Développer les pratiques sportives en Alsace

Transcription

Développer les pratiques sportives en Alsace
Développer les pratiques
sportives en Alsace
Pour quelles finalités ?
Avec quels moyens ?
Avis
Avis
•••••••••••••
Développer les
pratiques sportives
en Alsace
Pour quelles finalités ?
Avec quels moyens ?
18 février 2011
Vu la Loi n° 82-213 du 2 mars 1982 relative aux droit s et libertés des Communes, des Départements
et des Régions,
Vu les articles L. 4111-1 et suivants du code général des collectivités territoriales, relatifs à
l’organisation de la Région,
Vu les articles L. 4241-1 et L. 4241-2 du code général des collectivités territoriales, relatifs aux
compétences du Conseil économique, social environnemental régional,
Vu la décision du Bureau du CÉSER-Alsace du 23 février 2010,
Vu le projet d’avis transmis par la commission « Cultures et Sports » du CÉSER Alsace du 14 février
2011,
Vu la décision du Bureau du CÉSER Alsace en date du 18 février 2011,
Jean-Louis HUBRECHT, rapporteur, entendu en séance plénière,
Le Conseil économique, social et environnemental régional d’Alsace a voté le présent avis par :
60 pour
0 contre
0 abstentions
Conseil économique, social et environnemental régional d’Alsace
………………………………………………………………………………………………………………………………
Avis n°1-11 - Février 2011 – Développer les pratiqu es sportives en Alsace : pour quelle finalité ? Avec quels
moyens ?
SOMMAIRE
Introduction ...............................................................................................................4
I)
Constats..............................................................................................................6
A)
Les finalités .......................................................................................................... 6
1)
2)
3)
4)
B)
Les moyens ........................................................................................................ 12
1)
2)
3)
4)
II)
Le sport de haut niveau ..................................................................................... 6
La prévention santé ........................................................................................... 8
L’éducation à la citoyenneté ............................................................................ 10
La contribution du sport au développement économique ................................. 11
Les équipements sportifs................................................................................. 13
Les emplois et les formations dans le domaine du sport.................................. 14
L’accès aux pratiques sportives....................................................................... 15
L’accès aux personnes à mobilité réduite (PMR) ............................................. 17
Les préconisations...........................................................................................18
1)
2)
3)
4)
5)
6)
Participer à la prévention de la santé............................................................... 18
S’approprier les valeurs citoyennes et s’insérer socialement par le sport......... 18
Promouvoir l’image de l’Alsace par le sport ..................................................... 19
Soutenir et accompagner les sportifs de haut niveau....................................... 19
Compléter les équipements sportifs et optimiser leur utilisation ....................... 19
Professionnaliser l’encadrement sportif ........................................................... 20
Conclusion...............................................................................................................21
Annexe : le guide pratique sport et handicap / Alsace ........................................22
Remerciements........................................................................................................23
Contact .....................................................................................................................24
3
Introduction
A l’occasion de sa réunion de Bureau qui s’est tenue le 23 février 2010, le CÉSER-Alsace a décidé
d’engager un avis sur le développement des pratiques sportives c'est-à-dire de toutes les activités
physiques pratiquées individuellement ou collectivement avec un but de loisir, de compétition ou
d'hygiène de vie. Ceci intègre des activités artistiques comme la natation synchronisée ou le patinage
artistique.
Né dans la seconde moitié du XIXème siècle en Angleterre, le sport est une invention récente qui
pouvait alors se définir comme une forme de passe-temps destiné à préparer physiquement et
mentalement les jeunes des classes sociales aisées aux obstacles qu’ils ne manqueraient pas de
rencontrer.
Au début du XXème siècle, cette perception du sport avait déjà évolué avec notamment l’approche de
Pierre de Coubertin qui considérait que « le sport reposait sur une curieuse et féconde combinaison
d’égalité et d’inégalités qui portaient en germe les principes de base et de départ à tout démocratisme
raisonnable ».
On observe que le processus de démocratisation a effectivement démarré durant la période d’entredeux-guerres pour aboutir finalement en Europe occidentale dans les années soixante. Cette
démocratisation a eu pour effet d’élargir le périmètre de ce qu’on appelle « le sport ».
Ainsi, la charte internationale de l’éducation physique et du sport de l’UNESCO précise :
« Au niveau de l’individu, l’éducation physique et le sport contribuent à la préservation et à
l’amélioration de la santé et à une saine occupation des loisirs et permettent à l’être humain de mieux
résister aux inconvénients de la vie moderne.
Au niveau de la communauté, ils enrichissent les rapports sociaux et développent l’esprit du fairplay, qui, au-delà du sport lui-même est indispensable à la vie en société. »
Il apparait aujourd’hui clairement que la pratique sportive participe au développement personnel. Elle
enseigne le travail en équipe, le respect des règles et le sens de l’effort. Elle aide à prendre confiance
en soi et permet par ses propres vertus d’ouvrir de nouvelles portes.
Aujourd’hui, 53% des Français estiment qu’ils pratiquent régulièrement une activité sportive. Il
convient toutefois de souligner que seul un tiers d’entre eux sont licenciés et pratiquent dans un cadre
institutionnel. Parmi les licenciés, deux tiers sont des hommes et 50% ont moins de 20 ans.
Si le sport reste attaché à la recherche de la performance, il ne faut pas négliger les pratiques
sportives qui ne sont pas nécessairement affiliées à des fédérations qui représentent deux tiers des
pratiquants. Ces activités, très variées, s’organisent entre amis, en famille ou dans les quartiers
urbains sur les « city stades ». Elles ont pour finalité l’entretien de la forme physique et la création de
lien social par la convivialité qu’elles suscitent.
Dans le cadre des pratiques sportives organisées, on dénombrait en Alsace, en 2008, 451 000
1
licenciés utilisant les structures de 4700 clubs sportifs .
Le comité régional olympique (CROSA) regroupe les disciplines représentées par 74 ligues dont 28
disciplines olympiques. Le nombre de pratiquants des fédérations affinitaires (Avant-garde du Rhin et
Fédération sportive et gymnique du travail) et du sport corporatif se maintient, alors que les
fédérations non olympiques et celles proposant des activités d’entretien physique se développent. On
observe également une progression de l’offre d’activités sportives proposées par le secteur privé
marchand.
Au-delà des résultats obtenus sur les terrains et dans les salles, le sport est aussi un élément
essentiel de la vie économique et sociale de la région. Il participe activement, à travers tout le
territoire, à l’animation des communes et quartiers, à la création d’espaces de convivialité, d’éducation
et de socialisation. Il catalyse aujourd’hui de nombreux enjeux de société, des enjeux civiques,
économiques, de santé et d’image.
1
Source : Ministère des Sports
4
Sur tous ces sujets, le maintien et développement de la pratique sportive participent aux réponses que
donne notre société à des défis tels que l’égalité des chances et la cohésion sociale, l’éducation à la
citoyenneté et la lutte contre les maladies contemporaines comme l’obésité.
