Etude du Comportement à la Fissuration du Bois par
Transcription
Etude du Comportement à la Fissuration du Bois par
Etude du Comportement à la Fissuration du Bois par Emission Acoustique : Approche Energétique et Localisation M. Takarli, M. Diakhaté, N. Angellier, F. Dubois Laboratoire GEMH – Equipe Génie Civil et Durabilité, Université de Limoges, Centre Universitaire de Génie Civil – 19300 Egletons. [email protected], [email protected], [email protected], [email protected]. RÉSUMÉ. Ce papier présente une première démarche expérimentale pour l'étude du comportement à la fissuration du bois en mode I par émission acoustique. Les données acoustiques sont confrontées aux données mécaniques et d'imagerie au travers d'approches énergétique et de localisation. Les résultats obtenus montrent une bonne concordance entre les différentes méthodes utilisées ainsi qu'une complémentarité pour la compréhension du comportement à la fissuration du bois. Dans le cas d'une propagation stable, une corrélation est possible entre l'énergie de fissuration et l'énergie acoustique. Cette dernière dépend de la vitesse de propagation de la fissure. ABSTRACT. For an open mode configuration, the crack growth process in wood material is studied by confronting three experimental methods: load-displacement measurement, image analysis and acoustic emission. Two parameters of acoustic emission were considered : events and absolute energy. First, results show good correlation between the used methods. Second, in stable propagation, linear relationships can be established between crack energy and AE energy. However, these relationships are depending on crack propagation velocity. MOTS-CLÉS : matériau bois, mécanique de la rupture, émission acoustique, analyse d'image, thermodynamique. KEY WORDS: wood material, fracture mechanic, acoustic emission, image analysis, thermodynamic. XXVIIIe Rencontres Universitaires de Génie Civil. La Bourboule, 2 au 4 juin 2010. 1. 2 Introduction De par sa nature et son mode de séchage, le matériau bois possède un réseau de micro et macro défauts dont font partie les fissures. Leur présence ne met pas forcément en cause la pérennité des ouvrages. Il faut cependant s’assurer que ces fissures ne se développent pas au point d'engendrer une instabilité structurelle. Ainsi, l’étude du comportement à la fissuration du matériau bois est essentielle afin d’améliorer les règles et les outils de dimensionnement. La détermination expérimentale des propriétés de rupture est basée soit sur des méthodes globales (méthodes énergétiques) soit sur des méthodes locales de détermination de la position du front de fissure associée à la définition de l'état mécanique local (méthodes visuelles, analyse et corrélation d'images). Or, le croisement de ces différentes méthodes ne permet pas de déterminer avec précision une corrélation entre le comportement énergétique de l'éprouvette et la position du front de fissure. De plus, l'endommagement localisé, le pontage de fibres ainsi que le comportement viscoélastique rendent complexes ces approches car elles ne permettent pas un découplage des différents évènements mis en œuvre. Nous présentons dans ce travail une démarche expérimentale utilisant la méthode d’émission acoustique dans l’étude du comportement à la fissuration du matériau bois. En effet, l’émission acoustique est souvent utilisée dans l’étude du comportement à la fissuration des matériaux du génie civil [PIJ, 04; TAK, 08]. Cette technique présente l'avantage de situer, dans l’espace et dans le temps, l’évolution de la fissuration et sa localisation. Cette localisation doit permettre, à terme, d'isoler les différentes sources dissipatives afin de remonter à la dissipation énergétique due à la progression du front de