Alexandre, restait toutefois à élucider : « Comment ce monsieur a-t-il pu mourir étouffé par des saucisses ? » E. S. R WISSEMBOURG Nuit européenne des musées Des légendes au musée Le Musée Westercamp a ouvert ses portes au public samedi soir dans le cadre de la Nuit européenne des musées, organisée par la Ville de Wissembourg et l’association des Amis du musée. Dans le jardin, la cour, la cuisine et le cellier de la bâtisse, le public a pu s’immerger dans un univers légendaire. DANS LA COUR du musée Wes- tercamp, à côté du pressoir, Angèle Bastian capte l’attention des visiteurs en leur contant l’histoire — imaginée par ses soins — du Brunnenmaennele : le petit bonhomme avait pour mission de surveiller le puits de cette maison vigneronne (élément que le public a pu contempler) : « lorsque les enfants s’en approchaient, il faisait du bruit pour les effrayer afin qu’ils ne tombent pas dans le puits », raconte-t-elle, assurant que le petit bonhomme avait fort à faire lorsque les vignerons habitaient la maison, et également lorsque celle-ci était occupée par Mademoiselle Marie-Anne Benassy, la dernière occupante des lieux, décédée en 1909 — c’est ensuite, grâce au don de Paul Westercamp que le musée a pu s’y installer. De même, lorsque le musée était ouvert, le petit bonhomme avait aussi beaucoup de travail. « Mais en 2002, le musée a fermé et il n’y a plus eu d’eau dans le puits. Et le petit bonhomme s’est retrouvé peiné et sans travail ». Désespéré, il s’en est allé chercher d’autres Élisabeth Stein (à gauche) a raconté les histoires de Pierre l’ébouriffé aux enfants, et l’équipe de la Nef a suscité leur imagination avec des contes. puits dans Wissembourg (rue des Dominicains, rue des Charpentiers…), mais n’y trouvait point d’eau. « Alors Brunnenmaenele s’est résolu à empêcher les enfants de tomber dans la Lauter. Mais le plus souvent, il revient au musée, nostalgique… et attend. » Des objets pour se protéger Samedi soir, le public était nombreux à avoir profité de l’ouverture des portes du musée pour en redécouvrir quelques lieux et objets, tout en se plongeant dans des histoires légendaires : les enfants ont découvert la cave du mur de soutènement des remparts redécoré de chandeliers et de lanterne où l’équipe de la Nef leur contait des histoires. Dans le cellier, c’est Élisabeth Stein qui était à l’œuvre. Usant d’onomatopée et de mimiques, elle a raconté les histoires du Struwwelpeter, imaginé par le docteur Hoffmann en Allemagne en 1844 — il avait imaginé ces histoires terrifiantes pour son petit-fils de 3 ans. « Elles ont été traduites en alsacien d’Alsace Bossue, du Sundgau, en alémanique. Mon rêve serait de les traduire en francique et que l’association des Amis du Musée l’édite », commente-t-elle. Après avoir essuyé quelques trouilles, les visiteurs ont pu découvrir comment leurs aïeux se protégeaient des mauvais esprits. Dans la cuisine du musée, divers objets étaient ainsi exposés, comme une belle gargouille datée du XVIIIe siècle dont le Une gargouille du XVIIIe siècle dont le rôle était d’éloigner les forces du mal. PHOTOS DNA - GUILLEMETTE JOLAIN rôle symbolique était d’éloigner les forces du mal qui menaçaient l’édifice sur lequel elles se trouvaient. De même pour les tuiles protectrices ornées de symboles religieux ou profanes. Ou pour le dossier de chaise de 1802 représentant des serpents, censés protéger de la maladie. Les notes des guitaristes de la classe de Nicolas Otzenberger ont résonné dans le jardin. Le jardin a offert un très agréable moment de quiétude, baigné par un soleil bienvenu. À l’ombre des arbres, ce sont les notes des guitaristes de la classe de Nicolas Otzenberger de l’école de musique municipale qui ont résonné, entrecoupées de lectures. GUILLEMETTE JOLAIN R F41-LHW 04