Santé publique Ottawa Lignes directrices concernant le dépistage

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Santé publique Ottawa Lignes directrices concernant le dépistage
Santé publique Ottawa
Lignes directrices concernant le dépistage de
la tuberculose et la gestion des contacts 2012
ottawa.ca/health | ottawa.ca/sante
613-580-6744 | TTY/ATS : 613-580-9656
Lignes directrices concernant le dépistage de la tuberculose et la gestion
des contacts 2012
Les Lignes directrices concernant le dépistage de la tuberculose et la gestion des contacts 2012
sont publiées par le Programme de contrôle des maladies transmissibles de Santé publique
Ottawa (SPO). Le contenu de ces lignes directrices se fonde sur la 6e édition des Normes
canadiennes pour la lutte antituberculeuse (2007), Évaluation du risque de tuberculose et
prévention de cette maladie chez les voyageurs 2009 (Comité consultatif de la médecine
tropicale et de la médecine des voyages) et le Compendium des produits et spécialités
pharmaceutiques 2012 (CPS).
Table des matière
Table des matière ...................................................................................................................... 2
Introduction ............................................................................................................................ 3
Exigences relatives au signalement à Santé publique Ottawa ................................................ 3
Test cutané à la tuberculine (TCT) ......................................................................................... 3
Points à prendre en considération lors de l’administration du TCT ...................................... 4
Contre-indications à l’administration du TCT ....................................................................... 4
Étapes à suivre lors de l’administration d’un TCT................................................................ 4
Lecture du TCT ................................................................................................................... 5
Dépistage au moyen d’un TCT (Patient sans contact connu avec la tuberculose) .................. 6
Déterminer si le TCT en deux étapes est indiqué ................................................................... 6
Étapes à suivre pour un TCT en deux étapes : ................................................................... 7
Interpréter le résultat du TCT .................................................................................................. 7
Évaluation médicale d’un résultat positif au TCT .................................................................... 9
Gestion d’un contact connu d’un cas de tuberculose .............................................................. 9
Critères d’évaluation du risque d’exposition à la tuberculose .................................................10
Indications pour le traitement de l’ITL ....................................................................................11
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Ottawa Public Health – Tuberculosis Screening and Contact Management Guidelines 2012
Introduction
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), environ un tiers de la population mondiale est
infecté par le Mycobacterium tuberculosis. Au Canada, le taux d’incidence et le nombre de cas
de tuberculose (TB) signalés ne cessent de diminuer depuis les deux dernières décennies. Les
personnes infectées par le Mycobacterium tuberculosis, c’est-à-dire qui sont atteintes d’une
infection tuberculeuse latente (ITL), peuvent développer une tuberculose active. Le dépistage et
le traitement de l’ITL constituent donc la pierre angulaire de la prévention de la tuberculose. À
cet effet, Santé publique Ottawa (SPO) a publié les Lignes directrices concernant le dépistage
de la tuberculose et la gestion des contacts 2012 pour soutenir les efforts des professionnels de
la santé afin d’éradiquer la tuberculose de notre ville. Ensemble nous pouvons… Mettre fin à la
tuberculose.
Exigences relatives au signalement à Santé publique Ottawa
Le Programme de contrôle des maladies transmissibles suit tous les cas de tuberculose dans la
ville d’Ottawa et fournit des antibiotiques à l’intention des patients traités pour une tuberculose
active ou une ITL. En vertu de la Loi sur la protection et la promotion de la santé (LPPS) de
l’Ontario, le médecin chef en santé publique de la Ville d’Ottawa exige que tous les
professionnels de la santé signalent les cas suivants :
•
•
•
Les cas nouveaux et soupçonnés de tuberculose pulmonaire ou extrapulmonaire,
qui doivent être déclarés dans un délai d’un jour ouvrable au 613-580-6744, poste
24224;
Tous les résultats positifs au test cutané à la tuberculine (TCT), quel que soit les
plans de traitement de l’ITL, en remplissant le Rapport de test cutané à la tuberculine;
L’issue du traitement d’une ITL, en remplissant le formulaire Résultat du traitement
de l’infection tuberculeuse latente remis au médecin en même temps que le médicament
pour traiter l’ITL.
Le consentement du patient n’est pas requis pour déclarer les renseignements mentionnés cidessus. En vertu de la Loi sur la Protection des renseignements personnels sur la santé
(LPRPS), les professionnels de la santé sont officiellement autorisés à divulguer des
renseignements sur la santé sans consentement si la loi l’exige.
