Dilem, Boughanem et Amarni condamnés

Transcription

Dilem, Boughanem et Amarni condamnés
Affaire Mohamed Benchicou
Spécial Juin 2004 – Juin 2005
Dilem, Boughanem et Amarni condamnés...
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Alors que la presse commémorait, hier, une année d'emprisonnement de Benchicou
Dilem, Boughanem et Amarni condamnés...
© Liberté | Mercredi 15 juin 2005
Farouk LAKHMICI
Le caricaturiste de Liberté Ali Dilem a été condamné à 6 mois de prison ferme, le directeur du Soir d’Algérie
Fouad Boughanem à 2 mois et le journaliste Kamel Amarni du même quotidien à 6 mois. De fortes amendes
ont été également infligées.
Comme tous les mardis depuis des mois, des journalistes étaient hier à la barre, au tribunal d’Alger, pour connaître
le verdict d’un procès qui a déjà eu lieu ou pour être jugés pour “diffamation” ou “outrage au chef de l’État”.
Ce mardi a donc eu son lot de condamnations : six mois et deux mois de prison ferme respectivement contre notre
confrère Kamel Amarni du Soir d’Algérie, et Fouad Boughanem, le directeur du journal, en sus d’une amende de
250 000 dinars contre chacun d’entre eux et une autre de 2 500 000 dinars contre la publication.
Kamel Amarni et son directeur étaient poursuivis suite à la publication d’un article, durant la précampagne de la
présidentielle de 2004, où il était fait état de l’utilisation des moyens de l’État à des fins électorales par le président
de la République qui était alors candidat à sa propre succession.
De son côté, Dilem, le caricaturiste de Liberté, a été condamné à la même peine de prison assortie d’une amende
de 250 000 dinars et d’une autre de 1 000 000 de dinars contre le journal. Le mis en cause devra, en outre, verser
un dinar symbolique à la partie plaignante. C’est suite à un dessin dans lequel il “mettait en scène” des généraux
que le caricaturiste avait été poursuivi par le ministère de la Défense nationale. Une condamnation similaire risque
de le frapper ainsi que Liberté, ce 28, date du verdict d’un autre procès qui a eu lieu hier. Le procureur a requis en
effet une peine de 6 mois ferme, toujours assortie d’une amende contre lui, ainsi q’une autre amende de 250 000
000 dinars contre le journal, “de quoi craindre pour nos salaires”, comme le disait, hier, un confrère mi-sérieux, miironique. Dans un autre procès, intenté celui-là par le Haut-Conseil islamique (HCI) contre le Soir d’Algérie et son
journaliste Sofiane Aït Iflis qui, par ailleurs, est le secrétaire général du Syndicat des journalistes algériens (SNJ), la
partie plaignante a été déboutée en la forme pour nullité de la procédure. L’affaire n’a donc pas été jugée quant au
fond.
Site perso de Mohamed ZIANE-KHODJA – www.ziane-online.com
Rencontré au rassemblement organisé à la Maison de la presse pour exiger la libération de Mohamed Benchicou
qui bouclait hier une année de prison, Kamel Amarni, détendu à souhait, a déclaré que “les gouvernants doivent
savoir une bonne fois pour toutes que la presse est un contre-pouvoir et qu’à ce titre, elle a le droit, voire le devoir
de critiquer leur action et la manière dont ils gèrent et conduisent les affaires de la cité”. Réagissant à la
condamnation que le tribunal venait de prononcer contre lui et son journal, Amarni s’exprimera ainsi : “Dans un
pays où le président traite les journalistes de terroristes tandis qu’il amnistie les terroristes assassins et violeurs,
comment s’étonner de ce que des journalistes refusant la normalisation et la “responsabilisation” de la presse
soient condamnés à de la prison ?” Comment, en effet ?

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