confession d´un cannibale

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CONFESSION D´UN CANNIBALE
ROHTENBURG
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Titre original : ROHTENBURG
Autre titre : CONFESSION D'UN CANNIBALE / GRIMM LOVE
Année : 2006
Nationalité : Allemagne
Acteurs : Keri Russell, Thomas Kretschmann, Thomas Huber, Rainier Meissner, Angelika Bartsch,
Alexander Martschewski, Nils Dommning, Markus Lucas & Pascal Andres
Réalisateur : Martin Weisz
Scénario : T.S. Faull
Musique : Steven Gutheinz
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Katie Armstrong est fascinée par le parcours d´Oliver
Hartwin et Simon Grombek. Les deux hommes, originaires
d´Allemagne, se rencontrent avec un but commun. Cela mènera
à la mort de Simon Grombek alors qu'Oliver Hartwin sera
arrêté pour cannibalisme. La jeune étudiante enquête outre
Rhin pour en apprendre plus sur cette étrange histoire.
Au début des années 2000, un fait divers défraie la
chronique lorsque Armin Meiwes est arrêté par la police en
Allemagne. L´homme est accusé d´avoir mangé Bernd Jürgen
Brandes. Déjà effroyable, l´histoire prend un côté assez bizarre
puisque la victime était consentante, ce qui posera quelques
soucis à la justice allemande. Ainsi, Armin Meiwes écopera au
préalable d´une peine de prison assez courte avant d´être de
nouveau jugé, sous l´influence de l´opinion publique, et
condamné à la prison à vie. Assez vite, des producteurs
s´intéressent à cette histoire où la réalité dépasse la fiction.
Martin Weisz se retrouve alors attaché au projet ce qui pourra
sembler un choix plutôt curieux. En effet, le réalisateur, natif
de Berlin, s´est alors surtout fait un nom en tournant des
centaines de publicités et clips vidéo. Il a ainsi mis en boîte des
clips musicaux pour Korn, Nickelback, Dru Hill ou encore
Meat Loaf. Cette expérience dans le domaine de l´image
semble assez éloigné du drame intimiste vers lequel
CONFESSION D´UN CANNIBALE va s´orienter. Reste que
si la production a un réalisateur et un financement, ils n´ont
toujours pas de scénario. Ils font le tour de plusieurs scénaristes
avant d´arrêter leur choix sur T.S. Faull. Il amène ainsi l´idée
d´un point de vue extérieur avec le personnage d´une étudiante
essayant de comprendre les motivations des deux personnages
principaux. Le processus d´écriture s´engage et le scénariste
suit quelques unes des directives de Martin Weisz pour aboutir
au script final de ROHTENBURG, titre original du film.
Toutefois, certaines idées de T.S. Faull seront oubliées en cours
de route, il proposait ainsi de montrer que la jeune femme
enquêtrice perdait pied avec la réalité. Envisagé dans le
scénario original, des séquences surréalistes passent à la trappe
pour ne conserver que l´aspect le plus réaliste de l´intrigue !
CONFESSION D´UN CANNIBALE tente l´approche de
portrait socio-psychologiques de ses personnages. Plutôt qu´un
film d´horreur, le métrage s´oriente donc vers le drame en nous
présentant deux hommes mal dans leur peau en raison
d´enfances difficiles. L´histoire nous montre Simon Grombeck,
un homosexuel à la vie en apparence épanouie mais qui est
rongé par des pulsions masochistes assez extrême.
L´orientation sexuelle de Oliver Hartwin paraît bien moins
clairement définie mais le métrage laisse tout de même à
penser qu´il est attiré par les hommes. Après tout, il vit de
manière solitaire et trouve, en quelque sorte, dans Simon
Grombeck un compagnon, ne serait ce que le temps d´assouvir
son fantasme de dévorer un être humain ! Pour étayer son
discours, CONFESSION D´UN CANNIBALE adopte une
construction éclatée entre l´étudiante cherchant à en apprendre
plus sur l´histoire, l´enfance des deux personnages et leurs vies
adultes. Pour mêler les flashbacks au reste du déroulement de
l´intrigue, Martin Weisz choisit d´utiliser une esthétique de
vieilles pellicules abîmées par le temps, couleurs désaturées,
instabilité et tâches. Une manière de différencier ces images du
reste ou encore de leur donner un aspect documentaire mais
cela provoque surtout un effet gratuit et prétentieux. Surtout
que si l´histoire vraie interpelle, la transposer sur un écran
n´offre que peu d´intérêt. Les deux personnages principaux ne
sont pas vraiment attachants et la réalisation instaure une
grande distance qui n´aide en rien. Assez vite, on peut même se
demander pourquoi l´étudiante, interprétée par Keri Russel,
tente d´en apprendre plus. Son personnage est clairement le
seul à vouloir aller plus loin, l´histoire étant d´une effroyable
banalité dans l´horreur. Un peu comme si le réalisateur n´osait
pas prendre à bras le corps son sujet en instaurant une véritable
proximité avec les deux personnages principaux. Un
rapprochement avec le spectateur qui aurait eu le mérite
d´apporter une réflexion ou de rendre les événements beaucoup
plus perturbants. A la place, on nous impose froidement un fait
divers sordide pour en arriver à la conclusion que c´est
inconcevable pour toute personne normalement constituée. En
cela, la séquence de l´étudiante en train de pleurer en fin de
métrage est particulièrement stupide. Brasser autant d´air, faire
autant de recherche, pour adhérer finalement à ce que tous ses
proches lui disent depuis le début. A savoir que se documenter
ou être fasciné par ce fait divers est malsain ! Autant dire que
CONFESSION D´UN CANNIBALE ne fait pas office d´une
once d´intelligence puisqu´il admet donc à l´arrivée que voir,
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même ce film, est une belle connerie ! Ironie du sort, Martin
Weisz sera amené à réaliser LA COLLINE A DES YEUX 2
peu après. Mais faisons la part des choses et c´est important.
