La petite fleur cueillie par Jésus

Transcription

La petite fleur cueillie par Jésus
Edito rial
« La petite fleur
cueillie par Jésus !.. »
Au début de ses manuscrits, sainte
Thérèse confie à sa sœur Pauline,
mère Agnès : « Toujours le Seigneur a été pour moi compatissant et rempli de douceur... Lent
à punir et abondant en miséricordes !... (Psaume 102,8). Aussi,
ma Mère, c’est avec bonheur que
je viens chanter près de vous les
miséricordes du Seigneur... C’est
pour vous seule que je vais écrire
l’histoire de la petite fleur cueillie
par Jésus. »
Père Olivier Ruffray,
Recteur du Sanctuaire
Directeur du Pèlerinage
« ce que Jésus
a fait de bon
pour nous »
À la fin du manuscrit A, en janvier 1895, Thérèse s’interroge :
« Comment s’achèvera-t-elle,
cette "histoire d’une petite fleur
blanche" ? Peut-être la petite
fleur sera-t-elle cueillie dans sa
fraîcheur ou bien transplantée
sur d’autres rivages... je l’ignore,
mais ce dont je suis certaine, c’est
que la Miséricorde du Bon Dieu
l’accompagnera toujours, c’est
que jamais elle ne cessera de
bénir la Mère chérie qui l’a donnée à Jésus ; éternellement elle se
réjouira d’être une des fleurs de
sa couronne... Éternellement elle
chantera avec cette Mère chérie
le cantique toujours nouveau de
l’Amour... » Thérèse cite ici saint
Jean de la Croix, dans son poème
« Vive flamme » qui parle de
l’union à Dieu.
Nous ne sommes pas forcément
arrivés à cette union parfaite
avec Dieu. Point d’inquiétude
avec sainte Thérèse ! « Car pour
répondre à tout l’amour de Jésus,
elle [Thérèse] voudrait faire pour
lui ce qu’il a fait pour elle. » Son
blason ne reprend-t-il pas pour
mémoire, les « Jours de grâces »
que Jésus lui a prodigués depuis
sa naissance, dans la joie comme
dans la peine ? Peut-être pourrions-nous nous demander nousmêmes, ce que Jésus a fait de bon
pour nous et rendre grâce pour
ces « Jours de grâce » de chacune
de nos vies ?
Dans la lettre, devenue aujourd’hui
le Manuscrit B, où elle ramasse les
fruits de sa retraite spirituelle que
sa sœur Marie lui a demandé de
lui partager, Thérèse, inspirée par
saint Jean de la Croix, s’adresse à
Jésus : « Ô Jésus, je le sais, l’amour
ne se paie que par l’amour, aussi
j’ai cherché, j’ai trouvé le moyen
de soulager mon cœur en te rendant Amour pour Amour. »
Comment rendre Amour pour
Amour lorsqu’on est petit
et faible ? Avec une audace
incroyable, Thérèse puise dans
sa petitesse, la réponse : « Je suis
l’ENFANT de l’Eglise. » Comme
un enfant, elle ne peut rien faire.
« Je n’ai d’autre moyen de te
prouver mon amour, que de jeter
des fleurs, c’est-à-dire de ne laisser échapper aucun petit sacrifice,
aucun regard, aucune parole, de
profiter de toutes les plus petites
choses et de les faire par amour... »
En ce mois d’octobre 2015
qui est celui de la canonisation
des bienheureux Louis et Zélie
Martin, comment ne pas entendre
la profondeur des propos de Thérèse expliquant ses armoiries :
« La terre verdoyante représente
la famille bénie au sein de laquelle
la fleurette a grandi. »
Père Olivier Ruffray
Thérèse de Lisieux n° 969 – octobre 2015
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