TAT Thierry LOUISE Elaboration de criteres de qualite pour la
Transcription
TAT Thierry LOUISE Elaboration de criteres de qualite pour la
Diplôme Inter-Universitaire des Services de Santé et de Secours Médical des Services Départementaux d’Incendie et de Secours Santé Publique – Santé Travail Travail d’Application Tutoré – année 2013 EAD 7ème PROMOTION Elaboration de critères de qualité pour la spirométrie en médecine d’aptitude, état des lieux au SDIS 14 et propositions d’actions Mr Thierry LOUISE Service Départemental d’Incendie et de Secours du Calvados Tuteur universitaire : Infirmier d’encadrement Séverine GONNET Référents sapeurs-pompiers : Infirmier-chef Gilles HAMELIN Sommaire Remerciement 2 Résumé 2 Mots clés 2 Introduction 3 Méthodologie 3 Résultats 4 Analyse 6 Conclusion 7 Bibliographie 8 Annexe 1 10 Annexe 2 11 Annexe 3 12 Annexe 4 13 Courrier accord du médecin-chef 14 1 Remerciement Je souhaite remercier les nombreuses personnes qui m’ont apportées leur aide et leur soutien pour la réalisation de ce TAT, notamment l’infirmier chef Gilles Hamelin pour ses conseils et ses encouragements, l’infirmier d’encadrement Séverine Gonnet qui m’a aidé par ses recommandations et qui m’a guidé dans cet exercice, madame le professeur Bénédicte Clin-Godard et madame Sylvaine Gohier pour la contribution importante qu’elles ont apporté dans la recherche bibliographique, les infirmiers du SSSM du Calvados pour leur participation au questionnaire et mademoiselle Petula pour l’assiduité et la constance de sa surveillance au cours de ce travail Résumé Lors de la visite d’aptitude, les explorations fonctionnelles respiratoires sont pratiquées. Pour obtenir des données fiables, reproductibles et exploitables, il est nécessaire qu’un référentiel de bonnes pratiques soit respecté. Nous avons étudié, selon la démarche qualité, auprès du SSSM du SDIS du Calvados les pratiques actuelles et nous avons élaboré un plan d’action correctif. Mots clés Explorations fonctionnelles respiratoires, spirométrie, démarche qualité, aptitude médicale, sapeur-pompier 2 Introduction Le SSSM du SDIS du Calvados s’est engagé pour son organisation dans une démarche qualité. Les visites médicales d’aptitude obligatoires1 s’intègrent dans ce projet. J’ai souhaité m’intéresser à l’examen d’exploration fonctionnelle respiratoire prévu dans le cadre de ces visites1. En effet, les résultats retrouvés lors de cette visite d’aptitude ont une importance certaine, permettant un dépistage de certaines pathologies respiratoires pouvant compromettre l’aptitude du sapeur-pompier (SP)1 ou pouvant nécessiter des mesures correctives2. Ils permettent aussi d’obtenir pour chaque individu, en plus d’une comparaison à un groupe de référence2,3,4,5,6, des paramètres initiaux permettant de suivre l’évolution de ses débits respiratoires au cours de sa carrière2,3. L’uniformisation des pratiques lors de l’examen spirométrique afin d’obtenir des données correctes, fiables et reproductibles est une nécessité incontournable5,7. Certains travaux effectués dans le cadre du DIU SSSM en ont posés les bases8,9. Nous avons choisi pour notre part de nous référer aux outils élaborés10,11,12 , par la Haute Autorité de Santé et l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé pour nous aider dans ce travail d’analyse des pratiques professionnelles et la mise en place d’un éventuel plan d’action correctif. Méthodologie J’ai, dans un premier temps, réalisé une bibliographie permettant de définir un référentiel de réalisation de l’examen spirométrique2,3,4,5,6,7,8,13,14 .En concertation avec le médecin chef et l’infirmier de chefferie, il a été adapté aux moyens et aux particularités du SSSM du SDIS du Calvados (annexe 1). J’ai souhaité ensuite vérifier et évaluer les pratiques actuelles de réalisation de cet examen de spirométrie. J’ai élaboré une grille d’évaluation des dossiers (annexe 2) ainsi qu’un questionnaire (annexe 3) à destination des infirmiers SP effectuant les visites. J’ai effectué un tirage au sort de 50 dossiers sur les 1499 dossiers de visite médicale de sapeur-pompier pour l’année 2012. Le département comprend 5 cabinets médicaux. Le nombre de dossiers tirés au sort dans chaque cabinet médical a été proratisé en fonction du nombre de visite (annexe 4). 