Le Gai Savoir - Archives

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Le Gai Savoir - Archives
Le Gai Savoir de Julien Gracq
Les mercredi 12 et jeudi 13 novembre 2008
A La Chapelle du Grand T - Nantes
Dossier
Secteur jeune public
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Le Gai savoir de Julien Gracq
Conception et scénographie Joël Jouanneau
Collaboration artistique Annie Drimarracci
Toile peinte
Sons
Lumières
Régie Générale
Jacques Gabel
JeanJean-Christophe Guillemet
JeanJean-Claude Mahé
Didier Gautier
Avec
Michel Bompoil
Anne Caillère
Coproduction
L’Eldorado
Le Grand T/scène conventionnée Loire
Loire--Atlantique
Les mercredi 12 et jeudi 13 novembre 2008
A La Chapelle du Grand T - Nantes
Durée du spectacle : 1h15
Tarif : 6€ par élève (pour un groupe d’au moins 10 élèves) ou un pass-culture
Public : à partir de la première
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Les intentions de Joël Jouanneau,
metteur en scène
« Elle est venue, l’imaginaire ouvert, au cœur des Syrtes, dans la chambre des cartes d ‘une
forteresse, dont l’unique possesseur et propriétaire est Julien Gracq. A l’issue de la rencontre,
rien ne sera plus jamais pareil pour elle, ni son rapport à la littérature ni sa vision du monde.
« Ce que je vais te dire maintenant, personne ne l'entendrait : j'ai aimé le
pouvoir, il m'a distrait pendant des années. Le pouvoir est beaucoup. Ne
crois pas ceux qui voudront t'en dégoûter. Crois-moi, il vaut la peine
d'enfoncer ses racines, il vaut la peine de gouverner même un état
croulant. On avance entre deux haies d'hommes ployés, et, si l'on est un
amateur d'hommes, il vaut la peine d'observer l'homme ployé : cela gagne
du temps. »
Un moment magique pour partager l’œuvre de Julien Gracq avec deux acteurs délicats et
virtuoses. »
Joël Jouanneau
« A une époque où il s'agit avant tout de réinvestir l'homme de ses
pouvoirs, dont chacun s'emploie à le démunir, il y a un pari surréaliste
qu'il vaudrait peut-être, même maintenant, même encore, la peine de tenir.
En face de l'homme à terre, qui est le thème préféré de la littérature
d'aujourd'hui, dressant la figure de l'homme en expansion, triomphant un
jour de la mort, triomphant du temps, faisant enfin de l'action la soeur
même du rêve, le surréalisme vit peut-être à la manière de ces petites
lumières que les hommes emportaient dans les cavernes au temps où
s'étendait sur la terre le grand embâcle des glaciers, mais l'étincelle qu'il
porte est la plus précieuse parce qu'en cette époque d'oppression et
d'angoisse seul il garde et il exprime à de rares intervalles « ce sentiment
du oui porté au sommet d'instants que traversent frissons, battement
d'ailes » où tout le possible est en éclosion, et toute l'espérance enfermée.
Au milieu d'une époque qui l'abdique, il est un acte de foi sans retour dans
la puissance inconditionnée de l'esprit. »
Julien Gracq
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«
Ecriture en amont
Lignes de flottaisons
Qui interdisent le récit
Lui barrent la route
Le tiennent hors d’atteinte
Ecriture de tous les possibles
Dans sa fastueuse nudité
Qui veut ne rien dire d’autre qu’elle
Ecriture d’avant l’histoire
Géométrie méticuleuse du vide, mesure de sa densité
Architecture symphonique de murs béants
Champs interdits
Zones de non droit, de non dit, de haute sécurité
Géographie de l’âme silencieuse
Cartographie de l’inutile
De l’éphémère
Topologie de l’intérieur et du silence des mots
Topographie des villes fantômes, des lieux dits
Ecriture du défi et du courage
Existentielle,
De refus inexorable
Ecriture de l’homme seul qui veille dans la nuit
Hors champ
Scrute l’insondable
Prend le pouls des rivières souterraines
Et des mers sans fonds
Insatiable arpenteur
Aux points cardinaux de la vie et du néant
Qui avance sans peur armé de ses mains nues
De son armure invisible de mots
Ecriture de l’homme seul
Qui marche altier au devant de l’oubli.
»
Annie Drimaracci,
collaboratrice artistique
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Julien Gracq
Gracq (1910(1910- 2007)
Julien
Gracq
Julien Gracq est né le 27 juillet 1910 à St Florent-le-Vieil sur les bords
de la Loire, entre Nantes et Angers, commune dans laquelle il se
retirera, très éloigné des cercles littéraires et des parades mondaines,
jusqu'à sa mort – le 22 décembre 2007.
Julien Gracq © Roland Allard
Le pensionnat marque l’enfance de Julien Gracq. Il fréquente d’abord le lycée Clémenceau à
Nantes, le célèbre lycée Henri IV à Paris, puis l’École Normale Supérieure et l’École libre des
Sciences Politiques. Agrégé d’histoire-géographie, Julien Gracq débute sa double activité en
1937. D’une part il entreprend son premier livre, Au château d’Argol, et de l’autre, il commence
à enseigner, successivement aux lycées de Quimper, Nantes, Amiens, et se stabilise au lycée
Claude-Bernard à Paris à partir de 1947, jusqu’à sa retraite en 1970. Signalons qu’il sera
professeur sous son vrai nom, Louis Poirier, et écrivain sous le nom plus connu de Julien Gracq,
qui construit continûment, après ce premier ouvrage, une œuvre de romancier, de poète, de
nouvelliste, de dramaturge et d’essayiste. Ainsi seront publiés, toujours chez le même éditeur,
José Corti, dix-huit livres.