fissure, indépendamment des propriétés dissipatives du matériau viscoélastique. Cependant, les difficultés expérimentales sont liées aux propriétés acoustiques du matériau corrélées à la microstructure et aux propriétés mécaniques. La structure du matériau bois se caractérise par une forte hétérogénéité que l'on rencontre à différentes échelles d'observation [DIK, 07]. Enfin, les vitesses acoustiques sont différentes dans les directions principales d’orthotropie du bois [DOL, 00]. Une première approche expérimentale est basée sur l’étude de la réponse acoustique de l’éprouvette 2MCGC en mode d'ouverture de fissure, et ce, sous un chargement à déplacement imposé. Pour s’affranchir des difficultés liées à l’hétérogénéité du matériau bois, nous nous limitons, dans un premier temps, à une localisation acoustique en mode linéaire avec une fissure se propageant suivant le sens des fibres. Deux caméras sont également disposées de part et d’autre de l’éprouvette pour suivre simultanément la progression du front de fissure. Comportement à la fissuration du bois par émission acoustique 2. 3 Dispositif expérimental 2.1 Caractéristiques de l’éprouvette 2MCG Plusieurs géométries d'éprouvette de fissuration ont été étudiées pour caractériser les propriétés de fissuration du bois, et ce, en fonction des propriétés à mettre en évidence comme l'effet d'échelle, la stabilité de propagation ou la possibilité de solliciter en mode mixte. Nous citerons en exemple les éprouvettes DCB, SENT, Gustafson, Cantilever à inertie variable, CTS [DUB, 97]. Notre étude se base sur l'emploi d'une géométrie optimisée dernièrement par Moutou-Pitti [MOU, 08]. Il s'agit de l'éprouvette Mixed Mode Crack Growth (2MCG) qui permet d'obtenir une plage de stabilité pour différents taux de mixité. La sollicitation mécanique de l’éprouvette s’effectue par le biais de deux bras en PVC dont le rôle est d’établir une configuration de chargement pour différents modes mixtes. Par exemple, l’application des forces symétriques FI avec un angle β = 0° correspond au mode d’ouverture de fissure. Une application FII avec β = 90° reproduit le mode cisaillement. Enfin, les différents taux de mixité (β = 15° ; 30° ; 45° ; 60° et 75°) sont obtenus en appliquant les sollicitations FI+II (Fig. 1). En fonction du taux d'humidité, l'éprouvette est usinée avec une épaisseur de 23 à 25mm. Figure 1. Eprouvette 2MCG [MOU, 08]. 2.2 Dispositif d’émission acoustique D'après l'AFNOR, l’émission acoustique est définie comme un phénomène de création d’ondes élastiques transitoires, provoqué par des micro-déplacements locaux au sein du matériau étudié. Par contre, la norme ASTM privilégie les aspects énergétiques du phénomène. On parle alors de dissipation d’énergie à partir d'une source localisée. Par extension, le terme d’Emission Acoustique (EA) désigne également la discipline scientifique et technique utilisant ce phénomène. XXVIIIe Rencontres Universitaires de Génie Civil. La Bourboule, 2 au 4 juin 2010. 4 Le système de détection et d’enregistrement de l’activité acoustique se compose des éléments suivants : (i) une carte d’acquisition d’émission acoustique (PCI-2 : 18 bits, 2 voies, fréquence d’échantillonnage 40MS/sec); (ii) deux capteurs de type NANO 30, dont la bande passante est comprise entre 125 et 750 kHz, caractérisée par un pic de résonance à 300 kHz. Un couplant acoustique est utilisé afin d’assurer un contact plus uniforme et une meilleur transmission des ondes à travers la surface d’application du capteur; (iii) deux préamplificateurs avec un gain de 40dB; (iv) un logiciel d’acquisition et d’analyse des 2 voies de signaux d’émission acoustique en temps réel et en relecture. Les paramètres des salves acoustiques sont définis par rapport à un seuil d’acquisition légèrement supérieur au bruit de fond (25 dB). 