Ellipsoïde de John–Loewner
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Ellipsoïde de John–Loewner
Ellipsoïde de John–Loewner Arnaud Girand 5 juillet 2012 Référence : – [FGN10], p. 229–231 Proposition 1 Soit K ⊂⊂ Rn d’intérieur non vide. Alors il existe un unique ellipsoïde de volume minimal contenant K. Démonstration : On sait qu’un ellipsoïde (plein) centré en l’origine admet une équation de la forme q(x) ≤ 1, avec q ∈ Q++ . De fait, on peut associer à toute forme quadratique définie positive q un ellipsoïde Eq := {x ∈ Rn | q(x) ≤ 1}. Soit donc q ∈ Q++ . Alors, par théorème spectral, il existe une b.o.n B := (e1 , . . . , en ) de Rn telle que si l’on pose ai = q(ei ) on ait : ∀x = n X i=1 xi ei ∈ Rn , q(x) = n X ai x2i i=1 Si on note Vq le volume de l’ellipsoïde Eq on a alors : Vq = Z dx1 . . . dxn = a1 x21 +...+an x2n ≤1 Z n Y Rn i=1 χ{ai x2i ≤1} dx1 . . . dxn x1 xn Par le changement de variable (C 1 –difféomorphisme) ϕ : x 7→ ( √ , . . . , √ ) on a : a1 an Vq = Z n Y 1 χ{x2i ≤1} |Jac(ϕ)|dx1 . . . dxn = √ a1 . . . an Rn i=1 Z dx1 . . . dxn x21 +...+x2n ≤1 Remarquons de plus que si B1 est une b.o.n de Rn quelconque et si on note S := matB1 (q) on a, par changement de base pour les formes quadratiques, qu’il existe P ∈ GLn (R) telle que : S = P matB (q)t P = P Diag(a1 , . . . , an )t P Comme B et B1 sont orthonormées on a de plus que P ∈ On (R). De facto, D(q) := det(S) = a1 . . . an ne dépend que de q. Si on note V0 le volume de la boule unité (euclidienne) de Rn on a finalement : V0 Vq = p D(q) On se ramène donc à montrer qu’il existe un unique q ∈ Q++ tel que : (i) D(q) soit maximal ; (ii) ∀x ∈ K, q(x) ≤ 1. On munit l’espace vectoriel Q de la norme N : q 7→ supkxk≤1 |q(x)| et on cherche à maximiser D sur l’ensemble suivant : A := {q ∈ Q+ | ∀x ∈ K, q(x) ≤ 1} Démontrons que A est une partie convexe compacte non vide de Q. – K est compact donc borné par un certain M > 0. De fait, la forme quadratique q : x 7→ est dans A donc A 6= ∅. 1 kxk2 M2 – Soient q, q ′ ∈ A et soit λ ∈ [0, 1]. Alors il est clair que λq + (1 − λ)q ′ ∈ Q+ . De plus, si x ∈ K on a : λq(x) + (1 − λ)q ′ (x) ≤ λ + (1 − λ) = 1 Donc A est convexe. – Soit (qn )n ∈ AN une suite convergeant dans Q vers une forme quadratique q. Alors, pour tout x ∈ Rn , on a : ∀n ≥ 0, |qn (x) − q(x)| ≤ N (qn − q)kxk −−−−→ 0 n→∞ Donc par passages à la limite q ∈ Q+ (considérer qn (x) ≥ 0) et ∀x ∈ K, q(x) ≤ 1. Donc q ∈ A donc A est fermée. De plus, comme K est d’intérieur non vide, il existe a ∈ K et r > 0 tels que B(a, r) ⊂ K. Ainsi, si q ∈ A et x ∈ B(0, r) alors q(a + x) ≤ 1. De plus, q(−a) = q(a) ≤ 1. Ainsi, par inégalité de Minkowski : p p p p q(x) = q(x + a − a) ≤ q(x + a) + q(−a) ≤ 2 Ainsi q(x) ≤ 4. In fine, si x ∈ B(0, 1) on a : 0 ≤ q(x) = 1 4 q(rx) ≤ 2 r2 r 4 Donc N (q) ≤ 2 . A est un donc un sous–ensemble fermé et borné de l’espace vectoriel de r dimension finie Q : il est compact. Le déterminant étant continu, l’application D : q 7→ D(q) l’est également. Comme A est comkxk2 ∈ A, pact, D y est bornée et atteint son maximum en un certain q0 ∈ A. De plus, comme x 7→ M2 on a nécessairement D(q0 ) > 0 et donc q0 ∈ Q++ . D’où l’existence de l’ellipsoïde recherché (il suffit de prendre Eq0 ). Supposons à présent qu’il existe q ∈ A distincte de q0 telle D(q) = D(q0 ). Posons S := matBc (q) q + q0 et S0 := matBc (q0 ), où Bc désigne la base canonique de Rn . Comme A est convexe, ∈ A et 2 ++ par log–concavité du déterminant sur Sn (R) on a : p p 1 q + q0 = det (S + S0 ) > det(S) det(S0 ) = det(S0 ) ≥ D(q0 ) D 2 2 Ce qui contredit la maximalité de D(q0 ) et termine donc la preuve. Détails supplémentaires : – Log–concavité du déterminant sur Sn++ (R). On se propose de montrer que l’application φ suivante est logarithmiquement concave, i.e que ln ◦φ est concave (cf. [FGN10], p. 222–223) : φ : Sn++ (R) → R A 7→ det(A) Cela revient donc à montrer que : ∀α, β ∈ R+ tels que α + β = 1, ∀A, B ∈ Sn++ (R), det(αA + βB) ≥ det(A)α det(B)β Par théorème de pseudo–réduction simultanée des formes quadratiques, on sait qu’il existe P ∈ GLn (R) et D = Diag(λ1 , . . . , λn ) telles que A = t P P et B = t P DP . Comme B est définie positive, on a de plus que les λi sont strictement positifs. De plus : det(A)α det(B)β = (det(P )2 )α (det(P )2 det(D))β = det(P )2 det(D)β (1) det(αA + βB) = det(P )2 det(αIn + βD) Le logarithme étant concave, on a également : ∀i ∈ [n], ln(α + βλi ) ≥ α ln(1) + β ln(λi ) = β ln(λi ) 2 En sommant ces inégalités on obtient : n X i=1 I.e : ln(α + βλi ) ≥ β n X ln(λi ) i=1 !β ! n n Y Y λi (α + βλi ) ≥ ln ln i=1 i=1 Donc par croissance du logarithme : β n n Y Y (α + βλi ) ≥ λ i i=1 i=1 | | {z } {z } =det(αIn +βD) =det(D) Ce qui conclut la preuve (utiliser ( 1 )). – On rappelle qu’il y a une correspondance bijective entre Sn (R) et l’ensemble des formes bilinéaires symétriques sur Rn × Rn via A 7→ ((x, y) 7→ hAx, yi). – Un ellipsoïde (plein) centré en l’origine admet une équation de la forme q(x) ≤ 1, avec q ∈ Q++ . En effet, un tel ellipsoïde admet dans un repère ad hoc une équation de la forme : n X x2 i i=1 Il suffit alors de remarquer que q : x 7→ a2i ≤1 P x2i ∈ Q++ . R2 a2i Références [FGN10] Serge Francinou, Hervé Gianella, and Serge Nicolas. Oraux X - ENS, Algèbre 3. Cassini, 2010. 3