D-un(e)-prof-a-l-autre-Numero-49-Octobre-2012

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D-un(e)-prof-a-l-autre-Numero-49-Octobre-2012
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D’un(e)
’un(e) prof … à l’autre
La lettre mensuelle
Numéro 49 – Octobre 2012
C’est la foire !
http://www.rpchuy.be/?m=201001
Au sommaire ce mois-ci :
p. 2 • Résultats de l’année académique 2011-2012
p. 3 • Petites annonces TFE
p. 4 • Balade en Hors-Château pour découvrir quelques facettes du
métier de professeur de français
p. 9 • Pour partir d’un bon pied, écrivons dès la rentrée !
p. 12 • Petites leçons d’orthographe : 2. (Ni idiot ni inculte) … mais distrait !
p. 13 • Lu dernièrement
p. 14 • On vous informe !
p. 16 • La citation du mois
N.B. : Ce document est
conçu pour pouvoir être
imprimé : n’hésitez pas à
le montrer à vos
collègues.
D’un(e)
D’un(e) prof … à l’autre
La lettre du régendat en français de HELMo Sainte-Croix
61, Hors-Château - 4000 Liège
Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Pierre-Yves Duchâteau,
Jean Kattus
Abonnement/courrier : [email protected]
Numéros précédents disponibles sur www.yahoo.fr Connexion | nom d’utilisateur : dupala1 - mot de
passe : franrelfle Connexion Mail Boite de réception |Index des articles dans le n° 41
D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre
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Résultats de l’année académique 2011-2012
Ont été diplômé(e)s :
Français – Religion
Français-FLE
Christos ADELINIS
Audrey BRISBOIS
Marie DI VALENTIN
Jody ERKENNE
Elisabeth LEBURTON
Manon LEJEUNE
Mathias MOUILLARD
Ornella MUNGIOVI
Pauline SCHEEPENS
Justine SMAL
Pauline SOTTIAUX
Hélène VAN LAETHEM
Clara VERMEIREN
Lucie ALTARES BETTENS
Carole BODSON
Cindy BOURS
Ornella CARA
Sarah CIMINO
Virgine CRANINX
Charlotte DEFLEUR
Charline DRION
Mélanie FAGNOUL
Anne-Françoise HENNES
Nawal HIJANE
Lucie HUGGENBERGER
Camille HUGO
Florence PAULUS
Estelle SCHEEN
Julie-Anne VANDEN BULCK
Pauline VANDERSANDEN
Maurine WERGIFOSSE
Félicitations et bonne route !
Sont inscrit(e)s en 3e année :
Français – Religion
Français-FLE
Rémy BOURGUIGNON
Christopher BOUTS
Elsia COSTANTINI
Julie MERCIER
Alison VINCENT
Marine BAJZA
Laura CABERGS
Alexandra CHOT
Barbara DETIEGE
Marc LEDENT
Sarah LUCCHINI
Alice PEDUZY
Mandy ROEMANS
Claudel SIMONS
Camille SPIRITUS
Sandrine VASSEUR
Stéphanie WEIJENBERG
Julie WERTZ
Marie WOWCZOK
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Sont inscrit(e)s en 2e année
Français – Religion
Français-FLE
Charlotte BOUVY
Mandy BRUNINX
Nathalie FRISON
Emilie LASSINE
Natia LEJEUNE
Inès LEJOLY
Myriam LIBERT
Emeline ROUSSELLE
Sara TILMAN
Pierre VAN DEN DRIES
Johan VERHOEVEN
Bénédicte BAYON REYERO
Delphine CHARTIER
Qianhong CHEN
Flavia COSTI
Jean DARIMONT
Joëlle DOBBELS
Amandine FERONT
Clélia FERRANTE
Pierre FONTAINE
Clarisse HAMOIR
Lionel HARDY
Laurie JACQUEMAIN
Noémie JACQUINET
Aurélie KUMPEN
Aurélie LERUTH
Laetitia MAIORANA
Charlotte MICHIELS
Delphine MIGLIARA
Corentin PAUMEN
Marie PIRARD
Manon RENSON
Céline RISKIN
Magda ROKICINSKA
Sophie ROQUET
Fanny RUZZICONI
Katharina SCHMIDT
Laurine TROMME
Marloes VAN LEIJSEN
Paulina WOJCIK
Petites annonces « TFE » (travaux de fin d’études)
Les sujets des travaux de fin d’études se précisent peu à peu pour les étudiants de 3e année,
grâce aux lectures et aux rencontres avec leurs superviseurs. Pour chacun(e), la question de
départ doit encore se transformer en problématique clairement délimitée, mais il faut déjà
envisager la faisabilité du projet. D’où ces demandes ou propositions de collaboration…
Si un sujet vous intéresse, si vous avez des idées ou des suggestions, si vous souhaitez
accueillir un des étudiants dans votre classe, contactez-le directement par mail.
