Hématurie en pédiatrie
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Hématurie en pédiatrie
Hématurie en pédiatrie Dr L. Hougardy, 2006 Hématurie en pédiatrie L’anamnèse et l’examen clinique Méthode diagnostique et investigations recommandées Etiologies L’analyse d’urine 1. Urines normales 2. Hématurie 3. Hémoglobinurie 1 2 3 Hématurie en pédiatrie L’anamnèse et l’examen clinique Mise au point Etiologies Anamnèse et examen clinique Anamnèse familiale : néphropathie, surdité, lithiases… Age, sexe, croissance, origine ethnique,symptômes associés… Examen clinique : poids, taille, PC, TA, éruption cutanée, examen ORL et ophtalmo, examen de l’abdomen ( néphromégalie ), squelette (ostéodystrophie rénale), … Mise au point Tigette et Sédiment urinaire Tigette : recherche de protéinurie associée Sédiment : 1. 2. 3. Leucocytes Erythrocytes ( dysmorphiques ou non ) Cylindres hématiques Tigette et Sédiment urinaire Cylindre hyalin Cylindre hématique Tigette et Sédiment urinaire Globules rouges dysmorphiques Tigette et Sédiment urinaire Globules rouges sans signes dysmorphiques Bilan si hématurie macroscopique Analyse du sédiment, demander le calcium et les protéines rapportés à la créatininurie. Culture d’urine pour exclure l’infection urinaire Biologie : cofo, CRP, LDH, coag, iono, créatinine, protéines totales. Echographie abdominale : pour exclure kyste, lithiase, tumeur, hydronéphrose Si toujours pas de diagnostic et suspicion d’atteinte glomérulaire : dosage C3,C4, fonction hépatique, ASLO, anticorps antinucléaires. Si origine imprécise: calciurie de 24 heures Envisager un avis spécialisé, avec mise au point plus poussée si pas d’origine claire Bilan si hématurie microscopique Analyse de la tigette : présence d’albumine, de nitrite, de glucose ou de leucocytes Sédiment urinaire, Culture d’urine Echographie abdominale Analyse de la tigette dans la famille Biologie : complète avec C3,C4, Ac antinucléaires Calciurie, protéinurie de 24 h et clearance de la créat Audiométrie et avis néphrologique Biopsie rénale : indications Protéinurie + HTA + baisse FG Hématurie macroscopique récidivante Hématurie microscopique depuis > 1 an Diminution du C3 pendant > 2 mois FAN Histoire familiale de maladie rénale et/ou de surdité Avec l’avis préalable d’un néphrologue Etiologies : causes fréquentes Infections urinaires Maladies glomérulaires Hypercalciurie idiopathique Traumatismes Malformations de l’arbre urinaire Déshydratation Infection urinaire Reste la cause la plus fréquente d’hématurie Clinique : température, douleurs lombaires, mictalgies, altération de l’état général.. Sédiment urinaire : leucocyturie, hématurie sans dysmorphie Culture, échographie, (sintigraphie ) = éléments diagnostics Etiologies : causes fréquentes Infections urinaires Maladies glomérulaires Hypercalciurie idiopathique Traumatismes Malformations de l’arbre urinaire Déshydratation Maladies glomérulaires - Acquise - Hériditaires SHU GNA post-strepto Purpura rhumatoïde LED Syndrome d’Alport Hématurie familiale bénigne SHU: Syndrome hémolytique et urémique = anémie hémolytique mécanique microangiopathique Anémie hémolytique Thrombopénie IRA : cause la plus fréquente d’IRA chez l’enfant, survient le plus souvent avant l’âge de 5 ans SHU: Syndrome hémolytique et urémique Etiologie : Infection virale ou bactérienne ( le plus souvent l’eschérichia coli 0157H7 ) Lésion des cellules endothéliales des capillaires glomérulaires occlusion via microthrombi et dépôts fibrineux hémolyse mécanique SHU: Syndrome hémolytique et urémique Clinique : Dans le décours d’un