En revanche, pour être à même de jouer pleinement leur rôle, les pratiques sportives réclament des
engagements et des moyens importants. Leur développement pose donc la question des finalités et
des ressources qu’on lui attribue. L’importance du rôle de l’Etat dans le cadre du financement est
évidente.
5
I)
Constats
A)
Les finalités
La pratique d’une activité sportive peut avoir de nombreuses finalités dont celle de la performance, qui
s’exprime notamment dans le sport de haut niveau, ou encore celle de l’entretien physique et de la
santé.
A l’échelle de l’Alsace, ces activités sportives jouent un rôle essentiel dans la vitalité des territoires, et
notamment par les fonctions éducatives et économiques qu’elles exercent.
1)
Le sport de haut niveau
La compétition et le sport de haut niveau constituent des enjeux majeurs du sport en Alsace. La
densité de pratiquants a permis, en Alsace, l’éclosion de talents prestigieux issus des ligues et des
centres de formation.
Dans ce contexte, une attention toute particulière est consacrée à la détection, à la formation et au
soutien des sportifs de haut niveau.
a)
La primo-détection
La primo-détection des potentiels se fait essentiellement dans les lieux de pratiques sportives, c'est-àdire dans les établissements scolaires ou les clubs sportifs.
Le sport de haut niveau et les pratiques sportives en club sont complémentaires : plus le nombre de
pratiquants à la base est large, plus il y a de chances de détecter des talents. Il est donc nécessaire
de structurer les pratiques sportives de telle manière que chaque participant puisse aller au
« dépassement de soi » et atteindre son meilleur niveau.
A cette fin, les ligues organisent des compétitions pour repérer les potentiels au niveau local,
départemental et régional. Des regroupements réguliers et de proximité permettent également
d’accompagner les jeunes qui réalisent les meilleures performances sportives. Certaine ligues
proposent aux jeunes talents détectés des séances de perfectionnement dans des centres
d’entraînement.
Au sein des établissements scolaires, l’Education Physique et Sportive (EPS) s’est donnée pour
objectif l’acquisition et le développement des capacités physiques des élèves. Ceux-ci sont amenés à
« réaliser des performances mesurées dans le temps et l’espace » et à « développer le goût de
l’effort, la persévérance et le dépassement de soi dans le respect des différences de culture, de
2
genre, de potentialités ». Les activités proposées en EPS permettent donc de détecter le potentiel de
certains élèves, notamment dans des disciplines comme l’athlétisme.
Par ailleurs, les établissements scolaires peuvent mettre en place des activités spécifiques validées
par l’inspection académique. Ainsi sont enseignés dans l’académie de Strasbourg : le tir à l’arc, le
3
canoë-kayak, le ski alpin, le patinage artistique, le base-ball et l’ultimate , en plus de la liste nationale.
2
3
Bulletin officiel spécial n° 4 du 29 avril 2010
Ultimate ou ultime passe : sport collectif utilisant un disque volant opposant deux équipes de sept joueurs.
6
L’éducation nationale met aussi en place des sections sportives qui donnent aux jeunes la possibilité
d'atteindre un haut niveau de pratique tout en poursuivant leurs études normalement.
Ces sections sont classées en trois niveaux :
celles de niveau 1 sont ouvertes à tous les élèves souhaitant pratiquer une activité sportive en
plus des heures obligatoires ;
celles de niveau 2 sont mises en place dans le cadre d’un partenariat avec le mouvement
sportif et permettent aux élèves de perfectionner leur niveau de pratique ;
celles de niveau 3 sont l’antichambre du haut niveau. Le partenariat avec les fédérations et
les directions « Jeunesse et sports » est renforcé.
Des aménagements au niveau des programmes peuvent être proposés. Ainsi, un lycée prépare
ère
quinze jeunes sportifs au baccalauréat en répartissant le programme de 1 et terminale sur trois ans.
L’éducation nationale organise la territorialisation des sections sportives en veillant à offrir des
formations les plus ouvertes et accessibles en fonction des structures présentes sur une zone
géographique donnée.
Par ailleurs, les activités proposées par l’UNSS permettent aussi la détection de talents. Un récent
triple champion d’Europe d’athlétisme a été repéré lors de courses organisées par l’UNSS sur un
parking !
b)
Le soutien aux sportifs de haut niveau
Le ministère des sports publie une liste désignant les sportifs constituant les équipes de France ou
susceptibles de les rejoindre. En Alsace, 450 athlètes dont 68% originaires de la région, sont
reconnus comme des sportifs de haut niveau.
L’inscription sur cette liste permet notamment d’accéder à une convention d’insertion professionnelle
qui prévoit des aménagements des horaires de travail afin de les rendre compatibles avec les
entraînements et les compétitions. L’entreprise bénéficie par ailleurs d’allègement des charges
sociales et d’une aide de l’Etat.
Outre le soutien de l’Etat, la Région décide d’attribuer des aides en fonction de critères définis en
concertation avec le CROSA. Les ligues contractualisent avec la Région.
La récente mise en place du parcours d’excellence sportive pourrait conduire à la réduction du
nombre de jeunes inscrits dans la filière « Haut niveau ».
Depuis peu, la fondation AGISPORT apporte également un soutien aux sportifs de haut niveau,
notamment dans le cadre de leur reconversion professionnelle.
Des ligues aident les sportifs de haut niveau sous forme de bourses pour financer les entrainements
et les stages.
c)
Les Pôles France et Espoirs4
L’éducation nationale intervient aussi pour faciliter la scolarisation des sportifs de haut niveau. Ainsi, la
préparation des sportifs de haut niveau s’effectue dans le cadre de parcours d’excellence qui
s’appuient sur les structures permanentes d’entrainement que sont les pôles France et Espoirs.
Les pôles France et Espoirs travaillent avec les établissements scolaires d’appui pour aménager les
emplois de temps et mettre en place un soutien scolaire spécifique. En Alsace, le rectorat attribue
ainsi 1800 H par an au CREPS pour organiser ce soutien.
En Alsace, on récence 5 pôles France et 12 pôles Espoirs.
4
Pôles France : badminton, judo, plongeon, natation, tir. Pôles Espoirs : athlétisme, badminton, basket, gymnastique rythmique,
handball féminin et masculin, judo, volley féminin et masculin, natation synchronisée, tennis de table, tennis.
7
Le CREPS met en place l’accompagnement sportif, scolaire, médical et socioprofessionnel. Il assure
l’hébergement de 70 athlètes. L’antenne de Mulhouse du CREPS, réalisée grâce à une collaboration
avec le Conseil général du Haut-Rhin et le mouvement sportif, accueille notamment le pôle France de
natation.