Bonjour ! Je cherche un(e) maitre de stage en religion qui serait
intéressé par un TFE sur le thème de la souffrance à partir de la lecture
du livre Plus fort que la haine de Tim GUENARD. Exploitation durant le
stage de mars. D'avance, je vous remercie pour vos réponses et/ou
propositions !
Christopher Bouts - [email protected]
Je souhaite centrer mon TFE sur la question du statut du manga à
l’école ainsi que sur son intérêt dans l’apprentissage de la lecture. Je
suis donc à la recherche d’enseignant(e)s de français, toutes options
confondues, prêts à me rencontrer pour une interview sur ce sujet. Je
suis également à la recherche d’un(e) maitre de stage intéressé en vue
d’une expérimentation de ce TFE durant le mois de mars. D’avance, merci.
Rémy Bourguignon - [email protected]
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Balade en Hors-Château pour découvrir quelques facettes
du métier de professeur de français
Le 17 septembre, jour de la rentrée, les étudiant(e)s de 1re année, après avoir été accueilli(e)s
par la direction et leurs prédécesseurs de 2e année, se sont vu proposer une activité
inattendue : en sous-groupes de 6 ou 7 personnes (pour commencer à faire connaissance), ils
se sont promenés dans le quartier Hors-château et les coteaux de la citadelle, à la découverte
des multiples richesses qu’ils recèlent. C’était l’occasion de s’imprégner de l’ambiance du
quartier, d’observer ses caractéristiques et de le comprendre ainsi un peu mieux : quartier
d’écoles (environ 4000 élèves et étudiants fréquentent quotidiennement la rue Hors-Château),
quartier multiculturel, quartier de musées, de galeries d’art, quartier de convivialité, quartier
insolite avec ses impasses au pied des pâtures pour les vaches et les moutons, juste derrière
leur nouvelle école… Mieux connaitre le lieu où l’on étudie et son environnement immédiat,
c’est déjà une façon de s’y sentir plus rapidement à l’aise.
La promenade était également conçue pour qu’ils puissent d’entrée percevoir quelques
facettes du métier auquel ils se destinent : un professeur de français, c’est un professeur de
langue et de littérature, bien sûr, mais aussi de communication (lire, écrire, écouterparler) et de culture. A travers le questionnaire qui leur était soumis et les activités qui leur
étaient proposées, ce sont donc ces aspects qui ont essentiellement été mis en avant. Cidessous quelques exemples de ce qui fut proposé.
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Langue et culture : où l’on voit l’importance de décomposer le mot pour en comprendre le
sens, de consulter le dictionnaire pour trouver la signification des noms propres (identifiés
comme tels grâce à leur particularité orthographique, la majuscule), de connaitre l’histoire du
français et du wallon, de s’attarder sur l’orthographe des mots, de s’interroger sur la
polysémie…
Expliquez la signification / l’origine des noms suivants :
- (en) Hors-Château : au-delà des fortifications de la ville
- (en) Féronstrée : rue (-strée) des ferronniers
- (cour des) Mineurs : = ordre religieux = franciscains
- (terrasse des) Minimes : = ordre religieux (les tout-petits) recherchant le dépouillement
absolu
- (rue) Vivegnis : en wallon, « vi » = vieilles + « vegnis » = vignes
Fonts baptismaux, mais rue Fond-St-Servais : pourquoi ? Fonts, de la même famille que
« fontaine » >< fond = le bas de
En quoi la rue de la Poule porte-t-elle bien son nom ? Une acception du mot « poule » =
femme de mœurs légères, or la rue de la Poule a abrité jusqu’il y a peu des vitrines occupées
par des prostituées.
