BERGAMO CITTA` DEI MILLE

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BERGAMO CITTA` DEI MILLE
BERGAME VILLE DES MILLE
4 avril 1860
Révolte de Palerme
5-6 mai 1860
Garibaldi prend le large à Quarto sur les
bateaux Lombardo et Piemonte
11 mai 1860
Débarquement à Marsala
15 juin 1899
Assignation de la médaille d’or à la ville
de Bergame pour la participation aux
mouvements de 1848
10
1959
octobre La ville de Bergame demande la possibilité de pouvoir se parer du titre de Città dei
Mille: les institutions compétentes donnent leur accord
A l’annonce de l’armistice de Villafranca (11
juillet 1859) entre l’Autriche et la France et
des limitations territoriales et politiques imposées par le processus d’unification de
l’Italie, une grande partie des volontaires
enrôlés dans les Chasseurs alpins et les
jeunes qui avaient participé aux mouvements insurrectionnels interprétèrent ces
décisions comme une trahison envers la
cause de l’unité de l'Italie. Garibaldi lui
même qui avait établi son quartier général à
Lovere, commença à reconstituer un réseau de contacts et de confrontations (avec
l’aide importante de Francesco Cucchi)
pour préparer une armée de volontaires en
mesure de libérer la nation.
A Bergame l'enrôlement des volontaires,
qui commença en 1860, fut conduit par
Francesco Nullo et Francesco Cucchi,
comme nous le confirme Guido Sylva dans
ses mémoires: on apprit que dans le petit théâtre
du centre dramatique qui se trouvait dans l’ancienne
construction au fond et à droite de via Borfuro, en
direction de S. Alessandro [...] on avait établi le bureau, pour ainsi dire, d’enrôlement pour la Sicile
[...].On sélectionne cent quarante personnes
parmi la foule qui s’était présentée, et après
plusieurs renvois, le jeudi 3 mai 1860 on
donne aux bergamasques l’ordre de se
rassembler devant la gare des chemins de
fer; et Sylva nous raconte:
des personnes en rang s’étaient mises en chemin le
long de l’avenue [du chemin de fer] et se dirigeaient
vers la gare. On pouvait distinguer ceux qui partaient grâce à leurs baluchons, [...] beaucoup d’entre
eux étaient accompagnés par leurs parents ou leurs
amis. D’autres, au contraire, essayaient de passer
inaperçus, conscients du fait que leur décision
n’était pas approuvée par leur famille. La gare était
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littéralement bondée [...].Sous l’influence de cette
frénésie, de ce délire, certains de nos amis et sympathisants qui étaient restés indifférents jusqu’à ce
moment ou même qui s’étaient férocement opposés
à une entreprise jugée téméraire et des plus folles,
perdirent leur obstination et leur apathie pour se retrouver presqu’inconsciemment prêts à partir et à
nous suivre à Marsala et ailleurs.
Mais qui sont ces bergamasques qui partent avec Garibaldi? Avant tout ils sont très
jeunes (60% avait moins de 22 ans) et
animés d’un idéal où a une part importante
l’attraction exercée sur eux par le personnage mythique de Garibaldi; il faut aussi
ajouter qu’un grand nombre de ces 180
bergamasques tricha sur l’âge pour pouvoir
le suivre (c’est le cas de Guido Sylva).
Pour souligner une fois encore la différence
entre la ville et la province, il faut signaler
aussi que 62% d’entre eux venait du cheflieu.
Le dernier graphique indique que la majorité des garibaldiens avait des origines modestes, c’était surtout des ouvriers ou
des artisans, alors que le monde rural
n’était pas du tout présent: En effet, à
part quelques exceptions, ce sera le grand
absent de la campagne garibaldienne.