En amont des pôles Espoirs, les fédérations mettent en place des centres régionaux permettant de
détecter les jeunes susceptibles d’intégrer ces pôles. A titre d’exemple, on peut citer les deux centres
régionaux de handball ou le centre régional de canoë-kayak. Ce sont des structures différentes des
ère
centres de formation des clubs évoluant dans les championnats de France de 1 division.
2)
La prévention santé
Avec un taux de mortalité dû aux maladies cardiovasculaires supérieur de 20% à la moyenne
nationale, la population alsacienne présente une espérance de vie inférieure à la moyenne nationale.
Une étude internationale coordonnée par l’Organisation mondiale de la santé et baptisée MONICA
(Monitoring of trends and determinants of Cardiovascular diseases) a démontré l’effet des mesures de
prévention sur la baisse des maladies cardiovasculaires.
L’étude met en évidence le fait que les régions dont la mortalité cardiaque est faible se caractérisent
par une forte sensibilisation de la population aux comportements de prévention. Elle concerne
essentiellement la lutte contre le surpoids et l’obésité par des changements des habitudes
alimentaires et l’encouragement aux pratiques sportives.
De nombreuses activités sportives orientées ou non vers la compétition mises en place par des ligues,
les clubs, des associations, des collectivités et l’éducation nationale concourent à répondre à ce
besoin de santé publique. Elles conduisent à des dispositifs destinés aux adultes ou aux élèves.
a)
Dispositifs tournés vers les adultes
Il existe en Alsace de nombreuses initiatives qui ont pour objectif d’inciter le plus large public à
pratiquer une activité physique et sportive.
8
Les ligues créent des commissions « loisirs ». Elles mettent en place des compétitions très
proches du loisir comme les championnats pour les plus de 45 ans. Elles suivent aussi les
joueurs qui s’adonnent à leur sport favori et qui ne souhaitent pas, pour autant, participer à
des compétitions organisées.
De multiples initiatives sportives se développent en entreprise, le plus souvent au travers des
comités d’entreprise.
Les universités offrent un large panel de pratiques sportives aux étudiants et aux personnels.
Les médias font la promotion des activités physiques (ex : ½ heure de marche par jour).
Des collectivités (Ville de Strasbourg, Conseils généraux) soutiennent des actions « Bouger
au quotidien », notamment pour lutter contre l’isolement des personnes âgées ou pour lutter
contre la sédentarité et l’obésité. La mutualité et la Ville de Saverne ont organisé deux
journées « sport et santé » ouvertes à tous les publics avec le concours de la fédération
française « Education Physique Monde Moderne ».
La fédération de gymnastique développe une offre vers les seniors. L’importance de l’activité
physique adaptée pour la prévention de la perte d’autonomie des seniors a été démontrée.
Les associations ayant pris la mesure de la demande d’entretien physique proposent des
pratiques sportives hors du cadre contraint qu’impose la compétition.
La validation d’une licence nécessite un certificat médical attestant de non-contre-indication
de la pratique sportive envisagée. Ce contrôle relève de la prévention, surtout lorsqu’il
s’effectue au bénéfice de seniors qui souhaitent s’adonner à une activité de maintien en
forme.
Pour renforcer ce contrôle, le CROSA envisage de créer un réseau de professionnels de
santé qui constitueraient une ressource d’interventions permanentes.
b)
Dispositifs tournés vers les jeunes
Pour l’éducation nationale, la santé publique est l’un des enjeux majeurs de la pratique
sportive en milieu scolaire. L’enseignement de l’EPS dans le second degré a pour objectif de
donner de l’appétence aux élèves afin qu’ils poursuivent leurs pratiques sportives dans la vie
d’adulte.
L’acquisition de la compétence « l’élève responsable de sa vie physique » est intimement liée
à l’enjeu de santé publique. Des responsables de ligues constatent en effet que le taux
important de renouvellement des licenciés s’explique par un abandon des pratiques sportives
à l’adolescence.
L’aménagement des rythmes scolaires, en favorisant le renforcement de la coordination entre
l’enseignement de l’éducation physique et les activités proposées par les associations, peut
contribuer à faciliter la poursuite d’activités physiques et sportives.
La direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale pilote en Alsace
des projets comme « lutter contre la sédentarité des enfants et des adolescents » ou
« améliorer la proportion d’enfants et d’adolescents déclarant réaliser au moins 60 minutes
d’activité physique par jour au moins 5 jours par semaine (y compris le week-end) ».
Le programme « Bouge » développés par la mutualité française d’Alsace et le CROSA en
partenariat avec les Conseils généraux et l’éducation nationale, dans le cadre de l’UNSS
(Union Nationale des Sports Scolaires) encourage la pratique d’activités physiques.
Le CAAPS (Comportement alimentaire des adolescents: le Pari pour la Santé) : le CÉSER Alsace constate que le régime local d’assurance maladie pour près de 50%, la Région et les
Conseils généraux pour 9 % apportent un soutien aux 215 établissements de l’académie qui
se sont engagés dans les projets CAAPS.
L’objectif de ce dispositif est de promouvoir une alimentation saine accompagnée d’activités
physiques pour prévenir les maladies cardiovasculaires.
L’ICAPS (Intervention auprès des Collégiens centrés sur l’Activité Physique et la Sédentarité)
: des activités physiques intégrées dans la vie quotidienne (pédibus, jeux pendant les
récréations) ont été proposées à des élèves de six collèges pendant quatre ans. Les résultats
ont démontré que ces élèves s’engageaient davantage dans les pratiques sportives
organisées d’une part, que le surpoids était moins présent que chez les élèves des autres
collèges d’autre part.
A noter toutefois que le sport, s’il est généralement considéré comme un facteur de bonne santé, peut
aussi être à l’origine de certaines pathologies, d’addictions voire de dopage.
Ceci donne lieu à des campagnes d’information et de prévention en direction du grand public afin de
le sensibiliser aux risques inhérents à certaines pratiques et limiter ainsi les accidents.
9
3)
L’éducation à la citoyenneté
Le sport constitue une voie privilégiée d’ouverture de chacun au monde extérieur et notamment pour
les jeunes qui peuvent découvrir grâce à la pratique sportive d’autres horizons et y trouver un moyen
d’épanouissement de leur personnalité.
a)
Citoyenneté et activité sportive
L’activité sportive, y compris la compétition, a toute sa place dans le projet éducatif global. A cet
égard, les références que constituent les sportifs de haut niveau dans les représentations des jeunes
et des adolescents peuvent participer à la construction de leur personnalité et les amener aux activités
sportives.
Celles-ci sont notamment un outil d’éducation à la citoyenneté dans la mesure où, à l’image du code
moral des sports de combat, la pratique sportive incarne les valeurs de courage, de contrôle de soi,
de sincérité, d’amitié, d’honneur et de respect.