Littérature et culture : lire un poème
Rendez-vous devant l’espèce d’horodateur rouge à côté de l’Office
du tourisme, en Féronstrée. Suivez ses instructions, mettez la main
au porte-monnaie ☺… et observez ce qui se passe !
Interprétez le poème qui se trouve sur le ticket délivré par la
machine. Que vous dit-il ? Cherchez-en le(s) sens ensemble,
confrontez vos interprétations et expliquez en quelques lignes ce que
vous comprenez. Si la machine ne délivre pas de poème… en voici
un qu’elle nous a donné il y a quelques jours :
L’homme sans arbres
Alignait des sanglots sur la pierre
Ses pieds sont devenus racines
Alors il a levé la tête
Luc BABA, écrivain liégeois
Communication - Ecrire un dialogue
Observez attentivement la sculpture de la liégeoise Mady ANDRIEN. Que se disent les
personnages ? Faites des propositions à vos camarades et ensemble, choisissez ce qui vous
plait le plus. Ecrivez les deux répliques dans les bulles ci-dessous.
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Communication - Ecrire une description
Entrez dans l’église Saint-Barthélemy. Observez attentivement les fonts baptismaux :
- Combien de scènes y sont représentées ?
- Reconnaissez-vous ces scènes ou certaines d’entre elles ?
- Collectivement, choisissez-en une et décrivez-la ci-dessous en 5 lignes maximum.
Cette scène représente………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
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Communication - Ecrire un conte
Cherchez l’endroit où cette photo a été prise. Une fois que vous
l’aurez trouvée, lisez le texte qui est imprimé sur l’affiche. Au départ
des informations de ce texte (si vous ne comprenez pas bien ce que
tout cela signifie, interrogez les habitants !), écrivez un conte. Le
début de chaque paragraphe vous est donné ci-dessous.
Il était une fois, dans la bonne ville de Liège, et plus précisément à l’entrée de
la rue Vivegnis, …..
Un jour, ….
Mais…
Alors, …
Voilà pourquoi, aujourd’hui, …
Communication – Ecrire un poème
Ensemble, en admirant le panorama de Liège, composez un
poème court commençant par ces mots :
Liège, fille de Meuse…
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Communication – Ecrire un monologue intérieur
Observez attentivement la sculpture La Piscine de
Mady ANDRIEN qui se trouve juste devant l’entrée de
l’hôpital. Chacun(e) d’entre vous choisit un des
personnages, celui qui lui plait le plus et qui lui parait le
plus expressif. Il en fait d’abord un rapide croquis
« émotionnel », c’est-à-dire mettant en évidence les
sentiments, les émotions vécues par le personnage
choisi. Puis il écrit en quelques lignes le monologue
intérieur de ce personnage
Je…
Communication – Ecrire un slogan
Regardez la ville depuis la terrasse des Minimes et inventez un slogan :
Liège, …
Commentaires didactiques :
1. A travers les diverses activités, les élèves sont amenés à lire ou écrire des textes relevant de
différents genres et types : poème – type poétique / dialogue – type dialogué / description –
type descriptif / conte – type narratif / slogan – type argumentatif.
2. Les activités d’écriture recourent le plus souvent à un « starter » d’écriture constitué d’un
stimulus visuel (sculpture, paysage à observer) et/ou textuel (début du texte à poursuivre), ce
qui est de nature à aider le scripteur à se lancer : paradoxe de la contrainte libératrice.
... en espérant que cette balade aura aidé les tout nouveaux étudiants à élargir leurs
représentations du métier de professeur de français et que les lecteurs pourront y glaner
quelques idées pour leur propre pratique !
Jean KATTUS, soutenu par Sylvie BOUGELET et Georges COLLARD
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Pour partir d’un bon pied, écrivons dès la rentrée !
Deux mois de vacances… avec des souvenirs plus ou moins heureux à raconter, qu’on soit ou
non parti en voyage : du vécu dont il faut tirer profit avant qu’il ne s’estompe; une occasion
« en or » de travailler la compétence écrire.
Quel genre choisir pour raconter des souvenirs ?