3 Vingt-neuf infirmiers ont effectué des visites médicales d’aptitude en 2012. Afin d’avoir un échantillon représentant l’ensemble des pratiques, il a été convenu de ne pas retrouver plus de deux fois le même infirmier dans l’échantillon des 50 dossiers tirés au sort. Ces vingt-neuf infirmiers ont reçu le questionnaire sur leur pratique actuelle de l’examen spirométrique par l’intermédiaire de la messagerie électronique du SDIS 14. Une relance par la messagerie électronique couplée à un envoi de SMS a été effectuée une dizaine de jours plus tard afin d’obtenir un maximum de réponse permettant d’effectuer une analyse la plus pertinente possible. Résultats Dans les cinquante dossiers analysés, nous retrouvons six observations où le taux de réponse positive est de 100 %. Ce sont les items, date, heure, âge, sexe, taille et poids. Trois observations dépassent les 50 % de réponse positive, ce sont par ordre décroissant, le nombre d’expiration qui ne doit pas être supérieur à huit (47/50), la forme de la courbe qui doit être pratiquement verticale au départ (33/50) et pour terminer le nombre d’expiration qui doit être supérieur ou égal à trois (29/50). Une seule observation ne dépasse pas le niveau des 50 % de bonnes réponses, cela 4 concerne l’expiration qui doit être constante et prolongée selon notre protocole (19/50). Vingt infirmiers sur vingt-neuf effectuant des visites médicales au sein du SSSM du Calvados ont répondu aux questionnaires sur leurs pratiques lors de l’examen spirométrique. Le taux de réponse est donc de 69 %. On remarque dans ces réponses que deux questions ont un taux de réponse positives à 100%, ce sont : « Pesez-vous le sapeur-pompiers ? » et « vous assurez vous de l’aspect de la courbe de spirométrie pour la valider ? ». Cinq questions dépassent les 50 % de taux de réponses positives, ce sont les interrogations sur « vérifiez-vous que le SP place l’embout buccal entre ses dents et qu’il soit maintenu par les lèvres sans fuite ? » (18/20), « Mesurez-vous systématiquement le SP ? » (17/20), « le SP, lors que vous réalisez l’examen spirométrique, n’a-t-il pas fait d’effort physique depuis un quart d’heure ? » (17/20), « démontrez-vous préalablement à l’examen la technique d’inspiration et d’expiration ? » (17/20) et « le SP a-t-il toujours le dos bien droit au cours de l’examen ? » (13/20). Pour quatre questions, le taux de réponse positive est inférieur à 50%. Ceux sont, en premier, celle relative à la formation (9//20) puis 5 ensuite celle concernant la position dos droit au cours de l’examen (7/20), nous avons ensuite la question des vêtements ajustés (3/20) et pour finir la position assise où l’on ne retrouve aucune réponse positive. Analyse Nous retrouvons dans le questionnaire des pratiques conformes au référentiel comme la pesée systématique ainsi que la validation de la courbe quoiqu’il nous faille y revenir dans la deuxième partie de notre discussion. Dans cette analyse du questionnaire, nous pouvons remarquer certaines pratiques qui tendent vers la conformité, mais qui demandent à être confortées, le placement de l’embout buccal, la mesure systématique du SP, le contrôle de l’effort physique avant l’examen, la démonstration technique de cette exploration et la position du dos bien droit. Pour d’autres un effort important est à effectuer, ce sont, la formation des opérateurs, l’utilisation du pince nez ainsi que de la position assise lors de l’examen. L’analyse des dossiers de visite retrouve lui aussi des pratiques conformes au référentiel. Ce sont les items, date, heure, âge, sexe, taille et poids dont le niveau doit être maintenus et poursuivis. Les opérateurs, dans ces opérations, sont aidés par le logiciel de spirométrie qui empêche la progression si ces renseignements ne sont pas fournis. Il est aussi étonnant de remarquer que certains infirmiers signalent qu’ils ne pèsent pas systématiquement le SP effectuant sa visite alors que cela leur est impossible pour effectuer la mesure de la spirométrie. Concernant, la forme de la courbe au départ de la mesure, le nombre minimum et maximum d’expiration pour valider cette mesure, il est nécessaire de conforter les bonnes pratiques. Pour ce qui est de la forme de la courbe à l’expiration, il est indispensable de rappeler ces bonnes pratiques. Il est à remarquer que dans l’analyse du questionnaire infirmier l’ensemble des infirmiers valident la forme de la courbe mais cette validation se fait sur des courbes non conformes au référentiel. Toutes ces remarques et ces constatations nous conduisent à mettre en œuvre un plan d’action pour arriver à obtenir des résultats d’examen de spirométrie conformes au référentiel que nous avons élaboré. Nous devons tout d’abord maintenir ce qui fonctionne parfaitement en conservant le paramétrage du logiciel spiro 2000 de la société Medikro. 