Les éducateurs sportifs travaillent sur ces valeurs à tous les niveaux de pratique. L’objectif majeur de
l’EPS en milieu scolaire « former un citoyen lucide, cultivé, autonome physiquement et socialement
éduqué » renforce l’action du tissu sportif associatif.
b)
L’éducation par le sport
Le sport participe de façon très significative et dans la proximité à l’intégration et l’éducation des
jeunes. Il constitue par là même un intéressant outil pour tous les acteurs impliqués dans la vie de la
ville. Il convient à ce titre d’être attentif au fait que les compétitions sportives ne doivent servir des
communautarismes ou donner lieu à l’expression de violences.
On relève de nombreuses initiatives telles que :
L’agence de l’éducation par le sport créée en 1996 est une organisation qui a pour mission de
favoriser et de développer l’insertion par le sport des personnes fragilisées. De nombreuses
fédérations sportives et des collectivités territoriales, dont cinq conseils régionaux, ont établi
des partenariats avec elle.
L’association « Unis vers le sport », relais régional de l’agence de l’éducation par le sport, est
soutenue par la Ville de Strasbourg, le Conseil général du Bas-Rhin et la Région. Elle a pour
objet de mener des actions d’insertion sociale et professionnelle dans les quartiers en
difficulté et de lutter contre les violences et les incivilités. Elle utilise le sport comme levier et
source de motivation auprès des jeunes en situation de décrochage scolaire. Outre
l’encouragement aux pratiques sportives, leur programme a également pour objectif
l’amélioration des résultats scolaires ainsi que la transmission de valeurs citoyennes.
L’entreprise ADIDAS participe à ce programme, non seulement sous forme d’aides
financières, mais aussi par des interventions de collaborateurs volontaires qui apportent leurs
compétences.
En partenariat avec « Unis vers le sport » , une association propose la pratique de sports de
combat exclusivement réservée à des femmes, issues notamment de la diversité. Ces
séances favorisent les échanges et le respect des valeurs citoyennes.
10
c)
Les autres dispositifs
Les réseaux d’éducation prioritaires : l’accompagnement éducatif des élèves
établissements situés en zone prioritaire passe nécessairement par le volet sportif.
La double licence pour les personnes à mobilité réduite (PMR) : en favorisant les échanges
valide-handicapé, on favorise le développement du sens de la responsabilité et du respect
mutuel.
Le partenariat clubs - éducation nationale : le code moral des sports de combat est présenté
par des éducateurs sportifs aux élèves de collège dans le cadre des horaires d’enseignement.
Il est à noter que ces éducateurs participent aux conseils de classe.
Le guide pour les parents des jeunes joueurs : élaboré par les fédérations de sports collectifs,
il rappelle les valeurs de respect de l’adversaire, de l’arbitre et des équipements.
Les rencontres au niveau transfrontalier organisées par certaines ligues favorisent des
échanges avec « l’Autre ».
des
Partout sur notre territoire, qu’il s’agisse des quartiers urbains ou les villages de campagne,
les clubs sportifs sont présents et jouent un rôle d’animation, de dynamisation et
d’organisation du territoire. A travers leur action, et en particulier celle à destination de la
jeunesse, ils constituent une ressource essentielle au développement culturel et social de
notre territoire.
4)
La contribution du sport au développement économique
L’importance économique du sport n’échappe à personne. Qu’il s’agisse des investissements en
infrastructure qu’elle engendre, des équipements qu’elle suscite ou des métiers auxquels elle conduit,
la pratique sportive à un impact évident dans l’économie et l’emploi en Alsace.
Le ministère de la santé et des sports estimait dans une publication récente que la dépense sportive
en France a atteint en 2007 près de 33 milliards d’euros, dont les principaux contributeurs sont les
ménages (50%) et les acteurs publics (40%).
Les collectivités, et notamment les communes, jouent un rôle majeur en réalisant les 2/3 des
dépenses sportives publiques.
Ainsi, une ville comme Strasbourg a réservé 15 millions d’euros pour sa politique sportive, la Région
4,1 millions, le Conseil général du Bas-Rhin y consacre 14 millions et le Conseil général du Haut-Rhin
7 millions.
Dans la même étude, on évalue à 208 000, le nombre de personnes ayant un emploi dans le secteur
sportif à l’échelle nationale. En Alsace, ce sont plus de 6 500 personnes qui sont employées dans le
secteur sportif marchand et non marchand.
A titre d’illustrations, le football génère à lui seul en Alsace :
- 6 millions de CA pour les restaurateurs ;
- 10 millions d’euros aux magasins de textile ;
- 160 millions de Km de déplacements pour les compétitions, entrainements et publics, soit
autour de 7 millions de TIPP ;
- 57 millions d’investissements pour les équipements sportifs.
La pratique du golf amène 4250 passages de touristes en Alsace chaque année.
Les associations sportives organisent chaque année autour de 10 000 manifestations qui induisent
des activités économiques.
11
Les collectivités utilisent l’image dynamique du sport pour faire leur promotion. Un indicateur probant
est le nombre de fois où le nom d’une ville est cité dans les médias au titre de la participation d’un
club au niveau le plus élevé du championnat de France ou d’un athlète de haut niveau pour ses
performances. Cette image dynamique contribue à l’attractivité économique du territoire. Le sport de
haut niveau est incontestablement une vitrine pour une région.
La participation de sportifs de haut niveau à des compétitions nationales ou internationales constitue
un moteur pour l’activité économique.
De plus, ces manifestations sont aussi des opportunités pour établir des relations au niveau
international.
La Région, en concertation avec le CROSA, attribue des aides aux manifestations exceptionnelles.
B)
Les moyens
Les moyens consacrés à la pratique sportive conditionnent de nombreuses initiatives.
Dans ce domaine, l’action des collectivités en matière de politique sportive s’est inscrite dans le cadre
de « la clause de compétences générales » du Code Général des Collectivités Territoriales.
En Alsace, les communes constituent le premier financeur public des équipements sportifs et ce
devant l’Etat, la Région et les Départements. Elles jouent donc un rôle essentiel aussi bien dans la
mise en place des politiques sportives que dans la construction et la rénovation d’équipements
sportifs.
Le rôle de l’Etat se trouve quant à lui défini dans le code du sport, qui précise notamment que :
L’Etat assure ou contrôle, en liaison avec toutes les parties intéressées, l'organisation des
formations conduisant aux différentes professions des activités physiques et sportives et la
délivrance des diplômes correspondants.
L'Etat exerce la tutelle sur les fédérations sportives, y compris sur les fédérations
délégataires.
La loi du 25 juin 1999 et le décret du 18 avril 2002 prévoient par ailleurs que l'Etat devrait
élaborer un schéma de services collectifs du sport, qui définit ses objectifs pour
développer l'accès aux services, aux équipements, aux espaces, sites et itinéraires relatifs
aux pratiques sportives sur l'ensemble du territoire national.
Ce schéma identifie des territoires d'intervention prioritaire et évalue l'ensemble des moyens
nécessaires en prenant en compte l'évolution des pratiques et les besoins en formation.
