François Couperin (1668-1733) L`Apothéose de Lully Rappelons

Transcription

François Couperin (1668-1733) L`Apothéose de Lully Rappelons
François Couperin
(1668-1733)
L’Apothéose de Lully
Rappelons que le claveciniste et organiste François Couperin appartient à une
prestigieuse famille de musiciens. Il est l’un des maîtres du classicisme français, son
œuvre comprenant un catalogue impressionnant de pièces instrumentales et vocales,
religieuses ou profanes.
L’Apothéose de Lully est aussi l’apothéose d’une confrontation entre le style italien –
symbolisé par Corelli – et le style français représenté par Lully (italien, pourtant !). En
1724, presque un demi-siècle après la mort de Lully, Couperin rendait ainsi hommage
à l’illustre compositeur français, après avoir rendu un non moins grand hommage au
compositeur… italien, grâce à son Parnasse ou l’Apothéose de Corelli.
Dans les deux partitions, Couperin se délecte et se moque. Il l’écrit : « par un droit
que me donne ma neutralité, je vogue toujours sous les heureux hospices qui m'ont
guidé jusqu'à présent ». L’Apothéose de Lully est une œuvre humoristique et théâtrale.
Elle peint Lully rejoignant le Parnasse, rencontrant Arcangelo Corelli (l’adversaire
supposé) et Couperin réunit les deux grandes figures d’une manière assez pompeuse,
alors que l’écriture musicale reste d’un raffinement magnifique.
On ne résiste pas au plaisir de citer, dans leur orthographe, les premiers commentaires
de la partition : « Concert instrumental sous le titre d’Apothéose, composé à la
mémoire immortelle de l’incomparable Monsieur de Lully par Monsieur Couperin. Lulli
aux Champs Elisés : concertant avec les Ombres liriques, Air pour les mêmes, Vol de
Mercure aux Champs Elisés pour avertir qu’Apollon y va descendre, Descente
d’Apollon qui vient offrir son violon à Lulli, et sa place au Parnasse, Rumeur
souteraine : causée par les auteurs contemporains de Lulli, Plaintes des mêmes : pour
des flûtes ou des violons très adoucis, Enlévement de Lulli au Parnasse, Accueil entredoux et-agard, fait à Lulli par Corelli et les muses italiénes, Remerciment de Lulli à
Apollon… ».
A Lire
« François Couperin » par Christophe Rousset (Actes Sud / Classica, 2016)

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