Notre part d`héritage

Transcription

Notre part d`héritage
PLAINE COMMUNE
Aubervilliers+La Courneuve+Épinay+L’Île-Saint-Denis+Pierrefitte
+Saint-Denis+Saint-Ouen+Stains+Villetaneuse s N°88 ^ SEPT-OCT-NOV 2013
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Notre p
mbre
patrimoine, 14 et 15 septe
Journées européennes du
© GUIDO PRESTIGIOVANNI
À Épinay, l’Ilo recrute P.8 Bernardo Secchi, un urbaniste très
polycentriste P.11 L’accession sociale à la propriété fait des émules P.26
Le conseil communautaire débat de la Métropole du Grand Paris P.28
Entre nous
© BENJAMIN GÉMINEL
mune
L'avenir des Plaine Com
est en suspens.
Le Grand Paris
des territoires
L
’Assemblée nationale a adopté en juillet, en première lecture, le projet
de loi d’affirmation des métropoles qui crée, au 1er janvier 2016, une
Métropole du Grand Paris, regroupant les communes de Paris et des
trois départements de la petite couronne. Alors qu’une première
mouture du texte, rejetée au Sénat, prévoyait l’achèvement de la carte
intercommunale, le texte voté à l’Assemblée prend une tout autre direction et
transforme les intercommunalités existantes, dont Plaine Commune, en « conseils de
territoire » sans personnalité juridique ni budget propre. C’est un choc pour
notre territoire.
Personne ne remet en question la nécessité du Grand Paris pour des politiques
publiques articulées à une juste échelle. Les élus communautaires ont pris toute
leur place dans le débat qui, depuis plusieurs années, oriente la construction
métropolitaine, notamment au sein du syndicat mixte Paris Métropole. Plaine
Commune a été le premier territoire à élaborer, avec l’État, un Contrat de
développement territorial. Par un rapprochement avec les communautés
d’agglomération voisines dans trois Ententes territoriales, nous avons démontré que
le Grand Paris peut se construire à partir des territoires et de leurs dynamiques.
Le débat n’est pas clos. Il se poursuivra au sein de notre conseil communautaire
de rentrée et lors de l’examen en deuxième lecture du texte au Sénat, au mois de
septembre. Quelle que soit l’issue de celui-ci, il est impératif que la dynamique de
projets engagée se poursuive. O
Sur le vif
sAprès quatre ans de travaux, le T5 a
transporté ses premiers voyageurs lundi
29 juillet. La ligne dessert seize stations
(dont onze sur les territoires de Saint-Denis
et Pierrefitte-sur-Seine) entre Marché de
Saint-Denis et Garges-Sarcelles. Temps de
parcours estimé : 22 minutes.
© VIRGINIE SALOT/VILLE DE LA COURNEUVE
Dans la famille tramway,
je demande le T5
s RER B :
www.tramway-t5.fr
PROCHAIN TRAIN
DANS TROIS MINUTES
© MATTHIEU RONDEL
Le 14 juin, en gare
d’Aubervilliers-La Courneuve,
SNCF, RATP et élus locaux
inauguraient la fin des travaux
de modernisation de seize
gares au nord de la ligne B du
RER. Système d’information
voyageurs amélioré, abris
de quais remplacés, quais
rehaussés, vidéoprotection
renforcée, etc. Plus
confortables, les gares sont
aussi mieux desservies depuis
le 2 septembre avec un train
toutes les trois minutes, suite à
la simplification des parcours.
Les usagers de la ligne B voient
peut-être le bout du tunnel.
Rouge de plaisir
© THIERRY MAMBERTI
sLe 8 juin, les habitants du quartier du Franc-Moisin à
Saint-Denis ont inauguré leur place Rouge rénovée. Un
nouveau revêtement, rouge évidemment, de nouveaux
éclairages, des espaces verts réhabilités et deux auvents
pour accueillir des expositions ou d’autres événements font
de ces 5 200 m2 un lieu de partage. La rénovation urbaine du
quartier se poursuit avec la requalification de l’esplanade
Lorraine.
4
Sur le vif
s LES DOCKS
© THIERRY MAMBERTI
ONT LEUR PARC
Depuis le 9 juin, les premiers
espaces du grand parc des
Docks de Saint-Ouen (rue
Albert-Dhalenne) sont ouverts.
Le parc de douze hectares
sera achevé dans quelques
mois, mais le public peut
d’ores et déjà profiter de
10 000 m2 d’espaces verts,
5 000 m2 de jardins partagés,
d’une aire de glisse, de jeux pour
enfants, etc.
Seine, foule and sun
© PASCAL RAYNAUD /VILLE DE SAINT-OUEN
sAprès s’être fait désirer pendant des semaines,
le soleil était bien de la partie le 7 juillet pour Seine
Commune. Il n’en fallait pas plus pour que
l’édition 2013 de la fête de Plaine Commune
dans le Parc départemental de L’Île-SaintDenis soit réussie. Animations, spectacles,
stands et débats (restitution des Assises
www.plainecommune.fr
de Plaine Commune) ont fait le plein.
s OLIVIA RUIZ POUR
sDu 13 au 23 juin, Futur en
Seine a présenté les dernières
innovations numériques françaises
et internationales aux professionnels
et au grand public, venus nombreux
sur le village de l’innovation du
Centquatre (Paris XIXe). Plaine
Commune et son territoire de la
création étaient représentés par de
grands acteurs de l’innovation tels
que la compagnie DCA - Philippe
Découflé, Dualo, Linkfluence,
Synesthésie, le Pôle média Grand
Paris, ou encore Make it up.
© BENJAMIN GÉMINEL
© MATTHIEU RONDEL
Le futur, c’est
maintenant
LA NOTE FINALE
Après Salif Keïta le soir de la
Fête de la musique, c’est à
Olivia Ruiz qu’est revenu le
soin de clore l’édition 2013 du
Festival Métis de Plaine
Commune, par un grand concert
gratuit le 22 juin sur le parvis de
la basilique de Saint-Denis.
,Z^EN COMMUN
5
Sur le vif
© PLAINE COMMUNE HABITAT
Ils ont rêvé tout l’été
s UN ARTISTE,
© THIERRY MAMBERTI
DANS MON HLM
Début juin, à l’occasion de la
Semaine nationale des HLM,
Plaine Commune Habitat a
proposé à ses résidents de
découvrir des locataires pas
comme les autres : les artistes.
Franklin Guillen à la Cité Rateau
de La Courneuve et d’autres ont
ouvert leurs ateliers au public.
© THIERRY MAMBERTI
sLe 6B avait opté pour une Fabrique à rêves itinérante cet
été. Le collectif d’artistes dionysien a donc baladé, pendant
deux mois, son festival gratuit et pluridisciplinaire un
peu partout dans Saint-Denis, comme le 27 juillet avec la
Fabrique à rêves le long du canal.
Le coffre-fort courneuvien
© THIERRY MAMBERTI/VILLE DE LA COURNEUVE
sLe 6 juin, les
Courneuviens ont
découvert lors d’une
réunion publique les
grandes lignes du projet
qui verra la Banque
de France installer, en
2017, sur l’ancien site
de Babcock, l’un des
plus grands centres de
traitement fiduciaire du
monde. 300 personnes
devraient travailler sur le
site.
6
s MSH, LE CHANTIER
A REPRIS
Après un an et demi d’arrêt,
le chantier de la Maison des
sciences de l’homme
(Saint-Denis) a repris.
Le ministère de l’Enseignement
supérieur va prendre à sa
charge les huit millions d’euros
de surcoût. Les 300 chercheurs
devraient donc pouvoir s’installer
comme prévu à la rentrée 2014.
Sur le vif
AGENDA
L’agenda
des sorties,
sur
plainecommune.fr
© MATTHIEU RONDEL
Journées européennes
du patrimoine
Dans toutes les villes de Plaine
Commune, lire en pages 17 à 24.
Programme complet page 19.
Au Printemps rien ne se
perd, tout se transforme
Semaine de la mobilité
sEn quelques semaines, les pelles mécaniques sont venues
à bout de ce qui fut pendant longtemps un fier entrepôt.
Les entrepôts du Printemps à L’Île-Saint-Denis ont été
détruits pour permettre le lancement des travaux du futur
Écoquartier fluvial. Une occasion rêvée, pour le laboratoire
d’architecture expérimentale Bellastock, d’installer son
Actlab. Objectif ? Réfléchir au réemploi des matériaux issus
de la déconstruction. En d’autres termes : organiser le futur
avec la matière du passé.
Foire des savoir-faire
Pass’sport pour l’emploi :
déjà 10 éditions
© CHRISTOPHE FILLIEULE
LES 14 ET 15 SEPTEMBRE
s10 éditions, 126 parrainés,
75 retours à l’emploi. La 10e édition
des Pass’sport pour l’emploi de Plaine
Commune, organisée début juillet à
La Courneuve, méritait bien un petit
coup d’œil dans le rétro. Se rencontrer
autour du sport, puis se faire un
réseau avec l’aide de son parrain issu
du monde de l’entreprise. La recette
est simple, et elle fonctionne.
DU 16 AU 22 SEPTEMBRE
Balades urbaines les 20 septembre
(« Le futur T8 sud », départ Porte de
Paris à 14 h) et 21 septembre (« Le
T5 curiosité et patrimoine », départ
terminus de Garges à 14 h).
DU 4 AU 6 OCTOBRE
Aux Puces de Saint-Ouen sur le
thème « Art et nature ».
Savante Banlieue
10 ET 11 OCTOBRE
13e édition sur le thème L’eau dans
tous ses états, Universités
Paris VIII (Saint-Denis) et
Paris XIII (Villetaneuse). Le programme
complet sur www.savantebanlieue.com.
Festival Villes des
musiques du monde
DU 11 OCTOBRE AU 10 NOVEMBRE
La Colombie est à l’honneur pour
cette 14e édition qui s’arrêtera à
Aubervilliers, Épinay-sur-Seine,
La Courneuve, Saint-Denis et
Villetaneuse. Le programme complet
sur www.villesdesmusiquesdumonde.com.
Festival Ciné banlieue
DU 13 AU 23 NOVEMBRE
Tout le programme de la 8e édition
sur www.cinebanlieue.org.
,Z^EN COMMUN
7
Emploi
s VEOLIA SIGNE LA
CHARTE ENTREPRISETERRITOIRE
À deux mois de l’ouverture de son
hypermarché au sein du nouveau centre
commercial l’Ilo, à Épinay-sur-Seine,
Auchan vient de clôturer sa campagne
de recrutement.
«
U
ne vraie réussite ! », se réjouit
Sylvain Lévêque, le directeur
de l’hypermarché Auchan
qui ouvrira ses portes fin octobre au
sein du nouveau centre commercial l’Ilo, à Épinay. « La campagne de
recrutement que nous avons menée
de mars à juin, en collaboration avec
les services de Plaine Commune et
de Pôle Emploi, nous a permis de
pourvoir la majorité des 150 postes
disponibles, hors encadrement.