La rédaction, adressée à l’enseignant ? Bien qu’il soit commode pour l’élève, dans la mesure
où il peut facilement s’enquérir des attentes du destinataire, ce genre est tout de même peu
« authentique », circonscrit qu’il est au cadre de l’école, de la classe même, avec un
destinataire « juge et partie »…
Je préconise l’écrit adressé à un(e) ami(e), genre régulièrement pratiqué par les adolescents,
si l’on en croit le programme de la Fédération de l’Enseignement secondaire catholique.
J’entends par cette expression une lettre informelle ou familière, que l’on adresse à une
connaissance sous une forme manuscrite ou plus souvent, voire uniquement (?), électronique.
Il s’agit d’un genre qui offre deux avantages précieux :
1. Les attentes du destinataire sont en principe connues.
Or, le processus d’écriture, contrairement à l’échange oral, se présente comme un « carrefour
d’absences »1. Absence du lecteur quand le scripteur écrit, absence du scripteur quand le
lecteur lit et absence du référent dans la mesure où le discours écrit est hors situation. Dans le
discours oral, les possibilités d’ajustements du locuteur à son ou ses auditeur(s) sont
immédiates et réelles. Rien de tel dans l’écriture : le lecteur est absent et c’est au scripteur de
choisir un registre de langue adapté au destinataire, de respecter un certain nombre de
conventions liées au genre du texte à produire ou de se montrer plus ou moins explicite en
fonction du public à qui il destine son écrit. Cela implique d’être capable d’épouser le point
de vue de quelqu’un d’autre, de sortir momentanément de son propre système de références,
habileté qui n’est tout à fait acquise que vers 16/17 ans. On prendra donc soin d’inviter l’élève
à choisir un destinataire « en chair et en os », qu’il connait personnellement, ce qui devrait
avoir pour effet de faciliter l’écriture.
Si l’on pousse le processus jusqu’au bout et que l’on demande à l’élève de faire effectivement
parvenir la lettre à son destinataire, on intensifiera alors certainement la motivation du
scripteur, car son écrit acquerra une dimension pragmatique : il aura un impact sur la réalité
(fera réagir, rire, sourire, pleurer… un ami, une amie). On écrit ou parle essentiellement pour
agir sur le réel et il est des mots qui frappent plus que d’autres ; autant sensibiliser d’emblée le
néo-scripteur à cette dimension-là, centrale, de la communication.
2. Il autorise une expressivité sincère, non feinte et peu bridée, source de motivation et de
développement personnel.
1
Il s’agit d’une expression de Philippe HAMON (universitaire français né en 1940, spécialiste de la théorie
littéraire, auteur d'essais sur la poétique du récit (notamment la description) et l'esthétique du roman réaliste et
naturaliste [Wikipédia]). Le développement qui suit dans le paragraphe est emprunté à Gérard VIGNER (Gérard
VIGNER, Le Français langue seconde, Hachette éducation, 2007).
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On peut penser que, grâce à une certaine connivence entre le lecteur et le scripteur, ce dernier
s’autorisera des révélations et des audaces stylistiques auxquelles il aurait peut-être renoncé
en d’autres circonstances. Expérimentant par là les potentialités cathartiques et esthétiques de
l’écriture, l’enfant se donne l’occasion de gagner en sérénité et en confiance en soi.
Quoi raconter ?
Sa plus grande joie, sa plus grande peur, sa plus belle rencontre, sa plus belle découverte, sa
plus grande déception… Bref, à peu près n’importe quel fait, pourvu qu’il s’agisse d’un
évènement marquant et qui puisse être raconté en une page. On peut d’ailleurs laisser le choix
du thème à l’élève, du moment qu’il soit formulé au moyen d’une tournure contenant un
superlatif.
Raconter un fait marquant, « extra-ordinaire », peu commun, contraindra l’élève à effectuer
des choix lexicaux précis, afin justement de rendre le caractère unique de l’évènement. Il ne
suffira pas seulement de situer correctement l’évènement sur les plans spatial et temporel ou
de décrire globalement les faits survenus, il faudra également décrire leur impact sur les
personnes impliquées dans le récit et montrer ce qu’ils ont de si particulier.
Avec quels savoirs et savoir-faire ?