6 Nous devons ensuite prévoir un plan d’équipement des cabinets en achetant les pince nez qui manquent et en nous assurant qu’ils comportent tous un tabouret afin de pouvoir réaliser l’examen dans les conditions définies. Une formation à destination des opérateurs doit être organisée pour les informer du référentiel, et les former aux modalités de l’examen. Au cours de cette formation, on remettra à chaque opérateur effectuant les visites d’aptitude un aide-mémoire décrivant les conditions pratiques de réalisation de l’examen, et les objectifs à attendre en termes de qualité de mesure. Cette formation pourra être intégrée dans la formation de maintien et de perfectionnement des acquis annuelle. Nous rappellerons aussi, dans chaque cabinet médical, par une affiche installée dans le poste infirmier ces critères de qualité. Nous pensons aussi réaliser une vidéo démontrant au sapeur-pompier effectuant sa visite d’aptitude la technique d’inspiration et d’expiration forcée. Cela permettra d’uniformiser la démonstration de cette technique et permettra à l’operateur lors la visualisation d’insister sur les points importants alors que précédemment lorsqu’il effectuait lui-même cette démonstration, cela lui était impossible. Elle lui évitera aussi une certaine fatigue pouvant faire dévier et modifier la démonstration technique. Pour compléter la démarche qualité, nous devons envisager une mesure d’impact à distance de ce plan d’action. Il semble raisonnable de les effectuer au bout d’un an après la formation de l’ensemble des opérateurs effectuant les visites et avant la mise en place de la formation de maintien et de perfectionnement des acquis suivante. Cela permettra d’apporter les mesures correctives suivantes si cela s’avère nécessaire. Conclusion La simplicité de l’exploration fonctionnelle respiratoire ne doit pas nous faire oublier que ces mesures nous demandent une technique de réalisation irréprochable si nous souhaitons obtenir des résultats fiable et reproductible. La mise en place de ce référentiel au sein du SSSM du Calvados et des actions qui l’accompagnent doit nous permettre d’obtenir une haute qualité de réalisation de cet examen s’inscrivant dans la démarche qualité initiée dans notre institution. 7 Bibliographie 1 République française. Arrêté du 6 mai 2000 fixant les conditions d’aptitude médicale des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires et les conditions d’exercice de la médecine professionnelle et préventive au sein des services départementaux d’incendie et de secours. Journal Officiel de la République Française. Numéro 135 du 11 juin 2000, page 8869 2 PEYRETHON C, CHOUDAT D. Exploration de la fonction respiratoire en santé au travail. Archives des maladies professionnelles et de l’environnement, février 2007, n° 1, p 35 à p 50 3 PERDRIX A. Guide pratique d’exploration fonctionnelle respiratoire. Utilisation en milieu professionnel, Ed Masson, 2001 4 STRAUSS C, SIMILOWSKI T. Recommandations Européennes pour les explorations fonctionnelles respiratoires, seconde édition. Revue des Maladies Respiratoires, décembre 2001, n°18, p 6S7 à p 6S119 5 WIETZENBLUM E. Exploration fonctionnelle respiratoire en pneumologie, Ed Margaux-Orange, 2004 6 DEMELDTS M, DERM E, DELENOIS L, SERGYSELS R, DECRAMER M. Normes de qualité, indications et standardisation des épreuves fonctionnelles respiratoires, Document de consensus de la Société Belge de pneumologie, Ed Novartis, 2001 7 MILLER L.R, HANKINSON V, BRUSASCO F, BURGOS R, CASABURI A, COATES A, ENRIGHT P, VAN DER GRINTEN C.P.M., GUSTAFSSON P, JENSEN R, JOHNSON D.C., MACINTYRE N, MACKAY R, NAVAJAS D, PEDERSEN O.F., PELLEGRINO R, VIEGI G, WANGER J. Standardisation de la spirométrie. Revue des maladies respiratoire, mars2007, n° 3, p2s27 à p2s49 8 LESAGE V. La spirométrie, état des lieux dans l’Oise. Med, Mémoire. DIU SSSM SP. Université de Strasbourg. 