Saint Florent-le-Vieil, l'Île batailleuse, © I. Calot
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Repères bibliographiques
1910 – Naissance de Louis Poirier le 27 juillet à Saint-Florent-le-Vieil dans le Maine-et-Loire,
région des Mauges, dans la maison du grand-père paternel.
De 1921 à 1928 – Etudes au lycée Clémenceau de Nantes, où il est interne. Vacances à
Pornichet. Il découvre et lit avec passion Jules Verne, Edgar Poe et Stendhal. En 1925, à SaintNazaire il assiste au lancement du bateau L’Ile-de-France, dont "l’appareillage" le marquera
durablement, et dont il s’explique dans Préférences.
1928 – Il est à Paris, étudiant en Lettres Supérieures au lycée Henri IV. Il a Alain comme
professeur. A l’Opéra de Paris, il a la révélation de Wagner, dont le Parsifal sera déterminant
pour son intérêt au cycle de la Table Ronde et à la quête du Graal.
1930 – Il fait des études de géographie à Normale Supérieure, et suit parallèlement des cours de
l’Ecole Libre des Sciences Politiques dont il sera diplômé en 1933.
1931 – Révélation et engouement pour la Bretagne, par l’entremise de Henri Queffélec. Sur un
horaire d’autocars, il découvre le nom d’Argol, qu’il n’oubliera pas.
1932 – Révélation du surréalisme, par la lecture de Nadja d’André Breton.
1933– Il se rend en Cornouailles où il visite les sites des romans arthuriens.
1935 – Après une agrégation d’histoire-géographie et la fin de son service militaire, il est
nommé professeur à Nantes, au lycée Clémenceau où il était élève.
1937 – Il est professeur à Quimper. Il écrit son premier roman, Au château d’Argol, refusé chez
Gallimard.
1938 –Gracq publie à compte d’auteur sous le nom de Julien Gracq – chez José Corti, son roman
Au château d’Argol. L’ouvrage passe inaperçu et les ventes se totalisent à 150 exemplaires.
Mais quelques esprits et non des moindres sont de ses rares lecteurs. Outre Edmond Jaloux et
Thierry Maulnier, ...André Breton lui-même à qui Gracq a adressé l’ouvrage.
1939 – Gracq rencontre André Breton, à Nantes, Hôtel de la Vendée. Puis, mobilisation
générale, il est affecté dans l’infanterie à Quimper, puis en Lorraine, à Dunkerque et différents
villages du Boulonnais et de la Flandre.
1941 – Après avoir été fait prisonnier en juin 40, envoyé dans un stalag en Silésie, être tombé
malade et rapatrié sur Marseille, Gracq est professeur à Amiens puis à Angers.
1943 – Il découvre avec passion Sur les falaises de marbre de Jünger, grand roman
"emblématique" qui ne sera pas sans répercussion sur son œuvre. Il rencontrera Jünger après
la guerre, à qui il enverra Au château d’Argol, et le voit, depuis, régulièrement.
1945 – Gracq publie Un beau ténébreux, son deuxième roman.
1947 – Il enseigne au lycée Claude Bernard à Paris, et y restera jusqu’à sa retraite en 1970. Il
publie Liberté grande, un recueil de divers textes "surréalistes", auxquels s’adjoindront, en
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1958, La Terre habitable et La Sieste en Flandre hollandaise. Hollande qu’il parcourt
amplement l’année suivante.
1948 – Gracq publie André Breton, quelques aspects de l’écrivain, son premier essai.
1949 – Il crée sa pièce Le Roi Pêcheur, jouissant d’une aide financière à la première pièce, sous
le patronage du Ministère de l’Education Nationale. La mise en scène est de Marcel Herrand
dans des décors et costumes de Léonor Fini. Jean-Pierre Mocky incarne Perceval et Maria
Casarès Kundry. Le "comportement" du milieu de la presse et de l’édition rend furieux Julien
Gracq qui s’en "souviendra" pour La Littérature à l’estomac.
1950 – Gracq publie dans la revue Empédocle son pamphlet La Littérature à l’estomac, violente
condamnation des mœurs mercantiles et mondaines de l’édition.
1951 – Après un voyage au Danemark, et notamment à Elseneur, site shakespearien, Gracq
publie son troisième roman, Le Rivage des Syrtes. Il se voit décerner le prix Goncourt – qu’il
refuse, premier écrivain à le faire. Fidèle à son éditeur, il demeure aux éditions José Corti.
1952 – Il écrit dans la revue Arts qui l’y invite, sur Alfred Jarry et sa révélation chrétienne.
1954 – A la demande de Jean-Louis Barrault, il écrit une traduction de Penthésilée de Kleist.
1955 – Gracq entreprend un roman, qu’il n’achèvera pas et dont restera le texte La Route,
publié dans La Presqu’île en 1970.
1958 – Gracq publie Un balcon en forêt.
1959 – A Monte-Carlo, un opéra est créé par Luciano Chailly à partir du Rivage des Syrtes.
1961 – Gracq publie Préférences, un recueil de textes de critique, où est repris La Littérature à
l’estomac et où figure l’interview radiophonique Les Yeux ouverts.
1967 et 1974 – Il publie Lettrines puis Lettrines 2, recueils de textes de critique et d’humeur.