Il coordonne l'implantation des pôles sportifs d’excellence, à vocation nationale ou internationale, et
guide la mise en place des services et équipements structurants. Il offre aussi un cadre de référence
pour une meilleure utilisation des moyens publics et des équipements sportifs.
En Alsace, la commission territoriale du Centre National de Développement du Sport (CNDS),
associant l’Etat et le CROSA, constitue un acteur important dans les choix de financement des
activités sportives.
12
1)
Les équipements sportifs
La pratique d’une activité physique et sportive peut se faire presque partout, dans des lieux aménagés
ou non.
Toutefois certaines pratiques réclament des équipements spécifiques, qu’il est utile de pouvoir
recenser et qualifier. Ceci permet de mesurer localement l’offre de services sportifs, et de la mettre en
perspective avec la demande de pratiquants potentiels.
a)
Le recensement des équipements
Les états généraux du sport organisés par le ministère de la jeunesse et des sports en 2002, avec la
participation du mouvement sportif, ont conduit à la mise en place d’une méthodologie de
recensement des équipements sportifs. L’objectif de cet outil est d’apporter une aide à la décision aux
collectivités dans le cadre de l’élaboration d’une politique sportive territoriale.
La moyenne des équipements sportifs au niveau national s’établit à 54,1 ES (équipements sportifs)
pour 10000 habitants. En Alsace la moyenne s’établit à 43,2 ES, ce qui confirme le déficit des ES
généralement relevé.
b)
Le financement des équipements
Le CNDS dispose au niveau national d’un budget d’environ 80 millions d’euros pour aider au
financement des équipements sportifs. Ce budget est réparti entre l’ensemble des régions françaises.
Les demandes d’aides peuvent s’adresser au CNDS national ou à la commission territoriale, selon le
niveau d’investissement effectué.
En Alsace, cette commission dispose d’un budget annuel d’approximativement 400 000 euros et
examine avec le mouvement sportif une douzaine de projets par an.
A titre d’illustration, on note que de nombreuses demandes émanent des clubs de football qui
demandent des subventions aux collectivités pour la mise à disposition de terrains synthétiques. Les
économies d’entretien par rapport aux terrains en herbe sont en effet conséquentes et peuvent être
estimées à 75% du budget consacré à l’entretien. Les terrains synthétiques permettent de plus de
répondre aux nouvelles pratiques de football ou d’être utilisées par d’autres disciplines.
Bien d’autres demandes sont examinées chaque année comme par exemple celle de la ligue de judo
qui sollicite une aide pour construire un local destiné à stocker l’équivalent de deux tatamis.
Les collectivités sont toutes impliquées dans les investissements pour les équipements sportifs.
Aujourd’hui, le CROSA émet des avis sur les projets où la Région Alsace est concernée.
c)
Les équipements scolaires
Sur les 75 lycées publics de la région, une trentaine seulement bénéficie d’installations sportives. Le
déficit en installations intra-muros est donc important dans bon nombre d’établissements.
De plus, peu d’équipements sportifs sont prévus dans les programmes de rénovations ou de
constructions.
13
Cette situation entraine un important recours aux installations sportives extra-muros qui engendre des
coûts des locations élevés. Les services de l’éducation nationale constatent notamment un manque
d’installations dans les grands centres urbains et une surcharge sur certains créneaux horaires.
Les conséquences sur la qualité de l’enseignement sont évidentes :
-
les temps de déplacements des élèves pour se rendre sur les différents lieux réduisent la
durée de l’activité physique et sportive,
-
des établissements n’ont pas accès à certaines pratiques comme la natation,
-
l’utilisation simultanée d’une même installation entraine des problèmes de vestiaires (vols,
promiscuité),
-
la présence simultanée de plusieurs classes dans certains gymnases suscite des nuisances
qui peuvent se traduire par des effets sur la santé des élèves et des enseignants.
Le besoin d’installations sportives devient encore plus criant dans le premier degré et les problèmes
rencontrés par les maîtres sont identiques à ceux des enseignants d’EPS du second degré.
Par ailleurs, des problèmes émergent quand l’accès hors temps scolaire nécessite un passage dans
l’établissement.
Pour remédier à cette difficulté, l’aménagement de double accès est souhaitable dans les
constructions nouvelles et les rénovations.
Il convient de noter la situation actuelle de l’académie de Strasbourg dont le déficit d’équipements
sportifs est patent.
2)
Les emplois et les formations dans le domaine du sport
a)
Les perspectives d’emplois en région
5
6 781 salariés sont employés dans les associations sportives alsaciennes , .Environ 2 000 de ces
emplois sont des emplois d’éducateur sportif ayant une qualification de niveau IV.
Les possibilités d’emplois d’éducateurs restent nombreuses. Le CROSA a recensé 200 offres
d’emplois sportifs par an. Mais les emplois créés sont souvent des emplois à temps partiel et
précaires en raison de l’incertitude des financements.
Un tiers des emplois supplémentaires créé dans la fonction publique territoriale concerne les activités
sportives.
Les grands clubs contribuent à la professionnalisation des emplois sportifs. Le bénévolat reste
indispensable dans les plus petits clubs.
b)
La formation des éducateurs et dirigeants sportifs
En Alsace, la formation des éducateurs et dirigeants sportifs intervient au travers :
5
du CFA des métiers du sport et de l’animation qui a été créé en 2007 par la convention
entre la Région, le CROSA et le CRAJEP. Soutenu par les services de l’Etat, il forme les
éducateurs sportifs qui assureront leurs services dans les différentes ligues. Le CFA assure la
préparation à huit Brevets d’Etat Jeunesse, Education Populaire et Sports (BEJEPS) et
compte 105 apprentis en formation en 2010/2011.
Source : DRJSCE (Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale)
14
de la faculté STAPS qui forme, outre les professeurs d’EPS, des éducateurs sportifs
spécialisés en formation initiale ou par la voie de l’apprentissage dans les domaines des
métiers de la remise en forme, des activités physiques pour seniors et des activités physiques
adaptées.
du CREPS qui intervient dans le cadre de la formation commune aux Brevets d’Etat
d’éducateur sportif et assure la préparation à quatre BEJEPS et à trois Diplôme d’Etat
Jeunesse, Education Populaire et Sports (Tennis, Volley-ball et Badminton).
du mouvement sportif qui organise des stages de formation pour les dirigeants des clubs.
Ces formations ont pour objectif de renforcer les compétences des dirigeants. Elles doivent
notamment servir à lever les appréhensions liées à l’embauche d’un éducateur sportif. Un
accompagnement est en principe proposé à ces employeurs potentiels.
c) Les bénévoles
L’engagement spontané et dans la durée des bénévoles est globalement en régression et leur
renouvellement est un sujet d’inquiétude.
Il convient cependant de distinguer les bénévoles qui se rendent disponibles pour prendre en charge
des activités au niveau opérationnel parfois ponctuellement et ceux qui s’engagent dans la durée en
assumant des responsabilités. Il reste relativement aisé de solliciter des services de bénévoles
occasionnels.