90 80 Amplitude (dB) Chemin de fissuration y = 108,14x -0,16 R2 = 0,96 70 60 50 40 0 50 100 150 200 Distance (mm) Figure 2. Disposition des capteurs acoustiques et courbe d’atténuation obtenue par la fonction AST (Auto Sensor Test). Pour s’affranchir des difficultés liées à l’hétérogénéité du matériau bois, nous nous limitons, dans un premier temps, à une localisation acoustique en mode linéaire avec une fissure se propageant suivant le sens des fibres. Afin de déterminer l'énergie du signal acoustique à la source, il est primordial de déterminer la courbe d'atténuation caractéristique de l'éprouvette testée. En effet, l’énergie (ou l’intensité acoustique) dans l’axe de propagation décroît régulièrement à cause de l’atténuation de l’onde par le milieu. Cette dernière résulte de plusieurs effets : (i) l’absorption des ondes par le milieu, proportionnelle à la fréquence et qui correspond à la dissipation thermique par frottement (phénomène de viscosité); (ii) la diffusion des ondes dans le milieu, liée à sa structure, à son anisotropie et à sa texture. Elle représente l’interaction de l’onde avec les grains ou les hétérogénéités du milieu. Dans le cas de cette étude, les courbes d’atténuation sont reconstruites, pour chaque éprouvette, à l’aide de la fonction AST des capteurs (Auto Sensor Test). La vitesse moyenne de propagation des ondes dans le sens des fibres est estimée à 4800 m/s. Cette vitesse n'est pas valable pour des parcours de propagation source-récepteur inférieurs à la longueur moyenne des trachéides (environ 10 mm). La disposition des capteurs sur l'éprouvette et une courbe type de l'atténuation sont présentées en figure 2. Comportement à la fissuration du bois par émission acoustique 5 2.3 Essai de fissuration et suivi par imagerie Les essais de fissuration sont réalisés avec une presse électromécanique de capacité 300 kN. Cette presse est utilisée pour appliquer un effort de traction monotone en asservissement déplacement à vitesse constante. La position du plateau supérieur est mesurée par un capteur de type LVDT avec une précision de l’ordre de 10µm. L’effort appliqué par la presse est mesuré avec un capteur de force d'une capacité de 50 kN et une précision de l’ordre de 1N, intégré à la traverse mobile. Le logiciel dédié testXpert permet la récupération des données de force et déplacement de l’essai avec un intervalle d’enregistrement de 1s. Les bras en PVC sont mis en place afin d'imposer une configuration en mode d'ouverture (β = 0°). Un préchargement, estimé à 40% de la force critique de perte de linéarité de la réponse force-déplacement permet de s'assurer d'un bon alignement du dispositif. Une vue du dispositif expérimental est présentée en figure 1. Durant l'essai, deux caméras CCD permettent l'acquisition des images des faces de l’éprouvette afin de suivre l'avancée de la fissure. Pour obtenir un contraste optimum, (i) l'éprouvette est peinte en blanc ce qui améliore la perception de la pointe de fissure; (ii) la netteté et la luminosité de l’image sont réglées manuellement à l’aide du zoom et du diaphragme en mode d’acquisition continue; (iii) l'axe de visée de la caméra est soigneusement aligné perpendiculairement à l’éprouvette, ce qui signifie que l’épaisseur de cette dernière ne doit pas être visible à l’image; (iv) la zone d'enregistrement de l’imagerie est optimisée pour garantir, à la fois, une vitesse d'acquisition d'une image par seconde et la couverture de l'ensemble de la zone de propagation; (v) un certain nombre de repères répartis sur l’éprouvette permettent d'estimer le grandissement de la caméra (facteur d'échelle). L’acquisition et le traitement des images se font à l’aide du logiciel Deftac. L'information issue des deux faces permet une estimation de la position moyenne du front de fissure. 