LA COLLINE A DES YEUX 2 est un film d´horreur assumé,
ne se basant pas sur des faits réels, il prend la direction de
l´imagination et des histoires pour se faire peur ! Rien à avoir
avec CONFESSION D´UN CANNIBALE qui tente de se
rapprocher d´une certaine réalité en nous imposant surtout un
rythme lénifiant. Car le véritable et énorme problème de
CONFESSION D´UN CANNIBALE, c´est surtout qu´il est
profondément emmerdant puisqu´il ne s´y passe pas grand
chose de passionnant ! Les comédiens se fondent dans la masse
d´un métrage plutôt fade. Fort dommage car le charisme de
Thomas Kretschmann se fait ici bien terne alors qu´il se montre
bien plus remarquable dans des films où il ne tient pas
forcément la vedette à l´instar du récent KING KONG ou bien
dans l´intense LE SYNDROME DE STENDHAL de Dario
Argento.
Si le film a raflé des prix, dont celui de la mise en scène à
Sitges, il va aussi être interdit de séjour en Allemagne.
Etonnant puisque les noms des personnages ont été changés.
C´est le véritable Armin Meiwes qui saisit la justice alors qu´il
est sur le point d´être de nouveau jugé. Dans CONFESSION
D´UN CANNIBALE, la nouvelle peine du coupable n´est
d´ailleurs pas prise en compte. Quelques années plus tard, le
film obtiendra finalement son visa pour une distribution
normale en Allemagne. De quoi lui donner un côté sulfureux
supplémentaire pour un résultat à l´image d´une platitude assez
effarante.
TF1 Vidéo propose CONFESSION D´UN CANNIBALE au
choix en DVD ou bien en Blu-ray. Bien sur, cette dernière
édition présente le film en haute définition que ce soit l´image
ou le son. Notons que le format de l´image n´est pas ici
présenté en 1080p et ce même si CONFESSION D´UN
CANNIBALE a été produit à l´origine pour le cinéma. C´est
donc un transfert entrelacé que l´on découvre sur le disque, en
1080i 50hz. Il est clair que dans ces conditions, le défilement
est donc légèrement accéléré alors que justement le Blu-ray
permet, de nos jours, de découvrir les films dans leur
défilement d´origine. Cela dit, ce souci ne saute ni aux yeux, ni
aux oreilles. L´image est d´excellente facture sans pour autant
être d´une précision chirurgicale. C´est peut être dû à la
photographique très sombre du film ainsi qu´aux effets apposés
sur certaines des images. Le DVD dispose d´une image tout
aussi honnête mais, comme on peut s´en douter, en retrait du
Blu-ray en terme de précision.
Le son est décliné au choix en version originale sous-titrée
ou bien avec un doublage français. Dans les deux cas, le Bluray livre le son via des pistes DTS HD Master Audio 5.1. Si la
dynamique de l´ensemble est très satisfaisante, le film se
montre tout de même relativement sobre et cela n´a rien des
pistes audio spectaculaires. A noter que sur le DVD, la version
originale n´est présentée qu´en stéréo. Enfin, si on doit
continuer à comparer avec l´édition DVD, on remarquera qu´il
n´y a pas de suppléments du tout. Néanmoins, le DVD propose
deux bandes annonces au lancement du disque, laissant à
supposer qu´ils ne sortiront donc pas en Blu-ray pour l´instant,
DONKEY PUNCH et GRACE. Hormis cela, aucun
supplément d´aucune sorte ne viendra nous éclairer sur le film,
sa production ou quoi que ce soit d´autre.
Antoine Rigaud
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