Toutefois, pour ancrer l’engagement des bénévoles, il faut faire avancer des sujets comme la
formation, la responsabilité juridique ou encore les modes de défraiement de ces personnes qui
consacrent de leur temps et de leurs moyens aux autres.
Les bénévoles qui s’engagent dans la durée ont besoin d’une reconnaissance institutionnelle de leurs
initiatives et contributions.
L’engagement bénévole mériterait d’être mieux formalisé afin de faciliter les échanges d’expériences,
la reconnaissance des efforts consentis et la préparation des dirigeants associatifs.
Certaines initiatives ont déjà été prises. Elles mériteraient d’être renforcées.
3)
L’accès aux pratiques sportives
a)
Les aides financières
Il existe de profondes inégalités dans l’accès aux pratiques sportives ou physiques. Seulement 30%
des classes populaires pratiquent une activité sportive contre 60% pour les classes sociales plus
aisées.
La zone géographique est également discriminante : 10% des habitants des ZUS possèdent une
licence contre 18% en moyenne au niveau national. Les filles résidant en ZUS semblent cumuler les
handicaps, les freins culturels se rajoutant aux freins économiques.
Les collectivités ont mis en place des initiatives pour réduire ces disparités. Elles accordent en
particulier des aides pour le financement des licences. Elles soutiennent aussi par des aides diverses
les associations, et notamment les petits clubs.
15
b)
Le développement d’une offre de proximité
Le développement de la pratique sportive nécessite la mise en place d’une offre adaptée, et ce
notamment en matière de proximité avec la population. Un parallèle peut être fait avec l’implantation
des collèges qui répond clairement à un besoin de proximité avec les enfants.
De fait, la zone de recrutement d’un collège constitue un espace géographique pertinent pour
développer une offre de pratiques sportives diverses et variées.
Cela nécessite toutefois une réflexion sur les équipements à réaliser sur un tel espace.
Le ministère de la jeunesse et sports a mis au point un outil qui permet aujourd’hui de recenser les
équipements sportifs d’une zone géographique sélectionnée. Il présente, de ce fait, un intérêt évident
pour les décideurs publics.
Il faut mentionner le rôle des « contrats de ville », qui matérialisent un partenariat entre l’Etat, les
collectivités et leurs partenaires. Certains de ces contrats font une place importante à la pratique
sportive. C’est le cas du contrat « Ville de Strasbourg-Etat » qui comporte un volet « Développement
du sport en banlieue ». Le travail qui a été fait à cette occasion permet une utilisation juste par tous
des installations sportives non gérées par une association.
Le développement d’une offre de proximité passe aussi par des initiatives telles que les « city
stades ». On observe que ces équipements favorisent les adhésions dans les clubs de jeunes issus
des quartiers urbains sensibles.
Toutefois, le développement d’une offre de proximité peut s’appuyer sur d’autres ressorts que la seule
initiative publique.
Elle peut naitre d’acteurs privés comme les entreprises dont certaines sont très engagées à travers le
soutien apporté à des infrastructures, équipements ou encore au travers du recrutement d'athlètes de
haut niveau.
Des associations peuvent jouer des rôles actifs dans la promotion de cette offre de proximité. A titre
d’illustration, une association fait la promotion des sports de combat en s’appuyant sur un réseau de
femmes issues de quartiers sensibles.
On observe aussi que la mise en place d’équipements au profit des personnes âgées augmente,
surtout dans les maisons de retraite, et ce notamment pour lutter contre l’isolement.
c) La découverte de pratiques
La découverte de pratiques est encouragée par de nombreux acteurs. Ainsi, en Alsace, c’est le cas
du Conseil général du Haut-Rhin qui subventionne ce type d’activités (ex : les stages de voile).
De leur coté, les ligues organisent des journées de découverte de leur discipline en allant notamment
vers les publics fragilisés. Les initiatives sont multiples.
On peut citer l’opération « 100 ceintures noires en judo », l’initiation à la pratique du golf pour les
élèves du collège Truffaut, la découverte du tennis dans le cadre de l’accompagnement éducatif des
réseaux d’éducation prioritaire.
La découverte des pratiques intervient aussi dans le cadre des classes vertes ou à l’occasion des
journées de l’UNSS qui amènent des élèves à découvrir leur potentiel en athlétisme.
16
4)
L’accès aux personnes à mobilité réduite (PMR)
Les personnes à mobilité réduite se heurtent à plusieurs obstacles dans leur pratique sportive :
-
l’accès aux installations sportives n’est pas toujours adapté ;
-
la fédération « Handisport » et celle du « Sport adapté » éprouvent parfois des difficultés à
obtenir des créneaux horaires pour utiliser les installations sportives ;
-
la double licence est parfois requise pour la pratique sportive des personnes à mobilité
réduite, ce qui représente pour ces personnes, un surcoût d’accès au sport.
Concernant les jeunes, il faut noter l’attention portée par l’éducation nationale dans l’intégration des
élèves handicapés dans les cours d’EPS.
Au coté de la pratique sportive, ils peuvent être amenés à prendre en charge l’arbitrage ou la mesure
de performances.
Depuis 2003, les compétences de l’éducation nationale ont été transférées aux maisons
départementales des personnes Handicapées (MDPH). Celles-ci décident de la nécessité ou non de
mettre à disposition des auxiliaires de vie (AVS) qui peuvent aider à la pratique sportive.
On peut noter que l’académie de Strasbourg travaille avec Pôle emploi pour former des personnels à
la fonction d’AVS, et cela dans le but de réduire les délais entre la décision des MDPH et la mise à
disposition d’un AVS.
Le CÉSER-Alsace relève que l’Etat, par le CNDS, investit pour faciliter l’accès aux pratiques sportives
6
des PMR .
6
Annexe 1 : Handiguide
17
II)
Les préconisations
1)
Participer à la prévention de la santé
Dans le cadre de sa politique « jeunesse », la Région pourrait encourager les jeunes à poursuivre
une pratique sportive à partir de l’adolescence en s’appuyant sur l’expérience ICAPS (Intervention
auprès des collégiens centrée sur l'activité physique et la sédentarité) et en renforçant son soutien au
dispositif CAAPS (Comportements Alimentaires des Adolescents).
Pour favoriser la poursuite de pratiques sportives par les adolescents les ligues prennent des
initiatives comme celle de regrouper régulièrement des capitaines d’équipes de jeunes.
On pourrait, de plus, souhaiter qu’en contrepartie des aides qui leur sont allouées, les sportifs de haut
niveau assurent un parrainage de jeunes.
Par ailleurs le CÉSER-Alsace propose que le sport soit pris en compte dans le cadre du projet de
création d’un conseil régional de la jeunesse.