Test cutané à la tuberculine (TCT)
Un test cutané à la tuberculine (TCT) sert à dépister une infection tuberculeuse latente (ITL). Ce
test intradermique constitue la méthode la plus précise, la plus constante et la plus fiable pour
diagnostiquer une infection tuberculeuse. Il ne doit être administré et lu que par un
professionnel de la santé dûment formé, et ne doit pas être confondu avec le vaccin BCG, qui
est administré à des fins de prévention de la maladie tuberculeuse.
REMARQUE : Le test de libération d’interféron gamma (TLIG) est une autre
méthode permettant de diagnostiquer l’ITL. Il est actuellement offert avec des
frais dans les laboratoires médicaux Gamma-Dynacare, et il n’est pas
subventionné par le ministère de la Santé et des Soins de longue durée. Il peut
s’avérer d’une utilité clinique dans certains cas. Veuillez consulter les
Recommandations sur les tests de libération d’interféron-gamma pour la
détection de l’infection tuberculeuse latente (http://www.phacaspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/10vol36/acs-5/index-fra.php).
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Ottawa Public Health – Tuberculosis Screening and Contact Management Guidelines 2012
Points à prendre en considération lors de l’administration du TCT
Un certain nombre de facteurs importants doivent être pris en considération avant d’administrer
un TCT, dont les suivants :
•
•
•
Lorsqu’il y a présence de brûlures ou d’un eczéma étendus aux deux avant-bras, utiliser
la face externe de l’avant-bras ou la partie supérieure du bras;
Lorsqu’un patient souffre d’une infection virale grave, comme la rougeole, la varicelle ou
la mononucléose, reporter l’administration du TCT au moins un mois après la disparition
de la maladie;
Un TCT peut être administré le jour même, ou au moins un mois après l’administration
d’un vaccin à virus vivant, tel que les vaccins contre la rougeole, les oreillons, la rubéole,
la varicelle, la poliomyélite (vaccin oral) ou la fièvre jaune.
Le TCT peut être administré aux personnes qui :
•
•
•
•
•
•
Souffrent d’un rhume;
Ont récemment reçu un vaccin à virus non vivant ou un vaccin bactérien;
Sont enceintes ou qui allaitent;
Ont reçu le vaccin BCG par le passé;
Affirment avoir eu un résultat positif au TCT, autre que la formation de vésicules, sans
qu’il ait été consigné;
Prennent une petite dose de glucocorticoïdes systémiques (< 15 mg/jour de prednisone
ou l’équivalent).
Contre-indications à l’administration du TCT
Un TCT est contre-indiqué lors des situations suivantes :
•
•
•
Une réaction marquée (formation de vésicules) à la tuberculine par le passé;
Une réaction anaphylactique à la tuberculine par le passé;
Une tuberculose active, actuelle ou passée, ayant été documentée ou des antécédents
clairement établis d’un traitement de l’ITL. Dans ces cas-ci, le test n’est pas dangereux,
mais il n’est d’aucune utilité clinique.
Étapes à suivre lors de l’administration d’un TCT
•
•
•
•
•
•
•
•
•
4
Vérifier la date de péremption sur la fiole contenant l’antigène. Aspirer l’antigène dans la
seringue juste avant de l’utiliser pour réduire les risques d’oxydation;
Inscrire la date sur la fiole après l’avoir ouverte, et la jeter un mois plus tard. Garder la
fiole à une température de 2 à 8 °C et à l’abri de la lumière, sauf lorsque vous en retirez
l’antigène pour administrer le TCT;
Nettoyer la face antérieure de l’avant-bras à environ 10 cm (4 pouces) du bas du coude
avec un tampon imbibé d’alcool et laisser sécher;
Tendre la peau et insérer l’aiguille, de calibre 26 ou 27, à un angle de 5 à 15 degrés, le
biseau orienté vers le haut;
Administrer 0,1 ml de 5 unités de tuberculine (5 UT) purifiée (PPD) par injection
intradermique ;
Sur le site de l’injection, surveiller l’apparition d’une petite papule de 6 à 10 mm de
diamètre, qui disparaîtra dans les 10 à 15 minutes suivant l’injection;
Si aucune papule n’apparaît ou s’il y a une importante fuite de liquide, répéter le test sur
l’avant-bras opposé ou à 10 cm de la première injection;
Ne pas recouvrir le point d’injection avec un bandage;
Avertir le patient de ne pas gratter le point d’injection et l’informer qu’il peut continuer à
ses activités normales;
Ottawa Public Health – Tuberculosis Screening and Contact Management Guidelines 2012
•
Consigner la date de l’injection, la dose administrée (5 UT, 0,1 ml), le fabricant, le
numéro de lot, la date de péremption, le site d’injection, et le nom de la personne qui
administre le TCT.