3. Résultats et discussions 3.1 Approche énergétique: analyse des courbes force-déplacement La propagation de fissure est un phénomène dissipateur d’énergie. Selon la théorie de Griffith, l’énergie consommée pour produire un surplus de fissure ∆a est la différence entre l’état énergétique du système avant et après fissuration. Une extension ∆a d'une fissure s’accompagne des variations d’énergie suivantes : ∆Wext = ∆U e + ∆Ws (1) ∆Wext est la variation du travail fourni par le chargement extérieur. ∆U e est la variation d’énergie libre restituable. ∆Ws représente l'énergie dépensée pour produire une surface complémentaire de fissure ∆A . Dans ces conditions, il est classiquement défini le taux de restitution Gc tel que : Gc = − ∂Ws ∂A (2) XXVIIIe Rencontres Universitaires de Génie Civil. La Bourboule, 2 au 4 juin 2010. 6 Griffith a postulé que cette énergie de surface est une caractéristique intrinsèque du matériau. Reiterer et al. [REI, 00] rapportent des valeurs spécifiques, pour cinq essences de bois, obtenues à partir d’essais de fissuration en Mode I. Cependant, cette théorie repose sur une fissuration fragile du matériau. Dans la réalité, la zone englobant la pointe de fissure, appelée zone d'élaboration ou process zone, le matériau s'endommage avant que la fissure s'y propage. Le processus d'endommagement est dissipatif. Cette dissipation est donc comptabilisée dans ∆Ws et parasite la détermination de Gc selon l'expression 2. A partir des courbes forcedéplacement, nous accédons à l’énergie dissipée. Pour deux vitesses de déplacement distinctes (0.1mm/min et 0.01mm/min), la figure 3 présente la partition énergétique proposée dans l'équation 1. Wext Force f 600 Ue Ws 0,90 0,75 500 0,60 Force f (N) 0.01mm/min 0,45 0. 1mm/min 300 0,30 Energies (J) 400 200 0,15 100 0,00 0 -0,15 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 Déplacement u (mm) 2,5 3,0 Figure 3. Séparation énergétique pour deux vitesses de chargement Les résultats présentés dans la figure 3 montrent que l’énergie dissipée lors de la fissuration du bois, en Mode I, est d’autant plus importante que la vitesse de chargement est faible. L’augmentation de l’énergie de fissuration est probablement due à l’apparition de nouveaux mécanismes de rupture, à l’échelle microstructurelle, qui ne s’activent qu’à faibles vitesses de chargement. Enfin, les propriétés viscoélastiques, non prises en compte dans le bilan énergétique, induisent, à la fois, une dissipation visqueuse additionnelle mais également une modification de la taille de la zone d'élaboration augmentant artificiellement la ductilité du matériau. L'essai à déplacement imposé amplifie la relaxation. L'augmentation globale de la complaisance apparente traduit ce phénomène. 7 Comportement à la fissuration du bois par émission acoustique 3.2 Approche énergétique: analyse des données acoustiques 8,E-09 8,E-14 7,E-09 7,E-14 6,E-09 6,E-14 5,E-09 0.01 mm/min 4,E-09 5,E-14 4,E-14 0.1 mm/min 3,E-09 3,E-14 2,E-09 2,E-14 1,E-09 1,E-14 0,E+00 0,00 Energie acoustique (J) à 0.1 mm/min Energie acoustique (J) à 0.01 mm/min La figure 4 montre que l’énergie acoustique enregistrée lors de l’essai réalisé à la vitesse de 0.01mm/min est 105 fois supérieure à celle enregistrée pour un chargement à 0.1 mm/min avec un nombre d'évènements enregistré beaucoup plus important. Cependant, l’amplitude moyenne de ces évènements est plus importante dans le cas d’un chargement rapide. Ces résultats sont donc en adéquation avec l’évolution mise en évidence par l'approche énergétique. La différence énergétique s’explique clairement par une augmentation du nombre d’évènements acoustiques avec la diminution de la vitesse de sollicitation, figure 5. 