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VIDÉO. Le Point Live : Le renouveau de
Mélissa Laveaux
Le Point.fr - Publié le 16/03/2013
Sa voix est sublime, ses arrangements impeccables,
son album addictif. Rencontrée dans un bar de son
quartier, la Canadienne d'origine haïtienne nous joue
"Pretty Girls".
© DR
Par Victoria Gairin et Anne-Sophie Jahn
Elle est ici comme chez elle. Au Lapin blanc, le petit bar du 20e arrondissement de
Paris où on la retrouve, le patron lui propose d'emblée de revenir jouer un de ces
soirs. Pendant ce temps, une connaissance vient la féliciter pour son nouvel album :
"C'est merveilleux."
Mélissa Laveaux a beau n'être en France que depuis janvier 2008, il semble qu'on ne
puisse déjà plus se passer d'elle. Originaire d'Ottawa, dans l'Ontario, la jeune femme
commence la musique assez tôt, lorsque son père lui offre une guitare. Mais à la
maison, personne ne la pousse à persévérer dans cette voie, bien au contraire. Les
études avant tout, la musique ensuite, enseigne-t-on dans cette famille d'origine
haïtienne, qui sacrifie tout pour que les enfants s'en sortent bien dans la vie. Mélissa
se consacre donc à la bioéthique. Mais ce sera de courte durée. Bien vite, un label
français la repère sur MySpace et lui propose de la signer. Pour la jeune
Canadienne, c'est le début d'une nouvelle vie.
La métamorphose
Son deuxième album, Dying Is a Wild Night - au titre inspiré d'un vers d'Emily
Dickinson, "Dying is a wild night and a new road" - raconte la suite. L'arrivée à Paris.
Le spleen de la distance, les nouvelles du pays qui n'arrivent pas, le sentiment
d'abandon, les nouveaux repères qu'il faut s'inventer, la métamorphose... Cinq ans
après Camphor and Cooper, son premier opus, la voilà donc davantage dans un
univers pop, mais toujours teinté de folk, de rock et de blues.
Les breaks de batterie donnent un petit supplément d'âme au désespoir et des
allures de Keziah Jones aux rythmes métissés. Le créole est aussi à l'honneur dans
le magnifique "Pie Bwa", variation autour de "Strange Fruit", de Billie Holiday. En à
peine quelques minutes, sur "Pretty Girls", l'un des titres-phares de l'album, la
lumineuse Mélissa a réussi à partager son énergie et son sens du groove. Dying Is a
Wild Night est peut-être l'expression de la rupture, Mélissa, elle, en est déjà au
renouveau.