Courrier du Président de l`AMF 53
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Courrier du Président de l`AMF 53
Laval, le mercredi 10 octobre 2012. Monsieur Jacques PELISSARD Président Association des Maires de France 41 Quai d’Orsay 75343 PARIS CEDEX 07 Affaire suivie par Valérie MELOT-RAYNAL Objet : Registre des délibérations_reliure Réf : NB/VMR/n°250 Monsieur le Président, Par la présente, je souhaite vous faire part des difficultés rencontrées par les communes et leurs groupements dans l’application du décret n°2010-783 du 8 juillet 2010 et de la circulaire interministérielle du 14 décembre 2010 relatifs à tenue des registres des communes. En effet, ces textes imposent désormais aux communes et à certains EPCI de relier leurs registres des délibérations et des arrêtés. Ces dispositions font suite au constat par les services des archives de la dégradation prématurée desdits registres dans lesquels étaient collées les délibérations. Or, cette méthode engendre de nombreux inconvénients tels que la perte de feuilles mobiles s’étant décollées des registres ou encore des délibérations datant de moins de trente ans totalement illisibles aux endroits où la colle avait été appliquée. Par conséquent, dans un souci de pérennisation de la mémoire des communes et de leurs groupements, le décret modifiant le code général des collectivités territoriales dispose que « l'utilisation du papier permanent pour les feuillets destinés à l'inscription des délibérations est requise. L'encre d'impression doit être stable dans le temps et neutre. Tout collage est prohibé. ». De même, la circulaire précise que la reliure « aura les mêmes caractéristiques techniques que celles des registres d’état civil. Il n’est plus possible d’insérer les feuillets dans les registres par collage, thermocollage ou montage sur onglet ». Suite à ces différentes publications, des entreprises privées de fournitures de bureau ont inondé le marché de produits dérivés à la tenue des registres. Parmi ces fournitures, une machine à relier par serrage est très largement proposée aux communes. Les commerciaux affirment que leur produit est parfaitement conforme aux textes en vigueur. Pourtant, il apparaît que cette reliure contient une partie métallique engendrant un risque de corrosion et donc de détérioration précoce des documents ainsi reliés. En réaction à cela, le directeur des Archives de France a jugé utile de rédiger une note étendant les moyens de reliures interdits pour les registres des délibérations, à la reliure par serrage. Or, les entreprises en cause font une interprétation stricte du décret et de la circulaire dans lesquels aucune mention n’est faite au procédé de reliure par serrage. Seule la note du directeur des Archives de France en fait état, sans valeur réglementaire. De plus, s’il est fait référence aux registres d’Etat civil, l’instruction générale relative à l’Etat civil n’est pas plus loquace sur les caractéristiques de cette reliure. En aucun cas, par exemple, il n’est fait expressément obligation aux communes de procéder à une reliure cousue. Pourtant le directeur des Archives de France affirme que « la reliure exigée par la circulaire pour les registres des délibérations est une reliure traditionnelle cousue ». Cette situation est particulièrement délicate puisque les services des archives affirment aujourd’hui l’irrégularité du procédé alors même que de nombreuses communes ont fait l’acquisition de cette machine à relier par serrage, faute d’information fiable à ce sujet et de techniques de vente agressives. De fait, Monsieur le Président, je souhaiterais que ces incertitudes puissent être éclaircies promptement par Monsieur le Ministre de l’Intérieur. Dans l’attente de vous lire, Monsieur le Président, veuillez agréer l’assurance de mes sentiments les plus cordiaux. Le Président, Norbert BOUVET