Il s’agissait notamment de recruter des
20es Rencontres pour l’emploi
Permettre une rencontre privilégiée entre les entreprises ayant
des postes à pourvoir et toute personne à la recherche d’un
emploi, tel est l’objectif des Rencontres pour l’emploi organisées
depuis 2003 par Plaine Commune. La 20e édition se tiendra le
19 septembre prochain, de 9h30 à 16h30, à l’Espace Lumière
d’Épinay-sur-Seine. Pas moins de 45 employeurs potentiels seront
rassemblés parmi lesquels, pour la première fois, des enseignes du
futur centre commercial l’Ilo. Des ateliers de préparation aux
rencontres auront lieu dans les espaces Maison de l’emploi. Alors,
à vos CV !
8
hôtes de caisse et des employés libreservice. »
La campagne a été menée en deux
temps. Une première sélection a été
opérée par les espaces Maison de
l’emploi selon la méthode de recrutement par simulation (MRS) qui permet
de privilégier la mise en situation sur
l’expérience et le diplôme. Puis Auchan a pris le relais avec ses propres
recruteurs. « La valeur des candidats
sélectionnés nous a agréablement surpris, confie Sylvain Lévêque. Comme
les tests techniques avaient déjà été
réalisés, nous avons pu nous concentrer sur la personnalité des candidats. »
Signataire de la Charte entrepriseterritoire, Auchan a privilégié l’emploi
local. Sur les 127 candidats déjà engagés, 63 sont originaires de Plaine Commune, dont 39 d’Épinay-sur-Seine
même. Mais la campagne ne s’arrête
pas là ! L’hypermarché ouvrant juste
avant les fêtes de fin d’année, le directeur envisage de renforcer ses effectifs
très prochainement, en proposant des
contrats à durée déterminée.
Estelle NouelO
Le 1er juillet dernier s’est tenue
la 18e séance de signature de la
Charte entreprise-territoire. Initié
en 2005 par Plaine Commune et
l’association d’entreprises Plaine
Commune promotion, ce dispositif
vise à privilégier l’emploi au niveau
local mais aussi à développer le tissu
économique du territoire. Ce jour-là,
plusieurs entreprises ont rejoint les
104 sociétés déjà impliquées dans la
charte dont la Délégation Île-deFrance de Veolia Environnement qui
compte 1 500 salariés en SeineSaint-Denis. Le siège social
de Veolia sera également
signataire dès son installation
à Aubervilliers en 2016.
© CHRISTOPHE FILLIEULE
Auchan a recruté
© JEAN-CHRISTOPHE LEMASSON/VILLE D'EPINAY-SUR-SEINE
Le centre commercial
l’Ilo à Épinay-sur-Seine.
s FORUM DE L’IMAGE :
RÉALISEZ VOTRE
FILM COURT !
Jusqu’au 8 novembre,
le Forum des formations et des
métiers de l’image propose un grand
jeu concours. Pour décrocher un lot,
vous devez réaliser un film court
dans votre ville sur le thème « Mon
film, ma série, mon artiste ou ma
musique préférée » à l’aide d’un
Caméscope ou d’un smartphone.
Mais pas besoin de se sentir l’âme
d’un réalisateur pour se rendre au
Forum qui se tiendra les 6 et
7 décembre de 9h à 18h à l’Espace
Lumière d’Épinay-sur-Seine.
forum-image.
plainecommune.fr
Le Grand Pari(s)
Assises, clap de fin !
Pendant deux mois, habitants, élus et partenaires économiques ont débattu autour
des enjeux du territoire au sein du Grand Paris sous des formes variées.
I
s ET VOUS, QU’EN
PENSEZ-VOUS ?
lieu qui se veut tout à la fois un espace d’information et d’appropriation du projet pour les habitants,
de gouvernance ainsi que de rencontres entre acteurs du territoire et
de coconstruction de projets.
La clôture des Assises le 7 juillet dernier, à l’occasion de Seine Commune,
a permis à Plaine Commune d’interroger les habitants sur leurs attentes
pour la suite de la démarche, par le
biais d’un questionnaire, et d’informer de l’état d’avancement du projet de loi sur le Grand Paris.
Estelle Nouel O
S
Boudoir
urbain à
Saint-Denis,
un des
nombreux
rendez-vous
des Assises.
Parce que le Contrat de développement
territorial (CDT) négocié avec l’État est
un document stratégique pour l’avenir
du territoire et de ses habitants, la
loi sur le Grand Paris du 3 juin 2010
prévoit que les projets de CDT soient
soumis à enquête publique avant d’être
signés. Du 16 septembre au 18 octobre,
chacun pourra donc se rendre au siège
de Plaine Commune ou dans sa mairie
pour consulter le dossier du CDT mais
aussi faire part de ses observations,
propositions ou contre-propositions
grâce à un registre. Les documents
seront également disponibles en
ligne. Organisée par Plaine Commune,
cette enquête sera conduite par une
commission de trois commissaires
enquêteurs. Ces derniers tiendront des
permanences pour accueillir le public
et répondre aux questions.
Sur www.plainecommune.fr
vous pourrez aussi trouver
le calendrier des permanences,
le document
intégral du CDT,
ainsi que toute
l’information
nécessaire liée à
ce projet.
© BERTHET ONE
© WILLY VAINQUEUR
l n’était pas aisé d’aborder les
grands thèmes qui font l’avenir
d’un territoire – le développement économique au bénéfice de
tous, la mobilité, le développement urbain ou l’écologie, le grand
Pari(s) de la participation – de
manière pédagogique. Les Assises
ont réussi ce pari en organisant
plus de vingt rencontres, certaines
sous forme de traditionnels débats
publics, d’autres plus originales et
festives.
Ainsi les débatteurs ont-ils pu se
retrouver autour d’enquêtes, de
balades urbaines ou de débats en
plein air dans des lieux inattendus :
le parvis de la gare de Saint-Denis,
le parc des Docks de Saint-Ouen
ou la place du Front Populaire. Le
succès des Assises du Grand Paris
tient aussi aux partenaires locaux
ou métropolitains qui s’y sont pleinement associés : des associations,
des architectes et artistes mais
aussi le Conseil de développement.
Ce dernier a d’ailleurs organisé un
échange sur l’« Atelier du territoire
de la culture et de la création » qui
ouvrira ses portes à l’automne. Un
,Z^EN COMMUN
9
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.
© MATTHIEU RONDEL
Sans détour
« Paris ne peut plus
aller à la conquête
de sa banlieue »
D
u 1er au 7 juillet, l’architecte-urbaniste
Bernardo Secchi (72 ans) et son associée
Paola Vigano ont participé, au côté de
quatorze autres équipes, à la Semaine
de l’Atelier international du Grand Paris
(AIGP). Les deux urbanistes italiens y ont présenté le fruit
de leur réflexion sur le thème : « Habiter le Grand Paris ».
C’est au Moulin Fayvon, à La Courneuve, qu’En Commun a rencontré cette grande figure de l’urbanisme.
Bernardo
Secchi
architecte-urbaniste
Bernardo Secchi y menait un atelier participatif intitulé :
« Comment imaginer ensemble la ville autour du T1 ? » *
Entouré de ses étudiants de l’école d’architecture de
Venise, sous le regard bienveillant de son hôte, l’artiste
plasticien courneuvien Monte Laster (association Face),
le Milanais a partagé sa vision percutante de la métropole.
* L’atelier a été l’objet d’une restitution dans le cadre des Assises de Plaine Commune
le 1er juin.
,Z^EN COMMUN
11
Sans détour
© MATTHIEU RONDEL
Bernardo Secchi et
ses étudiants au Moulin
.
Fayvon à La Courneuve
En Commun : Qu’est-ce qui a motivé
votre participation à l’Atelier international
du Grand Paris ?
Bernardo Secchi : En 2008, l’État lance un appel à candidatures autour de ce nouveau groupement d’intérêt public
domicilié au palais de Tokyo. Travailler sur l’avenir d’une
grande métropole comme Paris nous a immédiatement
interpellés avec Paola. Nous avons été retenus au côté de
neuf autres studios. Le fruit de nos réflexions respectives
a été présenté en 2009 dans une grande exposition à la
Cité de l’architecture & du patrimoine. En parallèle, nous
avons publié un ouvrage intitulé : La Ville poreuse.
« Les riches sont Nous sommes entrés désormais dans la deuxième
maîtres de leur
phase de l’Atelier international du Grand Paris.
enclavement »
Quinze équipes sont désormais mobilisées, sur
deux thèmes : habiter dans le Grand Paris et Paris
comme un système.
Pour nous, habiter n’est pas simplement synonyme de
logement. On habite l’espace public, les équipements, etc.
Après avoir travaillé dans le sud de l’agglomération, nous
avons voulu nous pencher sur une partie du Grand Paris
où les problèmes posés sont graves, d’où le choix de la
Plaine Saint-Denis. Et pour se confronter à ces problèmes,
nous voulions comme toujours rencontrer les habitants.
E. C. : Justement, pouvez-vous nous détailler
votre manière d’opérer ?
B. S. : Comme je le répète souvent à mes étudiants : l’urbanisme se fait avec les pieds. Il faut marcher, arpenter le
territoire, parler avec les gens. Pour la première phase de
notre travail, nous avions décidé d’aller habiter dans le
12
Grand Paris. Pour essayer de comprendre quelque chose,
il faut faire l’expérience d’habiter. Nous nous sommes donc
installés à Palaiseau. Les premiers jours, nous avons ainsi
pu nous rendre compte que nous n’arrivions pas à en sortir.
Nous butions systématiquement sur une barrière. Nous
avons donc orienté notre réflexion sur l’enclavement qui
caractérise tout le Grand Paris.
E. C. : L’enclavement est-il le seul syndrome dont
souffre l’agglomération parisienne ?
B. S. : L’enclavement est le mal le plus important et c’est
un marqueur fort de Paris. On ne fait pas ce constat, dans
cette proportion, dans d’autres métropoles, telles que
Moscou ou Bruxelles. Cependant on ne peut réduire la
géographie de la pauvreté et de la richesse à son image
traditionnelle, avec un nord-est pauvre et un sud-ouest
riche. C’est infiniment plus compliqué. Nous avons d’ailleurs établi une carte très parlante sur cette thématique.
Et à partir de cette carte nous avons cherché à déterminer
les endroits où la vie est « infernale ». Nous avons alors
construit la carte de Lucifer. Elle figure les lieux où effectivement la vie est difficile. On constate à ce propos une
très grande superposition avec les enclaves. Au passage, je
souligne que ne sont pas enclavés seulement les pauvres,
mais les riches aussi. À ceci près que les riches sont maîtres
de leur enclavement.
E. C. : A contrario, qu’est-ce qui caractérise
positivement Paris et sa périphérie ?
B. S. : Il y a une très grande variété de population, et, de
notre point de vue, l’hétérogénéité est une bonne chose.