Lecture du TCT
•
•
•
•
•
•
•
•
5
La lecture du TCT doit être faite de 48 à 72 heures après son administration;
Si le TCT ne peut être lu dans les 72 heures à cause de circonstances imprévues, le
répéter à un endroit assez éloigné de la première injection afin d’éviter le
chevauchement des réactions;
Il faut mesurer l’induration (et non pas la rougeur). La formation d’une vésicule, qui peut
survenir dans 3 à 4 % des cas présentant un résultat positif, doit être notée;
Se servir de son doigt pour repérer les limites de l’induration;
À l’aide d’un stylo à bille placé à un angle de 45 degrés par rapport à la peau, se diriger
vers le point d’injection; la pointe s’arrêtera à la limite de l’induration. Répéter cette
étape de l’autre côté de l’induration;
Mesurer le diamètre transversal de l’induration (à angle droit par rapport à l’axe
longitudinal de l’avant-bras) et le consigner en millimètres (mm). Si la mesure se situe
entre deux graduations de la règle, choisir le plus petit des deux nombres. Il ne faut pas
consigner le résultat comme étant « négatif », « douteux » ou « positif »;
Environ 2 à 3 % des personnes qui subissent le test présentent une rougeur localisée ou
un érythème (sans induration) dans les 12 premières heures. Il s’agit de réactions
allergiques bénignes qui ne signalent pas une infection tuberculeuse. Il ne s’agit pas
d’une contre-indication à une future administration du TCT;
Consigner la date de la lecture, la mesure de l’induration en millimètres, toute réaction
indésirable telle qu’une vésicule, et le nom de la personne qui procède à la lecture du
TCT.
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Dépistage au moyen d’un TCT (Patient sans contact connu avec la
tuberculose)
Il est essentiel de déterminer si la personne doit faire l’objet d’un dépistage au moyen d’un TCT;
à cet effet, veuillez vous référer au tableau suivant, qui présente les groupes à haut risque.
Personnes à haut risque d’être atteintes
d’une ITL
Personnes à haut risque de voir une ITL se
développer en maladie de tuberculose
• Personnes ayant vécu dans un pays où le
taux d’incidence de la tuberculose est élevé
(un taux minimum de 30 p. 100 000
habitants). Consulter Taux internationaux
d’incidence de la tuberculose au
http://www.phac-aspc.gc.ca/tbpc-latb/itirfra.php.
• Personnes ayant voyagé ou prévoyant
voyager dans des pays où le taux
d’incidence de la tuberculose est élevé.
Consulter les recommandations du Comité
consultatif de la médecine tropicale et de la
médecine des voyages au http://www.phacaspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/09vol35/acsdcc-5/index-fra.php.
• Personnes sans-abri ou n’ayant pas de
logement adéquat.
• Personnes habitant sur une réserve
autochtone où le taux de tuberculose est
élevé.
• Employés ou résidents d’établissements
correctionnels ou de soins de longue durée.
• Personnes à risque d’exposition
professionnelle (travailleurs de la santé
amenés à travailler avec des cas évolutifs
de tuberculose).
• Personnes infectées à VIH.
• Personnes présentant des antécédents de
tuberculose active n’ayant pas été traitées
de façon appropriée.
• Personnes dont la radiographie pulmonaire
révèle des anomalies (une maladie
fibronodulaire ou un granulome).
• Personnes atteintes du diabète.
• Personnes immunodéprimées en raison de
la prise de glucocorticoïdes (≥ 15 mg/jour
de prednisone ou l’équivalent), d’un
traitement par inhibiteurs du facteur de
nécrose tumorale alpha (TNF-alpha), d’un
cancer, d’une insuffisance rénale chronique
nécessitant une hémodialyse, d’une
transplantation ou d’une silicose.
• Personnes ayant un poids insuffisant (< 90
% du poids idéal, ce qui correspond
généralement à un IMC ≤ 20).
• Personnes ayant des antécédents de
toxicomanie.
• Personnes fumant la cigarette (un paquet
par jour).
• Personnes infectées par la tuberculose en
bas âge (de 0 à 4 ans).