2002 9 ALLAIN L.A. La formation actuelle des infirmiers(ères) sapeurs-pompiers en médecine d’aptitude, leurs permet-elle de suivre une procédure uniforme en matière de spirométrie, TAT, DIU SSSM SP. Université Victor Segalen Bordeaux 2 ; 2010 10 HAUTE AUTORITE DE SANTE. Élaboration de critères de qualité pour l’évaluation et l’amélioration des pratiques professionnelles. La plaine St Denis : service des recommandations professionnelles et service évaluation des pratiques professionnelle ; Mai 2007 11 HAUTE AUTORITE DE SANTE. Audit clinique ciblé. Evaluation des pratiques par comparaison à un référentiel. La plaine St Denis : Service d’évaluation des pratiques professionnelles ; 2006 8 12 AGENCE NATIONALE D’ACCREDITATION ET D’EVALUATION EN SANTE. Evaluation des pratiques professionnelles dans les établissements de santé, réussir un audit clinique et son plan d’amélioration. 2003 13 MILLER L.R, CRAPO R, HANKINSON V, BRUSASCO F, BURGOS R, CASABURI A, COATES A, ENRIGHT P, VAN DER GRINTEN C.P.M., GUSTAFSSON P, JENSEN R, JOHNSON D.C., MACINTYRE N, MACKAY R, NAVAJAS D, PEDERSEN O.F., PELLEGRINO R, VIEGI G, WANGER J. Considérations générales sur les explorations fonctionnelles respiratoires. Revue des maladies respiratoire, mars 2007, n° 3, p 2s15 à p 2s25 14 UNIVERSITE SEGALEN BORDEAUX 2, DIU SSSM SP. Module 2: Aptitude. Cours 4. La spirométrie. 2013 9 Annexe 1 Référentiel de réalisation de l'examen de spirométrie du SSSM du Calvados Formation du personnel Les infirmiers effectuant les examens ont reçu une formation à la spirométrie par un expert Paramètres à recueillir et à renseigner Date, heure, âge, sexe, poids et taille du sapeur-pompier. Conditions de réalisation Le Sapeur-pompier doit être au repos depuis 15 minutes minimum. Il est assis le dos bien droit. Il ne porte pas de vêtement ajusté On utilisera un pince nez. La démonstration de la technique sera montrée par l’opérateur. Le sapeur-pompier placera l’embout buccal entre ses dents et le maintiendra par les lèvres sans fuite. Il réalisera au minimum trois expiration forcés et au maximum huit Vérification de la courbe La forme de la courbe doit être pratiquement verticale au début puis l’expiration doit être la plus prolongée possible 10 Annexe 2 Grille d'évaluation de l'examen de spirométrie 1 2 3 4 5 Date Heure Age Sexe Taille Poids Minimum trois expirations Maximum huit expirations Forme de la courbe : verticale au départ Forme de la courbe : expiration prolongée 11 … 47 48 49 50 Annexe 3 Cher(e)s collègues Dans le cadre de mon travail d’application tutoré, j’ai souhaité traiter de la démarche qualité dans le cadre de l’examen de spirométrie. Je vous sollicite afin de faire un bilan de nos pratiques actuelles au cours de cette épreuve respiratoire. Entourer votre réponse Mesurez-vous systématiquement le sapeur-pompier (SP) lors de sa visite ? oui non Pesez-vous le SP lors de la visite ? oui non Le SP, lors que vous réalisez l’examen spirométrique, n’a-t-il pas fait d’effort physique depuis un quart d’heure ? oui non Démontrez-vous préalablement à l’examen la technique d’inspiration et d’expiration ? oui non Utilisez-vous, pour le SP, au cours de l’examen un pince-nez ? oui non Le SP est toujours assis lors de l’examen ? oui non Le SP a-t-il toujours le dos bien droit au cours de l’examen ? oui non Vérifiiez-vous que le SP n’a pas de vêtement ajusté ? oui non Vérifiez-vous que le SP place l’embout buccal entre ses dents et qu’il soit maintenu par les lèvres sans fuite ? oui non Vous assurez vous de l’aspect de la courbe de spirométrie pour la valider ? oui non Avez-vous reçu une formation pratique sur la réalisation de la spirométrie avant d’effectuer des visites médicales ? oui non Je vous remercie de votre aide et je ne manquerai pas de vous communiquer le résultat de cette enquête. Thierry LOUISE 12 Annexe 4 Répartition des dossiers par cabinet médicaux Cabinet Bayeux Caen Falaise Pont l'Evêque Vire Total Nombre de visite 208 640 110 396 145 1499 Nombre de dossier tiré au sort 7 21 4 13 5 50 13 14