Sans détour
Aujourd’hui, nous faisons le constat un peu partout dans
le monde que toutes les nouveautés dans le domaine de
la musique, la danse, la poésie, le théâtre sont issues des
banlieues des grandes métropoles. Ces nouvelles formes
expriment souvent une colère ou une protestation. Si
le phénomène n’est sans doute pas nouveau, la société
pourrait y prêter un peu plus attention et valoriser plutôt
que stigmatiser cette énergie. Ici à La Courneuve, nous
avons échangé avec des jeunes pour essayer de comprendre quelle était leur vision d’un futur possible de la
Plaine Saint-Denis. Ils nous ont dit quelque chose de fondamental : ils n’attendent pas de grands projets.
Il faut mener de petits projets à même de répondre aux
soucis du quotidien, et ces petits projets ne doivent pas
se concentrer sur le logement uniquement mais impacter
aussi l’espace public.
E. C. : Dès lors, pourquoi vous êtes-vous intéressé
à l’avenir du T1 ?
B. S. : Dès le début, nous avons dit que le Grand Paris
Express n’était pas la solution adéquate en termes de
transport pour l’agglomération. D’une part le projet finira
par coûter plus cher que prévu, d’autre part le temps
de réalisation sera plus long qu’annoncé. Il faut pourtant résoudre les problèmes de transport qui se posent
aujourd’hui aux Courneuviens ou aux Dionysiens. C’est
d’un réseau très maillé de tramways et de bus dont nous
pensons que les habitants ont besoin. Du coup, on a voulu
voir ce qui se passait là où l’on avait construit des lignes
de tramway.
Je dois dire que nous avons été un peu déçus. En effet,
partout en Europe on parle du tramway à la française,
c’est-à-dire de façade à façade. Or, le T1, ce n’est pas
ça. Au contraire, le train passe souvent entre des murs
aveugles ou des grilles. Le T1 n’a pas créé de continuité
urbaine. Il est très utilisé, mais ne produit pas d’effet dans
son environnement. C’est une véritable contradiction. Je
vis à Milan, une ville à tramway. Là où passe le tram, ce
sont des rues toujours très vivantes et commerçantes, où
les gens se retrouvent. Ce sont des axes de vie. À SaintDenis, le tram évite carrément le centre-ville. On s’est plus
préoccupé de la vitesse que de la vie. Mais là encore il y a
contradiction. Partout on fait des trams qui commandent
les feux de signalisation, or le T1 ne les commande pas. On
n’atteint donc pas non plus l’objectif fixé, d’aller d’un point
à un autre le plus vite possible.
sur le recoupement d’un fort maillage de transport et d’un
maillage écologique qu’il faut réaliser petit à petit et qui
prendra tout son sens dans 20 ans.
E. C. : Peut-on revenir, pour finir, sur quelques
concepts qui vous sont chers ? Pour vous une
ville doit être poreuse et horizontale…
B. S. : Je veux d’abord rappeler que pour nous le projet
d’urbanisme est un projet collectif ou n’est rien. Nous parlons aussi de méthode inclusive. C’est la différence entre
l’architecte et l’urbaniste. Un urbaniste doit penser le projet avec les acteurs en dépit des obstacles. Évidemment, le
citoyen n’a pas toujours la compétence technique, mais il
a des idées aussi valables que celles des autres. Les habitants ne doivent notamment pas être considérés comme
des enfants. Par conséquent, faire de l’urbanisme a une
certaine signification politique.
Pour répondre à votre question, au début de la 2e phase
de la réflexion lancée par l’Atelier international du Grand
Paris, tout le monde ne parlait que de la ville multipolaire.
Avec Paola, nous avons demandé à quelles villes les gens
pensaient. Parce que nous n’avons pas d’exemple de villes
multipolaires. Nous connaissons en revanche des villes
dans lesquelles on distingue des lignes de continuité. On
peut aussi citer des villes qui refusent la domination d’un
centre, à la différence de Paris qui est la ville
« Paris (…), la ville
monocentrique la plus hiérarchisée du monde.
monocentrique
Alors pourquoi ne pas penser des relations
la plus hiérarchisée
horizontales entre les villes de la périphérie
du monde »
parisienne. C’est quelque chose qui donnerait
de la confiance. Paris ne peut plus aller à la conquête de sa
banlieue, comme elle le faisait dans les années 1960 avec
les 4 000 logements à La Courneuve. Aujourd’hui, les villes
de la banlieue doivent négocier à parité avec le centre.
C’est ce qui devrait guider le projet de gouvernance, même
si c’est difficile à imaginer au regard de l’histoire de la
ville. Pour nous, chaque lieu peut avoir des relations dans
toutes les directions. L’urbanisme doit servir de support au
fonctionnement d’une véritable démocratie.
Propos recueillis par Yann Lalande O
terme
Bernardo Secchi : « Le long
.»
commence aujourd’hui
B. S. : Même si, comme je le disais, le quotidien est très
important, certaines choses nous obligent à penser à
long terme. Mais le long terme commence aujourd’hui.
On peut lancer le processus. Par exemple, nous insistons
© MATTHIEU RONDEL
E. C. : Votre objectif avec ce projet est d’imaginer
le T1 dans 20 ans ?
,Z^EN COMMUN
13
En direct d’internet
L’agglo dans la poche
Sortie simultanément sur le Google Play et iTunes le 1er mars, l’application mobile Plaine Commune
est le complément parfait du nouveau site de l’agglo et vous offre de nouveaux services pratiques.
R
ester connecté avec l’actualité du
territoire et avoir à tout moment
un œil sur les événements et les
sorties qui s’offrent à vous dans les neuf
villes de l’agglo, c’est ce que vous proposent les applications Android et iPhone
de Plaine Commune. Reprenant pour partie les contenus du site de la communauté
d’agglomération, l’application vous permet de consulter les actualités thématisées du territoire ainsi que l’agenda des
événements. Grâce à la géolocalisation,
vous pouvez désormais en un clin d’œil
faire un tour d’horizon des activités culturelles, sportives ou institutionnelles qui
ont lieu près de chez vous, ou de votre lieu
de travail. Médiathèques, parcs ou encore
spectacles sont localisés et apparaissent
sur une carte centrée sur vous-même,
vous offrant ainsi une vue panoramique
sur votre environnement proche.
D’un point de vue pratique, l’application
vous permet également, à tout moment,
de connaître les travaux en cours sur les
neuf villes et d’éviter les axes routiers les
plus impactés par les chantiers. Au rayon
des services en matière d’espaces publics,
l’application permet de signaler tous types
d’incidents (trou dans la chaussée, problème d’éclairage public, équipement
dégradé, dépôt sauvage…). Il suffit en
effet à l’utilisateur de prendre une photo
de l’incident et de remplir un court formulaire pour signaler en quelques secondes
seulement le problème à Allô Agglo !, le
service d’information et d’intervention
sur l’espace public de la communauté
d’agglomération.
Autre plus offert par cette appli : la gestion déchets. Plus de question à se poser
14
Avec PEPS,
rendons-nous service !
concernant les jours de collecte et le tri
des déchets, tout y est indiqué. La géolocalisation permet à l’utilisateur d’obtenir
les renseignements liés à sa rue. Entièrement gratuite, cette application continuera d’évoluer pour correspondre au mieux
à vos besoins du quotidien. N’hésitez pas
à la télécharger et à nous proposer des
idées d’amélioration.
Pascal Evrard O
L’espace d’échange et d’entraide de
Plaine Commune existe aussi sur mobile. Grâce à l’application PEPS, publiez
gratuitement vos annonces, partagez vos passions ou vos savoir-faire,
échangez vos services localement et
entraidez-vous entre voisins grâce à
la géolocalisation. Disponible gratuitement sur iPhone et Android, cette
application vous propose également
une messagerie personnalisée grâce
à laquelle vous êtes avertis par e-mail
lorsqu’une annonce correspond à vos
attentes ou à vos besoins.
En direct d’internet
http://dialogueproprete.plainecommune.fr/
La propreté, parlons-en !
D
epuis le mois de juin dernier, l’espace de dialogue citoyen du site de Plaine Commune
ouvre le débat sur la question de la propreté.
Cette consultation publique en ligne inédite a pour
but de permettre aux services de l’agglo de mieux
comprendre les attentes des usagers et d’améliorer le service rendu. Ainsi, plusieurs questionnaires
sont à votre disposition. Ils vous permettront à la
fois de donner votre avis et d’en savoir plus sur les
moyens mis en œuvre au quotidien par les services
techniques. En plus des questionnaires, trois débats
libres vous sont proposés. Vous pouvez notamment
vous exprimer sur la question du lien entre les comportements individuels et la propreté de l’espace
public. Une restitution, récapitulant la teneur des
échanges ainsi que les propositions d’amélioration,
sera publiée en novembre. O
http://www.lecanaldesmetiers.tv/
Le Canal des Métiers
L
’orientation peut parfois devenir un véritable
casse-tête pour de nombreux jeunes. Le Canal
des Métiers a pour objectif de faire découvrir
différentes voies professionnelles au jeune public,
du niveau collège jusqu’aux études supérieures, afin
de les aider dans leur décision. Proposé par Euro
France Média, France Télévisions, les ministères de
l’Économie et de l’Éducation nationale, le site donne
des renseignements sur près de 12 000 métiers. Il
compte également plus de 2 600 séquences vidéo
de présentation dans sa base de données, ainsi
qu’un système efficace de recherche par mots-clés
ou par secteurs d’activités. Distillant de nombreux
conseils simples pour décrocher un stage ou un premier emploi, le Canal des Métiers offre également
un accompagnement pédagogique à destination des
enseignants pour leur permettre d’aider à l’élaboration du projet professionnel des jeunes. O
,Z^EN COMMUN
15
© GUIDO PRESTIGIOVANNI
À la une
rmacie
Ancien atelier de la Pha
de France à Saint-Denis
Faire fructifier
l’héritage
Il y a cent ans, la France se dotait d’une loi visant à protéger ses monuments historiques.
Un centenaire qui sera commémoré les 14 et 15 septembre avec la 30e édition des Journées
du patrimoine (voir programme en page 19). Les Français aiment leur patrimoine et en font
la démonstration en se déplaçant chaque année par millions le deuxième week-end de
septembre pour découvrir des sites qui leur sont parfois fermés.
Mais cet héritage commun n’est pas sans poser de question.
Alors qu’au printemps on fêtait les 40 ans du boulevard périphérique,
que certaines grandes barres
de logement ont dépassé la cinquantaine et que des usines désaffectées dépérissent,
qu’est-ce qui fait patrimoine ? Doit-on conserver seulement ce qui est beau, ce qui est vieux,
ce qui est matériel ? Enfin, mais surtout, comment protéger et partager ?
Ne pas figer les choses pour éviter le syndrome de la ville finie, muséifiée, boboïsée.
Au contraire, faire fructifier l’héritage et en faire une source de richesse pour le plus grand
nombre, telle est la voie tracée par les villes de Plaine Commune, qui gardent à l’esprit qu’en
matière d’héritage les richesses sont ensuite plus faciles à transmettre que les dettes.