Déterminer si le TCT en deux étapes est indiqué
Un seul TCT peut entraîner une faible réaction, mais stimuler une réponse immunitaire
secondaire anamnestique, de sorte que le deuxième TCT pratiqué entre une semaine et un an
plus tard produira une réaction beaucoup plus marquée. Il importe de reconnaître ce
phénomène, appelé l’effet de rappel, qui peut être confondu avec un virage tuberculinique. Le
test en deux étapes accroît la taille de la réaction chez les personnes infectées, mais ne
sensibilise pas les personnes non infectées à la tuberculine.
Un TCT en deux étapes est indiqué lorsque le test doit être administré à des intervalles
réguliers, par exemple dans le cas des travailleurs de la santé, lors de séjours prolongés dans
des régions ayant un taux d’incidence de la tuberculose élevé (consulter les recommandations
du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages au
http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/09vol35/acs-dcc-5/index-fra.php), ou lors de
l’admission dans un établissement correctionnel ou de soins de longue durée.
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Ottawa Public Health – Tuberculosis Screening and Contact Management Guidelines 2012
Si au cours des 12 derniers mois un résultat négatif au TCT (< 10 mm) a été documenté, ou si
par le passé un résultat négatif au TCT en deux étapes (< 10 mm pour chaque test) a été
documenté, un test cutané en une seule étape est suffisant.
Étapes à suivre pour un TCT en deux étapes :
•
•
•
•
•
Administrer le premier test;
Faire la lecture du premier test après 48 à 72 heures et consigner les résultats en
millimètres;
Si le résultat n’est pas positif (selon le tableau ci-dessous), prévoir un deuxième test de
deux à quatre semaines plus tard;
Administrer le deuxième test sur l’autre bras;
Faire la lecture du deuxième test après 48 à 72 heures et consigner les résultats en
millimètres.
Le résultat du deuxième test doit servir de base de référence pour déterminer le traitement et le
suivi nécessaire. Lorsque l’administration d’un TCT en deux étapes a été documentée, tout TCT
subséquent peut se faire en un étape. Bien qu’il ne soit pas dangereux de répéter un TCT en
deux étapes, il n’est pas nécessaire de le faire.
Interpréter le résultat du TCT
a) Lorsqu’aucun résultat documenté du TCT n’est disponible, il faut suivre les indications
suivantes pour interpréter le résultat
Taille de
l’induration
(réaction au TCT)
0 à 4 mm
5 à 9 mm
10 mm ou plus
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Situation dans laquelle la réaction est considérée comme positive
(qui indique une ITL probable)
• Infection à VIH comportant une immunosuppression et probabilité
élevée d’infection tuberculeuse (p. ex. : une personne originaire
d’une région ayant un taux de prévalence d’infection tuberculeuse
élevé, qui est en contact étroit avec une personne infectée ou dont
la radiographie pulmonaire est anormale)
• Infection à VIH;
• Contact étroit avec des cas infectieux de tuberculose;
• Radiographie pulmonaire anormale révélant une maladie
fibronodulaire;
• Autres cas d’immunosuppression, tels qu’un traitement par
inhibiteurs du facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-alpha) ou
une chimiothérapie.
• Toutes les autres situations
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b) Lorsqu’un résultat documenté du TCT est disponible, il faut suivre les indications
suivantes pour interpréter le résultat :
Taille de
l’induration
précédente
(réaction au
TCT
précédent)
Taille de l’induration
actuelle (réaction au TCT
actuel)
Interprétation
< 5 mm
10 mm ou plus
Virage
< 5 mm
Augmentation de 6 mm ou
plus par rapport au résultat
antérieur
Virage si le cas source est très contagieux, s’il
y a contact étroit ou prolongé, si la personne en
contact est âgée de moins de 5 ans ou si elle
est immunodéprimée.
5 à 9 mm
Augmentation de 6 mm ou
plus par rapport au résultat
antérieur
Virage s’il y a une éclosion ou si le patient est
immunocompromis et présente un risque élevé
de tuberculose.
5 à 9 mm
Augmentation de 10 mm ou
plus par rapport au résultat
antérieur
Virage dans tous les autres cas
Un virage est révélateur d’une ITL. Il n’est pas à confondre avec l’effet de rappel qui peut
apparaître lors des tests en deux étapes.
Si la taille de l’induration précédemment documentée était de 10 mm ou plus, il n’y a pas lieu de
procéder à un nouveau TCT.