0,E+00 0,50 1,00 1,50 Déplacement (mm) 2,00 2,50 3,00 Figure 4. Energies acoustiques en fonction de la vitesse de chargement. 2,0E+05 Nombre cumulé des évènements 1,8E+05 1,6E+05 0.01 mm/min 1,4E+05 1,2E+05 0.1 mm/min 1,0E+05 8,0E+04 6,0E+04 4,0E+04 2,0E+04 0,0E+00 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 Déplacement (mm) Figure 5. Nombre d'événements en fonction de la vitesse de chargement. 3.3 Imagerie et localisation acoustique Concernant la propagation de la fissure, l'analyse des données d'imagerie nous amène aux constations suivantes (Fig. 6): (i) elle s'effectue avec un déphasage XXVIIIe Rencontres Universitaires de Génie Civil. La Bourboule, 2 au 4 juin 2010. 8 significatif entre les faces avant et arrière de l'éprouvette; (ii) elle peut être décomposée en trois phases distinctes: la phase 0 d'amorçage et de propagation instable (clairement visible sur l'essai à 0.01 mm/min) et les phases 1 et 2 de propagation stable qui se caractérisent par des vitesses constantes. Figure 6. Analyse conjointe des données d'imagerie et de localisation acoustique (à gauche 0.01 mm/min ; à droite 0.1 mm/min). Conjointement, les évènements acoustiques localisés coïncident avec le parcours établi par l'imagerie (Fig. 6) : (i) il convient de souligner que la localisation acoustique de la phase 0, se produisant au proche voisinage du capteur placé au droit de l'entaille, est affectée par la non prise en compte de la singularité de la vitesse dans cette zone. Le dispositif actuel ne permet pas d'éloigner suffisamment le capteur de la zone d'amorçage. L'analyse des amplitudes s'avère plus complexe dans cette zone proche du capteur. Ainsi, les résultats sont, pour l'instant, présentés en terme de nombre d'évènements; (ii) dans le cas de l'essai à 0.01 mm/min, on observe dans la zone d'amorçage une première concentration des évènements montrant ainsi une activité intense par endommagement du matériau. Cette concentration est moins visible dans le cas de l'essai à 0,1 mm/min; (iii) la zone localisée par les évènements acoustiques dans les phases 0 et 1 (clairement visible pour l'essai à 0,1 mm/min) se caractérise par une largeur de bande relativement constante, de 10 à 13 mm en moyenne, accompagnant le front de propagation. Parmi les hypothèses à l'étude, nous proposons que cette largeur peut correspondre soit au déphasage observé entre les deux faces, soit à l'existence d'une zone d'élaboration accompagnant la pointe de la fissure produisant ainsi un régime permanent pour lequel la pointe de fissure se déplace en phase avec la zone d'élaboration fortement endommagée. Les phases de fissuration identifiées conjointement par imagerie et localisation acoustique sont reportées sur le diagramme donnant la relation entre l'énergie acoustique et l'énergie de fissuration obtenue par l'analyse des courbes force- 9 Comportement à la fissuration du bois par émission acoustique déplacement (Fig. 7). On constate que les phases d'évolution entre l'énergie acoustique et l'énergie de fissuration correspondent sensiblement aux phases de fissuration. Par ailleurs, les phases 1 et 2, pour lesquelles la fissure se propage à vitesse constante, s'accompagnent par une proportionnalité entre les énergies acoustique et de fissuration. Cela signifie qu'il existe, dans le cas d'une propagation stable, une corrélation entre les deux énergies corrélées à la vitesse de fissuration. 2.E-09 2.E-09 Phase de fissuration 2 Energ. Acous. (J) 3.E-09 Phase de fissuration 1 Phase de fissuration 0 3.E-09 1.E-09 5.E-10 0.E+00 0.E+00 1.E-01 2.E-01 3.E-01 4.E-01 5.E-01 6.E-01 7.E-01 8.E-01 Energ. Fiss. (J) 5.E-14 4.E-14 3.E-14 Phase de fissuration 2 Energ. Acous. (J) 6.E-14 Phase de fissuration 1 7.E-14 Phase de fissuration 0 8.E-14 2.E-14 1.E-14 0.E+00 0.E+00 5.E-02 1.E-01 2.E-01 2.E-01 3.E-01 3.E-01 4.E-01 Energ. Fiss. (J) Figure 7. Energies de fissuration et acoustique vs phases de fissuration (en haut 0.01 mm/min ; en bas 0.1 mm/min). 