E T A ' D E I G A R IB A L D IN I
BE R G AM AS C H I
o ltre i
3 1 an n i
13%
2 3 -3 0
an n i
27%
1 3 -1 8
an n i
18%
1 9 -2 2
an n i
42%
Âge des bergamasques garibaldiens
plus de 31 ans 13%
13/18 ans 18%
23/30 ans 27%
19/22 ans 42%
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L U O G O D I N A S C IT A D E I G A R IB A L D IN I
BERG AM ASCH I
Im m i g r a t
7%
P ro v in c ia
31%
B e rg a m o c ittà
62%
LIEU DE NAISSANCE DES GARIBALDIENS BERGAMASQUES
Immigrés
Province
Ville de Bergame
POSIZIONE SOCIALE DEI
GARIBALDINI BERGAMASCHI
Ignoti
12%
Possidenti
commercianti
industriali
10%
Operai
artigiani
39%
Soldati
5%
Studenti
16%
Intellettuali
artisti
impiegati
18%
Position sociale des garibaldiens bergamasques
Propriétaires commerçants industriels
10%
Inconnus 12%
Ouvriers artisans 30%
Soldats 5%
Étudiants 16%
Intellectuels artistes employés 18%
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DE BERGAME À PALERME:
LA POÉSIE ET LA PROSE
DU RISORGIMENTO ITALIEN
4 avril 1860
11 mai 1860
13 mai 1860
20 juillet 1860
7 septembre
1860
18 septembre
1860
1-2 octobre
1860
26
octobre
1860
octobrenovembre
1860
17 mars 1861
27 mars 1861
6 juin 1861
Tentative d’insurrection de Palerme
Débarquement des “Mille” à Marsala
Proclamation de Salemi: Garibaldi se proclame “dictateur” de la Sicile
Défaite des Bourbons à Milazzo
Naples tombe aux mains des troupes de Garibaldi
L’armée piémontaise commandée par le général Cialdini bat les troupe du pape à Castelfidardo
Victoire de Garibaldi au Volturno
Rencontre historique de Teano entre Victor
Emmanuel II et Garibaldi
Plébiscites en Italie méridionale et centrale
Victor Emmanuel II est proclamé roi d’Italie
La Chambre des Députés proclame Rome capitale d’Italie
Mort de Cavour
Dans une lettre adressée par Francesco
Cucchi à son frère Luigi, conservée au musée dans les archives Cucchi, on peut lire les
mots suivants : Nous sommes environ 1200 [...]
partis de Gênes le 6 courant [mai] à 11 heures du matin après avoir été toute la journée du 5 de 11 heures
à 4 heures du matin en mer sur des petits bateaux
dans l’attente que les deux bateaux à vapeur que l’on
avait mis à notre disposition puissent sortir du port.
De quatre heures du matin jusqu’à onze heures nous
avons été occupés à charger des armes, munitions et
vivres. De Gênes nous nous sommes dirigés, toujours
en longeant la côte, en direction du golfe de La Spezia où nous sommes arrivés à 4 heures et demi de
l’après-midi le 6.
La huitième compagnie, composée presqu’exclusivement de bergamasques, démontre des grandes capacités militaires: la
grande bataille, après les évènements de
Calatafimi et le retrait des troupes des
Bourbons à Palerme, a lieu le 27 mai. Dès
que les garibaldiens passent Porta Termini,
la ville se rebelle et les garibaldiens bergamasques, commandés par Francesco Nullo
et Francesco Cucchi (celui-ci déclare à son
frère: ce fut le plus beau matin de ma vie)
sont les premiers à entrer. La libération de
Palerme favorise l’insurrection des autres villes siciliennes et permet aux Mille de poursuivre leur avancée victorieuse sans rencontrer aucun obstacle jusqu’à Messine.
Cependant c’est tout de suite après que
commencèrent à émerger des difficultés
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concernant aussi bien la continuation de
l’entreprise que les problèmes sociaux présents à l’intérieur de l’île. Francesco Cucchi
écrit également que: On peut remarquer
quelques insatisfactions en ce qui concerne
les charges et la distribution des emplois trop
souvent liés au favoritisme et aux intrigues. Il
s’agit d’un mal de la Sicile qu’il sera très difficile de faire disparaître.
D’autre part, déjà en août 1860, les premiers
mouvements révolutionnaires des paysans
se déclenchent, manipulés par les Bourbons
dans le but de remettre en discussion les résultats de la guerre, mais il s’agissait également des conséquences d’une situation sociale très problématique.
Francesco Nullo. Portrait attribué à Eleuterio Pagliano.
