MMA, on y est - Challenges Academia

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MMA, on y est - Challenges Academia
MMA, on y est !
Selon le Ministère en charge des sports, le
« MMA » est une forme de combat mixte qui
se développe en France à travers les
fédérations et quelques structures
commerciales ou associatives.
Suite au premier gala de MMA organisé en
France par Fernand Lopez OWONYEBE et
son équipe, il devenait impossible que le statu
quo administratif demeure en l’état. La
direction des sports a alors publié une
instruction ministérielle en date du 24
novembre 2015 (Instruction n° DS/B2/2015/349
du 24 novembre 2015 relative aux contrôles des
établissements et manifestations publiques de
sports de combat proposant du combat mixte) afin
de définir quelques règles organisationnelles
relatives aux différentes formes de combat
mixte.
Contrairement aux effets d’annonces, cette
instruction, qui est une première pour ces
formes de combat, est très riche
d’enseignement. Dans un premier temps,
l’administration définit les formes de combat
mixte en trois distances :
- « la première distance de frappe qui permet en
phase de combat debout de porter à l’adversaire
des atémis ou des coups par les membres
inférieurs et supérieurs ;
- la deuxième distance de saisie ou de corps-à-
corps, toujours en phase de combat debout, qui
permet encore de délivrer des frappes mais aussi
de préparer une projection de l’adversaire au
sol;
- la troisième distance de travail, au sol, qui peut
permettre encore de délivrer des frappes mais
principalement d’obtenir une soumission de
l’adversaire projeté. »
Retenons toutefois que cette définition
correspond en tous points au MMA puisque
l’administration reconnait l’usage des frappes
au sol.
Cette instruction, dans un deuxième temps,
définie les modalités d’enseignement contre
rémunération. Ce point a été très fortement
critiqué par les spécialistes du MMA alors
même qu’il ne s’agissait que d’un « détail ».
En effet, l’instruction n’évoque que le cas de
l’encadrement contre rémunération et non
l’enseignement bénévole qui n’est soumis, lui,
à aucune obligation règlementaire. Il est
évident que les diplômes imposés par
l’administration pour enseigner contre
rémunération les formes de combat mixte
(comme le MMMA) sont en décalage avec
l’essence même de l’activité mais l’avancée
réalisée par l’administration est considérable.
Enfin, il reste un troisième point évoqué par
cette instruction et non des moindres,
l’autorisation des compétitions de combat
mixte. Oui, on y est ! Le ministère des sports
autorise bien les compétitions de combat
mixte, avec frappes au sol, comme le précise
« le point III » de l’instruction précitée.
Observons toutefois, que depuis la diffusion de
cette instruction, aucune manifestation de
combat mixte ou MMA n’a été organisée sur le
territoire. Pour quelles raisons les instances
associatives en charge du MMA et les
promoteurs n’ont-ils pas saisi cette
opportunité ?
La méconnaissance du droit, l’absence de
ressources humaines en la matière peuventelles, au 21ème siècle, justifier ce manque de
discernement ? Ou alors, l’instrumentalisation
de « l’interdit » n’est-il pas plus « vendeur » et
moins contraignant que la responsabilité de
structurer et développer ?
MC

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