Causes de réactions faussement négatives au TCT
Un certain nombre de facteurs peuvent entraîner une réaction faussement négative au TCT,
notamment :
•
•
•
•
•
•
Technique d’injection inadéquate (papule de < 5 mm lors de l’administration);
Immunosuppression associée à un âge avancé, à la prise de glucocorticoïdes (au moins
15 mg de prednisone par jour, ou l’équivalent, pendant un mois ou plus) ou de
médicaments anticancéreux, ou à une infection à VIH, en particulier si elle est à un
stade avancé (si le nombre de CD4 est < 500 x 106/L);
Dénutrition, en particulier si elle est associée à une perte de poids récente;
Présence d’une affection grave, y compris la tuberculose;
Maladie virale majeure ou administration d’un vaccin à virus vivant au cours des 4
semaines précédentes ;
Nourrisson de moins de 6 mois.
Antécédents de vaccination par le BCG
Le bacille de Calmette-Guérin (BCG) est un vaccin vivant atténué et dérivé du M. bovis. Une
vaccination antérieure par le BCG n’est pas une contre-indication au TCT.
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La vaccination par le BCG est probablement la cause d’un TCT positif si elle a été reçue après
l’âge de 12 mois, et si le patient est un non-Autochtone né au Canada ou un immigrant ou
visiteur en provenance d’un pays avec un faible taux d’incidence de la tuberculose. Lors de
l’interprétation d’un résultat au TCT, une histoire de la vaccination par le BCG doit être ignorée
dans les cas suivants :
•
•
•
•
•
Personnes étant en contact étroit avec un cas de tuberculose infectieuse;
Personnes atteintes d’une infection à VIH;
Personnes dont la radiographie pulmonaire est anormale et évocatrice d’une TB
inactive;
Personnes à haut risque (voir la section sur le dépistage);
Personnes ayant reçu le BCG durant la première année de vie, qui sont actuellement
âgées de 10 ans ou plus, et dont le résultat au TCT est ≥ 10 mm.
L’outil Interpréter le TCT/TLIG (IGRA) en ligne (http://www.tstin3d.com ) évalue le risque de
développer une tuberculose active chez une personne ayant eu une réaction de ≥ 5 mm au TCT
selon son profil clinique. Cet outil a été conçu pour des adultes soumis au test cutané à la
tuberculine standard (5 UT PPD) et/ou à la version commerciale des tests de libération
d’interféron gamma (TLIG). Il est fortement recommandé de l’utiliser avant d’émettre une
décision définitive quant au traitement d’une ITL.
Évaluation médicale d’un résultat positif au TCT
Les personnes ayant eu un résultat positif au TCT doivent subir les examens suivants avant
d’être traitées pour une ITL, afin d’écarter la possibilité de la maladie de tuberculose active.
• Antécédents
médicaux
• Examen physique
• Analyse des
expectorations si une
toux persiste au-delà
de trois semaines
sans aucun autre
diagnostic
+
Radiographie pulmonaire, si cet examen n’a pas
été effectué depuis un an ou en cas de présence
d’autres signes ou symptômes évocateurs de la
tuberculose*.
Remarque : Indiquer le résultat du TCT sur la
demande de radiographie pulmonaire.
* Toux (en particulier si elle est productive,
douloureuse ou accompagnée d’hémoptysies), fièvre,
perte de poids, fatigue ou sueurs nocturnes
Gestion d’un contact connu d’un cas de tuberculose
Santé publique Ottawa évalue les contacts des cas de tuberculose et les informe qu’ils doivent
faire l’objet d’un suivi par un professionnel de la santé.
Si un professionnel se voit signaler un contact possible, il doit en aviser Santé publique Ottawa
et passer en revue les critères d’évaluation du risque d’exposition à la tuberculose énumérés cidessous.
Le risque d’infection est déterminé par :
•
•
•
9
La contagiosité du cas;
La durée d’exposition;
La proximité physique de l’exposition en ce qui concerne l’espace d’air partagé.
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Critères d’évaluation du risque d’exposition à la tuberculose
Degré de risque
Type de contact
Haut risque
Comprend les contacts qui vivent sous le même toit, qui partagent la
chambre à coucher ou qui ont des relations intimes avec un cas infectieux.
Risque variable
Comprend les contacts étroits non familiaux et dépend du degré
d’exposition, par exemple, un lieu de travail, un refuge, une chambre
d’hôpital, une cellule dans un établissement correctionnel, une salle de
classe ou lors d’activités récréatives ou sociales.
Faible risque
Comprend les contacts occasionnels non familiaux, par exemple, une
exposition à distance dans le même immeuble.
