2014 11 27 Courrier au Premier Ministre emploi maritime

Transcription

2014 11 27 Courrier au Premier Ministre emploi maritime
CGT
SNCNMM
Le Secrétaire Gal
P. LE VIGOUROUX
Le Secrétaire Gal
M. LE CAVORZIN
Le Secrétaire Gal
JP CHATEIL
Le Secrétaire Gal
T. LE GUEVEL
Le Vice-Président
M. PREBOT
LETTRE OUVERTE AU PREMIER MINISTRE SUR L’EMPLOI MARITIME
Le 27 novembre 2014
Monsieur le Premier Ministre
Le 1er octobre dernier, au conseil des ministres, le secrétaire d’Etat aux Transports a fait une
communication sur « une politique maritime au service de l’emploi et de l’environnement, de l’innovation
et de l’éducation ». Sur 2 pages, seules 3 phrases, très vagues, ont été consacrées à l’emploi maritime.
Tandis que l’Administration traquait pendant 2 ans la virgule sur la refonte de la loi de 92, 2 entreprises
maritimes de transport de produits pétroliers ont fermé leurs portes.
Les navires marchands, gros consommateurs de fuel lourd, ont été oubliés dans la loi de transition
énergétique. Les pays du nord de l’Europe sont en train de prendre de l’avance dans le domaine de la
propulsion au gaz, certains projets nationaux de construction innovante associés au savoir faire des
chantiers Français sont toujours au stade embryonnaire faute d’incitations concrètes pouvant aider à
supporter ce lourd investissement. Le bassin d’emploi direct et indirect est pourtant bien réel.
Les pertes d’emplois dans le milieu maritime et para-maritime découlant du naufrage de la SNCM, torpillée
par une concurrence ni régulée ni contrôlée, affecteront durablement les 2 régions de France déjà les plus
touchées par le chômage.
L’absence de réelle politique maritime d’envergure, le délitement de l’Etat dans ses fonctions régaliennes
et ses devoirs d’actionnaires, vont engendrer de nouvelles situations de précarité, aggravant la dette
publique et détruisant le plus ancien système de protection sociale, l’ENIM. Un dé-tricotage des
institutions dédiées au maritime est déjà amorcé. Tout cela nous a été confirmé lors du dernier Conseil
supérieur des gens de mer avec la position prise par la direction de la sécurité sociale sur les travaux
effectués par cette instance, et également lors du comité actionnaires de l’AGISM où l’abri des marins à
terre est en danger ainsi que l’emploi qui en découle.
La marine marchande mondiale a servi de laboratoire d’expérimentation pour le libéralisme le plus
débridé. L’adoption du Registre International Français, précurseur du pacte de responsabilité, car
s’accompagnant de mesures d’allègements sociaux et fiscaux, est selon l’aveu même d’Armateurs de
France un échec, le nombre de navires et d’emplois de marins n’ayant cessé de baisser malgré la mise en
œuvre de ce dispositif.
Vous devez intervenir aux Assises de la mer le 2 décembre à Nantes. Dans votre discours, nous vous
invitons à vous rappeler cet adage vérifié au cours des siècles: « Le sort d’une nation est liée à sa marine
marchande ». Nous attendons dans votre déclaration autre chose que des promesses déjà prononcées par
les gouvernements précédents.
Nous attendons des mesures concrètes montrant que la France, pays maritime avec toutes ses façades, a
une réelle ambition économique tournée vers les métiers de la mer. La mission première que vous a
confiée le Président de la République étant la lutte contre le chômage, osez investir sur le secteur
maritime, pari ambitieux déjà relevé par d’autres nations pour leur relance économique.