Le Nasdaq bat enfin son record vieux de 15 ans

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Le Nasdaq bat enfin son record vieux de 15 ans
Date : 22/06/2015
Heure : 10:36:45
Journaliste : Pierrick Fay
www.lesechos.fr
Pays : France
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Le Nasdaq bat enfin son record vieux de 15 ans, Finance &
Marchés
Le Nasdaq a atteint un nouveau plus haut historique, mais sa valorisation inquiète.
Alors que les marchés européens souffrent des incertitudes liées à l'avenir de la Grèce dans la zone euro,
les marchés américains reprennent leur course vers les sommets. Après les indices Dow Jones et S & P
500, qui ont touché des records historiques récemment, le Nasdaq, le marché des valeurs high-tech, a battu
jeudi un record vieux de 15 ans. Il a inscrit en séance un nouveau plus haut à 5.143 points, mieux que les
5.132 points atteints le 10 mars 2000, en pleine bulle Internet.
Statistiques rassurantes
Un record qui intervient au lendemain de la réunion du Comité monétaire de la réserve fédérale des
Etats-Unis (Fed), dont le discours pragmatique et accommodant a rassuré les investisseurs. Ceux-ci sont
convaincus que la hausse des taux de la Fed restera modérée et dépendante de l'évolution de l'économie
américaine. Ils craignaient qu'une hausse trop forte des taux de la Fed ne réduise les liquidités sur le marché
au détriment notamment des actions américaines, jugées très chères. Le danger repose aussi sur une forte
réduction de la prime de risque des actions par rapport aux obligations, en cas de remontée trop rapide
des taux aux Etats-Unis.
La Bourse américaine profite aussi de la publication de quelques statistiques rassurantes, confirmant que le
trou d'air du premier trimestre est terminé. La stabilité du dollar, qui évolue entre 1,10 et 1,15 dollar contre un
euro depuis trois mois, favorise aussi la meilleure tenue des grandes actions américaines. Enfin la vigueur
des fusions-acquisitions, notamment dans les semi-conducteurs et les biotechs, favorise aussi la hausse
du marché.
Le nouveau record du Nasdaq relance les interrogations sur la valorisation jugée excessive de la Bourse
américaine au regard de la capitalisation des bénéfices des entreprises, supérieure à la moyenne historique.
Mais, pour Leslie Griffe de Malval, analyste gérant chez Fourpoints, « sur ce critère, la valorisation du
Nasdaq 100 n'est pas très éloignée de celle du S&P 500. Par rapport à l'an 2000, il n'y a pas de bulle. A
l'époque, il n'y avait qu'un PC par foyer, pas de smartphones ni d'objets connectés, les réseaux internet
étaient lents et coûteux, l'e-commerce balbutiant. Aujourd'hui il y a une vraie croissance, de vrais profits. Ce
ne sont pas des promesses comme en l'an 2000, mais une réalité. Si les entreprises continuent à exécuter
leur plan de marche, le Nasdaq peut continuer de progresser car il y a peu de secteurs capables de dégager
une croissance des ventes et des bénéfices significative ». Le haut niveau des marges des entreprises
américaines conjuguéà la force du dollar augmente tout de même le risque de déception sur les résultats.
Pour l'instant, ce n'est pas le cas. Le premier trimestre a été bon, avec 71 % des entreprises du S&P 500
à afficher un résultat supérieur aux attentes, rappelle Oddo AM. Un bilan « qui traduit des programmes de
rachat de titres qui sont restés très soutenus. Mais nous sommes davantage sceptiques sur la capacité des
entreprises américaines à poursuivre leurs rachats de titres au rythme actuel ». Les sociétés américaines
s'endettent d'ailleurs pour racheter des actions. Selon Sundial Capital Research, elles ont levé 58 milliards
de dollars sur le marché obligataire en trois mois. Un record.
Pierrick Fay, Les Echos
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