Yann Lalande
,Z^EN COMMUN
17
À la une
Une flèche pour la manchote
Un chantier d’insertion
exceptionnel
Le projet est pour le moins ambitieux puisqu’il s’agit de refaire à
l’identique, selon les méthodes
employées au XIIIe siècle, la flèche
de 86 mètres de haut qui, des
siècles durant, a servi de repère
aux voyageurs et pèlerins. Ce
chantier médiéval unique, qui vise
à restituer l’intégrité du monument
avec la plus grande rigueur scientifique et technique, fera intervenir des artisans aux savoir-faire
d’exception. Il sera aussi l’occasion
de former et de donner du travail
à des jeunes et à des adultes de
Saint-Denis en insertion. Comme
au temps des bâtisseurs de cathédrales, ils apprendront les métiers
de tailleur de pierre, forgeron,
sculpteur, maçon ou charpentier…
Et qui sait si, par la suite, ils ne
transmettront pas à leur tour ces
savoirs devenus rares.
Financé par les visites
L’engouement pour ces chantiers a
été démontré avec le succès de la
reconstruction de la frégate Hermione à Rochefort et du château
fort de Guédelon dans l’Yonne, devenu le deuxième site touristique
de Bourgogne. Les travaux, spectaculaires, durent des années et
les recettes des visites, associées
au mécénat, permettent de les financer. La basilique, chef-d’œuvre
de l’art gothique, et sa nécropole
royale unique au monde attirent
actuellement 163 000 visiteurs
payants par an. Avec ce chantier,
les visites prendront un angle nouveau, ce qui permettra d’accroître
significativement la fréquentation
de l’édifice et d’attirer l’attention
du public sur la richesse du patrimoine de Saint-Denis.
Anne-Marie Maisonneuve O
Í
A
u premier regard, il manque
quelque chose à la basilique
royale de Saint-Denis. Foudroyée en 1837, reconstruite puis
à nouveau démontée en 1846, la
grande flèche de la basilique de
Saint-Denis a en effet laissé la
place à un grand vide. Pourtant,
de l’époque du célèbre architecte
Viollet-le-Duc à nos jours, les projets de reconstruction n’ont pas
manqué. Aujourd’hui, alors que le
parvis a été rendu aux piétons et
que la restauration de la façade
nord est en cours, le remontage
de la flèche manquante est revenu
dans l’actualité avec, le 18 juin, la
première réunion du comité de parrainage présidé par Erik Orsenna.
© C.FILLIEULE
Le projet de remontage de la grande flèche de la basilique se précise. Ce chantier hors norme
fera intervenir des artisans formés aux méthodes des bâtisseurs de cathédrales, ainsi que des
habitants en insertion qui acquerront, à leur tour, ces savoir-faire d’exception.
La basilique
de Saint-Denis
pourrait retrouver
sa flèche disparue
depuis 1846.
EN BREF
s DES SALADES
ET DES ARCHÉOLOGUES
Des Archives nationales de Pierrefitte aux
jardins de Saint-Denis, la 5e édition du grand
jeu de l’été De Visu joue les prolongations,
le 15 septembre à 10 h, avec le « Courtcircuit de la salade ». Ce jeu de piste à la
découverte du maraîchage – des vestiges
d’une ferme gauloise à l’agriculture urbaine
d’aujourd’hui – a été réalisé en partenariat
avec les archéologues de Saint-Denis.
18
s MIDIS DE L’ART
Inauguré aux Journées du patrimoine, le
cinquième volet du cycle d’expositions
Chapelle vidéo La Zon-Mai (œuvre
multimédia monumentale de la collection
de la Cité nationale de l’histoire de
l’immigration) marquera la reprise, le
3 octobre à 12 h 15, des Midis de l’art
du musée d’Art et d’Histoire de SaintDenis. Réservation et renseignements au
01 42 43 37 57.
s LES COLLECTIONS
DE LA MÉDIATHÈQUE
Cent ans, voire 200 ans et plus !
Entretenues par les bibliothécaires,
restaurées par des spécialistes, classées,
cataloguées et communicables pour la
plupart, les collections patrimoniales de la
médiathèque Centre-ville (qui font aussi
partie du patrimoine national) s’exposent
samedi 14 septembre de 10 h à 18 h. Visites
guidées à 11 h et 16 h.
À la une dossier
Journées européennes du patrimoine :
14 et 15 septembre
Tous les détails sur www.tourisme93.com
iBalade « urbano-champêtre »
prix des balcons fleuris, spectacle
AUBERVILLIERS
iPetit train du patrimoine avec la
Cie Méliadès
Le 14 de 10 h à 17 h (parcours et
arrêts au dos du train)
Le 15 au bord du canal (réserver
au 01 48 39 52 89)
iPremier Trésor poétique
municipal mondial
Le 14 de 10 h à 13 h
Hangar des Souffleurs commandos poétiques, 2, rue Chapon
Infos : 06 48 09 14 05
iExposition Enfance aux archives
municipales
De 11 h à 17 h. Visites guidées à
11 h 30, 14 h et 16 h
iMémoire de rues d’Aubervilliers
Le 14 de 10 h à 19 h
La Villa Mais d’Ici - 77, rue des Cités
Infos : 01 41 57 00 89 iNocturne artistique au centre
nautique Marlène Perratou
Le 14 de 20 h à 23 h 30 Infos : 01 48 39 52 46
iÉglise Notre-Dame des Vertus
Concert de l’Orchestre de chambre
de Paris, puis son et lumière
Le 15 à 20 h
iSlam à La Maladrerie
avec Hocine Ben
Le 14 à 14 h 30 au Café l’Expo
en petit train
RV place de la Mairie,
le 15 à 14 h 30 et 17 h
S’inscrire au 01 48 39 52 89
iUltime regard sur le Printemps
Expo photos d’Arthur Thevenart
APUD – 16, rue Méchin
LA COURNEUVE
iAteliers de moulage et
chalcographie de la Réunion des
musées nationaux- Grand Palais
Aux Réserves du musée des Arts
et Métiers
Département des restaurateurs
de l’Institut national du patrimoine
S’inscrire sur www.tourisme93.
com ou au 01 49 15 98 98
iŒuvres protégées
RV le 14 à 14 h devant l’église
Saint-Lucien
iArchives diplomatiques
Visites sur inscription
sur www.tourisme93.com
Visite libre du hall d’expo de 14 h
à 17 h (pièce d’identité)
PIERREFITTE-SUR-SEINE
iButte Pinson et fort de la Redoute
S’inscrire au 01 39 83 49 11 (Agence des espaces verts)
iArchives nationales
Visite guidée toutes les demiheures de 10 h à 16 h. Nombreuses
animations et inauguration de
l’expo « Plaine d’Histoire »
Prolongation des portes ouvertes
du 16 au 20 septembre
ÉPINAY-SUR-SEINE
iL’envers du décor au théâtre
de la Commune
Le 14 à 15 h
Réserver au 01 48 33 85 65
iCoulisses du cinéma Le Studio
À 16 h au théâtre de la Commune
Réserver au 01 48 33 52 52
iHôtel de ville
De 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
Visite commentée à 14 h 30
iJardins ouvriers des vertus
Le 14 à 15 h
Réserver au 06 28 26 90 99 /
06 20 95 52 40
iCentre-ville historique
RV aux archives le 15 à 11 h et 14 h
Réserver au 01 48 39 52 89
L’ÎLE-SAINT-DENIS
iPortes ouvertes au théâtre des
Frères Poussière
Le 15 dès 16 h - 6, rue des Noyers
Infos : 01 43 52 10 98 iRallye Patrimoine en vélo
10 h 30 : quartiers d’Orgemont, du
Cygne d’Enghien, des Écondeaux
et du Centre-ville
14 h 30 : quartiers du Centre-ville,
de la Briche, Blumenthal et des
Presles
Prêt de vélos dans la limite des
stocks disponibles
iSur les traces de la petite Prusse
Le 14 à 13 h 30 et 16 h aux Laboratoires d’Aubervilliers - 41, rue Lecuyer
Réserver au 01 48 39 52 89
guinguette « Nénette et Milord »
et stands de jeux anciens.
SAINT-DENIS
iCouvent des Ursulines
De 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h
Visites - concert
iMusée d’Art et d’Histoire
De 14 h à 18 h 30 Atelier collectif « La maison par
tous »
Visite guidée de La Zon-Mai à 15 h
et 17 h 30
Visite de la chapelle et du carmel
à 16 h 30
iMaison d’éducation de la Légion
d’honneur
Le 14 à 14 h 30 et 16 h 30 ;
le 15 à 10 h 30 et 14 h 30
Infos : 01 55 870 870
iFabrique de la ville, l’archéologie
du sous-sol aux toits
De 11 h à 19 h - 4, rue du Cygne
Infos : 01 49 33 80 20
iAteliers du patrimoine
Le 14 de 11 h à 18 h
Franciade - 42, rue de la Boulangerie - 06 21 76 63 29
iTGP - Théâtre Gérard Philipe
Le 15 à 15 h sur inscription au
01 48 13 70 00
iTerre de patrimoine
Exposition sur les grilles du Stade
de France
Visite guidée, le 14 à 11h.
SAINT-OUEN
Infos et réservations au
01 71 86 62 68 ou sur les stands :
le 14 de 10 h à 18 h devant la
médiathèque Persépolis ; le 15 de
10 h à 13 h au marché Garibaldi et
à l'office de tourisme
iVisite des monuments
historiques (loi 1913)
Le 15 à 14 h 30
Sur réservation
iÉglise Saint-Ouen-le-Vieux
Visite le 14 à 17 h, puis concert de
musique ancienne à 17 h 30
iLa compagnie Les Interstitiels
chante Saint-Ouen
17 h 30 au château
iBalades urbaines
Maisons du vieux Saint-Ouen le
14 à 15 h 30 Architecture de la reconstruction
le 15 à 10 h 30 - quartier Debain
Un village en ville le 15 à 11 h quartier Rosiers
Perspectives et regards le 15 à 14 h
- quartier Garibaldi
iBalade aux puces
Samedi 14 à 14 h 30
iBasilique royale
Le 14 de 10 h à 18 h 15 ;
le 15 de 12 h à 18 h 15
iPortes ouvertes de Mains
d’œuvres
Le 14 de 14 h à 24 h
iLa maison d’Espagne
Le 14 de 11 h à 19 h
10, rue Cristino Garcia
La Plaine Saint-Denis
STAINS
iExpo photos d’Anna Rouker
sur la cité jardin Blumenthal
Square Blumenthal
iAnimations à la cité-jardin
Blumenthal
Le 15 de 11 h 30 à 17 h : déambulation, vernissage de l’expo photo,
iCent ans de protection
à la Médiathèque Centre-ville
Le 14 de 10 h à 18 h.
Visites guidées à 11 h et 16 h
iÉglise Notre-Dame de
l’Assomption
Le 14 à 10 h, 14 h et 16 h
S’inscrire au 01 72 03 11 55
iPhotos d’Anna Rouker
Vernissage le 14 à 11 h.
RV place Marcel Pointet
,Z^EN COMMUN
19
À la une
Terre de patrimoine
Jusqu’au 23 septembre, sur les grilles extérieures du Stade de France, 74 photos
de Guido Prestigiovanni révèlent les secrets et lumières de 20 sites emblématiques
du passé industriel de Plaine Commune, terre de patrimoine.