épisode de diarrhée Pâleur, altération de l’état général et de l’état de conscience, irritabilité, coma, convulsion, HTA, IRA, colite avec hémorragie, oligurie ou anurie, hématurie et signes de diathèse hémorragique Biologie : anémie normochrome, normocytaire, signes d’hémolyse, thrombopénie, schizocytes, urée, créat, hyperkaliémie possible SHU: Syndrome hémolytique et urémique Surveillance biologique et clinique étroite Traitement : Surtout maintenir la diurèse via furosémide, traiter l’HTA (IECA), transfusions parfois nécessaires Surveillance, évolution rare vers l’insuffisance rénale chronique GNA post-streptococcique 1 à 3 semaines après une infection à streptoccoque B-hémolytique du groupe A ( plus rarement un autre agent pathogène ). GNA Clinique : 1. Œdème palpébral ( 75% des cas ) 2. Hématurie micro/macroscopique ( 66% des cas ) 3. HTA ( 50% des cas ) Présentations variables : malaise, Douleurs abdominales, hématurie isolée Ou œdème pulmonaire, convulsions < Encéphalopathie hypertensive GNA post-streptococcique Œdème palpébral GNA poststreptococcique 1. 2. Pathogénie : Réaction immunologique Prolifération endocapillaires Dépots extramembraneux ( versant ext MBG ) de C3 et d’IgG Dépots visibles en immunofluorescence GNA poststreptococcique Mise au point complémentaire : 1. Biologie : augmentation de l’urée (et de la créatinine), troubles électrolytiques : hyponatrémie, hyperK+, hypocalcémie, acidose métabolique, légère anémie secondaire à l’hémodilution, ASLO, diminution du C3. 2. SUCU : hématurie, protéinurie, cylindres hématiques, Na+ bas 3. Echographie rénale : rein parfois augmenté, et pft échogénicité Accrue 4. Biopsie rénale pas réalisée de façon automatique Prise en charge : surveillance poids, TA, ionogramme, contrôle de l’HTA, pénicilline, Suivi : hématurie ( 1 an ) et C3 ( 6 semaines ). Purpura rhumatoïde Vasculite Garçons > filles ; 2 – 10 ans Examen clinique : 1. Purpura aux membres inférieurs essentiellement 2. Douleurs abdominales : Penser complications 3. Arthrite ( surtout aux chevilles ) grosses articulations Biologie : Pas de thrombopénie Sédiment urinaire : hématurie plus souvent microscopique que macroscopique et protéinurie Purpura rhumatoïde Purpura rhumatoïde Histologie : Semblable à la maladie de Berger : Dépôts mésangiaux d’IgA et prolifération mésangiale, prolifération extracapillaire formant des croissants Purpura rhumatoïde Complications : 1. Néphrite : hématurie microscopique ou macroscopique Parfois évolution jusque l’IRC 2. Hématome intramural de l’intestin, invagination intestinale, perforation : y penser quand douleurs abdominales intenses, rectorragies 3. Tuméfaction des testicules ( ressemblance avec la torsion ) Prise en charge : - Surveillance clinique ( TA ) et biologique (hématurie et protéinurie) - paracétamol pour les douleurs articulaires, corticostéroïdes quand douleurs abdominales +++. Purpura rhumatoïde Evolution : Pronostic fonction de l’atteinte rénale : 1. Évolution le plus souvent favorable si hématurie microscopique et/ou protéinurie modérée 2. Evolution défavorable avec insuffisance rénale progressive si syndrome néphritique aigü et /ou syndrome néphrotique Pas de relation entre la gravité des lésions extrarénales et le pronostic de l’atteinte rénale Syndrome d’Alport Transmission liée à l’X : maladie essentiellement masculine Anomalies des gènes codant pour les chaînes alfa du collagène Néphropathie hématurique Surdité de perception Anomalies oculaires Autres anomalies associées 1. Néphropathie hématurique Hématurie, macroscopique précoce dans 50% des cas Protéinurie plus TARDIVE avec parfois syndrome néphrotique Chez l’homme : évolution vers l’IRT inéluctable mais la rapidité varie en fonction des familles. formes juvéniles : IRT à l’âge de 20 ans (évolution intrafamiliale stéréotypée) formes non-juvéniles : IRT après 40 ans ( à un âge variable au sein d’individus d’une même famille. Chez la femme : hématurie quasi constante (>90%), mais intermittante. 