1970 – Gracq publie La Presqu’île, recueil de trois textes romanesques : La Route, La Presqu’île,
Le Roi Cophétua.
1976 – Gracq publie Les Eaux étroites, et commence à jouir d’un très vaste lectorat "de fond"
pour toute son œuvre, y compris à l’étranger.
1981 – Publication de En lisant en écrivant, recueil de textes critiques.
1985 – Publication de La Forme d’une ville. Chez Gallimard, le projet de l’œuvre complète de
Julien Gracq, en deux volumes, en Pléiade est en cours.
1988 – Publication de Autour des sept collines, promenades dans Rome d’un voyageur déçu,
critiques assez vives de la presse.
1989 – Julien Gracq est l’un des rares écrivains publié de son vivant dans la Pléiade.
1992 – Publication de Carnets du grand chemin.
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A propos de Julien Gracq : extraits de presse
« Avec le recul, le plus frappant encore dans l'itinéraire de Gracq, c'est sa cohérence. Il s'était
fixé jeune un absolu de la littérature et il s'y est tenu. Avoir très tôt une forte idée de ce qui nous
fait vivre et ne jamais en dévier toute une vie durant, n'est-ce pas le début d'une forme de
sagesse ? Ni compromis ni compromission. Cela autorise de jongler entre les exercices
d'admiration et les exercices d'exécration. Il n'a rien concédé à la mode, aux pressions, à
l'esprit du temps. En cela, son attitude même, qui ne fut jamais une pose, peut demeurer comme
un modèle, quelque chose de si rare dans ce milieu qu'il en devient exemplaire par contraste. »
Pierre Assouline, Blog du Monde, 23 décembre 2007
« Rectitude… gratitude. Gracq est unique. Ses textes luisent dans la pénombre littéraire comme
ces “beaux vaisseaux fantômes” qu'évoquait Claude Roy. On ne peut comparer l'expérience de
lecture de Gracq. Prosaïquement liée à la découpe des pages non massicotées de ses livres chez
José Corti, on en sort avec un puissant sentiment de gratitude. À chaque page découverte on le
remercie pour la beauté, l'intelligence, le dépaysement. Il nous emmène sur des sentiers qui ne
croisent aucun autre, où nul autre sinon lui ne peut nous orienter. Installant des paysages
mentaux fabuleux et de précises topographies, il crée, à proprement parler, des lieux-dits. »
Didier Pourquery, Éditorial de Libération, 24 décembre 2007.
« [Julien Gracq] n'est pas seulement le meilleur paysagiste de notre littérature - plus exact que
Chateaubriand, plus musical que Stendhal, plus sensuel que Proust - il est aussi l'un des
écrivains contemporains qui donne le plus intensément à ses lecteurs, le sentiment de l'énergie,
de l'air vif, de l'étincelle électrique, de la respiration, des rythmes du corps et de l'intelligence et de ce qu'il nommait “la mélodie de la vie”. »
Pierre Lepape, Télérama, 24 décembre 2007
«Pourquoi le sentiment s'est-il ancré en moi de bonne heure que, si le voyage seul -le voyage
sans idée de retour- ouvre pour nous les portes et peut changer vraiment notre vie, un sortilège
plus caché, qui s'apparente au maniement de la baguette de sourcier, se lie à la promenade
entre toutes préférée, à l'excursion sans aventure et sans imprévu qui nous ramène en quelques
heures à notre point d'attache, à la clôture de la maison familière?». Ainsi s'ouvre Les Eaux
étroites que Julien Gracq publia en 1976. […] L'écrivain s'est attaché tout au long de son œuvre
ouverte par Au Château d'Argol, en 1938, à rendre compte de ce romanesque de l'habitude, aux
paysages et aux «excursions» aussi bien intérieurs qu'extérieurs qui se révèlent tout à fait
imprévus et aventureux à force de sembler ne pas l'être. »
Mathieu Lindon, Libération, 23 décembre 2007
« Fidèle à l'idée de l'écrivain du XIXe siècle, il pensait que seuls comptent les livres, que l'ego
scriptor n'avait guère d'intérêt. Il aimait les échecs, le cinéma, le fantastique allemand, Wagner
puis Brahms, les romans policiers, Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, Maurice de Guérin,
Jules Verne, le football, le rugby et, plus surprenant, le boomerang, dont il était fin connaisseur.
Il se fichait des mondanités car il n'avait pas besoin de briller pour être ce qu'il fut : Julien
Gracq, écrivain français. »
Anthony Palou, Le Figaro, 28 décembre 2007
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« Tel le feu sous la glace, l'écriture de Gracq consume d'immobiles roideurs. Tout le contraire
d'un Céline : « Un homme qui s'est mis en marche derrière son clairon », note-t-il (En lisant en
écrivant), avant de lâcher : « Le drame que peuvent faire naître chez un artiste
les exigences de l'instrument qu'il a reçu en don »… Lui, aura toujours exercé sur les
bouillonnements de la vie et de l'oeuvre un contrôle qu'il sut rendre magique.
Le travail qu'il accomplissait sur la langue semble résumé par ce qu'il écrit, dans La Presqu'île,
à propos de « cette heure de fête rapide et menacée, aussi précieuse, aussi passagère que le
rayon vert », quand l'Atlantique donne toute sa mesure sur les plages occidentales : « La marée
montante et presque étale, avec cette exaspération de son tonnerre sur le sable ferme, qu'on lui
voit à ce moment-là, ces derniers coups de bélier plus rageurs contre un obstacle qui se durcit.