D
ß
Guido
Prestigiovanni
présente
l’expo dont il
est l’auteur le
11 juillet dernier
© MATTHIEU RONDEL
es sous-sols de la centrale thermique
de Saint-Denis où seuls ses pas résonnaient, aux toits de Babcock (à La Courneuve) surmontés d’étranges constructions
en forme de wagon, le photographe Guido
Prestigiovanni a arpenté deux mois durant
les immenses bâtisses du passé industriel de
Plaine Commune. Une expérience qu’il décrit
comme quasi mystique : « J’ai grandi à Turin,
ville industrielle, mais ce travail m’a ouvert les
portes d’un voyage auquel je ne m’attendais
pas. À chaque endroit, on découvre des choses
incroyables… et je suis loin d’en avoir fait le
tour. »
ß
Toits de l'usine
Babcock
à La Courneuve
( + info ) Visite guidée le samedi 14 septembre à 11h.
Inscriptions auprès de l'office de tourisme
de Saint-Denis Plaine Commune (Tel: 01 55 870 870)
20
ß
Puces
de Saint-Ouen
© GUIDO PRESTIGIOVANNI
Organisée par Plaine Commune, avec le soutien du Conseil général de Seine-Saint-Denis,
cette exposition présente des sites d’une valeur architecturale incontestable, mais le talent
du photographe est d’avoir su en capter, audelà du visible, les couleurs, les ambiances, les
lignes inventives et les détails cachés : « Audelà de la dimension historique, on est dans des
endroits qui vivent sous forme de paysage. »
Ses clichés dévoilent des lieux étonnants, où
la lumière des verrières transforme les mares
d’eau en tableaux surréalistes, où une plante
de plusieurs mètres de haut cherche à atteindre le soleil, où des kilomètres de rail se
dirigent vers un improbable bout du monde…
Depuis quelques années, ces cathédrales de
l’époque industrielle évoluent, se transforment,
disparaissent pour certaines, mais chaque photo exposée nous en laisse percevoir l’histoire.
Et ce n’est sans doute pas un hasard si elles
s’affichent au Stade de France, un site lui aussi
emblématique du patrimoine… sportif.
Anne-Marie Maisonneuve O
© GUIDO PRESTIGIOVANNI
Lignes inventives et détails cachés
À la une dossier
TÉMOIGNAGE
« L’ambiance était bonne aux entrepôts du Printemps »
© ANNE-MARIE MAISONNEUVE
Manutentionnaire pendant 13 ans aux entrepôts du Printemps, Dominique a connu
les bâtiments en activité, puis désaffectés et maintenant… plus rien !
Née à L’Île-Saint-Denis où elle vit toujours,
Dominique se serait bien vue rester jusqu’à la
retraite aux entrepôts du Printemps, mais une
fin de bail et une rénovation trop coûteuse
des bâtiments en ont décidé autrement. « Les
entrepôts ont déménagé à Marne-la-Vallée.
Moi, j’avais trois enfants et je ne pouvais pas
suivre. J’ai arrêté en avril 1994. » Revenue aux
entrepôts pour le film sur la Dernière visite
avant démolition, Dominique a eu « un drôle
d’effet ! Ça m’a donné des frissons. J’ai connu
l’endroit avec les traverses, les marchandises,
et là, tout était vide, immense. Et puis, je
n’arrivais pas à prendre mes repères. Je suis
arrivée par le bas, alors que je travaillais à
l’étage… J’étais paumée. Heureusement, j’ai
repéré la cantine, j’ai vu les escaliers, et j’ai
réussi à guider les gens jusqu’à l’endroit où je
travaillais. Aujourd’hui, il n’y a plus rien. C’est
dommage. Il y avait du travail et on en abattait,
mais l’ambiance était bonne et je n’ai que des
bons souvenirs ! »
Propos recueillis par Anne-Marie Maisonneuve O
Reconvertir plutôt que détruire
Trait d’union entre le passé et l’avenir, la reconversion des grands
sites industriels est une préoccupation majeure de l’agglomération.
L
L’agence d’architectes Flint, spécialisée dans la reconversion de
friches industrielles, s’apprête ainsi
à livrer un pôle administratif et une
médiathèque de 3 000 m2 dans les
locaux de l’ancienne usine métallurgique Mécano, spécialisée dans
l’outillage de précision et les mèches
américaines. Construit en 1914, le
bâtiment constitue un exemple
unique, dans le département, du
modèle architectural américain de
la « daylight factory » : de grandes
baies vitrées, sur plusieurs étages,
permettaient à la lumière du jour
d’éclairer les ateliers. Transformé
en lieux publics, en bureaux, en
studios de cinéma…, ce patrimoine
sauvé du péril retrouve une nouvelle
raison d’être.
A.-M. M. O
Í
Une médiathèque de
3 000 m2 dans l’usine Mécano
© VIRGINIE SALOT/VILLE DE LA COURNEUVE
e patrimoine industriel est
emblématique de l’histoire
récente de Plaine Commune.
En deux vagues, de 1860 à 1872 et de
1890 à 1940, les zones maraîchères
du territoire, juste à côté de Paris,
se sont transformées en une forêt
de cheminées. Celle de l’ancienne
manufacture Tehalit, sur le site de
l’école Casarès-Doisneau à la lisière
de Saint-Denis et d’Aubervilliers,
en est une magnifique illustration.
Et les exemples de reconversion ne
manquent pas ! À La Courneuve, les
grands sites industriels de Babcock,
Johnson et Mécano ont été intégrés
au Plan d’occupation des sols au titre
du patrimoine local remarquable.
En 2014, l’ancienne
usine Mécano
à La Courneuve
accueillera une
médiathèque
et un centre
administratif.
,Z^EN COMMUN
21
À la une
Patrimoine ou pas patrim
En l’absence d’inventaire patrimonial exhaustif,
seule l’approche culturelle permet de définir ce qui
fait patrimoine ou non.
de ruptures et de discontinuités.
En somme, de richesses et de
potentiels », insiste Michel Perrot,
président de la Maison de l’architecture en Île-de-France.
Car tout cela reste bien fragile, en
l’absence d’inventaire patrimonial
complet. Seule l’approche culturelle permet de justifier ou non
un bien comme relevant du patrimoine. « Il faut savoir se poser les
bonnes questions : qui l’a réalisé ?
Est-ce que ce bâtiment a marqué
les hommes qui y ont travaillé ou
qui y ont vécu ? Surtout, face à des
logiques financières, il faut donner
à voir ce que cela peut devenir »,
poursuit Michel Perrot.
Il y a une trentaine d’années, la
Direction départementale de
l’équipement proposait un viaduc
pour faire passer le tramway à la
place du pont suspendu de L’ÎleSaint-Denis, construit par les
frères Seguin en 1843. La municipalité et les habitants s’y sont farouchement opposés. Aujourd’hui,
le tramway trace son chemin sur
le pont, toujours bien présent.
À Villetaneuse, la cité HLM Renaudie était menacée par la poli-
tique systématique de démolition
défendue par Jean-Louis Borloo,
alors ministre de la Cohésion sociale. La municipalité est contre.
Plaine Commune aussi. Des architectes se mobilisent, une pétition
est lancée. Tant et si bien que
Í
M
onuments historiques,
friches industrielles,
logements sociaux,
paysages, savoir-faire, œuvres
d’art…, la notion de patrimoine a
considérablement évolué. Tout ce
qui témoigne du passé – même
le plus récent – et permet de
comprendre le présent mérite
d’être protégé et enrichi pour
être transmis aux générations
futures. Ainsi, sur le territoire
de Plaine Commune, la période
contemporaine continue de
laisser ses traces visuelles liées
à la vie quotidienne comme les
halles du marché de Saint-Denis,
à la vie collective avec les jardins familiaux de Stains, à une
activité tels les studios Éclair à
Épinay-sur-Seine, ou à un passé
industriel comme en témoigne
l’ancienne usine Mécano à La
Courneuve. Plus récemment, le
Stade de France, symbole de
la mutation d’un territoire, fait
désormais partie intégrante de
notre patrimoine. « Il est important d’estimer à sa juste valeur ce
que la banlieue recèle de patrimoines, d’expressions multiples,
Le Stade de
France, inauguré
en 1998,
patrimoine ou
pas ?
QUÈSACO ?
s CLASSÉS
Les monuments historiques : classement réservé aux immeubles
présentant un intérêt public.
Les Zones de protection du patrimoine architectural, urbain
et paysager (ZPPAUP) permettent d’identifier le patrimoine,
les espaces publics et paysagers qui contribuent à la mémoire
commune.
22
Un site protégé est un lieu dont le caractère exceptionnel justifie
une protection au niveau national.
Les parcs nationaux (reconnus comme territoires d’exception)
et régionaux (à dominante rurale dont les milieux naturels et
patrimoine culturel sont de grande qualité, mais dont l’équilibre
est fragile).
À la une dossier
oine ?
TÉMOIGNAGE
« La banlieue,
un désordre créatif »
MICHEL PERROT,
président de la Maison de l’architecture en
© BENJAMIN GÉMINEL
Île-de-France
l’ensemble d’immeubles pensé
par l’architecte Jean Renaudie –
l’un des meilleurs spécialistes du
logement social du XXe siècle en
France – sera rénové et transformé. Car, comme le rappelle l’architecte Paul Chemetov, « les bâtiments vont tous vers leur ruine,
même les meilleurs du monde.
On ne peut jamais conserver
en l’état. Pour conserver, il faut
transformer ».
Nadège Dubessay O
QUÈSACO ?
s EN CHIFFRES
Dans les années 1920, pas moins de 22 citésjardins ont été construites sur le territoire
qui deviendra la Seine-Saint-Denis, offrant
7 000 logements.
Avec plus de 70 gisants et tombeaux
monumentaux, la nécropole royale de la basilique
de Saint-Denis s’impose comme le plus important
ensemble de sculptures funéraires du XIIe au
XVIe siècle.
C’est en 1986 que Serge Renaudie finissait l’œuvre
de son célèbre architecte de père, Jean, décédé
avant d’achever la cité HLM de 122 logements,
à Villetaneuse. Une architecture innovante que
la municipalité et Plaine Commune ont défendu,
alors que la cité était menacée de destruction en
2002. Depuis, elle a été restaurée et transformée.
En Commun : Quand peut-on
parler de patrimoine ?
Michel Perrot : Jusqu’à peu, on
ne parlait que de patrimoine
historique. Mais la crise de 1973,
notamment, avec son lot d’usines
défuntes, ouvre un nouveau
champ : le patrimoine industriel. En
banlieue, cette notion s’est élargie
avec l’arrivée du Schéma de
cohérence territoriale (Scot) où se
dégage une quinzaine d’éléments
patrimoniaux (anciennes traces
urbaines, paysages naturels ou
façonnés par l’homme, ensembles
urbains, friches industrielles…).
Aujourd’hui, est patrimoine ce qui
fait sens en termes de lieu et de
lien.
E. C. : Qui peut distinguer ce qui
fait patrimoine ou non ?