2. Surdité de perception Progressive Non-décelée dans l’enfance Fréquences aigües ANAMNESE FAMILLIALE !!!! 3. Atteinte oculaire Deux anomalies décrites : Lenticône antérieur ( la portion antérieure du cristallin est de forme conique ). Anomalie absente à la naissance Développement progressif. Présent chez 1/3 des adultes et spécifique du syndrome d’Alport. Assymptomatique sauf s’il se complique d’une cataracte. Lésions macullaires : coloration rouge de la macula avec des halots de grains blancs périmaculaires. Présent essentiellement dans la forme juvénile du syndrome d’Alport. 4. Autres signes associés Deux anomalies décrites en association avec le syndrome d’Alport. Leïomyomatose oesophagienne diffuse : prolifération bénigne des cellules de la musculaire muqueuse du bas œsophage ----dysphagie, vomissement et douleur ---- traitement chirurgical Macrothrombocytopénie : thrombopénie d’intensité et de sévérité variable avec plaquettes géantes. 5. Biopsie du syndrome d’Alport Biopsie précoce : Tissus rénal d’aspect quasi normal Biopsie tardive : anomalies non-spécifiques : augmentation de la matrice mésangiale, épaississement de la parois des capillaires. MET : Seul moyen d’affirmer le diagnostic : épaississement irrégulier de la MBG; un aspect feuilleté de la lamina densa. Etiologies : causes fréquentes Infections urinaires Maladies glomérulaires Hypercalciurie idiopathique Traumatismes Malformations de l’arbre urinaire Déshydratation Hypercalciurie idiopathique Association entre l’hypercalciurie et l’hématurie macroscopique ou microscopique. Résolution spontanée fréquente Pas d’indication de traitement par thiazide de manière systématique : réservé aux patients avec hématurie et augmentation marquée du rapport Ca/créatinine urinaire, et histoire familliale d’urolithiases ( The journal of Urology ) Traumatismes Imagerie ? Critères chez l’adulte : hématurie macroscopique : souvent associée à une lésion rénale Hypotension : controversé chez l’enfant Plutôt utiliser le taux d’hémoglobine comme identification d’un saignement actif Blessures associées : pas souvent un critère d’imagerie Traumatisme de décélération vs traumatisme à haute énergie. Traumatismes Critères chez l’enfant ? Quasi toutes les lésions rénales significatives sont identifiées en utilisant les mêmes critères que chez l’adulte Mise au point : Paramètres vitaux, examen clinique, dosage de l’hémoglobine, sédiment urinaire CT scanner abdominal : songer aux risques liés à l’anesthésie générale et à l’irradiation Traumatismes Traitement des lésions rénales identifiées : En cas d’instabilité hémodynamique : exploration chirurgicale immédiate Dans les cas graves : néphrectomie Le plus souvent : traitement conservateur : Surveillance hospitalière, surveillance des paramètres vitaux et hémoglobine/ 6 heures, repos au lit, antibiothérapie Jusqu’à résolution de l’hématurie macrospique. (The Journal of Urology ) Ethiologies : causes rares : Néphroses Syndrome de Goodpasture Nécrose corticale ou tubulaire Exercice intense Lithiase, néphrocalcinose Thrombose de la veine rénale Anémie falciforme Diathèse hémorragique Tumeur de Wilms Endocardite, schistosomiase