Enfin, le CÉSER-Alsace encourage toutes les associations sportives, qu’elles soient ou non affiliées
aux fédérations olympiques, à poursuivre leur réflexion sur l’élaboration d’une offre non orientée vers
la compétition en faveur de tous les publics, et notamment des seniors, pour réduire les risques de
maladies cardiovasculaires et de perte d’autonomie.
2)
S’approprier les valeurs citoyennes et s’insérer socialement par le
sport
Le CÉSER-Alsace relève que l’éducation physique et sportive est un moyen d’acquisition des savoirs
fondamentaux et de compétences professionnelles.
Le CÉSER-Alsace propose qu’une réflexion, et le cas échéant une expérimentation, soit menée sur le
rôle que pourraient jouer les activités physiques et sportives dans l’acquisition des savoirs de base
des jeunes demandeurs d’emploi. Ainsi, des séances d’éducation physique pourraient être intégrées
dans les formations proposées par la Région, notamment dans le cadre des pré-qualifications.
Le CÉSER-Alsace encourage la Région à continuer à soutenir, en coordination avec les partenaires
publics et privés, les associations comme « Unis vers le sport » qui s’appuient sur le sport pour
conduire des actions d’éducation à la citoyenneté et recréer du lien social par le sport. Leur réussite
passe par la pérennisation des emplois d’éducateurs sportifs.
La mémoire étant un élément constitutif de la culture, le CÉSER-Alsace propose à la Région
d’impulser la création d’un espace d’exposition retraçant l’histoire et l’évolution du sport en Alsace. Ce
lieu aurait une mission d’éducation à la citoyenneté et à la santé. Certaines publications de ligues
peuvent être considérées comme des prémices de ce projet.
Le CÉSER-Alsace encourage la Région et le Rectorat à intégrer davantage d’activités sportives dans
le catalogue du « Mois de l’Autre », en portant une attention particulière au niveau transfrontalier et
aux actions mises en place par la fédération Handisport, contrainte d’utiliser les matériels des
particuliers lors de leurs interventions.
Le CÉSER-Alsace considère que la fédération Handisport mérite d’être soutenue pour l’acquisition de
matériels réservés aux interventions.
18
3)
Promouvoir l’image de l’Alsace par le sport
Le CÉSER-Alsace préconise la création d’une fondation au niveau régional qui aurait pour mission
d’accompagner des évènements médiatisés et de soutenir des sportifs de haut niveau. Cette initiative
permettrait au sponsoring et au mécénat régional de s’exprimer et de se développer.
Pour favoriser l'émergence de cette fondation, les acteurs pourraient s’inspirer de l'expérience acquise
par la fondation AGISPORT qui compte déjà 43 entreprises donatrices. Le projet de fondation pourrait
utilement se construire en lien avec l’université de Strasbourg, et notamment avec le laboratoire de
recherche de la faculté STAPS.
Le développement d‘activités sportives suffisamment médiatisées contribue à améliorer l’attractivité du
territoire. L’agence technique sportive d’Alsace (ATSA) gagnerait à être davantage connue et utilisée
pour la promotion des activités sportives.
4)
Soutenir et accompagner les sportifs de haut niveau
Le CÉSER-Alsace considère que, dans le cadre de l’aide aux sportifs de haut niveau, la priorité pour
la Région serait de soutenir les sportifs espoirs et en devenir. Un intérêt particulier pourrait être porté
à ceux qui se révèlent dans les compétitions régionales et qui intègrent souvent les centres régionaux
ainsi qu’aux élèves des sections sportives de niveau 3. Les sportifs pratiquant des disciplines non
connues pourraient également être soutenus.
Le CÉSER-Alsace propose qu’un critère social soit intégré aux dossiers des demandes d’aides par les
sportifs de haut niveau confirmés.
Le CÉSER-Alsace estime, par ailleurs, indispensable de sensibiliser les sportifs de haut niveau à leur
reconversion le plus tôt possible. Il serait opportun de les inciter à construire un projet professionnel
parallèlement à leur projet sportif, en s’appuyant notamment sur le bilan de compétences.
En contrepartie des soutiens qui leur sont accordés, une participation à des dispositifs de parrainage
de jeunes, notamment d’adolescents, pourrait leur être proposée.
La réflexion sur la territorialisation menée au niveau des sections sportives créées par l’éducation
nationale, pourrait amener une réflexion sur la territorialisation du tissu associatif. Le travail en
commun, la mutualisation, voire le regroupement de « petits » clubs peut favoriser l’émergence d’une
élite tout en maintenant la pratique de compétition locale ou de loisir.
Le CÉSER-Alsace recommande à la Région d’encourager cette approche de structuration territoriale
qui concerne aussi l’aménagement du territoire en termes d’équipements sportifs, de parcours
d’excellence et d’implantation des clubs d’excellence.
5)
Compléter les équipements sportifs et optimiser leur utilisation
Le CÉSER-Alsace considère que les politiques d’équipements sportifs devraient s’appuyer sur le
recensement des équipements sportifs réalisé par le ministère de la jeunesse et des sports pour
diversifier l’offre au niveau d’un territoire.
Pour définir les priorités, la coordination entre les collectivités territoriales, dont la Région, l’Etat et le
mouvement sportif mérite d’être renforcée.
19
Le CÉSER-Alsace estime aussi qu’une attention particulière doit être portée à :
a) la mutualisation des équipements scolaires, communaux, départementaux et régionaux
par l’aménagement de différents accès
En effet, on constate l’émergence de problèmes quand l’accès nécessite un passage dans
l’établissement scolaire. Pour remédier à cette difficulté, un double accès est souhaitable dans
les constructions et rénovations. Le partage des équipements sportifs peut aussi s’établir sur
la base de signature de conventions.
b) l'utilisation des équipements pour les personnes à mobilité réduite (PMR)
En effet il ne suffit pas d’aménager des accès physiques, il faut encore mettre à leur
disposition des créneaux horaires compatibles avec d’autres contraintes.
c) la mutualisation au niveau transfrontalier
Il s’agit notamment d’optimiser l’utilisation d’équipements spécifiques au niveau transfrontalier.
6)
Professionnaliser l’encadrement sportif
La Région détenant la compétence de la formation professionnelle, le CÉSER-Alsace propose de
favoriser :
a) la validation de l’expérience acquise par les bénévoles dans le domaine du management,
de l’organisation ou de la gestion financière.
Elle pourrait s’appuyer sur le carnet de vie du bénévole dont la mise en place a été
préconisée par le comité national olympique sportif ;
b) le rapprochement du CFA des métiers du sport et de l’animation avec l’assemblée
permanente des chambres des métiers pour mieux faire connaître les voies de formation
aux métiers du sport par l’apprentissage ;
c) le développement de l’offre de formation soit par de nouveaux diplômes de niveau IV, soit
par des formations de niveau III, en initiant des partenariats entre l’université de Strasbourg, la
faculté STAPS, le CFA des métiers du sport et le CREPS d’Alsace.