M. P. : C’est le rôle des experts : les
architectes du bâtiment de France,
les élus, maîtres d’ouvrage…
Mais le patrimoine, c’est fragile.
Car les logiques technocratiques,
financières, de temps, sont
contraires à sa conservation.
À Saint-Denis, la grande halle du
marché a été restaurée. Alors qu’à
Paris, dans les années 1970, les
halles de Baltard ont été détruites.
Il est probable qu’aujourd’hui elles
auraient été transformées.
E. C. : Mais à quoi sert de restaurer
un bâtiment sans vie ?
M. P. : Le continuum entre les
patrimoines et les créations
architecturales contemporaines
représente le point fondamental
du développement des villes.
Car il met d’autant mieux en
valeur l’existant qu’il propose
des réponses architecturales
spécifiques et créatives aux
questions de l’urbanité. Et la
banlieue, contrairement à Paris
– marqué par Haussmann –, est
un désordre créatif où les points
d’appui pour le développement
contemporain sont d’une extrême
diversité.
Propos recueillis par Nadège Dubessay O
,Z^EN COMMUN
23
À la une interview
des passionnés, pas seulement des marchands. Depuis
1885, l’endroit a su rester magique. Avec un univers propre
à chaque marché et les rues et brocantes qui tissent le lien
entre eux. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le marché
aux Puces de Saint-Ouen a été classé en 2001 Zone de
protection du patrimoine architectural urbain et paysager,
ce qui fait de ce territoire le seul site urbain en France
classé pour son atmosphère.
E. C. : Son ambiance, c’est aussi une histoire emplie
de légendes et de rêves…
P. E. : Oui. Un Renoir a été trouvé dans les rues et brocantes pour une bouchée de pain car il était recouvert
d’acrylique… Ici aussi, Gérard Lanvin, à l’époque vendeur
de vêtements sur un stand du marché, a vendu à Coluche
sa célèbre salopette. S’est ensuivie une histoire d’amitié
entre les deux hommes, qui a conduit Lanvin sur les
planches des cabarets. Bien d’autres anecdotes font l’histoire des Puces. Dans ce grenier du monde, on vient trouver l’objet dont on n’a pas forcément besoin, mais que l’on
va adorer. C’est une quête perpétuelle. Et c’est ça, aussi,
qui fait son patrimoine.
© MATTHIEU RONDEL
E. C. : Et que représentent les Puces en terme
économique ?
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Patricia Ederhy,
présidente de l’association Marché
aux Puces (MAP) de Saint-Ouen
En Commun : Pourquoi peut-on parler de patrimoine
avec les Puces de Saint-Ouen ?
Patricia Ederhy : Ici, nous sommes dans un village dans la
ville, avec quinze marchés sur sept hectares. Les Puces
représentent le quatrième site le plus visité en France et
accueillent cinq millions de visiteurs par an, venus du
monde entier. On rencontre, dans cette plus grande
concentration d’antiquaires et de brocanteurs au monde,
24
P. E. : Les Puces, c’est un chiffre d’affaires de plus de
400 millions d’euros par an. Mais je préférerais parler de
son écosystème unique, où se mélangent les plus grands
stylistes en quête de la nouvelle tendance, des décorateurs, des antiquaires spécialisés par une époque ou un
style, des jeunes à la recherche du dernier jeans tendance,
des rappeurs, des bobos, des familles, des collectionneurs,
des célébrités… Ici aussi, 70 % des marchandises vendues
sont des meubles et objets récupérés chez les particuliers.
Donc, il y a un suivi, une histoire, avec des commerçants
passionnés qui font revivre des meubles.
E. C. : Rendez-vous au Mondial de l’antiquité…
P. E. : Le Mondial, qui aura cette année pour thème l’art et
la nature, nous promet un millésime hors du commun,
avec la participation de deux artistes reconnus mondialement : Chayan Khoï et Richard Orlinski. Les allées du marché seront magnifiées des mains d’Olivier Riols, paysagiste renommé. Et les marchands sortiront bien sûr leurs
plus belles pièces.
Propos recueillis par Nadège Dubessay O
Mondial de l’antiquité et Foire des savoir-faire
du 4 au 6 octobre,
Puces de Saint-Ouen.
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sécurité et BBC
Vous souhaitez devenir un
jour propriétaire de votre
logement, mais, n’étant
pas un riche héritier, vous
croyez ce rêve irréalisable ?
Détrompez-vous : désormais,
même les foyers aux revenus
modestes peuvent acheter
leur logis grâce à l’accession
sociale à la propriété…
S
ur toute la France, 170 Coop HLM
garantissent, avec l’aide de l’État,
des logements neufs de qualité à
un prix inférieur à ceux du secteur.
C'est ainsi qu’à Plaine Commune,
dans une volonté de mixité de la part des élus,
mais aussi dans une logique de rapprochement
domicile-travail pour les nouveaux propriétaires, la Caps (Coopérative d’accession sociale
à la propriété), Arcade, Logipostel et Coopimmo ont monté en partenariat des programmes
pour l'accession sociale à la propriété.
Parmi les programmes de la Caps, on citera le
Pavé d’Amiens, la Villa Thierry, les Philosophes
et Néaucité à Saint-Denis, l’Entre 2 Rives et
Quai de la Marine à L'Île-Saint-Denis, la Prévôté à La Courneuve, les 2 Louise à la porte de
Paris, le Cœur de ville à Stains. Déjà, plus de
100 familles ont acheté, 75 ont emménagé et
134 logements sont mis en chantier.
Peuvent bénéficier de ce système tous les
habitants de la communauté d’agglomération
Plaine Commune, ainsi que tous les ménages
exerçant une activité salariée ou libérale sur
26
le territoire. Cependant, afin de concrétiser
les projets en toute sécurité pour les postulants, de nombreuses conditions doivent être
réunies.
Plafonds de revenus et aides
financières
Si le futur acquéreur a des revenus ne dépassant pas un certain plafond, il pourra obtenir
un prêt à taux zéro (PTZ+), une TVA réduite à
la condition que l’appartement acheté soit sa
résidence principale. Une prime de 10 000 €
lui sera également allouée par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU).
Le prêt social location accession
(PSLA)
S'ils ne veulent pas acheter tout de suite,
les ménages peuvent choisir de poser, dans
un premier temps, une option d’achat et
payer un « loyer » ainsi qu’un complément
qui sera imputé sur le prix d’achat. Dans un
deuxième temps, ils deviendront propriétaires en levant l’option d’achat et en solli-
citant un prêt. La redevance de la première
phase se transforme en mensualité. Avantages : exonération de la taxe foncière pendant quinze ans, réduction du prix d’achat
de 1 % par an, TVA à 7 % au lieu de 19,6 %.
La « sécurisation » de l'achat
Les Coop sécurisent les acquéreurs en
s’engageant à racheter leur logement en
cas d’accident de la vie, pour un montant
minimum garanti durant les quinze ans
qui suivent l’achat. Elles assurent également un relogement dans un parc locatif
social. Une clause antispéculative est insérée dans tout acte d’achat afin d’éviter les
tentations de course à la plus-value.
Normes de qualité BBC
Les logements répondent à des normes de
qualité du bâti, de consommation énergétique et de respect de l’environnement
(BBC), avec jardin privatif, terrasse ou
balcon, et utilisation privilégiée du bois.
Se loger en toute sécurité n'est plus un rêve.
Agglo tendances
s « TOUT N'EST PAS VENDU »
© MATTHIEU RONDEL
© MATTHIEU RONDEL
Anne Vauvray est directrice générale déléguée de la Caps. Elle explique ici le rôle
de cette coopérative à vocation sociale.
EN COMMUN :
COMMENT
FONCTIONNE LA
CAPS ?
Anne Vauvray :
La Coopérative
d’accession sociale à la propriété (Caps)
est une société anonyme créée en
2007 et capitalisée par la communauté
d’agglomération Plaine Commune. Elle a
pour associés, entre autres, la Fédération
nationale des coopératives HLM, la SEM
Plaine Commune Développement, Plaine
Commune Habitat.
E. C. : COMBIEN DE LOGEMENTS LA CAPS
A-T-ELLE DÉJÀ À SON ACTIF ?
A. V. : Nous connaissons une production
de 60 logements par an. Et il faut quatre
ans pour voir aboutir une opération. Tous
nos programmes ne sont pas vendus, en
particulier ceux du Franc-Moisin, car les
logements sont grands : les familles ne
peuvent pas emprunter de telles sommes,
leurs dossiers sont refusés par les banques.
E. C. : COMMENT MONTEZ-VOUS LES
PROGRAMMES ?
A. V. : Nous achetons en VEFA (vente en
l'état futur d'achèvement), puis revendons
en baissant pour les acquéreurs la TVA afin
de réaliser des prêts sociaux à la locationaccession (PSLA). Cela uniquement dans les
zones de rénovation urbaine.
E. C. : EN QUOI CONSISTE VOTRE PARTENARIAT
AVEC ARCADE SUR LE PROGRAMME LES
PHILOSOPHES INAUGURÉS EN JUILLET ?
A. V. : Nous montons ensemble des sociétés
civiles immobilières de construction
vente (SCCV) pour partager les frais sur la
maîtrise d’ouvrage d’une opération.
E. C. : COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉE À LA
CAPS ?
A. V. : Je suis architecte de formation. J'ai
travaillé dans la maîtrise d'ouvrage de
logements sociaux… J'ai commencé en
2007 à la Caps. J'ai de la chance : ce que
je fais a vraiment du sens. Et nous n’avons
pas d'actionnaires à rémunérer.
TÉMOIGNAGES DE NOUVEAUX ACCÉDANTS
RÉSIDENCE LES PHILOSOPHES, PLACE DU FRONT POPULAIRE À SAINT-DENIS
Cela peut devenir une réalité de pierre, écologique et de grande qualité.
Dossier : Sylvie Guillot O
Adil 93, 0 820 16 93 93,
www.adil93.org.
[email protected]
Caps, 32/38, bd Jules
Guesde,
93200 Saint-Denis.
Tél. : 01 55 84 43 64.
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ANNA ET GRÉGOIRE
SABRINA
« L’équivalent d’un loyer »
« Je voulais acheter
à Saint-Denis »
« Nous avons acheté ces 57 m2 sur plan il y a
deux ans, par le biais du groupe Arcade. Nous
habitions déjà Saint-Denis. Mon mari est
plaquiste, je suis aide-ménagère. Nous avons
emprunté 220 000 euros sur vingt-cinq ans.
Ce n’était pas facile de trouver la banque…
Mais désormais, on paie l’équivalent d’un
loyer : 900 euros par mois. L’appartement
est neuf, sans humidité, avec de beaux
matériaux… Et de notre balcon, on voit
Montmartre et la tour Eiffel… »
« Je suis née dans le 93, j’y travaille… Je
voulais acheter à Saint-Denis. En 2010, j’ai
signé pour 50 m2 à 150 000 euros. J’ai été
livrée en mars 2013. Je ne paie pas plus que
mon ancien loyer en HLM : 260 euros de
charges par trimestre, 480 euros de crédit par
mois. Arcade m’a aidée à monter mon dossier :
de nombreux documents, un prêt à taux
zéro, le 1 % patronal, un emprunt au Crédit
foncier à 3,8 %, plus un apport personnel de
10 000 euros. C’est un bon investissement. »
CHIFFRES CLÉS
s LE M2 : C’EST LE
PRIX MAXIMUM D’UN
APPARTEMENT ACHETÉ
EN ACCESSION SOCIALE À
LA PROPRIÉTÉ.