Santé publique Ottawa et le médecin traitant déterminent les contacts infectés qui sont à haut
risque de développer la maladie de tuberculose. Ces derniers doivent prioritairement être
soumis au test de dépistage de l’ITL. Ils comprennent les personnes qui :
•
•
•
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Présentent une immunosuppression, par exemple en raison d’une infection à VIH ou
Présentent de fortes probabilités d’infection, sans qu’un virage tuberculinique ait encore
eu lieu ou
Sont âgées de 0 à 4 ans.
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Indications pour le traitement de l’ITL
Taille de la
réaction au
TCT
< 5 mm
5 mm ou plus
Groupes à haut risque
• Infection à VIH comportant une immunosuppression et probabilité élevée d’ITL (p. ex. : personne
originaire d’une région ayant un taux de prévalence d’infection tuberculeuse élevé, qui est un
contact étroit d’un cas de tuberculose infectieuse, ou dont la radiographie pulmonaire est anormale);
• Autres cas graves d’immunosuppression et haut risque d’ITL;
• Personnes âgées de 0 à 4 ans exposées à un cas de tuberculose infectieuse Do TST and begin
LTBI treatment immediately
•
•
•
•
•
10 mm ou
plus
•
•
o Administrer le TCT et commencer le traitement de l’ITL immédiatement;
o Administrer le TCT à nouveau au moins huit semaines après la dernière exposition à un cas de
tuberculose infectieuse;
o Arrêter le traitement si le deuxième test est négatif.
Infection à VIH sans immunosuppression;
Contact récent d’un cas de tuberculose infectieuse;
Présence d’une maladie fibronodulaire sur la radiographie pulmonaire (tuberculose rétablie, mais
ayant été traitée inadéquatement auparavant);
Transplantation d’organe (associée à un traitement immunosuppresseur);
Autres médicaments immunosuppresseurs, par exemple des glucocorticoïdes (équivalent de ≥ 15
mg/jour de prednisone pendant un mois ou plus); le risque de contracter la tuberculose augmente
avec la dose et la durée du traitement.
Virage (dans les 2 ans);
Groupes à haut risque de développer une ITL ou de voir une ITL évoluer vers une tuberculose
active (voir la section sur le dépistage).
Mesure
Assurer le
traitement
Assurer le
traitement
Envisager
un
traitement
L’outil Interpréter le TCT/TLIG (IGRA) en ligne (http://www.tstin3d.com) évalue le risque de développer une
tuberculose active et le compare au risque de développer une réaction indésirable marquée au traitement.
Il est fortement recommandé de l’utiliser avant d’émettre une décision définitive quant au traitement
conseillé d’une ITL
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Traitement de l’ITL
En vertu de la loi, tous les cas d’ITL doivent être signalés à Santé publique Ottawa à des fins de surveillance et pour fournir les
médicaments nécessaires au médecin prescripteur. En ce qui concerne les patients qui ne peuvent pas ou ne veulent pas commencer le
traitement pour une ITL et qui sont à haut risque de développer une tuberculose active (voir la section sur le dépistage), un suivi régulier
pendant deux ans est recommandé (c’est-à-dire aux 6, 12 et 24 mois), cette période étant celle où le risque est plus grand.
REMARQUE : Ne pas utiliser l’isoniazide (INH) seul dans les cas de tuberculose. Les personnes atteintes de tuberculose doivent être
soumises à une polychimiothérapie (consulter un spécialiste de la tuberculose). Le tableau suivant présente les différents traitements pour
une ITL, une fois la possibilité d’une infection à la tuberculose écartée.
Médicament
Posologie
Isoniazide (INH) – traitement préféré dans
la plupart des cas
Rifampicine – solution de remplacement
dans les cas de contre-indication de l’INH,
d’intolérance ou de résistance à ce
dernier, ou encore lorsqu’un traitement de
longue durée n’est pas possible
Enfants
de 10 à 15 mg/kg
(dose maximale : 300 mg/jour)
Enfants
de 10 à 20 mg/kg
(dose maximale : 600 mg/jour)
Adultes
5 mg/kg
(dose maximale : 300 mg/jour)
Adultes
10 mg/kg
(dose maximale : 600 mg/jour)
PLUS : pyridoxine, si indiqué
Durée
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Personnes séronégatives pour le VIH
• 9 mois
• Critère pour mener à bien le traitement :
270 doses à l’intérieur de 12 mois;
• Un traitement de 6 mois, d’une efficacité
réduite, peut être administré si celui de 9
Pyridoxine
25 mg par jour lorsqu’il y a
prescription de l’INH en
présence d’une mauvaise
nutrition, d’alcoolisme
chronique ou de toxicomanie,
de diabète, d’insuffisance
rénale, d’infection à VIH, de
troubles convulsifs, de
grossesse ou d’allaitement,
d’enfants allaités, ou encore
de tout trouble prédisposant à
une neuropathie. En cas de
doute, ce médicament devrait
être prescrit.