Les organisateurs spatio-temporels, les temps du passé, le schéma narratif ? Laissons cela
provisoirement de côté et tâchons surtout de travailler sur le vocabulaire dont le scripteur aura
besoin pour décrire des faits ainsi que les émotions qu’ils ont suscitées. Or, ce vocabulaire est
particulièrement vaste, difficile à délimiter, à présenter aux élèves.
Je propose dès lors une démarche assez simple qui permettra de faire émerger, partiellement
du moins, ce vocabulaire :
1. Chacun réfléchit à un souvenir marquant, puis certains racontent le leur à la classe. Il doit
s’agir du récit d’un fait qui a suscité une vive émotion.
2. Les élèves par la suite rédigent leur souvenir de vacances en vue d’en faire part à un(e)
ami(e).
3. Après 30 minutes de rédaction, les élèves sont invités à souligner, dans leur propre
production, les mots qui désignent une émotion, un sentiment. Ces noms d’émotions et de
sentiments2 sont notés en colonne au TN. (Si ces sentiments sont cités sous la forme
d’adjectifs, l’enseignant en prend note sous leur forme nominale.)
4. Pour chacun des noms relevés, les élèves essayent de créer des exemples dans lesquels sont
exprimés, à l’aide de verbes spécifiques, respectivement la cause du sentiment, le fait
d’éprouver ce sentiment, le fait que ce sentiment nous « possède », ou encore le fait de
2
liste non exhaustive extraite d’un article paru sur Internet (Vannina GOOSSENS, « Les noms de
sentiments », Lidil, 32 | 2005,
[En
ligne],
mis
en
ligne
le
05
octobre
2007.
URL :
http://lidil.revues.org/index102.html. Consulté le 06 septembre 2012) : amour, angoisse, bonheur, chagrin,
colère, compassion, crainte, dégout, désespoir, effroi, ennui, envie, frayeur, fureur, gaieté, haine, honte, jalousie,
joie, mélancolie, mépris, panique, peine, peur, rage, respect, stupeur, surprise, terreur, tristesse.
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contrôler ce sentiment3. Ils s’aident d’un dictionnaire, le Petit Robert ou encore, si par
bonheur l’école en possède des exemplaires, le Dictionnaire du français usuel, dans lequel on
trouvera de nombreux exemples d’emplois.
Une fiche « vocabulaire » est ainsi constituée par chaque élève, contenant des noms de
sentiments/émotions ainsi que les verbes qui permettent de les actualiser dans des phrases.
Voici la forme que cette fiche pourrait revêtir :
Vocabulaire : sentiments et émotions
Je recopie ci-dessous les noms de sentiments et
Je crée pour deux des noms relevés une phrase
d’émotions notés au tableau noir.
exprimant au moyen d’un verbe la cause du
l’amour
sentiment, de l’émotion.
le bonheur
Ce film m’a fait peur.
la colère
Ce film m’a inspiré un profond dégout.
L’idée de traverser cette forêt m’a mis en joie.
le dégout
la panique
…
la surprise …
Je crée pour deux des noms relevés une phrase
exprimant au moyen d’un verbe le fait plus ou
moins volontaire d’éprouver ce sentiment.
Ma sœur s’est mise en colère.
Je ressentais de la haine à son égard.
…
Je crée pour deux des noms relevés une phrase
exprimant au moyen d’un verbe le fait que ce
sentiment prend possession de nous.
La peur m’envahit/me paralysa.
Je tremblais de peur.
La tristesse le submergea.
La joie inonda son cœur.
…
Je crée pour deux des noms relevés une phrase
exprimant au moyen d’un verbe le fait de
contrôler ce sentiment, cette émotion.
J’ai réussi à surmonter ma peur.
Il ravala/contint sa colère.
Il me fallait d’abord calmer mon angoisse.
…
5. Une version définitive de son texte est élaborée par l’élève, effectivement envoyée ensuite,
par voie postale ou électronique, à l’ami(e) en question. Ce second jet pourra faire l’objet
d’une évaluation certificative.
Pierre-Yves DUCHATEAU
3
Dans l’article cité à la note précédente, un classement des collocations verbales contenant des noms de
sentiments est proposé. J’essaie dans ces pages de l’adapter à un public de 12-14 ans.
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Petites leçons d’orthographe :
2. (Ni idiot ni inculte) … mais distrait !