». L'ascétisme du personnage en fit oublier l'humour - sa description de grappes de touristes
visitant les Causses déchaîne le rire. […] On croyait que Julien Gracq gravait dans le marbre,
alors qu'il inoculait des rémanences : « Les plaisirs dont on est redevable à l'art, c'est, pour les
neuf dixièmes, au cours d'une vie, non le contact direct avec l'oeuvre qui en est le véhicule, mais
son seul souvenir.»
Antoine Perraud, La Croix, 24 décembre 2007
« Loin d'être à l'écart de tout, Gracq cherchait précisément, par des chemins singuliers, à
participer de ce Tout, à ne jamais se couper de son mystérieux champ d'attraction. C'était pour
ne pas rompre cet accord fragile, incertain, avec l'unité du monde qu'il ignorait avant-scènes et
parades. Il ne désertait que le jeu de miroirs, l'écume dérisoire, pas le flux profond, pas la
présence alertée aux êtres et aux choses. Comme Novalis dont il se disait proche, il concevait un
réel plus vaste, mais sans fêlure, ouvert à toutes les lignes de fuite, mais sans évasion radicale.
[…] Tous les livres de Julien Gracq manifestent cette aptitude, cette sensibilisation extrême, qui
change le plus simple déplacement, la plus courte errance, en éléments d'une quête où le Graal
n'est qu'un souffle, une énergie conquise sur l'imaginaire, une subversion du destin. Pour
Gracq, le roman n'est pas un territoire balisé, une construction planifiée, mais un mouvement
plus ou moins brusqué, avec élan, sursaut, suspens, dont la tentation première est une prise de
possession de l'espace. D'où ces personnages au bout et au bord d'eux-mêmes, déstabilisés,
désancrés, en état de disponibilité, de vacance, prêts à se découvrir, se dévoiler ou mourir en
situation de perpétuel départ. D'où cette mobilité des images, cette simultanéité des perceptions,
des sentiments, des pensées, comme si l'auteur-sourcier captait dans le monde et les songes
toutes les sources à la fois et tentait, par le glissement des mots, par le déversement des
phrases, de transmuer cette ivresse pure en possible plénitude. En plénitude physique s'entend,
car rien n'est moins ineffable que l'écriture hautement charnelle de Gracq, car rien n'est moins
désincarné que sa bouleversante respiration. »
André Velter, Le Monde, 24 décembre 2007
« Ses livres sont des blocs. Plus encore que l'intangibilité de l'équation, ils ont la densité des
minéraux qui leur donne à la fois l'étrangeté inépuisable et la précision parfaite. Mais comment
cela se fait-il ? Julien Gracq, bien qu'il aime Tolkien, ne joue pas au surnaturel : « J'écris
presque comme tout le monde, en commençant par le début et en finissant par la fin », dit-il
avec humour. Le secret est à portée de main. »
Laurent Wolf, Le Temps, Genève, 24 décembre 2007
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Joël Jouanneau, metteur en scène
Né en 1946 à Celle (Loir-et-Cher), Joël Jouanneau
est auteur et metteur en scène.
Il commence, entre 1970 et 1984, par faire du
théâtre amateur avec le Collectif du Grand Luxe,
dans des pièces de Genet, Pinter, Fassbinder,
Gombrowicz, Borgès ou Artaud.
En 1989, il s'associe au Théâtre de Sartrouville, dont il sera de 1999 à 2003 le co-directeur.
Il a également participé au collectif pédagogique de l’école du Théâtre National de Strasbourg de
1992 à 2000, et enseigne au Conservatoire d’art dramatique de la ville de Paris.
Adaptations et mises en scène
2007
Jojo le récidiviste, de Joseph Danan
Le Marin d’eau douce de Joël Jouanneau
2006
2006
Atteintes à sa vie de Martin Crimp, accueillie par le Grand T au T.u. de Nantes
2004
J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne de Jean-Luc Lagarce
& Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas de Imre Kertész accueillies par le
Grand T en novembre 2005
Embrasser les ombres de Lars Norén
2003-2004
Dickie un Richard III d'après Shakespeare
2002-2003
Madame on meurt ici ! de Louis-Charles Sirjacq
20012001- 2002
Les Amantes,
Amantes , d'après le roman de Elfriede Jelinek, accueillie par le Grand T au
T.u. en février 2005
2000-2001
Le Pays lointain - traversée de Jean-Luc Lagarce
Les Gouaches de Jacques Séréna
Velvette de Jacques Séréna
1999-2000
J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne de Jean-Luc Lagarce
Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce, accueillie par le Grand T au T.u. en
mars 2002
1998-1999
Coriolan de Shakespeare
Pit-Bull de Lionel Spycher
Les Dingues de Knoxvill
10
1998
Rimmel de Jacques Séréna
1997
Les Reines de Normand Chaurette
1996
Allegria opus 147, pièce pour alto, piano et homme seul, Prix de la meilleure
création d'une pièce en langue française, décerné par le Syndicat professionnel de
la critique dramatique et musicale.