Personnes séronégatives pour le VIH
• 4 mois pour les enfants et les adultes
• Critère pour mener à bien le traitement :
120 doses à l’intérieur de 6 mois.
Personnes séropositives pour le VIH
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Médicament
Isoniazide (INH) – traitement préféré dans
la plupart des cas
Pyridoxine
• 4 mois
• Le médicament doit être compatible avec
le traitement antirétroviral du patient.
mois n’est pas possible.
Personnes séropositives pour le VIH
• 9 mois
Efficacité
• 93 % après 12 mois de ≥ 80 % des doses
prises;
• 69 % après 6 mois de ≥ 80 % des doses
prises.
Effets
secondaires
• SNC : neuropathie périphérique causée par
une carence en pyridoxine, maux de tête;
• Dermatologiques : réactions allergiques
(cesser le traitement s’il s’agit de réactions
sévères; autrement, prescrire des
traitements symptomatiques), légère perte
de cheveux;
• Gastro-intestinaux : nausées,
vomissements, douleurs épigastriques,
diarrhée de consistance liquide;
• Hématologiques (rare) : thrombopénie,
leucopénie, anémie;
• Hépatiques : augmentation
asymptomatique des enzymes hépatiques,
hépatite avec ou sans jaunisse;
• Hypersensibilité (rare) : fièvre, éruptions
cutanées, syndrome de Stevens-Johnson;
survient habituellement dans les trois à sept
premières semaines;
• Généraux : fatigue, somnolence.
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Rifampicine – solution de remplacement
dans les cas de contre-indication de l’INH,
d’intolérance ou de résistance à ce
dernier, ou encore lorsqu’un traitement de
longue durée n’est pas possible
Protection à 100 % sur 27 mois lorsque le
traitement est suivi quotidiennement pendant
6 mois; une étude est en cours pour évaluer
l’efficacité du traitement de 4 mois.
• SNC : maux de tête, somnolence, fatigue,
ataxie, étourdissements, incapacité à se
concentrer, confusion, troubles de la vue;
• Dermatologiques : prurit, urticaire,
éruptions cutanées occasionnelles;
• Gastro-intestinaux : langue ou bouche
irritées, douleurs épigastriques, anorexie,
nausées, vomissements, crampes,
diarrhée
• Hématologiques : thrombopénie,
éosinophilie, anémie hémolytique, purpura,
leucopénie transitoire;
• Hépatiques : augmentation passagère du
taux de bilirubine et de phosphatase
alcaline, jaunisse, hépatite cholestatique
sévère (rare);
• Hypersensibilité chez 0,07 à 0,3 % des
patients : syndrome d’allure grippale,
habituellement associé à un traitement
intermittent à forte dose ou irrégulier, ou à
la reprise d’un traitement après une longue
• Nausée, maux de tête,
somnolence.
Ottawa Public Health – Tuberculosis Screening and Contact Management Guidelines 2012
Médicament
Isoniazide (INH) – traitement préféré dans
la plupart des cas
Rifampicine – solution de remplacement
dans les cas de contre-indication de l’INH,
d’intolérance ou de résistance à ce
dernier, ou encore lorsqu’un traitement de
longue durée n’est pas possible
Pyridoxine
période.
Contraindications
• Tuberculose active (nécessite une
polychimiothérapie);
• Antécédents de réactions indésirables
marquées au médicament (y compris des
troubles hépatiques causés par l’INH);
• Maladie hépatique aiguë; un AgHBs positif
n’est pas une contre-indication à moins qu’il
soit associé à une hépatite chronique active
Precautions
• Inhibiteur des isoenzymes du cytochrome
P450, qui réduit le métabolisme de
plusieurs médicaments et peut augmenter
leur concentration de sérum; voir le
Compendium des produits et spécialités
pharmaceutiques (CPS) au sujet de
l’interaction des médicaments et du gel
d’hydroxyde d’aluminium, de la
carbamazépine, de la cyclosérine, de la
phénytoïne, de la théophylline, de la
warfarine et d’autres médicaments;
• Grossesse : reporter le traitement à la
période postnatale à moins qu’il y ait une
co-infection par le VIH ou que l’ITL ait été
contractée récemment (au cours des deux
dernières années);
• Éviter de consommer des boissons
alcoolisées et l’acétaminophène car ceci
pourrait augmenter les risques
d’hépatotoxicité.