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PRÉVÔTÉ (LA COURNEUVE) AVEC
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EN ACCESSION
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s C'EST L'ÉPARGNE MOYENNE
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PROPRIÉTÉ
,Z^EN COMMUN
27
© W. VAINQUEUR
Au conseil
Quel avenir pour
la communauté
d’agglomération ?
Quelques jours avant l’adoption en première lecture par les députés
(19 juillet) du projet de loi sur la Métropole du Grand Paris, les
conseillers communautaires étaient réunis en conseil extraordinaire,
le 10 juillet, afin de débattre d’un texte qui prévoit notamment la
disparition des communautés d’agglomération à l’horizon 2016.
P
atrick Braouezec ouvre les
débats en rappelant que le premier texte soumis à l’assemblée
et retoqué par le Sénat s’inspirait très
largement des travaux de Paris Métropole. Il regrette dans le même temps
que cette seconde mouture fasse
abstraction des propositions de Paris
Métropole. Michel Bourgain prend
ensuite la parole, s'insurge et considère que la négation de la coopération
librement consentie des communes
constitue une atteinte inacceptable
aux fondements de la République.
Pour le maire de l'Île-Saint-Denis les
28
Conseils de territoires, appelés à remplacer les Conseils communautaires,
seront réduits au statut de mairie
d'arrondissement de Paris et les communes au rang de conseil de quartier.
Gilles Poux emboîte le pas et dénonce
un coup de force contre les collectivités territoriales et contre les citoyens
qui réclament des rapports plus
étroits avec les décisionnaires. Pour
le maire de La Courneuve, la mégapole de six millions d’habitants sera
de fait dirigée par quelques élus, mais
surtout par des techniciens. Demain,
les décisions sans consultation des
populations vont recommencer. Patrice Konieczny voit lui la volonté de
dessaisir les équipes municipales dans
certains domaines, tel que le Plan local d’urbanisme (PLU). Pour le viceprésident spinassien, la question du
poids de la parole du maire est posée.
Le président du Conseil général Stéphane Troussel, qui ne siège qu’en de
très rares occasions au conseil communautaire, défend pour sa part le
projet de loi. Pour le conseiller courneuvien, la réforme a été travaillée
depuis des mois et toutes les instances
dans lesquelles elle a été débattue sont
Au conseil
légitimes. La recherche du consensus
permanent n’est pas une solution.
Paris Métropole a montré ses limites.
Il y a urgence à sortir de l’immobilisme.
Le débat parlementaire doit enrichir,
modifier et amender le texte de loi.
La proposition d’aujourd’hui bouscule
sans doute un peu mais il faut s’en
emparer pour l’améliorer, conclut le
président du Conseil général.
Pour Pierre Quay-Thevenon, la coopération intercommunale a fait ses
preuves en dépassant la fragmentation politique du territoire francilien.
En gardant l’idée d’une métropole
concentrique, on renonce en revanche
à l’idée de prendre appui sur des territoires coopérateurs de la métropole.
Carinne Juste s’inquiète : dans une
métropole de six millions d’habitants,
la population de Villetaneuse ne représentera plus rien. C’est un déni de
démocratie.
Jacques Salvator avait cru que la loi
porterait l’objectif du bouclage de la
carte intercommunale. Il reste un militant de l’intercommunalité même s’il
admet que toutes les intercommunalités n’ont pas la même efficacité.
Pour Michel Fourcade, il faut se garder
de toute peur et de tout anathème à ce
stade, car le premier objectif du projet
reste la mise en oeuvre d'une véritable
péréquation à l'échelle de la métropole.
Patrick Braouezec conclut en rappelant
qu’une grande partie de la population
n'est pas attachée au découpage administratif. Par conséquent, pourquoi
ne pas partir de la vie, du réel, pour
construire la métropole dont nous
avons besoin ?
Il est décidé qu’un vœu de la communauté d’agglomération sera soumis au
vote lors du prochain Conseil communautaire, le 17 septembre.
La parole est désormais aux sénateurs qui étudieront le texte de loi à
l’automne.
Yann LalandeO
LES PRINCIPALES
DÉCISIONS
Conseils communautaires
des 28 mai et 25 juin.
s Bilan annuel de mise en œuvre du
Plan local d’habitat (2010-2015)
La communauté d’agglomération suit le cap
fixé par le programme voté en décembre 2010,
tant au niveau de la production de logements
neufs qu’en matière de requalification du
parc existant social ou privé. En 2012, la
construction de 2 544 logements a été
autorisée, dont 34 % de logements sociaux.
À travers des subventions directes ou des
garanties d’emprunts, Plaine Commune a
accompagné 28 opérations nouvelles en 2012.
s Programmation 2013 du
Contrat urbain de Cohésion
sociale communautaire 2013
Le conseil communautaire a approuvé la
nouvelle programmation et les modalités de la
mise en œuvre du CUCS communautaire 2013,
qui compte 28 actions dans le domaine de
l’emploi et l’insertion d’une part et du cadre de
vie d’autre part. Montant total : 4 976 000 €,
dont 460 000 € sont abondés par l’Agence
nationale pour la cohésion sociale et l’égalité
des chances et 368 000 € par Plaine Commune.
s Écoquartier fluvial de L’Île-SaintDenis : plan guide des espaces publics
Le Conseil communautaire a approuvé le
dossier de prise en considération en vue du
lancement de la maîtrise d’œuvre des espaces
publics de la ZAC de l’Écoquartier fluvial de
L'Île-Saint-Denis. Allées, rues, ruelles, parvis,
square et place vont voir le jour ainsi que des
espaces plus remarquables comme la grève
de 3 500 m2, les berges aménagées, des
bassins ou un parc de 15 000 m2. Le montant
total de l’aménagement de ces espaces
publics s’élève à seize millions d’euros.
s Compte administratif 2012
Le conseil communautaire a approuvé le
compte administratif et le compte de gestion
du budget 2012. La section fonctionnement
dégage un excédent de 18,4 millions, soit cinq
millions de moins qu’en 2011. À noter que les
dépenses de fonctionnement se sont élevées
à 278,8 millions d’euros. Sous le coût d’un
moindre dynamisme fiscal, lié à la réforme de
la fiscalité et de la baisse des dotations d’État,
les recettes de fonctionnement n’ont que très
peu progressé (+ 0,19 %) et surtout moins
vite que les dépenses (+ 2,7 %). Conséquence,
la réduction du taux d’épargne brut qui reste
satisfaisant cependant. Les dépenses totales
d’investissements s’élèvent à 165,5 millions
d’euros. 2012 marque un record en termes
d’investissement. Pour autant, si le taux de
réalisation des investissements s’est amélioré,
il n’est toujours que de 62 %. En parallèle, la
capacité de désendettement se dégrade et
atteint dix ans, ce qui reste correct cependant.
s Logements neufs
Le conseil communautaire a accordé sa
garantie d’emprunt pour quatre programmes
de logement et une résidence étudiante.
La Caps va construire 20 logements en
accession sociale à la propriété dans le
quartier Confluence à Saint-Denis. Ce sont
17, 14 et 42 logements sociaux qui vont être
livrés par Domaxis toujours sur la ZAC Alstom
Confluence à Saint-Denis. Enfin, l’ESH Maison
du Cil va construire une résidence étudiante de
155 logements rue Proudhon à Saint-Denis.
s Réhabilitation
Le Conseil communautaire a accordé sa
garantie d’emprunt pour la réhabilitation
de 48 logements sociaux par ICF La Sablière
au 3, rue Auguste Blanqui à Villetaneuse.
s Universeine
Le conseil communautaire a pris en
considération le projet Universeine qui se
développe en bord de Seine, au sud-ouest de
Saint-Denis entre la Cité du cinéma et la ZAC
Pleyel-Libération, sur une friche industrielle
de 6,4 hectares ayant accueilli jusqu’aux
années 1990 l’une des principales centrales
électriques de la région Île-de-France : la
Centrale 1. En référence à ce passé industriel,
la halle Maxwell (centrale 1) et le bâtiment
Copernic (bâtiment des ingénieurs), dont
l’intérêt patrimonial a été soulevé par une
étude du Conseil général de Seine-SaintDenis, seront réhabilités et leur visibilité
depuis les berges de Seine sera renforcée.
En complément d’une programmation mixte
comprenant la réalisation de 320 logements,
1 700 m2 de commerces, 85 000 m2 de
bureaux et 15 000 m2 de locaux dédiés aux
industries de la culture et de la création, le
projet prévoit la création d’environ 28 462 m2
d’équipements propres sous maîtrise d’ouvrage
Seine Ampère et le prolongement de la rue
Volta par Plaine Commune afin de développer
un quartier ouvert conçu autour d’espaces
partagés généreux et qualitatifs. L’opération
Universeine est entièrement portée par la
SAS Seine Ampère (filiale de Vinci Immobilier
et de la Caisse des dépôts et consignations)
sur la parcelle qu’elle détient, hormis le
prolongement de la rue Volta sous maîtrise
d’ouvrage Plaine Commune. La réalisation
du programme s’étalera de 2015 à 2019.
Directeur de la publication .>NLŝ@E L>IOBTB@^Rédacteur en chef7>HH*>F>HAB^Conception @NB*òŃė^Maquette, secrétariat de rédaction1@IIJ!IGGOHŝ@>NŝIH^
Contact Plaine CommuneŃ^Contact rédaction Ń^Impression .1"ŃBRBGJF>ŝLBM^
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,Z^EN COMMUN
29
Tribunes
GROUPE SOCIALISTES
ET RADICAUX DE GAUCHE
s Plaine Commune - 21, avenue Jules-Rimet - 93218 Saint-Denis
Cedex - 01 55 93 57 48 - Site : www.plainecommune-socialiste.com
Le changement
est en marche
E
n ce mois de septembre, c’est la seconde rentrée pour la majorité de François Hollande. Malgré les agitations polémiques
sur le thème de l’austérité, cette majorité a agi, jour après jour,
au Gouvernement comme au Parlement, suivant le cap fixé lors de
l’élection présidentielle : le redressement de la France, la bataille
pour l'emploi, la priorité à la jeunesse, la préparation
de l’avenir, la lutte contre les inégalités.
Depuis plus d’un an, la majorité s’est attachée à
restaurer nos comptes publics, évitant ainsi à la
France de subir une cure d'austérité – cette fois
bien réelle – et de perdre sa souveraineté au profit YANNICK
des marchés financiers. C'eût été une faute histo- TRIGANCE
Président
du groupe
rique : elle a été évitée.
socialistes
Cet effort a été réalisé en actionnant par ailleurs les et radicaux
leviers nécessaires au redémarrage de la croissance de gauche.
et au redressement productif de notre économie, ce qui permettra
par la suite une politique plus redistributive.