Le CÉSER-Alsace considère qu’outre les formations proposées par le mouvement sportif, il serait
opportun de créer une cellule de soutien permanente pour accompagner les dirigeants bénévoles,
confrontés à des dispositions législatives et règlementaires de plus en plus complexes.
Les différents publics pratiquant des activités sportives, que ce soit pour se préparer à la compétition
au niveau local ou au haut niveau, ou pour entretenir leur forme physique dans un souci de santé ou
pour s’insérer socialement, ont besoin d’un encadrement de qualité .
Il est important que les jeunes des petits clubs ou les seniors d’une petite commune qui souhaitent
pratiquer des activités physiques bénéficient des compétences d’un éducateur sportif diplômé.
Le CÉSER-Alsace encourage la Région à poursuivre son soutien à la formation des éducateurs
sportifs. Pour favoriser leur embauche par des « petits clubs », la création d’un groupement
d’employeurs au niveau régional serait à promouvoir.
20
Conclusion
Au moment où de nombreux acteurs se mobilisent pour le développement des pratiques sportives, la
question des ressources financières mobilisables apparaît comme décisive.
Or, dans un contexte de contrainte forte pesant sur les dépenses publiques, les moyens attribués au
sport interrogent.
Pour développer les pratiques sportives en Alsace en vue de favoriser :
- le bien être tout au long de la vie ;
- l’éducation à la citoyenneté ;
- l’éducation à la santé par les activités physiques ;
- l’émergence de sportifs de haut niveau ;
- la promotion de l’Alsace ;
il apparait aujourd’hui nécessaire de renforcer les articulations et mises en cohérence des initiatives
en faveur de la pratique sportive.
A un premier niveau, ceci pourrait se faire au sein de l’institution régionale. En effet, la mise en
place d’une politique sportive au sein du Conseil régional d’Alsace suppose l’implication de plusieurs
commissions : l’éducation pour les équipements scolaires, la formation professionnelle pour la
qualification des cadres techniques sportifs, la jeunesse pour l’éducation à la citoyenneté,
l’économie pour l’attractivité et la commission sport pour l’accompagnement des sportifs de haut
niveau. La mise en place d’une politique sportive transversale permettrait d’améliorer la
complémentarité des différents dispositifs et la lisibilité des efforts consentis par la Région. Elle
permettrait par ailleurs de mieux évaluer son impact sur le territoire.
A un second niveau toutes les collectivités sont concernées par la nécessaire coordination de
leurs actions. En effet, des décisions unilatérales d’une collectivité se répercutent sur les autres par
des financements subis empêchant la mise en place d’une politique fondée sur des choix prioritaires.
Cette coordination reste d’autant plus nécessaire que la loi du 17 novembre 2010 maintient la clause
de compétence générale pour le sport.
Enfin, à un troisième niveau, l’échange d’informations et la coordination entre les collectivités,
les services de l’Etat et le mouvement sportif pour déterminer la politique sportive en région
apparait indispensable. Dans ce contexte l’activité de recherche de la faculté STAPS pourrait être utile
à l’élaboration de cette politique.
Le sport constitue un élément incontournable de la vie sociale en Alsace. A cet égard, il mérite une
très grande attention de tous, et en particulier des responsables des politiques publiques, le sport
constituant un miroir de la vie sociale et un facteur de promotion.
21
Annexe : le guide pratique sport et handicap / Alsace
22
Remerciements
Le Conseil économique et social d’Alsace tient à remercier pour leur disponibilité, la contribution et
leur partage d’expériences l’ensemble des personnes qui ont participé à ses travaux.
Par ordre alphabétique :
ACENSI Jean-Philippe
Délégué général de l’agence pour l’éducation par le sport
ANTZ Emmanuel
Unis vers le sport
BECKER louis
Vice-président du Conseil général du Bas-Rhin
BRUNA Jean-Paul
Chef du département haut niveau
COCHEZ Didier
Directeur de la direction des lycées, conseil régional d’Alsace
DEBUCHY Valérie
Inspecteur d’académie
DESCHAMPS Eric
Entraineur pôle France judo féminin
DEPIL Patrick
Directeur régional GDF Suez, membre fondateur d’AGISPORT
ERB Gilles
Directeur de l’UFR, sciences et techniques des activités
physiques, université de Strasbourg
FONNE Michel
Inspecteur pédagogique régional, éducation physique et
sportive
GASPARINI William
Professeur des universités, UFR des sciences et techniques
des activités physiques, université de Strasbourg
HAAS BECKER Jean-Marc
Président du comité régional olympique et sportif d’Alsace
JACKY Erny
Directeur général de la ligue d’Alsace de football
JEAN Anne-Marie
AGISPORT
KLEIMANN Damien
Directeur régional de la jeunesse, des sports et de la cohésion
sociale (DRJSCS)
KLINKERT Brigitte
2
KOCHANOWSKI Jeanne
Médecin conseil technique auprès du recteur
LAIGLE Vincent
Responsable du pôle France badminton
LECLERCQ André
Vice-président du comité national olympique
MARI Sébastien
Professeur de sport, direction régionale de la jeunesse, des
sports et de la cohésion sociale (DRJSCS)
MESSNER Bernard
Président de la ligue de judo d’Alsace
MICHAUT Samuel
Chargé de suivi scolaire
OEHLER Serge
Adjoint au maire de Strasbourg en charge du sport
ème
vice-présidente du Conseil général du Haut-Rhin
23
ème
OMEYER Jean-Paul
Président de la 9
commission « sport et vie associative »
du Conseil régional d’Alsace
PALATINO Yvette
ASL Robertsau
PAUTHIER Daniel
Doyen des inspecteurs pédagogiques régionaux
PINCELOUP Philippe
Président de la ligue de golf d’Alsace
RICHARD Daniel
Directeur du CREPS d’Alsace
ROEGEL Martine
Médecin conseil auprès de la DRJSCS
SCHLATTER Philippe
Responsable du pôle Espoir handball masculin
SIMONIN Bernard
Directeur du CFA des métiers de l’animation et du sport
STANISIERE Jean-Marie
Président de la ligue de tennis d’Alsace
VANDAIS Philippe
Inspecteur jeunesse et sport, direction régionale de la
jeunesse, du sport et de la cohésion sociale (DRJSCS)
WOLF Etienne
Président de la commission des sports du Conseil général du
Bas-Rhin
Contacts
Conseil économique, social et environnemental régional d’Alsace – Tél. : 03 88 15 68 00 –
[email protected]
Téléchargez toutes nos productions sur notre site internet : http://www.ceser-alsace.eu
24
www.ceser-alsace.eu
Crédits photo : Badias, Sautier, Dumoulin.
Maison de la Région, 1 place Adrien Zeller
BP 91 006 - 67000 Strasbourg
Tél. 03 88 15 68 00 - Fax : 03 88 15 68 09
Mail : [email protected]

Documents pareils