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• Hypersensibilité sévère aux rifamycines, y
compris la rifampicine;
• Jaunisse associée à une sécrétion réduite
de bilirubine;
• Nourrissons prématurés ou nouveau-nés
chez qui le foie n’est pas encore
totalement fonctionnel.
• L’urine, les selles, la salive, la sueur et les
larmes prennent une couleur rougeorangé. En informer les patients pour
prévenir toute anxiété inutile;
• Les lentilles cornéennes souples peuvent
devenir colorées de façon permanente;
• Inducteur des isoenzymes du cytochrome
P450, qui accélère le métabolisme de
nombreux médicaments; voir le
Compendium des produits et spécialités
pharmaceutiques (CPS) au sujet de
l’interaction des médicaments et des
contraceptifs oraux (si leur efficacité
diminue, il faudra avoir recours à des
méthodes de contraception de rechange
ou supplémentaires) des médicaments
antirétroviraux, hypoglycémiants,
anticoagulants, la méthadone ou autres
types de médicaments;
• Eviter de consommer des boissons
Ottawa Public Health – Tuberculosis Screening and Contact Management Guidelines 2012
Médicament
Isoniazide (INH) – traitement préféré dans
la plupart des cas
Rifampicine – solution de remplacement
dans les cas de contre-indication de l’INH,
d’intolérance ou de résistance à ce
dernier, ou encore lorsqu’un traitement de
longue durée n’est pas possible
Pyridoxine
alcoolisées et l’acétaminophène car ceci
pourrait augmenter les risques
d’hépatotoxicité.
Monitoring
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• Informer les patients des symptômes
d’hépatotoxicité et les aviser de signaler les
symptômes, tels qu’une anorexie
inexpliquée, des nausées, des
vomissements, une fatigue ou une faiblesse
durant plus de trois jours, des malaises
abdominaux, une urine foncée, un ictère
scléral, une éruption cutanée, de la fièvre,
ou encore un engourdissement ou des
fourmillements aux mains et aux pieds;
• Aviser les patients que s’ils ne peuvent pas
joindre immédiatement un professionnel de
la santé, ils doivent cesser l’INH jusqu’à
indication contraire;
• À titre de base de référence, mesurer la
concentration d’AST ou d’ALT avant de
commencer un traitement, puis au moins
une fois par mois : lorsque le test de
fonction hépatique est anormal, dans le cas
de maladies hépatiques chroniques, de
prise de médicaments potentiellement
hépatotoxiques, de consommation régulière
d’alcool, d’infections à VIH et dans le cas
des femmes enceintes ou ayant accouché il
y a moins de 3 mois. Certains experts
assurent également une surveillance
Mêmes mesures que pour les personnes qui
reçoivent de l’INH.
Ottawa Public Health – Tuberculosis Screening and Contact Management Guidelines 2012
Médicament
Isoniazide (INH) – traitement préféré dans
la plupart des cas
Rifampicine – solution de remplacement
dans les cas de contre-indication de l’INH,
d’intolérance ou de résistance à ce
dernier, ou encore lorsqu’un traitement de
longue durée n’est pas possible
Pyridoxine
auprès de patients âgés de plus de 35 ans.
• Cesser l’INH si la concentration d’AST ou
d’ALT est cinq fois supérieure à la limite
maximale normale sans l’apparition de
symptômes ou si la concentration est trois
fois supérieure à la limite maximale
normale et est accompagnée de
symptômes;
• Reprendre le traitement lorsque le test de
fonction hépatique est à nouveau normal, si
nécessaire.
Si vous désirez obtenir de plus amples renseignements ou si vous avez d’autres questions au sujet du dépistage de la tuberculose et de la
gestion des contacts, vous pouvez communiquer avec Santé publique Ottawa au 613-580-6744, poste 24224. Les formulaires sur le
dépistage de la tuberculose et la gestion des contacts peuvent être envoyés à :
Santé publique Ottawa,
Programme de contrôle des maladies transmissibles
100, promenade Constellation, Ottawa (Ontario) K2G 6J8
OU par télécopieur au 613-580-9640
Ensemble nous pouvons… Mettre fin à la tuberculose!
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