Les ports de pêche - Sport Mer Territoire

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Les ports de pêche - Sport Mer Territoire
HISTOIRE ET PATRIMOINE
3 – LES PORTS DE PECHE
LES PORTS DE PECHE
Aujourd’hui souvent seule une partie des ports est
consacrée à l’activité de pêche. Les quais des pêcheurs
représentent des espaces plus traditionnels où l’on trouve
des bateaux en bois, des filets et des flotteurs. On peut, le
matin, y acheter du poisson frais directement aux
professionnels. Dans un port de pêche, pas de pontons :
on vient directement à quai décharger sa pêche, laver et
ranger filets et outils sur les espaces réservés à cet effet.
La pêche traditionnelle en Provence, sur des pointus et Voiles Latines - Crédit : Mer Nature
CC Paternité Partage à l'identique
des bettes utilisait des dizaines de techniques différentes.
Tous ces bateaux et outils utilisaient exclusivement des matériaux naturels : bois, osier de myrte, goudron
de bois de pin, résines, chanvre, huile de lin... Aujourd’hui, matières plastiques, métaux et produits de
synthèse, plus durables, mais moins recyclables, s’y sont substitués.
Les bateaux traditionnels étaient équipés de voiles latines et parfois auriques. La voile latine, triangulaire
et portée par une «antenne» (vergue oblique), ne permet pas de serrer le vent au plus près, mais à
certaines allures et même du «mauvais côté» (plaquée contre la mâture), elle peut être plus efficace que
les voilures modernes. Presque tous les petits bateaux en bois actuels sont motorisés et les rames ne
servent plus que pour les manœuvres fines d’abordage au port.
La barque, en Provence, est pourvue à l’avant d’un «capian», symbole de la virilité du pêcheur, utile pour
caler la voilure et héritier du gracieux «cou de Léda» antique. À coque arrondie, elle est dite « barquette »
des Bouches-du-Rhône à la lagune du Brusc, mais «pointu» à Toulon (appellations devenues populaires
sur toute la côte dans les années 1960). À Toulon, la barque de pêche traditionnelle était jadis le «rafiot »
à l’allure antique avec sa proue rentrante. À Nice, c’est la poupe des «gourses» qui était rentrante. Quant
à la « nacelle » marseillaise ou «bette» toulonnaise, son fond plat, sans quille, initialement conçu pour les
étangs et les rades, la rendait plus facile à tirer au sec. Accessoirement, cela permettait aussi d’échapper
aux gendarmes maritimes en passant par-dessus chaînes ou haussières lorsque l’on était surpris à
pêcher en zone militaire…
Outre cette flottille de pêche, la « tartane », au plat-bord plus haut, était surtout un bateau de cabotage,
également à voile latine, tout comme le « mourre de pouar » (groin de cochon, en provençal). Ce dernier
était reconnaissable à son éperon surmonté d’une pièce de bois rectangulaire. Les mourres de pouar
servirent longtemps de pilotines à Marseille.
Ces traditions, en partie estompées, varièrent dans l’espace (d’un port à l’autre) et dans le temps, aussi il
est rare que les spécialistes s’accordent entre eux. Le savoir traditionnel, transmis oralement et non sans
mystères, a néanmoins circulé de port en port et de pays en pays tout au long des siècles...
Les autorités reconnaissaient que seuls les pêcheurs étaient à même de gérer le métier et la ressource.
Ainsi, ont été mises en place il y a près de 10 siècles à Marseille les prud’homies de pêche. Cette
institution existe encore aujourd’hui.
Des prud’hommes (dont l’origine du mot en latin Probi Homines signifie homme probe, intègre) sont élus
dans chaque prud’homie par l’ensemble des pêcheurs professionnels du territoire concerné.
On trouve des équivalents à l’étranger avec les «cofradias» espagnoles, les «halioetairias» grecques ou
les «cherhanas» roumaines.
La petite pêche côtière, emblématique de Méditerranée, a progressivement cédé la place à la pêche
hauturière, au large aux navires et technologues plus évolués. C’est en particulier le cas en Languedoc
Roussillon.
L’ENSEMPLE DU PORT DE SETE : UNE CREATION ROYALE
La ville de Sète est née, en 1666, d'une décision royale et de la volonté de trois hommes: Paul Riquet,
Louis XIV et le Chevalier de Clerville.
Paul Riquet cherchait un débouché sur la Méditerranée pour le Canal du Midi dont il avait entrepris le
creusement. Louis XIV avait chargé son ministre Colbert de trouver une rade pour les galères royales et
d'y créer un port d'exportation des produits du Languedoc.
Colbert confia cette tâche au Chevalier de Clerville, qui identifia le Cap de Sète comme le site le plus
approprié pour la création d’un port.
Les travaux du port commencèrent dès 1666 avec l'édification du môle St Louis. Cette jetée longue de
650 mètres protège l’entrée du vieux port et offre un abri aux bateaux depuis le 17ème siècle. Au 19ème
siècle, le port se développa grâce au commerce du vin, du bois, du soufre, des céréales ainsi que du fer.
Sète devint le 1er port de tonnellerie au monde. Dans les années 60, la pêche artisanale se développa
grâce à l’arrivée de nouvelles techniques amenées par les rapatriés de l’Afrique du Nord. Depuis le 20e
siècle, le port de Sète est le premier port de pêche français en Méditerranée. Ce qui n’amoindri pas sa
part en tant que port de commerce.
CROYANCE DE MER ET SECRETS ENFOUIS
Le 29 juin est jour férié pour les pêcheurs des ports de Provence. C’est la Saint-Pierre, ancien pêcheur du
lac de Tibériade. Ce jour là, à l’issue de la procession en ville, les navires parés de leurs atours prennent
la mer et, après la bénédiction au large, reviennent au port pour des agapes que se partagent les
pêcheurs, leurs familles et leurs amis.
Le 15 août, à la Sainte-Marie, est un jour festif pour les marines militaires de la rive nord de la
Méditerranée, qui défilent alors en grand appareil.
En outre, en Grèce, Roumanie et Bulgarie, ports et navires revêtent leurs habits de fête le 1er mars, jour
de la Martenitsa (la nouvelle année des marins) et le 6 décembre, jour de Saint-Nicolas, patron des
pêcheurs de ces pays.