Huile sur toile, 58x45,5 cm. Donation Alfonso Vajana. Propriété:
Musée historique de Bergame
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GARIBALDI ET LES GARIBALDIENS: LE
MYTHE
Comme l’écrit Franco Della Peruta, le Garibaldi du mythe est le héros populaire, celui
des causes justes et progressistes, le meneur infatigable de volontaires et en même
temps l’homme tranquille, modeste et désintéressé. Un mythe qui se forme en Amérique
d’abord, puis en Italie, tout au long des étapes de Montevideo, de la République romaine, des guerres d’indépendance, de
l’expédition des Mille et de la retraite à Caprera. Un mythe patrimoine avant tout des
classes populaires, surtout méridionales,
mais qui unit tous les italiens et trouve dans
les exposants de la gauche démocratique et
radicale des revers politiques autant que militaires.
Le mythe garibaldien s’est construit et répandu en particulier grâce aux images des
campagnes militaires, des portraits officiels,
des
tableaux
et
photographies,
de
l’iconographie standardisée. Le jeune combattant aux cheveux longs, témoin de la mort
de sa femme; le patriote condottiere habile et
impétueux, prêt à se plier aux nécessités politiques et institutionnelles; le volontaire blessé par une patrie ingrate; et pour en finir le
héros au repos, monument à soi-même. Il y
a également d’autres instruments comme les
hymnes et les sonnets, armes, médailles, objets personnels et autographes– dont de
nombreux sont authentiques – transformés
en reliques, biographies, récits, textes écrits
par Garibaldi.
Près de la figure du général, il y a celle de
ses
volontaires,
véritables
exemples
d’abnégation pour la patrie, d’obéissance et
de courage. Des hommes du peuple qui traduisent en actions militaires le patriotisme du
peuple, unis par un idéal et par un leader :
c’est ainsi qu’ils sont représentés et qu’ils
veulent être représentés. En plus des images
standardisées dans les tableaux officiels,
leur mythe s’exprime avec les portraits photographiques, les éléments personnels et militaires conservés par des particuliers et les
mots écrits : tous des éléments qui permettent aux garibaldiens de construire en première personne leur visage mythique, en
suivant le schéma habituel tout en mettant
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en évidence également leur rôle effectif
d’outsiders incommodes vis-à-vis des institutions.
Le mythe de Garibaldi fait son entrée dans le
vingtième siècle désormais codifié et consolidé, une partie intégrante de la pédagogie de
la patrie. Les recherches continuent ainsi
que les cérémonies publiques, les rassemblements des anciens combattants, les espaces urbains dédiés comme au dix neuvième siècle, mais de nouveaux moyens de
diffusion font leur apparition, comme les figurines associées à des produits commerciaux
connus.
C’est à l’occasion du premier conflit mondial
que le mythe de Garibaldi reprend de l’essor,
aussi bien sur le versant militaire avec la légion de volontaires commandée par Peppino
Garibaldi dans l’Argonne, que sur celui de la
propagande. Les nécessités belliqueuses
d’une guerre complètement différente du
point de vue de la stratégie, des armes et
des coûts humains et économiques imposent
de mobiliser toutes les ressources de la nation, civiles et militaires, psychologiques et
productives : un système de propagande envahissant voit le jour, il récupère entre autre
le mythe du Risorgimento et de Garibaldi
dans le but de fournir un soutien idéologique
à la nation armée qui combat ce qui fut appelée la quatrième guerre d’indépendance.
Le contexte politique et militaire de ce
deuxième conflit mondial correspond à une
fonction du mythe différente, mais cependant
il est toujours présent. Le nom de Garibaldi
baptise certaines formations de la Résistance; le visage du patriote est la lettre de
présentation pour l’armée anglo-américaine
à son débarquement dans le midi de l’Italie;
dans la république sociale des images et des
définitions du mythe apparaissent sur des
matériaux de propagande. Garibaldi et les
garibaldiens, symbole reconnu par la nation
unifiée et héroïque, sont l’expression de ceux
qui à chaque fois sont les représentants et
les défenseurs de l’Italie, la “vraie” celle historiquement constituée; ils deviennent également l’exemple qui entraîne les forces populaires à lutter contre les éléments indiqués
comme étant les étrangers et les ennemis.
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Dans le contexte militaire le mythe garibaldien entre par l’intermédiaire de son symbole
le plus connu, la chemise rouge. Après 1860,
celle-ci
fait
partie
de
l’équipement
d’ordonnance de certaines divisions de
l’armée, comme pour souligner que l’esprit
insurrectionnel volontariste doit se mettre
désormais à la disposition de la nation institutionnalisée.
Prospectus anglo-américain de propagande.
1943
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