Nous sommes donc bien d’accord sur ce point : les personnes qui éprouvent des difficultés
orthographiques ne sont ni idiotes ni incultes, car la maitrise orthographique n’est liée ni à
l’intelligence ni à la culture. Par contre, comme le rappelait Evelyne CHARMEUX citée dans la
leçon précédente, elle semble davantage être d’ordre sensoriel. Nous constatons en effet que
beaucoup de nos élèves ne « voient » pas spontanément les erreurs qu’ils commettent, mais
qu’il suffit par contre de les leur signaler pour qu’ils vous rétorquent : Mais oui, bien sûr,
c’est trop bête ! C’est une erreur de distraction… Sous-entendu : Ce n’est donc pas une
erreur d’orthographe….
Et pourtant si ! Mais le malentendu réside dans le fait que les élèves pensent que maitriser
l’orthographe, c’est simplement connaitre les règles et la façon de les appliquer. « Le
participe passé du verbe conjugué avec l’auxiliaire avoir est invariable. Néanmoins, il
s’accorde avec le CDV si celui-ci est placé avant le verbe. Le CDV quant à lui répond à la
question « Qui ? » ou « Quoi ? » posée après le verbe ». Encore faut-il, lors de l’écriture d’un
texte, penser à mobiliser cette connaissance et ce savoir-faire… autrement dit, être compétent
en orthographe.
Pour mieux comprendre cette notion de compétence et l’expliquer aux élèves, une
comparaison avec le travail d’un garagiste peut s’avérer utile. Celui-ci sera jugé compétent si,
face à un client qui lui présente sa voiture à réparer (10 ans, 140.000 km), il mobilise 3 types
de savoirs :
1) il sait comment fonctionne une voiture et il est donc capable d’identifier la panne,
= savoir déclaratif / « savoir »
2) il sait comment faire pour réparer cette panne,
= savoir procédural / « savoir-faire »
3) il sait si cela vaut la peine, vu l’âge de la voiture, de la réparer.
= savoir conditionnel / « savoir-être »
Par comparaison, un scripteur est compétent en orthographe lorsque, face à un participe
passé par exemple,
1) il connait la règle d’accord des participes passés,
= savoir déclaratif / « savoir »
2) il sait comment faire pour l’appliquer (repérer le verbe, le sujet, éventuellement le
CDV, …),
= savoir procédural / « savoir-faire »
3) il pense à mettre en œuvre ces 2 premiers savoirs.
= savoir conditionnel / « savoir-être »
Etre compétent en orthographe, c’est donc être capable de mobiliser, dans une situation
d’écriture, l’ensemble articulé de ces 3 savoirs. Or, au-delà des moments de révision des
règles et des exercices d’application afférents, peu de méthodologies sont mises en œuvre
pour aider l’élève à mobiliser ses savoirs et savoir-faire en situation. Le développement de la
3e facette de la compétence, le savoir-être, se réduit souvent à des recommandations comme
« Fais attention ! », « Concentre-toi ! », « Relis… » qui, la plupart du temps, restent sans
effets. Alors… comment faire ? Quelques pistes dans la prochaine petite leçon d’orthographe.
Jean KATTUS
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Lu dernièrement
Velibor ČOLIC. Sarajevo omnibus. Gallimard, 2012.
L’auteur raconte des destins qui ont un lien plus ou moins étroit avec
l’histoire de la capitale bosniaque et en particulier l’évènement qui la
rendit célèbre : l’assassinat de l’empereur François-Ferdinand d’Autriche,
en 1914. Tel un omnibus, Velibor ČOLIC s’attarde avec lenteur sur les
faits, les bâtiments, les hommes et les femmes qui ont fait de Sarajevo une
ville étonnante, où ethnies et religions ont longtemps coexisté en paix.
Alain BERENBOOM. Messie malgré tout. Genèse édition, 2011.
« On attendait le Messie depuis si longtemps que son arrivée laissa tout le
monde indifférent. » Alain BERENBOOM imagine que le Messie arrive enfin,
au XXIe siècle, mais qu’il n’est nulle part attendu ni bienvenu. Il narre en 10
chapitres les « apparitions » successives du Messie dans 10 villes du monde
moderne, vieillard bienveillant et amusé des contradictions dans lesquelles
nous nous débattons péniblement.