Lève-toi et marche, d'après Dostoïevski
1995
Compagnie de Samuel Beckett
Fin de partie de Samuel Beckett
L'Idiot de Fedor Dostoïevski
1994
La Dernière Bande de Samuet Beckett
Le Rayon vert, d'après le scénario du film d'Eric Rohmer
Par les villages de Peter Handke
Le Condor
1993
L'Institut Benjamenta de Robert Walser
1992
Le Banc de touche de Jacques Probst
L'Inquisitoire de Robert Pinget
Le Marin perdu en mer, comédie pirate
Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad
1991
En attendant Godot de Samuel Beckett
Poker à la Jamaïque
L'Entretien des Méridiens d'Evelyne Pieiller
1990
Mamie Ouate en Papoâsie,
Papoâsie accueillie au Grand T en octobre 2001
Les Enfants Tanner de Robert Walser
1989
Le Bourrichon, Prix du Syndicat de La critique dramatique et musicale
1988
Minetti de Thomas Bernhard
1987
Nuit d'orage sur Gaza
L'Hypothèse de Robert Pinget
1984
La Dédicace de Botho Strauss
Ecriture
1994
Le Condor
1993
Traduc. avec Nicole Roethel de Chœur final de Botho Strauss
Allegria Opus 147, pièce pour alto, piano et homme seul
1992
Le Marin perdu en mer, comédie pirate
1991
Gauche Uppercut, comédie urbaine, m.e.s. Stéphanie Loïk
1990
Mamie Ouate en Papoâsie, avec Marie-Claire Le Pavec, de comédie insulaire
11
1988
Kiki l'Indien, comédie alpine, second volet de la trilogie, créée en 1989 par Michel
Raskine
1987
Le Bourrichon, comédie rurale, premier volet d'une trilogie sur l'errance et
l'utopie
1985
Nuit d'orage sur Gaza
Films
Films
1990
Les Enfants Tanner pour la Sept et l'INA
1988
Minetti pour la Sept et l'INA
1987
L'Hypothèse pour la Sept et l'INA, Prix spécial du jury du Festival de Riccione
(Italie)
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L’école du spectateur
Par Catherine Le Moullec, formatrice à l’IUFM de Nantes
Aller au théâtre : lire, voir
voir, dire,
dire , écrire et faire…
faire … avec les élèves
Commencer un parcours théâtre
Rappel : il n’est pas toujours nécessaire de préparer la représentation. On peut parfois laisser
les élèves se confronter directement à l’œuvre, surtout s’ils sont engagés depuis longtemps dans
un parcours de spectateur. Tout cela est à peser au regard des difficultés possibles de la
réception. Mais il est souvent motivant et productif d’aiguiser l’appétit et de créer un horizon
d’attente !
Premier principe : choisir des activités « apéritives », donner envie au spectateur, susciter
l’attente, refuser l’exhaustivité, éveiller la curiosité, garder le « suspense », ne pas vouloir tout
expliquer. Dans
Deuxième principe : donner priorité au jeu théâtral dans chaque activité, s’efforcer de mettre en
place des situations de prise de parole, d’oralisation, de jeu dramatique ou d’improvisation (par
exemple, toutes les activités d’écriture seront suivies de mises en place de protocoles permettant
l’oralisation collective).
Travailler autour
au tour du théâtre
Les pratiques de spectateur :
* Questionnaire autour du théâtre et des représentations qu’en ont les élèves. A faire dépouiller
et commenter par la classe. Faire l’état des lieux des représentations du théâtre dans la classe.
Se renseigner pour savoir qui dans la classe est déjà allé au théâtre. Faire ressortir les mots
qu’ils connaissent.
* « La sortie au théâtre » (en souvenir du sketch de Karl Valentin !) : groupement de textes
autour des spectateurs de théâtre, lire, dire ou écrire un souvenir de théâtre bon ou mauvais.
Raconter un souvenir est une incitation à la prise de parole pour les élèves. Possibilité d’utiliser
le livre Moi, j’ai rien d’intéressant à dire de Jean-Pierre Moulères, publié aux Editions de
l’Atalante. Penser à l’exercice du filet : avant de prendre la parole, je dois rencontrer le regard
de quelqu’un.
* Le comportement du spectateur : la charte du spectateur.
spectateur A partir des lettres de l’abécédaire,
possibilité de faire inventer des définitions aux élèves. Possibilité de réaliser des lectures
plurielles de cette charte. Improviser sur le « mauvais spectateur de théâtre ». Exercice des
gardiens du théâtre : faire jouer les situations (reprise, avec des consignes vocales ou
d’interprétation, de l’un des articles à adresser au public…) à la manière de Pennac.
* Observer des photos de publics (en salle, en plein air, devant un concert de rock…), les décrire
et analyser ce qu’elles suggèrent du public et de celui qui a pris la photographie bien sûr !
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Découvrir le théâtre, un art et un métier…
* Recherches sur le théâtre à travers les époques ou dans le monde : utiliser abondamment
l’iconographie : faire commenter des images d’acteurs de tragédie en Grèce ancienne, de
kathakali, de théâtre nô, puis de commedia dell’arte et de théâtre d’aujourd’hui. Retrouver leur
origine géographique, les faire classer chronologiquement. S’intéresser aux diverses traditions
du maquillage, du masque…
* Collecter dans les journaux des critiques de spectacle. Les lire, les commenter et les mettre en
parallèle avec des critiques d’auteurs littéraires reconnus.
* Réunir des photos de spectacles, les observer et les commenter. Montrer que le décor et les
costumes ont des qualités plastiques et des significations.
* Le vocabulaire du théâtre
théâ tre : s’amuser avec le vocabulaire spécifique (imaginer des jeux de
vocabulaire à partir du Dictionnaire de la langue du théâtre d’Agnès Pierron, Collection Les
Usuels, Editions Robert), avec les expressions « consacrées ». Par exemple : écrire une scène
autour de l’expression « brûler les planches ».