4. Conclusions et perspectives Cette première étude expérimentale permet de confronter trois méthodes pour l'étude de la fissuration du bois sous chargement mécanique : mesure forcedéplacement, imagerie et émission acoustique. L'approche énergétique permet de mettre en évidence l'effet de la vitesse de chargement sur la dissipation énergétique par fissuration. En effet, l'énergie dissipée augmente avec la diminution de la vitesse de chargement. Ceci s'explique par une XXVIIIe Rencontres Universitaires de Génie Civil. La Bourboule, 2 au 4 juin 2010. 10 augmentation du nombre d'évènements relatifs aux mécanismes de fissuration. Cependant, les essais à vitesse rapide génèrent moins d'évènements acoustiques ; mais leur intensité est plus importante. Suivant une approche locale, la propagation de la fissure se caractérise par trois phases distinctes : une phase d'amorçage avec une intensité acoustique plus importante à faible vitesse de chargement et deux phases de propagation stable avec corrélation linéaire entre l'énergie mécanique et l'énergie acoustique. Nous avons également constaté une zone de localisation acoustique, de largeur moyenne entre 10 et 13 mm, qui accompagne le front de fissuration. Cette dernière peut correspondre à la zone d'élaboration. Ce travail doit être complété afin d'isoler et de caractériser les différentes sources de dissipation énergétiques, afin de caractériser les processus de fissuration, d'endommagement et de viscoélasticité. Egalement, le matériau bois étant hygroscopique, cette méthode de caractérisation acoustique doit permettre d'intégrer, dans son spectre, les signatures propres à des phases d'adsorption ou de désorption. Enfin, cet outil doit être couplé à d'autres méthodes de caractérisation comme, par exemple, le traitement d'images par corrélation permettant d'apprécier la distribution des champs de déplacement et de déformation ou voisinage de la fissure. 5. Bibliographie [DIK, 2007] DIKRALLAH A., Etude de la typologie des défauts des arbres sur pied, analyse de l’anisotropie acoustique et détection des altérations par tomographie : Application au Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica Manetti), Thèse de doctorat de l’université MOHAMMED V – AGDAL, Soutenue le 25 juin 2007, 128 pages. [DOL, 00] DOLWIN J.A, BARNETT R. (2000). Development and use of stress wave meter, to detect the presence of decay in wood blocks. Proceedings of the 12th International Symposium on Nondestructive Testing of Wood, Sopron, Hungary, 13-15 September 2000, University of Western Hungary. [DUB, 97] DUBOIS F., Modélisation du comportement mécanique des milieux viscoélastiques fissurés, Thèse de doctorat de l’université de Limoges, Soutenue le 17 novembre 1997, 149 pages. [MOU, 08] MOUTOU PITTI R., Découplage des modes de rupture dans les matériaux viscoélastique orthotropes : modélisation et expérimentation, Thèse de doctorat de l’université de Limoges, Soutenue le 15 octobre 2008, 146 pages. [PIJ, 04] PIJAUDIER-CABOT G., HAIDAR K., DUBE J. F., Non-local damage model with evolving internal length, International Journal for Numerical and Analytical Methods in Geomechanics, 2004; 28:633–652 (DOI: 10.1002/nag.367). [REI, 00] REITERER A., STANZL-TSCHEGG S. E., TSCHEGG E. K., Mode 1 Fracture and acoustic emission of softwood and hardwood, Wood Science and Technology 34 (2000) 417-430. [TAK, 08] TAKARLI M., PRINCE W., SIDDIQUE R., Damage in granite under heating/cooling cycles and water freeze–thaw condition, International Journal of Rock Mechanics and Mining Sciences, Volume 45, Issue 7, October 2008, Pages 1164-1175.