Jean MOLLA. Sobibor. Folio, 2011.
L’histoire d’une anorexie qu’on devine due à un secret de famille, lequel,
apprend-on, remonte à la Seconde Guerre mondiale. Ou encore : l’histoire d’une
grand-mère adorée, d’origine polonaise, morte en ayant tu à sa petite-fille
quelques années sombres de son existence, consignées toutefois dans un carnet.
C’est raconté clairement, sans excès de plume, avec sobriété, comme il se doit
quand on traite de tels sujets.
Christian PRIGENT. Le monde est marrant. POL, 2008.
La terrifiante chronique du ramollissement progressif d’un cerveau qui se
complait devant le petit écran, rédigée dans une langue inventive, « victime » des
mêmes carences que le cortex dont elle émane.
Sylvain TESSON. Sous l’étoile de la liberté. Editions Arthaud, 2005.
Sylvain TESSON entreprend et mène à son terme, en guise
d’hommage à leur mémoire, une longue marche sur le parcours des
évadés du Goulag, depuis les forêts de Sibérie jusqu’à la plaine de
Calcutta, en traversant notamment le désert de Gobi et la barrière
de l’Himalaya. Il nous livre le récit de sa longue traversée, ponctué
de réflexions et de références historiques, géographiques et
littéraires. Le tout est enrichi de très belles photographies. On lui
emboiterait bien le pas…
Pierre-Yves DUCHATEAU
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On vous informe !
A la librairie Pax
www.librairiepax.be
Jeudi 4 octobre 2012 à 18h30, rencontre avec Carl
HAVELANGE, à l’occasion de la parution de son livre,
Démesures du paysage, Editions Yellow Now/Côté
Photo.
A travers plus de 70 photographies, Carl Havelange
nous invite à nous plonger dans ses images. Ses textes
poétiques et intimes nous incitent à la réflexion.
« Un paysage est né en même temps qu’un accord
s’était défait entre le monde et les hommes. Un
paysage est le constat de notre solitude, mais en même
temps l’aveugle espoir d’une réconciliation. Un
paysage est à cheval sur nous-mêmes. »
La rencontre, animée par Lucienne Strivay sera
ponctuée de lectures par Thierry Devillers et accompagnée d’une ambiance musicale assurée
par Michel Kozuck.
Dans le cadre de « Nuit blanche contre listes noires », Attac
Liège et le Centre Liégeois du Beau-Mur organisent le
samedi 6 octobre 2012 à 19h30 la projection du
documentaire La guerre aux frontières, de Didier SEYNAVE :
un questionnement sur les frontières qui nous séparent.
L’être humain n’est pas libre de circuler librement sur sa propre
planète. Qu’est-ce qui justifie cet état de fait ? Question trop
souvent éludée lorsqu’on parle de la gestion des frontières et des
flux migratoires. L’évidence de la prudence en la matière a des
conséquences méconnues par le citoyen. Génératrices de conflits,
de souffrances et de morts, nos politiques européennes sont-elles
dignes de notre idéal humaniste ? Un sujet brulant d’actualité
auquel ce film tente d’apporter de nouvelles pistes de réflexion.
La projection sera suivie d'un débat avec le réalisateur, avec
France Arets (Collectif de Résistance Aux Centres Pour
Etrangers - CRACPE) et avec des témoins demandeurs
d'asile.
Une organisation d’ATTAC Liège et du Centre Liégeois du Beau-Mur, en collaboration avec
Culture et Développement et le CRACPE.
Centre du Beau-Mur, 50 Rue du Beau-Mur, 4030 Liège-Grivegnée (entrée par le porche, salle
du premier étage) - 04/349.01.44
D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre
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Dans le quartier Hors-Château
Grand Curtius
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Alliance Française
D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre
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La citation du mois
- Tu sais, Octavio, j’ai une théorie là-dessus : si tu vois pleurer un bébé, il
faut changer ses couches ; si tu vois pleurer une femme, il faut changer son
amant et si tu vois pleurer un homme…
Octavio tourne la tête et regarde Richard, la bouche ouverte, comme si le
génie du Martini avait pris place à côté de lui.
- … il faut changer le monde.
Nicolas ANCION, L’homme qui valait 35 milliards.
Luc Pire, Le grand miroir, 2009.
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