Possibilité d’utiliser le vocabulaire lié aux métiers et à la terminologie propre au théâtre. C’est le
moment de faire comprendre que tout est important dans le spectacle (lumières, décors,
costumes…). Jouer dans l’espace, les expressions comme « cour » et « jardin », « avant-scène »,
« fond de scène », etc. Constituer une image représentant un groupe de comédiens de boulevard
ou de tragédiens, des régisseurs ou des metteurs en scène.
Préparer des mots sur des petits papiers et faire tirer ces mots par les élèves. Ceux-ci doivent
donner une explication du mot qu’ils ont tiré. Réaliser un « brainstorming » dans la classe pour
trouver la définition la plus précise possible. S’appuyer sur les textes d’Amiour, d’Alain Gautré
pour déclencher l’écriture.
* Visiter un (ou des) théâtre(s) et découvrir la réalité du lieu (étudier son plan, espace de jeu,
espace public, localisation dans la ville…). Jouer dans ce lieu si possible (même simplement une
prise de parole sur la scène).
* Découvrir les métiers du théâtre et sa réalité économique (étudier des plaquettes ou des
programmes de différents lieux de programmation, les repérer sur une carte, consulter leur site
internet, découvrir l’organigramme d’un lieu de diffusion et de création).
* S’intéresser à la réalité économique et politique du théâtre à travers les époques en posant la
question du prix de la place : la chorégie dans l’antiquité, la protection royale, le mécénat, le
subventionnement institutionnel.
* Accueillir un(e) scénographe, un régisseur(e) dans sa classe, préparer cette rencontre et
l’interview.
* A partir de tout cela établir une grille de lecture du spectacle théâtral avec les élèves qui mette
en valeur tous les aspects de cet art : le jeu des comédiens, la mise en scène, le traitement de
l’espace, le décor, les costumes, les lumières, la musique (il est important que cela ne vienne
qu’en fin de parcours !).
14
Travailler autour du texte
* Le titre : à partir du titre, caractériser de manière positive ou négative (dire ce que le spectacle
va être et ce qu’il ne va pas être), mettre ce titre en relation avec d’autres (textes du même
auteur, de la même époque, du même genre théâtral… en tirer des conclusions) ; écrire les
premières répliques d’un spectacle qui aurait ce titre ; écrire un texte de présentation du
spectacle à partir du titre.
* La liste de personnages : mettre en scène l’entrée des différents personnages pour constituer
un tableau collectif. Leur inventer une réplique, ou au contraire découvrir des répliques et en
regard de la liste des personnages, leur restituer leur réplique. Rêver à partir des noms de
personnages et leur imaginer un futur. Faire un exercice de mémorisation (parfois bien utile
pour certaines pièces à riche distribution). Tenter de faire créer des personnages par les élèves,
avec des costumes, ou un accessoire par exemple (imaginer comment il se comporte, sa
démarche, sa façon de parler…). Avec la liste des personnages de la pièce, on peut essayer
d’imaginer quels sont les rapports qui les unissent, inventer leur histoire, les incarner.
* Travailler un corpus de répliques qui permet d’entrer dans la fable et la thématique, de
connaître les personnages, leurs rapports et conflits tout en travaillant corps et voix, adresse et
espace. Les lectures plurielles et jeux d’adresse permettent de mémoriser et faire siennes ces
répliques. On peut donner une réplique à chaque élève et lui demander de la retrouver pendant
le spectacle. On peut aussi se mettre en jeu et travailler l’intonation de certaines répliques. A
partir d’une sélection de répliques (ce qu’un personnage dit et ce qu’on dit de lui, ou ce qu’on lui
dit…), essayer de comprendre le personnage. Pour travailler l’adresse, faire échanger des
répliques entre élèves (à qui je m’adresse ? à tout le monde, à une personne en particulier, au
public ?).
Les répliques peuvent aussi attirer l’attention sur l’espace dans toutes ses dimensions (espace
mimétique où est censée se passer l’action, espaces hors scène, métaphores spatiales, espace
symbolique). Tous ces exemples montrent que l’animateur doit choisir en fonction de ce sur quoi
il veut attirer l’attention : le texte, les choix du metteur en scène…
On peut ensuite composer des images et des tableaux, mettre en scène des entrées sur des
musiques différentes, créer des « machines rythmiques » de personnages…
On peut également faire écrire des suites de répliques en particulier pour les duos. Les élèves ne
découvriront la « vraie » suite que lors du spectacle.
La première et la dernière réplique : imaginer ce qui se passe « entre », raconter la fable.
* On peut inventer une bandebande- annonce du spectacle tel qu’on l’imagine, en trois tableaux par
exemple. C’est un travail qui peut être effectué avant ou après la représentation et qui fait
intervenir l’image, le son et le bruitage. Les élèves peuvent se mettre en scène par groupe. Ce
travail peut être réalisé à partir de mots que les élèves auront choisis pour qualifier le spectacle
(adjectifs qualificatifs, objets, couleurs, sons).
* Proposer une scénographie (dessin ou maquette) ou des costumes. On peut travailler alors avec
des propositions de couleurs, de matières, des petits échantillons de tissu, des esquisses tout
comme le font les professionnels.
* S’il s’agit d’un texte classique, il peut être intéressant de demander aux élèves de constituer un
dossier documentaire sur les différentes mises en scène qui ont émaillé la vie de ce texte
(photographies, citations diverses…). Ce répertoire de mises en scène sera très utile également
pour l’analyse de la représentation. Dans le même ordre d’idée, on peut observer et analyser
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des photographies ou des extraits vidéo proposant diverses interprétations d’un texte ou d’une
même scène.