Parallèlement, de nombreuses mesures ont d’ores et déjà été
prises dans la lutte contre les inégalités : création en 5 ans de
275 000 places d’accueil pour la petite enfance, refondation de
l’école et de l’université, avec notamment le quasi-doublement
d’ici à 2014 des budgets pour les bourses des étudiants de foyers
modestes et moyens…
Grâce à une allocation de rentrée scolaire revalorisée de 25 %
et avec la relance de la création de postes d’enseignants depuis
2012 accompagnée d’une remise en place de la formation ; grâce
au retour de la scolarisation des enfants de moins de trois ans, la
priorité est bien redonnée à l’éducation afin de réduire les inégalités, de favoriser la réussite et l’accès à l’emploi de tous.
Sur notre territoire, deux villes, dont celle d’Aubervilliers, mettent
en œuvre la réforme des rythmes scolaires dès ce mois de septembre, les autres pour la rentrée 2014. Plaine Commune aura à
s’impliquer sur ces dossiers comme sur d’autres, pour accompagner ce changement qui est en marche.
À toutes et tous, très bonne rentrée !
GROUPE FRONT DE GAUCHE
s Plaine Commune - 21, avenue Jules-Rimet - 93218 Saint-Denis
Cedex - 01 55 93 57 21 - Courriel : communistes.partenaires@
plainecommune.com.fr
Le Petit Paris !
C
e que nous voulons pour Plaine Commune, nous le voulons
pour la métropole parisienne. Nous voulons une métropole
généreuse et humaine, juste socialement, écologique et
solidaire, une métropole qui fait reculer les inégalités sociales
et territoriales, qui garantit à chacun un mieux vivre quotidien,
un égal accès à l’éducation, à la formation, à l’emploi, à la mobilité, au logement, au soin, à l’art et à la culture, au droit et à la
citoyenneté. Cette métropole a besoin de choix économiques,
sociaux, culturels et environnementaux, d’aménagements, de
grands projets, marqués par la créativité, stimulants pour le
développement local et rassembleurs pour ses habitants. Après
tant d’années d’inégalités et de souffrances,
d’exclusions et de marginalisation, de statu quo
et de repli, le temps est venu d’une métropole
ouverte et solidaire, créatrice et économe en
énergie, douce avec toutes les générations, fière
PIERRE
des cultures de tous ses acteurs. C’est cela qui fait
QUAYsens sous l’expression métropole. Une métropole
THÉVENON
Vice-président
n’a jamais été périmètre comme le suggère le
de Plaine
Commune.
Gouvernement et sa majorité parlementaire en
Président du
groupe des
projetant un Grand Paris qui manque d’enverélu(e)s Front
gure, de générosité, et qui, surtout, sépare le
de Gauche.
cœur puissant et riche de ses couronnes plus
lointaines et moins dotées. François Hollande serait plus inspiré
de travailler à une programmation de l’effort de construction
de logements équitablement répartis et d’imposer une péréquation financière urgente pour les territoires, aujourd’hui déjà,
bâtisseurs ! Une métropole a plus à gagner, pour rester humaine
et grandir, à s’appuyer sur des intercommunalités actives et
de bonne taille, plutôt qu’à programmer leur disparition pour
installer des conseils de territoire sans pouvoir. Une métropole
multipolaire aux pouvoirs coordonnés et partagés ou des territoires relégués au statut d’arrondissement résignés à un pouvoir
concentré, est-il encore temps pour le président et sa majorité
de faire le bon choix, entre grand ou petit Paris ?
Les élus socialistes & radicaux de gauche
Les vice-présidents : Jacques SALVATOR, Maire d’Aubervilliers,
Michel FOURCADE, Maire de Pierrefitte-sur-Seine, Bernard VINCENT (Aubervilliers),
Christian PERNOT (Pierrefitte), Karim BOUAMRANE (Saint-Ouen).
Les conseiller-ère-s communautaires délégué-e-s : Véronique LE BIHAN,
Marc GUERRIEN (Aubervilliers), Nicole RIOU (Stains)
Les conseiller-ère-s communautaires : Abderrahim HAFIDI, Jacqueline SANDT,
Jean-Yves VANNIER (Aubervilliers), Tassadit AKKAR (Pierrefitte),
François VIGNERON (Stains), Luis CHACON (Villetaneuse), Stéphane TROUSSEL
(La Courneuve), Yannick TRIGANCE (Épinay), Stéphane PRIVE (Saint-Denis),
Morgane GARNIER, Jean-Claude LE NY (Saint-Ouen)
30
Les élus du groupe « Front de Gauche ».
Pascal BEAUDET, Michel BEAUMALE, Élisabeth BELIN, Patrick BRAOUEZEC,
Isabelle CADERON, Perrine CROSNIER, Hayat DHALFA, Daniel DESBIENDRAS,
Lynda FELLAHI, Joël FLANDRIN, Suzanna DE LA FUENTE, François GIUNTA,
Muguette JACQUAINT, Carinne JUSTE, Martine KERHOUAS LASSER ,
Jean-Paul LE GLOU, Djamal MHOUDINE, Didier PAILLARD, Stéphane PEU,
Gilles POUX, Pierre QUAY-THÉVENON, Jacqueline ROUILLON, Anthony RUSSEL,
Laurent RUSSIER, Muriel TENDRON-FAYT
Tribunes
GROUPE DU CENTRE ET
DE LA DROITE RÉPUBLICAINE
s Plaine Commune - 21, avenue Jules-Rimet - 93218 Saint-Denis
Cedex - 01 55 93 56 83 - Courriel : groupe.centre-et-droite@
plainecommune.com.fr
Le vélo, véritable mode
de déplacement
N
otre coopérative de neuf villes est dans la tourmente : la
majorité présidentielle a décidé de supprimer les intercommunalités de la région parisienne au profit d’une
superstructure de 124 villes d’ici à janvier 2016 !
En attendant, ce n’est pas le moment de perdre les pédales et
notre plan vélo ne doit pas rester en roue libre.
Mener une politique volontaire en faveur des
déplacements doux, c’est lutter contre les gaz
à effet de serre, c’est soutenir la pratique d’une
activité physique mais c’est aussi vouloir une
ville plus apaisée, moins bruyante, plus sécu- PATRICE
risée… Plaine Commune doit impulser davan- KONIECZNY
Président du
tage d’initiatives et travailler sur les freins à la groupe Centre
Droite
pratique quotidienne du vélo par le plus grand et
républicaine.
nombre.
Tout d’abord, la pratique du vélo doit être sécurisée : aménagements de voirie adaptés, réelle continuité et lisibilité
des itinéraires cyclables. Ensuite, la sécurité du matériel est
essentielle : le vol pourrit la vie quotidienne du cycliste et
nous devons multiplier la mise en place des abris sécurisés ou
la création de services de stationnements collectifs fermés,
type Véligo.
Ailleurs, d’autres agglomérations sont beaucoup plus volontaristes : soutien par exemple au vélo à assistance électrique,
solution technique efficace qui permet quel que soit l’âge de
son utilisateur ou sa morphologie la pratique sans trop d’effort. La mise en place d’une aide financière sous une forme
simple de chèque vélo aurait plus d’efficacité que les essais
malheureux et très coûteux de feu « Velcom ». Le vélo n’est
pas qu'un loisir, il doit devenir un mode de déplacement à part
entière. Alors chiche ?
GROUPE DES CONSEILLERS
EUROPE ÉCOLOGIE – LES VERTS,
SOCIALISTES UNITAIRES ET CITOYENS
s Plaine Commune - 21, avenue Jules-Rimet - 93218 Saint-Denis
Cedex - 01 55 93 57 14 - Courriel : verts.citoyens@plainecommune.
com.fr - Site : http://plainecommune-lesverts-citoyens.fr
Non à la mort programmée
de Plaine Commune
S
ur injonction gouvernementale, les seuls députés socialistes
ont voté en juillet (première lecture) la création de la Métropole du Grand Paris pour 2016, qui regroupera Paris et les
départements limitrophes : 92, 93, 94. Elle aura en charge l'habitat, l’environnement et l’aménagement. Les intercommunalités
existantes (comme Plaine Commune) seront supprimées. Notre
Vice-Président à l’Écologie urbaine et Maire de L’Île-Saint-Denis a
qualifié ce fait de « Round Up administratif ». Nous sommes opposés à ce projet de loi : 1- dénonçons l’absence de toute concertation-consultation avec élus et populations concernés ; 2- casserait
une dynamique originale de construction métropolitaine coopérative, privant les territoires de leur singularité et de leur identité ;
3- ne permettrait pas une gestion de la quotidienneté et la mise en
œuvre d’un développement durable des territoires (urbanité sobre,
citoyenneté active, circuits courts, faible empreinte écologique) ;
4- affaiblirait la représentation des villes, plus particulièrement celles de moins de 30 000 habitants :
L’Île-Saint-Denis, Pierrefitte, Villetaneuse, n’auraient qu’un seul représentant. Quant à la biodiversité politique, n’en parlons pas… Sommes-nous
opposés à toute forme de métropolisation ? Certes DOMINIQUE
non. Mais nous voulons une métropolisation ascen- CARRÉ
Président
dante, qui s’élabore collectivement dans le respect du Groupe.
Conseiller
des identités des territoires, permettant d’organi- communautaire
transports et
ser une métropole composée de bassins de vie de aux
déplacements.
300 000 à 500 000 habitants (polycentrisme) afin
de favoriser un cadre et une qualité de vie durables…, loin de la
réforme technocratique, imposée à la hussarde qui souhaite créer
une super-métropole au TOP 10 au niveau mondial, ajoutant au
passage une nouvelle couche au mille-feuille administratif : communes-départements-métropole-région. Une autre métropolisation est possible. Nous prendrons des initiatives et en appelons à
la mobilisation de tous pour que l’Assemblée nationale n’adopte
pas à l’automne cette loi préjudiciable.
Le groupe Europe Écologie-Les Verts, Socialistes unitaires et Citoyens
Les élus du Centre et de la Droite républicaine
Conseillers : B. Espinasse, D. Le Gloannec, J.-P. Leroy (Épinay),
W. Delannoy (Saint-Ouen), M. Rezgui (Stains), É. Darru (Villetaneuse)
Conseillers délégués : J.-Cl. Flandin, D. Redon (Épinay)
Vice-Présidents : H. Chevreau, Maire d’Épinay-sur-Seine, P. Konieczny, 1er adjoint
Les vice-présidents : Michel Bourgain (Maire de L’Île-Saint-Denis),
Rose Gomis (Saint-Denis), Jean-François Monino (Aubervilliers).
Les conseillers communautaires délégués : Dominique Carré (Pierrefitte, Président
du groupe), Jérôme Jurjevic (Saint-Denis), Christophe Mézerette (Saint-Denis),
Philippe Monges (L’Île-Saint-Denis).
Les conseillers communautaires : France Agneray (Pierrefitte),
Brigitte Marigault (Saint-Ouen), Teddy Maïza (Aubervilliers), Francis Morin (Stain).
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