Travailler autour de la représentation
* Lire l’affiche : de quoi ça parle, qu’est-ce que ça raconte, qu’est-ce que ça dit ? Mettre en
commun de toutes ces réponses et à partir de cela constituer un tableau représentant l’idée que
l’on a du spectacle. Créer une autre affiche (dessin, collages…)
Si l’affiche montre des comédiens en jeu, reprendre ce jeu en image fixe, imaginer les répliques
à proférer, l’image ou la réplique précédentes, l’image ou la réplique suivantes ; le monologue
intérieur du personnage représenté avant son entrée en scène. Proposer la réplique d’un
deuxième personnage hors champ suggéré par le regard.
Distinguer les parties textes et les images. L’affiche peut être également exploitable pour faire
connaître les métiers du théâtre. A partir de quelques éléments de la pièce on peut faire créer
une affiche du spectacle aux élèves. Cet exercice peut être réalisé après le spectacle comme
forme d’expression. Les affiches créées par les élèves peuvent être montrées aux comédiens lors
de leur venue, pour amorcer l’échange par exemple.
Il faut être attentif à tout et se questionner par exemple sur les éléments qui peuvent apporter
des précisions sur l’époque de la pièce... On peut aussi comparer les informations de la
brochure (souvent plus détaillées ) et celles de l’affiche.
On peut tenter de reproduire corporellement l'affiche : un élève choisit un personnage de
l'affiche et reproduit son attitude devant la classe. Puis, un deuxième élève vient s’ajouter et
ainsi de suite jusqu'à ce que la photo soit reproduite.
On peut aussi faire parler les personnages de l’affiche.
* Travail sur les documents annexes : dossier dramaturgique, articles de presse, plaquette du
spectacle, notes d’intentions de mise en scène… Tout cela permet d’appréhender la réalité des
différents intervenants de la création : le scénographe, le dramaturge, le créateur lumière, le
compositeur… Etudier la nature et le contenu des différents renseignements donnés sur
l’argument du spectacle et les choix artistiques du metteur en scène.
Et encore !
On peut ressentir le besoin de donner quelques renseignements sur l’auteur, le genre, la période
ou les événements historiques évoqués. Distribuer une feuille de vocabulaire spécifique au texte
mis en scène. Il faut éviter de rendre cela trop « encombrant » : imaginer des protocoles et des
situations de jeu, se saisir des potentialités de l’iconographie (peintures, photographies, extraits
de films…) et des autres arts (musique, arts plastiques, danse…) pour ouvrir à un monde, un
pays, une époque, un mouvement artistique…
Vivre le
le spectacle avec les élèves
Surtout profiter du moment du spectacle et prendre son plaisir de spectateur !
Pour favoriser l’attention et susciter la curiosité des futurs spectateurs, leur confier
individuellement ou par petits groupes une mission personnalisée à remplir pendant la
représentation : l’un devra s’intéresser au décor, un autre aux éclairages, un autre aux costumes
ou au jeu des acteurs. On peut aussi retrouver la réplique sur laquelle on a travaillé. Ces
missions seront ensuite bienvenues lors de l’analyse du spectacle, mais attention cela ne doit
pas gâcher le plaisir de la représentation ! Possibilité de rendre compte de ce travail en classe
ensuite par un cours exposé. Possibilité de faire rédiger un article de presse, une critique.
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Prolonger après le spectacle
Partager
* Utiliser des déclencheurs de parole : je me souviens, j’ai aimé, je n’ai pas aimé, j’ai compris, je
n’ai pas compris, j’aurais préféré… Quel est le mot qui vient à l’esprit au souvenir du spectacle ?
* La mémoire immédiate : quelles résonances intimes le spectacle a-t-il chez les élèves ? Portrait
chinois : « si ce spectacle était une couleur ? », « une musique ? », « une matière ? », « un
objet ? », « une époque ? », « un personnage célèbre ? », « un adjectif ? ».
* Les cinq sens : le spectacle m’a fait penser à une couleur, une odeur ou un parfum, un goût…
* A partir de la grille de lecture et des missions. Insister sur la mise en commun (description) et
la phase d’analyse (le pourquoi des choix de la mise en scène), faire une mise en commun par
groupes de ces analyses pour rédiger ensuite une critique commune.
Rédiger
* Un mot ou une phrase : « s’il n’y avait qu’une seule chose à dire, ce serait… »
* Une liste poétique à la façon de Pérec (« je me souviens… ») ou un inventaire à la façon de
Prévert.
* Une critique du spectacle en trois phrases, ou seulement le titre de sa critique !
* Une lettre (ou une carte postale) à l’un des personnages, l’un des acteurs du spectacle ou au
metteur en scène. Favoriser une correspondance avec la troupe si possible (se renseigner sur la
tournée ou prendre contact par l’intermédiaire du diffuseur).
* Un poème (un haïku).
* Un titre : « si je devais proposer un autre titre, ce serait… ». Justifier son choix !
* La parodie d’une scène, un pastiche du genre, une perturbation (exemple on fait intervenir un
personnage connu d’une autre pièce de théâtre ou un héros filmique à un moment de l’intrigue),
une bifurcation (et si au lieu de partir, ce personnage était resté ?)
Imaginer
Imagi ner
* Proposer une autre affiche, un autre décor, de nouveaux costumes. Réaliser une nouvelle
maquette !
* Constituer l’album-photos du spectacle, d’un personnage. Associer très librement collages,
dessins et images.
* Constituer le musée imaginaire d’un des personnages ou une collection d’objets qui nous le
fasse (re)connaître. L’intérêt lors de ce type d’activités est à la fois dans le développement de
l’esprit créatif et dans l’apprentissage de l’argumentation et de la justification des choix lors de
la présentation à la classe.
Il est important alors de proposer au sein de l’établissement, si possible en les affichant ou en
les exposant, le résultat de ces travaux individuels et collectifs !
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Jouer, improviser
* Le théâtrethéâtre-image.
image Possibilité de faire créer des images à partir de répliques du texte. Rappeler
les notions d’espace, de regard et de rythme. Possibilité d’utiliser une photo. Le théâtre-image
peut être utilisé en amont de la représentation, en guise de préparation, ou en aval, afin de faire
s’exprimer les élèves d’une autre manière que la parole.
* Retrouver une image fixe du spectacle, improviser la suite.
* Retrouver par des improvisations vocales ou une machine rythmique le paysage sonore de la
pièce.
* Rejouer la scène préférée et proposer d’autres indications de jeu et de mise en scène. L’intérêt
vient alors de la diversité des propositions qui se confrontent.
* Faire raconter la fable du point de vue de chaque personnage.
* Jouer le monologue intérieur d’un personnage qui nous révèle ce qu’il pense à la fin du
spectacle.
* Improviser en duo le pour et le contre sur le spectacle (les critiques dans Télérama)
* Jouer l’émission de télévision où le journaliste interviewe metteur en scène, comédiens,
régisseurs…
* Créer une « petite forme » s’inspirant du spectacle : de sa forme, de son genre, de son
esthétique ; faire vivre les mêmes personnages dix ans avant ou après ; travailler des extraits du
même auteur.
Ressources bibliographiques
Ouvrages :
La Langue du théâtre
de Agnès Pierron
Editions Le Robert
A la découverte de cent et une pièces de théâtre, répertoire critique du théâtre
contemporain pour la jeunesse
de Marie Bernanoce
Editions Théâtrales
Jeux pour acteurs et non acteurs
de Augusto Boal
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Editions La Découverte
Coups de théâtre en classe entière au collège et au lycée
de Chantal Dulibine et Bernard Grosjean
Editions Argos-Démarches
Lire le théâtre au lycée
de M. Carbonelle et N. Norday
CRDP Champagne – Ardenne
Pratiquer le théâtre au collège
collège / De l’expression à la création théâtrale
Sophie Balazard et Elisabeth Gentet-Ravasco
Editions Bordas
Eduquer par le jeu dramatique
Christiane Page
ESF éditeur, Collection Pratiques et enjeux pédagogiques, 1997
Lire le théâtre contemporain
De Jean-Pierre Ryngaert
Editions Dunod
Les Pratiques théâtrales à l’école
De Jean-Claude Lallias et Jean-Louis Cabet
CRDP de Seine St Denis / Rectorat de Créteil, 1985.
3 ouvrages de la Collection « Ateliers de théâtre » / Edition Actes SudSud- Papiers
11 Rendez-vous en compagnie de Robin Renucci, de Katell Tison-Deimat (n°1 de la collection)
10 Rendez-vous en compagnie de Yannis Kokkos, de Dany Proché (n°2 de la collection)
10 Rendez-vous en compagnie de Pierre Vial,, de Danièle Girard (n°3 de la collection)
Les ouvrages de la Collection « Théâtre Aujourd’hui », Editions théâtre du SCEREN
L'Ere de la mise en scène
Théâtres et enfance. L'émergence d'un répertoire.
Michel Vinaver
Le Cirque contemporain, la piste et la scène
Hamlet et la Nuit des rois. Shakespeare, la scène et ses miroirs
Koltès, combats avec la scène. Approches scéniques du théâtre de Koltès
Dom Juan de Molière
L'Univers scénique de Samuel Beckett
Dire et représenter la tragédie classique
La Tragédie grecque
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Chaque titre propose des documents iconographiques et sonores, des textes critiques, des
commentaires de spécialistes qui permettent de travailler en classe sur les sujets abordés.
DVD :
5 DVD de la Collection « Entrer en théâtre » du SCEREN/CNDP
Les Deux Voyages de Jacques Lecoq
Texte et représentation
Lire le Théâtre à haute voix
Du Jeu au théâtre
Jeu d’enfance, jeu de cirque
Sites internet :
http://crdp.ac-paris.fr/piece-demontee (les dossiers pédagogiques « Théâtre » du CRDP de Paris)
http://www.copat.fr (éditeur de vidéos de spectacles)
http://www2.educnet.education.fr/theatre (site de références d’ouvrages, DVD, sites internet…)
http://www.pedagogie.ac-nantes.fr puis cliquer sur « action culturelle » puis « domaine », puis
« théâtre » ou « danse » (site de ressources pédagogiques)
http://www.theatredurondpoint.fr/publications/dvd.cfm (vidéos de spectacles)
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Contacts
ontacts Jeune
eune Public
Publi
Le Grand T
Marion Echevin / 02 28 24 28 18
[email protected]
Pascale Degrieck / 02 28 24 28 08
[email protected]
Florence Danveau / 02 28 24 28 16
[email protected]
Annie Ploteau / 02 28 24 28 17
[email protected]
Le Grand T
BP 30111
44001 Nantes cedex 01
Tel 02 28 24 28 24
Fax 02 28 24 28 38
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